1
Année Neuvième.
N. 40.
PRIX d;abbonnementparan
'Tfàlïé , . . ‘ , I/. 3
Tous Ub pays de l’UDlon.
de poate , . . * 6
|||6rique . » 9
Ou's'rtbbJine t
-Poiu Viniérieur
pasteurs et I
cirez MM. les
» Jibrairea de
Torre PelJice.
Pour au Bureau d'Ad
miaistratiou.
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5 Octobre 4883
ÜQ OU plusieurs numéros sép'arés, demandés avant Ift ti'raye 10 «eut. cîiâcnn.
Annonces; âô ceirtimes par ligne,
Les envois d'ari^erU se font par
letlre recommandée ou/par
mandais sur le Bureau de^Pi*
rosa Argenlina.
Pour la RÉDACTION s’adresser
ainsi : A la Dirèciion du Témoitit
PomarettP (Pinerolo) Italie.
Pour rADMINISTRATION adres,*
serainsi; A rAdminîstraticn du
Témoin, Pcmaretto (Pinerolo)
Italie«.
1
ËCHO DES VALLÉES VAUDDISES'
. ccnr..;
■ A
____________
ParaissÊint chaque Vendredi /. ! ^
Fous m^'senfz iémotus. Actks T, S, Suivant l'a vérité avec la ohayiü. Ken. iv,, lî»f
^oïrtuvalï*o*
5 OctohPe. La palienee do Dieu. — Corresÿffnâance. — Socidtô d’Histoire Vaadoise.
— Les Arligfanelli Valtlosi., — Nouvelles
Rdûjiemes. — Chronique vaiidoise, — Souscription. '■
---
5 Ootofer-e
U nmm di dieu
« Parceque la sentence contre
les mauvaises œuvres ne s’exécute
point incontinent, à Cause; de cela
le cœur dés hommes est plein au
dedans d’eux-môraes d'envie de
mal faire-»; Iîcclés. vni,. 44.
. Il a été dit des payens qu’ils
se sont fait des dieux à leur image
leur attribuant toutes leurs passions, môme les plus ignobles.
Or comme tousjes hommes naissent payens , il ne faut pas s’étonner s’ils persistent longtemps
après avoir connu le seul vrai
Dieu par sa parole, à lui prêter
quelques-uns au moins de leurs
peachants; rtaturels., dont ils font,;
du re^p'des vertus, à-leurs ye.ux,,
très réelles et très recommandables. Lorsque les fils de Zébédéa
demandent au Seigneur la permission de faire descendre le feu du
ciel sur une bourgad"# dé'9 Samatritains, ils se flattaient, sans aucun doute, de faire preuve diun.
grand zèle pour la gloire de Dieuet riionneui' de leur Maîtfe bienaimé. — Que tout péché et tout
blasphème contre le Fils de-yhciim-.
me puisse être pardonnéi c’est;ce
que d.es chrétiens .nouvellem'ent
nés et jeunes encore dans la foi „
ont beaucoup de peine à comprendre. Que les pécheurs s-eraient
à plaindre s'ils avaient poor-jingesleirs semblables, meilleurs seulement par la grâce qui leur a
été faite !
Grâce à Dieu, il n’en est rien-,
et le Sauveur a eu soin de défendre
expressément à ses- disciples d&
s’ériger en juges de leur prochain. C'est à Dieu qu’appartient
la vengeance, et il est pitoyable,
2
™„3U^
miséricordieux, lent à la colère,
et abondant en grâce, se souvenant d’avoir conapassion. L’apôtre
Pierre explique pourquoi le Seigneur retarde l’accomplissement
de ses paroles: c’est, dit-il, «parcequ’il est patient envers nous,
ne voulant point qu’aucun périsse,
mais que tous viennent à la repentance ». Il P. III, 9.
Beaucoup d’hommes, hélas! que
Dieu ne peut pas contraindre à la
repentance, rendent inutile à leur
égard son dessein miséricordieux
de les sauver. La patience de Dieu,
sa longanimité envers les pécheurs
leur sont en scandale. « Parceque
la sentence contre les mauvaises
œuvres ne s’exécute pointeimcontinent, à cause de cela le cœur
des hommes est plein au dedans
d’eux^mêraes d’envie de mal faire».
Us se disent, peut-être, que si
Dieu ne punit pas le méchant au
moment même où il vient d’accomplir un grand péché, le temps
adoucira sa juste colère et que le
coupable sera épargné. Tels les
parents qui ne savent châtier leurs
enfants que lorsqu’ils sont en proie
à la colère et que le châtiment,
toujours excessif ou brutal, manque entièrement son effet.
Le but de Dieu dans toutes ses
dispensations à l’égard de l’homme
est de le gâgner pour le ciel. S’il
exhorte c’est pour persuader et
convaincre ; s’il ouvre libéralement la main sur lui, c’est pour
toucher son cœur; s’il menace
c’est pour faire rentrer le pécheur
en lui-même et l’effrayer à salut.
Et s’il est dit, dans un passage
célèbre, que Dieu a fait subsist'er
Pharaon afin de démontrer en lui
sa puissance et afin que son nom
fût publié dans toute la terre,
(Rom. IX, 17), cela ne signifie ni^lement que les menaces de l’Et^nel. dussent nécessairement demeurer sans effet sur le cœur du '
roi d’Egypte. La preuve que la
volonté de Dieu aurait été de le
sauver, nous l’avons dans le fait
que, chaque fois que Pharaon
s'humilie, la main de Dieu cesse
de s’appesantir sur lui. Lorsque
le marteau n’amollit ni ne brise,
il durcit toujours davantage; il
on est de même de la parole qui,'
elle aussi, est un marteau. — Mais
pourquoi des multitudes de pécheurs résistent-ils obstinément à
l’influence de la parole, rendant
le dessein de Dieu inutile à leur
égard et attirant sur eux-mêmes
une juste condamnatio|y;^
L’Ecclésiaste le dit: c*est parcdque leur cœur est plein au dedans d'eux-mêmes d’envie de mal
faire et nullement parceque Dieu
refuse de donner efficace à sa parole.
Eux-mêmes ne le désirent pas,
ne le veulent pas. Il y a une préparation indispensable qui leur
manque et à laquelle ils refusent
de se soumettre; c’est celle qui
consisterait à sonder leurs voies, *
à reconnaître leur état de cor-»
ruption et de condamnation pour
s’enquérir ensuite, anxieusement
des moyens d’être sauvés. Les
promesses et les- tnenaces à long
terme ne les touchent ni ne les effrayent , le présent seul les préoccupe, et le présent pour eux c'est
l’envie de mal faire.
3
3i5.
Mais ce ne sont pas uniquement
les esclaves du péché que la longanimité de Dieu encourage à
persévérer dans leurs mauvaises
voies; les chrétiens eux-mêmes
trouvent souvent une cause de
scandale dans ce qui devrait les
remplir d’une joyeuse adoration.
Veux-tu , diront-ils volontiers à
leur Maître, veux-tu que nous
arrachions l’ivraie ? Sans doute
pour la brûler I — Il y a parfois
des manifestations du péché tellement hideuses et révoltantes,
que sans se rendre bien compte
du mal que l'on fait, l’on se surprend û souhaiter que le bras
vengeur du Dieu trois fois saint
se montre pour la destruction du
pécheur autant que du péché.
Il y a au fond de ce souhait
beaucoup plus d’incrédulité que
de zèle pour la cause de la justice et de la sainteté. On ne croit
pas que l’Evangile ait le pouvoir
de régénérer ce pécheur qu’aucun
scrupule n’arrôte, de ce blasphémateur pour qui rien n’est sacré.
On oublie que rien n’est impossible à Dieu; que Jésus-Christ est
venu au inonde pour sauver les
grands pécheurs, que là où. le
péché a abondé, la grâce de Dieu
a surabondé ; que si Satan est fort
Christ est plus fort que lui; on
met des bornes à la puissance de
la grâce. — Loin donc de nous
étonner ou même de nous scandaliser lorsque la sentence contre
les mauvaises oeuvres tarde à s’exé*^
cuter, faisant un sérieux retour
sur nous-mêmes , adorons humblement cette inconcevable patience dont nous avons été nous
mômes les objets, et au lieu de
nous impatienter lorsque le pécheur demeure longtemps impuni,
demandons plutôt par de ferventes
supplications que le temps de
grâce soit prolongé en sa faveur,
que la grâce de Dieu soit la plus
forte et qu’un tison de plus soit
arraché du feu.
Corrc0|)oiibimcc
.. Sn sepIcHibre ÎS83.
Mon cher Directeur,
Nous approchons de la saison la
plus propice pour les semailles, —
non pas seulement celles de nos
champs; h la montagne elles sont
faites, ici on les commence, on on
se prépare à les commencer; j’entends parler de la bonne semence que
les pas+eurs et les régents de paroisse
et de quartiers répandront à pleines
mains dans les inleUigences et dans
les cœurs de nos enfants. Quant aux
régents de nos nombreuses écoles de
quartier, on les réunira, comme de
coutume, pendant cinq ou six jours,
dans les deux^^allées, pour leur donner les directions pratiques et les
encouragements dont les plus jeunes
surtout ont un grand besoin. Les régents paroissiaux ont tous, je crois,
passablement d’expérience, et s’ils
ont à cœur de voir des fruits de leur
difficile travail, ils sauront chercher,
soit dans de bons livres, soit auprès
de personnes capables, les conseils
et les directions dont eux aussi peuvent sentir le besoin.
Je ne me hasarderai pas à m’adresser à eux pour les instruire; je
le ferais plutôt pour recevoir instruction; mais il y a une classe de personnes à laquelle je me sens autorisé
à parler en toute liberté, parceque
l’appartiens moi-même à celle classe,
que j’ai un peu d’âge et d’expérience
et qiie je prends le plus vif intérêt
4
'.y\/VX^W>/W/» Z'Aj>j* !
31fj
au progrès .de rinstruclion dans nos
campagnes. Voici ce que c’esL.
Nous possédons, grilcc à Dieu, une
véritable abondance d’écoles élémenla.ires, et il n’y a pas un seul enfant
dans nos Vallées qui n’en ait au moins
line dans son voisinage et à sa portée. 'Le mal est qu’un trop grand
nombre d’enfants n’en profitent pas,
ou n’en profitent que trop peu, et
cela surtout par la faute de leurs
parents. Les grandes écoles s’ouvriront à peu prés partout le -I"’ octobre;
mais à peu-près partout aussi, elles
n’auront d’abord qu’un très petit
nombre d’élèves, quelques-unes, peutêtre , deux ou trois seulement. — De
semaine en semaine il s’en ajoutera
quelques-uns, et ce n’est souvent
qu’aux premiers jours de décembre
que l’école est au complet. Aux pre-'
miers b.eaux jours du printemps elle
commence à se dépeupler, et pour
autant que j’ai pu m’en assurer, dans
ma paroisse et dans quelques-unes
des paroisses voisines, la moitié envirosn des enfants qui suivent la grande
école HO la fréquentent que pendant
cinq mois.
Il en est à peu-près de même clans
les écoles de quartier, qui pour la
plupart ne commencent pas avant la
mi-novembre et finissent avec le mois
de mars. Même dans ces écoles qui
sonir, pour ainsi dire, 4 Ifi portée dé
ceux qui doivent en profiler, la fréquentation laisse beaucoup à désirer.
A qui la faute, encore une fois? Aux
parents beaucoup plus encore qu’aux
enfants eux-mêmes. C’est donc aux
parents que j'ai senti le besoin de
m’adresser aujourd’hui, pour leur
dire qu’en négligeant de faire instruire leurs enfants, c’est un véritable crime qu’ils commettent, qu’ils
leur font un doratnage irréparable et
que les excuses qu’ils peuvent alléguer n’ont absolument aucun fondement réel. Le travail que les enfants
sont déjà capables de faire est sans
valeur, en comparaison des connaissances que vous les empêchez d’acquérir. Si vous n’aviez pas cet enfant
ou ces enfants, ou qu’ils fussent ma-,
lades, vous vous arrangeriez poür
laire votre travail et vous trouveriez
encore le temps de soigner vos enfants. Aux très pauvres je dirai : .si
vous n’avez pas de quoi nourrir vos
enlànts, mendiez vous-mêmes pour
eux plutôt que de les envoyer mendier. Le fait est malheureusement
(j’en ai eu bien des exemples sous
lès yeux) que le père se voit parfois
les bras croisés, lorsqu’il ne fait pas
plus mal, et la mère occuper la moitié
do la journée à bavarder, tandis que
de pauvres petits enfants vont, cherehei‘ un petit fagot de bois, ou gardent une chèvre et une brebis, au
lieu d’aller à l’école qui est là tout
près.
Et ce ne sont pas toujours les plus
pauvres qui sont les plus négligents.
J’ai connu des gens trè.s à leur aise,
mais dominés par le démon, de l’avarice, qui n’envoyaient pas leurs enfants à l’école pareequ’il fallait à
chaque instant dépenser pour des
livres nouveaux, pour du papier et
de l’encre et pour le chauffage, lorsqu'on ne voulait pas apporter du
bois, Il ne manquerait plus que de
nourrir les enfants et de donner en
outre une indennité aux parents qui
les' envoyent à l’école.
N’y aurail-il rien à faire pour obtenir une fréquentation générale et
régulière de toutes nos écoles? Il me
semble que oui; non que je croie
possible l’application rigouj’eus.e de
la loi sur l’instruction obligatoire;
mais je suis convaincu par ma propre
expérience que ce que la loi ne peut
pas produire, la persuasion l’obtient
sans trop de peine. Pourquoi l’anciendu quartier, assisté de quelques-uns
des membres influents, surtout d’un ou
deux conseillers communaux, ne dresscrait-i! pas la liste de tous les enfants de 5 à 12 ans, pour la donner
au régent et veiller avec lui et avec
les autres personnes intéressées à ce
qu’aucun de ces enfants ne manque,
soit à l’école de qua'rtier, soit à l’école paroissiale?
A ce propos il me semble qu’il y
a lieu de veiller à ce que les écoles
de quartier ne soient pas encombrées
et qu’elles ,pe gardent pas, au grand
5
-317.
dommage des pelils, des élèves d’im
certain âge, capables de suivre avec
fruit les leçons de |!a .grande école.
Sans doute qu’il est pins agréable
pour-le régent de faire avec les écoliers les plus avancés quelque lecture
inléressanle, ou s’il y a du goût, quelque problème d’arilhmélique. Mais
sa tâche la plus iinporlante et la plus
utile n’en estipas’moins d’enseigner
r4-èé-cé aux petits enfants et de les
mettre en possession^ descelle clef de
la science qui est la lecture.
Quant aux enfants de parents très
pauvres, trop pauvres pour faii-e la
dépense de deux à troii francs par
hiver pour livres etc., il me semble
que soit les Consistoires, soit les personnes bienfaisantes qui ne manquent
heureusement nulle part, devraient
se charger d’y pourvoir, ce qu’ils feront sans doute si le besoin leur est
signalé.
Je n’avais rien de nouveau à dire
sur un sujet dont, grâce à .Dieu ,
l’on s’est occupé^et l’on s’occupe avec
sollicitude, mais il m’a paru utile de
rappeler ces choses que l’on sait,
afin de diminuer le plus, et le plus
tôt possible, la perte considérable que
l’on fait chaque année parmi ^nous,
par indolence ou par un intérêt très
mal entendu, — en ne profilant pas
mieux de notre enseignement élémentaire.'
Vous laissant toute liberté d’ajouter
ou de retrancher, de modifier ou
même de supprimer cette lettre, je
vous prie de me croire toujours
. Votre très~d^oué
Jacques.
Société d'Risluire Vtiudoise
C’est le 5 septembre, au soir, que
la Société d’IIistoire Vaudoise a tenu
sa séance annuelle à La Tour, dans
«ne des salles du Collège. Les membres étaient assez nombreux. Le docteur Muston historien des Vaudois
présidait la séance. Après la lecture
du procès-verbal et celle du compte
rendu de la gestion du Bureau pour
l’année écoulée, divers travaux ont
été lus et quelques communications
ont été faites à l’assemblée.
Le doct. Muston a promis, de procurer à la Société le journal de la
Rentrée des Vaudois écrit par F*. Reynaudin. Il a présenté en outre un
tableau contenant, pour chaque paroisse des Vallées, la liste des pasteurs qui les ont desservies depuis
la Rentrée jusqu’en -1805. Ce tableau
pourra aisément être complété au
moyen des données relatives à notre
siècle et nous sommes persuadé que
les paroisses seront heureuses de posséder chacune la liste qui la concerne.
M. le prof. Tron a donné lecture
d’un récit inédit conservé par la tradition et relatif cà l’entrée des Russes
à La Toîir.
MrP. Robert de Turin ayant oiFert
à la Société un beau volume de Nicomede Bianchi intitulé : Le Carte,
dcgli Archivi piemontesi, ,M. le professeur Alb. Rével a lu une notice
sur ce volume en faisant noter tout
ce qui intéresse par lieu lièrement les
études de la Société. Sur quoi, quelques membres ont fait observer qu’ils
n’avaient pas trouvé les Archives de
Turin aussi riches que le volume en
question l’avait fait espérer. M. le
profi Comba mentionne un curieux
document trouvé par lui à Turin,
Sortant pour litre : Il Matto di Perosa.
ous en reparlerons aussitôt qu’il
sera publié.
M. Appia a transmis à la Société
de la part de M. de Rochas, la copie
d’une pièce curieuse où il est parlé
des mines et des eaux minérales des
Vallées.
Le doct. Rostan a exprimé le désir,
partagé par plusieurs, que la Société
publiât de temps à autre un Bulletin
pour faire connaître ses travaux ¡aux.
amis des Vallées et stimuler l’esprit
de recherche parmi ses propres membres.
Le compte-rendu financier accuse
un actif qui va s’accroissant lentement
quoiqu’il soit peu de chose, si l’on
considère la masse de documents qu’il
faudrait faire copier ou se procurer
6
•uTj'yw>/\.^ »M
,318...
pour enrichir les archives de la Société.
Le Bureau a été confirmé pour
rannée1883-84. ~Il était onze heures
lorsque la séance fut close. Nous en
avons remporté la conviction que,
avec de la persévérance, la société
accomplira une oeuvre des plus utiles.
Les \rligiaiielli Valiiesi
Il y a quelque temps déjà que nous
avons reçu le SS™” rapport du Comité
directeur de cette utile institution.
Les trente places disponibles ayant
été occupées sans interruption depuis
deux ans. environ et une dizaine de
demandes d’admission n’ayant pu encore être exaucées, le Comité se demande si le moment ne serait pas venu
d’agrandir l’établissement et de porter
à 45 le nombre des places.
L'emplacement existe; la dépense
serait d’une douzaine de mille francs.
Mais à qui les demander? A la paroisse
de Turin qui entretient presque à elle
seule rétablissement? A l’étranger, où
l’on s’adresse déjà pour tant d’autres
œuvres? Ou bien aux Vallées qui
profitent largement de l’institution?
C’est bien ce qui serait le plus naturel, mais le Comité n’ose guère espérer
que les Vallées lui fournissent la
somme nécessaire. Il se résigne à
surseoir en attendant des occasions
plus propices.
Quant à la marche de la maison
pendant l’année dernière, « nous n’avons, dit le Comité, que des informations généralement satisfaisantes
à vous donner: pas d’expulsion, pas
de fuite,,., pas non plus de punition
grave, bonne sanlé chez presque tous
les enfants». Quelques progrès aussi
dans le sérieux chrétien, la bienveillance mutuelle.
Les journées de présence se sont
élevées à 10150 et les dépenses pour
alimentation, salaires, blanchissage,
vêlements et chaussures, lingerie,
chauffage, eau potable, taxes, réparations (pour L. 621) se monteriï
pour l’année à L. 10319,53. -—C’est,
à peu de chose près, un franc par
journée de présence.
« De ces.30 élèves, 21 appartiennent
à des familles vaudoises d’origine, 9
nous ont été fournis par l’Evangélisation. D’entre les premiers, 4 ressortissent à la paroisse d’Angrogne, 4
à celle de Torre-Pellice, 3 à celle de
Praruslin, 2 à celle de Saint-Jean,
2 à celle de Maneille, 2 à celle de
Turin et 1 à chacune des paroisses
de Villar, Bobi et St. Germain, —
Des élèves fournis par l’évangélisation,
5 nous vienneiitde Turin, 1 deLivorno,
1 de San Remo, 1 d’Udine, 1 de
Casliglione delle Stiviere et 1 de l’île
de Capri ».
« Au point de vue des professions
embrassées, nos trente élèves se répartissent comme suit:
Menuisiers.....................0
Mécaniciens....................5
Serruriers.....................3
Tailleurs . ...................5
Ferblantiers...................2
Tapissiers.....................2
Maçons . . . ... 2
Sculpteurs en bois . . . 2
Fabricant de parapluies . . 1
'■ Horloger.....................1
Cordonnier.....................1
Le Comité directeur a poursuivi
les démarches en vue d’obtenir la reconnaissance de l’Institution, comme
corps moral, telle étant la condition
expresse attachée au legs do feu le
comm, Daniel Peyrot.
Iiout>elle0 rcltjglcttecD
Suisse. — Le journaux de ce pays
sont pleins des exploits, en sens inverse, d’un côté de «l’Armée du Salut»,
de l’autre de ses opposants, gouvernement et peuple, et l’on ne saurait
dire de quel côté les motifs de s’affliger sont les plus grands. Provoeations dans les quelles respire un tout
autre esprit que celui de J. C. de
la part des salutistes ; répression illégale et souvent brutale de la part
des gouvernements et des mulliludes,
voilà le bienfait que l’apparition de
7
.y^í^<WvWWv>»■
^.319'
la sinistre armée a apporté à la Suisse,
et qu’elle apporte un peu partout où
elle s’effectue!
Quel profond sujet d’humiliation,
et quel danger pour les Eglises protestantes et surtout pour celles qui
existent au sein de populations catholiques-romaincs !
Que Dieu en _ préserve celles de
notre patrie, ei qu’aux nombreux
obstacles avec les quels nous avons
déjà à lutter dans l’œuvre d’Evangélisation qui s’y accomplit ne s’ajoute
pas encore celui-ci, qui serait un des
plus à craindre!
France. — Ce n’est pas seulement
en Suisse que les salutistes sont une
cause de trouble et de scandales tous
les jours renouvelés; des faits tout
pareils se vérifient depuis quelque
temps en France.
Des émissaires salutistes ayant récemment tenu deux réunions à Chambéry, dans la seconde, qui a eu lieu
le 21 septembre, de violents agresseurs
ont fait sauter la porte d’entrée et
brisé les vitres de la salle, et aucun
agent de la force publique n’est venu
protéger l’auditoire contre cet envahissement du local. A Nîmes, les
exercices de l’Armée occasionnent de
fréquentes scènes de désordre, qui
prennent chaque jour plus de gravité.
Le 11 septembre, en particulier, les
Salutistes ont été hués, les bancs de
leur local „ont été renversés, les auditeurs de la réunion ont été sifïlés
par la foule qui encombrait la porte
d’entrée. Cette fois cependant la police
est intervenue pour rétablir l’ordre.
■ Allejiagne. — Les fêles du centenaire
de Luther ont eu, à Wiltemberg, un
éclat particulier. Un service a été
célébré près du tombeau de Luther;
le cantique de Luther chanté d’après
la musique de Bach; un discours
prononcé par le directeur du séminaire, vieillard de 89 ans. Une autre
réunion, a eu lieu dans une salle où
les délégués étrangers ont pris la
parole. Le lendemain, le choral do
Luther est chanté du haut des tours
à 6 heures 1]2 du matin: tonies les
têtes se découvrent, A 9 heures 1]2,
un cortège immense ayant à sa tête
le prince impérial, les descendants
de Luther, les délégués, etc. se rend
à l’Eglise principale où le pasteur
Rietschel, iiis de l’auteur du monument, prononce un éloquent discours,
suivi de la lecture de l’éloquent manifeste de l’Empereur et d’un discours
très l’emarquable aussi du Prince
impérial. Un autre discours est prononcé le même jour par un prédicateur
de la cour, Kôegel.
®lxt0tiiqwe ®auboÌ0C
JLa Tnur. ~ Lundi dernier, premier octobre, a eu lieu l’examen d’introduction à nos établissements d’instruction secondaire. Le nombre des
élèves qui se sont présentés pour
entrer au Collège était de neul, et
huit ont été admis. C’est peu , surtout maintenant que l’Ecole Normale
est fermée. E,spérons, du moins,
comme semble le prouver leur, examen, que ces huit nouveaux élèves
aient du goût et de l’aptitude pour
le travail qu’ils vont commencer.
A l’Ecole Supérieure on a examiné
et admis quatorze élèves en première
année. Peut-être s’en présentera-t-il
encore quelques-unes, qui n’ont pu
se trouver à La Tour pour l’examen
de lundi.
C’est encore le même jour, mais
dans l’après-midi, qu’a eu lieu l’ouverture du Collège cl de l’Ecole Supérieure, Un simple culte présidé par
le modérateur-adjoint, suivi de quelques bonnes paroles et d’une prière
prononcées par M. le prof. Malan,
c’est tout ce que nous avons eu an
Collège.
C’est M. le professeur Tron, inspecteur de l’Ecole Supérieure, qui a
présidé, en même temps qu’à l’ouverture des cours, à l’inauguration
du nouveau local où nos jeunes filles
sont entrées en possession des belles
classes qui leur sont destinées. A
deux heures et quelques minutes, la
grande salle était occupée par les
élèves et un grand nombre de dames
8
.320
'V'/'WVA/V
et de messieurs, désireux de s’associer il cette cérémonie.
M. Tron après avoir lu le Ps.
et les premiers versets du Chap. IIP
de la seconde épître de St. Pierre,
nous a fait assister à la fondation du
Pensionnat. C’est à son grand bienfaiteur le général Beckwith, gue notre
Eglise doit ce précieux établissement.
De 1837 à 184'4', l’école des demoiselles occupait une partie de la maison
des Comtes de La Tour. A cette dernière date elle vint occuper la bâtisse
que nous appelons aujourd’hui le
vieux Pensionnat. Puisse cet établissement progresser si bien qu’il soit
nécessaire, à l’avenir, de Un affecter
un édifice plus vaste encore que celui
que l’on vient d’inaugurer.
Après ce coup d’œil historique,
M. le professeur Tron s’est directement adressé aux nombreuses élèves.
Dans un discours plein de pensées
profondes et pratiques j il leur a
montré qu’elles doivent et peuvent
servir le Seigneur (comme elles en
font .profession), daiLs leur famille,
à fècole et surtout dans le secret de
leur vie, qui doit être cachée avec
Christ en Dieu.
M. le professeur Niccolini, ayant
remercié la Table qui ,a pourvu l’Ecole
Supérieure d’un édifice si bien approprié, colle sue belle sale- lumeggiale
ed arieggiale, s’est borné à développer
celte pensée si juste, que l’instruction ne doit jamais être séparée de
sa sœur l’éducation. Nous voulons
une instruction solide-, mais accompagnée de l’éducation ctirélienno.
Cette double condition n’est remplie,
3ue par ceux qui mellenl à la base
e leur enseignement le.s vérités de
l’Evangile. Voilà pourquoi l’Eglise
Vaudoise doit conserver ses établissements d’instruction secondaire.
Un dernier chant et une prière du
Modératéur-adjoint ont mis fin à celte
intéressante cérémonie, qui laissera,
nous le croyons, le meilleur souvenir dans le cœur de tous ceux qui
ont eu le privilège d’y assister.
.1. P. P.
Compte-rendu du Synode de Ì883.
— Nous ne* voulons pas laisser passer
inaperçu un fait inaccoutumé dans
nos annales. Nous entendons parler
de l’apparition du Compte-rendu du
Synode dès la dernière semaine de
septembre. Ordinairement c’est vers
la fin d’octobre qu’arrivait dans les
paroisses la brochure offîcielie contenant les actes du Synode. Plusieurs
n’osaient plus lire du haut de la chaire
ce qui leur semblait déjà de l’histoire
ancienne.
Cette année, le compte-rendir nous
arrive quinze jours après le Synode
apportant les nouvelles presque'aussi
rapidement que nos journaux.
Il faut savoir gré aux secrétaires
de s’être mis immédiatement à l’œuvre
et de l’avoir si tôt achevée. Il est
vrai que par ci par là ils ont laissé
passer quelques légères erreurs. Ainsi
le Rev. David Guthric a été affublé
du nom de Daniel, cl Biasca placé
dans le Canton des Grisons au lieu
d’être laissé où il se trouve dans le
Canton du Tessin; Pral a toujours
son y à la queue, lui venant on ne
sait d’où; mais cc sont là, avec certaines fautes d’Orlhographe qui ont
échappé, de légers défauts que l’on
pardonne volontiers à ceux qui ont
profivé une chose dont on se doutait
déjà, c’est qu’on peut, si on le veut,
gagner un mois de temps dans la publication du Compte-rendu. Nous espérons que les bureaux des synodes futurs imiteront tous un süfboij exemple.
Notons, entr’autres choses, que les
Actes ont été placés à la fin et non
au commencement; que le nombre
des membres du Synode s’est élevé
à 92 ayant voix délibérative et à onze
ayant voix consultative.
Un fait triste et heurousomeiil fort
rare: la paroisse do Rodoret n’a pas
envoyé de député au Synode ou ceux
qui ont clé nommés ne se sont pas
présentés.
soüscaipjioN
en faveur de Casamicciolu
Montant des listes précéd. L. 94 —
Paroisse de Villar . . . » 29 50
Ernkst Iîobbut, Gérant et à dminis tra leur
Pigoerol, lmp. Chiaulore et Mascarelli.