1
Année Dixième.
PRIX D'ABONNEMBNTPàRAN
Italie , , . , L. 3
Tous les pa)'s de l'Union
‘ de posté . . » 6
Amérique . . . > 9
Oti s’Hbtvnûe : • '
Pour Vintérieur olie» MM. les
' t.paste4irs et les libraires de
Terra Pejüce.
Pour1"Æ(Kiirifiî!rau Bureau d’Adr jtiflnistratioii.
N. 33.
15 Août 1884
‘üù ou plasieurB nüméro«. aép;a*
, réa» demandés avant le ti1 raffe lO oent. qhactïpA
Annonces; ¿5 centime»par ngn®'
¡Les ejipbis: d'argent se font; par
. lettre rectymmandei ou par
' :)m(snv4ats sur Ie:l3ureau de<Pérqsa Argettiina.
Pou'r -lài 4ÏÉDAGTÏON s’adresser
ainsi: A ial>ireciion duTc-moi«»
l^omaveUoifPinaroloV Halîft.
l’our 1’ADWy^ISTRATlOii adressepainsi: A r'AdiiiInîstraiioïKdu
Pomaretto ^PinerojoJ
Uaiie. ;
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ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Koîi» m#* serei témoins. Actks 1. 8.
------^- =--^ ......^
' ' Sommaire.
; ' ■ • i I ‘. i '
Ofganisption des Eglises vpucloises- et
réformée^ 3(i Wurtemberg de 1700 à 1827.
— Souvenir^ de' la conférence dç M. Eaber.
— La révision de noire Consllitulion. —
L’Evangile au Japon.—Nouvelles de Colonia
Yaldensq. -r- l’ordj-e. — Gikqmÿ^e
dûise. " Revue politiffue. — Apnonce.
^MiVani la vérité avec la charité* Eph
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ftii.
ma.
Organisation des Eglises vandôiscs
et réformées ,
dn Wnrtemlierg de 4700 û 4827
■r'...;. , . IM- ■ ■
1 LE MINISTÈRE 1 ,, , ,
■ ^ ' I ; 1 * TT TT i : ' '
Cdnformément, à la discipline,
le,pasleiir e'st|'élp par peuple,
c’est-à-dire , par tous Içs tnejnDï’eS'
de l’église , liojpra,es,,'ét ay?int att^jû«,TfB|*;,^aj|c|ri|.^', ' après quc^i
on ldi ,àdi^SjSe„uqe ¿eiire de ûocation. La ,coiïi,mun‘auté doit toutefois s’adresser à un ecclésiastique
de l'a même classe, se laisser diriger par lui dans ce qui concerne
la votation et lui en donner la
présidence, l’andisque les églises
des Vallées n’ont jathais;,connu
que deux classes., celles du!|W,urtemberg en comprenaient trQîsd
Cannstatt, Stuttgart,,. Ludwigs,bourg, Pérouse et Neuhengstetit,
f O r m a i e n 11 a p r e ra i è r e ; W U r ni |3 e rg.
Finacbè, Diirrmenz , (5roswiÍlf.r ,
Gochsheim et Nordhausen formaient la seconde; Palmbach et,les
copimunautés du Margrityiat de
Durlachcomposaient la frpisiènie.
La lettre même do vocation, dpjt
lui être soumise ayant de .luf être
envoyée. C’est ainsi que l'on pense
prévenir toute démarche, ip.utile.
Ni la paroisse qui a be’sojn ,d’un
pas,tour, ni le pasteurjlui-méme
ne doivent, rien fair^,i'qn, af^ns
l'autre, ,-r La. non^inatiqn;, jfaite
d'après j^jCette régie,,, besoin
p^pur,aypi|’S9i|.j e,ffet,,.ct’une dôu^ie
sanction, celle du Synode o,if,,de
la Tab.le , et .celle, d¡u,,^qwíyera|n.
Le Synode,,.,.pu ,plutôt,‘ ufie. partie
de ses m.embras.saps la .présidenoe
du modérateur y ^ se, forniej en une
sorte de Commission d'examen,
ou colloque, et examínele ministre
2
.258.
sur ses conoaissances aussi bien
que sur ses antécédents. C'est
ainsi que Scipion Arnaud fils de
Henri, au Synode de Pforzheim
en 1704, demande un colloque
pour être reçu au saint ministère.
On lui répond qu’il ne peut être
fait droit à sa requête qu’à certaines conditions, autrement il est
renvoyé au prochain Synode. ■—
Lorsque riutervalle d’un Synode
à l’autre s’étend extraordinairement, la Table se constitue ellemême en colloque et procède à
l’examen requis.
L’installation du pasteur élu,
lequel a auparavant prêté serment
' de fidélité au Souverain à Stuttgart
par devant la Députation Vaudoise, a lieu avec l’assistance du
bailli du district, dans le temple
de sa paroisse et d’une manière
solennelle. C’était d’abord au Modérateur seul avec l’assistance de
deux à quatre témoins ecclésiastiques, qu’il appartenait d’introduire le pasteur dans sa charge
par l'imposition des mains précédée de la prédication, de l’exhortation et de la prière ; plus tard
cette fonction fut confiée à un
ecclésiastique quelconque de la
même classe.
Les frais d’installation (entretien du bailli, des témoins qui
devaient d’(ordinaire passer la
nuit, du pasteur installé etc.)
sont à la charge déjà communauté.
La discipline n’établit aucune
différence de .rang entre les ecclésiastiques , aucun rapport de
supériorité ou d’infériorité. Le
ministre qui fait la visite pastorale,
le modérateur d’abord, puis tout
autre ecclésiastique désigné à cet
affet par le Synode et pour un
espace de temps déterminé, est
à son tour visité la môme année
par un de ses collègues, et l’obligation de visiter revient à tour
à chaque pasteur. Jusqu’en 1769
les visites .avaient l,ieu chaque
année; le Synode de Dürrmenz
les fixe à chaque deux ans. La
communauté supporte les frais de
la visite.
En 1759 on résolut de recueillir
un fonds pourles pasteurs malades
et les émérites. Chaque pasteur
devait verser à ce fonds un pour
cent de son honoraire et les,nouveaux venus payer 5 florins d’entrée. Cinq ans plus tard la contribution est réduite à un tiers
pour cent. Les pasteurs qui pour
leur entretien devaient compter
sur le subside anglais, qui n’arrivait que très irrégulièrement,
ne versaient leur contribution
qu’après avoir reçu ce subside.
En 1769, au Synode de Dürrmenz,
le dernier des églises vaudoises
et réformés du Würtemberg, cette
contribution doit être supprimée
à cause du pauvre état matériel
des contribuants et il n’est plus
question d’un fonds pour les secourir dans la maladie ou dans
la vieillesse.
Les pasteurs sont destitués par
le Synode sans la sanction du
Gouvernement par l’organe de
Villustre Députation Vaudoise.
3
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Souvenirs de la conférence
de M. Faber
Missionnaire parmi les Juifs.
( Suite)
Les rabbins actuels de Zadagora
sont deux frères encore jeunes. J’avais
entendu parler d’eux et désirais vivement leur faire visite; on me dit
dans la contrée que cela n’élail pas
possible, qu’aucun chrétien ne pouvait parvenir jusqu’à eux, et que je
courais même du danger en lenlant
de les voir. Néanmoins j’essayai et
voici dans quelles circonstances je
réussis.
Quelques années auparavant s’était
élevée une controverse entre Delitzsch
et un autre savant allemand à propos
d’un passage d’un traité juif dans
lequel il aui'ait été question de l’usage du sang chrétien dans la célébration de la Pâque Celui qui possédait
ce traité et croyait cet exemplaire
unique, avait un texte manifestement
faussé, car quiconque connaît un peu
le Talniud, et la littérature jüive sait
qu’une pareille prescription est impossible et serait en contradiction
avec tout le système de la loi juive
et rabbinique.' Le père de ces deux
rabbins possédait dans la bibliothèque
du palais deZadagora, un autre exem
Blaire du même traité. Il l’envoya à
elilzsch cmi put constater le vrai
texte et réuiter les assertions qui se
fondaient sur le texte falsifié. Je connaissais cette circonstance et je résolus de m’en “servir.
Je louai à Czernowitz une voilure;
arrivé à Zadagora, je recommandai
au cocher de se rendre au grand galop au palais des rabbins, qui est
entouré d'un jardin et ; d’une forte
grille en fer. Tout autour des juifs,
tout pénétrés de l’honneur dont ils
sont l’objet, montent la garde pour
écarter les chrétiens. Je sautai en
bas de la voiture comme un homme
très pressé qui a une affaire importante, Je demandai en bâte à ces
gens de me conduire auprès du Rabbi
et je mentionnai le fait de l’envoi du
livre. Je pus ain.si pénétrer dans l’intérieur de ce palais où aucun chrétien n’est encore entr é, sauf l’écrivain
français Tissot, qui se donna pour
juif... Je me gardai bien d’imiter les
fidèles qui en entrant, déposent dans
un tronc, 100, 200, 500, jusqu’à 1000
roubles, de sorte que le revenu annuel des Rabbins de Zadagora dépasse,
m’a-t-on dit, 90000 roubles (deux
millions sept cent mille francs). Aussi
leur palais est-il d'une magnificence
cxlraordinaii’e. Vous ne pouvez vous
figurer la chambre où je fus introduit qu’en vous rappelant les descriptions des contes de fées. Le parquet
fait des bois les plus précieux était
incrusté d’or, d’argent et de naci’e;
dans les murs étaient fixées des tables
d’argent massif, et des oiseaux d’or
et d’argent suspendus au plafond par
des fils semblaient se balancer dans
l’air.
Le frère aîné, portant un costume
moitié européen, moitié asiatique,
était assis sur un siège élevé et voulut me tendre sa main à baiser. Je
ne la pris naturellement pas et me
présentai à l’européenne, en lui faisant un salut cl lui disant: «Mon
nom est Faber et je prends la liberté
de vous rendre visite...» ce qui le
déconcerta un peu. Je lui parlai du
livre que son père avait envoyé à
Delitzsch et de la lumière que'cela
avait contribué à jeter sur la question
débattue. II connaissait le fait et cela
nous fournit un sujet de conversation.
Je n’ai jamais vu un homme si pâle ;
son regard avait quelque chose de
vague et de fanatique. Au bout d’nn
moment il me congédia et je demandai
à voir l’autre frèi e. Celui-ci me reçut
de la même manière, assis sur une
sorte de trône. C'est l’homme le plus
beau que j’aie jamais eu l’occasion
de rencontrer, il a six pieds de haut,
un nez classique, et une barbe noire
qui encadre admirablement son visage.
Son frère m’avait paru être un trompeur trompé qui se prenait lui-même
au serieux; celui-ci, en revanche,
me parut n’êlre qu’un impo.steui\
J’appris en cairsant avec lui qu’il
4
____260
AiO^> V
avaitj SOUS' iin faux nom, étudié
quelques sétnestros dans une univers
sité 'all’érnêtndè. A propos de l’envoi
du livre’ flè son père nous parlâmes
de^Télnde du Talmud en Allemagne,
et il mé demanda si l’on connaissait
un peu chez‘nous la littérature juive.
Comme je lui disais que je l’avais
étudiée moi-même, il me répondit:
« Oui, vous, comme juif, cela va sans
dire». «Je ne suis pas juif, dis-je,
je suis chrétien », Mon interlocuteur
me regarda avec le plus profond étonnement', mais vous auriei; dû voirie
domestiaue qui était là, humblement
incliné devant son maître. Il se releva
d’un sàul’ avec un geste de terreur,
et comme frappé par un coup de
foüdiàî. Le rabpin lui dit aussitôt
quelques‘mots à l’oreille, probablement pour lui recommander de n’en
rien dire au dehors. Tous m’avaient
jusqü’alors pris pour un juif, parce
que je parle couramment cet allemand juif qui est la langue internationalè des Israélites, et qu’ils comprennent jüsqu’en Sibérie et en Chine.
Eh quittant le palais, je pus encore
voir le frère aîné passer, en allant
faire ses dévotions, entre deux rangées d’adorateurs prosternés. Je pus
comprendre alors le prestige qu’il
exerce, car il avait toute la majesté
d’un prophète et d’un roi. Les rabbins
de Zadagora sont consultés comme
des oracles, sur toutes les questions
possibles et Ton invoque leur secours
comme s'ils étaient doués d'une puissance divine. On comprend qu’un
métier aussi lucratif en ait tenté
d'ahtrès; il s’est élevé de divers.côtés
de petits saints, dont les uns ont
échoué, les autres ont acquis une
certaine considération.
fAsttivre).
I.a’révision de noire >Conslilnlion
La ConsLitulion actuelle de l’Eglise
va entrer dans 'sa trentième année;
elle est vieille! De eos jours les
changements sont rapides; trente ans
valent trois siècles. Nous avions, il
y a trente ans, deux seules station®
d’évangélisation: Turin et Gênes; il
y en a une cinquantaine, disséminées
dans toute la péninsule, et dans nos
îles. Les ministres étaient en minorité dans le Synode; ils sont presque
les deux tiers. La, révision devient
nécessaire.
D’abord il serait utile d’ôler divers
articles, qui ne sont nullement constitutifs , mais réglementaires, les
faire passer parmi les réglements
qu’on peut, modifier au besoin sans
toucher à la Constitution.
Il serait nécessaire d’ajouter aü
chapitre premier sur l’Eglise en général, un article relatif aux églises
de l’évangélisation, établir un lien
convenable, en tenant compte de la
différence des situations et des intérêls.
Il serait surtout nécessaire de remanier le chapitre sur le Synode,
y laisser une place à tous les ministres qui y tiennent et n'y font aucun
tort aux laïques, mais y distinguer
les intérêts généraux et locaux, et
faire discuter cenx-çi par sections
composées seulement de.s membres
directement intéressés ou compromis,
donner plus de temps et pleine liberté à tous pour la discussion des
intérêts généraux, et modifier lamominalion de la Commission d’évahgélisalion en Vue de lui faciliter à la
fois sa grande tâche et l’union des
églises si désirable pour le progrè.s
de l’œuvre.
Il suffit de signaler ces questions
pour en faire voir l’urgence, et le
temps et le travail qu’il faudra pour
les étudier, les préparer, les discuter,
et enfin les résoudre. C’est pourquoi
il me paraît utile d’abord d’en faire
mention dans un journal , puis d’ en
nantir le Synode, qui peut nommer
à cet effet une Commission chargée
d’élaborer un projet.
Je vous serai bien obligé, Monsieur
le Directeur, si vous avez encore la
bonté de m’accorder la i satisfaction
de mettre en avant ces quelques idées.
Votre dévoué
P. Geymonat.
5
-.261.
J wv ^> av\yvw V’
N/\>SjV*V‘
L’Evangile au Japon
Pìusieurs de nos lecteurs ont sans
doule remarqué ces dernières semaines
la présence aux Vallées d’un monsieur
japonais, qui porte sur ses Irails
¡’empreinte de la race mongole à
laquelle il apparlient. Il est converti
à l'Evangile et il annonce le,message
dil salut à; ses concitoyens. C’est de
ce missionnaire qui porte le nom de
Joseph II, Neesima que nous tenons
les détails qu’on va lire sur l’œuvre
du Seigneur dans l’une des îles du
Japon.
Sur là côte nord de l’île de Shikoku (Sikokf), se trouve la ville
d’Imabari qui n’est pas très grande,
mais dont le commerce est considérable. Evangélisée d’abord par un
missionnaire américain, Imabari le
fut ensuite par des indigènes, et dés
1§79, l’on vit surgir en son sein une
petite église composée de six membres
seulement. Les nouvelles doctrines
rencontrèrent une violente opposition,
mais chaque effort des ennemis de
l’Evangile aboutit à un progrès pour
la petite église qui ne fit qu’augmenter.
En juillet et août de l’an 1883, 63
personnes s’ajoutèrent aux membres
de la congrégation naissante et M
en firent de même le printemps dernier
au mois de mars. A chacune de ces
époques il se manifesta un réveil
relipeux qui fortifia considérablement
la foi de ces nouveaux disciples. Dès
1882 ces chrétiens japonais biUirent
un temple pour le service du Seigneur,
et ils entretiennent leur pasteur sans
recevoir aucun secours du dehors.
Que de vieilles églises pourraient
apprendre de ces Jeunes congrégations
récemment récrulées du paganisme!
Tout en hittànt pour croître et
pour se fortifier.il l’inténeur, la petite églkse d’Imabari ne négligea point
de répandre le pain de vie autour
d’elle, et envoya des évangélistes
sortis de son sein anrtoncerl’évangile
dans maintes villes et villages compris dans un rayon de 25 milles.
Parmi ces stations missionnaires il
en est une qui porte le nom de
Komalsu et qui se trouve aussi sur
la côté nord de l’île de Sikoku et à
15 milles de distance d’Imaàari Pendant l’été 1883 les quelques disciples
qui se trouvent à Komalsu eurent û
essuyer plusieurs mauvais traitements
de la"part despayens, et même toute la
ville s'éleva contre eux. Les payens du
Japon firent ce que font quelques fois
aussi les payens de l’Europe, etils décidèrent d’un'commun accord qu’ils n’auraient plus de rapport d’aucune espèce
avec ceux qui avaient embrasse le
christianisme. Ne pouvant plus rien
vendre ni rien acheter, ni même rien
louer, ces chrétiens furent bientôt
dans une grande détresse, et les
évangélistes qui venaient d’Imabari à
Komalsu, ne pouvaient trouver aucun
local pour prêcher l’évangile dans
celle aernière localité. Ils furent donc
obligés de se contenter d'un local
insiiflisant au point de vue de la
dimension et du comme il faut. Des
pierres étaient souvent lancées contre
l’édifice, et quelques fanatiques essayèrent même d’y mettre le feu.
Un soir que tes chréliens étaient
réunis pour le culte, la foule payenne
entoura le local, et jeta des pierres
par les fenêtres. Le prédicateur ne
se déconcerta point, et continua le
service, pendant que les convertis
'persistaient à l’écouter, même lorsque
les pierres leur pleuvaient dessus.
Après le services, ils réunirent ces
pierres, ils prièrent sur elles, (pmyed
over them) et prirent l’engagement
solennel d’en faire le fondement de
l'édifice qu’ils allaient bâtir pour y
prier le Seigneur. Dès ce moment ils
commencèrent h faire des collectes
et des souscriptions en vue de la
nouvelle bâtisse. Ils ne durent pas
attendre longtemps, car au bout de
six mois iis furent à même de commencer les travaux, qui arrivèrent
heureusement à leur terme à la fin
de mars 1884. Ce fut alors que bon
inaugura le nouveau temple au service du Seigneur.
Les ennemis de TEyangile voyant
tant de patience et tant de charité
chez les chrétiens, eurent honte de
leur propre conduite et mirent m
6
terme à leurs persécutions. Le recueillement des chrétiens n’est plus troublé,
et sous la protection de son Sauveur
la petite église se fortifie dans l’esprit
pendant qu’ elle croît en nombre.
E. B.
Nnavelles ite Colonia-Valdcnse
line suite de récoltes peu abondantes et une récente épidémie de
fièvre typhoïde, telles sont les épreuves, par les quelles la Colonie a dû
Êasset’ipendant ces dernières années.
a outre, le départ de plusieurs
familles a: considérablement amoindri
le nombre des membres de l’Eglise
que l’on peut actuellement calculer
à qualre-cents. Dans ce nombre ne
sont pas.comprises une trentaine de
familles qui ont, depuis des années,
cessé, sqit de fréquenter le culte,
soit de contribuer pour les œuvres
de l’Eglise.
Chaque année le nombre des mariages augmente, Il a été de 49 en
4883* c’est-à-dire, plus du triple des
années précédentes, Le nombre des
décès tend également à s’élever
puisqu’il a ,élé de 24. Le nombre
des haptêrnes indique cependant encore un fort excédant de naissances.
Il a été ,de 448 l’année dernière.
En i trpjs fois l’église a reçu dans
son sein 28 nouveaux membres.
Elle possède 7 écoles du Dimanche
avec 33 rnpniteurs et 248 élèves.
Depuis 4880 les écoles sur semaine
ont vu chaque année augnrienter
leur durée ainsi que le salaire des
régents. Aussi l’inspecteur du Gouvernement a-t-il été fort satisfait de
l’examen annuel. Elles sont actuellement au nombre de 7 avec plus de
3ü0 élèyes.
Grâce à la cession gratuite,, de la
part du Gouvernement,“ de terrains,
dont le produit doit être affecté, en
bonne partie, au profit de l’instruction, les écoles se trouveront, dans
quelques années, en possession d’un
joli capital qui aidera la paroisse à
subvenir aux dépenses considérables
qu’elles exigent. De son côté, la
Éibliothèqne paroissiale a pu être,
dès l’année dernière, considérablement accrue grâce au versement
d’une allocation qui lui était destinée
sur le produit des terrains en question. Elle compte actuellement 800
volumes et 45 abonnés. Trois jeunes
gens passent chaque Dimanche quelques heures à distribuer les livres ■
et une 60“ de volumes sont lus
chaque mois. Vingt journaux religieux ont, dans Ja paroisse, une
circulai ion totale de 381 exemplaires.
Les souscriptions volontaires ont
alleint la somme totale de francs
13.226; dont francs 670 pour le
cimetière; fr, 2402 pour les écoles;
fi'S. 5666 pour honoraires; frs. 840
pour la cure de Colonia-Valdcnse ;
frs. 1433 pour la nouvelle cure de
Cosmopolita et frs. 2245 pour Evangélisation italienne, pour missions,
pour Collège, pour écoles du Dimanche, bienfaisance, honoraires de
M. Pensoti, maintenant parti, etc.
Les souscripteurs ont été au nombre
de 240, ensorte que chacun d’eux a
donné, en moyenne, Cinquante-cinq
francs.
En dehors du travail considérable
qu’il accomplit à Colonia-Valderrse ,
M. le pasteur Hugon a pu prêter
son concours à une œuvre d’évangélisation qui s’est faite, de concert
avec le pasteur méthodiste épiscopal
de Montevideo, dans la ville de Porongos où la grande majorité de la
population a secoué là tutelle du
clergé catholique-romain. Notre frère
a pu franchir en un jour, à cheval,
les 450 kilomètres qui séparent Golonia-Valdense de Porongos et donner,
le lendemain, deux Conférences dont
une sur l’église Vaudoise, en présence
d’un auditoire de plus de 300 personnes. A cette occasion quatre familles vaudoises établies dans les
environs ont pu être visi(ée.s.
7
.263.
De l’ordre
L’ordre pas plus f(ue d’auti-es vertus, ne nous est naturel. Nous sommes enclins au désordre, et nous
manifestons ce penchant de bonne
heure.
L’enfant, si on lui donne pleine
liberté, ne laisse rien à sa place de
tout ce qui est en son pouvoir. Il
renverse, il casse, il déchire sans se
rendre compte des dégâts qu’il fait.
' Il prend souvent plaisir à défaire des
objets qui l’ont bien amusé, mais
dont les mécanisme l’intrigue. Il essaie
peut-être de refaire ce qu’il a défait,
mais bientôt il y renonce parcequ’il
ne réussit pas dans son intention. Il
n’est pas dépourvu de toute idée
d’ordre, mais la paresse, le manque
de goût, l’inexpérience font que le
désordre prévaut chez lui. C’est pourquoi, ceux qui font son éducation
doivent chaque jour et à chaque instant rappeler à l’enfanl ce devoir. El
l’un des ordres que l’on entend le
plus souvent là où il y a des enfants,
c’est: remets ceci, remets cela, à sa
place.
L’ordre n’est pas pratiqueraenl enseigné dans toutes les maisons, et
n’y est pas appris. Bien loin d’avoir
une place pour chaque objet et de
mettre chaque objet à sa place, tout
est mis à l’avenant. Les socques et
les souliers, l’écuelle du chat et celle
du chien, un ou deux paniers et que
sais-je encore se trouvent pêle-mêle
sous' la table. Et dessus avec le chandelier, il y a la marmite et les écuelles.
des haricots cl des pommes de terre
etc. Dans un coin l’on voit des sacs
de blé ou au Ires et dessus du chanvre,
et des cordes, et du linge et des
habits. Près du foyer, il y a très souvent un tas de bois qui occupe, à
cause de son désordre, une grande
partie de la maison. El tout cela avec
d’autres objets comme ciseaux, serpettes, haches, peut changer de place
sans aucune raison. Ailleurs ce sont
des papiers et des livres qui viennent
augmenter le désordre. Aussi que
arrive-t-il? L’on perd du temps à
chercher ce dont on a besoin, l’-on
s’irrite, l’un réprimande l’autre, cha-’
cun donne à son tour dès leçons
d’ordre à son prochain, sauf’à ne
pas l’avoir pour soi môme.
Il y a un désordre plus mauvais
encore que celui-là. On le trouve là
où la famille n’est pas soifs le commandement et la surveillance^ d’un
chef qui sache régler sès aiïiiîres.
Dans ce cas chacun pense pour soi,
l’un vend pour avoir de quoi satisfaire sa gourmandise, un autre tend
pour SC faire, une bourse ou pour
avoir de quoi s’amuser. Ou bien,
l’ordre manque aussi là où les sorties
dépassent les entrées, où l’on ne sait
Eas limiter les ^besoins aux revenus.
a maison dans ce cas ne se Mtil
pas, elle se vide et se ruine. Xe
livre des Proverbes dit cela adtniPür
blement bien: Celui qui ne gouverne
pas sa maison avec ordre aura le
vent pour héritage. j,''
«L’ordre! l’ordre! c’est seulement
en s’en rendant esclave à toutes les
heures de la vie que l’on peut espérer
de vivre libre, de vaquer en paix'à
sa besogne , et de ne point dépenser
ses heures à rétablir un équilibre
toujours compromis ou rompu».
C’est pourquoi les parents rendent
un grand service à leurs enfants,
lorsqu’ils leur font prendre des habitudes d’ordre. Il faut qu’ils aient une
place pour leurs babils, pour leurs
livres, pour leurs jouets, et qu’il ne
leur soit pas permis de les laisser
ailleurs. Une fois que celte habitude
est prise, l’on ne dépense pas pins
de temps à mettre chaque objet à sa
place qü’à le déposer ici où là au
hasard, et l’on s’épargne le déplaisir
de devoir chercher et de ne pas trouver
ce dont on a parfois un" besoin urgent.
«Que toutes choses se fassent avec
ordre» a écrit St. Paul. Et encore:
« Dieu n’esl pas un Dieu de confusion ». Au contraire, il à mis un
ordre parfait en tout, dans le. temps
et dans l’espac^, dans leè' cfetix et
sur la terre; « l’Etcrnel a fait toutes
choses en sorte qu’elles se répondent
les unes aux autres, et même le mé-
8
.264
chant pour le jour de la calamité » .
Prov. 16.
Par le péché, l’homme a introduit
le désordre dans ce monde, et surtout en soi-même, de sorte que l’on
peql dire qu’il y a désordre dans son
corps et dans son âme, dans ses
pensées, dans ses paroles et dans ses
acUpns, Jésns-Çhrist. est venu pour
rétablir l’ordre, et par conséquent la
paix et l’harmonie; quiconque le
reçoit, rentre dans l’ordre, il est
réconGilié avec Dieu. Celui qui ne le
reçoit pas, est rebelle à tout ordre,
mais il trouvera cependant aussi sa
place toute préparée au milieu des
rebelles. j. d.
((Throntque ^aubotse
sSéanee d* Corps des Pasteurs. —
Bwis sa séance du 14 courant, |e Corps
des Pasteurs, réuni à ta Tonr au nointre
d’une Irénlaino de membres, à été appelé
à faire subir un examen de foi à MM. les
(jabdidats J. B. Jourdan et B. Césan, de La
Tobr. Les .sujets sur lesquels ces jeunes
frères ont été interrogés sont les suiTanis;
L’inspiration des Ecritures. — L’expiation.
— Ba Régénération. -- La vocation au
Saint Ministère.
L’èxàinen des deux candidats a été admis
à la presque unanimité des voix et ils devront prêcher leur sermon d’épreuve jeudi
prochain à 9 h. du malin, à La Tour, sur
les textes ci-après; Esaïe un, 6 6 et Romains vi, 23 à,
'Les Commissions examinatrices nommées
par le Corps des pasteurs, se composent:
Pour la Table et le Conseil de Théologie :
De MM. Naïf Toiirn, prof.
Alex. Vinay, id,
J. P. MlCol, pasteur.
J. Ant. Micoj, négociant.
Pour la .Çgmmission d'Evangélisation :
De MM,.C. A. Tron, évang.
, ,1. D. HugOn, past.
J. Fornérop, itisl
’ Paul Meillè, banquier.
Pour la Commission des IJôpüati^v:
De MM. Aug. Meille, rnin.
Jâcques Long, évang.
Ijenri Rostan, nég.
,,,, ’. . |)aYid Marauda, id. •
! Menue )?0lttt(|ue
— A Castellamare a eu
lieu le lancement d’un nouveau grand
vaisseau de guerre.
Le ministère maintient les quarantaines avec la dernière rigueur jusqu’à
présent. Les voyageurs qui .-irrivent
a notre frontière de pays non infectés,
comme la France et la Suisse, sont
traités comme ceux qui viennent de
Toulon et de Marseille, au grand détriment de tous et particulièrement
de ritalie. Les villages, les bourgades,
les maisons où se manifestent, des
cas de maladie sqspeele, sont isolés
et l’on y établit des cordöns militaires. Les protestations ne servent à rien.
Il y a toujours encore des cas de
choléra à Pancalieri. à Osasio, à
Villüfraaca, à Cairo-Montenolte, à
Massa et à Garfignana, dans quelques
localités de la province de Parme.
Mais ce sont des cas sporadiques,
survenus sur des personnes ont
porté l’infection du midi de la France.
Quoiqu’il en soit la France pourrait
parfaitement établir des quarantaines
contre les provenances d’Italie, avec
autant de raison que nous les maintenons contre elle. Nous en disons
tout autant et plus encore de la Suisse
et de l’Allemagne. Mais ces pays connaissent trop bien leurs inlérêis poulie faire.
W'ranee,— Le Sénat et laChambre
des députés réunis en Congrès à Versailles sloccupenl de la révision de la
Constitution et-le font dans les limites
établies par le ministère. Les.législateurs de ce grand pays oCfrebl au
monde le spectacle du déchaînement
de toutes les passions de partis.
Le projet de révision a été approuvé
par 509 voix contre 172.
Le choléra est en diminution à
Toulon et à Marseille, mais il s’étend
dans la direction de Montpellier et
sévit (lans plusieurs localités des BassesAlpes, et des départements voisins.
Il sévit à Digne.
DÂ VENDERE IN GARZIGLIANA
Caseína con circa 60 giornate di terreno coltivo e 14 di hosco, e con un
casamentó capace di 4 fanjiglie.
Per schianmenli dirigersi ivi al
sig. G. Daniele Salomone.
Pignerol, Impriih. Ghiantore el Mascarulli,
Ebnest Robebt, Gérant et Administrateur.