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Année Sixième.
13 Août 1880
N. 33
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
I Paraissant ch&que Vendredi
Vom me serez, témoins. Actes 1, S. iSic\'i>ant la vérité
PRIX D’ABBOfllSBMBNT PAR AN . ,, , U- 31 tou» iea pays, d» i'Ünion . . dé .poste' jJ 1 d Apiéiiqpp , , , ,¡. .,.... • P [ Op 8>bopne : Pour VlntérieUr chez MM. le« paiït&UFs 9t les libraires dé Torre Pòllice. Pour VEiCtérieu\' uuBUrfeaud'Ad* Un ou plusieurs numéros rés, dériikDddâ avanlb Hé’- titf râp:e Ip ceni chacun. Annbhcfrst: 25 eentiinêfe pàri Les envois d'argent se font pur; . ‘lettré recomm.undee au pftr ‘ «mndlfl/s sur le Bureau de Pe- ■rdsà Argen/inû. i ■)! ’ " [
jPoHT I^i RÎ^ACPlOîî adriîsser ainsi : A la Direc!i;Jti du .Tefnom , PüttiR-retto t Piiierolo) iuaiife:.t, ;pQur i'AD^^ipijI^Tip,d.;;iÇiON t^dreseer ainisi ! A i'AdÎnifliïstï'aVffl ^’^îMé'îWp P.ppi$r,etto, i Pi^erolti;
¡ô'iixiïi at ë'j
■ Nos ’anciens' ëybùdes. Càrrèiport
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|üi)usi,deiaandiiiit arnicaietnept qaelliBiest aapqard’hui n,otpe ,sp4ojaljt,d ecclésiastique , la
plusremar^jpabie, pous répondrionp
sapeI.la niqipd;re hésitation; Ç’esl
nptrevprdébti! à II élaborer tes régJietnen.tsi , jea plusjj jdirers pans
trpp nops,préoccuper de Ja ppssibililéidCiilea; meUr.e ,.et de les
;naaipjben.ir an vigrteur -, ou plutôt,
(JanS;bi®B'de caa.isabîliant d'avance
qnPi.ppuri plusieurs,de peux qu’üa
.cepeeruenU,iJa , deuienfierputune
,lettré itDprte. Xip ¡aerp, ^pour pos
^UPU, ;,très pprieuse étude
,,cejile(|de ups,’25 .ou
IfjSxnodn^., à'iCe po^t!
ttanljrer.,.|Que ¡de ,fois i
/
\
u’estél pas. arrivé qulune.idétibér
ration synodaie Ia été ] iprpvpqtuée
et ifiapilement consentie»iien;,.ver!tiu
d.’uii principe quebpuqne, ¡etiqiiré
l'on a bientôt oubliée n après.,.line
première et unique apfiUpaiieu ?
Et quant Wxi règlpuiie:nts pr><?tprér
.meut'»dits,) rytTii -'PP.'
fait d’exuelients, -r-i.ce,ipesin'
.upua caiamnier que;i4u!4iï''e! qiUiid6
.sont trop généraieiiuont,:mécu.»nUp
et maltraités. Chacun les veij.tnefl
par fois les invoque, maisinpfour
son voisin ou contre lui. ihii'ij;
. -On se tromperait fort ai'( IVo
s’irnaginait que nos» ancêtres usant
leur expulsiipiP et ,,leur;c,-retour
avaient beaucoup plus doirespect
po U r I es r ég 1 e RI a q t s. q P 'iJ 8 s.’é ta i e n,t
dpupés et que.pour laipluparjtj.du
moins , ils se,,aeu,mettaient;.é'hinr
blemenl é l’ord,re établi ani/spin
.de .lépr église- NpSS ; avpns,...ç,o.ns.tatédans notre dernier numéJ'’Oi'.l'inntilitédes invitations pressantes,,
.des ordres »péremptoires .etjiées
menaces sévèras dés %rïudesi de
la .premiérO; moitié. dn,siéÇ|loipbu.r
obtenir., la. sapctificatiou , .bu,,#né
moindre; prpfana.tion du joui;¡jd«
2
-258^
Seigneur. A d’autres égards encore les délibérations Synodales
et les règlements les plus sages
étaient violés par les individüs
comme par des Eglises entières ,
aussitôt qu’ilsleur imposaient quelque gène ou quelque sacrifice. La
fédération des églises de toutes
les vallées se produisait énergiquement aussitôt qu’il s’agissait
du partage d’un bénéfice ; elle s’éclipsait volontiers lorsqu’il était
question d’une charge à porter en
commun, elle semblait n’exister
plus à aucun degré lorsqu’une de
ces églises poursuivait un intérêt
particulier ou s’était engagée dans
une voie que condamnait la constitution même de la fédération.
Nous ne croyons pas qu’il soit
utile d’énumérer ici les cas très
nombreux constatés par les actes
de nos Synodes, et qui révèlent
cet esprit d’indépendance, dé‘ révolte même, dont nos pères étaient
souvent possédés. Un seul exemple suffira pleinement pour notre
but.
Voici ce que nous lisons aux
articles 2 et 3 des actes synodaux
de 1708: « Le sieur Jean Mala» not proposant, étant venu dans
» la vallée de Saint-Martin sans
» aucun témoignage de l’Académie
» de Lausanne, et ayant fait quel» ques fonctions pastorales, jusqu’à
• administrer le baptême, l’assem» blée cotidamne entièrement cette
» conduite comme étanf contraire
» aux règlements ecclésiastiques
> au service de S. A. R. et même
» aux lettres que nous avons ( la
» Table) écrites au déhors pour
» l’empêcher de venir dans cette
» môme vallée, comme aussi con
> tre le sentiment’ de Mess, de
» Genève et de Lausanne ; et
» quoique le susdit Malanot mé» ritât d’être, au moins pour un
» long temps, exclus de la voca» tion au Saint Ministère , l’As» semblée cependant , par un
» principe de charité, se bornant
» à lui faire une vive censure ,
» exige qu’il reconnaisse sa faute,
» travaille à la réparer et à pro
• duire des témoignages valables;
• et si nous recevons des réponses
» satisfaisantes aux lettres que nous
» avons écrits à son sujet, le dit
» Malanot se soumettra à subir
» les examens aux Vallées et non
» ailleurs, le tout, conformément
• aux. réglements de nos Synodes,
» après quoi il sera pourvu d’une
» église, et en attendant l’exécu» tion de ce que dessus, il ne fera
• aucune fonction publique ».
Le proposant Leydet qui avait
commis la' mABiB“'faute est l’objet d’une censure pareille ,’mais
comme il a du moins produit des
témoignages, il ne lui est pas absolument défendu de proposer ,
pourvu que ce soit en présence
de quelques pasteurs, de plus (et
à cela il devait y avoir des motifs
particuliers) il l’exhorte à se
conduire d’une ‘ manière’ honnête
et modérée, et à ne pas embrasser
d’autre vocation que celle à laquelle les Vallées l’avaient destiné
en lui assignant une bourse.
Mais les proposants n’étaient
pas seuls coupables. L’assemblée
est informée que c’est un nommé
Jean Reynaudîn qui'est le principal coupable de ce désordre, vu
qu’il a suborné et séduit l|s deux
proposants, aussi ord^^M‘/TeJle
qu’il soit censuré/ pïiblîq^mWt
et privé de la Gèriô'*pen^hf^’six
3
-.259
mois. — Et comme ces graves
désordres n’auraient pu se produire sans la connivence et la
participation active des églises
mêmes au sein desquelles ils ont
pu se commettre, voici ce qui est
statué à leur égard.
Art. 4. « L’Assemblée désap> prouve et condamne la conduite
» des églises et des consistoires
>• de la Vallée de S. Martin de
" ce qu’ils ont regairdé les sieurs
" Malanot et Leydet comme Mi*
» nistres et de ce qu’ils leur ont
• permis d’en faire les fonctions ;
» les mêmes églises et consistoires
» seront vivement censurés, et
» M. Léger surtout (Jacques Lé» ger, pasteur à Pbmaret), est
. prié de. le faire et de leur re» présenter la grande faute qu’ils
» ont commise à cette occasion ».
Ce qui prouve que cette fois
du moins ,les orc^r.qs, , du Synode
n’ont pas été méconnus et que la
censure a produit son effet, c’est
que dès le Synode suivant (11 novembre 1709) l’Assemblée nomme
leb sieurs Jacque Léger et Laurent
Berlin • pour présenter les sieurs
Jean Malanot et Pierre .Leydet k
leurs églises, savoir le premier à
Massél et le Second à Praly —
Mais si M. Malanot j figure dans
les Synodes en qualiié de pasteur
de Ville-Sèche et de Praly jusqu’à Pannée 1752, nous lisons au
sujet de Leydet à' Pà'rt' 4 du Synode dé 1715: « L’assemblée ayant
» appris avec une éxeessive dou» leur que le sieur Leydet, ci-devant
» pasteur de Massel et Maneille ,
» s’est conduit d’une tnaiVière très
» irrégulière et scandaleuse qui
n 'à fl^tri,,ei)itièrepient leiparactôre
». du Ministère-tdont ip. a été re
» vêtu, et que même par un mé» pris étrange de sa charge, il a
» quitté son église sans cause lé» gilime, n’ayant pas distribué la
» communion dans les temps éta» b,lis dans ces Vallées, et fait
» plusieurs autres choses que l’on
J» n’ose pas mettre au jour-, la
* compagnie , conformément à la
» discipline ecclésiastique , l’a dé»' posé, comme elle le dépose ac» tuellement, au nom et en Pau. tbrité de Dieu, le Père, le Pils
» iOt le Saint-Esprit, un seul Dieu
» béni éteruellement ; lui ôte le
» droit de prêcher la parole et
» d’administrer''les sacrements; le
. retranche entièremenil,du Corps
. des pasteurs et ordonri.l,à,Pégîise
» de Maneille et Massel de ne
. plus le considérer comme Mx
• nistre. Cet article sera lu dans
» toutes les églises un jour de di. manche pour qu’elles soyent in», formées de cette disposition
C’est le seul exernpie de solemnelle destitution de pasteur
que nous ayons rencontré dàns
nos anciens Synodes, quoique les
censures y fussentassez fréquentes.
A deux reprises nous trouvons
mentionné le fait incroyable de
gens qui offraient leur ministère
au rabais, — (Synodes de 1709
et 1720), sans qu’il nous ait été
possible de découvrir les moms
de ces brocanteurs. Nous aurions
été heureux de les publier, '
{à suivre).^
Corresf flttbiiiice
‘né d'Elbâ, le. 7 Août 18S»'
Monsieur lé[îiédtteleur,, .
.le sais que vous faites bon accueil
au CimiTxer de l’évangélisation et que
4
-200
les lecteurs du Témoin ne demiindenl
pas mieux que de lire souvent les: nouvelles relatives à noire oeuvre rn's*
sion'nàire. Il ne faut donc pas qiié je
perde l'occasion de vous parler de
nos* bien^aimés frères de l’ile d’Elbe,
puisque j’ai le bonbeur de passer quelques jours aq milieu d’eux.
Nous n’aurions qu’à remonter au
1857 ponr trouver l’époque ou il n’y
avait pas U ri seul ()i‘ol’èislari'l à Fîte d’Elbe.
A^l’heure qU’tl est l’Eglise du Seigneur
compte dans celte île lenviran 200
àuJ.es, leS: .enrituls conripris. Plusieurs
grandes villes ne réunissent pas un si
grand nombre d’évangéliques. C'esi à
ftio’%ii’iria q\ie la glace a été rompue
tfabOrd, que lës épreuves e‘E les persécutions ont été le plus redoutables,
et c’est, aussi, à Rio'Marina qu’ii y a
le' plus oprisidérable noyau de protestants. .L’Eglise Évangélique Vaudoise y
possède un joli petit temple , une ;
maison pour l’évangélisle, quatre écoles '
spacieuses et bien aérées et un joli
petit cimiOlière situé sur une aüljine
avoisipanie, C’est réjouissant que de
trouver chaque dimanche malin dans
tté lèmplë environ 80 audiléttrs très
rôcrierllis et très atlenlifs. On dirait
entrer dans l’un de nos temples des
Vallées, Ici il y lou|çurs au culie
pluS| de femmes que d'hommes, car il
est rare que les vaisseaux à bord desquels les marins iritversenl l’océan se
trouvent ensemble à l'îte. Mais c’est
très important que d’avoir gagné les
femmes à la cause de l’évangile , car
avec les fëm,mes nous avons la famille,
et avec .fa famille l’école du dîmariche
et l’écôlè dé la semaine, même quand
lé mari ' n’est pàs encore des nôtres’.
Voici l’ordre du oulte tel que nous
l’avo.n.8, célébré dimanche, dernier. Invocation,. — Chant, -t- Décalogue. —
Confession des péchés, — Cantique
chanté SporUanémenl par t’assemblée
et qui résume la confession des péchés.
— Lecture de ta ,Bible. — Chant d’adoralionS*.Prière. Prédication.
Chant. — Prière. — Un dernier cantique chanté spontanément par l'assemblée et enfin la bénédiciron.
Il faut les entendre chanter I C’est
vraiment, édifiant. Grâce aux bonnes
leçons qn’ilïi reçoivent, nos frères Elbois cotiuiiissenl presque tous les çhanls
du nouveau recueil, et ils les chantent de tout leur cœur et de tous leurs
poumons. Quelques-uns chantent encore uri peu fort, malgré lés avertissements reçus; mais la plupart ehanlent fort bien, et d’une façon fort
lm,rmc)nie,use.
L’école du dimanche compte environ
85 élèves en hiver, et presque la
fhoitié de ce nombi'c pendant les’ vaennces d’été. Los monilii'tcés d’aujourd'hui sont reeniiées parmi il'es bonnes
.élèves d’autrefois. Ce fait, qui doit être
gênera! et constant dans toutes nos
école.'! dn dimanche, m’a bien réjoui
ici, pareeque je vois que ces monili’ices ont maintenu la promesse qti’elles
m’avaient faite de ne pas abandonner
leur chère école ,dn dimanche comme
plusieurs ont l'habitude de faire. Quelques unes oui même continué de réciler lems versets jusqu'au dimanche
quia précédé, leur maitiage. Quelques
parerils catholiques romains retorenl
pa,rfois de l’école du diraauche leurs
enfants un peu avancés en âge , parceqiie, disent-ils, ces enfants en comprennent déjà plus qu’il ne faut et ne
veulent plus aller à lil messe. Que
Dieui fasse lever en son temps la bonne
,se,ipence (iin$i jeiéç dans tes cŒiufs et
an sein des familles qallioliques romairies ! ,'
Les trois écoles de la semaine comptent ensemble environ 140 enfants,
desquels plus des quatre cinquièmes
sont enfants de catholiques romains.
Quelques nouveaux corrinmniants ont
été reçus dans le courant de celle année
et parmi eux une vieille fenime de 11
ans. '
D’un autre côté: l'églisé a. été affligée par le départ inattendu de quelques-uns de ses membres, enlr’aulres
par celui du capitaine Louis Cignoni,
— un des premiers qui aient eu le
courage d’embrasser l’évangile lorsqu’il
y avait encore du danger à se déclarer
pour la bonne cause. — U est ¡mort à
Marseille et 20Q, entres capitaines et
rnalelols, ont accompagné soti cèreueil
du port au cinielière, pendant que tous
les vaisseaux de Rio-'lnai'ina à l'encre
5
..2IÎ1
flans le port ont arboré l(!iirs drapeaux
en signe de denil. Nos irères lilbois
sont donc respectés par leurs concitoyens, dont le fanatisme d’autrefois
fait maintenant place à reslîme et à
la considération. On l'a vu aussi lors
de rensevelissement dô la jeune Marie
Marlelli qui laisse atissi dans le deuil
une mère déjà veuve, lia foule catboliqiie romaine rélinie- sur la place publique g’esl écartée respectueusement
et a fait taire la musiqtie pendant tout
le temps du passage du convoi funèbre.
J'aime jndiqiier ce signe des temps ,
parcèqiie régli.se de Rio Marina éiaii
babit'uée jadis à des démonsii'ations
d’nn tout autre genre.
Laissez-moi vous dire en terminant
que celle êglifè de 98 communiants,
•tous soirtîs du catbolicisme romain, —
à l’excéplion de l’êvangéüsle, de l’inslitiiieiir et de leurs familles, ^ a coileclé celle année la jolie somme de
fr. 7415,85, c’èst'à-dire'plus de 7,50
pour cbaciin des 98 membres qui 1a
coiripôsenl
ill ni’esl pas hors de propos dé rappeler ici l’ordre apostolique touchant
les souscriptions à généraliser au sein
de nbs' églises. ' I
«Touchant la collecte qui se fait
pour les saints, faites comme j’ai ordonné aux églises de Galalie ; c’est
qtie, chaque premier jour de la semaine , chacun de vous mette à pan
chez soi ce qu'il' pourra assembler,
.suivant la prospérîié que Dieu lui accofdeia"; afin que l'orsque je viendrai
les eôllectes ne soient dIus à faire (1
Cor. XVI, 1, 2).
Ge n’est ni le pasfew, ni le çonsistoii'e j ni lé Sywotle qui imposent le
devoir de collecter.
C’est la Parole de Dieu.
E. Bonnet, pasteur.
Très-honoré monsieur le Directeur,
J’aime votre journal, aussi je ne
puis vous laisser ignorer l'étonnement
qu’ont produit sur moi quelques lignes
de votre dernier; numéro et précisément celles qiir'ife itapporienl à (a glorieuse rentrée. i^VbUe correspondant
fait reportir dans ses reanarques, le
caractère extraordinaire de ce fait,
soit que nous considéi'ions la foi puissante de nos pères, soit que nous admirions l’inlervenlion de Dieu en leur
faveur. Très-bien. Mais je ne saurais
en dire autant du commencement de
l’anicie , qui me semble contenir une
erreur, et selon moi, une' des plus
pernicieuses, puisque c’est celle erreur
qui a fait la fortune du jésuilisme.
Mais ceci mérite explication.
Il n’est pas nécessaire d’avoir lu la
Glorieme Rentrée elle-même, pQur
savoir que ce retour au pays natal ne
.s’est accompli qu’à travers mille obstacles, dont les plus dangeieux n’éjaienl
pas, malgré la rigueur de l’hiver, ceux
de la nature même, mais provenaient
d’ennemis acharnés, qui avaient juré
la perte de nos ancêtres. Aussi leur
voyage, qu’ils espéraient paisible, s’estil iransfbfmé en une expédition mitilai re , et celte guerre, courte, si l’bn
veut, a été comme un drame sanglant,
dans lequel jouent un assez grand rôle
le fer et le feu. — Ce fait, p.-à-d.
l’iiiage des moyens de g;jiiert'e.J^.qûe
l’ont fait nos pères en celle oecasibn,
s’impose à i’alicnlion de tout lécteur
sérieux et soulève urte foule dé questions , parmi lesquelles vient nalurellenienl ta toute première, celle-ci; nos
pères ont-ils bien fait? ont-ils mal
fait? — pouvons-notrs les absoudre
ou devons-nous le condamner? — Il
faut bien le dire, la plupart sont de
ce dernier avis, ou du moinà c’est
vers une sentence de désapprobation
que beaucoup de personnes semblent
pencher. — C’est en eifel par où coinmence votre correspondant « on a souvent dit que nog pères en rentrant
dans leurs Vallées en 1689 à la pointe
de leurs épées, n’ont pas agi selon
les principes de l’Evangile» et j’ajoute:
ce ne sont pas seulement nos adversaires qui nous le reprochent avec
l’aigreur de vaincus, ce sont aussi plusieurs d'entre nos amis et des meilleurs , qui regrellenl , qui déplorent
que tant de courage, de foi, de piété
soient souillées par du sang et obscur^
cies par la fumée de la poudre. L’emploi d’armes charnelles, pour lent
6
-262-.^..
défense pç.rsonneile , non moins que
pour la défense de leur foi esl chose
condamnable. C’est à c^Lle opinjon que
s’est décidément rangq ypire correspondanl. — SenlerneniiiQeÎle condamnation sommaire n’éxiste qü’e^principe
et messieurs les jurés, dont le verdict
semblait iri;évocaî)le, reviennent tout
doucement en arrière par des chemins
de traverse et finissent par déclarer
qu’après, tout, si , en principe, nos
pères n’onl pas agi selon tes principes
de l’Evangile, cependant, grâce aux
circonstances alleniianles, et à considérer non plus les principes mais la
pratique de la vie ,, la conduite de nos
pères a été légitime , d’autant pins que
la bénédietion de Dieu a reposé sur
leur cnlreprise et les a conduits à
bonne fin.
Dois-je vous le dire? j’aime cent
fois , mille fois mieux entendre porter
sur, ces, héros de 1689 une condamnation absolue,, irrévocable , que de les
vpir, absous, grâce à de tels procèdes.
Car, d,an.s le premier cas, nous risquons , ii est vrai, d’user d’une excessiyei sévérité envers nos pères et d’êli’e
injits'fes envéî's "leur, mémoire mais,
perrneUez-moi de m’.adicsser ici directement à votre cori'espondanl, vo^mz
dC: votre côté quel, rôle vous attribuez
à. Diqu ; c’çst Dieu , diles-vous , qui
lexauce la foi de nos pères, c’est Dieu
qui anéantit ceux qui, rputragenl, c’est
Dieu enfin qui, sanctionne, la Gl. R. par
son jjj.lervenüon , du commencement
à ,!a fin ,,,ercela vous parait si évident
que vous n’hésitez pas à élever ce fait
prqsque au niveau du passage de la
.Mer Rouge... et Dieu aiii’aii fuit tout
çela pour un peuple coupable . pour
dçs. bommes qui par leur conduite, du
matin au soir et du soir au malin ,
Arnaud, en tête, violaient "les principes
dC:l’Evangile !,Cai' ici, ihn’y..a dislinc
ijoUj qui tienne: ne, pas,agir selon les
princi.pesi de i’,Evangile . quand on les
connaît (or,Arnaud était ut,i pasteur)
c’est les violer.
Que ceux,donc qui au nom de l’Evgngile coiidairmeni. nos pères en cette
occasion, les tiennent pour condamnés
duement et iiTévoçablement, car, en
voulant allènuer Iqs effets de leur sen
tence, ils portent, sans le vouloir, une
sentence d'injustice contre. Dieu luimême. Si réellement nos pères ont
péché reconnaissons-le franchement
sans songer à les défendre aux dépens
de la justice de Dieu ,i et, ajoutons,
aux dépens de sa loi. Car la loi de
Dieu ne i'essernble en rien aux laif!
Iiumaines: celles-ci cliangenl mais les
principes de l’Evangile sont immuables ,, les unes sont irès-accomodanlcs
et se plient aux caprices du plus fort,
mais l’autre esl absolue, incorruptible,
et ne souffre ni mélange ni déviation.
[,’on peut dire d’elle: corruptio optimi
pessima, car les meilleui-es choses, lorsqu’on les gâte, deviennent les plus
mauvaises.
En effet si jamais la loi divine , la
moi ale, ont éié outragées sans pudeur,
c’est par les jésuites , du moins par
leurs doctrines impies. Il esl vrai que
leurs livres, leurs traités, renferment
ça et là quelques versets de l’Ëvangile
6l même de ceux qui semblent résumer la moi ale chrétienne.' Mais on voit
aussi parfois dans les mers du Pacifique
lé brillant pavillon de la noble Anglelei're flotter à la corne d’un vaisseau
de pirates. Si les jésuites ont conservé
les principes .de Î’Evangile c’est seulement en apparence et pour d’autant
mieux diippr les bonnes âmes. Car nier
effrontément le principe lui-même, ce
serait secouer les écailles des yeux
du plus ignorant ; aussi affirtneni-ils
d'un commun accord ,qu’il ne faut ni
Iner, ni mentir, ni voler,; ni commettre
adultère et...| mais il faut bien adoucir
un peu celte morale si sévère et pour
complaire au cœur mauvais de l’homiine
chercher avec le ciel des accomadements,
et alors le principe, a dû plier fout
doucement et subir des entorses plus
ou moins douloureuses, de sorte que
si vous consultez en confidence leurs
docteurs les plus graves , ils vous diront tout bas , le doigt sur la bouche:
qu’on péul percer la poitrine d’un
ami, vulgo l’assassiner, et cela pour la
moindœ bagatelie,, pour une pomme;
qn’.qn peiiljtirer,faussement, ,sans,êi,i;é
cependant parjure, pourvu que en
esprit et à ce momebt„i)(iême on rectifie se serment; qu’on peut \pler sans /
7
scrupule , siirioul au profil de la compagnie etc. etc.
N’esl-ce pas là une affreuse pesie
morale ? nous ne saurions trop nous
en garîder^ surtout en sachant que l’espril dü jésuitisme existait longtemps
avant la fondation de cette société, car
il se trouve caché au fond du cœur
de l'homme, il se déguise Irès-bien
et peut surprendre notre bonne foi.
Or toutes les fois que, un principe
admis, nous cherchons pour un motif
ou pour un autre, à biaiser, nons
mettons de l’eau au moulin des jésuites
d’où il ne sort guère de bonne farine;
nous les imitons lorsque par de fausses
distinctions et pour le service de notre
cause nous atténuons lia vérité. A l’égard donc de la question spéciale qui
nous occupe, deux répbnses sont seules
possibles, comme dans Les Gour&cf’àssises. Quels sonlles accusés? — Les vaillants héros de 1689. '-- De quoi sontils accusés ?-d’avoir usé des! moyens
de guerre ? Qui les accuse surtout?
Leurs ennemis di’alors et nos ennemis
d'aujourd’hui. Qui est appelé à les
juger ? chacun de nous. Quelle est la
loi , d'après laquelle lâ sentence sera
rendue ? La loi qu’ils connaissaient,
qu’Arnaud prêchait, la loi de l’Evangile; — Coupable ou non coupable?
Si les principes de l’Evangile condamnent nos pèrfes, acceptons ce verdict
franchement 'ël sans ‘arrière-pensée.
Mais nous osons plaider wo« coupable
et nous espérons pouvoir sans trop
de peine montrer comment nos pères
en irentrant à la pointe de leurs épées
dans leurs Vallées, ont noblement fait
leuri devoir, qiCils ont compris et réalisé la volonté de Dieu à l’égard du
peuple vaudois et que par conséquent
leur conduite J cqhforme à' la - yoloptê
de Dieu , ne saurait en aucune façon
contredire ce qui est pour nous la
parfaite expression de sa volonté, c’està-dire l’Evangile. (A suivre), n. R.
HauiJcUee religteuee©
Italie. — Un niotu proprio du Pape
en date du 4 août, déclare St. Thomas
patron de toutes les universités, séminaires, académies etc. du mondé
entier. Grandybien lui fasse,!
France, rappel (soiis forme
de congé ) de’T’àmbassadeur de la République irançaise, auprès du Valicap,
et la gérance de l’ambassade par ,uii
simple secrétaire de 2® (¡fasse, et,, ce
qui est plus' encore , envoyé dirèctemenl de Paris, semblent indiquer qu’il
ne régne pas entre Léon XIII et le
Gouvernement de la République l’onlente la plus cordiale. Nolté vœu bien
sincère est qn’élle le devienne (Jç moins
en moins, jusqu’au jour où le Pape
fera ses affaires et la France les siennes.
M. de Lêsseps assurait, il y a
quelques années, dans une séance académique; qu’à l’époque où les Israélites quillêfenl TËgyple sOus la conduite de Moïse, l’effet des marées de
la Mer Rougç se faisait senÇif.jiisqù’an
pied des Saragaim, près dii iac'timsali.
S’il én est ainsi, l’endroit où les Lsiaèliles passèrent la Mer Rouge était situé
au nord de l’extrémité actüèlle (j.u
golfe oriental. Dans sa revue intitulée
les Mondes, Vàhhé Moigne. in.vite la
chrétienté lout êhlîèrê à lever ïïq fonds
d’eaviron SOO’OOÜ fr., destine à. faire
faire des fouilles dans l’endroit où l’on
peut supposer que l’armée de Pharaon
fut engloutie. Selon l’abbé ^plïysicien,
la découverte de débris provenant de
celle armée deviendrait une preuve
frappante de la vérité des Ecritnïqs.
(EgVise^Libre^).
EeDuc pitttque
Italie. — Le ro| est parti de Turin pour Monza et la reine est allée
passer trois semaines'dans' le châieau
de Sarre sur la route du Petit Saint
Bernard. i
A Forli a eu lieu un meeting dans
lequel on a crié: vive la République!
Vive la ConsliluaUle 1 Le gouvernement
se propose de réprimer enfin de telles
manifestations.'’)!ii- .i !
L’augmentation projetée de’i’octroî,
surtout pour Rome et pour 'riirinfi a
provoque uneTorte opposition de la
part des Juntes.Municipales des villes
8
intéressées.^ ^ Voilà un des ,pi'en)iers
fruits de Tabolilion prématurée de
l’impôt de rriQûiure.
AmaieierÈ'e. ~ L’étal de santé
de Gladstone s’est amélitSi’é. L’illuslre
homme d’étal a été l’objet des sympaihies rton seulement de ses aaiîs, mais
même de ses adversaires politiques.
Le Gouvernement anglais a donné
ordre au général Roberts d’évacuer
Caboul, l,^ Capitale de l’Afghanistan.
Les troupes dé cette garnison se
poi'lenl sur Càndahar pour délivrer
les régiments qui y sont renfermés et
pour punir, si c’est possible, les Afghans
révoltés. Le nouveau Gouvernement
compte, malgré l'échec reçu par une
partie des troupes anglaises, abandonner l’ÂIghanislap à son sort. Que d’ar
geni et surtout que d’hommes sacrifiés
en pure perte !
Quelques jonrùaux anglais vont
môme; jusqu’à se demander si la possession' de l’Jndé vaut bien ce qu’elle
coûte à l’Angleterre.
Les püissances ont séparé la question
dû Monténégro de celle de la Grèce
et onl adressé! la Porte deux demandes ûalbégoriqués en faveur des Monténégrins. L’on croit que le Sultan y
■idhérëra, — Là Grèce est invitée à
là pàiiencé, cai'jSon tour viendra aussi
et' la Turquie sera expressément invitée A exécuter en sa faveur le traité
de Berlin. Si donç la Grèce mobilise
son armée, elle le fait ave.c prudence
pour né pas compromelti e ses intèrôls
cl la situation favorable que les puissances lui ont faite.
' Soyez reconnaissante. ..
! i^puB dit l'Apütr.0.
Madame D. Canton se sert de l’organe du Témom pour remercier collecliveinenii toutes les personnes qui
lui ont témoigné de l’inlérêt el de la
sympathie pendant sa maladie, soit q.ii'il
plaise à Dieu de lui accorder encore
la guériso# ou de la retirer à Lui.
Klle saisit ioetlfi occasion pour témoigner sa reconnaissance aux aimis vandoisii qîui l’ont touJonrs aeeweiHie avec
iaffeclion dans sa seconide pairie. Que
le Seigneur répande les dons eA les
grâces de son Si. ffiSpril ear eeé chers
amis !
AnnopLoesi.
La réunion annuelle du 15 Août
tombant un dimanche aura lieu D. V.
cette année tnndi prochain 16 atmf.,
à 9 h. du malin,-! Angrogne, -dans le
bois de M. R ivo ire , mix Slringais,
tout près des Gonins.
Ceux qui viennent de La Tour el
de St. Jean doivent pousser justjii’au
dessus des Jouves à une rnaison d¡l®
des Bruere, et prendre le chemin qui
monte à droite. Ceux qui viennent de
la colline de Si. iean auront encore
dix minutes de chemin, après avoir
atteint l’école des Joiirdans.
Ceux qui ai rivent de Praruslin par
le sentier des Sonaillelles’doivent-passer
derrière le hameaiî des Malans Supérieurs et descendre au tien de la convocation. On s’adressera surtout aux
enfàfils des Ecoles du Dimanche.
■ Í ^ \>m If■ Il —... I \ iiiM .1
Une jeune Vaudoisé qui a passé trois
ans en Hollande et trois ans en Anglelerre , el qui peut enssigner rie:;ii'a«tT
çais , l’italien , l’anglAis et les éléments
de la musique et du dessin, désire se
placer pour quelque temps en Allemagne, soit dans un élablissemeril,
soit dans une famille.
S’adresser pour iniformatians: au pasleuride Pomaret, directeur du Témoin
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