1
IVeuvlèine année
jy}
N. ir.
Vendredi 1' Mai 187’4.
L'ECHO DES VALLEE
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemenl consacrée anx intérêts matériels et spiritneliQ
de la Famille \andoise.
Que toutes les choses qui sont véritables........occupé
vos pensées — ( Phitippiens., IV. 8.)
PRIX d’abonnement ;
Italie, h domicile (un an) Fr. '
Suisse................» î
Trance................• (
Allemapne
Angleterre , Pays-Bas . » 1
C7n numéro séparé : 5 cent.
ün numero arriéré : lûcent.
BUREAUX D ABOMNEKENT
PiGNERoL ; Chez Chiantore et
Mascarelli Imprimeurs.
Ki.orknce : Lîftreria Evange^
lica, via de'Panzani.
ANNONCES: 20 cent, la ligne
ou portion de ligne.
I>ettres et envois franco. S'a
dresser pour I’administration
et la rédaction a Is Direction
de y Echo des Vallées, Torre
Pellice.
Sommai r’e.
Bibliographie de la Révolution protestante par le Sénateur Ricolti. — Notre
culte. — Aux églises de Christ. — Noucelles religieuses et faits diverses. — Chronique vaudoise et locale. — Chronique politique. — Annonce.
BIBLIOGRAPHIE
De la Révolution protestante
par le Sénatenr Ricotti
L’auteur étudie, dans sept livres,
cette révolution, dans le huitième,
les réformes de l’Eglise catholique
et, dans le neuvième, les dernières
luttes et leurs résultats, la guerre
de trente ans et l’etat de l’Eglise
catholique et du protentantisme
après la paix de Westphalie.
L’auteur s'est proposé de s’occuper essentiellement des conséquences de la révolution protestante
au point de vue des libertés civiles,
politiques et sociales, et des progrès dans tous les domaines, plutôt que de s’occuper de ce grand
fait au point de vue religieux ; il
veut même s’abstenir de décider
qui a eu tort et qui a eu raison
dans le fait général de la Révolution protestante. — Il reconnaît
que la Réformation n’a pas mis
en question l’Evangile, c’est-à-dire
les bases du christianisme et de la
civilisation moderne, commel’avait
fait l’islamisme (page 16). Cependant U. donne à la Réforraation le
nom de révolution plutôt que celle
de Réforme employé non seulement par les écrivains protestants,
mais aussi par les catholiques et
par Bossuet lui-même. Voici quelles sont ses raisons: • Les réformes
sont des changements ou des améliorations que l’on apporte à une
institution malade, soit politique
soitreligieuse, à condition qu’elles
satisfassent aux deux conditions
suivantes, c’est-à-dire: 1" qu’elles
proviennent de l’autorité légale
ment constituée
2“ qu’elles ne.i^]
mites de la
pour les faire ;
it pas des liiitution ou lies
bases essentielles de l’institutidtv
Quand l’une ou l’autre ou l’une et
l’autre de ces deux conditions ne
sont pas observées, le changement
c, l!l'f ■.').) ° !0
3
ft
X
ci
2
-134
doit prendre le nom de Révolution
plutôt que celui de Réforme. —
Or le-mouvement religieux du XVI®
siècle n’a été l’œuvre ni de l’autorité légalement établie sur l’Eglise,
ni des conciles; et de plus il n’est
pas resté dans les bornes de la
Constitution de l’Eglise et dans les
limites des dogmes universellement reconnus. En conséquence
M. Riootti refuse au mouvement
religieux du 16* siècle le nom de
réforme et il l’accorde au contraire
aux améliorations introduites dans
l'Eglise catholique romaine par le
Concile de Trente; il donne à la
réformation le nom de révolution.
« Si je l’appelais réforme , dit-il ,
je ne serais pas fidèle à cette impartialité parfaite à laquelle je me
suis astreint et dont je ne veux
pas me départir. Mon but est d’exposer les causes et les effets du
protestantisme par rapport à la
civilisation européenne. Je ne prétends pas décider lequel, des deux
partis, des protestants ou des catholiques, a eu raison ou tort. Je
me garderai également d’appeler
les protestants des hérétiques; parceque je serais partial à leur désavantage ».
Au point de vue auquel M. Ricotti semble s’être placé, nous
comprenons, jusqu’à un certain
point, son raisonnement et sa distinction. L’autorité légitime, c’est
pour lui la papauté et l'administration de l’Eglise telle qu'elle existait, les dogmes du catholicisme
I avaient tous leur raison d’être et
devaient tous être conservés; il
pense même que les différences
entre les doctrines dè l'Eglise ca
tholique et de l’Eglise évangélique
ne sont pas très importantes , ne
sont pas essentielles, et, par conséquent, ne justifient pas, à cet
égard, ce grand mouvement du
16® siècle, en présence des désastres et des guerres qui en ont été
la conséquence. Il se demande si
la réforme de l’Eglise ne serait pas
également émanée d,u développement régulier de l’humanité ». Cependant, ajoute-t-il, si le cœur porte
à répondre affirmativement , la
raison éclairée par l’expérience
s'y oppose. Et si les avantages
que la Révolution protestante a
apportés directement dans le domaine religieux ont été petits, peu
nombreux et même discutables;
ceux qu’elle a apportés dans le
domaine intellectuel, civil et politique ne sont ni peu considérables ni douteux.
Dans toutes ces appréciations de
la Réforraation, l’illustre auteur
nous semble avoir été réellement
trop préoccupé de ce qu’il appelle
les avantages indirects de la Réformation: le libre examen, le
progrès intellectuel, les libertés
religieuses, civiles et politiques
et pas assez des avantages directs
et purement religieux. On nous
dira qu’il s’était interdit d’avance
de traiter le sujet à ce point de
vue. Mais le peu qu’il dit et ce
qu’il ne dit pas trahit sa pensée. Il dit trop sur l’essence de
la Réformation et trop peu. —
D’abord il n’aurait pas dû, selon
nous, l'appeler une Révolution. La
Réforme n’est pas une révolution,
mais plutôt une restauration’, elle
n’â pâs i^'envfirsé les bases de la
3
-136
doctrine , elle a ramené à l’Ecriture Sainte et à Jésus-Christ, seul
Sauveur. Elle a repoussé et nié les
erreurs de la tradition, des mérites humains et elle a reconnu la
seule autorité suprême dans l’Eglise , celle de Jésus-Christ, en
proclamant les deux grands principes de l’Ecriture Sainte comme
règle suprême de la foi, et de la
justification par la foi aux mérites
infinis de Jésus Christ. Ce sont, selon nous , les deux principes qui
peuvent être ramenés a un seul :
l’autorité de Jésus-Christ, l’obéissance à Jésus-Christ, le chemin,
la vérité et la vie , l’objet de la
foi et l’auteur du salut, qui constitue l’essence de la Réforraation.
Ce n’est ni le libre examen , ni
l’Eucharistie, ni la délivrance de
la hiérarchie romaine, ni tel autre
point ou telle autre doctrine quelque importante qu’elle soit. Or, de
nos jours, comme au XVI® siècle,
les deux principes, celui 3e l’autorité absolue et unique de la parole de Dieu en matière de foi et
celui de la justification par la foi,
distinguent les vrais protestants
des catholiques romains qui leur
opposent l’infaillibilité' du pape et
le mérite des hommes, la vierge,
les saints , les indulgences et les
pénitences. (A suivre).
Nous emprantons à VEglise libre
l’article suivant :
NOTRE CULTE
Il est du bon ton religieux de
critiquer notre culte réformé.
On le déclare sec, froid, monotone,
impropre à répondre aux besoins
des églises modernes. Qu’il faille
le changer, cela ne se discute
même plus: le seul point en question est de savoir comment. On
aspire vaguement à l’introduction
de l’art, architectural, ornemental,
musical, comme élément essentiel
du culte. On cherche des cérémonies symboliques compatibles avec
l’Evangile. On demande surtout de
nouvelles formes liturgiques: des
récitations par le peuple , des litanies, des répons chantés, que
sais-je encore ?
Je voudrais bien qu’avant d’inventer du nouveau ou d’emprunter du vieux, nos réformateurs essayassent de tirer parti de ce que
nous avons.
C’est la gloire de notre culte protestant qu'il est tout pour l’esprit.
Dans la pure nudité de nos temples, on adore en esprit ou on
n'adore pas. Ce culte n’offre aux
sens, sauf à celui de l’ouie , nen
où ils puissent se prendre. Ni
tableaux, ni décorations, ni costumes brillants pour charmer les
yeux, ni cérémonies mystérieuses
ou pompeuses au milieu des flots
d’harmonie et d’encens, qui frappent l’imagination et ébranlent les
nerfs. Pour tout symbole, l’eau
du baptême, le pain et le vin de
de la Cène, rien de plus. Rien
que le dialogue entre l’homme et
Dieu , rien que les mouvements ,
tantôt exprimés par l’hymne et la
prière, tantôt silencieux et secrets,
des âmes unies pour adorer Dieu
en Christ et aspirer ensemble à Lui.
Rien que cela, ai-je dit; mais
ce u’est pas si peu. Donnez-moi
L.
4
-136
une assemblée où cela soit réel,
et les splendeurs de vos cathédrales, les mervulles de vos arts,
la magie de vos rites et de vos
liturgies s'évanouiront devant l’incomparable beauté et l’efficacité
de ce culte spirituel.
Je,suppose un pasteur pénétré
de la sainteté de l’art auquel il
préside. Je suppose dans l’assemblée une minorité d'àmes chrétiennes, formant la petite église dans
la grande. Il suffira d’observer
quelques conditions tout extérieures pour faire paraître et sentir
la vertu de notre culte.
Les fidèles arrivent à l’heure ;
chacun prend sa place en silence.
L’assemblée est formée; le pasteur^
est en chaire. Alors, mais pas
avant, la parole de Dieu est lue.
Les fragments, choisis avec soin,
ont trait soit aux circonstances
particulières où se trouve l'Eglise,
soit au sujet de la prédication.
Les lectures, les chants, le discours, les prières, tout tend au
même but, et entre tous les actes,
des moments de silence laissent
à chacun le loisir de se recueillir
dans ses pensées , ou de faire
monter vers Dieu ses intimes requêtes. >
Qu’on essaye. On sera surpris
des vives impressions, de l’édification que peut produire un culte
aussi simple Don verra quelle liberté il laisse à l’Esprit de Dieu
d’exercer ison influence sur ‘ les
âmes. rti'tr,
.. • 'ul)i; -. '«IC flvi; ■
i.
__ Cl';;
(H biiq b ■' V':
. iti..
himr, ; • |,
Nous avons reçu de New-York
l’adresse qui suit :
AUX ÉGLISES DE CHiaST
Organisées
d’après les principes Presbytériens
dans le monde entier
On trouve des Eglises de la famille
Presbytérienne, quoique sous différents
noms, en Europe , en Amérique, en Australie, et dans les champs des missions
de l’Asie et de l’Afrique.
Si elles pouvaient être considérées
comme faisant partie d’une seule communion, elles constitueraient, peut-être,
la plus grande Eglise Protestante du monde. Mais, à présent, elles ne sont unies
par aucun lien visible, soit de société ou
de travail. Dernièrement, cependant, il
est venu simultanément è l’esprit de
plusieurs personnes, que ceux qui sont
soumis à la forme de gouvei nement de
l’Eglise Présbytérienne peuvent, eu parfaite harmonie avec leur intérêt général,
dans toutes les branches de l'Eglise Universelle, chercher les moyens d’entrer en
communion formelle les unes avec les
autres ,*et de faire avancer de grandes
causes par leurs efforts réunis.
On ne veut pas proposer de former une
union organique de tontes les Eglises Presbytériennes du monde. Il est évident
qu'une Assemblée Générale ne pourrait
pas régler avec avantage ,J’économie intérieure deS Eglises de contrées aussi
éloignées les unes des autres telles que
la Suisse, l'Allemagne, la France, l’Angleterre, l’Ecosse, l’Irlande, le Pays de Galles , l’Australie, les Etats-Unis et le Canada.
Beaucoup de mal pourrait dériver d’une
tentative ayant pour but de s’interposer
déns le'maniement d’affaires de ces différentes églises ; càr^, toute l'histoire
écclésiastique montre que l’on doit craindre beaucoup slo dangers de l’établissement d’un pouvoir central, qui serait
presque sûr de s’opposer à la liberté des
Eglises locales et dés individus. De plus
qùelques dénominations ont de grands
souvenirsu historiques qu’éHes désirent
5
-137
conserver; d'autres considèrent comme
leur devoir de porter un témoignage à
certaines vérités i|ui leur semblent être
négligées par d’autres. Dans ces circonstances on ne demandera pas aux Eglises
de fondre leur oxisetnce séparée dans
une grande organisation, mais, do conserver leur propre gouvernement, tout
en s’unissant aux autres momPres de la
famille Presbytérienne pour s’entendre
en vue du bien de l’Eglise et pour la
gloire de Dieu. Pour qu’une Eglise ait le
droit de faire partie de cette union, il
lui faut avoir la forme de gouvernement
de l’Eglise Presbytérienne, et une confession de foi conforme au Consensus îles
Eglises Réformées.
Aucune nouvelle confession ou formulaire ne sera requis.
Plusieurs pas ont été faits dans le but
d’effectuer cette uuion. Cette question a
été spécialement portée devant la grande
assemblée tenue à Philadelphie en 1872,
pour célébrer le troisième centenaire de
la Réforme Ecossaise. 1,’Assemblée Générale de 1873 de l’Eglise Presbytérienne
aux Etats-Unis a adopté à l’unatiimité des
résolutions en faveur d’un Concile Œcuménique des Eglises Presbytériennes, et
a nommé un Comité chargé de mettre ces
résolutions en exécution. I.a même année,
l’Assemblée générale de l’Eglise Presbytérienne d’Irlande prit des résolutions
semblables; et elle est prete h se joindre
aux autres Eglises pour arriver au même
résultat. Ayant égard à ces mêmes sentiments, le Comité de l’Assemblée Générale de l’Eglise Presbytérienne des EtatsUnis,a profité de la présence de tant de
pasteurs et d’anciens à la Conférence de
l’Alliance Evangélique de New-Vork, eu
1873, pour tenir une réunion aHn de
.s’entendre sur ce sujet. Le meeting fut
tenu le 6 octobre. Environ 150 personnes
de différentes dénominations Presbytériennes et de différentes contrées y prirent
part. La plus grande cordialité régna
dans cette assemblée et les résolutions
suivantes furent adoptées à l’unanimité :
1“ L’Assembée Générale de l’Eglise Presbytérienne des Etats-Unis et l’Assemblée
Générale de l’Eglise Présbytérionne d’Irlande, ont pris d% résolutions en faveur
d’un Concile Œcuménique des Eglises
Presbytériennes; nous, réunis maintenant
d’une manière providentielle, et appartenant à différentes branches de la famille
Presbytérienne nous sympathisons cordialement, et approuvons ce projet d’iin
ConcileGénéral des Eglises Presbytériennes
dans différentes contrées.
2* Les Messieurs dont les: noms suivent
forment un Comité pour correspondre
avec les individus et les Corps organisés ;
«fin de s’assurer des senttateuts des Près
bytériens au sujet d’un Concile Fédéral,
et de prendre les mesures qu’ils croiront
nécéssaires pour obtenir ce but.
3* Le Comité est autorisé à coopérer,
autant que possible, avec l’Assemblée
Générale de l'Eglise Presbytérienne d’Irlande (U. avec le Comité de l’Assemblée
(îénérale de, l’Eglise Presbytérienne des
Etats-Unis de l’Amérique.
Le Comité ainsi nommé a un profond
sentiment de la responsabilité (jui pèse
sur lui. Tout en croyant (]uo la cause
est bonne, et (ju’il y a une suffisante
opinion populaire en sa faveur, pour
assurer, avec la bénédiction de Dieu, son
sucirès final, il craint de prendre des
mesures qui (uiisseni porter atleinle à
une si noble entreprise. C’est pourquoi,
il désire commencer et continuer son
œuvre sous lia direction de la Sagesse
qui vient d’en haut. Tout ce qu’il se
propose, pour le moment, est de demander
à chaque Eglise Presbytérienne dans le
momie ;
1" D’exprimer d'une manière formelle
son apjtrobalioii sttr ce sujet.
2° De nommer un Comité pour se réunir
ou correspondre avec les Comité d’autres
dénominations Présbgtériennes dans le
but d’arranger une réunion ou contention
des Représentants nommés par les diverses
denomina lions. Cetle réunion pourra effectuer une organisation et déterminer
son caractère et sa manière d’agir.
En attendant il attire l’atteotiuo sur les
avantages suivants, qui, par la gréce do
Dieu, peuvent découler de l’union proposée ;
1. Elle montrerait au monde l’unité
substantielle, malgré de petites différences, do la grande famille des Eglises Presbytériennes.
2. Elle tendrait grandement è fortifier
les églises faibles, en montrant qu’elles
sont membres d’un grand corps. Les églises protestantes de l’Europe, par exemple,
sentent un grand besoin de sympathie et
de secours de la part des églises mieux
partagées.
3. Elle procurerait aux églises qui ne
penchent pas vers l’union organique,
l’occasion de manifester leur croyance,
dans l’unité de l’Eglise, et de fraterniser
avec celles qu’elles aiment, quoiqu’elles
tiennent toujours à leur témoignage distinct.
4. Chaque Eglise Presbytérienne connaîtrait la Gonstitution et l’œuvre des églises
sœurs, et leur intérêt mutuel augmenterait par là. Quelques unes pourraient, de
cette manière, voir dans d’autres églises
dos avantages et des qualités qu’elles
trouveraient bon de s’approprier.
L
6
-1S8
Les Eglises pourraient ainsi s’unir en
faveur de ta vérité, et contre les erreurs
qui prévalent; par ex.; travailler en vue
de l’observation du dimanche, résister aux
nombreux edbrts de la papauté, spécialement dans l’éducation, s'opposer à l'infidélilé sous ses différentes formes.
6. Sans nuire à la libre action des
églises, ce Concile pourrait distribuer l’ouvrage évangélique dans le grand chemin
« qui est le monde »; fixer une sphère à
chacune, décourager l’établissement de
deux congrégations ou une suffirait, ou
l’établissement de deux missions dans le
même champ de travail, pendant que des
cenlaines d’autres n’en ont point. De celle
manière, les ressources de l’église seraient
économisées, et ses forces concentrées
sur de grandes entreprises.
7. Elle montrerait au monde chrétien,
dans l’aclivité du système presbytérien,
les grands faits suivants que, par son organisation, elle s’accorde avec toute forme
de gouvernement civil ; i)ue , par la simplicité do ses usages, elle est adaptée à
toutes les différentes conditions de l’église
sur la terre ; et que par son éloignement
de la licence et de l’arrogance, elle est
le mieux préparée à reconnaître la fraternité de tous les croyants.
8. Elle manifesterait la force des Eglises
Presbylériennes et offrirait une résistance
effective aux prétentions exclusives du
clergé et du ritualisme dans toutes ses
formes.
9. D’un tel Concile, sanctifié et vivifié
par la présence du Sauveur, pourrait dériver une nouvelle impulsion de yie spirituelle, amenant chaque membre de l’église dans une cominunion plus intime
avec son Divin Maître, à un amour plus
profond pour ses frères, pour la gloire de
son Maître, et à une consécration plus
entière à son service.
New-York, 1874.
Suicent les signatures du Comité.
iiouücllcB relt|jteit0ed
et faits divers
t
Nouvelles des Missions. jOne lettre du
Cap do Bonne Espérance» Mt connaître
l’arrivée dans cette ville de M' et de M”
Germond et de leurs compagnons. — Le
Journal des Missions annonce .quoi.M'et
M” (Villéger, missionaires au Sénégal, arriveront en Franco au eomraenoemenl de
mai pour y pa.sser quelques mois d’un
congé nécessaire! à la conservation de
leur santé. -ili l’iiil lirùl-.'i;jvj;,i'|l
Cl«m!©v©. — S’il y a de bons élér
ments dans l’Eglise des Vieux-Catholiques
de Genève, s’il y a du sérieux dans quelques-uns des chefs, il est certain aussi que
la politique a joué un grand rôle dans la
formation de cette congrégation, qu’il y a,
non seulement parmi les membres, mais
dans le conseil de paroisse, des personnes notoirement peu croyantes et que le
père Hyacinte ne.trouve pas, dans la cité de
Calvin, tous les encouragements qu’il se
promettait et qu’on lui promettait d’abord.
Allexnagne. — L’empire Allemand
contient :
25.579.709 protestants
14.837.463 catholiques romains
82.155 autres chrétiens
512.158 israëlites.
41.041.485
Angleterre. — La dépouille mortelle du docteur Livingstone est arrix'ée à
Londres le 13 avril dernier. De grands
honueurs ont été rendus à ses restes par
la Société royale de géographie. — Une
souscription vient d’élre ouverte en Angleterre pour mettre à l’abri du besoin
ceux dont l’illustre voyageur était le seul
appui. {Eglise libre J.
Sur la surface du globe, il circule par jour
3 milliards 900 millions de lettres, dont
le poids est de 33 millions de kilos.
France. —L'Eglise Libre, dans son
16" numéro, nous donne sur l’assemblée
de la mission intérieure de Nîmes, des
détails qui nous ont fait regretter de n’avoir
pas pu y assister. Car on sent, sans qu’on
nous le dise, qu’il n’y avait qu’un cœur
et qu’une âme et que l'Esprit du Seigneur
présidait aux discussions et aux délibérations fraternelles, malgré les différences
ecclésiastiques des membres de l’assemblée.
Chronique Slaubobe
et locale
On nous écrit de Btedoret:
‘Depuis 3 ans les habitants de cette pé.lite localité n'ont pas eu lé'bonheur de
voir d’aussi belles campagnes que cette
année, aussi se réjouissent-ils de l’espoir
de faire une abondante moisson et tout
polie à croire qu’ils en rendrdnt :grâces
à Dieu. Il est vrai'iiqu’il n’est pas rare
pour eux de vmr, au mois de juin, toutes
les espôraiioesis’évaaouirjiasr uné osige
7
-139
abODdante vient quelquefois ensevelir le
fruit de pénibles travaux.
■Mardi dernier, 21 courant, un évènement bien triste est venu plonger dansi
l’affliclion une famille do la Ville-de-Ro(iorel. Une dixaiiie do jeunes garçons et
de jeunes filles de 8 à 11 ans, s’en allaient joyeusement, 1^ botte sur le dos,
chercher du bois menu à quelque distance du bourg principal. Lorsqu’ils eurent fait leur provision, il prit fantaisie à
quelques jeunes filles de la troupe d’aller
cueillir de la réglisse au pied des massifs
de Roche-Brune; il fallait pour cela traverser une espèce de pont formé de trois
poutres très étroites, et très mal assurées.
Une des jeunes filles; qui éiait partie la
dernière, arrivée au milieu du pont chancela, une de ses compagnes qui avait déjà
traversé, courut à son secours, et toutes
deux tombèrent dans l’eau.
Un homme d’une cinquantaine d’années,
fort et robuste, et qui lui aussi revenait
de la forêt avec les enfants, s’approche
alors avec beaucoup de calme, examine
le danger, et après mûre réflexion crut
qu’it serait prudent pour lui sans doute,
de tendre le bout d’un bâton qu’il avait
cherché autour de lui, à l’une des jeunes
filles qui l'appelait à son secours, et il
réussit de cette manière après des efforts
surhumains et en se tenant lui-même sur
le rivage, cela va sans dire, à la tirer
saine et sauve horsdà l’eau. En attendant,
que faisait l’autre jeune fille? N’ayant eu,
semble-t-il, ni le temps ni la patience
d’attendre que notre héros se fût réposé
de ses exploits et eût séché ses souliers
qui n’avaient, pas vu l’eau, elle fut entraînée par le courant, et toutes les tentatives faites jusqu’ici pour retrouver son
corps ont été inutiles.
Il y aurait ici plusieurs observations à
faire :
1. Sur la conduite des parents qui envoient, trop imprudemment leurs enfants
dans des endroits fort daoîïereux, et tout
cela pour une bottée de bois qui ne vaut
pas 3 sous;
2. Sur la conduite héroïque de l’homme
dont mention est faite plus haut;
3. Sur les autorités locales qui laissent
subsister dans la commune ce guet-apens
de pont qui se trouve, pour celui qui ne
le saurait pas, à quelques mètres de distance de la jonction des deux torrents qui
traversent Praly et Rodorel. Mais le terrain est brûlant, et il vaut mieux, après
avoir constaté le faitÿ passer outre.
i$alxit-Oer*xxilà.ln. — Leé enfants
qui fréquentent encore l’école durant la
sefübhie ont jpriè))lift,iàndi dë^nieisi uA
fête qu’on avait préparée exclusivement
pour eux. Plus heureux que les autres
enfânts des vallées qui ont fêté le 17 février par un froid assez vif, un pied de
neige et des chemins presque impraticables, les enfants de cette paroisse ont eu
une magnifique journée do printemps, qui
n’avait que le seul défaut de n’êlre pas
un anniversaire. L’on commença par un
culte présidé par M. Mooaslier et l’on
continua par des cantiques , des récitations et quelques discours. Nous remarquons que les narrations ne manquèrent
pas, ce qui prouve un assez grand développement . car si un enfant s’aventure
jusqu’à réciter en public, il est très difficile qu’il se'hasarde à raconter. Un petit
repas , une promenade sous la direction
de leurs maîtres et maîtresses et quelques
cantiques terminèrent la journée.
On discutait, vendredi dernier, en conseil communal , la question de la roule
qui doit aboutir aux carrières de granit
dites de Brouard. Les carrières ont été
adjugées au concessionnaire des années
passées, aux conditions suivantes; faire
la route à ses propres frais, suivant le
plan déposé, je pense, aux archives; la
maintenir à ses frais; ne pas demander,
comme droit de péage, à tout autre concessionnaire qui prendrait une des nombreuses carrières voisines, plus de 1 Oio;
payer pendant six ans, 500 francs par an.
et enfin remettre au bout des six ans la
concession, et la route en bon état.
Ce qui nous a frappé, c’est la manière
dont s’est fait le marché : alla huona. —
Comme l’entrepreneur se refusait à certaines concessions, tel conseiller lui disait; Oh! vous pouvez bien encore faire
cela, vous y gagnerez encore assez !
Nous avons aussi entendu avec plaisir
un conseiller rappeler l’attention de la
junte sur la désormais fameuse affaire
de la baraque. — On s’est plaint, à celte
occasion, avec raison, du sans gêne des
autorités supérieures qui, lorsqu’elles ont
besoin de quelques papiers de la part des
communes, les exigent dans les »vingtquatre heures, mais qui lorsqu’elles doivent leur en envoyer ne se gênent pas
pour les faire attendre six ou huit mois.
r
COLLECTE POUR LES MISSIONS
ou SUD DE L’aPEIQUE AiXItÊË 1873 À 1874
.1 • l.i —— .,1 ■
1 Liste précédente L. 968 92
Ravid Lautaret fSaint Jean) » 25
Total L.<993 92
8
.140
Collecte pour la famille Grill
Lisle précédente Fr. 317
2
5
5
4
M" Noémi Bauer-Peyrot
Miss Fani)y Martin
M. J. Ribel, direc. de i’Abeille
M. Weitzecker pasteur
Total
Fr. 333
A TRAVERS LES JOURPiAUX
Revue politique
La discussion des nouveaux impôts entre dans une période de tempête, et il est
peu facile de prévoir comment la barque
ministérielle se tirera d’affairn; une partie de ses nouveaux amis de la gauche,
ont déjà abandonné Mingbelli qui n’a eu
qu’une majorité de deux voix dans une
votation au sujet de la richesse mobilière.
Que sera-ce, lorsqu’on arrivera à l’écueil
de l’annullation des actes non enregistrés,
mesure qui paraît si odieuse à plusieurs?
Il est vrai de dire que les députés du télégraphe n’assistaient pas à cette première
votation, et que, appelés en toute hâte,
ils ont donné au ministère, dans une votation plus récente, une majorité d’une cinquantaine de voix.
La presse française s’amuse ces joursci à jouer la comédie: Beaucoup de bruit
pour rien. Un journal niçois, qui a une
oreille chez le préfet du département et
une autre à toutes les serrures, a entendu
le député de Nice, M. Piccon, prononcer
un discours à faire dresser les cheveux
sur la tête des rédacteurs du Phare du
littoral. '
Si M. Piccon a véritablement dit tout
ce que cette gazette lui fait dire, s’il a
réellement exprimé d’une manière aussi
vive ses espérances de retour à la mèrepatrie, il faut avouer qu’il a été un peu
loin, — en tant que député français. Mais
nous nous permettrons dorénavant de
trouver très comique l’indignation de la
susdite presse, lorsque le télégraphe lui
apprend que les députés alsaciens lorrains
ont été empêchés par les rires ou les interruptions de leurs collègues d’étaler à
une tribune allemande leurs sentiments
français.' 1 l'T
Du reste, il est plus prudent de mettre
en quarantaine les informations du Phare
du littoral, auquel M Piccon a déjà donné
un démenti.
Les séances du Reichstag allemand ont
été closes le 26 par l’Empereur; la session a été bonne après tout pour le gouvernement , malgré quelques dissentiments. La ligne de conduite du gouvernement à l’égard des ultramontains, n’aura
pas varié d’un iuta, et cela sans aucun
des inconvénients que l’on prévoyait dans
ce que certaines personnes, voire même
des protestants, se permettaient d’appeler
persécution religieuse. Qoantâ l’abdication
que le Reichstag aurait faite de ses prérogatives entre les mains de l’empereur,
et que lui reproche si amèrement le Journal des Débats, il est bon de noter que
les français, avec leur idée fixe de revanche. y sont bien pour quelque chose.
D’ailleurs, l’effectif de paix de l’arméeallemande sera de401 mille hommes, celui
de l’armée française est et restera de 450
mille , si nous ne nous trompons ; il n’y
a donc pas de quoi tanfs’étonuer.
L’affaire du canal do Suez est en voie
d’arrangement... forcé. Le canal ayant
été occupé militairement par le Kédivé,
Lesseps a fait contre fortune bon cœur,
ne pouvant pas faire autrement.
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S’adresser au notaire J. Vola.
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E. Mslan Directeur-Gérant.
Pignerol linpr. Ghi^otoré' éL ^ Mascanlli.