1
Compte-courant avec la Poste
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie L. â
Tous les pays de l'Union
de poste.............i 6
Amérique du Sud . 9
On s'abonne;
Au bureau d'Administration;
Chez MAI. les Pasteurs;
Chez M. Srnest Robert (Pignerol)
et à nmprimerie Alpina à
Torre PelUce.
L'abonnement part du 1. Janvier
et se paye d’avance.
Annéb XIX. N. 42.
Numéros séparés demandés avant
le tirage» 10 centimes cbaeun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois ~ 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S’adresser pour la Rédaction àM.
le Pasl.H. Meille» Torre Pellioe
et pour VAduintstratioii à M
Elisée Costahel, TorrePetiice,
Tout changement d’adresse est
payé 0,^ centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO HES VALLÉES VAUHOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Voue me serec témoins. Act. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Ëpfa. IV, 15. Que ton règne vienne. IHatth. VI» 10
* Sommaire:
Chronique Vaudoise._Correspondance. —
Un discours qui à fait du bien. —
Pourquoi les missions sont nécessaires
— Revue Politique. — Avis.
ClinOIVIQPG VAUDOISE
TORRE PELLlCE, Solennité des
promotions. — Lundi dernier, à 9
h., [es élèves du Collège el de l’école Supérieure se trouvaient réunis
dans la salle du Synode. M. H. Meiile
ouvrit la séance par la lecture de
II Corinth. 5 et par une courte allocution. Il adressa un cordial adieu
aux éléves qui nous quittent après
avoir aobevé leurs études dans nos
élablissements et aussi à ceux qui
ont jugé de leur convenance d'abandonner le Collège ou l’école Supérieure pour prendre une autre
route. Sans se faire juge de leurs
motifs, M. Meiile croit qu’il est dans
l’intérêt véi itable des élèves d’achever les cours, soit de l'école, soit
du gymnase, soit du lycée, une fois
qu’on les a commencés.
Il rappelle ensuite la perte douloureuse que le Collège a faite en
la personne de l’étudiant Robert
Jahier. Tout en lui, dit-il, respirait
la gaieté et la vie; il était le plus
populaire, le plus généralen^ent aimé
de nos étudiants à cause de ses qualités de cœur; mais il était aussi un
bon travailleur et encore cette année il s'était conquis un prix par
son assiduité. Il a laissé parmi nous
un souvenir bienfaisant. M. Meiile
termine en invitant nos jeunes gens
a regarder avec confiance à un heureux et, utile avenir terrestre, mais
à se tenir toujours prêts pour le départ, faisant leur « motto » de celle
parole de l’Apôtre; «Nous nous efforçons de Lui être agréables, soit
que nous demeurions en ce corps,
soit que nous en délogions ».
C’était M. J. P. Vinay qui avait
été chargé cette année du discours
d’ouverture. Avec la verve qu’on lui
connaît, il prit à partie le Gouvernement qui fait peser de trop
lourdes taxes sur notre établissement et qui change continuellement
ses programmes et réglements ; les
communes, surtout celle de la Tour,
qui ne font absolument rien pour
nous venir en aide; les parents qui
tirent « à boulet rouge » contre les
professeurs; et enfin ceux qui voudraient diminuer ou supprimer tout
à fait renseignement de la Bible. 11
termina par une série d’excellents
conseils pratiques adressés aux élèves.
M. le Modérateur fit remarquer
que les taxes sont bien celles que
2
— 230
K-.,
;r..
■■
le Gouvernement prescrit, mais qu’elles sont versées à la Table et que
dans certains cas exceptionnels où
elles seraient trop lourdes pour des
parents décidément pauvres,la Table
a toujours la faculté et aussi le bon
vouloir de les diminuer. 11 ajouta
que les changements de programmes et de réglements ne doivent
épouvanter ni décourager personne.
Avec un travail énergique, persévérant, on arrive tout de même au but.
M. N. Tourn pense que les communes devraient s’intéresser au Collège, surtout celle de la Tour, qui
lui doit la bonne moitié de sa prospérité. Les Consistoires ne pourraientils pas aussi créer de petites bourses
de 50 fr. p. ex., qui permettraient
aux parents peu moyen nés d’envoyer
leurs enfants au Collège. Que la
stampa locale s’occupe de ces questions, a conclu M. Tourn, et comme
on le voit, nous avons commencé.
À lui de continuer dans nos colonnes qui lui sont cordialement ouvertes,
Suit la proclamation des résultats
obtenus pendant l’année scolaire.
Collège Gymnase Lycée
27
Inscrits au coinm. do l’annéo 58
Ont quitté pour causa de santé 2
N’ont pas pu so présenter aux examooB 2
Présents aux examens de Juillet 54
Promus ou licenciés en Juillet
Promus ou licenciés en Octobre
(examens refaits) 19
Ont atteint ou dépassé SOllOÛ 4
NouvoUes admissions, 8
Ecole Supérieure.
U
1
10
7
Inscrites au commenc. do l’année 34
Présentes aux examons 82
Promues on Juillet 22
Promues en Octobre (examens refaits) 9
Ont atteint ou dépassé 90|100 ^
La séance est close par une prière prononcée par M. le pasleur
Bonnet.
CORRESPONDANCE
Mansieut' et cher frère,
Sous ce titre La crise du Proiesiantisme, vous avez publié dans le
Témoin du 28 Septembre dernier,
un article sur le synode d’Orthez et
notamment sur l’ordre du joui' relatif à ce que vous appelez « les dis->
eussions doctrinales qui ont, ces der
nieres années
agité,
troublé la
chrétienté protestante ». Etant Tauleur de l’ordre du jour dont il s’agit,
vous voudrez bien me permettre,
j’ose l’espérer, de lectifier quelques
erreurs qui se sont glissées sous votre plume et de rétablir,le véritable
sens de l’ordre du jour incriminé.
Et d’abord, vous vous trompez du
tout en tout en disant que c’est autour de la personne du Christ que
le débat s’est engagé. De débat sur
la personne du Christ, il n’y en a
pas eu, pas même l’ombre. S’il y a
été fait allusion, à propos de la crise
théologique que nous traversons, c’est
tout-à-fait en passant et pour faire
ressortir la gravité de la lutte engagée. (1) Mais la question elle-même
n’a pas été posée, par la raison que personne, absolument personne n’a prononcé un mot qui pût faire soupçonner qu’il mettait en doute la
personne adorable du Sauveur et
son éternelle déité. Tout au contraire,
il a été dit et répété, à plusieurs reprises, que s’il y avait quelqu’un
parmi nous qui ne crût pas à la
préexistence rélle de Jésus Christ,
il ne saurait avoir sa place dans le
Synode. Et s’il vous faut un témoignage qui vous rassure à cet égard,
permettez-moi de vous renvoyer à
ces paroles du discoure d’ouverture
prononcées par M. Lortsch, discours
dont l’impression a été votée par le
Synode: « au premier rang des doc« trines à maintenir et à défendre ».—
(Je cite d’après VEylise libre) — M.
» f,iOrtsch signale la Divinité de Jé» sus Christ, inséparable de sa pré» existence réelle. Si non, le Christ
» s’anéantit et nous ne possédons
» plus Dieu lui-même, car Dieu sé» paré du Verbe et replié sur soi
» est un Dieu sans amour, puis que
» son amour n’a plus d’objet. » A ce
témoignage s’en joint un autre, ce-
3
â3i
lui de M. Léopold Monod, dans son
discours de consécraLion, au temple
de l’Eglise réformée. « En Jésus
» Christ, dit-il, ce n’est pas seule» l’homme qui monte à Dieu, mais
il d’abord et surtout Dieu qui des» cend à l’homme et se donne à
» lui. » (2)
J’en viens maintenant à l'ordre du
jour qui fait l’objet principal de vos
critiques; que dit-il?
« A l’occasion de la crise théolo» gique qui agite actuellement les
» Egli.ses de la chrétienté et dont le
» retentissement s’est fait sentir au
» sein des Eglises évangéliques li» bres de France, le Synode, résolu
» à ne pas se départir de l’esprit
» de fidélité et de largeur qui a'ins» piré les fondateurs de l’Union, af» firme sa ferme résolution de maina tenir intactes les vérités fondamen» taies inscrites dans la confession
» de foi de l’Union, tout en réservant
» à chacun la liberté de ses opinions
» théologiques. »
A vos yeux, cet ordre du jour est
fait pour plaire à tout le monde; il
n’est qu’un palliatif, un expédient
pour éviter les dommages et les
scandales d’une scission ». « La seconde partie vous semble ôler à la
première une grande partie de sa
valeur, si elle ne l’ôte pas entièrement ». Et pour corroborer votre
dire, vous ajoutez en note qu’un autre ordre du jour plus affirmatif,
proposé par Krüger, avait été
écarté ».
Un mot sur l’ordre du jour de M.
lii’üger. Ce n’est point parce qu’il
était plus affirmatil que l’autre qu’il
a été écarté, mais pour de tout autres raisons. Loin d’être plus affirmatif, il l’était moin.s,, notamment
sur ce premier article de notre confession de foi ; « Nous croyons que
» toule l’Ecriture (*) de l’Ancien et
» du Nouveau Testament est inspirée
» de Dieu et constitue ainsi Tunique
» et infaillible règle de la foi et de
(*) C’est nous qui soulignons.
» la vie. » Et sur les autres, il ne
faisait que reproduire sous une forme différente les mêmes vérités fon •
damentales exprimées dans celle-cij
comme la clio.se, fut mise en pleine
lumière devant le Synode et comme
M. Krüger lui-même Ta reconnu,
ayant déclaré plus tard que c’était
là le motif qui Tavail décidé à se
rallier à mon ordre du jour. Le sien
sans être dans son ensemble ni plus
ni moins affirmatif que le mien, s’il
eût été adopté, eût été une atteinte
portée à la Constitution, une violation du pacte fédéral et c’est Tune
des raisons pour lesquelles il fut
rejeté. Nous n’avions pas le dfoit à
Orthez de substituer — ce qui eût
été le cas — à la confession de foi
de T Union, élaborée avec tant de'
soins par nos devanciers, une nouvelle confession de foi, improvisée
au pied levé.
Ces explications fournies, est-il
vrai, comme vous le dites. Monsieur
et cher frère, que la seconde partie
de Tordre du jour, qui réserve à
chacun la liberté de ses opinions
théologiques, atténue ju.squ’à l’anéantir la vkleur de la première?
Remarquez d’abord (ce que vous
ignoriez sans doute) que ces réserves M. Krüger lui-même les avait
faites dans Tordre du jour que vous
regrettez À propos de l’inspiration,
il s’exprimait ainsi; « Nous décla» rons que nous continuons à croire
» à l’inspiration Divine des Saintes
» Ecritures, unique et infaillible rè» gle de la foi et de la vie, sans rien
» stipuler ait sujet de telle concep9 (ion particulière de VinspiraliomÇ)
Et sur Texpiation: « Nous mainte» nous que nous ne pouvons être
» sauvés que par la mort expiatoire
» de Jésus-Christ sans nous pro» noncer en faveur de telle ou telle
» explication théologique de la doc» trine de Vexpiation. (3)
Avons-nous eu tort d’en agir ainsi?
Nous ne le pensons pas. En le.fai
(’) C’est nous qui soulignons.
4
- 232
sant, nous avons voulu, comme nous
l’avons (lit, ne point nous départir
de l’esprit de fidélité et de largeur
qui a inspiré les fondateurs de l’ Union. Ils croyaient et nous àvons cru
avec eux que la foi n’est pas la
science, que la religion n’est pas la
théologie; que si tout membre et à
plus forte raison tout pasteur de nos
Eglises est tenu d’adhérer à la foi
qui leur est commune, nul n’est
obligé de souscrire a telle ou telle
façon de résoudre les difficiles problèmes d’histoire, d’exégése de linguistique, de critique sacrée que
s'oulévent les questions théologiques.
« Notre profession de foi est courte,
disaient-ils dans VExposé des motifs.
Elle donne satisfaction au besoin de
nos cœurs en exprimant les vérités
principales qui font notre vie et notre
paix. Elle est simple et évite les
termes de la science; il n’y a rien
là que le plus humble chrétien ne
puisse trouver lui-même dans la
Bible et qu’ il ne puisse répéter
avec nous d’un cœur et d’une bouche. Elle s’abstient de définir ce que
l’Ecriture ne définit pas, d’expliquer
ce que l’Ecriture n’explique pas; elle
ne nous révèle pas le comment et
le pourquoi des mystères. Ellle subslitue la méthode historique à la
méthode dogmatique; ce quelle voit
avant tout dans l’Ecriture, c’est un
fait, un fait vivant qui saisit le cœur
et la conscience et qu’on ne saurait
contempler sans être ému, sans aimer celui qui nous a aimés le premier. — Nous nous retrouvons ainsi
dans le simple et dans le vrai. Plu.s
de fictions! Comme l’Eglise ne connaît d'autres membres que les adhérents volontaires, elle ne connaît non
plus d’autre profession que celle qui
est comprise, acceptée et cordialement répétée par tous les membres».
(Exposé des motifs, p. 84 et 85).
Vous dites avec raison que notre
siècle est le siècle de la sincérité.
C’est pour cela que les confessions
Ihéologiques ont fait leur temps; Il
faut, en retenant ferme ce qui doit
être retenu, je veux dire ce qui est
commun à tous les croyants, ce substratum en dehors duquel l’Evangile
n’existe plus, il faut que chacun ait
la liberté — c’est son droit et son
devoir — de se rendre compte de
sa foi, d’en sonder les fondements,
de se l’assimiler, en s’efforçant d’étreindre toujours plus et toujours
mieux le fait divin, à la lumière de
l’Esprit et sous le contrôle de la
pierre de touche de toute vérité, en
matière de religion, l’Ecriture inspirée de Dieu.
Ainsi le comprenaient les fondateurs de l’Union, ainsi nous le comprenons encore; ce qu’ils ont fait à
Paris, en 1849, nous n’avons pas
cru devoir le défaire à Orthez. Avant
de nous y rendre, dans le sentiment
de la gravité de 1’ heure présente,
nous avons demandé à Dieu d’y être
avec nous, et II y a été; de nous
donner une double mesure de Son
Esprit, et II l’a fait, en nous donnant, non, comme vous semble?, disposé à le croire, « un esprit de
timidité, mais un esprit de force, de
prudence et de charité», nous l’en
bénissons.
Bergerac, 11 octobre 1,893.
B. l'OZZY.
(d). Nous avons lu dernièrement que
l’impression reçue de ceux qui avaient
assisté au Synode était bien diflèrente
de celle que reçurentceux qui durent
se contenter des compte-rendus. Nous
en avons eu plusieurs sous les yeux
et très certainement, s’il n’y eut pas
bataille rangée au sujet de la personne de Christ, la que.4ion doctrinale, et cette question en particulier
nous semble y avoir été traitée autrement que « tout à fait en passant »
comme l’affirme M. Pozzy. Les discours très importants de M. Pozzy
lui-même, celui de M. Luigi et celui
de M. Hollard, pour n’en pas citer
d’autres, sont là pour le prouver.
Cette question était dans l’air, ou
mieux encore, elle était dans tous
les cœurs. Autrement pourquoi la
êl
5
- 233
mention expresse de celte doctrine
se trouverait-elle (avec celle relative
aux Ecritures) dans l’ordre du jour
Krüger qui,avant d’être écarté, avait
été l’olyet de la discussion Synodale?
Pourquoi aussi lisons-nous dans
V Egli9,e Libre ces lignes tracées
par M. Luigi à propos de l’ordre
du jour Pozzy, auquel il finit par
se ranger: «Nous aurions pu, sans
nul doute faire plus et mieux ; il eût
été utile par ex. dans l'ordre du
jour Pozzy (un de ses signataires
le reconnaissait) de viser les deux
articles même de la confession de
foi qu’on estimait menacés ».
C2), M. Pozzy dit « que personne,absolument personne n’a prononcé un
mol qui pût faire supçonner i^u’il mettait en doute la personne adorable du
Sauveur et son éternelle déité ». Ceci
ne prouve pas que des doutes à cet
égard n’existassent dans le cœur de
personne; au contraire les lignes
suivantes que nous empruntons au
journal Evangile et liberté (N“ 40)
sembleraient nous faire entendre le
contraire;
« A cet ordre du jour (Pozzy) »,
écrit M. H. Hollard, « fut opposé
celui de M. Krüger, qui insistait
précisément sur certains points de
doctrine qui sont pour quelques-uns
des pasleur's de I' Union 1’ objet
d’incertitudes, notamment ces deux
points: « les Saintes Ecritures unique
et infaillible règle de foi » et la
« préexistence réelle du Sauveur ».
Ces lignes étant tombées sous les
yeux de M. Krüger, l’ont engagé
à écrire au Témoignage (N« 41) une
lettre dans laquelle, après avoir dit
qu’à la suite de l’échec de son ordi e
du jour, il avait volé celui de M.
l’ozzy « malgré son manque de précision», il conlinue en ces termes;
« Nous ne pensioas pas, au Synode,
qu’il pût y avoir des méprises; mais
le compte rendu de W. Cordey dans
Evangile et liberté ouvre la porte
à des craintes sérieuses. Il en est
de même de celui de M, Hollard
fils, dans la même feuille, à moins
que ce qui y est dit des doutes de
quelques pasteurs de rUnion sur la
préexistence réelle ne soit qu’un
lapsus d’une plume trop rapide. »
Il n’y eut donc pas encoi’e, si l’on
veut de bataille rangée, mais il y
eulla manifestation de préoccupations
très sérieuses au sujet du combat qui
s’approche; nous allons plus loin : il
y eut un prélude à un combat qui
ne tardera pas.
(3) . Malgré la démonstration de M.
Pozzy nous continuons à croire que
l’ordre du jour de M. Krüger, malgré les réservesqu’il contient,est plus
affirmatif que le. sien, car il ne renferme rien de semblable à celle
clause terrible dans sa généralité et
par l'inquiétude qu’elle leltera dans
les église,?: « Tout en réservant à
chacun la liberté de ses opinions
Ihéologiques ».
(4) .Pour en venir main tenant à l’ordre du jour de M. Pozzy, la lettre
qu’il nous a fait l’bonneur de nous
adresser montre assez que lui et
ceux qui l'ont proposé avec lui, et
nous n’avons pas de peine à le croire,
ceux qui lui ont donné leur vole, ont
cru agir d’après l’esprit du Seigneur,
et servir à sa cause. C’est là une
intention qu’il faut reconnaître et
devant laquelle on doit s’incliner.
Nous nous demandons cependant, si
sans s’en douter, ils n’oUl pas pensé
trop à eux mêmes et pas assez à la
chrélienlé protestante dont l’Union
des Eglises Indépendantes est un
élément si important. De tout côté
l’on regardait à elle comme du représentant en France de l’évangélisme sans compromis. Peut-on nous
en vouloir si nous, et d’autres églises avec nous n’avons pas trouvé que
le son émis par l’ordre du jour fût
aussi clair et pur qu’on eût pu le
désirer? Nos chers frères ne se sont
ils pas trop préoccupés de ne perdre aucun des leurs? Nous comprenons fort bien ce sentiment: mais
la vérité n’a-t-elle pas les premiers
droits? Que M. Pozzy ne nous en
veuille pas. Ceci est affaire d’im-
6
— 234
pression et ne peut donner lieu à
une prolongation de discussion ; mais
la dlause « tout en réservant à chacun la liberté de ses opinions théoiogiques », nous semble une porte
ouverte vers l’inconnu, une porte
par laquelle passeront maintes ex~
plicalions théologigues, conçues toujours moins dans un esprit d’obéissance absolue à la révélation et
s’appuyant toujours plus au raisonnement, et à ce qu’il est convenu
d’appeler science, explications qui
tout en n’entrant pas en collision
ouvetie avec la lettre de la confession de loi, tout en pouvant rentrer,
à la rigueur, dans cette lettre, constitueront cependant des doctrines
nouvelles. Que si alors la majorité
évangélique du Synode s’effraie et
réclhme, la minorité ne poiirra-letle pas lui dire: « Nous ne contredisons pas, nous ne faisons qu'expliquer, et nous nous mettons an
bénéfice de l’ordre du jour qui nous
garantit la liberté de nos opinions
théologiques? Et, alors l’église restera
avec sa confession de foi intacte, avec
ses rangs intacts, mais elle aura perdu
cette unité de pensée et de sentiment
qui en fait la vie et qui en assure les
victoires, üb I que l’ordre du jour auraitété plus beau, etqu’il aurait rendu
l’église plus forte et que l'impression
qu’en aurait reçu la cbrétienlé protestante aurait été plus favorable, s’il
avait été conçu simplement en ces
termes: « À l’occasion de la crise
Ibéologique (jui agile actuellement
les églises de là chrêlienté et dont
le retentissement s’est fait sentir au
sein des églises libres de France, le
Synode affirme sa ferme résolution
de maintenir intactes les vérités fondamentales inscrites dans la confession de foi de rUnion! » Nul doute
qu’un ordre du jour pareil n’eût eu
la grande majorité des suffrages; et
cetlegrarulemajori l éaurait valu mieux
que cette unanimité qui n’aétéobtenue
que moyeunant cette clause finale qui
affaiblit ce qui précède et qui est une
source de dangers pour l’avenir. II. M.
UN DISCOURS QUI A FAIT DU BIEN
Nous voulons parler de celui que
prononça, dans le Synode d’Ortbez,
M. Luigi en vue d’appuyer l’ordre
du jour Krûger qui, comme nous
l’avons dit, a été écarté. Nous reproduisons ici le résumé qu’en donne
Y Eglise Libre:
Nous sommes dans un moment
très-grave, plus grave qu'on ne croit.
Je suis effrayé de tout ce qui se
dit et de la manière dont on prend
les choses. Ainsi, quand on nie la
préexistence de Christ, je suis renversé. Sans la préexistence personnelle et éternelle, il n’y a plus pour
Christ de,réelle divinité. Et qu’est
ce qui est enseigné clairement daris
l’Ecriture si cela n’y est pas? On
nie que la Parole éternelle ait eu
conscience d’elle-même. Et pourtant
Jean l’appelle le Logos; c’est un masculin, non un neutre; il s’agit donc
non de quelque chose mais de quelqu’un. On nie cela. Jésus-Christ,
dit-on^ est un homme parfaitement
saint. C’est par là qu’il est Dieu. Il
se trouve investi d’une espèce de
divinilé morale. On nous permet
encore (le l’adorer. Il est vrai qu’on
commence à mettre même cela un
peu en question. On nous fait remarquer qu’il n’y a pas beaucoup de
prières adressées à Jésus-Christ dans
îe Nouveau-Teslament. Nous en viendrons à offrir à Jésus-Christ le culte
d’hyperdulie. Eh bien, ces questions
là sont traitées avec une légérété,
une insouciance alarmantes. Nous
risquons de sortir du christianisme
sans nous en apercevoir. Un jour
on laisse tomber ceci, un autre jour
cela. Les doctrines nous glissent entre les mains comme des anguilles.
Aujourd’hui c’est le tour de la divinité métaphysique du Seigneur. On
a l’air de croire que cela ne fait çien
et qu’on peut se donner la main
tout de même. D’un côté nous avons
des frères qui se séparent pour des
riens, à propos de l’àge auquel il faut
7
— 235 —
recevoir le baptême, ou de la quatilUé d’eau qu’il faut pour l'admiriislrer.
Et d’un autre côté ou voit des Eglises dont les membres demeurent'
ensemble, aloi’s que les autres ne
croient plus à la divinité de JésusChrist! Si le sujet n’était pas si grave,
on pourrait faire une comédie excellente sur la théologie protestante,
Ot\ n’admet plus les idées; elles font
banqueroute. Pour nos modernes,
l’homme n’est que cœur et conscience.
L’intelligence ne compte plus. Mais
la con.science (on ne vient pas de
la découvrir, d’ailleurs) ne nous dit
que notre devoir; elle a besoin de
s’appuyer sur certaines vérités. Et
le cœur par lui-même est aveugle
et muet. Peut-on appeler profonds
penseurs ceux qui ont abouti à ce
nihilisme intellectuel? Nous voulons
évangéliser, mais quelle ironie d’évangéliser au nom d’un Evangile
dont on ne peut pas dire ce qu’il
est! On ne communique pas la vie
par l’électricité mais par l’affirmation de doctrines, et plus celles-ci
.sont riches, plus la prédication fait
du bien. Il laut une religion qui
nous domine, et à laquelle on puisse
regarder comme aüx étoiles qui nous
conduisent. Il y a eu des erreurs
dans l'histoire de l’Eglise, mais l’Eglise s’est toujours corrigée elle-même. Les Wesleyens on corrigé les
Calvinistes, Au total il reste cesgrandes vérités qui font l’unité de
l’Eglise et c|ue vous êtes appelés a
affirmer aujourd’hui.
Ce discours empreint d’une conviction émue en même'temp.s cjue
d’une fine bonhomie est accueilli
par de vifs applaudissements.
Poiiriluoi les Missions sont nécessaires?
Pour une foule de raisons, entr’autres celle-ci que les Missions
sont nécessaires aux Eglises chrétiennes.
Quand les Eglises envoient en
pays païen quelques missioiinaires
et qu’elles consacrent aux Missions
quelques milliers de francs, il y a
des gens qui s’ellarouchent en s’écriant: Vous alTaihlissez les Eglises,
vous les appauvrissez ’ ■
Rieu n’est plus faux! Quand un
homme est en bénédiction à son
piochait), il est lui-même béni. Les
missions sont pour ceux qui s’en
occupent (Eglises ou individus), une
.source abondante de forces et de
riche.sses spiritnelles, une, école de
charité, de renoncement et de foi,
une démonstration de la puissance
de l’Evangile. Elles leur rappellent
l’avenir que Dieu a promis à l’humanité et les grandes espérances qui
se rattachent à l’établissement définitif du règne de Dieu. Elles font
circuler de l’air sain et vivifiant dans
la piété si souvent étroite et ren(ermée des chrétiens; elles entretiennent en eux un esprit de conquête
sans lequel le christianisme ne peut
que dépérir et devenir stérile.
Je suis convaincu qué l’avenir des
païens dépend de notre Vie religieusg,..^^’
et du travail d’évangélisalion que
nous faisons parmi eux ; mais je suis
tout aussi convaincu qué la délivrance de l’Eglise chrétienne est
étroitement liée à celle du monde
païen. Notre indilTérence fait tort
aux païens, mais leur paganisme
nous nuit tout autant. En les négligeant, nous prolongeons leurs souffrances et les nôtres. En nous occupant d’eux, nous hâtons leur délivrance et nous travaillons à la nôtre.
Il y a entre eux et nous entre notre
avenir et le leur une solida.rité aussi
réelle qu’entre les membres d’une
môme famille.
Pour vivre, l’Eglise doit avant
tout être obéissante et fidèle, servante de Dieu, servante des hommes,
disciple de Jésus-Christ. Il n’y a de
vie que là où il y a travail, conquête, progrès, idéal à atteindre et
elïbrls pour y parvenir.
Et pour que les bénécliclions de
Dieu puissent nous atteindre, il faut
d’abord renverser la muraille épaisse
8
- 236
formée par la misère que nous ne
soulageons pas, par les pauvres que
nous laissons mourir de l'aim et de
l'roid, par les pécheurs et les péoljereases que nous ne soulageons pas,
par les incrédules dont noua supportons si allègrement T impiété, et
par les païens auxquels nous n’apportons pas l’Evangile de vie qui
j)ourlant nous a été confié pour que
nous en leur fassions part.
... Les païens ont droit à l’Evangile. Le leur cacher, c’est les priver
de leur dù. Jé.sus Christ est venu
d'ans le monde pour sauver tout les
hommes et non pas quelqiie-uns. 11
n’est pas mort pour une seule race,
ou pour une seule branche de la
famille humaine, mais pour toute
rhumanité. 11 olï're ses grâces, le
pardon, la vie éternelle à Ions les
liomrnes et non pas à quelques privilégiés. 11 ne dit pas: Vous, parce
(|ue vous êtes nègres, vous n’avez
aucune part à mon alliance. Ce serait injuste,^ce serait monstrueux!
Jésus n'a ja'mais pensé ou dit cela.
Mais ne le disons-nous pas quand
nous critiquons l’œuvre des Missions?
En y réfléchissani, ne voyez-vous
pas que ne pas apporter l’Evangile
aux païens, c’est assumer une responsabilité épouvantable et signer la
condamnation de peuples entiers que
Jésus voulait sauver pour vous,
chrétiens! Ah ! tenez, ce n’est pas
pour rien que saint Paul a dit:
« Malheur à moi si je n’évangélise! »
H. Dieterlen,
Revue Roliliqiie
Ualie, — La flotte anglaise a reçu,
le 1(1, un chaleureux accueil à Tai eiite,
mais on évite de part et d’autre tout
ce qui pourrait avoir l’air d’une manifestation poliliciué.
— L’inauguration de la tour commémorative de S, Marlino a eu lieu
le 15, en la présence du Roi et de
la Reine.
— Un monument à Garibaldi a
été inauguré à Gênes. La fêle s’est
continuée à Quailo près du rucher
d’où est partie l’expédition des Mille.
Crispi a prononcé un discours très
élevé où il s’est déclaré l’ami de la
paix.
— J^e nombre des personnes qui
.se sont insci'ites pour le haiïquet politique de Droiiero dépasse 250,
— Le choléra a été moinentiinément en l’ecrudescence à Livourne.
X
Franc» — L’enthousiasme créé
par la présence de la flotte russe à
Toulon a atteint le délire. Jusqu’ici
cependant aucune parole désobligeante pour aucune des puissances
composant la Tríplice n’a été prononcée. L’amiral rus.se Avellan et
ses officiers sont partis pour Paris
où de nouvelles fêles les attendent.
— Le maréchal Mac-Mahon qst
mort le 15 cour.
Si (lomanda siibilo
per l’Asilo Femminile Evangelico
una cuoca che abbia per lo meno
Irent’anni e buone riferenze.
Scrivere direttamente alla signora
E. Le Forestier direlli'ice, via del
Gignolo 1Ü, fuori Porla alla Croce,
Firenze.
CoDtérence ire du Val S. Martin
Celle conférence se réunira D. V.,
Mercredi 25 cour., à 9 h. du malin
au Perrier. Sujet: la jeunesse. Il y
aura la veille au soir des réunions
de préparation dans la paroisse.
Tons les amis chrétiens des trois
vallées sont alfeclueusement invités.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina
■■il