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Soixante-quatorzième année
10 Juin 1938-XVI
N* 23
L ECHO DES Vy
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
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Italie et Colonies italiennes
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..., dignes de louange, occupent vos pensées (Philipp. IV, 8).
Echo Biblique
« Comme le corps est un, bien
qu’il possède plusieurs membres,
et que tous les membres du corps,
malgré leur nombre, ne forment
qu’un corps, ainsi en est-il pour
le Christ ».
1 Corinthiens 12, 12.
...Si d’être (1) chrétien veut dire, réellement et concrètement, être membre du
corps de Christ, que peuvent bien signifier ces phrases, si souvent entendues parmi nous : « je suis croyant, mais
je ne suis pas pratiquant » ; « j’ai ma
religion et cela me suffit h; « je n’ai pas
besoin de l’Eglise » ?
Cela signifie strictement ceci : je suis
un membre qui s’est retranché de son
corps. Donc un membre voué à la mort ?
Mais non, je vous assure, je vis très bien
comme cela. Oui, comme la fleur coupée de sa tige survit quelque temps,
en baignant dans une eau qui lui remplace momentanément sa sève normale,
dans une eau où l’on a mis du sucre
pour prolonger un peu sa vie factice ;
portant en vous quelques réserves chrétiennes, baignant dans une atmosphère
imprégnée d’influences évangéliques,
vous pouvez vous offrir assez longtemps,
grâce aux chrétiens qui vous entourent,
l’illusion de n’avoir pas besoin d’autre
chose — étant bien entendu que vous
ne songez jamais qu’à vos besoins, mais
jamais aux besoins qu’ont les autres —
de votîe collaboration pour édifier, pour
maintenir, pour restaurer, siècle après
siècle, le sanctuaire de Dieu dans ce
monde. Mais, malgré le soin que vous
mettez à cultiver votre chimère, malgré
le sucre de l’idéalisme que vous substituez à la sève de l’Esprit de Christ que
transmettent les canaux de son Eglise,
le dénouement fatal vous menace déjà :
une fleur coupée ne peut que se flétrir,
un membre amputé ne peut que pourrir. Cela, ce n’est pas dix fois, c’est cent
et plus de fois encore que j’ai dû le
constater dans mon ministère. Comment
d’ailleurs, lorsque, de tels enfants prodigues prétendent, parce qu’il leur a plu de
s’en séparer, ne rien devoir à la famille
dont ils ont reçu la vie, la nourriture,
l’enseignement, l’éducation, comment
l’inconscience, l’égo'isme et l’ingratitude
dont ils font preuve alors, pourraient-ils
les conduire à autre chose qu’à « mourir de faim » parmi les pourceaux ?
Ce n’est pas par l’Eglise, mais par Jésus-Christ seul que nous sommes sauvés.
Faire partie de l’Eglise nationale protestante ne nous servira de rien le jour où,
sous l’implacable lumière du Jugement
dernier, nous devrons reconnaître que
nous n’avons jamais vraiment participé
à Jésus-Christ, à sa croix et à sa résurrection. Mais il en va ici comme de la
foi et des œuvres: c’est par la foi seule
et non pas par nos œuvres que nous
sommes sauvés; n’empêche que celui
qui ne produit pas de bonnes œuvres
prouve par là-même qu’il n’a pas la foi
et qu’il n’est donc pas sauvé. De même,
c’est par la communion avec Jésus-Christ
et non pas par la communion avec l’Eglise que nous sommes rachetés, mais celui qui ne communie pas avec ses frères
(1) Voir bibliographie.
en Jesus-Christ dans la prière et dans la
charité, dans le culte en commun et
dans 1 aide apportée à la communauté,
celui qui ne veut rien savoir de la communion des saints, prouve par là-même
qu il n a pas I esprit de Jésus-Christ et
qu il n est donc pas sauvé. De plus, il
reste aussi bien entendu que Dieu, souverainement libre, peut toujours sauver
qui il Lui plaît, et sans l’Eglise, s’il Lui
convient. Mais communiquer l’Evangile
à une âme sans recourir aux moyens
normaux de sa transmission constitue
proprement un miracle exceptionnel, et
contraindre Dieu, par notre négligence,
à un miracle sans cela superflu, c’est
commettre le péché auquel Jésus s’est
refusé lors de sa seconde tentation. C’est
donc s’opposer à l’esprit de Christ et
sans doute se condamner, car .^i Dieu
accorde souvent la grâce de ses miracles
à ceux qui « ne savent ce qu’ils font )),
il est peu problable, bien qu’il puisse le
faire, qu’il récompense peu: ses prodiges
le mépris volontaire des moyens normaux qu’il a pris la peine d’instituer
pour notre salut.
Jean de Saussure.
Encore sur le “ Costume ïaudois
55
Puisqu’on s’intéresee aujourd’hui, au
costume vaudois, h est naturel' qu’on en
parle dans notre feuiilBe, qu’on interroge
Ehisteire et la tradition et Ifusage même,
pour en tirer quelque fruit et en venir,
j’imiagine, à des conclusions. Quelles isercnt-ete ? Quel résultat aurons-nous obtenu quand nous aurons trouvé queJlquèS
dates, éclairci un doute, précisé certain
détail ?
Réussira-hcin à faire consiidérer notre
beau costume comme quelque chosie de
très différent d’un simple éiément du folMore looall, qu’on revêt pour unie parade
quelconque, ou qu’on sort du bahut
pour fêter un centenaire? C’est ce
que nous espérons de tout notre cœur.
D’autre part, nous croyons que Ifunique
moyen qui soit à notire disposition pour
empêclaer que d’autres, non Vaudois, arborent, à tort et à travers, tes beltes couleurs de notre costume, c’est de le porter
nous-même, non seulement dans les grandes occasions, mais tom les dimmches de
Vannée pour se rendre au tempte. C’est du
reste ce que faisaient encore, il y a quelfque quinze ans, avec leur propre costume, tes femmes et jeunes filites du Prajela, lorsque nous avion© déjà, chiez nous,
bon nombre de parodsires où irusa,gi© de la
coiffe et du costume vaudois ét|ait presque complètement abandonné. Le costume
vaudois, avons-nous dit : car il faut bien
Jfappeler lainsii' si nous nié voidons pas
ignorer notre histoire religieiuse qui a certainement donné un cachet particulier à
notre costume tequel, sans elle, ne se.rait
pas unique pour toutes les Vallées. Eît si
le Prajela n’a pas aujourd’hui le costume vaudois, comme il' n’en a plus tes tem'pJes, on te. doit à toutes les vioisBitudes
politiques et religieuses de cette vallée
(et de la gauche du Val Pérouse) qui expliquent suffisamment la différence de
costume des deux populations.
Car ailleurs tes Vaudois avaient apporté, avec teurs coutumes, aussi te,ur
costume : en Calabre, par exemple, où,
Olcins d'nn voy*agei .dans ,cep| oofllonjes en
1883, par M. Jean Pons, le costume féminin de ces descendantes de nos coreUgionnaires du XVI® siècle, semblablb à celui
des Vallées, y était même plus généralememt répandu que chez nous (Cfr. Voice
front Itdy)\ en Aljlleimagne aussi, où à
l’époque de la visite ofîiciellé qui fut faite
à nos frères vaudois allemands par feu
M. |e pasteur Emite Tron, il y avait en
core trois ou quatre viiaill|es femmes qui
connaissaient te patcrs et portaient la
coiffe, si nous avons bonne mémoire.
En espérant donc que la discussion qui
se fsiit dans fEcko sur le costumie vaudoLs donne quelque résultat d’ordre pratique, nous ajoutons ici, pour ceux qui
-ont üte temps de las lire, quelqijes a^mplles
ccnsidérations d’ordre historique sur le
prob’ème qui nous occupe.
Il serait ceirtaineitnient intéresisant de
pouvoir remonter aujourd’hui aux temps
éloignés qui ont vu paraître notre costume et de suivrei, pas à pas, sans interruption, ses modifications inévitabteis. MaJfheureusement celia n'est guère possibte :
les documents nous manquent ou sont à
peu près muets à cet égard. Voici toutefois ce qu|e l’on peut établir de sûr, historiquement, au sujet de la question qui
nous intéresse.
Les vteiteurs étrangiars de nos VaMées,
au commencement du siècfe passé, ne paraissent pas avoir été particulièrement
f rappés par la costume de chez nous, et
n’en parlent qu’incidiemment. C’est qiu’ills
s’intéressaient plus à la vie de notre peuplé et à son histxnre qu’à ses usages et
à son costume. Néanmoins nous trouvons
que Güly, par ex¡empile, parie du «costume des Alpes » qu'il admire, lors de sa
première venue chez nous, à un bal de
famille à la Tour. Beattie, dans ses « Vat^
lées pittoresques'!>, nous dit simplement
aussi, à propos d'un je,une couple d'époux,
qu'iü portait le «costume habituel dans
les Vallées », p'ajfaitement semblable,
ajoute-t-.iiI|, à oeihii que porte l’estimabte
Société des Amis : ce qui sembteirait exclure qu’il parle surtout du costume féminin vaudois, qui ne doit pas être teffillemient semblable, nous a-tron affiriné, à celui des quakers.,
Du siècle précédent, nous avons trouvé
quelques documents manuscrits qui font
foi de i’usage babituiejl de ,i|a coiffe dans
nos Vallées. Dans plusieurs constitutions
de dots, trousseaux, etc., qui de 1770 retmontent jusqu’à 1730, nous trouvons des
indications comme oeltesri : trente, quarante, cinquante coiffies même, «con o
senza pizzetti, per |i giorni feriaÜ, ouffie di tela, di lino, di garza, Itunghe o rotonde, nuove od usitate » : indications qui
nous permettent de ccncluriei que la coiffe
devait être journellement portée, vu tei
nombre remarquabte de coiffes dont il est
queetion dans tous les dociuneints consultés.
Nos historiens du XVII® siêd-è ne partent
pas du costume vaaidois : ite avaient au'tre chose à faire de bien plus important
pour notre histoire. N'importe, qu'on serait content aujourd’hui de trouver dans
rfaurs ouvrages quelques indications, ou
des détails même, sur notre sujet.
Mais ils n’y sont pas. Et alors? De^
vrons-nous nous arrêter au commen-,
cernent du XVIII® siècife ?
Non. Heureusemnt, Léger nous a
laissé un document précieux dans
une des célèbres « taiHes-doucies » qui
accompagnent et illustrent son
« Histoire générale des Eglises Evangéliques Vaudcàses:». A la page
128 de la II® partie de son ouvrage
se trouve une gravure dont il est
dit: deux femmes de Saint-Jean
(aveugle et âgée de quatre-vingts
dix ans Tune d’en,tre eUles) « furent
brûlées au ISeu qu’on appeite des
Vignes, de la façon que vous |e reiprésente cette figure », où les deux
victimes sont attachées à un poteau
qu’entourent lies flammes alimentées
par des fagots de bois entassés
au pied du poteau. Bonne garde est
faite par un groupe de soldats armés de piques et d’épées ét que
dirige une personne du clergé.
Mais ce qui, pour nous, est très précieux dans cette gravure, c'est le costume de l’une des martyres qui est, on ne
peut s’y méprendre, le costume vaudbiâ,
la coiffe vaudoiae dans toute sa simplicité
et sa noblesse, comme (tes lectenrs de ÏEcho peuvent aisément voir dans la gr.a^
vure de Léger que nous reproduisons en
partie : nous avons cru en effet qu'un tel
document, si ancien et si suggestif, méritait d’être révélé à tout l)e puWic
vaudois, qui saura y trouver, nous espé^
rons, des suggestions bénies et qu'aucune
discussion ne pourrait égaler. Les «itettrjes de noblftESe» du costume vaudois
nous viennent de l'historien Léger, et elles ont été speffiées avec te sang de nos
martyi^ de 1655 ! Ajoutons, pour être
plus précis» que Sam. MorJland, dans son ouvrage sur tes massacres de 1655, publié
en 1658, avait déjà, une dizaine d’années
2
L’Echo d«s Vallées - Vendi'edi 10 Juin 1938-XVI
avant Léger, docmnentë son histojiia avec
les mêmes gravures qiui se trouvent
duites dans l'’ouvrage die notre grand IBs^^
torien, qui en a, vraisemUiaWleiment, été
l’inspirateur, quoique son Histoire ait été
putîiëe que'lcfues années après oel|!|e de
Monlland.
/
Ajoutons simpHemenit en terminant, qpe
si une personne porte à 90 ans un costume, c’est qu’eipe a appris à le porter
dès son jeune âge : on ne change plus
la façon de s’habilfter quand on a les obe^
vieux blancs ; les rares — trop rares, hélas! — coiffes dominicailles de nos jours
en font foi. Oe qui nous permet de fairfe
remonter au moins à la seconde moitié
du XVI® siècle iorigine du costume vaudois, jusqu’au sièdb de la Réforme. Cela
donne déjà une anciefnnete remarquaibte
qu'’on doit cependant pouvoir reculer encore au moins jusqu’au commieincement
du spècie, si l'on veut pouvoir justifier
l’usage de oe même costume parmi les colonies vaudoises de la Catobrie, colbniets tp>talement détruities, comme fon sait, par
le terribie carnage de 1561, qui réussit à
extïfrper tbute (tracie du culte réfiormé
dans cette lointaine région, mais y laissa
subâisber, (jusque vterS !(a fin du siècjle
passé, le diatecte et fe costume vaudois.
Telle est la documentation qu’fll nous
a été possible de recueSllir sur le costume
vaudois et qui pourra être, nous espérons, complétée par d’autres recherches.
Mais la question de savoir queïie! eSt son
origine n’est pas résolue et peut-êre même ne le sera-t^eiSte jamais.
C'est aussi la conclusion à laquelle était
parvenu l’infatigable chercheur de documents qu’a été le regretjté prof. J. Jala,
qui, s’occupant, il y a une dizaine d’années, de la même question,, commençait
un article avec tes paroles qui serviront
de conclusion au nôtre : « L’origine de la
coiffe vaudoise pe perd dans la nuit des
temps». T. P.
L> article ci-dessus, dont nous remercions vivement l’auteur, conclut la discussion relative au costume vaudois.
Nous n’ouvrirons donc plus les colonnes
de notre journal à ce sujet, à moins qu’on
ait quelque chose de vraiment nouveau
à dire. RÉd.
Le pasteor LOUIS ÀPPIA.
Dieu 1 a « rappelé à Lui subitement
en pleine activité », le 16 mai dernier, à
Paris. Le jour avant, il avait prêché et
tenu l’école du dimanche dans une paroisse de la banlieue, il avait passé l’après-midi avec la jeunesse de son église
de Saint-Marcel, il avait eu ensuite,
comme souvent le dimanche soir, quelques isolés à sa table, et il avait termine avec eux sa laborieuse et bienfaisante journée par le culte de famille.
Le lundi matin un malaise, qui ne sem
blait pas alarmant, le retint couché. Mais
aggravation rapide se maüilfesta, et vers quatre heures
il lindait son âme à Dieu sans de
vives souffrances.
Les obsèques, célébrées le 20 mai, furent un témoignage des plus émouvants
rendu à la profonde influence chrétienne de ce « grand modeste ». Messieurs
Boury, président du Consistoire Luthérien, Allegret, de la Société des Missions, Marc Boegner, président de la Fédération protestante, et Wilfred Monod,
l’éminent pasteur de l’Oratoire, rendirent tour à tour leur hommage à l’œuvre de Dieu accomplie par lui. On remarquait parmi les couronnes celle des
« Vaudois de Paris », la petite colonie
dont il avait été le père.
Vinet ,a dit que la vie d’un homme
de Dieu est, elle, aussi, une parole de
Dieu. Jetons un coup d’œil sur la vie de
Louis Appia. Ecoutons-la parler.
Louis Jean Appia naquit le 2 août 1863
à Londres, dans le noble foyer quaker
de sa mère Hélène Sturge. Son père,
Georges Appia, était alors pasteur à Naples. Les difficultés sans nombre, les angoisses, les périls de son précédent ministère à Palerme, où était morte sa fille
aînée, avalent fortement ébranlé la santé
de la jeune mère. Le petit Louis en devait garder pour toujours une constitution délicate. Seules la nature calme et
la forte discipline intérieure devaient lui
permettre plus tard une vie d’inces.sante
et croissante activité.
Ses toutes premières années s’écoulèrent à Naples, puis à Florence, où son
père professait la théologie à notre école.
En 1869 Georges Appia, répondant à
des appels réitérés, s’établissait définitivement a Paris. Le jeune garçon y fit
ses études classiques. Hésitant sur le
choix d’une carrière, il se rendit à Edimbourg, où sa décision pour le pastorat
fut prise. Il étudia à Neuchâtel sous le
grand inspirateur Frédéric Godet, puis ,
en Allemagne, il y fit de profondes expériences religieuses. Après un court ministère au Vigan, à côté de Paul Minault le héros missionnaire assassiné à
Madagascar, il est appelé au service de
l’Eglise Luthérienne de Paris, où en 1890
il est consacré par son père. Il seconde
dans la paroisse de Bon Secours le oasteur Frédéric Dumas et s’occupe d’une
façon toute spéciale, durant trente années, du quartier populaire de Ménilmontant. En 1921, le voilà dans un tout
autre milieu, en plein quartier latin, à
Saint-Marcel, qui avait été la dernière
paroisse de Georges Appia. C’est de là.
qu après dix-sept ans consacrés au service le plus absolu de Dieu et de ses
frères, il vient de passer à l’autre rivage,
« où il se repose de ses travaux et où ses
œuvres le suivent ».
L activité multiple a toujours été un signe distinctif dans la famille Appia.
Celle de Georges Appia fut dévorante
et laissa en Italie comme en France des
sillons bénis, où les gerbes naissent encore. Celle de son fils Henri, pasteur et
théologien de haute distinction, eut une
ardeur contenue qui trop tôt pour nous
le consuma. Celle de Louis se développa
dans la force d’une humilité profonde et
souvent d’un silence des plus féconds.
Même ceux qui le connaissaient d’assez
près sont étonnés d’apprendre dans combien de champs divers elle se déployait.
11 fut inspecteur ecclésiastique, et occupa la vice-présidence d’importantes institutions comme la Fédération Protestante, le Comité de la Société des Missions de Paris, et le Comité des Diaconesses.
Dans ces différentes œuvres on appréciait a leur juste valeur ses avis toujours modérés et fermes. Sa modération
éclairée, unie à un tact tout chrétien qui
ne se démentissait jamais, fit qu’on le
chargea de bien des missions importantes en Allemagne, en Suède, en Angleterre, en Suisse, en Algérie, Il représenta l’Eglise Luthérienne aux deux premiers Congrès œcuméniques de Stockholm et de Lausanne.
Mais c’était surtout dans l’intérieur et
dans les secrets mobiles de sa vie de
pasteur et de chrétien d’élite qu’il faisait bon de pénétrer.
Sa piété profonde était des plus simples et naturelles dans ses manifestations. A moins que le devoir ne l’y contraignît il parlait peu, mais dans la conversation chaque parole prononcée plutôt lentement visait juste et portait. On
sentait en elle 1 écho d une pensée mûrie par la méditation et par l’expérience.
Sa douceur tout évangélique en même
temps que sa fidélité aux grands principes chrétiens, son humilité exemplaire
et son courageux témoignage à la vérité
rédemptrice, lui donnaient une autorité
devant laquelle on ne pouvait que s’incliner. Sa pensée religieuse et ses vues
ecclésiastiques n’avaient jamais rien d’étroit, ou qui sentit 1 amour exclusif du
clocher. II avait la passion des cimes et
des vastes horizons. Dans un jour d’été
nous étions partis, les deux, de grand
matin, pour la Sea de La Tour. Il me fit
prendre un sentier rocailleux qui conduisait tout droit des Airals Blancs au
haut de la Ravadena. « Il est ru^e - me
disait-il - mais il conduit plus vite et
plus sûrement au sommet où l’atmosphère est Vivifiante ». Ainsi dans sa vie
spirituelle : C étaient les sommets qu’il
aimait à gravir. Le sentier est rude parfois et parfois solitaire, mais là-haut l’air
est si pur et rien ne ternit les horizons
célestes.
Parmi les différentes œuvres auxquelles il s était consacré, une de celles qui
lui tenaient le plus à cœur était la Mission en pays païens; et nous le vîmes
souvent dans nos Synodes représenter dignement la Société de Paris. Tout plein
du plus vif intérêt pour celle qu’il considérait lui-même la tâche immédiate et
première de nos églises, il ne laissait
toutefois de nous exhorter, avec une délicatesse toute spéciale, à porter nos regards au-delà des montagnes qui nous
enserrent et des rivages de notre péninsule. Nous sommes, nous Vaudois, plutôt étroits par nature. Bienvenues les
voix qui nous invitent à la largeur dans
la fidélité. II en est qui viennent désormais d outre-tombe. Ce ne sont pas celles que nous écouterons le moins.
Mais Louis Appia aura toujours un
autre titre à notre reconnaissance. Il est
bon que tous sachent aux Vallées qu’il
s était fait le pasteur, aimé et vénéré, de
nos freres établis dans l’immense métropole. A son ministère si rempli, il ajoutait — poussé par l’amour de celui qu’il
considérait encore son peuple, et par
une sollicitude pastorale des plus touchantes — cet autre ministère, toujours
dévoué, souvent empreint d’une abnégation dont personne, sauf ses plus proches, ne pouvaient se rendre compte.
« Nul ne sait, m’écrit-on, ce qu’il a donné de temps, de préoccupations, de prières, de sollicitudes à cette partie de sia
tache. Que de fois, dans un dimanche
chargé, n a-t-il pas voulu venir nous
faire le culte familier, nous conservant
ainsi le seul moment qui eût pu appartenir a la famille et au repos. Notre colonie se sent découronnée, mais elle
continuera à vivre et Dieu aidera ».
11 n était pas seulement le pasteur,
mais en quelque sorte le père (je l’ai dit
plus haut) de cette petite colonie. Et
quelle fête lorsque, secondé par Madame et par M.lle Caroline Appia, il la
rassemblait chaque année pour célébrer
le 17 février! Les chants, les souvenirs
du pays, les conversations enjouées y
avaient leur juste place; mais avec quel
sérieux n’y rappelait-on pas que la fidélité à la mémoire des pères n’a de valeur
qu en tant qu’elle est accompagnée par
la fidélité à Dieu.
Maintenant il a lui aussi « achevé sa
course ». Il est arrivé. Souvent le sentier
a été rude; mais il l’a conduit « au sommet ou 1 atmosphère est vivifiante ».
Elle ne saurait l’être davantage, puisque c’est l’atmosphère de la vie éternelle. G. Rostagno.
*
★ ★
L (( Echo des Vallées » exprime à la
famille Appia sa sympathie chrétienne.
Si notre collaborateur, M. le prof. Rostagno, n’a pas parlé du livre de M. Appia : « Témoins de sa résurrection », c’est
que notre journal s’occupera prochainement de cet ouvrage important à tous
égards. Réd.
La voix du passé
le Tiiifl ; 10 iliin 1001.
Ce qui m a surtout intéressé dans le
dernier numéro du Témoin, c’est le
compte-rendu de la conférence de Massel et tout particulièrement ce qui est dit
des devoirs des membres électeurs de
la paroisse. Quant aux droits des membres et des électeurs, il n’y a pas à craindre qu’ils les oublient et qu’ils ne sachent pas les faire valoir; il y en a même qui vont jusqu’à traiter les pasteurs
comme leurs très-humbles et très obéissants serviteurs. Quant aux devoirs qui
découlent nécessairement des droits,
c’est autre chose.
Je suis électeur dans ma paroisse et
je tiens beaucoup à exercer ce droit ; mais
j’avoue que j’ai été souvent affligé, je dirai même scandalisé en voyant notre assemblée électorale réduite à une poignée,
la dixième partie des membres inscrits
sur le registre. On me dit que les cho
sejs ne vont pas beaucoup mieux ailleurs; que dans telle grande paroisse, sur
deux à trois cents électeurs il s’en trouve 15 ou 20, y compris les membres présents du Consistoire qui interviennent
dans la nomination d’un ancien ou des
députés au Synode, ou pour la discussion du rapport du Consistoire de la paroisse. Je suppose que là comme ici, le
pasteur ne manque jamais d’avertir, d’inviter et d’exhorter, mais rien n’y fait.
L heure du dîner approche et l’on ne
peut pas le faire attendre: les candidats
entre lesquels on devrait choisir sont
tous plus ou moins mauvais, à quoi bon
envoyer au Synode des gens qui n’y ouvriront, peut-être, jamais la bouche et
qui ne pourront procurer aucun avantage
à la paroisse ? Le rapport du Consistoire
est écrit et toutes nos observations n’y
changeront probablement rien. — Voilà
ce que l’on entend alléguer comme excuse par ceux qui n’osent pas dire le
vrai motif de leur abstention. Ceux qui
ont le courage de se montrer tels qu’ils
sont, déclarent ouvertement qu’ils ne
prennent aucun intérêt à toutes les questions ecclésiastiques et religieuses.
C ’est par distraction qu’ils ont dem'a ie 1 inscription et par condescendance qu ils ont déclaré professer les
doctrines de 1 Eglise et se soumettre à
son gouvernement; en réalité ils ne professent rien et ne se soumettent à personne, si ce n’est à ceux qui ont l’autorité de requérir les gendarmes.
Il me semble que ces gens-là ne doivent pas tenir à ce que leurs noms
soient maintenus sur la liste électorale;
ils ne s apercevront pas si on les retranche, n étant jamais là pour s’entendre
appeler. Pour les autres qui forment presque partout la majorité du corps électoral, je suis tout à fait de l’avis de la conférence de Massel, savoir que ceux qui
se dispensent d’assister aux assemblées
électorales se dessaisissent par là même
de leur droit d’électeur.
Les livres.
Jean de Saussure; Crois-tu cela? 15 études sur le Symbole des Apôtres —
Un volume in-16°, 224 pages — Edit.
Labor - Le Grand Lancy - Genève
— Prix; frs. s. 3,50.
Ce qui caractérise ce volume, c’est, en
ce qui concerne le plan, qu’il constitue
un commentaire des articles du Symbole
des Apôtres. Nous avions déjà des commentaires sur ce texte vénérable. Ce nouveau venu ne les répète pas et ne ressemble à aucun, grâce à la double préoccupation qui donne à son contenu son
caractère essentiel : l’auteur a voulu rattacher les affirmations de la foi à leurs
sources bibliques, et en montrer l’apport à la vie intérieure du croyant la
signification vivante. Un tel commentaire
du Credo prend ainsi l’allure d’une
vaste étude biblique sur les thèmes essentiels de la foi, en même temps qu’il
ne perd jiamais tout à fait le caractère du
discours religieux adressé aux âmes pour
leur nourriture spirituelle. Le style du
pasteur de Saint Pierre est de cette fami-
3
'W
L’Echo des Vallées - Vendredi 10 Juin 1938-XVI
8
[iii(
La Conférence du IV® District groupant les Eglises Vaudoises du Sud de
l’Italie et de la Sicile a eu lieu à Naples
le 31 mai et 1" et 2 juin. Précédée par
le Colloque pastoral auquel manquait le
pasteur Mingzurdi, de Vittoria, retenu
par la maladie, et l’évangéliste B. Panascia, pasteur provisoire de l’Eglise de
Pachino, elle s’est ouverte le 31 mal au
soir, dans le temple de Naples, par un
culte édifiant du pasteur Bert, de Ripsi.
Le lendemain, la Conférence constituée nomma son Bureau dans les personnes de MM. Bert, président; Laurora
V. P. et Subilia, secrétaire. Les travaux
commencèrent, comme l’exigent les règlements de l’Eglise, par la lecture des
rapports. D’abord celui du chef de District, M. le pasteur Colucci, qui nous
présenta un tableau complet de l’état
spirituel de son vaste District et de ses
différentes activités. Il a pu, pendant les
derniers mois de l’année, visiter la presque totalité des églises et groupes et a
constaté qu’un travail considérable a été
fait. Les difficultés n’ont pas manqué,
plusieurs pasteurs sont surchargés, malgré cela nos positions ont été maintenues et des progrès réalisés. La lecture
intégrale des rapports des Conseils d’Eglise donne lieu à des discussions animées. Plusieurs églises qui ont joui pendant longtemps du ministère d’un pasteur et sont maintenant visitées font entendre leurs appels à l’Administration
afin que, à peine les circonstances le permettront, elle pourvoie à leurs urgents
besoins. La question de la jeunesse et
l’instruction à donner aux adultes avant
leur admission dans l’église, retiennent
aussi longuement l’attention de la Conférence. Le Modérateur, venu expressément de Rome, nous, apporte ses salutations et ses lumières, a pris une vive
peurt à toutes nos discussions. Il nous a
parlé des difficultés de l’heure présente
qui pourront être vaincues si tous, églises et pasteurs, sont animés d’un esprit de compréhension, d’union et de
sacrifice. Il nous a dit son amour pour
toutes les Eglises et Tardent désir de
l’Administration de subvenir à tous les
besoins. Des remercîments chaleureux
ont été exprimés au Modérateur pour sa
bienfaisante visite, au Chef du District
pour son travail, et des messages de
sympathie sont envoyés aux absents.
La Conférence a accompli ses travaux
dans un esprit de paix et de fraternité
auquel ont contribué les cultes des pasteurs Pascal et Miscia, commençant chaque journée, et la belle conférence du
pasteur Balma, au temple, le soir du
juin, sur le sujet «Réforme et contreRéforme». Le siège de la prochaine Conférence sera Messine, si le beau temple
qui bientôt y sera construit sera terminé.
L’église de Naples et son pasteur M.
Moreschini sont chaleureusement remerciés pour leur accueil fraternel et généreux. M. Colucci remercie le Bureau de
la Conférence et saisit l’occasion pour
dire à son président, M. Bert, qui vient
d’être transféré au District des Vallées,
le regret de tous de le voir partir, et nos
bons souhaits dans son nouveau champ
d’activité.
Sont nommés membres de la Commission de District pour Tannée 1938-39,
outre le Chef de District, MM. Micheli,
de Palerme, et le pasteur Miscia,
Les membres de la Conférence, invités
par l’Eglise de Naples, se retrouvent encore, dans T après-midi du 2 juin, avec
les représentants des églises évangéliques de Naples et les délégués des
Unions Juvéniles, venus pour le « Convegno ». Plusieurs orateurs prennent
successivement la parole. MM. Paolo
Bosio, président de la F. G. V.. M.
Nitti, de l’Eglise Méthodiste, M. Ricci,
baptiste, et les pasteurs des églises allemande et française de Naples. M. Colucci remercie au nom de l’Eglise Vaudoise les orateurs pour leurs salutations et leurs souhaits.
CHRONIQUE VAÜDOISE
LA TOUR. Le culte de dimanche prochain, à 10 h. 30, au Temple Neuf, sera
présidé par M. le pasteur David Revel.
Service en italien.
SAINT-GERMAIN. P® Liste des dons
pour l’Orgue. Sappé Adolphe, Colombats, 10 - Bart. Avondet, Garoussins, 5 Avondet Humbert, Id., 10 - M. et M.me
Eli Long, Ville, 20 - M. et M.me Guido
Beux, Id., 25 - Avondet Alexandre et
Pauline, Chabrands, 10 - Avondet Emile
Paul, en souvenir de sa femme Olga
Bounous, Garoussins, 10 - Avondet Marguerite, en souvenir de sa sœur Léonilde, Id., 10 - Rag. Edouard Giraud, en
souvenir de son père. Ville, 200 - Famille Amédée Grill, Pignerol, 10 - Une
famille à l’étranger, 30 - Rostan Edouard,
Ville, 10.
Le Consistoire remercie tous les donateurs !
** Le jour de l’Ascension, une belle
assemblée composée en majorité de jeunes gens, s’est réunie à Pra Pounsoun
pour un culte en plein air. Des jeux et
des chants suivirent la partie religieuse.
Merci aux paroissiens qui nous ont gentiment accueillis sur leur terrain.
** Les dames de la Société de Couture, au nombre de 35, se sont rendues
en autocar à Prali, jeudi dernier. Le
temps était gris et maussade, mais l’accueil de M. et M.me Coïsson si chaleureux et généreux et les fleurs merveil
leuses des prés ont fait resplendir le soleil dans nos cœurs I
** L’Asile des Enfants a célébré sa
fête de clôture. Les trente petits enfants
de M.lle Lisette Rostan ont exécuté, devant un public qui occupait tous les sièges de la Salle des Activités, des chants
et des poésies et des rondes. Que n’ontils pas appris ces mioches sous la direction maternelle de leur vaillante institutrice !
Notre Asile est une œuvre utile pour
la paroisse. 11 aurait besoin de recevoir
beaucoup de dons pour se développer et
s'agrandir.
** Le culte de dimanche prochain,
12 courant, sera présidé par M. le pasteur Jules Tron, de La Tour. L’Assemblée des membres électeurs est convoquée tout de suite après la bénédiction
pour l’élection des délégués à la Conférence de District et au Synode.
** La Jeunesse de Saint-Germain
participera nombreuse à la Rencontre de
la Vachère, dimanche 19 juin. Le rendez-vous pour le départ est fixé pour
7 heures devant le temple.
** Décès. A T Asile des Vieillards
est décédé Jean Echinon, âgé de 85 ans.
Nous apprenons qu’à Francescas (HauteGaronne, France), s’est éteinte, à Tâge
de 84 ans, Catherine Forneron veuoe
Balmas, des Martinats.
Lundi, 6 courant, nous lavons déposé,
dans le cimetière de la Costabella, la dépouille mortelle de Gustave Soulier de
Jean, jeune homme de 30 ans, emporté
par une courte maladie.
Aux parents et aux sœurs dans T angoisse, nous témoignons toute notre sympathie chrétienne. G. B.
PERSONALIA.
Deux membres de l’Eglise Vaudoise
de Florence ont été dernièrement honorés par Sa Majesté:
M. le colonel comm. Alfredo Ribetti,
dont T ((Echo» a parlé récemment, a été
nommé « Grand’Ufficiale della Corona
d’Italia »; et M. le doct. chev. Vittorio
Wiechmann, à son tour, a reçu la
« Commenda ».
A nos deux amis nos sincères congratulations.
In memoria di A< Rostan:
M. Gibson, Roma, per Emeriti L. 100,—
G. Scarinci, S. Giacomo, per
Emeriti » 25,—
Adele e Umberto Piazzani,
Trieste, per Emeriti » 50,—
Giovanni Grilli, Lugano, per
i restauri del tempio e della
scuola di Prali, « in memoria di A. Rostan, nativo di
Prali » » 100,—
- 2 luin
Immédiatement après la Conférence,
les représentants des Unions de Jeunesse
de l'Italie méridionale et de la Sicile se
réunissent à Naples, sous la présidence
du pasteur Colucci, chef de District. Un
bon nombre de représentants des Unions
baptiste et méthodiste-wesleyenne sont
aussi présents. Le pasteur Miscia lit un
travail élevé sur « La jeunesse et la recherche d’une foi religieuse ». Suit une
discussion élevée aussi, peut-être un
peu trop pour la majorité de l’auditoire,
à laquelle participent quelques pasteurs.
Un membre de l’Eglise méthodiste-wesleyenne apporte ensuite son message fraternel. M. Paolo Bosio parle longuement
du Comité de « collegamento » existant
entre la F. G. V. Vaudoise et les organisations juvéniles baptiste et wesleyenne et de la grande bonté des réunions
en commun. M. Colucci remercie les
orateurs. La réunion se clôt par une
prière du , pasteur Sbaffi.
Le soir, dans le temple de Naples, une
nombreuse ass»*mblée se réunit pour
clore le « Convegno » et entendre la parole de M. Paolo Bosio, qui prend pour
texte le Psaume I et adresse à tous, mais
spécialement à la nombreuse jeunesse
présente de fortes et sérieuses exhortations. Suit la célébration de la SainteCène, à laquelle participe toute l’assemblée, composée de membres des différentes églises évangéliques, démontrant
qu’elle n’était vraiment qu’un cœur et
qu’une âme.
Les familles BOULARD et LON.G
tiennent à remercier toutes les personnes qui, d’une manière ou d’une autre,
leur ont démontré leur sympathie à l’occasion du départ de leur bien-aimé
JACQUES BOULARD.
Torre Pellice, 24 mai 1938.
LICEO-GINNASIO PAREGGIATO
Torre PelUce
Sessione Estiva - Anno Scolastico 1937-88.
Il Diario degli esami di Ammissione
alla prima classe del Ginnasio è il seguente :
Venerdì 17 giugno - ore 9: Dettato.
Venerdì 17 giugno - ore 9.30: Disegno,
Sabato 18 giugno - ore 9: Relazione
scritta.
Lunedì 20 giugno - ore 9 : Aritmetica.
Le prove per gli altri esami avranno
inizio :
a) per l’idoneità alla 2® e 3* classe
del Ginnasio e per l’ammissione alla 4*
classe del ginnasio, venerdì 17 giugno ore 9;
b) per l’idoneità alla 5* classe del
Ginneisio e alla 2® e 3® classe del Liceo
e per l’ammissione alla 1® classe del Liceo, venerdì 17 giugno - ore 8.
liarité digne qui rend aimable les raisonnements difficiles : il est substantiel
sans aridité, il est fort sans roideur. Accessible à tous. Crois-tu cela? offrira à
beaucoup la fructueuse surprise de découvrir que les formules séculaires, si
souvent entendues et rarement écoutées,
ne sont pas ce qu’un vain peuple pense.
En même temps qu’il en montre les richesses, il en justifie ce qu’on a pu appeler les lac4^nes. Se mettre à Técole de
la Bible et y conduire ses lecteurs, c’est
là une excellente façon de faire de la
théologie et même la seule bonne. Grâce
à ce livre les fidèles pourront, comme
Monsieur Jourdain, en faire sans s’en
douter ! On en pourra juger par la page
que nous publions plus haut. F, L.
Jean AlloucHERIE: Grand-Nord - Hommes et bêtes des terres glacées
Bibliothèque des voyages — Un volume de 292 pages — Editions « Je
Sers », Paris - Editions Labor, Genève — 60 illustrations et cartes —Prix: broché, frs. s. 3,15; relié, 5,95.
Le titre et le sous-titre de ce volume
indiquent nettement son contenu mais,
ce qu’ils ne peuvent dire, c’est le palpitant intérêt de ces récits intensément vivants, écrits par un journaliste qui, las
des villes, a voulu se retremper dans une
âpre nature et vivre l’existence des hommes du Nord dans toute sia beauté farouche. 11 nous semble être reportés au
temps où nous (( dévorions », les joues
en feu, les descriptions des loups dans
des forêts enneigées, de blizzards fu
rieux, de ruées vers Tor... Tout cela
nous le retrouvons avec enthousiasme et
quand nos cheveux ont quelque peu blan
chi, nous apprécions mieux la vérité hu
maine, la pitié intelligente, la connais
siance du milieu et des cœurs que révèle
ce livre. Les amis des chiens seront aussi
passionnés par quelques chapitres con
sacrés aux « teams » nordiques. Bref, un
volume à ne pas oublier en partant en
vacances, à moins que nous le réservions
pour les heures de spleen où son atmosphère tonifiante fera merveille ! Ajoutons
que de nombreuses illustrations en font
un vrai « documentaire ». H.-J. K.
★
* ★
La Conversion évangélique de Wesley,
par Th. Roux — Paris - 16, Rue
Pierre Demours — Une brochure de
37 pages — Prix : 3 frs. fr.
Plusieurs ouvrages ont paru à l’occasion du bi-centenaire de la conversion de
Wesley. La plaquette que nous signalons nous dit en quelques pages ce que
cette conversion fut, comment elle se
produisit, quels en furent le fruit et 1 enseignement. L’examen de la conversion
de Wesley ne doit pas avoir pour nous
une valeur seulement historique ou psychologique ; cet examen doit nous confirmer la nécessité de la conversion pour
tout homme qui veut être réconcilié avec
Dieu. Il faut, à nos Eglises et au monde,
des convertis ; et là où 1 on a le souci
d’obtenir des conversions, il ne faut pas
se fier uniquement à des œuvres de jeunesse ou de portée spécifiquement sociale. Nous recommandons la lecture de
cet ouvrage. R
★
★ ★
/ valori spirituali wesleyani, par Agostino Piccirilli - Salerno - 154, Via
Indipendenza — Un volume de 104
pages — Prix : 7 lires.
Voici quelles sont, d'après l’auteur,
les valeurs spirituelles remises en lumière
par Wesley: la conversion, le salut par
grâce par le moyen de la foi, la prédication en plein air, le ministère laïque,
la sanctification, l’œcuménisme, Tamovir
parfait. N’est-ce pas trop dire ? Des affirmations comme celles-ci: ce que la
Réforme a été pour l'Eglise, le méthodisme Ta été pour la Réforme, ou encore : le méthodisme c’est le protestantisme du protestantisme, sont sans doute
très paradoxales.
La lecture de T ouvrage que nous présentons n’en est pas moins utile. R.
Doni
En souvenir de M.me Alice Long veuve
Lorenzini :
La famille :
pour l’Eglise de Bobi L. 100,—
)) le Refuge Roi Charles
Albert » 100,—
L. 200,—
4
L’Echo des ValléeB - Vendredi 10 Juin 1938-XVI
• JjVOtííT
^TEFAHO pE^ROT
I^ae :l^ome, 9 - Toiie pellice
S’occupe tout particulièrement
des droits de succession en rapport
aux nouvelles lois.
LES DIX COMMANDEMENTS
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réunis dans une élégante carte postale
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p- 1 5,40 7,15 12,39 17,11 18,25 19,47 21,05 Torino p. 3 0,25 6,40 8,08 11,48 13,29 17,25 t 18,36 19,05 20,15
» 5,44 > 7,19 12,43 17,15 18,29 19,51 21,09 Airasca > 1,02 7,19 8,38 12,21 14,09 18,01 19,11 19,29 20,52
» t 5,54 1 ' 7,27 12,53 17,23 18,39 20,01 21,19 Pinerolo » 1,22 7,41 8,53 12,41 14,30 18,17 19,31 19,42 21,08
» 5,19 6,11 7,02 7,43 13,14 17,39 19,02 20,21 21,37 Bricherasio > ^ 8,02 9,05 12,55 14,48 18,36 ' ““ 19,59
> 5.35 6,27 7,21 7,56 13,36 17,59 19,26 20,43 22,57 Luserna S. 0. > —^ 8,15 9,18 13,08 15,01 18,51 20,13
a. 6,13 7,06 8,07 8,24 14,20 18,38 20,04 21,30 22,39 TorrePellice a. t 8,18 9,21 13,11 15,04 18,54 20,16
(i) Feriale — (z) Festivo —{i) Al Lunedì.
Ferrovia Elettrica PINEROLO-PEROSA ARGENTINA - Orario in vigore dal 15 Maggio 1938-XVl
Pinerolo p. 6,45 7,52 9,05
Ponte Lemina (fac.) » 6,53 7,59 9,12
Abbadia , 6,56 8,02 9,15
Riaglietto-Fiugera(/jc)> 7,— 8,05 9,18
S. Martino > 7,03 8,08 9,22
Porte . 7,06 8,11 9,25
Malanaggio (fac.) . — 8,16 9,29
S. Germano . 7,14 8,19 9,32
VillarPerosa » 7,24 8,26 9,39
Dubbione . 7,32 8,33 9,46
Rinasca . 7,35 8,36 9,49
S. Sebastiano * — — —
Perosa Argentina a. 7,45 8,45 9,55
10,35
10,42
10,45
10,48
10,51
10,54
10,57
11 11,07
11,14
11,17
11,24
11,30
12,50
12,57
13,
13,03
13,08
13,11
13,16
13,19
13,26
13,33
13,36
13,39
13,45
14.40
14,47
14,50
14,54
14,57
15,15,04
15,07
15,15
15,23
15,26
15,34
15.40
16,45
16.53
16.54
17,17,02
17,05
17,08
17,11
17,18
17,25
17,28
17,33
17,36
18,28
18,35
18,38
18,41
18,44
18,47
18,54
19,01
19,08
19,11
19,48
19,55
19,59
20,01
20,04
20,07
20,10
20,13
20,19
20,25
20,28
20,33
20,36
3
21,15
21,22
21,25
21,28
21,31
21,34
21,37
21,40
21,47
21,50
21,58
22,02
22,05
Perosa Argentina
S. Sebastiano
Rinasca
Dubbione
Villar Perosa
S. Germano
Malanaggio (fac.)
Porte
S. Martino
Riaglietto-Fiugerat/ac>
Abbadia
Ponte Lemina (fac.)
Pinerolo
6,32
6,35
6,40
6,43
6,49
6,59
7,02
7,06
7,09
7,12
7,15
7,18
7,24
7,55
7,57
8,03
8,06
8,13
8,20
8,23
8,27
8,30
8,33
8,36
8,39
8,45
9,05 10,02 12,—
9,11
9,14
9,24
9,31
9,34
9,37
9,40
9,43
9,46
9,49
9,55
10,07
10,10
10,20
10,27
10,30
10,39
10,42
10,45
10,48
10,51
10,57
(0 Dal 10 Luglio al 4 Settembre
19,19
(2) Festivo tino ai 9 Luglio e dal 5 Settembre in poi — (3) Festivo dal 10 Luglio al 4 Settembre.
12,09
12,22
12,32
12,39
12,42
12,46
12,49
12,52
12,55
12,58
13,05
14,
14.04
14,10
14,13
14,20
14,27
14,45
14,48
14,51
14,54
14,57
15,
15.05
16.25
16,28
16,33
16,36
16,50
16,58
17,01
17,05
17,08
17,11
17,15
17,18
17.25
18^
18,10
18,13
18,20
18,28
18,35
18,38
18,41
18,44
18,46
18,52
2
19,26
19,28
19,34
19,37
19,44
19,51
19,54
19,57
20,
20,03
20,06
20,09
20,16
20,40
20,43
20,48
20,51
20,58
21,05
21,08
21,11
21,14
21,17
21,20
21,23
21,30
Orario Automobile PEROSA ARGENTINA - PERRERO - PRALI
2 3
Perosa Argentina
Pomaretto
Chiotti-Riclaretto
Trossleri-Faelto
Perrero
Chiabrano-Maniglia
Pomeifrè
Crosetto-Gardiola
Rodoretto
Frali (Villa)
Frali (Ghigo)
9,
9,08
9,23
9,27
9,30
9,35
9,43
9,47
9,59
10,07
10,16
10,20
13,55
14.03
14,18
14,22
14,25
14,30
14,38
14,42
14,54
15.04
15,11
15,15
19,30
19,38
19,53
19,57
20,
20,05
20,14
20,19
20,32
20,41
20,50
20,55
Prati (Ghigo)
Frali (Villa)
Rodoretto
Crosetto-Gardiola
Pomeifrè
Chiabrano-Maniglia
Perrero
Trossieri-Faetto
Chiotti-Riclaretto
Pomaretto
Perosa Argentina
a.
P
a.
5,
5,05
5,14
5,23
5,38
5,40
5.50
5.50
5,53
5,57
6,12
6,20
10,35
10,39
10.47
10.55
;i,07
11,11
11,20
11,25
11,28
11,32
17.47
11.55
16,25
16,30
16,39
16,48
17,01
17,05
17,15
17,20
17,23
17,27
17,42
17,50
(1) Fra Penero e Prati dal 10 Luglio al 4 Settembre.
}V rrosegae per Prati soltanto nei giorni precedenti i Festivi e Festivi dal 9 Luglio al 4 Sei
(3) Proviene da Prati nel giorni Festivi c susseguenti i Festivi dal 10 Luglio al 5 Settembre.
SetUmtre.
Orario Automobile TORRE PELLICE-BOBBIO PELLICE
ToireP. p. 8,30 15,15 19,05 Bobbio P.p. 6,30 I 11,50 2 17,35
S. Margh. > 8,35 15,20 19,10 ViaFourca » 6,35 11,55 17,40
Chabriols > 8,42 15,27 19,17 Villar P. . 6,41 12,01 17,46
Villar P. . 8,49 15,34 19,24 Chabriols > 6,48 12,08 17,53
ViaFourca » 8,55 15,39 19,29 S. Margh. » 6,56 12,15 18,BobbioP. a. 9- 15,45 19,35 Torre P. a. 7.- 12,20 18,05
(t) Al Venerdì e Festivo — (2) Festivo.
Orario Automobile SAN SECONDO - PINEROLO
San Secondo p. 7,20 9,— 14,— 18,—
Bivio strada S. Martino » 7,23 9,03 14,03 18,03
Miradolo » 7,26 9,06 14,06 18,06
Ponte Lemina » 7,29 9,09 14,09 18,09
Pinerolo (P. Cavour) • 7,32 9 12 14,12 18,12
Pinerolo (Staz. Ferr.) a. 7,35 9,15 14,15 18,15
Pinerolo (Staz. Ferr.) p. 7,50 11,— 14,25 18,25
Pinerolo (P. Cavour) » 7,53 11,03 14,28 18,28
Ponte Lemina • 7,56 11,06 14,31 18,31
Miradolo • 7,59 11,09 14,34 18,34
Bivio strada S. Martino » 8,02 11,12 14,37 18,37
San Secondo a. 8,05 1.1,15 14,40 18,40