1
Seconde Année.
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rJou-riaal do l’Eg'lîso Eva,n|^élîq[iie Vaiicloîso
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Paraissant oliaqvte Vendredi
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Vous me serez témoins, \cres 1. 8.
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Italie 3
Tous les pays de l’ij'niun de
poste (Kurope) . . ^ 'i
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Or» s’abonne: k Pignerot ail Burean de l'administra'ion Maisun ilieol.
La Tour chez M. OitLi Irbraire.
.\ Turin chez .M. Ross, via Pio Quinto, ii. 15.
A Pomaretchez M. Lantarbt Past, nirectrur.
Sommai t'e.
Le collège de la Tour cl l’Ecole lalieo
de Fomaret. — l.’Eglise vaudoise est la
seule Eglise Libre en Italie. — No crains
point car.... je t’ai appelé par ton nom.
— Noueelles religieuses et faits dirers. —
— Revue politique.
LE COLLÈGE DE LA TOUR
et l’Eeeie lalioe de Pomarel
A quelles conditions l’assimilatioB de notre Collège et de notre
Ecole latine peat*elle avoir lieu ?
C'est tout d’abord à la condition
de changer, d’uue ioanidre essentielle, notre programme d’études.
?lon seulement l’enseignement de
la langue et la littérature française devrait être, sinon supprimé,
réduit à des proportions tellement
insignifiantes que cela équivaudrait
bientôt, de fait, à une suppression.
Or, ni notre situation topographique, ni notre intérêt, ni notre
condition ecclésiastique et religieuse ne nous conseillent de renoncer à l’étude de cette langue
qui est pour nous un précieux
instrument de développement littéraire , scientifique et religieux,
et qui noos permet de maintenir
des rapports constants avec nos
coreligionnaires de l’autre côté des
Alpes. La langue italienne est et
doit être notre langue; nous souhaitons que son usage pénètre de
plus en plus dans nos écoles et
dans nos paroisses; mais il n'est
pas du tout nécessaire pour atteindre ce but que nous nous appauvrissions, en négligeant l’étude
du français ni dans nos établissements d’instruction secondaire ni
dans nos écoles primaires. Nous
n’avons jamais compris que, bien
souvent, nous "Vaudois, nou.s ayons
n
Un Numéro séparé: 10 centimes.
Annoncoa à la 4.e page 35 ceniimes par ligne.
consenti à entrer dans cette voie
dans laquelle tendent beaucoup
trop à nous faire entrer les inspecteurs du gouvernement.
Nous ne prétendons pas que le
gouvernement nous défendra d’étudier le français t mais la place
qu’on sera obligé de faire à cette
langue dans le programme des
études et dans les examens sera
telle qu'on sentira bientôt le besoin de ne plus lui en faire du
tout. Si cela peut plaire à bien des
personnes parmi nous et autour
de nous, nous ne pouvons pas nous
réjouir d’une telje-^perspective.
L’étude de la langue grecque
a été nulle jusqu’ici dans les collèges de l’Etat; et les efforts qui
ont été faits pour relever cet
enseignement ont généralement
échoué. 11 se réduit à la grammaire et à la traduction de quelques chapitres de l’un des prosateurs les plus faciles de cette littérature. Nous n’ avons jamais
compris pourquoi on l’a maintenu,
si l’on ne veut pas le pousser
plus loin, c’est-à-dire jusqu'à l’intelligence des écrivains. A cette
condition seulement l’étude d’une
langue est réellement utile, parcequ’elle devient le moyen de connaître un peuple et un instrument de '
vraie culture littéraire, historique \
et philosophique. Or si notre collège est assimilé à ceux de l’Etat,
l'étude du grec qui, selon nous,
doit être fortifiée pour être vraiment utile et éducative, sera encore considérablement réduite, si !
l’on veut se conformer aux pro- :
grammes officiels ; et une telle réduction équivaut à la suppression
de cet enseignement. A quoi bon
en effet tourmenter nos enfans à apprendre de nouvelles formes gram
maticales et quelques mots du vocabulaire, si l’on ne vise pas à les
mettre en état de lire facilement non
seulement le nouveau Testament et
les pères de l’Eglise, mais les anciens classiques. Revenons à l’adage du moyen âge : • C’est du
grec, on ne le lit pas », — Ainsi
donc au lieu de faire des progrès
dans l’étude de cette langue et de
cette littérature si éminemment
propre à donner une culture vraiment humaine, nous ferons certainement, par l’assimilation, bien
des pas en arrière.
Nous ne gagnerions pas non
plus au point de vue de l’enseignement des sciences historiques
et géographiques, dans lesquelles il
y a quelque progrès depuis ces
dernières années dans les établissements gouvernementaux . mais à
l’égard desquelles ils laissent beaucoup à désirer. Quanta l’enseignement religieux nous croyons que
nous continuerons , après comme
avant, à l’avoir tel que nous l’avons.
Le gouvernement ne nous empêcherait pas d’avoir laBibledans l’école,
nous en sommes convaincus, cela
ne pourrait avoir lieu aussi longtemps que dans la nomination
des professeurs on continuerait à
exiger qu’ils professent les doctrines évangéliques de notre église
et se soumettent à son gouvernement ». Mais en serait-il longtemps
ainsi ? Nous ne le pensons pas.
En effet si notre collège est assimilé à ceux de l’Etat, une condition essentielle que le gouvernement exigera c'est que les
professeurs soient approuvés par
lui; il pourra bien , par mesure
transitoire et exceptionnelle , reconnaître . comme il l’a déjà fait
pour quelques-uns, les enseignants
2
94
LE^TéWOlN
actuels, ruîMfià r^arenir
ce qu’ils dipltoe,;
aillent l’obla^r |lans ns ul.^
site's ou da^ l^^écolw'îiorni!
supérieures. Or quel sont les jeunes
gens ferrai* nous '.qui iVeuilleate ou
qui puissent aller passer quatre
ou cinq ans à Pise ou ailleurs
dans l’espoir de coucourir à l’une
des places de notre collège ou
d’entrer dans une carrière qui
n’offre aucun avenir.
La • misère en habits noirs •,
comme on l’a appelée , ne tentera
personne. Alors il faudra nécessairement, si l’on ne veut pas fermer
le collège, prendre les professeurs
pourvus de titres, où on les trouve.
Ouvrir la porte large à qui voudra
entrer et renoncer à la condition
qu’ils doivent professer les doctrines évangéliques. Ainsi notre
collège cessera d’être le collège
vaiidois, un établissement évangélique OU protestant, et il n’aura
plus de raison d’être. L’assimilation amènera à sa suite un changement complet dans l’eSprit de
l’enseignement et du Collège tout
entier. Tels que nous sommes ,
nous représentons quelque chose;
quand notre collège sera comme
tous les autres, il ne représentera
plus rien.
L’ËGLISË V4I1D0ISË
est la seule Eglise Libre eu Italie
fVoU' numéro précédent).
Ce que nous avons dit de l’allocation inscrite au budget des
finances, et qui continue à être
désignée parmi nous sous le titre
de centimes additionnels, nous conduit à parler encore d’une objection, souvent alléguée pour nier
cette liberté que nous revendiquons pour notre Eglise.
Pour être vraiment libre, une
Eglise doit être aussi indépendante, c'est-à-dire, se suffire à elle
même. Or l’Eglise Vaudoise est
loin, dit-OD, de remplir cette condition , puisque pour toutes ses
œuvres, à l’intérieur, comme au
dehors , elle reçoit de l’étianger
des subsides réguliers ou extraordinaires, sans lequebs il ne semble pas qu’elle fût capable de les
continuer.
Ce n’est pas nous qui contesterons l'exactitude du fait que l’on
allàip; ^ea^ïHFWU3^i«^«w
Itout^ if nœ?; résèrï«^ qusftiti^us
lionsâ^^lî^ceis qtw l’t^en voterait
dédïf^. ■ Ohii iiOTï»=‘îw^ns e(i®ïteus
ne rougissons pas de le dire, que^
les Vaudois déqinàés et dépooilqii
par la dernière grande persécution du )1685 etil686, avaient été
réduits à un tel état de faiblesse
et de pauvreté, que sans les secours
substantiels des Eglises sœurs de
la Grande Bretagne, de la Hollande, de la Prusse et de la Suisse,
la rentrée et le séjour dans leurs
Vallées auraient été impossibles.
Sans temples et sans écoles, sans
les moyens de préparer, comme
autrefois, leurs propres ministres,
ils n’auraient pas longtemps gardé
le dépôt de la foi évangélique,
gravement compromis déjà par le
rude métier de la guerre, d’une
guerre sans pitié, à la quelle ils
avaient été condamnés tant d’années.
Et lorsque vinrent des jours
meilleurs, qu’ils purent cultiver
en paix cette terre qu’ils avaient
arrosée de leur sang, ils n’en demeurèrent pas moins, pendant tout
le 18® siècle, parqués dans l’étroite
enceinte de leurs vallées, et sous
l'empire de restrictions nombreuses
et vexatoires, sous lesquelles aucune prospérité, même matérielle,
n'était possible. Les subsides généreusement envoyés du dehors
ont été un des moyens dont Dieu
s’est servi pour conserver cette
petite et pauvre Eglise — qui
pour plusieurs n’existait plus que
dans le passé.
Mais soit, dira-t-on; nul ne conteste que même jusque vers la
moitié de ce siècle l’Eglise Vaudoise n'aîl eu besoin de tous les
secours qui lui ont été accordés,
à l’envi , par les autres Eglises
évangéliques. Ce que l’on serait
en droit d’attendre d’elle maintenant que, par la grâce de Dieu,
elle est plus que tolérée; qu’elle
a sa place au soleil, que ses enfants sont libres d’employer leurs
talents dans toutes les professions;
que le bien-être est pour plusieurs
le fruit du travail , c’est que de
plus eu plus, ils pourvoient à leurs
propres besoins.
Comme but vers lequel il faut
tendre, cet état de choses est admis sans la moindre peine, mais
il ne serait ni juste, ni raison
nable ¡^d«H||^blir Asinainteiiant
ni coAti^Mgle, ni #mme condition ^^rté.ÿi Et l^ut d’abord
cette üWstdtÎHIe que l’on
attribue quelquefois aux Vaudois
^’anjourd’liui n’^istei que idi»«
l’imagination de leurs détracteurs
ou de ceux de leurs amis qui n’ont
pas eu le loisir de les visiter
dans chacune de leurs paroisses.
Si elle était réelle, on ne s'expliquerait pas comment des centaines
do familles ne sont retenues sur
le sol natal que par l’impossibilité
matérielle de le quitter, pas plus
que l’on ne comprendrait cette
émigration périodique énorme qui
se déverse sur le midi de la
France. Puis lorsque l’on s’est
enrichi [lar son travail, il n’arrive
pas ici plus souvent qu’ailleurs,
que l'on se regarde comme de
simples dispensateurs du Seigneur,
et qu’on lui consacre joyeusement
la dîmes de son revenu, lis sont
rares les riches parmi les Vaudois,
et plus rares encore, dans ce petit
nombre, ceux qui s’intéressent activement à l’avancement du “règne
de Dieu. L’aumône est la forme
sous laquelle ils exercent plus volontiers la bienfaisancâ.
Mais il y a Une considération
importante que l’on a le tort d’oublier trop facilement. L’Eglise Vaudoise a été appelée à accomplir
une grande œuvre, hors de toute
proportion avec sa peiitesse et sa
pauvreté. Elle doit fournir des
ouvriers en nombre toujours plus
grand à la mission italienne, c’eslà dire qu’elle doit pourvoir à des
besoins autres que les siens. Ce
serait certes une glorieuse chose
si, sans rien demander à l’étranger,
elle pouvait tirer de son propre
sein des hommes et les ressources
matérielles indispensables à la continuation de son œuvre! Mais serait-il juste de l’exiger d’elle et
de lui faire un crime de ce qu’elle
ne le fait pas? Elle pourrait, à
la rigueur, pourvoir de pasteurs
ses seize paroisses; mais le chiffre
de ses ministres en activité a dépassé la cinquantaine, et aucune
Eglise peut-être n’en fournit en
proportion un nombre supérieur
ou même égal. Elle ne s’en glorifie pas; elle ne prétend même
pas qu’elle n’aîl rien de plus à
faire, même à ce point de vue,
qu’elle ne puisse et ne doive don-
3
ner plus d’l»oiiani«S'p'®&f'Ia<«er»î<jô'
dU, Sèigtteur. “Mais ce '* Sera“^‘à' là
condition que d’àutres oon'çoiirëht
avec elle, pour la ..preparation et
l’entretaen do ces soldats) du iSei^
gneur iettgagés «dans ' cette bonae
guerre. • ““■• '' '''“''
D’ailleurs , et c'est par cette'
observation que nous voùlôtislèrminer cet article déjà trop loug,
la question est i de > savoir , . si
ces subsides et cesi secours ique
l’Eglise Vaudoise reçoit de' tant
de côtés, lui imposent quelque contrainte! portant atteinte à son indépendance et nuisent à la liberté
de ses mouvements. Or nous pouvons, à cet égard, invoquer le témoignage de nos amis, et défier
la malignité de nos adversaires,
en affirmant que jamais l’Eglise
Vaudoise n’a consenti à faire le
sacrifice de son indépendance et
de sa liberté d’action. On l’aurait
parfois payée à un beau prix ;
aucune offre n’a pu la tenter. Reconnaissante des conseils de ses
amis, autant que de leur^concours
matériels,‘elle n’a jamais subi i et
n'est pas disposée’à subir une
pression indue et à accepter une
direction, même accompagnée dos
plus riches dons. Sa liberté est la
condition même de son existence
et de sa prospérité.
Ke criins point
car... je,t'ai appelé par ton nom.
Esaïé xLiii, I.
Nous ne connaissons pas toujours les moyens divers et souvent
mystérieux par lesquels Dieu nous
guide au pied de la croix; mais
nous pouvons nous rassurer et
nous réjouir lorsqu’il nous appelle
pour nous faire marcher vers la
Canaan céleste. Nous rencontrons
sur notre route de grands et nombreux obstacles , mais la pensée
que Dieu nous appelle et marche
avec nous remplit notre cœur de
joie. Ne résiste pas à cet appel,
cher lecteur, quelle que soit la
manière dont il t'est adressée.
« Si vous entendez aujourd’hui
sa voix, n’endurcissez point votre
cœur p’s. 95, 7, 8).
Le Sin'ni Esprit, ce vent qui
souffle où il veut et quand il veut,
fait entendre à notre âme un accent si suave et si tendre que
ncto» «dhfmeà'gafiife-|!»i* ‘ïà doticè
per^èmsi^h 'ét^s|^nàjc6iit'^][iiit0 aux
pfedq dj^/'Sauveur; SipCO: ,ÿ«nt j»)
soufflé avec fruit sunn let'éhàijBp'
stérile de ton cœpr pour;y,pfiiodairefiQue vie !Bauvelie1et"céle8te,t
ne {crains; rien ,ucher'< lecteur , le
Seiguetir t'appellé par' tb'ffj 'oottij/
Lorsque tu "demeurés iusensibie
aux appels ,affectueux etjtendras,
cervept léger et deux se transforme eauiwn vent-qui souffle avec
véhémence} qui 'réveille'tà 'conscience, qui te convainc de péché!'
de justice et de jugement et t'arrache au sommeil mortel du péché.
Ne crains point, même dans ce
cas; la voix puissante qui t’appelle est une voix amie; c'est
Dieu qui t'appelle par ton nom.
La lecture de la Bible est, elle
aussi, un appel direct et individuel. Ouvre le saint Volume au
chapitre lv du prophète Esaïe
et lis; « vous tous qui êtes alté
• rés. venez aux eaux et vous
• qui n'avez point d’argent venez,
• achetez et mangez; venez, dis
» je , achetez sans argent , et '
» sans aucun prix, du vin et du
• lait •. Ces paroles sont un appel
direct, individdeV^ef 'affectueux
que la parole adresse à ton âme
dans le but de la faire participer au salut gratuit que lui offre
le Seigneur. « Venez à moi vous
• tous qui êtes fatigués et char» gés , et je vous soulagerai ».
(Math. 11, 28). Voilà un autre
appel affectueux. Dieu ne t’abandonne pas. toi qui gémis sur tes
péchés, qui soupires après la paix
de Dieu, et qui désires te réconcilier avec Lui. Dieu te voit et
t’entend, cher frère, qui as vu la
tombe s’ouvrir et la terre froide
tomber sur le cercueil de ton père,
de ta mère, ou de ton épouse bien
aimée, ou des enfants dont tu
faisais l’espoir de ton vieil âge, ^
Pourquoi craindiai.s-tu encore en
voyant que le Seigneur prend soin
de loi, qu'il compte tes larmes et, |
te voyant dans ruffliclion, t’ap- I
pelle par ton nom et te dit; Ne !
crains point !
Le Seiyneur nous appelle en
outre par le moyen de ses ministres i Je vous ai envoyé tous
les prophètes, mes serviteurs, me
levant dès le malin, et les envoyant pour vous dire : Détournez
vous mainienant. chacun, de sou
mâu'yaFé'et à'Màndèti vdq
tipns;'JltÎERgM^!* 35, ' 15 ).;j *•<' Ndjis
»iWtnmés
' > .àtnbassàdâara; pour e-Ôhrist , dt
» e'est'comme si 'Dieu[voua ex’-^i
»'hoHail par notre ministère; fious'
» vous''*8uppÎions donc pour.
»' robùr de Christ de vous réconci-’
• lier avec Dieu», (2, Cor. 5, 20).|
Bien qu’ils ne prononcent pssiiiot>
noms, les prédicatears ^da' l’Evans'
gile'ne parlent pasimoins directe^'
mént à chacun de nous, èt nous inV'
vitent à la conversion. C'est tellement vrai que Dieuiveut’Ie salut)
et le bonheur éternel Ide nos âme«
qu’il nous lé'fait annoncer par’un,|
grand nombre'de ses sèrvUeurs; ^
Puisque le Seigneur m’appelle
par mon nom. il ne veut pas que
j’appartienne à d’autres, il ne veut
.pas de ces cœurs qui se donnent
k deux à la fois , à Dieu et à
Mammon. »Si vous aimez le monde,
l'amour du père n’est point en
vous ». Si ton cœur est plein
d’affection pour les choses de la i
terre, tu ne l’ouvres plus à ton
Dieu; la'place est prise et tu
n'entends plus même la voix amie
de Celui qui frappe à la porte,
de ton cœur pour y introduire la
paix, la vie et la joie.
Cher lecteur, ne méprise point
cette voix amie qui t’appelle de
tant de manières différentes pour
le faire abandonner le péché, et
te conduire à l'obéissance de Christ.
C’est la voix de Dieu qui t’appelle.
Avec l’empressement et la simpli»
cité enfantine du jeune Samuel
répondons Lui; • Eternel ! Parle,
car ton serviteur écoute ». (1, ^
Sam. 3, 9). ,
AouüeUee reitjgtcudea
et faits divers
ÊtnUv, — Des troubles qui auraient
|Mi devenir très-graves et dégénérer
même en scènes de sang, ont eu lieu à
Brindisi à l’instigation de prêtres fanalicpies qui avaient réussi h persuader aux rnnltilndes ignorantes, que la
cause de la sécheresse dont cette ville
et les environs souil'raieul depuis longtemps, devait être attribuée aux Evangelici de plus en plus nombreux dans
cette province. Des scènes analogues,
quoique provoquées par d’autres motifs,
ont eu heu à Naples où les fenêtres
d’nne chapelle évangélique ont eu les
vitres complètement brisées à coup de
pierres. Fanatisme musulman, où fa-
4
n^lisrpe calhoUgue, les césull^u^ ,e|)
sont les mâmes^tainsi que les procédés.
— La question si importante de la
libre nonéinalion des curés par les paroisses, — question mise à l’ordre du
jour par ce qui s’est passé dans ce^ens,
il y a déjà quelques années, dans les
communes de S. Giovanni del Dosso et
de Paludiano, province de Mantoue,
— vient de faire un pas en avant des
plus considéi'ables, grâces à une décision récente du Ministre des cultes,
M. Mancini. Le Ministre, -r- se fondant
sur les décisions judiciaires solidement
motivées, par les quelles la Cour de
Mantoue d’abord et celle de Milan ensuite ( celle dernière jugeant comme
Tribunal d’Appel ) avaient déclaré parfaileiuenl régulières et partant valables
les élections de curés accomplies par
la population de ces deux communes,
— a décidé, ensuite d’un recours, dans
ce sens, de ces dernières, que leurs
Conseils paroissiaux étaient autorisés à
prélever, sur leurs fonds respectifs, la
somme nécessaire à l’entretien do leurs
curés, aSeclant le surplus à l’assislauce
publique.
L’Eglise catholique chrétienne suisse € correspondant par ses
tendances à l’Eglise « des vieux catholiques » d’Allemagne, vient de faire
un pas notable vers sa constitution définitive, en demandant par l’organe de
son « Conseil synodal •, au Conseil
fédéral l’autorisation nécessaire pour
rétablissement d’un évéché national
en Suisse.
La réponse ayant été affirmative, le
Conseil synodal, a convoqué pour le
mois de juin à Ollen, le Synode luimême , auquel incombe le choix de
l’évêque en question.
Anemngne. — On a arrêté, il y
a quelques jours, à Coblenlz, un italien qui s’informait d’une façon singulière si le prince de Bismarck .se trouvait actuellement dans celte ville. —
D’après le Journal de Coblenlz il a
avoué qu’il avait rinlenlion de tuer le
chancelier, le chancelier étant seul
cause de l’oppression sous la quelle
gémit la religion catholique, et qui a
attiré au prince la haine de tous (?j
les Italiens. (Egl. libre).
jFraMee. — Que la France soit le
pays du monde où le catholicisme ultramontain est le plus à la mode, ou
compte le plus de partisans dévoués,
c’est ce qui ressort avec évidence de
la publication que viennent de faire
le$ annales de la propagation de la foi
des recettes faites au protit de celle
œuvre, dans le monde entier.
En effet sur les 5.797.463 fis. dont
se compose le total de ces recettes, la
France y compte, à elle seule pour
près de quatre millions (3.902.083, 93)
tandis que tout le reste de ruiiivers catholique réuni, n’a donné que 1.895.463
Ds. — Dans ce chiffre, l’Angleterre
( y comprises probablement l'Ecosse et
ITrIande) entre pour 140.000 frs. à
peine; l’Italie, la terre classique de la
papauti pour 324,882 fr?*» Je PofUigâl.
pjiis papalin encore,, pour 39.7^ frs.
et la càThôliqiie E^agne pour... 4528
frs., Apins que l’Océanie, qui donne
5424, 50 43enl. !
r»§rmute. — Le réveil du fanatisme musulman 'dont les scènes de
sang de Salonique ne fournissent que
trop la preuve, ,au lieu de diminuer
paraît aller en augmentant, dans tout
l'Empire.
A Constantinople et lieux circonvoisins, l’inquiétude la plus grande
règne chez les chrétiens, qui, à tort
ou à raison, se croient à la veille d’un
massacre général. Une preuve que tout
n’est pas imaginaire dans ces appréhensions, c'e.sl que l’inauguration de la
chapelle anglaise de Kadi-Kéni, près
de Sculari qui devrait avoir lieu le
11 du mois dernier, a été, par ordre
ou à l’instigation des autorités turques,
et par crainte dé malheurs, indéfiniment ajournée.
|)en6ee0
Les lâchetés du silence ne valent
pas mieux que les lâchetés du reniement. ( De Gasparin ).
Trahir la vérité pour la mieux servir!
Le diable n’a pas de meilleur tour dans
sa gibecière. ( Idem. )
La religion volée par la majorité !
Venez après cela nous parler de Dieu !
{ Idem. J
Bcüue poÜttc(ue
Mtalir. — La Chambre a avaiicq
dans l’examen et l’approbation des différents budgets. A l’occasion de celui
des travaux publics le ministre Zanardelli a dû essuyer un vrai feai de file
de demandes de route.'!, de voies ferrées, de ports, et il a répondu à tous
les pétitionnaires d’une manière également satisfaisante. Il leur a à tous
promis qu’il se fera un devoir d’éludiér
leur projet. Mais l’on assure que toutes
les renies de l’Eial ne suffiraienl pas
pour faire exécuter la moitié de ces
travaux extraordinaires, tous urgents,
au dire des honorables députés qui
se croient en devoir de les demander
pour leui’s provinces ou pour leui’s
collèges.
Après de longs tiraillements l’honorable Gorrenli a pu signer au nom du
ministère l’acte additionnel à la convention de Bâle sur le rachat des chemins de fer de la Haute Italie. Rothschild continuerait <à les exploiter
jusqu’au 1®'' juillet 1878, moyennant
31.500.000 francs qu’il payerait au
gouvernement qui serait le propriétaire
aux conditions stipiilées dans la convention de Bâle. En outre Rothschild
ou la compagnie qu’il représente payerait 12 millions à l’Italie et 95 pour
cent des gains qu'il ferait en sus des
U;einte -ttn linUUons «l idemi ei-»de.ssus
d&ignés,,,Les ,larifs_ ne seraient pas
augmentés; et d.e six en six mois le
goiivet'nâmenl peut rompre le contrai,
sffi réussit former une société italienne
qui^ lui offre des conditions plus favorables. ,La convention de. Bâle ainsi
modifiée sera incessamenl présentée à
l’approbation des Chambres.
.JPjennme. — L’assemblée de Versailles a adopté à une forte majorité
(388 voix contre 122) le projet de loi
préseiilé par Waddington, ministre de
l’Instruction Publique, qui relire aux
commissions mixtes composées de professeurs des üniversilés de l’Etat et
des Universités libres (ou cléricales)
le droit de conférer les grades ou les
diplômes universitaires pour le rendre
à l’Elal. C’est nn grand échec pour le
Çarii ullrtvmonlnin qui .sous le ministre
allon avait obtenu cet avantage de la
grande majorité de l’ancienne assemblée nationale. — Mort de madame
Georges Sand née Dupin, auteur de
nombreux romans. — ïransfeil d’Angleterre .à Dreux, des restes des membres de la famille du roi Louis-Philipp«, sous la direction du Comte de
Paris et du duc d’Aumale.
— La politique est
discutée à Ems où le prince de Bismark s’est rendu auprès de l'Empereur
de Russie et de son ministre Gortschakoff. Nigra s’y est aussi rencontré après
avoir qiiillé Paris et a été honoré de
de la mission d’engager le ministère
anglais à se mettre d'accord avec les
antres puissances sur la question (l’Orient sur des bases consenties par Gorlschakoff.
Il paraît que les chances en faveur
du maintien de la paix ont augmenté.
L’intégrité de la Turquie serait main'leniie; aucune puissance, pas même
la Russie n’ose hâter la dissolution de
cet Etat, à cause de la grosse affaire
du partage des dépouilles. Ainsi la
crainte de la guerre européenne prolonge encore l’agonie de l’Empire turc.
Tsmegvsi«. — C’est une croyance
générale que les Sultans détrônés ne
font pas longue vie. Abdul-Azis s’est
suicidé en s’ouvrant les veines, à dix
heures du malin, et sa mort constatée
par 19 médecins, il a été enterré
l’après-midi avec tous les honneurs.
Il y a des gens qui prétendent qu’il a
été aidé dans son suicide. C’est bien
possible.
Le nouveau Sultan, dirigé par ses
Ministres a promis une espèce de gouvernement représentatif. Il a accordé
aux révoltés une suspension d’armes
qui a été acceptée. Les puissances semblent d’accoim pour laisser au Gouvernement de Mourad V le temps de réaliser ses réformes, de réparer les torts
envers les chrétiens et de leur donner
de garanties solides d’une administration équitable.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur.
Pigoerol, Impr. Chianlore et Ma.scarelli.