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Année Sixième.
23 Juillel 1880
N. 30
LE
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Actes 1, 8. iSusvawi la vérité avec ia charité. Ep. ], 15,
PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN Italie > . .. L. 3 Tous les pays de i'Unîon de poste . , . » 6 Amérique ... >9 1 On s'abonne : Pour Vlniérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. P our 1 '.Eiciér fewr au Bu reau d'Ad - mînistiadon. Un ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés ^avapt le tl- rape 10 cent chacun. Annonces ; 25 centimes par ligne. Les envois d'argent se font par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de Pe- rosa Argentina.
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Sommaire.
Nos anciens SjDodes. — Courrier de
TEvanpélisation. — Bibliographie. —Nouvellen religieuses et fàits divers. —Chro- ;
nique taudaise -r- Revue politique.
,N0# mmm spodes
Les 'Vmldbis du Prngela.
( Potr le num. S9J.
En l’année 1561 les Vaudoisdes Vallées du Piémont et des
Vallées' du :Dau,p!h.iué,, appartenant
à dqs, ¡Etats, différents, mais
enfants de : ,1a .même , ¡jiatrie ,e.t de
la même foi, -aviaieiit renouvelé
entr’eux Ip serment solennel de
se Boutenir mhtueJJement dans
toutes ies circonstances .où leur
Eglise pourrait être intéressée,
(Must,on,, /m Gossen opprimée,
page 16,), et; pendant plus de 150
années de i luttes souvent sanglantes p,ou r le maintien de leur foi
comuignc, ils avaient été fidèles
à leur engagement. Par une dis-j
.pensution miséricordieuse. du Sei*il
gneur, il arPiVUi^plu®} d’une fois
qu’au .mo'tue|p4)M^4*t, persécution
sévissait avj# violence
dans les f|^|^9^isesi, .celles
du Piémont ijouissaféot .d'une/tranquillité relative; offrant ainsi un
lieu de rpfùge |,très voisin et très
sftf l*!%l||p§fuLrétaieu^ oôùtraints
de quAtterd^p^'^ye^ Bientôt,c’était
l’in verse; 4up^ait lieu, et .ces. services préiçieuï', tour-àùour ;re.gus
et rendus,.J avaient maintenu et
resserré, les liens, plusieurs .fois
.séculaires qui unissaientiles membres de cette familleévaugélique.
Comme il fallait .s’y .attendre ,
la révocation de l’édit de Nantes
fut ,to.ut d’abo.rd .pour ,1e Pragela,
possession française,, le.signal de
tout ce que le fanatisme le plus
aveugle et le plus brutal a su
inventer .pour vaincre à tout prix
la résistance de .cette race de
marty rs .tléjà décim®® par les violences et les ruses .des Jésuites
établis depuis longtemps dans
cette pauvre Vallée. Entre 1686
et 1087,plus de 20,00 ihabitants
du, Pragela avaient pris ¡,1e obemin de 1,’exil; quelques uns d’en-
2
.-234
tr’eus revinrent cependant avec
Arnaud, ou peu de temps après
lui. Ceux qui étaient demeurés
dans le pays et ne s’étaient laissés
gagner, ni par promesses, ni par
menaces, étant privés de pasteurs,
s’édifiaient eux«mêmes par petits
groupes en lisant la Bible et priant
ensemble. Les Pasteurs des autres
vallées les visitaient leplus souvent
qu’il le pouvaient, et en outre les
bomraes du Pragela passaient la
montagne pour assister au service
dans le temple de Massel, tandis que
ceux du bas de la Vallée se rendarent à celui de Pomaret. C’est le
Pasteur de cette église qui pendant
le premier siècle, a
baptisé la »^îpàrl. d-ês enfants de
ces Vaudoiè-db Pragela.
Au point dé'vue de la liberté
de conscience et de culte, cette
Vallée n’avait rien gâgné à échanger la domination de Tiouis XIV
contre celle de Victor Amédée.
L’anéantissement complet des églises de Pragela était arrêté non
seulement dans les conseils des
Jésuites, mais dans celui de Pigneroi , dont les membres étaient
conduits par le clergé de cette
ville. C’est sur la représentation
de l’Intendant, que Victor Amédée
signa le P février 1716 une ordonnance portant, entr’autres, la
disposition suivante: « Nous défendons aux réligionnaires de
ces contrées ( Oulx, Exiles, Cezane, Bardonnèche et Pragela) de
se réunir au nombre de plus de
dix personnes, soit de l’un soit
de l’autre sexe, en quelque lieu
et sous quelques prétextes que ce
soit, sauf qu’il s’agisse de la réunion des Conseils Municipaux,
Les transgresseurs de cet ordre
seront puni, d’une amende de cent
écus d’or pour la première fois,
et de dix ans de galère pour la
seconde. Les femmes coupables
d’une pareille infraction encourront une amende de vingt écus
d’or pour la première fois, et le
supplice de deux heures de carcan pour la seconde ».
Eu 1709 déjà le réprésentant
du Duc au Synode de Bobi ( Il
novembre)) avait fait comprendre
même aux gens les plus simples
que le parti était pris d’isoler
absolument cette portion considérable de l’antique Eglise Vaudoise
afin de l’écraser ou de l’étouiFer
plus sûrement. Nous lisons à l’art.
2 de ses actes: «Les hàbitants
de la Vallée de Pragela ^ de la
religion protestante, désirant témoigner aux Vallées en général
assemblées en Synode tenu par la
permission de S. A. R., la bonne
intelligence qu’ils souhaitent avoir
en qualité " de sujets fidèles du
môme souverain, ont député les
sieurs Perron, Griot et Salleng,
qu’ils ont munis d’une commission
dans les formes signées des Consuls, Conseillers , et de plus de
cents chefs de familles au nom
de tous les autres de la dite religion, lesquels députés ont comparu à l’assemblée et l’ont priée
instamment de vouloir bien les
aggréger à leur corps, quant au
spirituel , puisqu’ils avaient le
bonheur de dépendre du même
Souverain ; ils ont même déclaré
que cette union contribuera beaucoup à rendre d’autant plus inviolable la fidélité qu’ils doivent
à S. A. R. — L’assemblée trouvant ces propositions très justes
et même très convenables au ser-
3
vice de Dieu et de sa dite Altesse
Royale l’a accordé très volontiers
(agréablement), espérant que S.
A. R. ne désapprouvera pas cette
correspondance, quoique selon que
M" l’Intendant Qasca a représenté,
ils ne soient pas compris dans la
requête présentée à S. A. R., attendu que l’on est persuadé que
sa dite A. R. prétend que tous ses
sujets soient étroitements unis ».
C’est là précisément ce qui ni
sa dite A. R, ni ses conseillers
ne voulaient à aucun prix. C’est
ce que l’Intendant Gasca ne manqua pas de déclarer encore en
signant les actes de ce Synode
pour les rendre exécutoires, —
« Ayant assisté à ce Synode à
teneur du décret du 28 octobre
échu, nous déclarons ce Synode
exécutoire dans tous ses articles,
à la réserve du second, concernant
l’intervention des particuliers du
Pragela; nous déclarons cet article
inadmissible et nul, et comme tel
l’avons rejeté, les dits particuliers
du Pragela n’étant pas compris
dans la supplique adressée à S.
A. R. »
Les Vaudois du Pragela, dit
Muston {Gossen opprimée 257).
furent détruits en détail; ils ne
disparurent pas tout à coup, mais
comme les neiges de leurs montagnes.... On voit ainsi celte église
où jadis se tenaient des Synodes
de 150 Pasteurs , qui plus lard
comptait quatre vingt lieux de
culte public, qui ensuite n’eut
plus que des réunions religieuses
privées, qui enfin fut dépossédée
de toute prédication évangélique,
on la voit dépérir et s’éteindre en
se ranimant au moindre soufi3.e
de liberté, pour s’affaiblir encore
dans l’oppression et disparaitre
enfin sans retour ».
Nous souscrivons "à tout, sauf
à désespérer que jamais l’Evangile professé par les pères ne
manifeste encore un jour sa puissance divine dans les cœurs des
enfants.
Courrier de l’Evangélisation
Nous voici arrivés à l’époque de la
moisson ; partout, dans notre belle
et fertile patrie, dans la plaine comme
dans les vallons et sur les collines,
l’on voit ondoyer au loin une riche
moisson d’épis dorés qui font la joie
du laboureur; bientôt la faucille, agitée par des mains joyeuses, aura accompli son œuvre et le moissonneur
serrera la précieuse récolle dans son
grenier. — Mais il est d’autres ouvriers
qui en sont encore à attendre la récompense de leurs travaux; ils ont à
travers un sol durci tracé un pénible
sillon , qu’ils ont arrosé de leur sueur,
peut-être de leurs larmes; ils ont aboiidammenl* répandu la semence et cependant s’ils lèvent les yeux et s'ils
regardent les campagnes ils ne peuvent
dire qu’elles soient déjà « blanches
pour la moisson ». Notre pairie, si
riche en produits du sol, semble frappée de sterililé spirituelle : c’est un
terrain battu et durci à la fois par la
superstition et l’inciédulilé ; toutefois
désespérer de l’avenir de l’Italie serait
faire injure à l’Evangile; qui est la
puissance de Dieu et qui est désormais
abondamment répandu et fidèlement
prêché d’un bout à l’antre de notre
péninsule par tant d’ouvriers de toutes
les dénominations. A eux de semer;
d’autres moissonneront plus lai'd selon
le bon plaisir du maître de la moisson:
toutefois dès à présent ceux qui sont
à l’œuvre peuvent voir quelque fruit
de leur travail et s’en réjouir; et c’est
afin que leur joie soit partagée et qu’il
en résulte pour tous quelque encouragement que nous continuerons à
4
glaner par ci par là quelques épis dans
celle partie du champ dans laquelle
s’accomplit l’œuvre de l’Eglise Vaudbise.
Il y a quelques années, un étudiant
en médecinê fit, à Padoue , la connaissance de l’Evangile. De retour chez
lui il continua l’étude de la: Bible et
il eut de bonheur de voir s’unir à lui
deux de ses frères d’abord, puis deux
cousins; peu à peu il s’y ajouta quelques autres personnes, parmi lesquelles
des parents du jeune homme:v pendant
un certain lemps ces derniers avaient
vu de mauvais œil le changement qui
s’opérait: dans les habitudes religieuses
de leurs fils : mais quand ils eurent
constaté .que ce changement amenait
avec lui un progrès moral et qu'il produisait une conduite exemplaire, ils
se- rendirent à l’évidence ; ils n’ont
pas encore été admis dans Péglise,
mais ils témoignent dîun ferme attachement à l’Evangile : leur fidélité a
été déjà mise à une: rude épreuve ,
dont l’heureux effet a été de fortifier
ces frères dans leur foi. Ce printemps
passé, une main criminelle mil bel
et bien le feu à leur maison ; une
voisine calhojique voyant des flammes
sortir de la grange, donne t’alarme;
on sonna le locsin et grâce à l’activité
dès voisins ont pût’ arrêter l’incendie
et sauver la maison. Celui qui n’eut
pas lieu d'être satisfait du zèle charitable de ses paroissiens, ce fut monsieur le curé de ce village de i’n'MÎi,
car il paraît que parmi ses intimes,
disons ses acolytes, se trouve précisément le sullodiito enragé incendiaire.
M. Turin , dans une visite quhl leur
a faite dernièrement, a trouvé ees
frères plus que jamais fermes dans
la> foi ; ils sont au nombre de douze
et jouissent non seulement d’une certaine aisance, mais aussi, et cela vaut
mieux encore, de l’estime et du respect de leurs voisins. ^ A quelque:
distance de là vil aussi une Congrégation de quinze merhbres qui ont le
bonheur d^être à Pabri de la persécution, grâce à la protection dont ils
sont entourés. En effet le principal’
soutien de celle œuvre et le plus zélé
parmi ces frères était un Comte; son
éloignement , dû à un exil politique,
ne l'a pas empêché de rendre un fidèle
témoignage à rEvangile; et sa mort ne
saurait arrêter son oeuvre puisque l’héritier de ses biens, sa fille, a aussi
hérité de son’ père un profond intérêt
pour cette pèlite communauté à laquelle
elle a accordé l’usage dfuiie salle de
son palais.
Par contre, il est bien des endroits
où le zèle de la persécution, semble
s’être rallumé et c est parfois en vain
que les victimes du fanatisme itlvoquenti la protection' de l'a loi. C’est
ainsi que , pas bien loin de Rome , à
Ariccia , la hajne du clergé romain
éclate par toute sorte d’actions brutales.
Aux menaces, aux insultes succèdent assez souvent des voies de fait ,
et ces scènes de désordre ont pour
effet d’intimider et d’éloigner ceux qui
aulremenl parviendraient peut être à
la connaissance de la vérité. Plusieurs
personnes qui déjà assistaient régulièrement au culte ont fini par se retirer
et le nombre dés fidèles, au lieu d’augmenter, a diminué ; si un tel étal de
choses se prolongeait quelque temps
encore, il faudrait renoncer à l’œuvre
entreprise dans celte localité ; mais
avant d’en venir là, il vaut sans, doute
ta peine de tout faire pour sauvegarder
les droits de la conscience et réclamer
l’intervention de l’amorilé afin que la
liberté des cultes ne soit pas un vain
mol. C’est aux portes mêmes de Rome
3ue l’intolérance se déchaîne avec tarit
e violence et de ténacité espérons
que le Quirinal; c’est-à-dire,«la* loi et
l’ordre, aura raison celte fois aussi du
Vatican , c’est-à-dire de la violence et
du désordre. C’est du moins ce que
donne lieu d'espérer la sentence prononcée contre un certain citoyen d’Ariccia , lequel avait « outrage publiquement TEglise évangélique par des
chants obscènes durant le cultes; il a
été condamné à un mois de prison ,
à 100 francs d’amende et aux frais du
procès.
Deux autres de ses honorables collègues ont attrapé* aussi v pour des
motifs analogues, six jours de prison,
5
-537.
et, comme corollaire, 51 (V, d’amende
ainsi qne les Irais itl supm.
A Orùeiello l’œuvre a lait e( fait encore de réjonissants proirrès. Celle
pelile église , qui n’a guère qu’un an
de vie, compte acliiellemenl parmi les
communautés constituées, grâce aux
dix membres qui ont été dernièrement
reçiiSi Le pasteur de Rorne, M. Ribel,
qui a dirigé leur instniclion religieuse
el présidé à leur admission, leur rend
un bon témoignage et il espère que
des nombreux catéchumènes quL restent, c,-à-d. une vingtaine environ,
une bonne parlife pourra bientôt renforcer les rangs de cesi conscrits de l’Evangile. L’Ecole (lu dimancbe compte
une douzaine d’élèves.
M. Pons de iNapies exprime à l’égard
de Coraio les mê(nes senlimenis de
reconnaissance envers Dieu pour le
passé el d’espoir pour l’avenir. Il visite de temps à antre celte station ,
nouvelle aussi, el aucune de ses tournées ne se passe sans qu’il aîl la joie
de recevoir dans l’église quelque nouveau converti ; la récente admission
de trois frères a porté le cliiffre des
membres de l'église communiants à
35; sept autres catéchumènes auraient
pu également être admis et, c’était là
leur (lésir, mais ils se trouvaient absents à ce moment là.
L’œuvre d’évangélisation à Vittoria
(Sicile) semble se poursuivre ainsi
qu’elle s’élait annoncée, c.-à-dirè assez
bien. L’évangéliste, M. G-iardina, constate avec plaisir une augmentation
croissante du nombre des caléctuimènes, qui a alleitU le chiffre de 64,
un progrès à l’égàrd de la fréquentation des assemblées, soit pour le nombre des auditeurs, soit pour leur
assiduité, soit enlin pour la variété
de l’instruction religieuse. — La diffusion des Saintes-Ecritures; non par
le dangereux moyen d’une dislribiiiion
gratuite, mais par le moyen de la
vente , a eu Heu dans de bonnes conditions , et le colporteur a trouvé un
bon accueil. Certes c’est un signe réjouissant de réveil religieux et les dispositions favorables de cette population
ibnl d’autant plus regreltèi' à l’évangéliste te manque d’un lôcàl plus vaste
et plus cêntral. Ce vœu légitime est
sans doule celui de bon nombre d’évangélistes ; pour quelques uns déjà
ce désir est devenu une réalité; nous
espéronsel nous souhaitons qu’il puisse
bientôt se réaliser pour chacun d’eux.
Une lettre récente de M’’ A. Malan
nous annonce comme chose faite la
cônsliuilion d’une église à‘Vittoria,
moyennant l’admission de 18 commuliiantgj qui en sont, pour ainbi dire,
les membres fondateurs. L’on espère
qu’à ceux-ci viendront s’ajouter' environ cinquante communiants vers la
fin de l’année.
Histoire de la Glorieuse Rentrée
des Vaudois dans leurs Vallées, par Henri ArnaOP;, pasteur
el Colonel des Vaudois. — Pignerôl,
Imprimerie de Chiantore el MascaRELLi. — 1 vol. de 327 pages, -r
Prix L. 1,60. . ’
Enfin nous avons une édition populaire d’un livre dont il n’existe probablement pas vingt exemplaires dans
toutes les Vallées ; son prix très modique le met à la portée des moins
riches parmi nous, el nous ne craignons pas de nous tromper en prévoyant que ce joli volume trouvera
insensiblement rentrée de lotîtes les
maisons vandoises. Devancée par Pierre
Valdo de Mi le professeur Tron, suivie
bientôt, nous l’espénonS, de notre vieux
Gilles, la Glorieuse Rentrée ne remplace ni l’un ni raiilrè et ne peut
leur porter aucun préjudice, non plus
qu’au grand ouvrage de Mf A. Miislon,
dont une nouvelle édition vient de
paraîlre chez les libraires Bonboiw'e à
Paris.
Des’deux conditions essentielles pour
la réussite d’une édition populaire d’un
livre quéfeonque, savoir le bon marcljé
et le gros icaractère , if y en à’régll'lièreméiit Ufle- qui doit êlré quelque
6
---■238
peu sacrifiée. Quoi(^ue nous ayons niaintenanl un goûl 1res décidé pour les
gros, même pour les très gros caraclères, nous pensons que l’édiieur de
la Glorieuse Rentrée a eu raison, toiu
en choisissant des caractères très dislincls, de viser aussi spécialement au
bon marché , ce qui assurera l’écoulemenl du livre. Il a eu, du reste,
l’heureuse idée d’ajouter en appendice
deux documents dii plus haut intérêt,
empruntés par lui à.l’Æ’cfto des Vallées
de 1848, — qui les avait lui-même
empruntés à M’’ A. Muston. — Nous
voulons parler de la lettre du vieux
capitaine .losuô Janavel, — renfermant
ses instructions aux Vaudois qui partaient pour reconquérir leurs vallées,
et la Prière à faire à Dieu soir et
malin dans- les corps de 'jarde et aussi
avant que d'aller au combat. — Enfin
le volume est accompagné d’une carte
des Vallées.
Nous croyons superflu de recomcommander ce livre qui se trouvera
bientôt en vente au bureau de notre
journal.
liouKïcllcs relt^tcuscB
et faits divers.
Florence. — Notre frère M. le
prof. Combe vient de partir pour l’Arnérique en qualité de représentant de
l’Eglise Vaudoise au Concile Pais Presbytérien, qui doit se réunir à Pliiladftlphie au mois de Septembre. — M*'
Combe s’embarquera samedi prochain
24 courant, à Liverpool , sur un des
vaisseaux de la Cunará Line; nous
mentionnons cette dale afin que de
ferventes prières .s’élèvent e,p ce jour
en sa faveur.
Colonia Valdense. — Nous avons
reçu l’annuaire pour 1879 de l’Eglise
de Colonia Valdense. Ce n’est pas un
rapport proprement dit, mais un compte rendu financier des contributions
de cette nouvelle paroisse, précédé patun résumé du règlement et de la
constitution relativement à l’Eglise,
au Consistoire et au pasteur.
Nous avons compté 480 souscripteurs
qui se répartissent en 9 quartiers et
qiii ont contribué les sommes suivantes
Divers, piastres 66,'19, — Missions
44,70, — Bienfaisances 437,52, —
Ecalage 586,18, — Bâtisses 582,50,
Dons 64,25, — Honoraires 1094 85,
" Dettes 102,-50, Total 3008,69, —
Il y a cependant encore à couvrir un
déficit de 28,60 pour le Pasleiir^et de
17,08 pour l.Alambrado.
Paris. — 11 s’est tenu , vendredi 9
courant, à la chapelle Malesherbes une
réunion 1res nombreuse où on a entendu MM. Théodore Monod , Appia ,
Louis Sauller, rendre compte des impressions que leur a laissées leur récent voyage en Angleterre. On sait
que des assemblées de chrétiens, inaugurées en 1856 par M. Pennyfalber,
se tiennent maintenant à Londres,
sous 1e nom de conférences de Mildmay et attirent des millierè d’auditeurs.
Les orateurs de l’autre soir ont parlé
de quelques-uns des sujets traités à
Londres. M. Sautler, de la City Mission, celle belle œuvre dont le livre
de M. Weylland, l'homme et le livre, a
rendu compte d’une façon si intéressante; M. Appia, de l’éducation supérieure des jeunes filles telle que l’a
surtout comprise et pratiquée Mary
Lyen; M. Théodore Monod, del’insliliuition même des conférences de Mildmay et de l’Amée du salut.
— Une révolution. — La commune
de Monirevel (Isère) est sans dessus
dessous depuis quelques jours.
Monirevel possédait un curé républicain, qui ne cachait pas .son dévouement aux institutions actuelles. La
chose ne plut pas à M. le maire paraît-il. Quoiqu’il en soit, M. le curé
reçut son changement cès jours-ci.
Seulement ses paroissiens s’opposèrent
formellement à son départ. Une délégation de dix habitants de Monirevel
est partie pour Grenoble, avec mission
de demander à M. l’évêque le maintien
du curé. Au cas où les délégués essuieraient un refus, la commune feia
7
-239
venir un pasteur protestant ! et les habitants de Montrevel changeront de
culte 1 Dimanche, un archiprêtre est
venu officier; il n’y avait personne à
l’église. Un ministre protestant est
déjà venu à Montrevel. Les choses en
sont là.
{Journal de Genève).
Suisse. — Du Rapport présenté par
la Société des Missions de Bâle à sa
dernière assemblée, il résulte que les
recettes de l’année 1879 se sont élevées à 852,710 francs, les dépenses
à 910, 712. L’excédent des dépenses
sur les recettes, joint à un délicil dp
70,000 francs de l’année précédente,
élèverait le déflcil total à 128,000 fr.
(chiffres ronds), mais certaines coniribulions arrivées au dernier moment
l’ont réduit à 97,000 francs,.
Espagne. — Le culte évangélique,
en français et en espagnol, se célèbre
maintenant dans la ville ultra-cléricale
de Tarragone. La salle ou se tiennent
les assemblées religieuses a été ouverte
le 27 juin. C’est M. le pasteur Martinez,
de Reus, qui préside le culte, tous les
quinze jours.
Le culte a été ouvert après déclaration à l’autorité. On se souvient que
pour une assemblée improvisée dans
la montagne, M. Martinez avait été
condamné à deux mois de prison,
150 fr. d’amende et aux frais s’élevant
à un millier de francs. La cour d’appel de Barcelone a confirmé ce juge, ment. Maintenant la cause est pendante
devant la cour de cassation à Madrid.
Notre correspondant nous dit qu’à
Tarragone le clergé est antipathique.
Un chef d’atelier disait tout récemment;
« Dès que les protestants auront des
écoles, je leur confierai mes quatre
enfants ï.
{Eglise Libre),
Suède. — La principesse Eugénie,
sœur du présent roi de Suède, a pris
l’initiative de la fondation d’une Société
pour l’évangélisation des Lapons.
Nous n’avons mérité qu’un peu le
reproche amical qui nous est adressé
dans la lettre suivante.
Nous n’avons pas oublié notre chère
école latine, ou notre Collège inférieur
de Pornaret. Mais étant très occupé et
distrait par divers soins, nous avons,
presque sanslnous en apercevoir, laissé
passer deux semaines. — En quoi nous
avons été bien inspiré puisque la lettre
de M. le professeur Rivoir nous dispense de rien ajouter.
Cher Directeur,
Si ma main me le permettait, comme
j’aurais envie de vous gronder bien
ferme. Votre dernier n° du Témoin,
qui contient une foule d’excellentes
choses, chronique politique, chronique
religieuse, réunions Mac-AIl, expulsion
des jésuites de France, ne dit pas un
mot d’une louchante cérémonie, à laquelle nous avons assisté , la clôture
des cours du collège de Pornaret. Nous
avons eu là sous les yeux 27 élèves
qui demandaient à subir des examens,
et dont un bon nombre nous ont réjouis par les preuves d’application
qu’ils nous ont données. Nous leur
avons reproché d’avoir perdu quelque
fois de belles heures la matinée, et d’avoir dépensé quelques sous follement,
gare à nous si nous ne l’avions pas fait!
Mais nous avons laissé dan.s l’ombre
le beau côté, fondés sur le principe
que la louange est dangereuse. Maintenant que les intéressés sont partis,
convenez, — et avec votre bonne
grâce habituelle, — qu’ils méritent
plus d’encouragement que nous ne
leur en avons donné ; plusieurs ont
8
-240
mené riidemeiil la bêche ; rappelezvous lelle^eomposilion fpançaisa à laquelle vous vouliez donner le plus
haul succès qui existe, tel examen de
grec qui vous a surpris par la précision des réponses, tel autre de latin
que vous trouvez côté par |e chiffre
de 10. Souvenez-vous aussi que, grâce
à Dieu, en fin de compte, la conduite
des élèves a été bonnei, et que quelques points en arrière à un 10 bien
rond sont tout ce que nous avons remarqué; Tou.s ces jeunes garçons, q<ii
étaient obligés la plupart , chaque semaine , pour avoir quelque chose à
mettre sous la dent, de faire de longues courses par des froids cuisants
et des routes impossibles , nous ont
étonnés par leur régularité. Sans doute,
if faut le dire auésij, ils ont reçu dans
l’école dès soins , je dirais volontiers
m'alertiels trois fois ^ar sèniaine,'par
une faveur spéciale, ils se sont, à l’heure
de midi trouvés non point én présence
de la iradilionnèlle soupe tiède, pour
(oui piafiage, tuais devant un repas substantiel où figuraient, outre du bon pain
blanc,, des p^les, de la viande et du
vin. Ils òhi vu aussi leur bibliothèque
s'augmenter de plusieurs beaux ouvrages’, entr’aulres de la plupart des
livres où Jules Verne enseigne la géographie *d’une. manière si vivante et si
impressive. Mais aussi bien 7, élèves
prorpus de 3® en¡4® année, tous dignes
de notre intérêt pour leur travail eh
,général et pour certaine spécialité où
leur âipe se reflète plus entière; l’un
a un goût prononcé pour le latin, e,l
lé grec, l’autre pour le dessin, d’autre
pour r,ai;ilhméUque ; un autre possède
une mémoire formidable et un autre
une telle grâce pour exposer ses idées
que nous avons, un moment 'cru qu’il
iabourail avec la gétrisse d’autrui.
•Si -par un travail toujours difficile
nous parvenons â ne donner que leur
juste portée aux défauts contre lesquels nous avons dû Intler, Vu que
nous sommes ici dans l’âge de l’étourderie, nous avons lieu d’être contents
de l’année scolaire qui vient de se
clore. Les succès en général, cela, est
vrai, ne sont pas brillants , mais,
comme me le faisait remarquer un
des examinateurs, ils montrent un
travail solide et qui promet des résultats durables. Voilà en gros ce que
j’aurais aimé que noire public «audois connût pour qu’il s’intéressât plus
qti’il ne le fait aux progrès de l’instruction dans son sein.
Aix-les-'Bâins, le 14 juillet '18'80. ’
V’&.tare tout dévoue
J. Rivom.
îfteuuc politique
Ætatie. — La Chambre a pris Ses
vacances et le Sénat vote en ioule hâte
les budgets et mesures financières.
C'est encore l’hon. Saracco qui a présenté le rapport sur la suppression de
î’impôl de-moulure;i,eeUe fois il conclut à la suppression, laissant la resppnsabiliiè au gouvernement qui, j’a
proposéé;, dn reste il est maintenant
évioénl que la nation la veut, puisr
qu’elle a parlé par l’organe dé ses
répré&ehlàots pouveUement élus. j
Le i'oi Humbert qui s’élail rendu à
Naples polir la fêté''d® fa'reine èt y
passa q(iëlqhes jdurs,,'est rénlré hier a
Rorhe, d'où 11 va repartir pôùr Turin.
Ffanee. —Tjâ'fête riaiionale 'du
14 juillet, anniversaire de la prise'de
la Bastille, a été,splendide et très animée.
A'ngMetet're. — La Chambre des
Communes a refusé rereclion d’un
monurhenl au pripce Napoléon, tiié
par les ¡Zouloos. ,
Ersest Rohbrt, Gérant etAdminutrateur
Pigoerol, lmp. Chiantore et Mascarelli.