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Quarante-sixième année.
23 Décembre 1910
N. 51.
. :î*.
L ËGHO DES VALLEES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
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Vallées Vaudoises . . Fr. 2,50 — Italie .... Fr. 3,00
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Pasteurs.
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S’adresser pour la Rédaction à M. C.-A. Tron, past., Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. J. CoîssoN, prof., Torre Pelltce.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du
commencement de l’année.
Les changements non accompagnés de la somme de 15 cent,
ne seront pas pris en considération.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables. dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, S).
SOMMAIRE;
Avis important — Emmanuel — Ephémérides
vaudoises — Encore Carnegie — Le monde
à la nais®ince du Christ — Les Vaudois
de Marseille — Un prince Abbé — Chronique vaudoise — Nouvelles et faits divers
— Bibliographie — Nouvelles politiques
— Souscription.
AVIS IMPORTANT
’ Nous reprions nos quelques abonnés
retardataires... des quatre parties du
monde, de bien youloir se mettre en
règle sans retard, en nous envoyant,
par la même occasion leur abonnement pour 1911. Instante prière à
tous les autres pour qu’ils renouvellent leur abonnement avant le 15
janvier prochain. Qwt n'aura pas
renvoyé le i”" N° de janvier sera
considéré comme abonné.
Encore un mot. Notre modeste feuille
est le journal des Vallées, par excellence. Elle mérite donc, de ce chef,
une plus large diffusion, malgré tous
les défauts qu'on pourra lui trouver
— Vaudois, abonnez-vous à < l'Echo
des Vallées*, si vous voulez que notre
unique journal rédigé en langue française, continue à paraître — Il nous
faudrait au moins 300 nouveaux abonnés aux Vallées et 100 à l’Etranger
pour arriver à couvrir nos frais.
Donnez-lesrnous. — L’abonnement ordinaire de fr. 2,50 va être réduit en
faveur des nouveaux abonnés à fr. 2
polir pliis d,e 10 exemplaires à la
mêrne adresse. Qu’on se le dise!
L’Administration.
EM^NUEL
Un jour encore, et les cloches s’ébranleront pour saluer la venue du
plus grand bienfaiteur de l’humanité,
du Christ, le Sauveur. De’tontes les
fêtes chrétiennes c’est la plus populaire, mais aussi la plus solennelle.
Emtnanuel, Dieu avec nous, avonsnous jamais réfléchi à la signiflcation
de ce mot ! <
•— Prenez-en bonne note, vous les
grands déshérités, les besogneux et
les pauvres. C’est votre fête. Nous
entendons vos menaces et vos murmures, .nous assistons aux tristes drames, de la misère, nous voyons les
injustices criantes qui se commettent
un peu partout. Jusqu’à quand cela
durera-t-il ? Le voici votre jour, grande
armée de déshérités; il est né à Béthléem,' dans une crèche, celui qui va
vous comprendre, vous protéger, vous
délivrer, vous pourvoir du nécessaire.
Il est né dans une crèche, plus pauvre
que les pauvres. Celui qui va révolutionner lé monde entier et Vous ouvrir
des horizons nouveaux. Pauvres déshérités, cessez vos plaintes. Dieu est
avec vous et il saura compatir à toutes
vos infirmités.
— Dieu avec nous, il l’est aussi
pour les riches; eux aussi ont une âme
qui doit être rachetée ; eux aussi soupirent après un bon berger et un libérateur. Ah! sous ces dehors brillants,
que de misères ! que de larmes ! L’or,
le bien-être, le luxe, sont séduisants,
mais quelle force est requise pour
repousser la tyrannie et l’égoïsme.
Toutes les œuvres bonnes et utiles,
nous les devons aux richesses, à Emmanuel, qui inspire et qui fait donner.
— Dieu avec nous, Emmanuel, il
l’est aussi pour la grande armée des
souffrants, qui ne peuvent pas jouir
de ce monde.
. Aveugles, paralytiques, lépreux, esclaves du péché, réjouissez-vous, car,
Emmanuel est là. Entendez sa voix,
il veut que vous soyez heureux et
que vous ayez une place d’honneur
dans son affection.
— Dieu avec nous, Emmanuel, il
l’est enfin pour vous, martyrs du péché. Vous avez vu le Sinai et le juge
prononçant la sentence, regardez désormais à Celui qui veut se charger
de votre fardeau et qui dit bien haut ;
« Tes péchés sont pardonnés ». Réjouissez-vous, ô pécheurs, l’heure de
la délivrance a sonné.
— Pauvres, riches, souffrants, esclaves du péché, formons dorénavant
une seule famille, au service d’Emmanuel. Sachons l’honorer, le servir,
l’aimer et le glorifier. Cessons nos
plaintes, faisons disparaître nos malentendus, et que le jour de Noël
nous trouve tous en adoration devant
Celui qui est descendu du ciel pour
chercher et sauver les pécheurs !
G. A. Tron.
EPHEMERIDES VAUDOISES
!23 Déeeiubre.
Innocent III.
Il y a bien une cinquantaine de
papes qui se sont occupés des Vaudois
pour leur faire tout le mal possible,
car ils voyaient en nos pères leurs
plus redoutables ennemis.
Un de ces pontifes qui nous ont fait
le plus de mal est sans doute Innocent III qui fut pape de 1194 à 1217,
c’est-à dire bien près de nos premières
origines. Il a laissé des volumes de
lettres dont plusieurs regardent les
Vaudois et sont écrites au mois de
Décembre de diverses années, c’est
pourquoi nous choisissons cette date
pour rappeler ce qu’il fit contre eux.
Le premier signe que nous avons
de son action à l’égard des Vaudois
est sa bulle de 1198 par laquelle il
envoyait le légat Reynier travailler à
ramener au giron de l’église les Vaudois qui pullulaient en Provence malgré le canon d’excomunication du
Concile de Vérone (1183) et les édits
de destruction d’Alphonse et de Pierre
d’Aragon (1192 et 1197). L’année suivante, il doit envoyer 3 abbés cisterciens pour combattre les Vaudois en
Lorraine, car Bertram évêque de Metz
lui a écrit que sou diocèse est envahi
par ces hérétiques sous la direction
de leur Barbe Crespin.
En attendant, le légat Reynier revient de Provence sans avoir réussi
à détourner les Vaudois de leur voie;
et Innocent III alors charge en 1203
une mission de 3. légats : Arnold et
Rodolphe de Citeaux et Pierre de
Chateauneuf de pourvoir à cette besogne ; et çes 3 légats s’agrègent bientôt 2 espagnols qui traversaient la
Provence pour se rendre à Rome, Diego
évêque d’Osme et Domenico Guzman,
le futur St. Dominique. Leur travail
dura 4 ans et n’aboutit’ à rien; les 3
grandes disputes qu’ ils eurent avec
les barbes Vaudois à Montreal, à Verfeuil et à Pamiers ne font qu’exciter la
population contre ces messagers du
pape, au point que l’un d’eux, Pierre
de Châteauneuf, fut assassiné près du
Rhône en 1207.
Alors Innocent III accomplit son
acte le plus féroce ; il institua par sa
Bulle du 28 Mars 1209 la croisade
contre les Vaudois de Provence qui
dura 20 ans, dévasta cette région et
fit plus de 100 mille victimes. Tôt
après il dût s’occuper aussi des Vaudois de Lombardie qui prospéraient
et avaient un temple et une école à
Milan, dix écoles dans le Val Camonica et des groupes de fidèles dans
toute la région; et nous le voyons
écrivant à l’archevêque de Milan, Filippo di Lampugnano, en 1210, pour
l’exciter à faire raser le temple Vaudois de sa ville.
La seule victoire qu’ Innocent III
put obtenir sur les Vaudois fut de détacher d’eux Durand d’Huesco et Bernard Prim qui essayèrent sans y réussir de transformer l’église Vaudoise
en un ordre de mendiants approuvé
par le pape sous le nom de «pauvres
catholiques».
Le dernier grand acte d’innocent III
fut le Concile de Latran en 1215 où
fut instituée contre les Vaudois l’inquisition sous le commandement de
St. Dominique qui en était le créateur,
mais ni la croisade ni l’inquisition
n’ont réussi à détruire les Vaudois.
Teofilo Gay.
ENCORE CARNEGIE
L’année 1910 a été bien mauvaise,
à bien des égards. Récoltes perdues,
tremblements de terre, grèves, inondations, choléra et peste, tout paraît
s’être donné le mot pour affliger notre
pauvre humanité. Cependant nous serions des ingrats, si nous ne savions
pas voir les bienfaits reçus, au point
de vue spirituel, aussi bien qu’au point
de vue temporel. C’est une lutte qui
est engagée entre le bien et le mal,
et nous croyons fermement que le bien
n’a rien à craindre du mal, puisqu’il
doit le surmonter.
L’année qui va se clore, marquera
parmi les grands événements, un acte
de générosité que nous ne pouvons
pas faire à moins que d’admirer, et
c’est encore à Carnegie que nous le
devons. Ce milliardaire qui sait si bien
administrer sa fortune, et qui sait si
bien répondre aux accusations des
pauvres Contre les riches, vient de donner 50 millions, dans le but d’encourager toutes les œuvres qui s’occupent
de procurer la paix dans le monde.
Un Comité présidé par le sénateur
Root, représentant de l’Amérique au
tribunal de la Haye,, sera composé de
20 personnes, choisies en Amérique
aussi bien qu’en Europe, et la rente
du capital sera employée à favoriser
la paix partout où elle est menacée.
; Ce Comité sera probablement reconnu par l’Etat, et deviendra ainsi
une institution nationale.
Le donateur exprime le désir qu’on
forme un tribunal d’arbitrage international, chargé d’étudier toutes les
questions épineuses et d’arriver à une
solution pratique et équitable. Plusieurs hauts personnages apprécient
fortement ce projet, et nous faisons
des vœux sincères pour qu’il ait un
plein succès. Il s’agit d’une cause si
belle, si noble, intéressant tous les
peuples, que douter du succès, serait
un manque de foi en Dieu.
Nous admirons Carnegie, qui, tout
en donnant là où cela lui plaît, montre un cœur généreux. En eifet, en
1906 il avait déjà donné 50 millions
pour, assurer une pension aux professeurs des Universités et des Collèges;
75 millions aux Universités; 150 millions pour la création de bibliothèques; 75 millions pour l’Institut Carnegie à Pittsburgh; 70 millions pour
un fonds en faveur des ouvriers; 25
millions pour les ouvriers des mines
d’acier; 3 millions pour le Temple de
la paix à la Haye et 7 millions pour
les ouvriers mécaniciens. Un total de
511 millions! il nous semble que tous
les riches ne sont pas des égoïstes, et
que l’amour de Christ doit y entrer
2
pour quelque chose dans toute cette
générosité. Heureux sont les riches qui
savent donner, et honorer ainsi leur
Dieu et Sauver! o. o. n.
LE MONDE À LA NAISSANCE DU CHRIST
Les neuf dixièmes du genre humain
étaient réduits en esclavage. La loi
suprême des esclaves, c’était de n’être
rien qu’une chose, sous la main du
maître, et cette condition déplorable
avait pour effet de les soumettre aux
lois qui régissaient la propriété matérielle. Il en était de même chez les
Grecs dont on ose nous vanter la civilisation et aussi chez les Romains
dont la loi disait: * L’esclave n’est
pas une personne, c’est une chose ».
Il n’avait ni foyer ni famille. Ses enfants appartenaient au maître comme
les petits des animaux.
Le maître avait le droit de battre
les esclaves et de les vendre, de les
brutaliser et de les tuer, sans avoir
à en rendre compte à aucune autorité. Le sénateur Védius Pollio faisait
jeter, tous les jours, douze ou quinze
de ses esclaves en pâture à ses murènes, parce qu’il avait remarqué que
la chair de ces poissons est plus délicate lorsqu’ils sont nourris de chair
humaine.
Dans les cirques, on faisait mourir
des milliers d’êtres humains, dans le
seul but d’amuser des hommes libres.
Suétone nous dit que dans un seul
mois vingt mille moururent ainsi
dans les cirques de Rome. Ils devaient
se battre les uns contre les autres, ou
bien contre les bêtes fauves, pour distraire les spectateurs. Le combat
était souvent une vraie bataille : deux
cents hommes contre deux cents hommes. Parfois la bataille était un combat naVal; l’arène était submergée
par les eaux du Tibre, et des barques
portaient les combattants.
Nous avons les lettres de Pline au
doux empereur Trajan le félicitant
d’avoir pu fournir annuellement cent
cinquante-six jours de ces spectacles
barbares.
Même dans les familles libres, la
vie des enfants n’était pas respectée.
A Sparte, les parents étaient obligés
par la loi de jeter dans le gouffre du
mont Taygète les nouveau-nés qui ne
semblaient pas assez robustes. A Rome,
le père devait tuer sur-le-champ l’enfant né difforme. Même dans le cas
où l’infanticide n’était pas obligatoire,
il était toujours permis. On exposait
les enfants. C’était une variété de ce
crime. L’empereur Claude fit exposer
sa fille Claudia déjà âgée de cinq mois.
Le père conservait son droit de vie
et de mort même sur les enfants adultes. L’histoire romaine nous montre
un grand nombre de pères mettant
leurs fils en prison, les faisant battre
de verges ou charger de fers et parfois les condamnant à mort, alors
que ces fils étaient déjà revêtus de
magistratures importantes.
Que dire de la condition de la femme? que dire des sacrifices humains
et spécialement des hécatombes de petits enfants immolés aux faux dieux?
Nulle part on n’eût trouvé, à cette
époque, une école pour les enfants du
peuple, ni un hôpital, ni un asile pour
les malades, les infirmes ou les orphelins.
On croit rêver lorsqu’on lit ces choses, et cependant l’histoire est là pour
confirmer nos assertions de ses preuves les plus irréfutables.
^ Du reste, quittez les pays chrétieos^
fihîême ^aujourd’hui, que voyez-vous?
;Les ouvriers sont, comme autrefois,
|i’objet i^e marchés honteux, où Toa
’ trafiqué'de leur corps, comme de celui
d’un bétail. Là où Jésus-Christ est
connu, l’ouvrier est un homme. Là où
il est inconnu, il ne saurait être qu’un
esclave.
Dans certains pays comme l’Algérie
et la Tunisie, l’ouvrier fut traité comme un homme tant que ces pays furent chrétiens; mais quand le christianisme en fut banni, ils redevinrent
esclaves.
C’est le Fils de Dieu qui a changé
cet état de choses. Tout est parti de
l’enseignement de l’Evangile et de la
pratique de la charité.
Dès les premiers siècles nous voyons
des riches, par amour pour JésusChrist, donner la liberté à leurs esclaves, leur partager leurs biens, réclamant, comme unique récompense,
l’honneur de les servir dans leurs maladies et leur vieillesse.
C’est ainsi que naquirent l’instruction publique et la charité publique,
les hôpitaux et les écoles, les hospices
et les orphelinats, les collèges et les
universités.
Hâtons-nous de dire qu’il s’est trouvé
dans le christianisme des hommes baptisés qui n’avaient de chrétien que le
nom, qui ont rétabli plusieurs des abominables institutions du paganisme.
Personne n’a le droit d’en rendre Jésus-Christ responsable. Les crimes qui
se sont ainsi commis étaient la violation formelle de ses enseignements
et de ses préceptes.
(Noël pour la Jeunesse).
Vaudois de ülarMeille
Nous extrayons les lignes suivantes
de la correspondance de notre frère
M. le pasteur Henri Tron:
«Nous avons eu hier - Dimanche 4
Décembre - à 3 h., dans le temple de
la rue Grignan, notre première réunion
centrale. Nous avions parcouru, dans
les semaines précédentes, la ville dans
tous les sens, vu beaucoup de familles
et frappé à la porte de plusieurs personnes qui n’étaient pas à leur logis,
où elles ne rentrent guère que pour
dormir. Nous avions fait distribuer
1000 cartes d’invitation à nos différentes réunions en nous servant de
personnes domiciliées dans les divers
quartiers de Marseille.
Notre réunion était en outre publiée
danale Journal de l’Eglise et annoncée
du haut des chaires.
Une fort nombreuse assemblée a
répondu à l’appel et nous avons salué
plusieurs personnes qui n’étaient pas
chez elles lors de notre visite. Outre
les trois réunions indiquées dans la
carte d’invitation, il y aura une fête
de Noël pour les Vaudois par les soins
de l’Union Ch. de Jeunes Gens».
A la date du 12 c., M. Tron écrit:
« Nous avons eu Samedi et Dimanche,
les deux autres réunions annoncées
par carte.
La réunion de Samedi soir a eu lieu
dans des conditions peu favorables. Il
a plu avec violence tout le jour, la
soirée comprise. Il y avait cependant
encore une assemblée relativement
bonne.
La réunion de Dimanche a été assez
nombreuse. Il y avait environ 150
personnes. Plusieurs d’entre elles n’avaient pas assisté à l’assemblée du
Dimanche précédent. Tous ne sont pas
libres le même Dimanche et dans divers cas' les membres d’une famille
qui avaient assisté le premier. Dimanche sont restés à la maispn j^ur
que d’autres membres pussenTprofîter
à leur tour.
Dimanche 18, il y aura une réunion
de jeunes filles sous la présidence de
Mme
Il y aura, en outre, une dernière
assemblée générale à l’occasion de
l’arbre de Noël déjà mentionné, dans
une soirée qui n’est pas encore fixée.
Nous continuons à courir de tous
côtés et parfois nous allons l’un d’un
côté et l’autre de l’autre. Le nombre
des Vaudois établis temporairement ou j
définitivement à Marseille est immense. |
On pense qu’il est d’environ 3000». ^
M. et M“* Tron comptent rentrer
aux Vallées avant la fin de l’année.
En leur souhaitant un heureux retour
au milieu de nous, nous les remercions
très cordialement au nom de l’Eglise
entière pour l’œuvre excellente qu’ils
viennent d’accomplir au sein de cette
importante fraction de notre famille
Vaudoise et nous remercions, en même
temps, et du plus profond de notre
cœur, nos chers frères les pasteurs des
Eglises de Marseille et PUnion Chrétienne de cette ville pour toute la
peine qu’ils se donnent pour fournir
à nos coreligionnaires tout ce dont
ils peuvent avoir besoin. Nous les
remercions d’une façon toute spéciale
du précieux concours qu’ils ont donné
à M. et M“® Tron pour la bonne réussite de leur mission temporaire.
Que Dieu bénisse les chères Églises
Evangéliques de Marseille qui sont
aussi celles de tous nos frères Vaudois qui savent s’y rattacher pour
l’édification de leurs âmes. B. L.
UN PRINCE ABBÉ
Le prince Max de Saxe a, comme
on le sait, renoncé à sa haute position dans le monde, pour se consacrer
à la cause religieuse. Jusqu’ici rien
de mal, au contraire, le prince a donné
un exemple digne d’admiration. Ils
ne sont pas nombreux ceux qui savent
renoncer à la mondanité, pour travailler au relèvement des pauvres.
Le prince en question, se trouye actuellement professeur à l’Université
de Fribourg, en Suisse.
Tout dernièrement, Monseigneur
Pellegrini, l’abbé de Grotta Ferrata,
ayant lancé une nouvelle revue, le
prince Max se hâta de consigner un
article intitulé : < Pensées sur la question de l’Union des Eglises ». La Revue
portant le nom de Jiome et l’Orient,
il paraissait tout naturel qu’une semblable question, si importante, y trouve
sa place. L’article, en effet, a paru,
mais il paraît qu’il contenait des jugements si sévères sur l’Eglise Latine,
c’est-à-dire, sur Rome même, que Monseigneur Pellegrini s’est hâté d’y riposter, d’une manière assez énergique,
en condamnant publiquement plusieurs
idées émises par le noble abbé.
Evidemment, nous nous trouvons en
présence d’un petit scandale, et le
prince ne tardera pas à réciter le
Confiteor, mais il y restera toujours
quelque chose de désagréable.
L’abbé Max est un peu comme certains anglicans, et certains vieux catholiques, voire même comme certains
protestants encore, qui aimeraient faire
l’Union avec l’Eglise Orientale, en cédant sur quelques points, en recourant
à un cônapromis. Mais l’Eglise de Rome
'ne l’èntend pas ainsi ; elle veut ¡iout
ou rien. Si les Orientaux ou les Protestants veulent rèUtrer dans le giron
de la Sainte mère Eglise, les portes
sont ouvertes, mais il faut y rentrer en
renonçant à tout et en acceptant tout.
C’est logique, mais ce n’est pas agréable. Nous le regrettons pour certains
utopistes, qui soupirent après un rêve
irréalisable, h’Union, si jamais elle se
fait, ne se formera que sur les bases
de la vérité contenue dans la parole
de Dieu.
CHRONIQUE VAUDOISE
Florenee. Léon Tolstoï a été commémoré dans notre église de Via Serragli, le 4 cour, par M. J. H. Melile.
Il nous a brillamment retracé le
principe fondamental de la philosophie du grand prophète de la Russie
et l’application qu’il en fait dans le
domaine social, politique, économique
et moral.
Si l’on ne peut pas accepter .tous
les enseignements de Tolstoi, on est
forcé, toutefois, d’admirer en lui l’homme qui a cherché toujours la vérité,
qui délivre et donne une valeur à
l’existence, l’homme qui s'identifie
avec notre conscience même.
Les théories tombent et disparaissent, mais la vie de l’homme bon reste
à jamais.
Genève.
Monsieur Tron,
Voici inclus la petite somme collectée avec mon ami Daniel Martinat,
qui a bien voulu s’unir à moi en visitant les connaissances des Vallées.
Monsieur ! la somme n’est pas bien
forte, mais c’est toujours un souvenir
des Vaudois de Genève qui pensent à
l’Asile, en souhaitant un bon Noël et
une bonne nouvelle année à nos pauvres vieillards, ainsi qu’à notre brave
directeur M. Tron ; que Dieu lui donne
force et santé. Agréez les meilleures
salutations de tous les soussignés.
Votre dévoué J. Combe.
Joseph Combe, t'r. 5 - Françoise Reynaad, &
- Heni ieite Bouvier, 3 - Louise Martinat, 2,10
- Daniel Martinat, 2,10 - Louis Bouchard, 1 Emile Bouchard, 1,3Ü - Jacques Pasquet, 1 Albert Pasquet, 1 - Henri Rostan, 3 - Henri
Avondet, 1 - Emile Combé, 1 - Jean Qaudiii, 1
- François Bouchard, 1,50 - Emile Benecb, 5
- Marthe Long, 2 - Pauline Jahier, 2^ André
Gaudin, 1 - Jacques Roman, 1 - Dante Martinat, 1 Aiexandrine Long, 3 - Césarine
Balmas, 2 - Louis Soulier, 2 - Letizia Jean, 2.
- Total fr. 50.
Nous remercions chaleureusement
nos chers compatriotes de Genève, et
d’une manière spéciale, nos deux amis
MM. Joseph Combe et Daniel Martinat. ‘
Grâce à vous, nos vieillards ne sont
pas oubliés, et votre attention est
hautement appréciée. Heureux Noël
à vous tous et... bonne année.
C. A. Tron.
I.tt Tour. C’est Mardi prochain,
D. V. à 2 heures et demie, qu’aura lieu
l’Arbre de Noël pour nos Ecoles du
Dimanche. Nous avertissons le public
que personne ne pourra entrer danà
la salle avant que les enfants aient
pris leur place assignée.
O La réunion qui a eu lieu mercredi soir aux Coppiers, avec projections lumineuses, a attiré une véritable foule, qui a été très attentive
pendant près d’une heure et demie.
Décidément la lanterne magique a
aussi ses attraits et son éloquence J
3
" ' Sainl-Jean Nous apprenons avec
pUisâr que M. E. Ayassot, secrétaire
CQmgiqaàl, a été décoré de la i croix
de chevalier de la Couronne d’Italie.
Nos félicitations.
O M. J. D. Cougn, conseiller communal, vient, d’être désigné par l’au•torlté judiciaire comme juge de paix
pour la Commune de Luserne S. Jean.
Dans ce cas-ci, nos félicitations sont
partagées entre la personne appelée
à couvrir cette charge honorable et
la Commune qui a le privilège de
l’avoir en cette qualité.
Tarin. Nous n'aurions pu avoir un
tepaps plus désagréable pour la Vente
annuelle de la Société des Demoiselles pour la protection de l’enfance pauvre ; le second jour surtout on aurait
dit que les écluses du ciel s’étaient
ouvertes. Et malgré cela, beaucoup
de monde^' beaucoup d’animation et
de bonnes affaires. Le résultat a été
légèrementsupérieur à celui de l’année
passée ; et si à cela viennent s’ajouter les dons habituels en argent, la
Société des demoiselles pourra encore
cette année déployer son activité bienfaisante en faveur de ses nombreux
protégés. !
S Dans sa dernière séance le Consistoire en prenant acte dans son procès-verjbal de l’excellente réussite des
réunions présidées à la fin de Novembre par MM. les prof. Falchi et Bostagno, nous chargeait de remercier ces
deux frères pour l’œuvre accomplie
avec tant de zèle et de dévouement.
Plutôt que par une lettre particulière,
npus faisons publiquement dans les
colonnes du Lien, sûr que nous sommes que tous ceux qui ont pris part
à ces réunions s’uniront à nous dans
cette expression d’affecteuse reconnaissance.
S Malgré le mauvais temps persistant et l’horrible état des rues, la chapelle de Saint Donat était de nouveau
bondée Dimanche dernier, pour la séance de projections lumineuses. Cette
fois la lanterne a splendidement fonctionné sans le moindre accroc. La
troisième de ces séances aura lieu
D, V. le jour même de Noël, le Dimanche 25 Décembre et sera surtout consacrée aux différents récits de Noël.
Le Lien.
Nouvelles et faits divers
Qttelv^ledl On nous assure que dans
une petite commune pi;ès d’Aoste, où
les superbes forêts de sapins et de
mélèzes devraient inspirer des idées
plus Relevées et plus fraternelles aux
prédicateurs, le 8 courant, jour où les
fanatiques fêtent l’immaculée Conception,^,le curé a eu le toupet de
prêcher que si la Vierge est représentée dans l’attitude d’écraser de son
pied la tête du serpent, cela veut dire
que le serpent représente tous les protestants et que la Vierge les écrase
de son pied!!...
Ce curé n’a jamais lu les Evangiles
car il aurait vu que la Vierge était
protesta'nte puisqu’elle professait la
religion de Jésus, et l’attitude de son
pied n’indique pas qu’il écrase les protestants, qui sont les frères et les disciples de son Fils, mais il indique qu’il
écrase lé fanatisme, les superstitions,
les haines, l’idolâtrie et l’ignorantisme.
Il faut bien savoir que Marie n’avait
pas dans son cœur la haine contre les
hommes comme l’ont certains prêtres.
Qu’en, dites-vous M. Tasso ? Ne serait-ce |ias le cas de lancer votre fameuse exctrtnmtitiicatîôn ^contre des
prédicateurs de cette force?
Pourquoi ne soumettez-vous pas votre clergé à un examen sérieux afin
d’éviter le ridicule qui retombe sur
_vos prédicateurs lorsqu’ils débitent
des sornettes de cet acabit. Cela serait
bien mieux que tous ces serments
que le pape ordonne aujourd’hui aux
prêtres.
Il faut que ce cui’é ait l’esprit bien
malade on le cerveau en ébullition
pour prêter à la Vierge un pied si
réactionnaire. Ce curé occupe une
digne place à côté des adorateurs de
San Gennariello bello, à côté des plongeurs de la piscine de Lourdes, à côté
de ces fanatiques qui passent sous le
meusset de St Soch, à côté de ces
niais qui se font passer deux chandelles en croix autour du cou, le jour de
St Biaise, pour être préservés des maladies de la gorge.
Les curés qui font de tels prêches
jettent plus de discrédit et de ridicule
sur la religion que ne sauraient le
faire les journaux les plus libéraux,
anticléricaux.
(Mont Blanc).
Milan. Don Fontana, homme intègre et libéral, vient de se cabrer devant le jurement antimoderniste. S’étant refusé de jurer, il alla trouver
le cardinal Ferrari, qui à l’ouïe d’une
telle résistance, lui donna une heure
de temps pour réfléchir en l’accablant
de mots grossiers. Ayant prolongé le
délai de la réponse, au bout de deux
jours, Don Fontana fit parvenir une
réponse négative. L’inquisition n’est
pas encore morte, mais grâce à Dieu
il y a encore des caractères et des
consciences. .
Islande. Les luthériens d’Islande
sontfôrt divisés depuis quelque temps.
Alors que le haut clergé, soutenu,
semble-t-il, par la majorité de la population, appartient aux tendances
conservatrices, il s’est formé parmi
les pasteurs plus jeunes un parti libéral. Un conflit grave vient d’éclater i
à propos de la révision biblique con- j
fiée par la Société biblique d’Oxford |
au professeur Harald Nielsson du séminaire de Keikjavik. Cette œuvre,
lors de son apparition, provoqua par
ses allures modernistes une telle opposition, que la société anglaise crut
devoir ari êter la mise en vente. Mais
la discussion à ce sujet se poursuit
dans les journaux politiques. Le leader des conservateurs est le pasteur
Thorkelsson, prévôt de la cathédrale
de Reikjavik.
Russie. A Moscou, deux ouvriers
ordinaires se sont mis à parler de
l’Evangile et contre l’Ivrognerie et
l’Immoralité. Ils ont maintenant 20.000
adeptes qui leur ont construit un lieu
de culte. Ils sont néanmoins excommuniés par l’Eglise nationale pour
avoir parlé contre le clergé.
0 Depuis la proclamation de la Li\hertèreligieuse en Russie, 10.000 membres de l’Eglise orthodoxe sont devenus protestants.
Suisse. Un pasteur conséquent. —
Les journaux politiques de Zurich ont
annoncé que le pasteur socialiste Pflueger, élu, le 28 Octobre, membre de
la municipalité de Zurich, avait quitté
le ministère. Il a pris congé le 5 Novembre de ses paroissiens en leur
disant entré autre dans sa prédication.
€ J’ai été 23 ans pasteur, dont 13
à l’Eglise de Saint-Jacques, et ce n’est
pas sans mélancolie que j’abandonne
mon poste :
« A cours des années, mes conceptions religieuses sont devenues plus
libres et plus radicales, mais jusqu’à
présent elle ne se sont pas refroidies.
Mon amour pour la question sociale
m’a transformé, et de même que l’homme se transforme physiologiquement,
mes sentiments se sont modifiés dans
la pratique de la vie. Ma conception
de l’univers est devenue plus libre et
plus scientifique même en ce qui concerne la religion, et elle est aujourd'hui en contradiction avec la foi chrétienne. J’ai perdu la croyance à la
survivance de l’âme après la mort.
et dàhs ces coh^Îtfêis^fe
plus le droit d’être .pasteiir »ii
^ Lausanne. — Ou avait denmndô
M. Atexantlre West^al, l’annfe dernière) d’ouvrir Un cGÜrs d’instructííoUy
ayant fait leur pr^iéfé communion.
La salle de concerts dU'Théâtre'S’eSt
remplie, et vingt conférences y ont
été dônnées devant 340 jeunes filleS
de tous pays; cohféi'ences qui étaient
autant de réunions d’appel. Cette
année, le cours vient de reprendre
avec 365 inscriptions. On refuse des
cartés,'‘la salèè dù càslhbœst bondée.
La curé d’âmes, conséquences de ces
cours, est d’un intérêt intense.
M. Westphal ya commencer, le 1"
Décembre, un cours biblique pour
l’Eglise, intitulé; Les Voyages de Jésus.
BIBLIOGRAPHIE
Les petits colons du Jura par J.
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Minerva
Sommario del N. 50.
Rivista delle Riviste : Il lavoro dei ciechi 11 grande ospedale moderno -: Il centenàrio
deirUniversità di Berlino - L’industria automobilistica in America - La protezione degli
uccelli - Il diritto d’autore nell’architettura
- L’aviazione militare - Cronache scientifiche
— Rassegna settimanale della stampa: L’aumento della popolazione tedesca - Una colonia poco fruttuosa : Madagascar - Un giudizio
tedesco sul generale Botha.
Ami de la jeunesse
Sommaire du N. Décembre.
La voix dans les ténèbres - Via Dolorosa
(fin) - La bonne humeur - Après que les anges les eurent quittéa -r Scènes de la vie réraie en Angleterre La statue de l’empereur
et l’obélisque - Oladys Aglaé (Suite) - Florence - Quelques leçons de reliure - Le chei',.
mineau - La musique et les bêtes - ConéOnrs.''»:
l^ouvellcs politiques
Presque à la veille des vacances
de Noël les députés socialistes ont
abandonné le ministëre Luzzatti, après
l’avoir soutenu pendant plusieurs mois.
La raison, ou peut-être le prétexte invoqué par M. Turati, le leader actuel
du groupe socialiste parlementaire,
c’est que la loi de réforme électorale
élaborée par M. Luzzatti ne correspond pas aux engagements pris par
le président du Conseil vis-à-vis des
partis extrêmes. Au moment où nous
écrivons, le projet de loi n’est pas déposé, mais il est connu dans ses lignes
générales : le droit de vote est étendu
à tous les citoyens qui savent lire et
écrire, et le vote est obligatoire. C’est
contre ce dernier article que se sont
insurgés les socialistes, ils le trouvent
réactionnaire, parce que leur parti
n’en tirerait aucun avantage, et les
partis conservateurs pourraient eux
êri'profiter. Ce n'est pas là une
1|^ne raison; il faut que les électeurs
^iriment 1% volonté de la nation de
la panière la plus claire et précise,
oqt si tous les citoyens voteront ce sera
un grand progrès.
Il y a èù »ne tentative de bataille
contre le iniiustère. Si nous en croyons
lès gens bien informés, une conspiration aurait été ourdie dans les couloirs pour provoquer un vote négatif
contre M. Luzzatti et ce serait M. Giolitti qui l’aurait sauvé en invitant tous
ses amis à maintenir la confiance au
ministère actuel. Il y avait beaucoup
d’électricité dans l’air, mardi dernier,
à la Chambre des députés. Après le
débat oratoire entre MM. Luzzatti et
Turati, on a voté l’exercice provisoire
des budgets qui n’ont pas pu être approuvés. Le projet est accepté à grande
majorité.
M, Luzzatti a déposé un projet de
loi très important pour là moralité
publique, la loi contre la pornographie
et le trafic de livres et images obscènes. Les pénalités sont aggravées lorsque Je délit est commis contre des.
personnes au-dessous de seize ans.
Suisse. Le nouveau président de la
Confédération Helvétique, élu pour
l’année 1911, sera M. l’avocat Marc
Ruchet, du canton de Vaud, qui a déjà
été président en 1905. M. Louis Fovier,
directeur du département des chemins
de fer est nommé vice-président.
Autriche. Encore une fois les Italiens de la monarchie austro-hongroise
se voient privés de l’Université qu’ils
réclament depuis si longtemps et à la•quelle ils auraient droit. Il s’agit d’un
nouveau renvoi du projet de loi qui
instituait une faculté de droit de langue italienne. Les députés italiens ont
décidé de passer à l’opposition et ils
ont nié leurs voix à l’approbation de
l’exercice provisoire du budget.
M. Alberti, ancien ministre de la
justice en Danemarck a été condamné
à huit ans de travaux forcés et aux
frais. Il est inculpé de détournements
pour une somme de 17 millions de
francs, qu’il a englouti dans des spéculations désastreuses. Des milliers de
personnes ont été ruinées, presque tous
des paysans qui avaient déposé leurs
économies à la caisse d’épargne fondée et dirigée par le ministre concussionnaire.
./" Grande Bretagne. Les élections anglaises viennent de finir avec une nouvelle victoire du gouvernement qui
aura, d’après les prévisions, 126 voix
de majorité, quatre de plus qu’aux
élections précédentes. La réforme parlementaire passera en première ligne
et désormais les lords devront renoncer à plusieurs de leurs prérogatives
séculaires. £. L.
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