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SlJKlème année.
X. 33.
18 -\oût ISTI.
L’ECHI ] DES VA FEUILLE HEBDOMÂDAÎRE ILEES
S|iécialemenl consacrée aux intérêts matériels et spirituels de la Famille Vaiidoise.
Que toutes les choses <^ui sont véritables occupent vos pensées — i PhUippiens., IV. S.)
PRIX d'ibomnsmeit : Italie, à domicile (un an) Fr. 3 Suisse France Allemagne 6 Angleterre , Pays-Bas > 8 Vn numéro séparé : 5 cent. Un numéro arriéré : 10 cent. 1 BUBEA0X D’ABONMEBENT 1 Torre-Peli.icb : Via Maestra, ; 5 (Agenzia bibliografica) j ì PiONERoL : J. Chlantore Impr. i < Turin :J.y. Tron, via Lagrange f ? près le N. 22. « 5 Florence : Libreria Evange- ^ \ lica, via de'Panzani, < ANNONCES : 5 cent, la ligne ou portion de ligne. Lettres et envois franco. S'a* dresser pour l'adininisiration att ffureau à Torr.e-PeUlce, via Maestra N. 42 ^ pour la rédaction ; à Mr. E. Malan Prof ‘ A Torre-Peltce.
iSomnxalre.
De l'émigration. — De l'éducation. — Correspondance. — Nouvelles religieuses. — Chronique politique. — Annonces.
L4 QUESTION DE L’ËIHIGRATION.
Pendant que la Commission nommée par le Synode s’occupe de cette
question, nous nous permettons
d’y revenir, nous aussi, non point
pour pousser nos vaudois à émigrer, mais pour contribuer à apporter quelque lumière sur un
sujet qui non seulement mérite
d’être traité d’une manière théorique, mais qui passe presque journellement, qu’on le veuille ou non,
sur le terrain de la pratique. —
Nous nous proposons d’exposer
et d’examiner quelques-unes des
idées émises par M. Jules Parise
dans son discours prononcé à l’époque du Synode. M. Parise pose
en fait la nécessité d’émigrer.
« J’ai, dit-il, la conviction qu’au
moins deux cents familles, comptant en moyenne cinq enfants, c’està-dire 1,400 personnes , sont con
traintes d’émigrer. Il est impossible de se faire illusion à cet
égard ; et il est bien naturel que
le père de famille, qui est obligé
de livrer ses enfants au servage
domestique, trouve bien supérieio'e
la condition du colon qui peu i. g "
der auprès de lui ses enfanis
leur assurer une position indé)
dante ». Si la moyenne de t> fants pour famille est trop él<
noos pensons, d’une autre côii .
qu’il y a plus de 400 familles qui
sont dans un état voisin de la
misère, peut-être plus de 800.
— Mais esl-ce que l’émigration
est le seul réraède au mal ? Nous
ne le pensons pas. Nous savons
que le travail dans nos montagnes
est très pénible, que les rochers
y sont durs, que les champs y
sont maigres et peu productifs:
mais nous savons aussi que le manque d’ordre , de soin dans les petites choses , l’imprévoyance , la
paresse, les jours de marché, de
foire, de fêtes, passés au cabaret,
tout cela, et bien d’autre vices .
sont la cause de beaucoup de misères. Ne nous a-t-on pas assuré
2
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que dans un quartier d’une de nos
paroisses, qui n’a donné jusqu’ici
qu’un faible contingent à l’émigration, et où il y a encore de
l’aisance , bien des pères de famille , ont dù vendre, pour payer
les dépenses du cabaret et des
dettes de jeu, une partie de leurs
champs qui étaient nécessaires à
l'entretien de leurs familles. Sans
doute la misère de notre population
ne vient pas toute du désordre ;
mais si nos montagnards, au lieu
de passer les 6 ou quelquefois les
8 mois d’hiver à ne rien faire ou
à peu près, connaissaient quelque
métier, s’adonnaient à quelque
industrie, comme cela a lieu dans
les montagnes de la Suisse, dans
le Jura Vaudois , par exemple,
ne pourraient-ils pas , aussi bien
que les habitants de ces contrées,
se suffire, et même être dans l’aisance? Mais, nous dit-on, notre
population n’est pas industrielle,
elle est essentiellement agricole.
Or nos terres ne produisent pas
assez, il faut en chercher d’autres.
De quel côté dirigeront leurs
pas nos pauvres cultivateurs ?
« Deux pays, dit M. Parise,
se présentent à nous ; l’Amérique
du Sud et l’Italie,
« La République de l’Uruguay,
dans laquelle se trouve la Colonie
du Rosario, est immensément riche en terrains cultivables; mais
la distance à franchir est grande,
les frais de voyage sont considérables ; les dépenses de premier
établissement sont si élevées dans
ce pays, où tout ce qui est manufacturé vient d’Europe, qu’il faut
déjà presque une fortune pour s’y
fixer convenablement. '— Le sol
donne abondamment des céréales.
mais c’est presque son unique production. Les colons peuvent y avoir
abondamment de quoi se nourrir ;
mais au point de vue physique,
comme au point de vue spirituel,
on ne vit pas de pain seulement,
il faut une maison, des meubles,
des ustensiles, du papier, des livres et mille autres choses utiles
et même nécessaires à l’homme
civilisé. Ainsi, même avec des céréales en abondance, la condition
du colon pauvre peut être pénible,
gênée et entourée de grands sacrifices et de dures privations ».
Les conditions morales , dit M.
Parise, sont encore plus défavorables. Dans ce nombre il place
le manque de pasteur et d’instituteur. A cet égard, nons sommes
heureux de pouvoir dire, que M.
Parise, et il le reconnaîtra avec
joie , s’est trompé. La colonie a
un pasteur, des instituteurs et des
écoles. Elle ne manque pas des
éléments de la vie religieuse et
intellectuelle, source de tout progrès réel. Sans doute elle a encore beaucoup à faire, à cet égard,
pour pouvoir acquérir l’influence
qu’elle semble destinée à exercer
dans ces contrées lointaines, et parmi
ces ' populations espagnoles d’origine. Il faut qu’elle soit le sel de
cette terre ; mais si le sel a perdu
sa saveur, avec quoi le salera-ton ? Il ne sera plus bon qu'à être
jeté dehors et à être foulé aux
pieds par leà hommes. — M. Parise
signale ensuite les inconvénients
politiques et civils, ceux qui proviennent de l’insalubrité, du moins
à Buenos-Ayres< où régnait, il y a
quelques moist la.fièvre jaune,
aprèa le choléra et la vérole noire,
et il conclut en ces'termes: «La
3
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colonisalion dans l’Amérique du
Sud présente dès le début un grave
obstacle: il faut des capitaux; et
ceux qui n’en ont pas sont obligés
de se livrer, pieds et poings liés,
à des spéculations qui , tout en
ayant l’air de leur tendre une main
secourable, sauront réaliser sur
eux les bénéfices de la traite ».
Le côté économique ne présente
pas des avantages marquants, puisque les produits agricoles ne sont
pas variés, st que tous les objets
dont on a besoin ne s'acquièrent
qu’à des prix fabuleux.
Au point de vue politique et
moral, on rencontre aussi, dans ce
moment surtout, d’immenses difficultés. — L’Amérique du Sud ne
peut donc être raisonnablement
acceptée pour patrie qu’en désespoir de cause, c’est-à-dire lorsque
l’on serait absolument forcé d’émigrer et qu’aucun autre pays ne
vous présenterait de meilleures
conditions ».
(A suivre J.
NOS EDUCATEURS
Tout vaudois qui aime sincèrement le coin de terre et l’église
qui l’ont vu naître est, je pense,
le bienvenu, s’il apporte sa petite
pierre à cet édifice commun qu’on
appelle le progrès.
C’est là le seul désir qui me
pousse à prendre la plume.
J’avouerai d’ailleurs que je suis
du nombre de ceux qui considèrent y Echo, non pas comme la
vigne du prochain, mais comme
un terrain comimin où tous les
vaudois peuvent se rencontreret
se dire leurs affaires. ,
S’il en est réellement ainsi, j’ose
commencer.
On est en train de faire des réformes du Collège; je n’en parlerai pas ici, sinon pour exprimer
le vœu que ceux qui ont voix autorisée en chapitre obtiennent, sans
trop de retard, quelque bon résultat, surtout l’unité désirée, soit
dans la distribution de l’enseignement en général, soit dans l’éducation proprement dite.
L’éducation est confiée dans notre
église à deux classes de personnes
bien distinctes, savoir les ministres
de la parole et les instituteurs.
Tous les ministres de la parole,
— j’allais dire aussi les anciens,—
sont éducateurs, soit dans les paroisses, soit aux Collèges.
Les instituteurs ou régents le
sont à coté d’eux.
Nos régents présentent un avantage sérieux, si vous le.s comparez
à ceux des écoles communales.
Celles-ci offrent l’instruction, mais
ne garantissent pas l’éducation des
élèves. Soit qu’on y fasse apprendre machinalement un catéchisme ridicule et sans influence,
ou que l’on en bannisse tout à fait
l’élément religieux, toujours est-il
que le lévier de l’éducation y
manque. Il n’est pas plus aisé à
un instituteur d’élever sa classe
sans l’appui d’une religion sérieuse
et vivante, qu’il n’aurait été possible à Archimède de faire mouvoir
le globe sans le point d’appui qu’il
demandait. Con gente non persuasa
dinulla, disait Massimo d’Azeglio,
in nome di che o di chi riuscirete
a farta muovere e farta operare?
Je ne sais si c’est à ce. propos que
M' Ch. Secrétan décrit quelque
part un homme qui s’efforce pé-
4
niblement de sortir d’un fossé, en
se tirant par les cheveux. En tout
cas, l’image pourrait s’appliquer
ici. Or nos régents sont en meilleure condition; ils réussiront a
former des hommes instruits et,
qui plus est, bien élevés, parcequ’ils ont le levier de la foi chrétienne.
C’est ce qu’il nous faut à nous
vaodois qui avons un caractère,
une destinée, une mission providentiellement marqués du coin de
la religion.
Les peuples ont leurs spécialités
c.tmme les individus:
Les incrédules mêmes le prou' ¡jt et l’enseignent dans leurs
. res de philosophie historique ,
tux croyants qui en doutent. Or
la spécialité de l’Israël des Alpes
— tant chétif soit-il — est celle
de l’Israël des anciens temps.
Notre bannière est donc religieuse. Mais qu’on n’attache pas à
ces paroles un sens exclusif. Je
ne veux pas dire que tous les
vaudois doivent être des ministres
ou des régents. Les lévites étaient-ils tous sacrificateurs ? Je ne
veux pas dire non plus que nos
écoles ne doivent enseigner que la
religion. Luther écrivait: « Ne pas
apprendre à connaître la Bible ou
ne connaître que cela ne v^aut rien ».
Or cette voie royale de l’éducation
que ces paroles indiquent, nos
régents la suivent. ■'
J’en conclus pour l’heure, —
quoique je n'en sois pas encore à
la péroraison^ — que nous devrions
compter davantage, soit au dedans,
soit au dehors,!sur 1« ministère
(ce mot est à sa place): des rérgents étalés encourager plus‘ et
mieux qn’en ne fait!-ehez nous; r •
Si l'on me permet de revenir,
au prochain numéro, sur ce sujet,
j’indiquerai l’exemple que nous offrent les hommes de Dieu qui ont
eu la haute direction dans la tâche
de la réforme au XVI siècle.
' E. C.
(Sorce0|)onbiance.
Monsieur le Rédacteur,
Permettez-moi, une fois encore, de revenir sur le sujet de ma dernière lettre,
avant que la Table se soit empressée d’entrer dans vos vues au sujet du programme
des deux premières années du Collège.
Je serais bref, meis je ue puis me dispenser de répondre à vos observations.
Je croix que, sur huit ans de Collèges,
six sufSsent pour l’enseignement des langues anciennes, à la condition que, pendant les deux premières années, les élèves
soient principalement exercés au maniement des langues modernes dont nous
faisons usage, et qu’ensuite l’étude du
grec et du latin soit, à sou tour, convenablement développée. — Vous appelez
cela une théorie absolue; mais vous n’avez
pas expliqué en quoi elle se heurte contre
les réalités, c’est-à-dire contre la réalitéélèxes et contre la réalité-professeurs. J’attends de vous un éclaircissement à cet
endroit. ,
Je vois, par contre, que vous avez
abandonné l’idée d’après laquelle, en
commençant un an plus tôt que ne veut
le projet l’étude du latin et du grec, l’élève pourra apprendre plus à fond, et
bien à fond, les grammaires de ces deux
langues. Il ne s’agit plus maintenant pour
l’élève que de les connaître en gros, en
vue de l’enseignement de troisième année.
Or c’est précisément cette connaissance
m gros qui me paraît souveraioement
défecteuse; elle a toujours gardé le même
caractère d’un bout à l’autre du Collège.
Ne craignez pas • d’accoptw -mon défi pa*
5
-261
intértH pour ma bourse;, citez quelques
faits qui contrediseut mon assertion; et
s’il sont coucluauts, nous leur ferons
même un cadre doré. C’est tout juste
parcequ’ on a considérablement étendu
le programme des études qu’il convient
de l’alléger pendant Iles deux premières
années; et c’est parceque Iwp de maîtres
ont enseigné les éléments des langues
anciennes qu’il convient, à mon avis,
d’assurer à cette branche r«mi^ et la
continuité de la méthode.
Vous dites que « si les formes gramma■» ticales sont ce qu’il y a de plus logique
> et de plus philosophique dans le langage,
> cela est vrai pour les langues modernes
» aussi bien que pour les langues au» ciennes ». En théorie vous avez raison;
mais vous oubliez que les faits grammaticaux des langues modernes s'apprennent
dans l’enfance par l'usage journalier et
par la conversation, beaucoup plus que
par l’étude. Si vous pouvez avoir des
maîtres parlant grec et latin et habituant
leurs élèves à faire de même, je n’aurai
rien à objecter. Jusque là permettez-moi
de croire que le parallèle ne peut être
exact.
Je connais moi aussi des jeunes gens
qui, déjà parvenus à un certain âge,
n’ont pu réussir dans leurs études grammaticales. .Mais il est tout simplement à
croire qu’ils auraient dû entreprendre autre chose.
Vous me rappelez que qui veut trop
prouver ne prouve rien, et que mon argument tiré do l’étude tardive de la langue
hébraïque ne saurait entrer en compte.
Je n’ai pas de difficulté à admettre que
cet argument était mal construit; je m’en
vais donc le reforger et le présenter sous
cette forme ; — point de développement ob SB trouve arrivé un étudiant en
philosophie (de deuxième année), il lui
est facile de surmonter dans un an, sans
.se surmener, les difficultés de la lecture,
des formes et de' la syntaxe hébraïques.
Si vous leur faites douoer deux heures de
leçons par semaine, au lieu d’une (décidément , vous avez raison, une heure
c’est trop peu et donne de trop faibles ré-|
sultats), la démonstration n’en sera que
plus claire;telle n’écrasera personne,
mais elle pourra convaincre plus d’un que
six années suffisent pour l’enseignement
des langues grecque et latine, puisqu’un
an peut suffire pour celui de l’hébreu. Je
parle ici, qu’on ne l’onblie pas, d’un Gymnase et d’un Lycée, et par conséquent
d’un enseignement qui n’est que préparor
toire] car les Universités, Académies etc.
continuent l’étude des langues et des littératures , et les Ecoles de Théologie
poursuivent pendant trois ans celle des
idiômes bibliques.
Pour moi, j’oserais prier la Table, en
terminant, d’examiner si le Projet de Règlement ne peut être adopté tel quel. Si
l’on ne veut pas en venir là c’est qu’on
ne veut pas sortir du provisoire, une fois
pour toutes, et qu’on préfère tâtonner
sans avoir de principes bien arrêtés. La
mesure du possible peut varier en effet
d’une année à l’autre ; chaque administration pourra avoir la sienne; et si je
dois passer pour un théoricien, avouez
que la formule en question est de son côté
purement empirique.
Agréez les salutations de
Votre dévoué
A. Revel.
Nous regrettons de n’avoir pas
réussi à convertir à nos idées notre correspondant, et d’un autre
côté ses arguments n’ont pas dissipé dans notre esprit les difficultés
que nous avons à nous ranger à
son opinion, qui diiTère du reste
légèrement de la nôtre. En effet,
l’enseignement essentiel en année , d’après notre programme,
c’est celui de l’italien et du français; nous ne parlons pas de la
1° année où cet enseignement est
le seul pour ce qui concerne les
langues; nous ne demandons au
fond que; l’enseignement des formes- régulières des deux grammaires , grecque, et latine en 2”
année , afin de rendre possible ,
ainsi que nous 1,'avons répété, la
marche des (.élèves nouvellement
6
-2®
promus en 2® classe avec ceux qui
y sont déjà depuis un an , et cet
enseignement préparatoire peut
être confié, pour l’unité et la continuité de la méthode, au professeur
de latin et de grec de la 2® classe.
Ainsi que nous l’avons dit aussi,
s’il nous était possible d’avoir une
5®annéeau Collège inférieur, entre
la 1* et la 2® classe, nous renoncerions volontiers à notre proposition. Cette condition ne pouvant
être remplie , nous insistons pour
son acceptation.
Notre correspondant nous dit
que sur 8 ans de Collège, 6 suffisent pour l’enseignement des langues anciennes. A ce sujet nous
en appelons de M. A. Revel mal
informé à M. A. Revel qui devrait
être mieux informé; les six ans
d’enseignement des langues anciennes se réduisent de fait, et d’après
le plan d’études que nous avons
admis en commun , à 4 années;
les deux dernières étant presque
entièrement affectées aux sciences
et aux littératures. Or 4 ans d’études pour les deux langues anciennes, flanquées de bien d’autres
branches d’enseignement, ne sont
pas suffisants. Il est vrai que dans
ces 4 années, le nombre d’heures
pendant lesquelles on s’occupe de
grec et de latin est considérable;
mais ce n’est qu’en leur saison
que les moissons et tous les fruits
de la terre mûrissent. A cet égard
nous nous souvenons d’avoir entendu raconter que, dans la colonie du Rosario, les raisins n>e
peuvent donner fin vin généreux;
est-ce à cause du manque de chaleur? non certainement, mais plutôt à cause de la-chaleur excessive
qui saisit les grappes tout à coup
et qui durcit les grains, lesquels
restent verts au lieu de mûrir.
Nous obtiendrons le même résultat
dans nos études, si nous voulons
aller contre la loi du développement naturel et progressif.
La chose est d’autant plus frappante quand il s’agit d’élèves qui,
comme italiens et comme vaudoia-,
savent fort bien que Chi' va piano
va sano. C’est là la réàJité-élèves.
Quant aux professeurs,Jl faudrait
pouvoir les faire en même temps
qu’on fait le règlement et en vue
de l'enseignement classique des langues modernes. Car les professeurs
des premières années du Collège
ne sont pas une réalité; ils sont
un vœu ; la Table a eu beau publier concours sur concours ; personne ne s’est présenté ; il faudra
recourir à des provisoires qui
pourront se prolonger à l’infini.
Telle est la pléthore dont souffrent
le Collège et les paroisses de l'Eglise Vaudoise depuis quelques années. Quoiqu’il en soit, serait-il
sage de songer à mettre en avant
des théories absolues , quand on
ne sait pas qui sera appelé à les
introduire dans la pratique. Nous
sommes heureux de voir que notre
correspondant modifie sa comparaison avec l’étude de la langue
■hébraïque; mais, même dans la
nouvelle forme, sa comparaison
laisse essentiellediént à désirer.
Ñous osons espérer, si la Table
entre dans nos vues, avoir fait
faire un pas considérable à la question. Si, au contraire, elle penchait
pour la réalisation immédiate et
entière du projet de règlement,
córamele veut notre correspondant,
nqu,s déclarçns à celui-ci d’avance
qu’elle ne le.fera pas à l’unanimité des voix.
7
-263
i{outfeUe0 reltgteudeô
Iles Sandwich. Les chrétieus
indigènes de*les Sandwich viennent de
montrer, une Bis de plus, que les missions
servent et atiputissent à quelque chose.
£n apprenanlfles malheurs de la France,
sont^Bisés, et ont pu envoyer engranes, pour soulager les
|ns ruinés par la guerre. Il
ans, ces insulaires étaient
Pense-t-on que s’ils le fusaurions à les remercier
ve de charité?
(Journal des Missions]
Société biblique ainéflcaliie. Cette Société biblique, la plus
grande du monde après la Société britannique, a célébré, le 11 mai, son anniversaire. Les recettes se sont élevées à plus
de 3.650.000 fr. ; 1.200.000 volumes sont
sortis de ses magasins en 58 langues ou
dialectes divers. Une de ses publications
les plus importantes, en ce moment',
une nouvelle édition de la Bible Arabe
est sur le point de paraître à Beyrout.’
ningsterein), destinée à la diffusion d’écrits évangéliques en Italie. Cette société
ne compte encore que 31 membres, dont
chacun promet : l* de payer annuellement
une contribution d’au moins 52 Pfennings
et 2* de gagner au moins encore un autre
membre. Nous souhaitons à la nouvelle
Société succès et longue vie.
ons
.il
Il existe à Memphis , état de Tennesee
(Etats-Unis) une Eglise d’hommes de couleur, en communion avec les Baptistes,
laquelle compte environ 2,300 membres
dont un grand nombre sont des chrétiens
vivants, et, à beaucoup d’égards, exemplaires.
Liberté religieuse. Au Japon,
comme en Chine, les nouvelles relatives
à la liberté religieuse sont peu rassurantes. Dans le premier de ces empires, le
Mikado a remis en vigueur les lois,^prohibitives du christianisme. Des proclamations affichées à pro£nsioa, en divers lieux,
ont appelé les chrétiens «une secte corrompue, et leur religion une doctrine perverse».
____ .11
On nous apprend que quelques amis de
l’Italie ont fondé dernièrement à Berlin
une Société dite du sou par semaim(Pfen
Chronique fïoUttque.
Flome. — L’Ossermtore Romano annonce qu’au nombre des évêques qui «ont
manifesté la plus entière soumission d’esprit et de cœur aux constitutions dogmatiques du Concile du Vatican,» c’est-à-dire
à l’infaillibilité, il faut ajouter l’évêque de
Pignerol.
Tu-i'ln. On annonce d’une manière
«tive que la Direction technique du
Bment des Alpes, a décidé d’maugurer
llerie du Mont-Cenis, le IT du mois
de septembre.
Versailles. Le procès contre les
insurgés de Paris se poursuit activement.
Dans l’acte d'accusation, il est dit que le
nombre des maisons particulières et des
édifices publics. incendiés par la Commune , est de 238.
Allemagne. — Le Gouvernement
prussien procède avec énergie contre les
infaillibilistes. Il a fait citer devant les
tribunaux l'évêque de Paderborn pour
avoir insulté le roi Victor Emmanuel dans
une de ses pastorales. L’évêque n’ayant
pas comparu, il fut arrêté et enfermé dans
la forteresse de Minden. D’un autre côté,
le Gouvernement a donné au D'Wollmann,
frappé par son évêque de l’excommunication majeure, l’autorisation d’exercer
les fonctions ecclésiastiques dans l’église
du gymnase de Braunsberg. Ce fait a produit dans toute l’Allemagne une grande
sensation, car c’est le premier acte officiel par lequel le Gouvernement reconnaît
le culte.des «vieux catholiques, comme
indépendant de l’autorité des évêques ».
On peut, tire que l’Eglise nationale Allemande est fondée. Dans le camp clérical
l’épouvante est extrême.
8
264
Oologn©. A Cologae, la Rome allemaude, les vieux catholiques ont eu un
0 grand meeting, où ont été proposées les
réformes religieuses les plus radicales,
line assemblée semblable a été réunie à
Heidelberg, dans le (irand-duclié de Baden.
^6ilé-sio. Les partisans du curé Kaminski de Kattowitz , dans la Silésie, se
sont constitués en communauté indépendante, et en ont donné avis à la police.
Tn consistoire a été aussitôt élu. Le ti-aitement du curé sera formé au moyen de
contritmtions volontaires mensuelles des
membres de la communauté. Le nombre
de ces derniers est d'envirou 3,000.
En présence de ces faits et d’autres semblables, [’Italie a bien raison d’affirmer
<)ue le mouvement du parti des « vieux
catholiques ') acquiert chaque Jour en .Allemagne assez d’extension pour menacer
l’Eglise romaine d’une coinplèlo séparation. — Elle ajoute que ce mouvement
ressemble aujourd’hui à celui d’une avalanche. Ce ()ui n’était hier qu’une meDBtSë
prend la forme d’un fait accompli. Les
antinfaillibilistes, ajoute ce même journal,
se réunissent déjà dans plusieurs localités,
afin de s’entendre sur une conduite commune ; en outre, on a déjà proposé un
congrès général à Munich , la ville d’où
est parti le premier mot de résistance, et
aussi le plus autorisé, au dernier dogme
proclamé par le Vatican.
Les choses étant arrivées à ce point, il
n’est, pour ainsi dire, plus permis de
douter désormais que le schisme soit inévitable. Car, d’un côté, il ne s’agit pas
ici d’une question disciplinaire, mais d’un
article de foi. On ne saurait croire que la
cour du Vatican puisse faire des conce.ssions, lorsqu’elle soutient que le dogme a
été défini dans un concile œucuménique.
D’autre part, comment les catholiques
allemands [adversaires du dogme, après
avoir décidé que seuls ils sont restés vrais
catholiques, et que le pape et les évêques
ses adhérents ont cessé de l’êU’e, pourront-ils revenir sur cette décision, ou seulement transiger? Nous, disent-ils, nous
ne nous sommes pas écartés du droit
chemin ; nous sommes aujourd’hui fidèles
au mêmes principes que nous professions
au commencement de 1870; donc nous
seuls avons raison. — Dans les premiers
temps de son opposition ■& Rome, Luther
était bien loin de prévoir qu’il finirait par
un schisme. Il en sera de même du chanoine Düllinger et de ses partisans. Remarquons en passant que l’opposition de
Luther a été, dès le commencement, bien
autrement profonde; elle allait du centre
à la circonférence, pendant .que celle des
nouveau.v réformateurs a s^ point de
départ sur quelques points deda circonférence. Ira-t-elle jusqu’au c^tre?
Ce qui est parliculièrem® digne de
remarque dans ce mouvemeot, c’est qu’on
s’inquiète plus au Vatican des moyens de
relever le pouvoir temporel abattu, que
des mesures à prendre pour éviter le désastre dont l’Eglise catholique est menacée.
Il en était de même au commencement
du XVI' siècle. Léon X était plus préoccupé
de se procurer de l’argent pour mener à
bouc fin les œuvres d’art qu’il avait entreprises, que de. résister aux commencements de la réformation , laquelle se résumait, pour lui, dans une querelle de
moines.
Cependant, on chroniqueur impartial,
; nous devons dire (]ue le parti féodal, en
' Ihmsse, représenté par la Gazette de la
Croix, commence à voir avec défiance le
mouvement antintaillibiliste, qu’il considère corhme un mouvement révolutionnaire de libres penseurs, entièrement
négatif. Cela ne nous étonne pas ; tous
les absolutismes finissent par se donner
la main. Nous attendons de nouveaux faits
pour apprécier, d’une manière sûre et définitive, l’opposition allemande aux erreurs
de Rome. Espérons (juo le jugement du
journal féodal soit faux et que la réforme
de Dôllinger soit plus solide et plus positive que celle du fameux Ronge, qui n’a
fondé qu’un vulgaire rationalisme.
ANNONCE
Dépôt <le Tilt s qualité supérieure
chez D. Long confiseur à Torre-Pellice.
E. Malan Directeur-Gérant,
l’igncrol, Impr. Chiautore.