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Année XIV«
PUTS ir ABONNEMENT PAR AN |
. . . . . L. ^ j
Tous loB p^ye ile VUnlou flfi
poste . . . . ■» fi
Ariiérîqno fiu î^ufl . , ■* 9
On ir&bDLfiie:
An iHirean irAfimJnislrAtion;
Hhcz 5t5[. les l^antours;
Ohez M. Îîi'nnst llobert ^
ut à la Librairie Obiantoio et
-Miiscarolli f'Pignorol),
r/alionnement part du î* .îauvîor
et flo paie d’avanye.
N. 51.
21 Décembre 1888
Numéros séparés demandés avant
lo tirage 10 centimes chacun.
Ànn^HOM: 20 contimes par ligue
pour une seuîe fois. — centimes de 2 à 6 fois ot 10 cen
‘ timoa pour fi fois et au dessus.
S'adresser pour la Uédactlon et
ridminjstrallon à M, le Pasteur H. Boiio-.-.9rt/MÎ frsrmiïi’nOluson i^Pincroloj Italie.
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO OES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
t'rtii.v me. 8arez téimnii;. Aotbs I, S.
îSommair'e
Noël. - Dans quels sentiments célébrerai-je Noël ?. — Correspondance. — Un
nouveau livre. — Un moyen de développer
la générosité chrétienne. — Nouvelles religieuses. - Chronique vaudoise. — Revue
politique. Annonces.
NOEL
....Jé.sus est né dans la crèche de
Bethléheiii pour sauver le monde.
Que faut-il entendre par là? Avant
toute chose, Christ devait arracher
ce monde à la condamnation et,
pour cela, faire l’expiation des
péché.s, par lesquels la condamnation était venue sur les hommes.
On ne soustrait aux conséquences
de sa ruine un débiteur insolvable
qu’eu payant sa dette. Ce rôle de
garant, de répondant pour l’humanité coupable, est celui,qu’avant
tout autre, les Ecritures attribuent
au Sauveur: aussi bien les institutions et les prescriptions de la
loi mosaïque, que la parole inspirée des prophètes et des apôtres.
i'iuittani Ifi •»èriU Ktise Ifi ch«,rité. Krh. it, 15. I
Expier le péché est, par excellence,
l'œuvre de Christ, celle par laquelle,
seulement toutes les autres ont
été renduespüs.sib!es; c'est l’œuvre
qu'il commence à la crèche, avant
de la consommer sur la croix . Mais,
cette expiation comment s'accomplira t-elle? Par sa mort, sans doute,
mais par sa mort comme couronnement d'une vie d’humiliation et
de souffrance qui commence à sa
nais.sance même.
Lfi signe auquel, dès son apparition, nous sommes invités à le
reconnaître comme Sauveur, c’est
yiiumilité par laquelle il expie le
péché dans sa double essence : l’égoïsme d’un côté' et l’orgueil de
l'autre.
En effet, mes frères, à la base
de tous les péchés dont vous et
moi nous nous sommes rendus et
nous nous rendons tous les jours
coupables, que trouv'erons-nous,
en cherchant bien sinon l’orgueil
et l’égoïsmeîOr l’expiation de l’orgueil comment s’accomplira-t-elle
sinon par l’humiliation, et celle de
2
402
I
l'égoïsaie siooa par le renoncement? C'est bien cette double expiation qui nous est • présentée à
la crèche. Quelle humiliation s'y
manifeste 1 quel renoncement à nul
autre comparable! Si celui par qui
et pour' qui sont toutes choses,
comme s’exprime un apôtre, voulant revêtir notre nature, eût fait
son apparition au milieu des hommes dans tout le rayonnement de
sa gloire, sur un trône qui réunît
toutes les magnificences de tous
les trônes du monde, l’humiliatioa
pour lui aurait déjà été si grande,
que nous n'eussions rien dit de
trop en l'appelant un anéantissement. Dieu, devenir hommeI Le
créateur se mettre au rang de la
créature; l'infini se renfermer dans
les limites du fini I Celui dont il
est dit qu’il soutient toutes choses
par sa parole puissante , se réduire
au rang de serviteur fait à la ressemblance des hommes... ne seraitce pas déjà le comble de l’humiliation? Mais, venir sur la terre
faible , chétif comme un enfant
nouveau-né, naître dan.s une étable,
avoir pour berceau une crèche, et,
pour couvrir sa nudité,des haillons
de pauvre.s! Cela dépasse tout ce
qu’il est possible de concevoir.
Pouvez-vous imaginer une plus
grande humiliation que celle de
Jésus dans la crèche de Bethlehem?
Et à côté de cette expiation de
l’orgueil , quelle expiation non
moins complète de l’égoïsme! Quel
renoncement 1 Quel dépouillement!
Quel oubli de soi-même, que celui
dont la crèche nous donne l’exemple I De tout ce que Jésus avait
possédé, de tout ce qui faisait sa
gloire et le rendait 1’ objet de
l’adoration constante de milliers
d’anges, que lui reste-t-il ? Que
lui reste-t-il de sa puissance sans
bornes, de sa majesté intime, de
ses richesses incomparables, de
ses ineffables delices à la droite
de son Père? Rien, absolument
rien! Il veut être ce petit enfant
couché dans une crèche, enveloppé
de langes !
Vous en scandaliserez-vous, main
tenant que vous savez combien ce
dépouillement était indispensable
à votre salut, que vous connaissez
tout ce que cet abaissement ren^
ferme de valeur expiatoire et salutaire pour vos âmes ? Est-ce que
de cette humiliation ne jaillit pas
pour vous la preuve d’un amour
sans égal?
/' Extrait du livre intituti: Sermons par
J. P. MEtLLE, pasteurj.
Dans quels sentimeiils célébrerai'je
Je sais ce que Noël me rappelle:
l’abaissement du Fils de Dieu qui a
voulu «participer à la chair et au
sang» pour sauver les pécheurs. Je
vois dans les Evangiles quels sont les
sentiments que sa naissance à Belhléhem, a éveillés dans les cœurs. Si
Hérode est troublé, les âmes pieuses sont
remuées jusqu’au fond, par des sentiments bien différents. — Noël m’a
souvent trouvé avec un cœur froid
comme la glace qui couvre la campagne: ô mon Dieu! que Ion Esprit
remue ce cœur et le réchauffe de ses
rayons !
L’ange annonce aux bergers un sujet
de grande joie; les mages eurent une
«fort grande joie» lorsqu’ils se sentirent près du berceau du Désiré des
Nations. Oh! que mon âme, «se ré-
3
403
jouisse aussi, en croyanl, d’une joie
ineffable el glorieuse».
Marie a dit: Mon ânle magnifie, le
Seigneur; Zacharie s’esl écné: Béni
soü le Seigneur! Les anges ont chanlé:
Gloire à Dieu!. Les bergers sont rentrés chez eux «glorifiant et louant
Dieu». Siméon a «béni Dieu», elAnne
«louait aussi le Seigneur*. Je voudrais que mon âme, remplie de reconnaissance el d’adoration, se joignît
à ce concert de louanges. Mon Dieu,
rends-moi reconnaissant ! Que mon
âme célébré la fidélité, ta sagesse et
ta miséricorde.
Siméon a pris l’enfant Jésus dans
ses bras; il l’a contemplé avec amour ;
les mages Font adoré en se prosternant
et lui ont présenté des dfons. Divin
Sauveur! c’est dans des sentiments
tout pareils de foi, d’adôration et d’amour pour toi, que je désire célébrer
Noël. Fais toi même en moi, ce qui
t’est agréable !
Correafoubancc
Turin in dtiOenibro J888.
Cher ami el frère,
Si j’étais poète, je voudrais, à côté
des plaintes du ÈoUettino, ajouter
une complainte; nous aurions ainsi
avec le désaccord un peu plu.s d’barmoriié, qui dit-on, ne nuit jamais ni
à la prose ni à la poésie.
Quoiqu’il en soit, puisque je ne possède pas ce talent, tout en maintenant
mon point de vue, tout en me réseï-vant le privilège de correspondre avec
le Témoin, je tiens à déclarer que je
sui.s parfaitement d’accord avec vous,
en signant de grand cœur la sentence
prononcée contre les taciturnes. Quand
nous verrons la vie déborder de tous
côtés, on saura frapper à la porte du
Bolletlino, et à ce Ile du rémoMi, tout en
sachant discerner ce qui est dû à l’un
ou à l’autre ; el en nous déclarant sa
tisfaits, nous n’auroHs plus de plâintés
à formuler. En vous souhaitant une
bonne fin d’année et un bon comfnencemenl, ainsi qu’un grand notnbre
de correspondants généreux el de fidèles lecteurs, croyez-moi
Votre en J. G.
C. A. TnoN.
Un nouveau livi*e
C’est avec les sentiments du plus vif
intérêt, et parfois d’une vraie admiration, que nous avons lu, tout d’un
Irait el sans nous la,sser, les 360 pages
d’un livre qui va paraître incessamment sous le litre;, £/n Pionnier de
l’Evangile: Napoléon Roussel, par E.
Delapierre.
Nous nous sommes trouvé parmi
les heureux qui ont eu le privilège
de s’en procurer les primeurs: aussi
nous sentons-nous pressé de dire
tout le bien que nous avons repu de
cette lecture si simple et si attrayante
à la fois. Car ce livre n’a aucune prétention liltêraire: c’est au contraire
sa simplicité qui en constitue le plus
grand charme. — 11 n’y a rien de monumental, si vous voulez, dans cet ouvrage, mais il n’y a rien d’artificiel
non plus: c’est une vie racontée comme elle a été vécue, }e cœur surtout
y parle très haut, apportant celle note
de fraîcheur et d’intimité qui vaut
mieux que les commentaires el les considérations par lesquelles on cherche
à relever la personnalité de son héros.
Ces qualités sont d’autant plus appréciées quand il s’agit, comme c’est
le cas ici, d’une œuvre de piété filiale:
«J’ai d’abord recueilli, écrit Fauteur
dans sa préface, quelques-uns de mès
souvenirs d’enfance, de jaunessôj uniquement pour les communiquer à un
frère, à des sœurs plus jeunes que
moi; peu à peu mon travail s’est étendu... el il m’a semblé que ce qui ïnléressail te cercle de la famille pourrait ne pas êlie sans inlérêt pour
d’autres». — Mais c’est aussi et surtout une œuvre de justice. On méoon-
4
404
nait trop aisément le travail de préparation aecompli par les pionniers
de l’Evangile, lorsqu’il ne s'agit plus
que de récolter les fruits de leur œuvre. Que de difficultés surmontées,
que de sacrifices accomplis pour revendiquer celle liberté qui nous est
maintenant acquise, mais aussi quelle
école de prudence et de dévouement
pour ceux à qui le bon dépôt a élé
transmis !
Qu’il fait bonde suivre,dans ses luttes de chaque jour, Napoléon Roussel,
tour à tour journaliste, rédacteur en
chefde la feuillesémi-poli tique t l’JS^spémnce » et membre fondateur de la Société des intérêts protestants; évan
sélisle à
Alger
aussi bien que parmi
les chiffonniers de Paris; pasteur dans
des communes rurales que sa prédication a converties en masse au protestantisme; fondateur d’une école d’évangélisation qu’il se voit obligé de
maintenir en envoyant son argenterie
à la monnaie! Qüel intérêt palpitant
dans ces moments de crise, où pour
défendre la liberté de conscience, il
passe du tribunal de première instance
a la Cour d’Appel, à propos de se.s
prédications à Senneville et au Marisle,
et voit le dépositaire de ses traités de
controverse et d’apologétique, queplus eurs de nos lecteurs connaissent sans
doute dajjis leur traduction italienne,
condamné à trois mois de prison, et
500 francs d’amende.
Je passe sur le publiciste à l’esprit
pétillant, quelquefois même moi'dant,
comme dans son opuscule: a Comment
ü ne faut pas prêchera, d’autrefois rempli d’onction et de vie, comme dans
son Culte domestique et dans ses Elans
de Vâme, Qu’il me suffise de dire que
avec ces quatre-vinglneufécrils de genre
très divers, il a contribué, comme peu
d’hommes l'ont fait, à la diffusion de
la vérité chrétienne sous une forme
populaire et intéressante. J’ai hâte d’en
arriver au chrétien. Il ne le fut pas
sans luttes, et il y eut plus d’une éclipse
dans cette carrière. Imbu, dès l’abord,
des principes fort latitudinaires de l’Ecole de Genève, il trouva dans Adolphe
Monod un ami, dont rinfluence bénie
sefilsentird’une manière remarquable;
soit dans le champ de la doctrine, soit
dans celui de la vie intérieure. Napoléon Roussel, tout en revendiquant sa
complète indépendance d’une orthodoxie trop officielle ou trop intolérante,
prêcha dès lors avec pureté le salut
par grâce, et sur son lit de mort il
pouvait encore s’écrier: «J’ai plus qu’une espérance, j’ai ¡l’assurance de la vie
éternelle». C’eslcetieactivilé, marquée
au coindetantde désintéressement et
de dévouement, que sa fille, M.™“Delapierre de Menton, nous retrace dans ces
quelques pages. Elle a rendu un vrai
service à l’Eglise et à la cause de l’évangélisation, dont les difficultés sont les
mêmes dans tous les pays. Nous tenons à
l’en remercier très cordialement, pour
ce qui nous concerne, en lui souhaitant
que son livre puisse, comme tel des
traités de son père, atteindre sa seidême édition. Le volume se vend chez
Georges Bridel éditeur à Lausanne et
à la LirairieFishbacher à Paris, au prix
de 5 francs.
W. M.
Un m.oyen de développer
la générosité chrétienne
Le journal le Chrétien belge, nous
donné le récit suivant:
Pour développer chez les enfants la
générosité chrétienne, les parents aux
Etats-Unis d’Amérique, les habituent
en général à mettre leurs petites pièces
au tronc des pauvres ou des Missions.
Il y a un pas de plus à faire dans
celte voie, c’est d’amener les enfants
soit à travailler, soit à «trafiquer»,
comme les serviteurs de la parabole
pour gagner ce qu’ils donnerontàDieu.
Voici comment un pasteur américain
s’y prit pour atteindre ce but.
Au commencement de l’année 1887
il se procura un rouleau de 200 sous
tout neufs et tout brillants, et le dimanche suivant, après l’explication de
la parabole des talents, il remit à
chaque enfant un de ces sous en lui
disant de le faire valoir de son mieux
au' bénéfice de l’œuvre des Missions.
Chacun, aux approches de Noël, ver-
5
„405
serait ce qu’il aurait gagtié et donnerait en même temps l’bisloiredeson
sou; puis, l'apport en serait fait au
public.
A Noël 1887 le pasteur fait annoncer
qu’avec ces 200 sous, ses élèves avaient
gagné 300 francs! La lecture du rapport racontant les efforts qu’ils avaient
faits, chacun de son côté, et qui avaient
abouti à ce magnifique résultat, fut
d’un vif intérêt. Cinq ou six enfants
seulement durent avouer qu’ils avaient
échoué dans leurs tentatives et rendirent le sou comme ils l’avaient reçu.
Quelques-uns, grâce à leur intelligence
et à leur persévérance avaient fait
merveille.
Une petite fille ayant acheté pour
un sou de laine avait tricoté des jarretières qu’elle avait vendues 10 sous;
elle avait acheté, avec ces dix sous, du
canevas et du ruban et brodé deux
signets qui lui avaient rendu 50 sous.
Elle avait alors acheté des pions
de diverses couleurs et façonné trois
autres objets qui s’étaient vendus 50
sous chacun; elle avait ainsi gagné
fr. 7,50.
Une autre avait acheté du papier de
couleur, l’avait transformé en fleurs artificielles qui s’étaient vendues 5 sous ;
continuant la même industrie, ell e avait
gagné 25 sous qui lui avaient permis
d’acheter un morceau de soie et de la
soie à brodei'; elle en avait fait un petit
lapis de tablequi s’était vendu 50 sous.
Une autre avait d’abord changé son
sou neuf contre deux vieux sous et à
force de trafiquer avait gagné 50 francs !
— Un petit garçon avait acheté de la
semence de radis, et sa récolte avait
rapporté 25 sous. Une petite fille avait
acheté un lambeau de vieux linge et
s’étanlofferle pour essuyer la vaisselle,
avait obtenu 10 sous pour son salaire.
Deux petits hommes s’étaient associé
leur père qui avait versé’un sou pour
sa quote-part et ce capital de 3 sous,
habilement manié, était remonté à six
francs ; la part de leur associé déduite,
ils avaient donc eu chacun deux francs
à verser. Une jeune fille, débutant avec
un citron avait fait un commerce de
limonade, une autre avait entrepris le
négoce de vieux-timbres-poste, — Un
garçon, avec de la cire à cacheter, des
os de poulet et des chiffons de laine
avait confectionné des essuie-plumes
qui s’étaient vendus à très-bon prix.
Le produit du travail de cette ruche
de petits industriels et de petits commerçants fut solennellement placé sur
un vaisseau-miniature disposé sur l’e.strade; un cordon invisible fit mouvoir le navire qui disparut derrièi e une
toile portant aux rnissionaires dans de
lointaines parages, le don des heureux écoliers qui comprirent alors la
vérité de la parole de .lésus; 11 y a
plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».
On peut se demander, jl est vrai,
s’il est .sage d’inculquer sitôt aux enfants, même à propos de religion et
de charité, cet esprit mercantile, cette
préoccupation de faire de l’argent, qui
ne domine que ti'op les cœurs dans
iâ temps où nous vivons.
Le Chrétien Belge estime que celle
objection n’est pas sans réplique. —
Les enfants étant destinés à s’engager une fois dans le combat pour
l’existence, ne faut-il pas les initier de
bonne heure aux réalilé.s de la vie et
les habituer en leur qualité de chrétiens, à consacrer leur activité et
leurs ressources au service de Dieu?
Pour préserver les enfants d’un Christianisme égoïste et pare.sseux, il faut
les mettre à l’œuvre afin qu’ils s’emploient et s’ingénient à « faire valoir
leurs talents >' pour le profil et l’honneur du maître qui les a enrôlés. Telle
est du moins l’opinion du ChrélienBelge.
Nous l’approuvons sansarriére-pensee,
si’loulefois les parents des enfants, ainsi
que leurs aides dans l’éducation, veillent avec amour, à ce que ces jeunes
coeurs apprennent à aimer le Seigneur
Jésus, qui s’est livré pour eux à la rnort
de la croix, et à vivre pour lui plaire.
J. R.
Aout)eUc0 Eeltgteusfô
La Société Evangélique de Genève
EN France. ~ Celle Société donne sur
son œuvre quelques renseignements
6
406
qui intéressent surtout la France. Elle
entretient ou subventionne en France
cinq püateurs, six évangélistes et un
instituteur; de plus pendant le dernier
exercice, 57 colporteurs dont 43 avec
traitement et 12 avec remises sur le
produit de leurs ventes, ont travaillé
sous sa direction dans 38 départements. Son école de théologie a vu
l’an dernier 14 candidats achever leurs
études et compte 26 étudiants en théologie et 21 élèves dans l’école préparatoire.
La liberté de conscience en AuTBiCHEj n’existe pas encore. — En
voici une preuve empruntée par le Progrès Beligièux à une feuille religieuse
autrichienne qui dok être Bien informée: Un père de famille se refusait
à laisser sa fille se confesser et communier pareequ’il la trouvait trop
jeune; elle n’a que dix ans. Le père
invoquait le code qui consacre le droit
des parents sur l’éducation de leurs,
enfants et la conslHulion de l’empire
qui garantit à chacun l’entière liberté,
de conscience, et stipule qnè nUL né
peut être contraint à prendre part
aux cérémonies d’un culte. Or, tout
le monde lui a donné tort. Le conseil
scolaire du district, puis celui de la
province, en dernier appel le ministre
de l’instruction publiane, ont décidé
que l’enfant, étant élève d’une école,
devait se soumettre aux prescriptions
du maître de religion et que d’ailleurs
le droit de décider à quel âge il faut
communier appartient à l’Eglise et non
à l;v-famille!
Il y a quelques années, lisons-nous
dans le Protestant, le gouvernement
russe envoyait aux Elats-Unis monsieur Nicolas Bjerring cl le plaçait à
la fête de l’Eglise grecque de NewYork. Mais en Amérique les idées et
les convictions de Mr. Bjerring se modifièrent bientôt; il embrassa le prolestanliiriTe et créa à New-York une
Eglise presbytérienne, de langue allemande, qui esl ajourd’hut en pleine
prospérité.
Lé Reflet des .Attribut.? de Diec
SUR LE Pape: Sous ce titre les Annales
Catholiques publient, un article où se
trouvent des propositions comme les
suivantes:
«Gomme vicaire de .lésus-Christ, le
pape e.si vraiment sur la terre le signe
de Dieu. La teri'e pour l’hoilorer a
mis sur son front le bandeau de.S rois;
mais Dieu pour l’hotiorer davantage
a mis sur lui le reflet de ses propres
attributs! Dieu esl vérité et le souverain
pontife esl i'organe de celte vérilé,
puisqu’il est la bouche infaillible qui
définit cl prononce dans le monde les
dogmes et les principes de l’ordre éternel; il parle et daiLs la question où
il a parlé la lumière se range d’un
côté et les ténèbres de l’autre ». Aimsi
de suite pour tous les attributs divins:
bonté, sainteté, justice, unité et immensité, activité. Puis revenant à l’immorlalité de Dieu qui .s’appelle: «.le
suis celui qui siiisî, l’auteur fait tenir
par Dieu ce langage du pape:
«Moi qui suis «Celui qiit suisv, mbi
qui ne change pas.... Moi je te dis
àtoi:'qtie iu es, non pas que tu seras,
non pas que lu deviendra.s; pour toi,
oh! pour loi il n’y aura jamais de
devenir, mais que tu es Pierre; loi
tu es la pierre qui est, le roc qui
est sur la terre coinhie moi je suis
celui qui suis dans le ciel. Moi et
loi, immuables tous deux; tu es, tu
es Pierre!» «Et voilà la magnifique
alliance entre l’être de Dieu et l’être du Pape; voilà le prodigieux retentissement de l’être indestructible
de Dieu dans l’être inexterminable de
de la papanté, et voilà ce qui fait la
force du Saint-Siège et la Iranquillilé
de tous les papes!»
On ne réfute pas des folies et des
blasphèmes; mais il est bon de les
signaler à l’occasion.
Cltrontjque
Massel. —Les actes nécessaires pour
assurer à l’église un emplacenieni pour
la bâtisse d’une Ecole-Monument au
pied du château de Baisille, ont été
7
0
407...
finalemenl passés au Perrier. Les travaux pourront ainsi commencer au
printemps.
Turin. — Le volume de Sermons,
dont le Consistoire de Turin a décidé
l'impression en souvenir du regretté
piisteur J. P. Meillk, vient de paraître,
l^intention du Consistoire était d’en
limiter la dUfusion à la distribution
gratuite aux membres de la paroisse
de Turin et aux ami.s ; mais, pour répondre au désir de plusieurs, il s’est
décidé à mettre le reste de l’édition
en vente.
Le volume se vend, depuis le 1''janvier prochain, au prix de fr. 3,50 chez
C. Clausen, Loescher, et Jaques Goss
à Turin; chez Gilles à La Tour; chez
Hridel à Lausanne et chez P. Monnerat
à Paris.
La GazzetiaPiemoniese signale, corn
me déplorable et dégoûtant, l’acte
com tois par les organisa teurs du convoi
funèbre du Prince Eugène, (jui otil
refusé d'admettre dans le cortege une
députalion de Vaudois, par la raison
qirils ne professent pas la religion de
l’Etat.
— La Chambre a volé le
nouveau projet relatif à la Sûreté publique et discute maintenant, avec un
entrain tout sp eial, le,s modifications
apportées parleSénat au projet de ré
forme communale et provinciale.
Le rapport présenté par l’hori. De
Renzis,. touchant les demandes des Minislre.s delà Guerre et de la Marine, propose! l’adoption du projet minislériel.
Le Min. Saracco demande, à son tour,
un crédit de 8.5 millions dans le but
de compléter le réseau dsis chemins
de fer, dits stratégiques.
Un autre rapporteur, Thon. F. Martini, chargé de l’examen d’un projet,
dû à l’initiative de l’ex Min, Coppino
et remanié par son successeur Boselli,
et se proposant la réorganisation des
écoles secondaire.s, indique, entr’au
tres réformes, la fusion des gymnases
et des écoles techniques.
Le même Min. Boselli, dans une Circulaire adressée aux préfets, invite
ceux-ci à décharger de toute fonction
de surintendance dans les écoles communales les membres du clergé.
Les cercles politiques de Paris discutenl uneuréfeWiiîreCirculairedenoti'e
Min. des affaires étrangères, adressée
aux différentes Puissances,pour mettre
un terme aux nombreux Congrès catholiques organisés en vue du rètablissemenldu pouvoir temporel. La Circulaire ferait aussi allusion aux bruits
relatifs à l’éventuel départ du Pape
Le 13 courant ime Commission composée de plusieurs respectables représentants des Romagnes a présenté à
S. M, le roi Humbert une médaille
frappée expressément en souvenir de
la visite faite dernièrement par le roi
dans celle partie de ses Etats.
Le cardinal La vigerie est passé grand maître Conférencier; il est en train
de parcourir les principales villes de
l’Italie pour intéresser l'opinion publique à son entreprise contre la traite
des nègres. La cause est noble, le zèle
du prélat digne d’admiration, Monseigneur sait émouvoir son andiloire
et ouvrir les bourses, mais un peu
moins de pompe ne siérait pas mal
au chef de la nouvelle croisade, qui,
du reste, a attendu un peu lard pour
entreprendre ce que tant d’autres oni*
déjà réalisé en partie sans tant d’apparâls.
Le grand et lugubre événement de
ces derniers joui’s a été la mort du
prince Eugène de Savoia-Carignano.
Lieutenant général, ou régent, du royaume en 48 et 59, lorsque CbarlesAlberl et ViclorEmrnamie! combattaient
l’étranger sur les champ.s de bataille,
vice-roi de Toscane en 1860 et de Naples
en 1861, amirali de la flotte, major
général dan.<! le régiment Novara--Cavalleria, honoré du collier de ta SS. Ânnunziaia et desSs. Maurice et Lazare,
créateur, on peut dire, et IN-ésidenl
du Consorzio Nazionale, un des promoteurs de. l’Ema.îfisipation des Juifs
et des Vaudois, très apprécié par Chair-
8
.408.
les Albert, dont il était cousin en troisième degré et par V. E. et Hiimberl,
sa perte a produit partout une douloureuse impression.
De nombreuï témoignages de sympathie ont été adressés, soilà la veuve,
la comtesse Felicita de Soissons, soit
au roi, «oit à la Municipalité de Turin.
Le roi, malgré la décision du Ministère, qui voulait adosser à l’Etat les
frais des funérailles, a voulu s’en charger lui-même. Le prince, né a Paris
en 1816, est expiré à Turin le 15 courant, et ses dépouilles mortelles ont
été religieusement déposées dans les
caveauxdes tombes royalesdeSuperga,
mardi 18. —Le roi, ne pouvant intervenir personnellement, s’est fait représenter par le duc d’AosIe, et la|familie royale ne Portugal par son ambassadeur à Rome. Le président du Mini-stère, les Prés, de la Chambre et du
Sénat et de nombi-euses députations
ont pris part au cortège funèbre.
La Cour du î roi Humbert, les
Chambres etc. ont pris le deuil, comme
de règle, et ces dernières ont suspendu
pour trois jours leurs séances.
S. M. dans une dépêche adressée au
syndic de Turin, rend ce beau témoignage à l’illustre défunt, qu’il «a
aimé d’une pure et noble aifeclion la
patrie, à laquelle il a consacré la meilleure partie de ses forces». «Soncœur,
/insi's’est exprimé le président Biancheri, dans son éloge prononcé à la
Chambre, a battu constamment à l’unisson avec le cœur de l’Italie ».
Ce n’est que le 15 septembre dernier
que le rot Humbert avait convalidé le
mariage du prince,contracté pourtant
dès l’année 1863. Le prince laisse,
outre sa veuve, 6 enfants dont le cadet
'n’.a pas 4 ans.
Ft'nnce. — La France, malgré les
efforts sincères du Ministre Goblet, a
refpsé de passer à la discussion des
articles du traité de commerce avec
la Grèce, l’ius de traités de commerce,
telle semble être la devise des dépulés
français|
La compagnie de Panama, présidée
par le vénérable Lesseps, avait dû
suspendre ses paiements et manaçail
de couler à fond.
La Chatnbre a été appelée à s'occuper de la question. Le péril semble
maintenant conjuré.
— Le V. Président de la
Confédération Suisse, Hatnmer, a été
élu à l’unanimité, oufpresque, comme
successeur du regretté President Hertenstein.
Afrivtae. — Tous les journaux discutent une lettre adressée par le chef
Soudanisle Osman-Digma au général
Greenfell , commandant de la garnison de Suakim.
11 résulterait de la lettre et des documents qui l’accompagnent,queEminPascià et un autre Européen que l’on
suppose être le fameux voyageur Stanley, auraientété en suite d’une trahison
de leurs troupes arrêtés par le Madhi.
Espérons que lanouvellenesoilqu’une
habile manœuvre politique du chef
africain.
-V IIIXonces
LES PABOLES ET TEXTES POUR
1889 publiés par l’Eglise de« Frères
moraves (ISQ'”" année), sont en vente :
A Turin: Chez monsieur le pasteur
William Melile.
A Torre-Pelmce; Chez mademoiselle Marie Melile.
A Angrogne chez le soussigné
Dav. Peyrot.
L’AMICO DEL CONTADINO, almanacco agrario pei 1889; 17™" anno.
Tratta importanti temi d’agricoltura,
viticoltura, enologia ecc. In ispecie insegna i melodi pratici per impedire
lo sviluppoidellapcrowcspor« tanto sulle
foglie che sull’uva.
Si vende L. 1,25 in Casale presso
l’Ufficio del giornale II Coltivaton che
0 da come premio ai suoi associati.
Ernest Robert , (¡érmii.
Pignerol, Imp. Chiantore-Mascarelli.