1
Huitième année.
3V. 1.
10 Janvier ISTS.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spiritnels <
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui soat véritables.occupeut
Vos pensées — ( Philippiem., IV. 8.)
PRIX d’abomremert :
Italie, h domicile (un an) Kr. 3
Suisse.......................
France................» 6
Allemagne R
Angleterre, Pays-Bas . • 8
ün mtméro séparé : 5 cent •
Un numéro arriéré : 10.cent.
BOaUDZ D’lBOmElIEIIT
Torre-Pellìcb : Via Maestra,
N.42, (Agenzia bibliografica)
PiONKRoL : J. Chìantore Impr.
Turin ;J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florbncf, : Libreria Evangelica. via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent. la ligne
on portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’a»
dresser pour radroiuistratiou
au Bureau rt Torre-Pnllicet
via Maestra N. 42 — potiri.i
rédaction ; A Mr. E. Malan
Proi, a Torre-PelHce.
Sommaire.
Avis. — A nos lecteurs. — Uo mol à
nos iusliluteurs. — Ce que cela coûte. —
Evangtìisalion. — Nouvelles religieuses. —
Chronique Vaudoise. — Chronique locale.
— Chronique Politique.
A. vis.
Nom envoyons ce premier numéro
à tous nos anciens abonnés. Ceux qui
veulent discontinuer leur abonnement
sont priés d'écrire sur la bande du journal le mot refusé.ei de nous le renvoyer
par la poste. Tous ceux gui ne l’auront pas fait seront envisagés comme
abonnés.
' A NOS LECTEURS.
Si VEcho des Vallées continue à
paraître!, c’cst à la condition de
répondre à son nom et d’être véritablement, avant tout, un écho
de nos montagnes. Pour que nous
puissions atteindre ce but, nous
avons besoin do concours de nos
lecteurs des Vallées, tout d’abord,
et particulièrement des pasteurs
et des instituteurs. Nous comptons
sur eux ; nous les prions de porter
à laj3onnaissancc dç notre public,
par de courts articles, ou par tle.^
lettres, les faits propres à édifier
où à intéresser. — D’un autre côté,
l’Eglise Vaudoise s’étend maintenant de Suse et de Courniayenr à
Catania et à Riesi ; plusieurs do
ses enfants sônt à l’œuvre dans de
nombreuses stations ; nous prions
aussi nos frères de l’Evangélisation de nous envoyer, de temps
en temps, et le plus souvent possible, des communications sur leui s
travaux, sur leurs joies et sur leurs
peines ; — ils ne sauraient croire
combien quelques lignes écrites
par eux et signées par eux font
plus d’effet et excitent plus d’intérêt que de longs rapports anonymes. — Les visites de la plupart
2
-(2)
d’ entre eux deviennent toujours
plus rares à cause des distances;
nous devenons étrangers les uns
aux autres. Eh bien qu’ils profitent
des colonnes de YEcho des Vallées
'pous se rappeler à notre souvenir,
pour réveiller notre intérêt et pour
resserrer les liens qui|, dans le silence et par la force des choses,
vont se relâchant de plus en plus.
m MOT 4 NOS INSTITUTEURS
Sans nous poser en pessimistes,
nous sommes pourtant [profondément convaincus que les instituteurs qui remplissent dignement
leur mission sont rares. — Pour
mettre en pleine lumière cette
doulquréuse véri.tc, exacnÎDons ce
que devraient être les régents placés à la tête de nos écoles. Après
ce rapide examen, le lecteur pourra
dire lui même, en regardant ce qui
se passe autour de lui, si la réalité répond, oui ou non, à l’idéal.
V
Il semble, à première vue, que
le but que tout instituteur doit se
proposer dans l’école est de donner l’éveil aux facultés intellectuelles de l’enfant et de les développer; de lui apprendre, si
possible, à parler et à écrire correctemet l’italien et le français, à
calculer , à connaître quelques
éléments de la géographie. A une
certaine heure de la journée, il
attire en outre l’attention de ses
élèves sur les faits de l’Histoire
biblique. — Dès que les enfants
seront en état de faire plus ou
moins avantageusement leur che
min dans le monde, l’instituteur
aura, pour ceux qui ne prennent
pas l’éducation au sérieux , fort
bien rempli son devoir. On frapperait volontiers une médaille en
son honneur. — Nous sommes
prêts à reconnaître que, à ces
titres seulement, un instituteur
capable et dévoué vaut son pesant
d’or.
Mais est-ce là tout? Est-ce là
l’essentiel ? Non, ce n’est pas là
tout ; non , ce n’est pas là l’essentiel, il s’en faut de beaucoup. Développer progressivement l’intelligence du petit enfant ; lui donner
des idées nettes et précises ; meubler son esprit de bons et utiles
matériaux ; le préparer convenablement pour les études qui viendront plus tard, certes, c’est une
belle* tâche , mais nous devons ,
dans nos écoles, viser plus loin
et plus haut. Jusqu’ici l’enfant
n’est pas encore élevé. Cher ami
(tel est l’appel que nous adressons
à chaque instituteur), vous n’êtes
pas seulement un maître de lecture, d’écriture, de grammaire et
de calcul. Vous avez une plus
belle mission. Laquelle? Si votre
cœur n’a pas encore répondu,
nous vous plaignons bien sincèrement. Vous devez, il s’agit ici
d’un devoir catégorique, prendre
les enfants par la main et les conduire , avec sollicitude, vers le
but sacré de la vie. Que votre
ambition .«oit de faire briller devant ces jeunes âmes avides d’affection l’atnour divin de Jésus.
Continuez l’œuvre que la mère
a commencéeî^pmmencez l’œu-^
vre que la mère laisse chez nous
3
-(3)
trop souvent de côté. Amenez,
oui amenez vos enfants à Jésus.
Il vous faut, par la puissance de
vos convictions et de votre exemple, rendre le Sauveur familier à
ces jeunes créatures, leur donner
le goût des choses divines qui
leur enseigneront à se combattre
et à remporter la victoire sur euxmêmes. Ne faites pas l’éducation
religieuse à moments fixés seulement, mais qu’elle soit au contraire
la base, la pierre de l’angle, l’àme
de tout votre enseignement.
X Que l’on ne nous dise pas que
' notre opinion court les rues, car
il est aux Vallées nombre de personnages respectables et généralement respectés qui, sous l’influence de certaines idées à la mode,
tendent à séparer l’enseignement
de tout élément religieux. —
Ces messieurs-là sonneraient une
joyeuse et éclatante fanfare le jour
où l’on entendrait cette lugubre
parole : • La Bible hors de l’E^ cole ». A ce désir, fils légitime de
l’incrédulité, nous répondrons toujours et coûte que coûte ; « Point
d’école sans la Bible. L’Eglise vaudoise veut des écoles chrétiennes».
Rappelons encore que si l'instituteur est fidèle à sa mission, s’il
se conduit, au sein de sa nombreuse famille, en apôtre et non
en vil mercenaire, il puisera, dans
sa fidélité même, un puissant encouragement. En effet, lorsque ,
assailli par les tracasseries de ses
ennemis et surtout de ses amis ,
en proie à ce découragement qui
brise toute énergie , il sera sur
le point de céder à l’impatience
et de succomber, 1» pensée de sa
noble mission réchauffera son
cœur , et alors il se verra transporté dans une région plus haute
et plus sereine que celle de la
table de Pythagore et de l’accord
des participes. Le reflet céleste
ennoblira tout. Heureux instituteur I Son école ne sera plus un
métier pénible , ingrat, dur , un
boulet qu’il traîne lentement et
mélancoliquement; elle sera, nous
en avons la certitude, cette œuvre
sainte et bénie sur laquelle reposera l’approbation de Dieu.
En terminant ces simples observations, nous dirons aux instituteurs qui partagent notre conviction et qui désirent, selon la
mesure de leurs forces, poursuivre
l’idéal de l’école chrétienne : « Cou
rage et fidélité! ».
H. S.
(<e que cela coûte
Si vous allez faire une partie de
plaisir, vous commencez par vous
demander ce que cela vous coûtera. Si vous voulez bâtir une
maison,entamer un procès; • qu’est
ce que cela me coûtera? répétezvous.
Certes , vous avez raison. Mais
pourquoi ne vous adressez-vous
cette question qu’au point de vue
de la vie matérielle? Chaque jour
vous vous promettez des plaisirs
coupables, vous vous dissipez en
distractions futiles ou grossières,
en plaisanteries sans délicatesse,
sans honnêteté, et vous ne laissez
pas même votre conscience vous
^ reprocher vos fautes. Eh bien l
4
-(4)
maintenant, laissez moi vous demander: « Que vous coûteront ces
plaisirs ? ».
Vous bâtissez chaque jour de
votre vie une maison spirituelle,
je veux dire une caractère , une
âme, et vous posez comme fondement l’égoïsme, puis l’amour propre, l’orgueil, l'impiété, la passion,
la haine, l’envie viendront servir
de pierres à vos murailles. Que
vous coûtera la construction de
votre maison, dites-moi?
Vous entamez un procès avec
Dieu, il vous a présenté ses droits
au tribunal de la conscience. Vous
avez résisté, vous avez contesté
avec lui ; vous avez même traité
son tribunal avec mépris. Que
vous coûtera ce procès contre l’infinie justice ?
Oui , je vous le demande , que
vous coûteront toutes ces choses?
Non pas en argent; l’afi^ut riiTor
ne paient rien dans le mond spirituel : les émotions, les sentiments,
les souffrances de l'àme et de la
conscience, voilà la seule monnaie
qui y ait cours. Eh bien! que vous
coûteront vos plaisirs coupables?
Quel trouble! quel-dégoût! quels
remords!
Que vous coûtera votre mauvaise
nature? La perte du respect de
vous-même, de la liberté de l’âme
de la dignité, de la beauté morale,
de l’espérance, de la joie, de l’amour, voià ce que cela vous coûtera.
Et enfin, vous coûtera votre procès avec rEternel I (vous savez
bien que vous le perdrez; que peut
un ver de terre contre le tout puissant Créateur? Quel désespoir,
quel effroi, quelle confusion quand
vous vous verrez séparé de l’infinie bonté. Pensez à tout cela et
ne réservez pas toute votre sagesse pour les choses de la terre
qui durent si peu de temps.
00itn)}iU0Âtton.
Le journal la Roma evangélica donne
* une appréciation très favorable des résultats obtenus dans l’école vaudoise de
Rome. «Toutes les quatre classes élémentaires indistinctement, est-il dit, ont fourni
une preuve des nombreuses connaissances
acquises dans l’école, pendant le peu de
temps qui s’est écoulé depuis qu’elle a
été ouverte; mais quelques élèves de la
quatrième classe ont spécialement attiré
l’attention et l’admiration de toutes les
personnes présentes. Les examens d’histoire grecque, d’histoire romaine, d’histoire nationale, de géographie, d’arithmétique, de géométrie élémentaire, de langue
e^tdegrapamaire italienne ont été vraûaeat^
brillants! Là méthode ‘mise en pratiqué
par M. Garnier consiste à réveiller l’intelligence des enfants, à passer du connu à
l’inconnu, du facile au difficile, du tout
aux diverses parties et des parties au tout.
Cette méthode, que le pédagogues appellent la méthode syothétique-analytiquesynthélique, a toujours donné des résultats
excellents à ceux qui ont le talent de la
mettre en pratique ; c’est pourquoi nous
ne saurions assez louer l’instituteur Garnier, qui a su tirer parti de ses connaissances en l’appliquant.
En présence de ces résultats et de ces
éloges nous ne pouvons que regretter que
M. Garnier se soit décidé à abandonner,
à ce qu’on nous assure, l'école vaudoise
de Rome, pour entrer, à Florence, au service d’un comité qui ne se rattache pas
à notre Eglise.
Ce même journal annonce dans son troisième numéro deux publications, la première est une adresse |de l’Amiral Fishbourne aux chrétiens d’Italie, la seconde
est une seconde éditioa de la Jfessa in
'in
5
-{5)
llaliano de H. J. Ribet. Nous citons les
dernières paroles de l’adresse de M. Fishbourne : « vous italiens, ‘vous avez fait
de grands sacrifices pour l’union de l’Italie; vous avez souffert en héros les prisons, l’exil et la noort ; et avec le secours
du Dim fort vous avez fait de plusieurs
Etats petits et despotiques un seul royaume.
Mais faites attention ; si la parole de Dieu
ne devient pas monnaie courante au milieu
de vous, votre patrie privilégiée menace
de tomber en ruine et d’être réduite en
fragments encore plus petits que les précédents. Sous le système religieux qui
défend au peuple la lecture de la Bible,
le septicisme a pris naissance et augmente
rapidement ».
Rome. Cinq catéchumènes se sont
présentés pour être admis à la sainte Cène
dans l’Eglise vaudoise de Rome. Deux
d’entr’eux ont été reçus, comme à l’ordinaire, après examen.
Ecoles auglo-américainrs. — Les écoles
anglo-anoéricaines fondées par M. VanMeter qui avaient été fermées par ordre
du proviseur provincial ont été rouvertes.
Voici eu quels termes VOpinione donne
cette nouvelle : < Nous sommes en mesure de faire conuaîre à nos lecteurs que
le Conseil scolaire de la Province de Rome
a délibéré d’approuver l’ouverture de l’école privée de Borgo Vecchio, sous la responsabilité de G. B. Gioia, romain. M. Van
Meter, voulant se conformer entièrement à
nos lois, n’a rien épargné pour que les
locaux fussent bien éclairés, bien aérés
et pourvus de tout le nécessaire. Nous
nous félicitons, dit le journal du ministère,
de cœur avec lui pour l’hommage rendu
à la loi ». Mais il paraîtrait qu’on en voulait surtout à cette école, parcequ’elle était
trop voisine du Vatican.
OuldlsEZolo. L’école de Guidizzolo
est moins heureuse que les écoles américaines de Rome. Elle est trop éloignée
du centre. Là les syndics cléricaux et les
préfets trop complaisants craignent moins
l’opinion publique et les interpellations à
la Chambre. Le fait est qu’on refuse à M.
Forneron, régent patenté , son certificat
de moralité, seul document qui lui manque pour être autorisé à rouvrir sou école.
Le préfet de Mantoue, s’en référant aux
déclarations de la junte communale de
Guidizzolo, donne pour motif de son refus,
que M. Forneron a attaqué publiquement
l’honneur et la réputation des personnes,
par des invectives, par le mépris et par
l’insulle, qu’il a réveillé des haines personnelles, répandu la discorde et qu’il-a
troublé gravement l’ordre public. Ce ^nt
là des accusations graves que la prefee-^
ture ne devrait pas admettre sur la déclaraliou do la .lunte de Guidizzolo, attendu
que le président de ce corps, le syndic,
paraît être l'adversaire personnel de M.
Forneron. Il nous semble qu’une enquête
impartiale serait très à propos. Pour nous,
qui connaissons M. Forneron , nous persisterons à voir, jusqu’à preuves du contraire, dans ces accusations, la reproduction d’autres semblables dont les chrétiens
des premiers siècles et do tous les temps
ont été les objets de la part des adversaires de la vérité.
Rlesl. Une lettre de M. Aug. Malan
nous a réjouis par la bonne nouvelle de
la continuation des progrès de l’œuvre
dans cette localité; mais nous avons été,
bientôt après, peinés d’apprendre que M.
Emile Long, évangéliste actuel de Riesi,
est tombé gravement malade de la petite
vérole. Nous demandons ardemment au
Seigneur do le rendre à la santé et de le
conserver à sa jeune famille et à sa nouvelle œuvre.
i{ou0clk0 reltijteueee
Rome. — La Semaine religieuse do
Genève annonce que M' le pasteur Roller
va retourner à Rome pour y reprendre
le culte évangélique en langue française.
Espagne. — Les missions évangéliques font moins parler d’elles;, depuis
quelques mois, et ce n’est pas un mal.
« Nous travaillons en silence, écrit un
des évangélistes, sans nous inquiéter de
ce qui SB passe autour do nous ». L’œuvre, en effet, moins éclatante qu’à l’origine, semble gagner en solidité; les recrues sont moias nombreuses, l’atteatiou
6
-f Si
se portaat ailleurs, mais les néophites
font des progrès en connaissance, leur
foi s’affermit.
— Le congrès espagnol a répondu par
des applaudissements à la lecture d’un
projet de loi qui abolit immédiatement
l’esclavage à Porto-Rico. Tous les esclaves
serfiient libres quatre mois après la proqgi^ation de la loi ; les propriétaires selikient indemnisés.
Nice. — L'Eglise libre donne dans
»00 !•' numéro de 1873 la biographie (par
M. Duchemin ) et le portrait de M' Merle
d’.4ubigné.
Florence. — Le premier numéro
de la Rimsta cristiana paraîtra le 15 janvier. Ce journal mensuel sera rédigé par
les trois professeurs de théologie de notre
Eglise, M"Geymonat, A. Revel etE. Combe.
Mayence. — Le dernier jésuite
vient de quitter cette ville qui en comptait naguère un grand nombre.
Oenève. — La compagnie des pasteurs a nommé à l’unanimité M’le pasteur
L. Segond, professeur d’hébreu et d’exégèse de l’Ancien Testament, à la faculté
do théologie de l’Academie Nationale de
Genève, en remplacement de M. Munier.
— M. Segond est un excellent hébraïsant.
Il est l’auteur d’une nouvelle traduction
de l’Ancien Testament, laquelle sera bientôt complète, assure-t on. ia majorité du
Consistoire de l’Eglise de Genève appartient maintenant au parti soi-disant libéral.
Elle a nommé M. Chantre pour président
et elle s’est empressée de tirer parti de
sa victoire en cassant la résolution précédente du même corps ; par laquelle un
catéchisme panthéiste, proposé par M.Chantre pour servir de manuel dans l’enseignement religieux, avait été repoussé. La
Semaine religieuse se plaint de cette annulation comme d’un oubli des convenances les plus élémentaires. Mais malheur
aux vaincus ! dit-elle. — L’emploi du catéchisme rationaliste est ainsi autorisé.
Indes Orientales. — On demandait à un colporteur chrétien à quelle
caste il appartenait: « Je suis de la caste
de l’homme », dit-il. Les gens de l’endroit
éUieut bien disposé», et cette belle ré
ponse excita parmi ta foule un murmure
d’approbation.
Ln.oq.nes. — L’Eglise évangélique
de Lucques réunie au complet, petits et
grands, à l’occasion de l’arbre de Noël, a
décidé d’envoyer une lettre de salut fraternel aux descendants des nombreuses
familles lucquoises qui, au 16* siècle,
fuyant la superstition, s’établirent à Genève et à Hambourg.
Chron^ue
Nous recevons d’un membre de notre
Eglise, établi à l’étranger, la lettre qui
suit :
« C’est avec une triste surprise que nous
avons lu que vous êtes résolu à laisser
tomber VEcho des Vallées. J’espère bien
que quelques personnes vous offriront
d’en partager la responsabilité. — Pour
répondre à l’appel que vous avez fait au
commencement de 1872, j’ai pris trois
abonnements au lieu d’un ; je veux encore
faire plus ; pour 1873 j’en prendrai 5 au
lieu de 3. Mais je vous demande instamment de continuer la publication de l'Echo
des Vallées. Que ferons-nous à l’étranger,
si nous ne recevons plus les nouvelles
bonnes et mauvaises qui entretiennent
l’affection et l’intérêt pour les Vallées?
Nous vous oublierons, et ce ne sera pas
notre faute ».
Mardi soir, 7 janvier.
Nous apprenons, à l’instant même, la
mort de M'J. Js. Bonjodr pasteur emérite;
M' Bonjour s’en est allé auprès de son Sauveur après une longue et très douloureuse
maladie pendant laquelle il a édifié ceux
qui l’out entouré de leurs soins et de leur
intérêt, par sa foi vivante et par sa résignation chrétienne.
Il était né le 2 août 1802 ; consacré en
1829, il est entré en charge comme pasteur le 1” octobre de la même année à
Massel d’abord, ensuite à Maneille et enfin
à S‘ Germain. H a été modérateur de l’Eglise vaudoisa de 1839 a 1848. Après 37
7
.(7).
ans de ministère, il avait obtenu son éméritation le 1" novembre 1866. Il est mort
à Turin au s^'n de sa famille qui l’aimait
tendrement et qui pleure sa perte.
(2rhront(|ue locale.
Oolléi^e de Bi'lolxer'aslo.
— Lettre du comm. L. Tegas à ses électeurs.
s Si je me suis rendu à vos instances,
et si je me suis décidé au sacrifice de ma
propre volonté, ce qui est plus que celui
d’une position enviée, ce ne fut pas seu^
lement par affection pour le pays natal
et à cause des liens d’ancienne amitié tjiii
m’unissent à plusieurs d’entre vous, mais
encore pour des motifs politiques.
Le premier de ces motifs est le désir de
me consacrer, de toute manière et en
toute occasion à la défense du libre et
pur sentiment religieux que vous représentez mieux qu’aucun autre collège d’Italie.
Le second est le besoin do consolider
et de garantir la situation générale do la
nation contre les excès et les abus qui,
au nom d’une liberté sans bornes, soit
sur le terrain économique et financier,
soit sur le terrain administratif, compromettraient la liberté elle-même et conduiraient à la ruine, parla pente delà licence
et de l’anarchie.
Le troisième, enfin, est 1a nécessité de
maintenir aux institutions leur prestige,
riiüuuuur du mandat législatif et du système électoral, en acceptant son verdict.
Dans le cas actuel, il a une importance
d’autant plus grande qu’il est un jugement
de mes concitoyens sur ma conduite parlementaire politique et administrative ,
pendant plus de vingt-ans. Vous l’avez
donné favorable ce jugement par votre
vote spontané, compacte et presque unanime, vous avez montré, par là, que vous
m’avez suivi d’un œil attentif et affectueux
dans mon long pèlerinage dans les diverses provinces du Royaume, et vous
avez prouvé que votre ancienne confiance
en moi n’était pas diminuée; de sorte que
je n’ai pu être insensible à votre appel,
comme on n’est pas sourd à la douce voix
d’une mère.
Il ne me reste qu’un regret, c’est que
les forces ne soient plus en rapport avec
les douloureuses expériences acquises
pendant ces douze dernières années,
comme dans les joyeux jours de la jeu
nesse, alorsque vous ôtes venus me chercher dans mon modeste bureau à Pignerol.
Mais j’espère que , quoiqu’il arrive , en
hommes justes et loyaux, vous me tiendrez toujours compte, en quelque mesure,
de l’acte d’abnégation et d’affection dévouée dont j’aime à vous repéter ici le
témoignage en me déclarant
Votre très obligé
Vérone, le 24 décembre 1872.
L. Tegas.
La Tour*. — Lundi dernier .5 janvier, le bourg de la Tour a été pour la
première fois éclairé à gaz. Cet événement
a été fêté par une petite illumination, assez
bien réussie, sur la place principale. Nous
devons ce progrès au courage et à l’esprit entreprenant de M. de Thierry et de
la Société anglaise dont il est un des principaux agents.
Chronique pUtique.
Italie. Le roi est veau à Rome, de
Naples, pour l’époque du renouvellement
de l’année et il a reçu les félicitations
d’usage des divers Corps de l’Etal. Le
président de la Chambre ayant exprimé
le vœu que sa Majesté eôt plus d’égards
pour sa santé. dont la conservation est
si nécessaire à l’Etat, le roi le remercia
do ces sentiments de sollicitude, dont il
promit de tenir compte, puis il ajouta;
« Maintenant les destinées de l’Italie sont
accomplies; peu importe qui est à la tête
de la chose publique ».
Le roi a signé le décret qui lui a été
pré.senté ¡lar ie Ministre do grâce et justice , et par lequel le résultat officiel du
dernier recensement a été établi. La population du royaume d’Italie était au .'Il
décembre 1871 de 26.801,154', distribuée
dans 8383 communes. Elle s’est accrue
depuis le recensemont de 1861 de plus
de 1 million 700 mille habitants.
Rome. Le pape continue à faire de nombreuses allocutions, ¡des discours politiques, des explications sui generis des Ecritures, prenant de préférence ses textes
dans les apocryphes, dans l’histoire do
Judith , cette héro’ine admirable qui a tué
Holopherne , le roi usurpateur. — Dans
son allocution, prononcée en présence des
cardinaux et des autres prélats résidant à
Rome, le pape a fait, ainsi qu’on l’a fort
bien dit, le bilan du passif et de l’actif
de la papauté, mais, surtout, il a lancé
force injures contre le gouvernement su
8
-(8)
balpin, contre l’empire d’Allemagne, contre
la Suisse, il s’est plaint de la Turquie et
de l’Espagne.
Le Gouvernement et le peuple italien
. ont lu ce nouvel échantillon de l’éloquence
1 du pape sans étonnement et sans colère,
■jhabitués cju’ils y sont déjà depuis de lon'gues années. L’allocution a été publiée en
entier par les journaux de toutes les coupleurs et a élé commentée selon le goût
de chacun d’eux. Mais il n’en a pas été
de môme en Allemagne. La publication
on allemand du passage relatif à l’Empire
germaoioue a été prohibée dans quelques
villes catholiques. Les journaux ont blâmé
avec force la violence de langage du pon
tife soit contre l’Empereur Guillaume,
soit contre son gouvernement. Le chargé
d’affaires de l’Empire auprès du pape M.
Stumm a reçu l’ordre d’aller on congé.
— Cela signifie qu’en Italie l’Eglise catholique, et le pape en particulier, jouit
de toute la liberté imaginable, beaucoup
plus qu’en aucun autre pays et surtout
qu’en Allemagne ; cela signifie aussi que,
dans notre pays, règne une indifférence
que rien ne peut ébranler. On n’est capable ni d’amour ardent pour la vérité , ni
de haine pour le mal, ni d’indignation.
On est devenu impassible comme ces auditeurs , qui, à un sermon ob l’orateur
s’échauffe à froid, s’endorment profondément. Tel est en Italie l’effet qui est produit
par les encycliques, par les syllabus, les
allocutions et les nombreux discours du
pape.
Borlin. Voici le textedes félicitations
de l’empereur Guillaume au roi d’Italie :
« En remerciant Votre Majesté d’avoir
si aimablement pensé à moi, je vous offre
l’expression de mes vœux les plus sincères pour vous, votre famille et l'Italie».
L’Empereur a nommé, comme premier
ministre de Prusse, M. de Roon, ministre
de la guerre, en remplacement de M. de
Birmark qui conserve le ministère des
affaires étrangères et la chancellerie de
l’Empire. Eu prenant congé de M. de Bismark comme premier ministre pru.ssien,
le roi Guillaume lui a conféré la croix de
l’Aigle Noir ornée de pierres précieuses
et lui a dit que c’était pour le conserver
qu’il s’était vu obligé, avec bien des regrets, d’alléger sa tâche et d’apporter des
changements dans sa position. ,
Les journaux allemands les plus accrédités insistent, en présence des attaques
de la cour papale, sur la nécessité de
régler, par des lois inviolables, les rapports
de l’Etat ed de,l’Eglise.
iSspagne. Le duc Alphonse s’est
mis à la tête du parti carliste. Le Mini
stèfe et les Chambres s’occupent de la
question dô {'abolition de l’esclavage. Nous
espérons que tO vœu du roi Amédée dé
voir disparaître bientôt ce sujet de honte
sera bientôt exaucé.
F'j'anoe. L’ordre donné aux officiers
de la frégate française l’Orénoque qui se
trouve à Civitavecchia, d’aller complimenter à la fois le pape et le roi d’Italie
a été l’occasion d’une grosse affaire dans
le monde diplomatique.. M. Bourgoing,
ambassadeur français auprès du pape , a
donné sa démission. Les officiers ne sont
allés ni auprès de Pie IX ni auprès de
Victor Emmanuel. Tels sont les embarras
que crée à la France sa fausse position
à Rome ob elle entretient deux ambassadeurs , qui se regardent le plus souvent
de travers. On donne pour succeseur à
M. de Bourgoing M. de Courcelles.
— Le trop fameux duc de Gramont,
ministre des affaires étrangères de Napoléon III, lors de la déclaration de guerre
à la Prusse, et peut-être l’un des hommes
les plus coupables des désastres de la
France , l’homme au cœur léger, couti
nue, pour se disculper lui et son gouvernement , à faire des révélations qui compromettent tantôt l’un, tantôt l’autre des
hommes d’Etat avec lesquels il a été en
relation. Nous ne sommes qu’un profane
en politique et en diplomatie, mais'il
nous semble qu’il y a bien peu de dignité
dans tout cela , et que ce n’est pas le
moyen d’honorer .son pa.ys, d’inspirer la
confiance et le respect qui lui sont nécessaires et de réparer ses malheurs.
Belglqixe. Presque toute la Belgique , à part Bruxelles, a souffert de l’inondation. De mémoire d’homme on n’a
vu une pluie aussi persistante; au point
que le peuple commence à craindre un
nouveau déluge. Gand, Courtray, Tournay et toutes les terres adjacentes ont été
un moment sous eau. Le travail est arrêté
dans de nombreuses usines et des milliers d’ouvriers sont réduits à la misère.
Ftxxssie. L’héritier présomptif du
trône do Russie a été gravement malade
de la fièvre typho'ide ; les dernières nouvelles qu’on a de lui sont meilleures, mais
le danger n’a pas entièrement disparu.
E. Mai-an Directeur-Gérant.
Pignèrol, Impr. Chiantore.