1
Com pie-courant avec la Poete
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie L- §
Etranger
6
On s'abonne ; '
Au bureau d'Adminisli'alion;
Cbes MM. lee Pasteurs ;
Ches M. Ernest Robert (Pignerol)
et à' Fitaprirasiseï Alpina à
Torre Pellice.
L'abonnoraent part du .d.' Jaiiwier
et ae paye d’avance.
Année XX. N. 46
Nnméros BdEPrés demandés avant
le tirage,*10 centimes chaeuir.
Annoncet: 30 centimes par ligne
pour une senle fois — 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour6 fois et au dessus
S’adresser pour la Bédaotlbn à M.
le Prof. H. Meille, Toire Peflioe, et pour l'Administration
à M. Jean Jalla, prof., Torre
Pellice.
Tout changement d’adresse eet
payé 0,10 centimes.
TÉMOIN
ÉCHO HES VALLÉES VAtDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vou..mese.'estémeins.Act.I,8. Suivant la vérité avec la charité. Epb. IV, 15. Que ton rSenevienn^aUb.^lO
Si O in m a l r e :
Parabole. — Collaboration. — Correspendance. — Le Symbole des Apôtres dans
la uouvelte làturgle. — M’as-tu trouvé
mon; ennemi? — Chronique Vaudoise.
__ Notes Religieuses. — Missions. —
La -vie die JésuS’ pour l’édifloation des
fidèles. — Le cœur de l’homme. —
A-traverso il Natale. — Revue Politique.
— Souscriptions.
■■ ■ J -..■
PARABOLE
Heureux les pauvres en
esprit car le royaume dos
cicux est à eux.
Je suppose que noti.s soyons dans
la capitale d’un riche et [luissant
royaume. Nous nous promenons dans
les rues et arrivons sur la place
principale, devant le palais du roi.
C’est le soir, le superbe édifice est
brillamment éclairé; de ses centaines
de fenêtres, par lesquelles on entrevoit quelque chose des richesses
étalées à l’intérieur, Réchappent des
parfums exquis et les accords d’une
musique enchanteresse. Sur la place
et dans les rues environnantes une
foule énorme se presse avidement
en regardant vers la porte encore
fermée du palais. Nous nous approchons, nous demandons ce qui se
passe; on nous informe que le roi
fête les noces de son fils, qu’il ya
y avoir un grand festin au palais,
que dans quelques instants les portes
vonts’ouvrir pour laisser entrer ceux
qui doivent y prendre part,
Mais> demandons-nous à notre interlocuteur, qui y est invité? qui
doit y prendre part? «Je ne sais
paSj nous répond-il ; ce sont, satis_
cloutep-'îis''no^
les grands personnages, lés ^riches
de l’endroit. Il n’y a pas eu d’invitation personnelle ; le fils du roi
s’est réservé de faire connaître au
dernier moment qui il voulait admettre ».
Nous regardons tout autour de
nous et circulons à tra\ers la foule,
écoutant les propos divers de ceux
qui nous entourent. Nous voyons
arriver toutes les notabilités, les
fonctionnaires avec leurs familles,
les officiers d’état-major, les grands
commerçants etc. Chacun a endossé
son plus bel habit; ceux qui avaient
quelque décoration en ont garni leur
poitrine. Voici le général en chef
de l’armée, suivi de son état-major
en brillants uniformes; la foule s’écarte devant leurs chevaux et ils
vont se placer au premier rang
devant la porte. Ils sont sûrs d’avoir
leur place marquée au banquet et
personne d’autre n’ en doute non
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2
- 362
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plus. Voici les ministres qui arrivent
à leur tour avec leur famille, en
costume de soirée, ils ne doutent
pas que, lorsque les portes s’ouvrivont, ils ne soient reçus avec tous
les lionneurs dûs à leur rang. Puis
voici les grands seigneurs du royaume, ducs, princes, comtes, regardant
avec dédain ou indilîérence celte
populace de curieux qui contemple leur luxe et échange des critiques ou des plaisanteries sur leur
compte. Nous nous faisons indiquer
■leurs noms et leurs titres et nous
nous attendons d’un moment à l'autre à les voir tous entrer dans le
palais sans aucune difficulté.
Enfin les portes s’ouvrent; un
grand mouvement se produit; tous
ceux qui pensent avoir quelque droit
à entrer se précipitent pour passer
les premiers. Mais ils trouvent sur
le seuil des serviteurs qui les arrêtent et leur bari’ent le passage.
Le général s’indigne,s’emporte: «Ne
savez-vous donc pas qui je suis?
,1e suis le général en etief des armées de Sa Majesté et vous osez
m’arrêter ! » « Nous savons bien qui
vous êtes, répond le serviteur, mais
vous II’êtes pas de ceux que le
prince a désignés ». Alors les autres
personnages s’avancent à leur tour,
énurnérent leurs qualités, déclinent
leurs titres: « Je suis tel duc » —
« Je suis ministre de la justice» —
«j’ai telle décoration» — «je suis
râuleur de tel livre célèbre » — « je
suis le plus riche propriétaire du
pays » — « Je suis directeur de la
plus grande com|)agnie industrielle».
Mais chacune de ces déclarations
qui se pressent et se croisent avec
l’accent indigné et presque menaçant
de l’orgueil blessé, provoque de la
part des serviteurs la même réponse.
Stupéfaction générale — murmures
de colère et de dérision parmi les
milliers de spectateurs. Enfin le
prince lui-même apparaît au balcon,
le tumulte s’apaise comme par enchantement, chacun est suspendu à
ses lèvres ; il s’écrie d’une voix qui
se fait entendre jusqu’aux derniers
l'arigs de la foule : « Vous qui croyez
avoir des droits à ma faveur, vous
qui prétendez pénétrer dans mon
palais malgré me.s lidéles serviteurs,
et vous indignez contre eux de ce
qu’ils exécutent ponctuellement les
ordres qu’ils ont reçus —■ non, ce
n’est pas vous que je veux recevoir
aujourd’hui. Le festin que j’ai fait
préparer est pour ceux qui n’ont
aucun titre quelconque à faire valoir, dont la poitrine n’est ornée
d’aucune décoration, dont les noms
oh.scurs n'ont jamais paru dans les
journaux, et qui s’attendaient le
moins à entrer jamais dans cette
enceinte. Ce sont les plus pauvres,
les plus misérables dont je désire
m’entourer en ce jour, qu’ils-viennent contempler ma gloire, partager
mon bonheur, qu’ils viennent oublier un instant leurs souffrances et
leurs larmes ».
A l’ouïe de ces paroles ne seriezvous pas tentés de vous écrier :
« Heureux les pauvres de cette ville,
car à Æux appartient d’entrer dans
ce merveilleux palais. «Heureuse pauvreté qui fait en ce jour leur richesse et leur droit à la faveur
royale ! »
C’est là une fiction et, d'ordinaire,
c’est tout le contraire qui se passe.
Cependant cela s’est passé au moins
une fois dans l’histoire du monde.
Cela s’est passé au moment où Jésus,
le Sauveur promis, a pour la pre,-i
miére fois, exposé dans son Discours
sur la montagne (Matthieu, ch. V à
Vil) le programme du nouveau régne de Dieu qu’il venait inaugurer
sur la terre. Les sacrificateurs, les
pharisiens, les scribes, les docteurs
de la loi, les Juifs orgueilleux de
leur qualité d’enfants d’Abraham
comptaient bien que ai le règiie de
Dieu venait à s’établir ils seraient
les premiers à y entrer. Devant leurs
prétentions le Sauveur se lève et
leur barre le passage par cette solennelle déclaration «Heureux les
pauvres en espi'it, car le royaume
3
363
des cieux est à eux » Heureux es*tu
toi qui te sais pauvre, aveugle, misérable, et trop pauvre en esprit, en
vie spirituelle, en foi, en force, en
charité pour oser penser que tu
aies des titres à la faveur de Dieu.
C’est à ceux qui n'ont rien que
Jésus est venu apporter tout. Ne
crains pas, crois seulement.
H. A.
COLLABORATION
« Il n’est pas bon que l’homme soit
seul, dit le Seigneur; faisons-lui un
aide qui lui ressemble». 11 n’est pas
bon, disons-nous par analogie, que
l’homme travaille seul; par contre,
qu’il se cherche des collaborateurs_
et sa propre activité en sera décuplée.
Le fils de Dieu, devenu homme,
ne dédaigna pas de s’entourer de
disciples qui étaient ses amis, ses
témoins, ses aides, qui furent plus
tard ses apôtres. Quand il devait
les envoyer au dehors, il les envoyait
deux à deux.
Ce furent Pierre ei Jean qui guérirent l’impotent de la belle porte
du temple. L'église de Jérusalem
tout entière est tme dans la prière,
une dans l’activité. Ce n’est pas Paul
tout seul qui évangélise le monde,
c’est Paul et Barnabas, c’est Paul et
Silas, c’est Paul, Aquilas et Priscille,
c’est Paul et Timothée, c’est Paul et
les églises qui le soutiennent de
leurs dons et de leurs intercessions.
Au temps de la Réformalion, nous
ne voyons pas seulement un Luther
pour l’Allemagne, un Calvin pour la
France, un Zwingle pour la Suisse;
nous voyons des groupes de réformateurs environnant les chefs et
représentant divers dons, diverses
tendances de l’espHt et du cœur.
Oh! si seulement la collaboration
entre les hommes de la Réformation
avait été plus cordiale, plus étendue,
une victoire bien autrement glorieuse
eût été son partage!
Ce qui explique la force de l’Eglise Romaine en tout temps et surtout actuellement, n’est-ce pas, entre
autres choses, l’esprit de collaboration qui y règne? Quelle organisation merveilleuse des forces ne rencontrons-nou.s pas dans la partie de
cette église qu’on peut appeler active! Quelle clairvoyance d’un côté,
pour discerner les dons; quelle bonne
volonté, de l’autre, pour accepter
toute sorte de travail, même le plus
ordinaire; quel empressement à supprimer son individualité orgueilleuse
pour contribuer au bien du corps
tout entier; quelle prévoyance pour
écarter tout ce qui pourrait dissoudre
les liens entre ouvriers et pour
mettre en œuvre tout ce qui pourrait les raffermir !
Cette même disposition à répartir
la tâche suivant les dons, à s’offrir,
non pour une place particulière, mais
pour le travail, à demeurer et â
agir unis dans une même pensée,
dans un même sentiment, nous la
retrouvons chez les Frères Moraves,
et n’est-ce pas pour cela qu’ils sont
la première de.s Eglises Missionnaires ?
Si le Méthodisme a ranimé le
protestantisme qui se mourait de
froid, c’est grâce, en grande partie
à la collaboration de ses laïques
avec son clergé. La force du Méthodisme, elle est sans doute dans
ses chaires ramenées au niveau des
plus simples auditeurs; mais elle
est surtout dans ses classes.
Si le Salutisme, malgré ses méthodes étranges, continue à gagner
du terrain c’est parceque, les uns ordonnant tambour battant, les autres
obéissant de même, tous travaillent
d’un même cœur à la même œuvre. Ils
s’ei) vont par deux,par trois, par groupes. Vous ne verrez guère, nulle
part, de salutiste seul. Les corps,
une fois formés, se réunissent souvent; au quartier générai on connaît
les points faibles et on y fait parvenir à temps le renfort nécessaire.
Assez d’exemples n’est-ce pas, pria
4
- 364
partout, même auprès de ceux dont
les méthodes nous semblent -sur
bien des points blâmables, pour nous
indiquer la route à suivre si nous
voulons que nos Vallées revivent.
D’abord, la prière à Dieu, puis l’union entre les Chrétiens vivants dans
chacune de nos paroisses et dans
l’église tout entière; et non pas une
union théorique et sentimentale, mais
une union pratique qui consiste à
chercher le travail à accomplir, à
se le répartir; qui consiste aussi à
se T'etrouver de temps à autre, à
constater les défaites essuyées, les
victoires remportées, à chercher
les nouveaux moyens à mettre en
œuvre, les nouvelles conquêtes à
tenter. Par ce moyen, non seulement
on étendra les pavillons de l’Eglise,
mais on en ralîermira les pieux ; car
de ceci nous sommes convaincu, que
les sectes, ici et ailleurs, se sont surtout recrutées parmi les chrétiens
isolés, perdus au milieu de gens indiflérents, sans rapports vivants avec
d’auti'es lidèles, parmi des Chrétiens
auxquels l’EgUae n’avait rien donné
à faire.
H. M.
CORRESPONDANCE
Ecosse, 29 Octobre 1S94.
Cher Monsieur,
En Ecos.se les mois d’automne
sont consacrés à des conférences de
genres divers au profit des œuvres
chrétiennes parmi les jeunes gens.
On se réunit en Mai pour les œuvres d’églises tandis que les mois de
Juillet et d’Août «ont plus ou moins
consacrés aux vacances dans le but
de renouveler les forces pour la
campagne d’hiver. Dès Septembre
les unions chrétiennes de jeunes gens
tiennent pendant deux jours des
conférences dans quelque centre populeux. Cette année elles se sont
réunies à Galashiels, au sud de
l’Ecosse du 14 au 13 avec le
concours d’un grand nombre de
délégués et d’une foule d’auditeurs.
11 y eut beaucoup d’enthousiame et
nous avons senti qu’ une évidente
impulsion a été donnée à l’œuvre.
La réunion commença par la réception des délégués suivis d'un
nombreux public qui se réunit dans
la grande salle de la ville. Le Rev.
D'’ John Smith d’Edimbourg prononça un émouvant discours sur
« les i'HÎluenees sociales du caractère chrétien ». Le jour suivant la
conférence s’entretint de ces deux
sujets: «Notre responsabilité» et
« La diffusion de l’Evangile » pour
ce qui concerne les associations: et
le soir eut lieu une autre réunion
au cours de laquelle on vit q,uel
intérêt suscitait la visite des délégués. Le jour suivant fut consacré
aux missions et l’on termina par
une réunion d’évangélisation.
La semaine suivante la Convention
des écoles du Dimanche d’Ecosse
eut ses séances à Alloa. Environ 200
délégués,et beaucoup d’enthousiasme
pour la noble cause des Ecoles du
Dimanche. Lord Ballour de Burleigb qui aime beaucoup les Vaudois
occupa le fauteuil pour la première
réunion : il souhaita la bienvenue
aux délégués et insista sur la grande
importance du sujet à traiter. Le
matin après, la réunion eut lieu
dans le grand local de 1’ Eglise
Presbytérienne Unie, salle bâtie expressément pour l’œuvre des Ecajes
du Dimanche, avec des divisions à
coulisse pour la séparation des groupes et donnée à la congréption par
M. Robert l'rocter. Les sujets à l’ordre du jour furent: L’œuvre des
écoles du Dimanche, ses appuis et
ses obstacles; des qualités et de la
conduite des moniteurs. Les séances
turent terminées le soir dans la
grande salle de la ville au milieu
de beaucoup d’enthousiasme. Les
délégués avaient fait une excursion
dans le voisinage l’après midi, et
quelques discours avaient été adressés à un millier d’enfants réunis.
5
- 365
Le dimanche suivant les pasteurs
de la ville s’occupèrent encore des
enfants dans leurs discours. Une
grande impulsion fut ainsi donnée
h la cause des Ecoles du Dimanche.
Il faut que nous ayons les enfants
pour Christ.
11 est en Ecosse un autre mouvement qui s’efforce de retenir- la
jeunesse et de ;la diriger vers l’Eglise pour Christ; c’est celui des
corporations qui a eu déjà de splendides succès quoiqu’ il n’existe que
depuis peu de temps. Les trois
grandes églises presbytériennes ont
chacune leurs cor poi ationscomposées
de jeunes hommes dans l’Eglise Etablie, de jeunes gens et de jeunes
filles dans les églises Libre et Presbytérienne Unie. Les conférences
anrtuelles de l’Eglise Presbytérienne
Unie ont commencé en octobre à
Paisley, et Sir Thomas Show, député
au Parlement, et Avocat Cénéral
d’Ecosse présida aux délibérations.
Les corporations de l’Eglise Libre
se réunirent à Kirkaldy et celles de
r Eglise Etablie à Edimbourg, Ces
dernières viennent de clore leurs
séances sous la présidence de M. A,
S. Bal four, membre du Parlement.
Les conférences sont terminées et
les églises sont au travail, et nous
espérons qu’avec ce bon élan l’œuvre sera abondamment bénie partout,
R. M.
Le Symbole des Apôtres
dans la nouvelle Liturgie
La pubblication de la nouvelle
Liturgie Vaudoise a remis en évidence une ancienne et singulière
erreur de traduction, qui mériterait
d’être signalée ne fût-ce qu’à litre
de curiosité philologique.
Nous lisons dans le symbole des
Apôtres les mots suivants: Fu crocifisso, morto e sepolto
Si l’ineonrection gro.ssière de cette
phrase ne frappe pas tous ceüx (jui
la lisent ou l’entendent, c’est uniquement parce qu’on y est habitué.
Mais le verbe auxiliaire fu ne saurait être sous entendu devant le participe passé morto; ce participe ne
joue donc ici qu’un rôle d’adjectif,
et l’analyse grammaticale delà phrase
donne le sens absurde que voici;
Fu crocifisso morto... c’est-à-dire
qu'on crucifia un cadavre.
Pour entrevoir l’origine de cette
erreur, il suffit de jeter les yeux
sur l’original latin. Voici le texte du
passage .... conceptus est de Spiritu
Someto, natus ex Maria virgine,
passas sub Pontio Piloto, erucifixus,
mortuus et sepultus...
Or, tout collégien nous dii'ait qu’il
y a là une série de parfaits passifs
dans laquelle le verbe auxiliaire
est, exprimé la première fois, est
sous-entendudansles autres endroits,
et que cette construction, très correcte en latin, ne saurait être reproduite littéralement dans nos langues modernes. C'est pourtant ce
.que firent les compilateurs de la
liturgie anglicane, où nous lisons
exactement la même incorrection
dans le symbole des Apôtres ; et la
version évangélique italienne a évidemment été traduite sur le texte
anglais.
Mais une toute petite variante
sul'iiiait pour corriger l’erreur. La
phrase -suivante serait correcte, rapide et même élégante: Fu crocifisso e, morto, fu sepolto.
Espérons que la Commission de
la Liturgie se décidera à introduire
cette modification, ou toute autre
apte à atteindre le même but, dans
les éditions définitives, éliminant
ainsi un solécisme qui. S'il se rencontrait dans une version latine,
ferait donner un pensum à n’imporle
quel élève du Collège Vaudois.
F. II.
6
rA.:-'
t.-i
V-'’
m.
4^.
È
ft.i«,'.
pj.
- 366
Ifl’as-tu troyvé, mon ennemi?
ü y a quelque quarante cinq ans
des missionnaires annonçaient l’évangile à Bagdad (Perse). Le chef
de Îa mission était le D"' Stern. Il
avait remarqué, parmi ceux qui s’opposaient à lui avec le plus de véhémence, un jeune juif qui le suivait de lieu en lieu, toujours prêt à
l’attaquer, et furieux lorsque ses
armes s’émoussaient contre la cuirasse de son adversaire. Son irritation s’accrut au point qu’il quitta
Bagdad, disant qu’il ne pouvait plus
vivre dans un lieu profané par la
présence des messagers de Christ.
Il vint à Jérusalem pensant que
la ville sainte de ses ancêtres serait
exempte de cette peste. Il la trouva
partout, et, profondément découragé,
il prit le chemin de l’Arabie, la traversa, passa la mer Rouge et finit
par s’établir en Abyssinie. Mécanicien très capable, il gagna la faveur
du roi Théodore qui, s’attendant à
être attaqué par les Anglais, lui enjoignit de fabriquer des canons. Le
talent ne manquait pas à notre jeune Juif; mais oui bien l’expérience
en ce genre de fabrication. 11 fit les
canons, mais les réussit si mal qu’ils
auraient fait plus de mal, sans aucun doute, aux artilleurs Abyssins
qu’aux troupes européennes. Le roi
furieux fit arrêter son mécanicien.
On le jeta dans un afiVeux cachot
et on l’y lia à un autre malfaiteur.
Son compagnon de captivité lui adcessa la parole et il reconnut la
voix du D’’ Stern.
Celui-ci, en elïet, après quelques
années .de travail apparemment infructueux en Perse, avait quitté Bagdad pour l’Abyssinie et le roi Théodore, ayant rompu avec l’Angleterre,
l’avait fait arrêter, en attendant de
lui ôter la vie, au cas où les Anglais
auraient pris d’assaut sa capitale.
Désormais le jeune Juif ne pouvait
plus échapper à celui qu’il considérait comme son pire ennemi. Il
dut l’écouter, et le serviteur de Dieu,
qui attendait la mort d’un jour à
l’autre, lui parla avec tant d’amour,
qu’il l’amena à se convertir au Sei
Notes Religieuses
Nous lisons dans le Brilish Weekly
ce qui suit:
(c Je suis invité à donner des conseils aux personnes qui désirent
faire du bien par leur parole. Eh 1
bien je leur dis: Ne parlez jamais
que lorsque vous aurez quelque
chose, de clair et défini, dans votre
esprit, à faire entendre. Ensuite exprimez-le simplement, sans faire de
longs et inutiles détours. Quand vous
aurez fait connaître ce que vous
aviez à communiquer, ayez le bon
sens d’en finir et asseyez-vous.
Quelqu’un a déclaré quelque part
que le secret de ne pas errer à
l’aventure et de parler efficacément,
consiste à ne pas perdre de vue ces
trois cho.ses:
1“ Avoir quelque chose à dire;
2“ Savoir faire ce qui est hors
de propos;
3® Ne pas oublier de s’arrêter
à temps.
Heureux l’homme qui sait parler
brièvement, car ses auditeurs le
presseront de leur adresser* une
autre fois la parole ».
Une prière comme on devrait en
faire beaucoup:
« Nous te remercions, ô Seigneur,
de ce que tu nous fais vivre dans
un monde qui, malgré le péché, et
grâce à tes riches promesses, est
rempli pour nous de joie et d’espérance; où nous avons tant d’occasions
d’entendre parler de toi, de ton
amour, et de faire beaucoup de bien
par notre parole et notre activité
chrétienne, en jetant des germes de
vie éternelle dans les cœur's de nos
semblables.
Nous te rendons grâce de ce que
7
— 367
tu nous as arrachés du mal et nous
as fait croître dans la foi et la sainteté, nous ménageant des heures
dans lesquelles notre communion
avec toi est fortifiée. Nous te bénissons, surtout, de nous avoir donné
ton Fils pour parfait Sauveur et ta
bonne Parole, source permanente
de grâce et de sagesse. Fais que
celte Parole, accompagnée de la
vertu puissante de ton Espiit, rétablisse en nous l’image de .fésusChrist et le rende toujours plus
vivant à nos âmes. A loi, notre Père,
à ton Fils bien-aimé et au S.t-Esprit,
soit toute la gloire! Amen.
CHRONIQUE VAÜDOISE
POMARET. — Nous venons d’apprendre que M. G. A, Tron n’a pas
accepté l’appel que la paroisse de
Pomaret lui avait adressé. Une nouvelle élection aura lieu, D. V., Dimanche 18 cour.
MISSIONS
SocdéLé des missions évangéliques
de Bâle. —D’après son soixante-dix
neuvième rapport annuel, cette puissante société avait en Juillet 94;
Champs de travail (Inde, Chine,
fléte d’or, Gaméroun) 4
Stations principales 51
Annexes 495
Missionnaires Européens hommes 151
Dames 107
Missionnaires et aides indigènes 740
Instituteurs païens 111
Membres d’église 28209
Elève.s des établis, ts scolaires 13115
Le total des dépenses pour
a été de fr. 1.299.242.33,
1 année
ILa vîe lie
pour l’édifleation des fidèles
procurer chez V auteur à Lorjay
s/Morges — Vaud Suisse —- au
prix de !>. 5,50 (broclié) et de !.. 7
(relié) olus le port qui coûte L. 1,25
pour 3 exemplaires comme pour un
seul. Les pasteurs peuvent l’avoir à
L. 4,13, plus le iioii. — Le même
auteur livre aussi le Sermon sur
la montagne {cartonné) pour Ij. 0,50
et Les souffrances, la nnorl, la résurrection ,l'ascension de Jésns Christ
(cartonné) pour J^. 1,65 Rabais aux
revendeurs.
E. R.
LE COEUR DE L’HOMME.
Une dame riche et orgueilleuse
éprouvait de l’agitation à la région
du cœur. Elle alla consulter un
docteur renommé et, en entianl chez
lui, elle lui dit d’un ton péremploii'e:
— Je vous demande, docteur, ce
qui arrive à mon cœur, qu’en pensez-vous ?
Le docteur, après l’avoir auscultée, ne répomüt rien et demeura
le,s yeux baissés: puis U les releva
lentement et lui dit avec fermeté:
— Madame, désirez-vous réellement savoir ce qui se passe dans
votre cœur?
Aussitôt toute l’assurance de la
dame s’ évanouit, et elle dit d’une
voix tremblante:
— 0ht docteur! dites-moi toute
la vérité, même la pire ...
Alors le docteur, fixant toujours
les regards sur elle, dit:
— Madame, votre cœur est rusé
et désespérément malin par dessus
toutes choses.
En rapportant ce trait, VEglise
Libre cite un verset de Jérémie
«17, 9» qui est applicable à tous
les hommes,
E. B.
Tel est le titre d’uu bon livre de
672 pages in 8“ que l’on peut se
M
8
- 3Ö8
ft TRftVERSO It NftTftt
Tel est le titre d’un intéressant
récit que M'' le missionnaire J. Weitzecker a pul)lié à Rome clans le BolleUino della Società Geografica Italiana. (Voir la livraison du mois
d’Août dernier). Ce récit, que l’on
lit volontier tout d’un trait en accompagnant le navigateur à travers le
Natal, est enrichi de nombreux détails sur cette partie de l’Afrique
australe et orné de treize belles illustrations dans le texte. M’' Weitzecker a domic bien fait de republier
son travail daus une brochure à
part — 30 pages giand in 8“ —
imprimés sur fort beau papier.
E.B.
lieviie PoÎiliqiM*
ITALIE. Le gouvernement garde
le secret le plus complet sur ses
projets de lois, c’est a dire d’impôts.
Comme le dit bien le Jonrnal de
Genève, la victime est désormais
prête pour le sacrifice. Le ministre
Baecelli semble vouloir reprendre
un des projets de Bbselli : la fusion
du gymnase avec l’école technique.
lie sous-préfet d’Imola (Romaines)
a été attaqué, au retour d’une promenade, par une bande d’anarchistes.
11 leur a échappé en déployant beaucoup de sang froid et de courage.
Le soldat Renaudo coupable d’un
délit analogue à celui de Radice a
été, lui aus.si, condamné à mort.
ANGLETERRE. Lord Rosebery,
premier d’Angleterre, a prononcé à
la Guildhall (municipalité)' de Londres un discours; le ton en est des
plus pacifiques, même vis à vis de
la France.
RUSSIE. Les obsèques du Czar
ont lieu à Petersbourg le 15. On
dit que 75 personnages princiers y
prennent part. L’Italie est représentée par le prince de Naples.
CHINE. Les Japonais se sont emparés de Port Arthur qui est la
Spezia ou le Toulon de la Chine.
Le désarroi dans l’empire du milieu est général. Cleveland, président
des Etats Unis, aurait proposé aux
puissances en guerre son arbitrage.
SOUSGRIPTION
en faveur de la Veuve et des
Orphelins PEYRONNEL
Report L, 1772,50
Pîgnerol (2° liste)
M.mes et M.rs
V.ve Forneron (Goletta) !.. 1,—
Monnet Prof. David, PignerolS,—
Monnet Henry » 5,—
Bertin Bart.my » 5,-
Vanzina Eloisa 1,—
Peyran Marie 1,
^ .
Jean Geymet, Pralafera 2,—
Jean Richard, ferblantier,
Valentin —
P. Cbauvie évang. à Venise 10,—
Rostan Etienne (Groccie)
Luserne S. Jean 5,—
L. N. 3,—
Total L. 1812,50
Aiis Yielliartr
M"' Jean Richard, ferblantier,
Valentin 2,—
SOUSCRIPTION
pour l’érectxou d’un Temple
à Colònia Vatden.se
M.me Veuve Meynier, Goazze 2,—
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellioe — Imprimerie Alpina