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Année XXXVII.
19 Septembre 1902.
N. 31.
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L’ECHO DES VALLÉES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
Le Synode — Nouvelles des Missiounaires — Chronique — Variétés —
Nouvelles et faits divers — Informations — Revue Politique — Annonces.
LE SYNODE
(Suite)
La Constitution votée, le Synode
charge son bureau de nommer une
Commission de neuf membres, chargée de rédiger les Réglements Organiques, en commençant par ceux qui
sont indispensables pour l’application
de la nouvelle Constitution.
La Commission, nommée par le Bureau à la dernière séance, se compose
de MM. Henri Tron pasteur, président,
Josué Tron, Pascal, B. Revel, A. Muston
et Giampiccoli pasteurs, Tourn etjahier
professeurs et P. R. Prochet docteur
en médecine.
Le Synode passe ensuite à l’examen
de la gestion du Comité d’Evangélisation, qui occupe la séance de mercredi matin après dix heures et une
partie de celle de l’après-midi. Le rapport de la Commission d’examen, lu
par M. le pasteur P. Longo, traite
successivement du Comité, des finances,
de l’œuvre et des ouvriers. Il se réjouit
de la constitution du Consiglio Emngelico d’Italia ; il conseille au Comité
de n’être pas trop ban envers certains
ouvriers et de ne pas craindre de renvoyer ceux qui par leur conduite se
rendent indignes d’annoncer l’Evangile.
Il met les ouvriers en garde contre
l’esprit de critique, soit envers d’autres dénominations, soit envers leurs
collègues ou leurs prédécesseurs. Faisant allusion particulièrement à un cas
récent, il recommande aux jeunes pasteurs de se garder d’une certaine légèreté dans les promesses de mariage,
et de ne promettre que pour maintenir
fidèlement. Il répète la recommandation déjà faite dans d’autres rapports,
de ne pas se presser dq >bâtir des temples dans les petites localités. Il recommande les missions itinérantes. Il
exprime le désir que nous ayons un
journal évangélique à nous, qui, sans
controverse avec les autres dénominations, soit toujours prêt à défendre
l’Eglise Vaudoise contre toute accusation injuste et calomnieuse.
Le président ouvre la discussion sur
le Rapport du Comité. On passe rapidement sur les diverses églises et stations des cinq districts. On lit le rapport de l’église de Vitturia désignée
par le sort. Le plus grand obstacle au
progrès de l’œuvre dans cette ville est
l’indifférence des habitants, qui, selon
le mot d’un distingué « professionista »
de l’endroit, ne s’intéressent qu’à une
seule chose : les plantations des vignes
américaines. Grâce à cette indifférence,
le clergé lui-même est plus tolérant
qu’ailleurs, et l’archiprêtre recommande
chaque année au prédicateur de carême de laisser les évangéliques tranquilles et de ne pas même les nommer. Il y a cependant encore parmi
les ouvriers et les agriculteurs beaucoup d’âmes qui ont soif de l’Evangile.
Les réunions du soir sont très fréquentées. Les écoles sont prospères,
ainsi que les écoles du dimanche. 11
nouveaux membres ont été admis, dont
quelques-uns au prix de luttes longues
et douloureuses avec leurs familles,
montrant la solidité de leur foi et la
réalité de leur conversion.
Le Synode vote des . remerciements
au Comité pour l’activité, le zèle et la
fidélité avec lesquels il a accompli sa
tâche.
Suit l’examen de la gestion de la
Table qui commence mercredi après
midi et se prolonge jusqu’au lendemain
à la même heure. Le contre-rapport
lu par M. le pasteur Th. Gay, commence en déclarant qu’il sera court
la Commission n’ ayant que des éloges à faire à la Table. En effet,
les quelques observations, très bienveillantes du reste, qu’elle présente, se
rapportent à la marche générale des
églises plutôt qu’à l’Administration.
Dans la discussion qui suit la lecture
du contre-rapport, on s’arrête particulièrement sur les paroisses de PerrierManeille, Rorà et Bobi. Les difficultés
qu’éprouve le pasteur de la première
à célébrer régulièrement le culte dans
les deux temples sont connues et ont
attiré à plusieurs reprises l’attention du
Synode. Elles seraient moindres si la
fraction de Maneille voulait se contenter d’avoir le service l’après midi.
Mais comme elle a toujours désiré
r avoir le matin , au moins dans
la bonne saison , le pasteur doit
faire deux services de suite, l’un à
Maneille à 8 heures, et l’autre au Perrier à lo i\2. Comme il faut à peu
près une heure pour se rendre du premier temple au second, on comprend
que cela ne soit possible que pour un
pasteur jeune et jouissant d’une bonne
santé. La Table promet généreusement
de continuer à aider le pasteur, dont
la santé laisse toujours à désirer, quoiqu’il ait pu reprendre ses fonctions,
afin qu’il ne soit pas seul à la tâche.
Que la paroisse de Rora soit en
souffrance, et cela depuis longtemps,
c’est chose connue. Le pasteur, dont
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la fidélité et le zèle sont au-dessus de
tout reproche, a fait tout ce qui dépendait de lui pour réveiller chez ses
paroissiens l’amour pour les choses de
Dieu, mais avec peu de succès. Les
cultes sont peu fréquentés et la grande
majorité de la population vit dans une
indifférence à peu près complète. S’il
est facile de constater le mal, le remède est très difficile à trouver. Le
Synode, sans pouvoir prendre de décision sur une question si délicate,
vote un ordre du jour par lequel «tout
en faisant la part des circonstances
locales, et en rendant hommage à la
fidélité et au zèle du pasteur, il sollicite la Table à vouloir employer, pour
remédier à ce mal tous les moyens
dont elle pourra disposer, d’accord avec
le Consistoire ».
I.a paroisse de Bobi est désignée
par le sort pour lire son rapport. Les
assemblées religieuses ont suivi leur
marche régulière. Les réunions dans
les quartiers donnent des résultats bénis. On écoute partout avec respect
la parole de Dieu, qu’elle soit annoncée
par le pasteur, par un ancien ou un
diacre ou par un simple fidèle, jeune
ou avancé en âge. Le Consistoire a
pu être complété et se compose de i8
membres. Les catéchumènes ont fréquenté les leçons avec une régularité
et une ponctualité dignes d’éloge. Il
y a progrès dans la fréquentation des
écoles du dimanche. Les écoles ont
marché d’une manière satisfaisante et
les examens ont donné de bons résultats. La vie religieuse paraît moins
intense que quelques années passées.
Quelques-uns se sont refroidis. Il y a
eu cependant «quelques départs triomphants pour la maison du Père, celui
entre autres de ce vieillard dont la
sécurité, la confiance, l’abandon joyeux
entre les mains de son Sauveur ont
été en édification à tous ceux qui l’ont
visité ».
Au chapitre de l’Instruction, on s’arrête surtout sur le Collège. Quelques
membres du Synode sont alarmés en
lisant dans le rapport que quatre élèves, dont deux vaudois, ont demandé
à être exempté des leçons d’histoire
sainte ou d’études bibliques. On répond que d’après les réglements de
r Instruction publique le Collège ne
peut obliger aucun élève à fréquenter
les leçons sur les matières qui ne font
pas partie du programme officiel, mais
que, d’un autre côté, d’après le réglement du Collège, tout élève qui ne
fréquente pas ces leçons se prive par
là même de tous les privilèges attachés à la qualité d’étudiant vaudois,
privilèges qui sont assez importants
pour que nous ayons la certitude que
le nombre de ceux qui s’en privent ne
sera jamais très considérable. Du reste
la liberté, en pareille matière vaudra
toujours mieux que la contrainte.
On discute aussi longtemps sur les
exercices physiques, qui, depuis quelques années, se font de nouveau, comme
dans les premiers temps, sous forme
d’exercices militaires, ^uqlques membres de l’assemblée soutiennent, avec
une exagération manifeste, qne c’est
un encouragement au militarisme. D’autres, qui ont conservé de mauvais souvenirs de la « manœuvre » voudraient
la voir abolie, sans dire, du reste, par
quoi ils voudraient la remplacer. Le
fait est que la discipline à ces exercices présente quelque difficulté, à cause
de la facilité avec laquelle les parents
prêtent l’oreille aux plaintes des élèves,
pour peu que ceux-ci trouvent le fusil
trop lourd, la promenade trop fatigante
ou l’officier trop sévère. Ce n’est pas
en se faisant l’écho de ces plaintes au
Synode qu’on facilite la tâche à ceux
qui ont le devoir d’assurer, sous ce
rapport comme sous tous les autres,
la bonne marche de l’établissement.
Aussi le Synode a-t-il voté à une forte
majorité un ordre du jour approuvant
« l’attuale indirizzo nella educazione
fisica della gioventù del Collegio ».
Au sujet du Lycée de Colonia Valdense les membres de l’assemblée sont
très perplexes. Personne ne voudrait
qu’un établissement d’une telle importance pour l’avenir de nos colonies fût
arrêté dans sa marche par le i^anque
des ressources nécessaires. D’un autre
côté, le déficit prend des proportions
vraiment alarmantes. Tout ce. r qu’on
peut faire c’est d’exprimer l’esppir que
la Table et le Comité d’Evangélisation
sauront trouver les moyens pour assurer l’existence de l’institution.
Le Synode, adoptant les conclusions
du contre-rapport, vote de vifs remerciements à la Table.
Comme d’habitude, la discussion a
été interrompue jeudi matin à i o heures
pour la présentation des délégqqs de
sociétés ou d’églises sœurs. On voudra
bien nous excuser si nous ne pouvons
aujourd’ hui, faute de place, rendre
compte de cette partie toujours si intéressante de la séance.
La gestion du Conseil de l’Ecolç de
Théologie, dont l’examen commence
jeudi après 4 heures, ne donne pas
lieu à de longues discussions. Le rapport de la Commission d’examen, lu
par M. le professeur Tourn, est très
court, n’ayant en général comme le
précédent, que des éloges à adresser
au Conseil, sauf quelques légères critiques de détail, que les membres présents du Conseil, par la bouche du
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plus autorisé d’entre eux, acceptent de
fort bonne grâce.
Sur la proposition du Conseil, cordialement appuyée par la Commission
d’examen, le Synode nomme M. le
professeur Geymonat membre honoraire
du Conseil de l’Ecole de Théologie.
Il vote des remerciements au Conseil
pour le zèle et la fidélité avec lesquels
il s’est acquitté de son mandat.
Comme il reste encore beaucoup de
besogne, il a été décidé, dès le matin,
qu’il y aurait une troisième séance de
8 à lo heures du soir, pour la continuation de l’ordre du jour. C’est dans
cette séance que l’on a examiné la
gestion de la Commission des Institutions hospitalières. M. le professeur
émérite J. D. Rivoir, au nom de la
Commission d’examen, a présenté un
excellent contre-rapport dans lequel
les éloges à la Commission et au personnel de nos Institutions de bienfaisance n’ont pas été distribués avec
parsimonie. La discussion n’a pas été
longue et le Synode a voté d’unanimes
remerciements à la Commission et à
tous ceux qui se sont occupés de nos
malades ou de nos orphelines.
Dans la même séance, la Commission chargée de préparer le Réglement
de l’Ecole Supérieure a présenté son
Rapport par l’organe de M. le professeur Jahier. Après une courte discussion, le projet de Réglement est approuvé sans modifications substantielles,
avec remerciements à la Commission
qui l’a rédigé.
La journée de vendredi a commencé
par un culte de Sainte-Céne célébré
sous la présidence de M. le projesseur
Geymonat, assisté de MM. Appia,
A. Gay et Turin, et auquel ont pris
part, outre les membres du Synode,
bon- nombre d’autres personnes.
Après la lecture des procès-verbaux,
M: le pasteur Hugon a lu le Rapport
de la Commission nommée l’année dernière pour étudier la question du catéchuménat et du mode de réception
des catéchumènes. Le Rapport est long
et le temps manque à l’assemblée pour
le discuter. La Commission est chargée
de le fiiire imprimer «dans le but de
le soumettre à l’examen des Consistoires, qui auront soin d’en référer à
la Table dans leurs prochains Rapports ».
Une autre Commission aurait dû
présenter son rapport à cette séance :
c’est celle qui avait été chargée d’étudier la question du vote des femmes.
Mais sort président, M. le pasteur Peyrot,
déclare qu’elle n’a pas pu se réunir et
que le travail qu’il a rédigé sur le
sujet est purement personnel ; et comme
il prévient qu’il est passablement long,
le Synode renonce à l’entendre et renvoie la question à la Commission des
Réglements que le Bureau est chargé
de nommer.
Restent les propositions diverses, déjà
examinées et classées par la Commission nommée à cet effet dès le commencement de la session. Elles sont
peu nombreuses et une seule a une
portée législative : c’est une modification proposée, par la Table, à l’article
des Réglements organiques qui concerne les conditions pour l’obtention du
«brevet de la Table ». La Commission
qui a présidé au dernier examen a recoftnu l’inconvénient de ne pas avoir
un programme déterminé ; elle en a
rédigé un, bien détaillé, qu’elle a pré
— 2
senté à la Table. Le Synode décide
que l’examen se fera sur ce programme
et que tous les candidats (et non seulement ceux qui enseigneront dans les
Vallées) devront subir l’examen d’histoire vaudoise.
Des remerciements sont votés à la
Commission qui a préparé le nouveau
Recueil de Psaumes et Cantiques ; et
la fondation de la Maison des Diaconnesses italienne est saluée avec joie
par le Synode.
Au cours de la session, le président
a reçu une lettre de M. W. Meille
annonçant que l’érection du Refuge en '
Ente morale était un fait accompli.
Le Synode accorde l’éméritation à
MM. le professeur Geymonat et le
pasteur De Vita, qui ont atteint la
limite d’âge, et à M. le pasteur Romano
pour cause de santé. Il réintègre M.
Adolphe Comba, pasteur de l’Eglise
réformée de Gênes, dans son droit à
être maintenu au rôle des pasteurs sous
la haute surveillance de la Table.
Comme d’habitude, le Bureau a envoyé un télégramme à S. M. le Roi.
Il a reçu la réponse suivante :
Ogni devoto omaggio dei fedeli Valdesi
riesce sempre molto caro a S. M. il Re.
Nel suo augusto nome ringrazio Lei ed i
componenti codesto Consesso.
Ministro PoNZio Vaglia.
M. le pasteur Muston est nommé
prédicateur d’office au prochain Synode,
suppléant M. le professeur Luzzi.
Pour la nomination des Commissions
administratives, voir le Vaudois de .Septembre.
La session est close Vendredi soir
vers 6 heures par le chant du Tedeum
et la prière.
NOUVELLES DES MISSIONNAIRES
M. Adolphe Jalla a reçu la nouvelle
de l’heureuse arrivée au Zambèze de M.
et M.me Voila et leurs compagnons de
voyage. Ils sont arrivés à Seshéké le 29
juillet, au moment où tous les missionnaires étaient réunis pour la Conférence.
Les membres de l’expédition devaient
être placés comme suit : M. et M.me
Voila, à Léaluy ; M.lle Bertrand, à Valolo, avec les Lageard, dès que ceux-ci
pourraient partir de Séshéké; les Reutter,
à Séshéké, avec M.lle Nicole; M.lle Rioux,
diaconesse, à Séfoula. M. Champod suivra
l’école industrielle, qui sera probablement
transportée à Séoma, tandis que M. Anker
doit rentrer en Europe pour cause de
santé.
Les nouveaux missionnaires ont eu la
joie de saluer, dès leur arrivée, l’heureuse naissance de la petite Madeleine
Lageard, née le 30 juillet.
“ Cette expédidon missionnaire, écrivait naguère M. Louis Jalla, est probablement la dernière partant encore en
wagon de Boulawayo. Nos enfants de
1903 iront déjà en chemin de fer de
Boulawayo à Wankie ; bientôt le voyage
en wagon, avec toute sa poésie, ne sera
plus qu’un souvenir
Autre progrès à noter. Il y aura dorénavant un vapeur sur le Zambèze, en
amont des Chutes, pour le service des
bagages.
Le Comité a décidé, paraît-il, que le
séjour des missionnaires au Zambèze sera
réduit à 5 ans au lieu de 10. Cela sera
d’autant plus facile, que le chemin de
fer réduira de beaucoup les frais de
voyage.
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Saint .Jean. — Noces d'or.
Jeudi 11 courant, une quarantaine
de personnes, parmi lesquelles bon
nombre de petits enfants, étaient réunies à la pension Bel-Air (Villa Hollande) pour fêter la cinquantième année
de mariage de M. et M.me RivoirMonnet. Aux membres de la famille
avaient bien voulu se joindre quelques
amis éprouvés de M. Rivoir ; M. Geymonat, le plus fidèle de tous, M. J. D.
Turin qui, comme M. Geymonat, reçut
l’imposition des mains avec M. Rivoir,
M. le pasteur émérite Antoine Gay,
M. Micol et M. Gay pasteur à St.
Jean.
I.a fête a commencé par une véritable cérémonie de mariage. M. Th.
Gay, suivant une espèce de liturgie
qu’il avait préparée pour la circonstance, a invité successivement chacun
des époux à déclarer que leur union
avait été bénie de Dieu, que les sentiments qui remplissaient leur cœur étaient
des sentiments de reconnaissance et
que chacun d’eux promettait de continuer à vivre pour l’autre avec toujours plus de dévouement. La prière
clôt cette cérémonie émouvante dans
sa nouveauté — qui est aussitôt suivie
d’une autre, le baptême célébré par
par M. Rivoir, de sa petite-fille, dernière enfant de son fils aîné.
On passe ensuite à la salle à manger,
où grands et petits, jeunes et vieux
font honneur aux excellents mets qui
se succèdent sur la Table. Inutile de
dire qu’on n’a pas même attendu le
dessert pour ouvrir la série des discours et des toasts, tous empreints de
la plus cordiale affection envers les
chers époux dont on vient de célébrer à
nouveau le mariage. C’était touchant
d’entendre nos vénérés doyens, avec
un sérieux qui n’excluait pas l’enjouement, rappeler les années où ils avaient
éprouvé ensemble leurs premières impressions religieuses et où était née
une amitié que le temps n’a fait que
fortifier et qui ne cessera qu’avec la
vie.
Un regret se mêlait à la joie que
nous éprouvions tous. La famille de
M. et M.me Rivoir, nombreuse et bénie,
est dispersée dans trois continents. Qu’il
aurait été beau de la voir toute réunie
en cette circonstance. Qu’on anrait aimé
voir le jeune missionnaire et sa compagne, et la famille patriarcale qui a
crû sur les bords du Rio de la Plata
et dont la plupart des membres n’ont
jamais vu leurs grands parents. Nous
pensions tous à eux et nous formions
pour eux tous les souhaits les plus
affectueux.
Plusieurs lettres d’adhésion étaient
parvenues à M. Rivoir, une entre autres signée de tous les membres de la
Table et du Comité d’Evangélisation.
Le consistoire de Saint-Jean, dont M.
Rivoir est un des membres les plus
actifs, avait aussi voulu prendre part
à la fête en envoyant une jolie boîte
pleine de toute sorte de douceurs.
Les très nombreux amis et connaissances de M. et M.me Rivoir nous
sauront gré d’avoir rendu compte un
peu longuement de cette fête de famille et s’uniront à ceux qui y ont
pris part pour souhaiter que Dieu
leur accorde encore des années longues
et bénies, dans l’union et la paix.
Unions chrétiennes. — La Il.me
conférence du Groupe Piémont des
Unions chrétiennes de jeunes filles aura
lieu D, V. à Pignerol Jeudi 25 courant.
Toutes les jeunes filles faisant partie
des Unions ou s’y intéressant sont
chaudement invités à y assister.
On se réunira à neuf heures du
matin au Temple Vaudois.
Pour le Comité du Groupe :
L. Meille.
VÀRI
La poste électrique.
Du Journal de Genève:
On nous écrit de Rome en date du 14:
Après la télégraphie sans fil, la poste
électrique. Et l’inventeur en est aussi un
Italien, l’ingénieur Piscicelli, de Naples.
M. Piscicelli avait convoqué hier les représentants de la presse romaine pour
leur faire l’exposition de son système qui
est des plus ingénieux et qui est peutêtre destiné à opérer une véritable révolution dans les communications internationales.
D’après le système de M. Piscicelli, la
transmission des lettres et des journaux
ne s’opérerait plus par les chemins de
fer, mais avec des fils aériens dans le
genre de ceux qui servent à la traction
électrique. Le long de ces fils aériens
courraient à une vitesse de 400 kilomètres à l’heure de petites boîtes d’aluminium qui contiendraient les lettres et
les journaux et qui ne pèseraient pas
plus de 36 kilogrammes l’une.
Les fils de transmission seraient suspendus à des poteaux de fer placés à
une distance de cent mètres les uns des
autres et chaque ligne serait faite à
doubles rails, si l’on me passe l’expression. Il n’ y aurait naturellement pas
d’horaire et les départs des boîtes d’aluminium se succéderaient continuellement à
des intervalles très rapprochés. Au point
d’arrivée les boîtes s’arrêtent automatiquement.
M. Piscicelli croit que ce système de
poste électrique pourrait être implanté
sans de trop grands frais. Ainsi la ligne
entre Rome et Naples (un peu moins de
300 kilomètres) ne coûterait qu’un million. M. Piscicelli évalue à 100 millions
rétablissement d’un réseau calqué sur le
système actuel des chemins de fer et qui
s’étendrait à toute l’Italie. Ce réseau nécessiterait une force électrique de 6000
chevaux et une force de 300 chevaux
suffirait à chacune des grandes stations,
telles que Rome, Naples, Milan, etc.
Avec le système de M. Piscicelli, une
lettre ou un journal franchirait en 25
minutes la distance entre Rome et Naples, en cinq heures la distance entre
Rome et Paris. Comme vous le voyez,
ce serait une véritable révolution.
La maison Westinghouse avait offert
à M. Piscicelli les fonds nécessaires pour
la réalisation de son système en Angleterre, mais ce dernier a suspendu les négociations entamées à ce propos, et c’est
une maison de Naples qui sera chargée
d’instituer les premières expériences.
M. Piscicelli a fait des ouvertures au
ministre italien des postes, M. Galimberti, qui assistait à la conférence tenue
hier devant les journalistes romains.
M. Galimberti a minutieusement examiné les plans exposés par M. Piscicelli,
3
gt il a promis de confier l’examen de
son système à une commission technique.
U. Piscicelli a l’intention d’implanter
une première ligne de poste électrique
entre Rome et Naples, et ce n’est qu’après les résultats qu’elle aura donnés,
que ce système pourra être appliqué
plus en grand.
Bains d’air.
Nous avons déjà reproduit quelques-uns des Conseils du Docteur que
publie le Courrier du Dimanche, sous
la signature du Dr Serieux. Voici encore un extrait de l’article sur les
Uins d’air, de soleil et de lumière,
paru dans les numéros du 31 août et
du 7 septembre de l’excellente feuille
d’Alger.
C’est à l’éminent hygiéniste suisse,
Rikli, bien connu et apprécié en Europe, que revient l’honneur de la réhabilitation et de la vulgarisation des bains
d’air. Ce bienfaiteur de l’humanité,
jeune encore et vaillant malgré ses 8o
ans, possède à Veldes, dans la Carniole
(Autriche), un établissement unique au
monde ; en pleine montagne (Alpes
Carniques) et au bord d’un lac enchanteur, dans le paysage le plus idéal
qu’on puisse rêver, Rikli a organisé en
1855, les bains de soleil, d’air et de
lumière. En trois endroits, d’une altitude différente, des hectares entiers sont
entourés de clôtures élevées, et là, au
milieu des bois et des clairières, à l’abri
des regards indiscrets, on passe une
grande partie de la journée, vêtu d’un
simple caleçon de bain. Suivant le temps
qu’il fait, et suivant l’heure de la journée, on s’expose aux rayons du soleil
pour se réchauffer, ou bien à l’ombre
des arbres pour se rafraîchir. On se livre aux divers exercices de gymnastique sans être le moins du monde gêné
dans ses mouvements par les habits ;
on joue aux boules et aux quilles, on
pousse des brouettes plus ou moins
chargées, on fait la course, on se repose à volonté sur des sieges qu’on
trouve partout, ou bien l’on s’allonge
dans un hamac attaché aux arbres. On
prend aussi son premier déjeûner en
plein air et en costume quasi adamique
ou paradisiaque ; mais on doit, en général, pendant la cure, s’abstenir d’etudes et de lectures absorbantes, pour
développer d’autant mieux les forces
physiques.
Ces bains sont tellement agréables à
prendre, ils sont tellement conformes à
a nature humaine, et répondent si bien
à nos besoins réels, que les baigneurs
du vingtième siècle les réclament et les
organisent partout. De nos jours ils ne
se contentent plus, comme jadis, d’un
hôtel à la montagne avec jardinet attenant; ils choisissent, pour y passer les
vacances, un établissement qui possède
des parcs à bains d’air, de soleil et de
lumière: un parc spécial pour les hommes, entouré d’une clôture de 2 à 3 mètres de hauteur, un pour les dames, et
un troisième pour les enfants. Il y a en
outre une galerie vitrée pôôr la saison
froide et pluvieuse. Une pareille organisation constitue un immense bienfait,
en particulier pour les personnes anémiées, chlorotiques, délicates et neurasthéniques; ces sortes de bains sont leurs
spécifiques : l’air les fortifie, le soleil les
réchauffe, la lumière calme leurs nerfs.
A vue d’œil ces personnes renaissent
à la vie. La peau des baigneurs devient
Gn peu de temps brune comme celle des
arabes, et en même temps insensible
aux intempéries de l’air, aux brusques
variations de la température.
L’effet curatif des bains d’air se manifeste, en général, d’une façon lente et
graduelle, mais il est d’une longue portée ; le bien qu’on en retire se fait sentir
pendant une année et au delà. A température égale, on peut rester 20 à 30
fois plus longtemps dans le bains d’air
que dans le bain d’eau, et c’est ce qui
rend son action si douce et si profonde.
La tête et les organes intérieurs sont
dégagés et décongestionnés, parce que
le sang se porte vers la périphérie; c’est
le gage d’une bonne santé, qui nous
procure un sentiment de bien être à
nul autre pareil!
Notre corps, débarrassé de ses habits,
rayonne librement son excédent de chaleur; et l’évaporation de la transpiration
s’accomplit normalement. En activant
toutes les fonctions, le bain d’air accélère la respiration, la nutrition, l’oxydation du sang, l’assimilation des aliments, l’élimination de tout ce qui est
nuisible; il aiguise l’appétit, développe
l’énergie vitale et la force de résistance
et augmente le courage et la bonne
humeur.
On augmente à volonté l’effet salutaire des bains d’air, en y joignant les
frictions sèches, recommandées jadis par
le Dr G. Monod, les mouvements de
gymnastique de chambre avec ou sans
appareils, et les exercices de respiration.
Ces derniers se pratiquent en joignant
les mains derrière la tête et en respirant
dans cette attitude lentement et profondément. On parvient ainsi à remplir
d’air les parties extrêmes (sommets) du
poumon, qui dans la position assise ou
courbée ne fonctionnent guère, et deviennent facilement le point de départ
des maladies de poitrine. Un exercice
modéré est toujours préférable pendant
le bain d’air, à l’inaction, surtout en hiver pour éviter une trop rapide déperdition de chaleur.
Dr SERIEUX.
NouYelles et faits divers
Angleterre. La secte des « Enfants
de la résurrection » existe depuis 50
ans environ et a été fondée par Henry
Prince.
Les adeptes assez nombreux et riches se réunissent dans le temple appelé « arche de l’alliance ». Il y a quinze
jours il s’est passé quelque chose d’étrange et qui mérite d’être connu, uniquement dans le but de mettre en
garde les esprits faibles qui se laissent
si facilement entraîner par la nouveauté.
Nous relevons de la « Gazette de Lausanne » et du « Record » :
Depuis quelque temps, les exercices
religieux de la communauté avaient
lieu à huis clos ; n’y pouvaient assister
que les initiés. Dimanche dernier, le
culte fut rendu de nouveau public. Il
n’y parut d’abord rien de particulier.
L’ assemblée se composait de gens
« bien » qui chantèrent le chœur « La
voix de l’épouse... », puis il y eut un
instant de recueillement. Alors un homme qui, jusqu’à ce moment, était demeuré assis sur un trône devant
une table de marbre, à l’intérieur de
l’hémicycle formé par l’autel, se leva
devant les fidèles. Son visage rasé
était maigre ainsi que toute sa personne. 11 portait ses cheveux noirs
divisés sur le front et était revêtu
d’une tunique. Il fit lentement le tour
de la table de marbre pour venir se
placer en face de la congrégation, sur
laquelle il jeta d’abord un long regard
pénétrant. Au bout d’un instant, il
éleva la voix, une voix douce et musicale, et dit :
« Il est écrit que les hommes doivent
mourir et qu’ils passeront ensuite en
jugement. Christ a souffert pour les
pécheurs, et il a été promis qu’il apparaîtrait une seconde fois à ceux qui
l’attendent, pour les racheter de la
mort et du jugement».
Il prononçait ces paroles d’un air
inspiré, dans une pose qui rappelait
celle que les peintres attribuent au
Christ prêchant aux foules. Il poursuivit :
« Frère Prince a été envoyé devant
la face de son Seigneur afin de préparer la voie. Son témoignage a été vrai ;
l’action du Saint-Esprit a été parfaite
en lui. Moi qui vous parle ici ce soir,
je suis le Seigneur Jésus-Christ qui est
mort, qui est ressuscité et qui est monté
au ciel. Gui, je suis Christ, revenu dans
mon corps, afin de racheter de la mort
et du jugement ceux qui viennent à
moi. Je suis celui qui est vivant ; et
voici, je vis à jamais, seigneur du ciel
et dispensateur du Saint-Esprit sur ceux
qui me connaissent et qui viennent à
moi. Je suis revenu une seconde fois
pour être l’époux de l’Eglise... »
Il y eut une pause dans le silence
le plus religieux. L’homme reprit son
discours, parla de son unité avec le
Père, et conjura tous les fatigués et
tous les chargés de venir à lui et de
porter son joug. Il dit aux riches confiants dans leurs richesses qu’ils étaient
les vrais pauvres et les vrais malheureux. Puis tournant la tête vers la
droite et vers la gauche, il sembla un
instant attendre l’effet de ses paroles.
Personne n’approchant pour déposer
à ses pieds ses douleurs et ses péchés,
le digne homme retourna lentement à
son trône et s’y assit en cachant son
visage dans ses mains.
Il se fit alors un silence absolu. Soudain, une dame se leva.
— Chaque mot que cet homme a
prononcé, s’écria-t-elle. Dieu l’a prononcé. Je le vois.
— Voyez, c’est Christ ! cria une autre voix.
— Je vois Dieu, le délice de tous
les peuples 1 cria une autre.
La contagion opérait. Un homme
tombe à genoux et sanglote :
— Annie ! dit-il en obligeant sa
femme à s’agenouiller à côté de lui,
ne vois-tu pas Jésus ?
D’autres poussaient des exclamations :
« Salut à toi ! nous te saluons, saint
homme ! » et l’assemblée entière entonna un cantique exalté. Quand le
chant eut cessé, l’homme se leva de
nouveau de son trône et cria dans une
sorte d’extase : « La paix, la paix, soit
avec vous !»
11 paraît que cet illuminé est un des
ecclésiastiques de la congrégation, et
et que celle-ci le tenait, depuis quelque temps déjà, pour l’être dans lequel
le Christ reparaîtrait un jour.
Russie. Le premier congrès sionniste russe s’est ouvért à Minsk le 21
Août. Des délégués sont arrivés en si
grand nombre de toutes les parties de
la Russie que l’on a été obligé d’opérer une sélection parmi eux et de réduire à 500 le nombre des personnes
admises dans la salle des délibérations.
Le Dr. Ichlenof, une célébrité médicale de Moscou, a été élu président du
Congrès.
Le Comte Tolstoi s’est assez remis
en santé pour écrire un ouvrage sur
la répartition de la propriété qui résoudrait la grave crise qui tourmente
le peuple Russe.
I.es Juifs persécutés et pauvres prennent la résolution d’émigrer et se rendent en masse aux Etats-Unis.
Etats-Unis. M. Campbell Morgan
qui a remplacé le célèbre Moody à
Northfield a eu un grand succès en
Amérique en visitant les principaux
centres. On peut bien dire que l’on
s’est servi de lui comme d’un instrument pour susciter un réveil dans les
différentes églises.
Corse. Une commune toute entière
a présenté une pétion au gouvernement
pour passer du catholicisme au protestantisme. Il paraît que tout le monde
a signé sauf le curé ; que fera le gouvernement ? Les deux cultes étant officiels il faudra bien se prononcer.
Chine. A la conférence des étudiants
chrétiens qui s’est tenue à Sorô (Danemark) on a beaucoup remarqué le
professeur Chinois Chen de Pékin. En
Chine, dit-il, il y a plus d’étudiants
que partout ailleurs, ils sont très considérés et partout, pleins d’orgueil, ils
sont pénétrés de la justesse de la doctrine de Confucius, et méprisent tous
ceux qui ne la connaissent pas comme
eux ; de plus, des lois interdisent, par
exemple, le repos du dimanche. Pourtant le professeur a la joie de noter
les progrès de l’Evangile en Chine.
Ces mêmes étudiants si fiers, ont pourtant l’esprit ouvert au Christianisme,
ils ont entendu parler de l’Evangile
ils sont prêts à le recevoir, et tout récemment encore le ministre de l’Instruction Chinois, recommandait officiellement la lecture de la Bible. Voilà
une nouvelle qui remplira bien des
cœurs de joie.
C. A. Tron.
— Parlant du départ de Lewanika,
un journal anglais, le “ British Weekly „
dit qu’à ce moment le roi des Barotsis
était vêtu à la dernière mode et que,
parmi ses nombreux bagages, se trouvaient quarante boîtes contenant des
chapeaux à haute forme. D’après cette
feuille, le monarque africain aurait résolu, même une fois dans son pays, de
toujours se mettre en grande toilette
pour le repas du soir.
{Dgl, Libre).
Suisse. — Dans sa séance du 19 août,
le Conseil fédéral a pris la décision suivante concernant les congrégations :
“ L’établissement des ordres et
congrégations suivants est interdit en
Suisse, en vertu de l’art. 52 de la Constitution fédérale : les cisterciennes, au
château de Ilahnenberg ; les dames de
Nazareth, à Crans, près Nyon ; les carmélites, à Bex ; les religieuses de JésusMarie, à Montreux ; les carmélites, auparavant à Vasselin, près Bex; les
oblates de l’Assomption, à Bramois, près
Sion ; les chartreux, à Saxon et Louèche;.
les clarisses, à Monthey; la Société de
Marie-Réparatrice, à Monthey; les missionnaires de Notre-Dame de la Salette,
à Massongex ; les religieuses de la
Sainte-Famille, à Sierre ; les carmélites,
à Monthey.
« 2® Les ordres et congrégations énumérés au chiffre i reçoivent un délai de
90 jours, à dater de la publication de
cette décision, pour s’y conformer.
“ 3® Les gouvernements de St-Gall,
Vaud et Valais sont chargés de l’exécu-
4
— 4 —
tion de ces décisions et sont invités à
faire rapport au Conseil fédéral. „
Allemagne. — L’empire d’Allemagne a une population de 56 millions
d’habitants environ. Les protestants
sont au nombre de 35 millions, contre
20 millions de catholiques et près de
600,000 israélites. Daus la dernière
décade, les catholiques ont augmenté
de 15 pour cent, les protestants de 13
pour cent, et les israélites de 3 pour
cent.
Groenland. — L’Almauach des Missions de Bâle décrit un journal mensuel,
intitulé « Katoriknik » , et publié à
Godhaab, en Groenland, à l’usage des
Esquimaux. L’abonnèment coûte une
oie sauvage par trimestre, ou un veau
marin par année. Le rédacteur est le
missionnaire évangélique, Moller, de la
Société des frères moraves de Herrnhut.
Il est à la fois écrivain, dessinateur,
imprimeur et facteur rural.
(Le Témoignage').
Espagne.— Dernièrement, un jeune
soldat protestant, obligé d’assister à la
messe, a refusé de se mettre à genoux.
Après deux mois de cachot dans une
prison humide où il a pris de fortes
douleurs rhumatismales aux jambes, il
dut passer en conseil de guerre où il
fut acquitté; mais appel ayant été interjeté, l’affaire fut envoyée au tribunal suprême qui a puni notre coréligionnaire
de six mois de prison; il a pu heureusement bénéficier des grâces accordées
lors du couronnement du roi. t,
Perse. — Réforme musulmane.
Une feuille mensuelle imprimée à Vienne
en Autriche, et intitulée Revue de géographie et de statistique, publie un rapport sur la secte musulmana des babistes en Perse. Le fondateur de la secte
s’appelait Mirza Ali Mohamed et portait
le turban vert, en qualité de descendant
du prophète. Après un voyage à la Mecque, Mirza Ali prit le titre de Bab ou
de Porte de la Vérité, et prêcha la réforme religieuse. Il déclara franchement
que Mahomet avait eu tort de faire l’œuvre d’un chef de brigands et que la
polygamie, le trafic des esclaves et la
persécution des chrétiens étaient la honte
de l’islam. Los babistes furent persécutés
à outrance, torturés et massacrés. La
secte n’en subsiste pas moins sous le
nom de Béhahis et gagne de nouveaux
adhérents en Perse et en Turquie.
(Chrétien Français)
Amérique. Du citoyen franco-américain.
«Nous avons reçu récemment une
lettre d’une abonnée qui croit, avec M.
Dowie, que Dieu nous appelle à rejeter les secours de la médecine ou de
la chirurgie en cas de maladie. Nous
respectons les scrupules de notre honorable correspondante, mais nous aimerions qu’elle nous indiquât sur quelle
partie de l’Evangile elle s’appuie pour
accepter certains dons de Dieu et en
rejeter d’autres, pour recevoir, avec gratitude de Lui, le vêtement qui la protège contre la pleurésie, la viande qui
ia protège contre l’anémie et pour refuser les médicaments que Dieu a placés dans sa bonté infinie un peu partout à notre portée. Pourquoi consentir sans hésitation à acheter un poison
destiné à faire périr les rats ou les mouches, qui ne nous incommodent pas beaucoup,et refuser d’acheter un autre poison
destiné à faire périr un ver solitaire fort
incommode ou des microbes qui infectent une plaie et menacent la vie même ?
Le Dr. Dowie, lui-même, vient de donner au monde une triste preuve de l’inconséquence d’uue telle doctrine. L’autre jour, sa fille s’est gravement brûlée. On a pensé pouvoir la guérir en
priant seulement et sans rien vouloir
faire pour la soulager. Résultat : un microbe dangereux a pénétré par la porte
qui lui était ainsi ouverte. On s’est
décidé enfin à appeler un médecin,
mais il était trop tard et la jeune fille
est morte.
« Un simple pansement antiseptique,
appliqué dès le début, l’eût certainement sauvée.
« Quand le savant voit, sous ses
yeux, au microscope, le parasite de la
fièvre intermittente périr sous l’influence de la goutte de sulfate de quinine
qu’il ajoute à sa solution, est-il donc
la victime d’une illusion diabolique?
« Nous croyons, nous, qu’ il est au
contraire l’objet d’une véritable révélation de notre Bon Père Céleste.
INFORMATIONS.
Un concours est ouvert pour l’assignation des subsides scolaires suivants :
1°) Huit subsides, chacun de 210
francs par an, pour des jeunes gens
de la province de Turin inscrits à l’Ecole Normale de Pignerol.
2*^) Vingt subsides, chacun de 200
francs par an, pour des jeunes filles
de la province de Turin, inscrites à
l’Ecole Normale d’Aoste.
La demande (sur papier timbré de
soixante centimes) et tous les documents nécessaires, devront parvenir au
Président de la Députation Provinciale
avant la fin d’Octobre.
Pour de plus amples renseignements
s’adresser (avec réponse payée) à l’Administration du journal.
— Le bureau postal de la Tour, d’accord avec le conseil communal, a fait
placer une boîte aux lettres à S. Marguerite et une aux Appiots. Deux autres seront placées incessamment, l’une
aux Copiers, l’autre dans le quartier des
Simound. Les facteurs sont autorisés à
vendre des timbres-poste.
Revue Politique
M. Zanardelli poursuit son voyage,
nous dirons mieux, sa marche triomphale
dans les provinces méridionales, fêté et
acclamé avec enthousiasme par les populations qui attendent beaucoup du président du Conseil et du gouvernement
qu’il représente. Un grand banquet lui
a été offert dimanche dernier à 1’« Hôtel
du Vésuve » à Naples, où la députation
méridionale, le Sénat, la magistrature et
la fine fleur de la bourgeoisie étaient
largement représentés. Le chef du Cabinet
y a naturellement prononcé un discours
où, sans entrer précisément dans les
grandes questions de politique nationale
et internationale, il a chaudement plaidé
la cause du Midi et s’est engagé à défendre ses intérêts devant le Parlement.
Il a déclaré en outre que “ l’alliance inébranlable de la monarchie avec la liberté
a été et sera son programme de gouvernement, comme il a été celui de toute
sa carrière politiqueM. Zanardelli a
ensuite visité Capri, Sorrente et Salerne;
il se trouve actuellement en Basilicata.
Nos lecteurs sont, à l’heure qu’il est,
amplement renseignés touchant le conflit
de Candela qui a eu lieu trop tard pour
que nous ayons pu le mentionner dans
notre dernière revue. Les travailleurs des
champs, de simples ouvriers à la journée,
réclamaient une augmentation de salaire,
demande équitable et légitime s’il en fût.
Sur le refus formel des propriétaires, ils
organisent une grève en jurant sur le
crucifix de résister jusqu’au bout. Vou
lant faire violence à un groupe de travailleurs du dehors nouvellement embauchés qui se rendaient aux champs, la
gendarmerie de l’endroit intervint. La
populace ameutée p^r les femmes, malmena les gendarmes, et notamment le
brigadier Cerretani qui fit feu sur la
foule ainsi que quelques-uns de ses subordonnés. Sept morts et plusieurs blessés
ont été le résultat visible de ce regrettable conflit dont la responsabilité doit
remonter aux propriétaires inhumains qui
traitent leurs ouvriers un peu moins bien
que des bêtes de somme. En prévision
de désordres futurs, les garnisons de
Poggia et des environs ont été renforcées.
Dans une entrevue récente avec un
journaliste, le gouverneur de l’Erythrée,
M. Martini, se plaint de ce que les Italiens laissent exploiter la colonie par
des étrangers. Il est d’avis aussi que
l’Italie devrait, dès à présent, d’accord
avec la France et l’Angleterre, s’occuper
de l’importante question de la succession
de Ménélik, vu que les ras Ollié et Mikael, ennemis déclarés des Européens,
ainsi que la reine Taitou feront tout leur
possible pour entraver la succession de
ras Makonnen qui a donné des preuves
d’aimer la civilisation et le progrès.
Le célèbre Marconi, l’inventeur de la
télégraphie sans fil a été reçu tout récemment avec des marques de cordialité
et d’admiration sincère, par le Roi, à
Racconigi. Notre illustre concitoyen va
partir pour le Canada où il fera des
expériences de son système de télégraphie.
Les députés Poli et Pantaleoni qui
ont pris une part si active.... et si peu
désintéressée dans les négociations pour
la création de la banque franco-italienne
dont les résultats ne sont que trop connus, viennent de publier une brochure
où ils essnyent de dégager leur responsabilité eu accusant Cattaneo, Gullino et
Corinaldi administrateurs du Banco Sconto.
Quant à leurs honoraires de médiateurs,
ils déclarent avec arrogance que nul n’a
le droit de leur demander dans quelle
mesure ils ont été perçus. Cette déclaration est loin de satisfaire tout le monde
et l’autorité judiciaire qui va s’occuper
de mettre les choses au clair voudra
probablement en savoir davantage.
— Les généraux boers Delarey, Dewet
et Both' ont eu une entrevue avec M.
Chamberlain où ils lui ont exposé non
moins de onze désiderata. Ils ont tout
particulièrement insisté sur la nomination, dans le nouveau gouvernement,
de certains fonctionnaires boers aux postes qu’ils occupaient avant la guerre, sur
le retour des réfugiés boers sous prestation préalable du serment de fidélité, et
sur les droits égaux des langues anglaise
et hollandaise dans les écoles et les
tribunaux. Le ministre des colonies se déclare surpris des désidérata, ne fait aucune promesse et se borne à assurer les
généraux que l’Angleterre témoignera
aux boers autant de confiance que ces
derniers lui en témoigneront. “ L’Angleterre dit-il, a beaucoup à pardonner,
mais elle oubliera „.
_______________________________.]• c
MINFRVA rivista delle riviste
Rassegna Settiinanalè
ROMA — Corso Umberto I, 219 — ROMA
Sommario del N. 40.
I.’odio di classe — Oxford e Cambridge e l’istruzione pubblica in Inghilterra — Una visita a Carlo Schurz —
Nelle miniere di carbone — Il latte
in polvere — Una lettera alle classi
operaie — T.e condizioni del lavoro
nella Nuova Zelanda — Attraverso le
riviste italiane — Da una settimana alValtra (Vice-Bip.) — Spigolature — Fra
libri vecchi e nuovi — Notizie bibliografiche — Varietà — Rassegna settimanale della Stampa: Lo sciupìo di gaz
naturale — L’ultimo dei «Re Bonanza»
— Il movimento per il suffragio femminile — Statistica ufficiale dei cavi
telegrafici sottomarini — Amnistia.
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