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Soixante-sixième année - Anno VU!*.
. U Juillet 1930
N“ 26
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L ECHO DES VALLEES
PRIX D'ABONNEMENT;
Italie (y compris les Vallées et Colonies) .
Etranger (y compris les deox Amériques)
Plusieurs abonnements à la même adresse .
BAISSANT CHAQUE VENDREDI
On s'abonne; à TorrePellice, au Bureau d’Administration de VEcho
(Via Arnaud, 31); dans toutes les Paroisses, chez MM. les Pasteurs.
L'ABONNEMENT SE PAYE D'AVANCE.
S’adresser: pour la Rédaction, à M. le Pasteur Jules Tron - Torre Pellice
— pour l’Administration, au Bureau du tournai, Via Arnaud, N* 31
- Torre Pellice.
Pour toutes les annonces s’adresser au Bureau du journal.
Tout changement d’adresse coûte ço centimes, sauf ceux du commencement
de l’année.
w. Le munéro: S5 centimes
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..., dignes de louanges, occupent vos pensées (Phil. IV, 8).
COMMUNICATION OFFICIELLE.
La paroisse de ViUar Pellice est déclarée vacante. La nomination de son futur
Pasteur devra être faite à teneur des
articles 13, 14 et 25 des Règlements
Orgwrüques.
Torre Pellice, le 8 juillet 1930.
V. Alberto Costabel, modérateur.
I
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POUH U VIE IHTtaiEURE
Orgueil de Nébucadnetsar.
Daniel IV.
Grandeur, humiliation, relèvement, voilà
l’histoire de ce roi babylonien.
® * «
Sa puissance ,n’a pas d’égale. En vain
l’Egypte a voulu lui disputer l’empire.
Dans sa foMe tentative de s’affranchir,
Juda a payé de son indépendaince et du
sang des citoyens. La superbe Tyr a dû
courber le front devant l’invincible monarque. D’immen^ trésors ont enrichi Babylone ; de gigantesques travaux en ont
fait une capitale sans rivale. Au comMe
de son pouvoir, Nébucadnetsar, un jour,
contemplant d'’une des terrasses de son palafe. rinconaparable panorama de la vile,
s’écrie : N’est-ce pas ici Babylone Ja grande,
que j’ai bâtie ?
Lui jetterons-nous la pierre? C’est si
naturel de S’admirer soirmême :! César, contemplant Rome, le Sénat, l’empire à ses
pieds : Napoléon I®, arbitre de l'Europe
en 1811, ont jeté ce cri qu’un poète a mis
dans la bouche de ce dernier : « L’avenir,
l’avenir, l’avenir est à moi ! »,
Nébucadinetsar, César, Napoléon ont
passé ! L’orguei suteiste. On le trouve
chez les puissants et chez les faibles. Lecteurs, en êtes-vous exempt ?
Jadis, il y aviait l'orgueil de la naissance,,
et parce qu’on pouvait exjber quel(|ue armoirie nobüïaire, on s’imaginait être d’une
autre race que le laboureur ou l’ouvrier.
La vraie noblesse est celle du coeur.
Et il y a d’autres orgueils. Je ne parle
pas de celui qu’inspire la richesse. C'est
ridicule de s’enorgueillir parce qu’on a des
champs ou des titres de rente. Qu’avonsnous qui ne nous ait été donné ? Dieu est
le maître de tout !
L’orgueil du talfent, de l’intelllig’ence est
commun à tant de personnes. Et que de
fois, peut-être, a-t-on dû nous redire que
la modestie fait le prix, la beauté du Succès, que les louanges sont un encens funeste et que les progrès accomplis doivent
être pour nous une occasion de reconnaissance envers Dieu et un stimulant pour
tendre vers ce qui est en avant. Ce qiui
honore l'homme ce n’est pas Son nom, c’estla vertu, la piété, le dévouement.
H! * »
Avoir été le plus grand roi du monde et
avoir le sort d'une bête des champs ! Avàir
vécu dans un palais et coucher à la belle
étoile ! Laisser le gouvernement et la
gloire d’iun empire poLir l’isolement et la
misère ! Quelle décadence ! Et quelle leçon !
Dieu avait tout donné ; richeæe, pouvoir, génie. Dieu lui a tout repris ! C’est
à faire frissonner ! Alexandre, laissant, en
ideine jeunesse, échapper de ses mains un
sceptre à peine conquis ; César, roulant,
percé de coups, aux pieds de la statue
d’un rival égorgé ; Napoléon, pleurant à
Sainte-Hélène sa gloire év'anouie, et tous
ceux qui ont brillé comme d’étinceHanteS
étoiles dans les arts, les lettres, les sciences, et sont descendus prématurément
dans la nuit, que de voix pour nous dire :
« Dieu résiste aux orgueilleux. L’orgueil
marche devant l'écrasement » !
Amis, soyons reconnaissants toujours,
jamais fiers !
Que de forts, que de riches, que de
grands ont passé, portant chacun la péine
de son orgueil et recherchant en vain, eux
aussi, dans les humiliations et la poussière de la pauvreté ou de la honte, les
souvenirs de jours plus beaux et les débris
d’une couronne;!
Dieu qui donne peut tout reprendre : richesses, santé, talent!
« » «
Mais si Dieu donne tout, n’est-il pas
cruel en reprenant ce qu’il a donné ?
C'est qu’il y a de l’amour dans sa justice et -dans ses jugements. Nébucadnetsar
fiut dépouillé, humilié, mais pour un
temps : jusqu’à ce qu'il se fût repenti et
qu’il eût appris à donner gloire à Dieu.
Connaissez-vous le beau -discours d’un
orateur rélig'ieux du XVIL siècle, Bossuet :
l'Oraison funèbre d’Henriette d’Angleterre? Princesse, placée sur les deg^
d’un trône, elle brillait de txnite la beauté
' de la jeunesse, de tout l’édat du talent,
i eiîle avait gagné la confiance d’un grand
I roi Louis XIV, et d’Angleterre comme de
I France lui venaient des flots d’admiration.
Un jour, elle eut soif, elle se fit apporter
un verre d’eau de chicorée, le soir elle étant
morte ! Tout cet éclat avait pâli, toutes
ces grâces s’étaient flétries en un instant.
Mais, en lisant les pages saisissantes où
BtoisBuet raconte ces dernières heures et
csette mort, vous lirez aussi criites où il
montre que Dieu sait rendre tout ce qu’il
prend ; mais il le veut purifié, transfiguré
à sa gloire.
H n’est pas nécessaire que, toutes salutaires qu’eltes soient, vous fassiez ces douloureuses expériences. Lecteurs pleins de
santé, joyeux dés dons précieux de l'esprit
et du cœur, comblés des affections les plus
douces et les plus dévouées, reconnaiissants
d'écouter, de comprendre déjà et d’aimer
la Parole dn meiUleur des maîtres, vous
redirez, avec une âme émue, cette prière
de Nébucadnetsar, qui, dans votre bouche,
deviendra un cantique : « J’ai ¡béni le Souverain, j’ai loué et glorifié Celui qui vit
éternellement, Celui dont la domination: est
étemeiUe et dont le règne subsiste de génération en génération». e. s.
Les historiens de 8a Rentrée
Le Capitaine ROBERT.
Non moins de quatre Robert, de St-Germain, sont connus pour avoir eu part à la
préparation ou à la réussite de la Rentrée.
Jean, probablement un -deS 80 héros de
1686, était à Neuchâtel avec Arnaud, pensionnés par la ville, dès l'automne 1686.
Après la tentative de 1688, « le gouvernement commande à Arnaud ministre et capitaine Robert, avec femmes et enfants,
de vider promptement la ville ». Robert émigra à Bâle, puis en Allemagne, où, en
1689, on le voit quitter Schaumburg, avec
six autres, en vue de la Rentrée. Arrivé
trop tard, il prit part à l’expédition Bourgeois. Quand celui-ci en eut vu la malheureuse réussite, c’est au capitaine Robert
qu’il remit sa bannière. Il est signé le premier dans la déclaration que les officiers
de l’expédition rédigèrent le 29 octobre,
en faveur de Bourgeois.
Pierre est à Bâle, en 1688, avec Ses trois
fill^. Arrêté par les Français, sans doute
parmi ceux qui s’endormaient de fatigue
après le combat de Salbertrand, il fut condamné à Grenoble, en octobre 1689, avec
lé chirurgien Muston et plusieurs autres.
Enchaîné sur la galère l'invincible, il mourut à la peine le 27 janvier suivant.
Jacques était à Bâle en 1688 avec Marie, sa femme, et trois enfants, dont le cadet
n’avait que 6 mois. Lors de la formation
des compagnies, après le passage du lac,
il fut reconnu comme capitaine de St-Germain et Pramol. Il périt en combattant,
au Mont Cervin, le 6 septembre 1689. B
fut sans doute remplacé par
Danid, qui était à Bâle, en 1688, avec
Marthe, sa femme. Il était le frère cadet
de Jean et de Michel, qui fut aussi capitaine. Daniel prit part à tous les évènements de la Rentrée, à la défense de la
BaJsiUe et aux combats, qui suivirent, contre les Français, après que Victor Amé
dée eut fait la paix avec les Vaudois, en
1689 et 1690.
Lorsque Mibrd Schömberg vint en Piémont pour prendre le commandement des
régiments de réfugiés au service de l’Angleterre et de la Hollande, Robert entra
comme lieutenant dans le régiment De
Loche, qui contin/ua à se signaler par
maints exploits. Quand la guerre cessa en
Piémont, Robert suivit sbn régiment en
Hollande, cette république n’ayant Signé
la paix 'avec la France qu’en 1713.
C’est probablement alors que, sur la demande de ses amis hollandais, il se mit
à écrire sa Relation de ce qui se passa de
plus remarquable dans les Vallées de Luserne, en l’année 1689 et 1690.
En 1716, se trouvant à Voorburg, il remit son manuscrit à un ami, dont nous
ignorons le nom, quii y ajouta uine longue
préface, destinée à faire ' ressortir l’héroïsme et le zèle refigieux des Vaudois,
ainsi que Tintervention de la Providence
en leair faveur. Le tout, recopié de la
même écriture, parvint, de main en main,
entre celfe de M. Scheurleer, de la Haye,
collectionneur de manuscrits. Ceux-ci ayant
été mis en vente après Son décès, M. N. C.
Kist, de Leyde, reconnut dans cette relation un récit aaithentique de la Rentrée.
Il le publia à Leyde, en 1846, en français, précédé d’une notice historique et
suivi d'une étude sur la littérature vaudoise, en hollandais.
Le Bulletin du Bicentenaire, de la Société d’Histoire Vaudoise, en a reproduit
la partie concernant le siège de la Balsille. Le numéro de mai 1891 a inséré la
première partie du récit, en promettant
de donner le reste « dans le prochain Bulletin». Cette promesæ n’a pas été maintenue. C’eSt dommage, car le livre de Kist
œt rare et la relation de Robert œt d’au
tant plus intéressante qu’eUe n'a pas pu
servir à Arnaud, pour son Histoire publiée
en 1710.
Ce récit, tout en étant indépendant des
autres, ne fait qu’en confirmer l’eXactitude. Nous ne croyons cependant pas de
pouvoir dire, avec Kist, qu’il a été « rédigé
pendant le voyage». H n’a rien du journal. Sauf celle du départ, «la nuit du 15
d’Aoust 1689», il ne mentionne aucune
date. Dans sa hâte d’arriver aux Vallées,
il ne S’arrête sur la traversée de la Savoie
que pour mentionner le passage gardé
de Cluse et la pénible montée du Bonhomme. De là, Sans tenir compte de l’Iseran et du Mont Cenis, il arrive au Jailton
et à Salbertrand, dont il décrit le combat
en quelques traits pleins de précision et
de vie.
Aprfe la déroute que les Vaudois subirent au ViUar et qui les divisa en deux
bandes, Robert fit partie du mm;p volant
destiné à maintenir les communications
entre eux. Mais sa compagnie se défendît,
la plupart du temps, sur les hauteurs du
ViUar et de Bobi, Aussi sa rdation se rapproche-t-eUe moins de celle de Hue que
de celle de Reyniaudin, qui fut trouvée à
flAiguiUe. Après avoir évacué cette position, Robeirt fut de cerix qui, à travers
le Cdl Julien, payèrent à Pral et, après
quelques escarmouches au Val' St-Martin
et à la Béroiîse, rejoignirent à la BaJsilte
ceux qui avaient commencé à s’y fortifier.
Sla description du Siège de la Balsille
est frappante et vivante, ainsi que celle
de la fuite à travers les précipices jusqu’à
Pramol. L’auteur n’est pas moins intéressant et original lorscpi’il raconte l’arrestation du corffô de Qérembault, qui l'es avait
poursuivis, la razzia en Queyras, la prise
du fort de St-Michel, au-desBuS de Luserne,
ce qui acheva de les rendre maîtres de
toute la vallée, les Français s’étant retirés
à Pignerol.
« Les Vaudois firent encore après cela
plusieurs belles actions. Mais», conclut
modestement l’auteur, «les ayant quittés
dans ce tems là, pour entrer dans le régiment De Loche, j’ai cru ne devoir rapporter que ceEes qui se pa^rent pendant que je fus avec eux; où, bien loin
d’avoir ajouté quelque chose, il est sûr
qu’il m’en est échappé bien des particularitfe considérables ».
Robert ne semble pas être rentré aux
¡Valées et sa postérité se trouve peut-être
encore parmi les églises wallonnes de
Hollande.
Nous avons ainsi achevé de passer en
revue les historiens contemporains de la
ClorieuBe Rentrée. J. Jalla.
Les choses de la vie surnaturelle sont
devenues si étrangères à certaines gens,
qu’ils sont portés à se figurer que ceux
qu’ils appellent des « mystiques » ne sont
aptes à rien dans le domaine pratique, et
leur étonnement est grand lorsqu’ils voient
ces mêmes mystiques capables d’initiatives hardies, ou de volonté persévérante.
Eh ! pauvres gens, l’âme qui monte très
haut embrasse d’un plus puissant regard
les choses terrestres, et, comme « elle est
maîtresse du corps qu’elle anime », ce corps
obéit à son commandement. Continuez à
marcher en rasant le sol, oiseaux aux lourdes ailes ; mais de grâce laissez les oiseaux
aux ailes rapides aller parfois du côté de
l’azur, pour revenir ensuite butiner sur
terre. On y respire mieux, sur cette pauvre terre, quand on a, dans les hauteurs,
fait provision d’air pur.-
2
. /
Lfl VIE RELIQIEUSE
UHE VICTORIEUSE.
Il est des vies qu’il n’est pas permis
de laisser tomber dans l’oubli. De ce nombre est celle d’une femme d’élite dont la
dépouille mortelle repose dans le petit
cimetière diu Mont sur Lausanne, où elle
expira le 10 février 1927, mais dont le
rayonnement spirituel se prolonge bien
au-delà de sa carrière terrestre. Nous voulons parler de M.me Emma Pieczynska,
qui fut la digne émule de M-me de Pressensé et de Joséphine Butler, et dont lé
nom reste si étroitement associé à toutes
les grandes causes qui, aujourd'hui encore
et plus que jamais, préoccupent les consciences éveillées. Quiconque a lu son chefd’œuvre, VEcde de la Pureté, et se souvient de l’action à la fois étendue et pix>fonde qu’elle exerça par sa parole et par
sa plume, saura gré à ses amis d’Iavodr fait
revivre cette noble physionomie en publiant une collection de ses lettres (1) qui
nous font entrer dans le sanctuaire intime d’une âme de qualité rare. Tout en
nous renseignant sur les réactions provoquées en elle par les évènements et les
problèmes qui 'agitaient les esprits, ces
« Lettres » sont surtout précieuses en ce
qu’eUes nous font découvrir les ressorts
cachés de l’extraordinaire vitalité spirituelle de M.me Pieczynska et nous mettent en présence des conditions psychologiques de toute action vraiment féconde
comme de toute vie religieuse authentique.
4c $ «
Ce qui frappe surtout dams la formation de cette personnalité, c’est la part
prépondérante qu’y prirent les chocs douloureux. Il semble que toutes les circonstamces contraires se soient liguées pour
lui barrer la route. Nature ardente et généreuse, Emma Reichenbach, encore enfant, rêvait de servir l’humanité. Mais,
orpheline à 5 ans, elle dut grandir dans
un mih'eu réfrigérant. A peine âgée de
20 ans, son cœur s’enflamme pour la cause
de la Pologne et, dans l’espoir de consacrer
sa vie au malheureux peuple opprimé, elle
épouse un Polonais, mais tombe bientôt
dans l’isolement moral le plus absolu. Dès
lors, les épreuves se succèient et s’acharnent sur elle. La plus douloureuse est de
se voir privée de la joie d’élever un enfant. Elle avait un très haut idéal conjiugal et rêvait d’un doux foyer. Mais les
circomstanceS l’obligent à divorcer. Puis,
« pour mieux servir les souffrants », elle
entreprend des études médicales, fait un
voyage en Amérique, où elle étudie les institutions sociales, les mouvements en faveur de l’éducation des noirs et des droits
de la femme. Mais, à peine est-elle de retour à Berne pour y achever ses études
*de médecine, la voilà soudain arrêtée par
une grave maladie, puis par la surdité, et
obligée de renoncer à ¡une vocation qui
l’enthousiasmait, ainsi qu’à la musique,
pour laquelle elle avait des dons remarquables. Plus tard, ce seront encore des
heures de gêne matériele et même une
cécité partiele.
Devant une telle succéasion de difficultés, plus d’une se fût repliée sur ellemême. Mais, sans se plaindre ni céder
à l’amertume, M.me Pieczynska réagit et
discerne dans la main qui la brise la main
qui veut la conduire aux Sommets. Tandis que l’obscurité se fait plus sombre
autour d’elle, une lumière se lève dans son
âme et lui montre, sous un jour inatteitiu,
le sens deS tempêtes qui battent son existence. Sous le marteau qui la frappe, jailr
lissent les étincelles d’une vie qui tient
du surnaturel. Meurtrie, éffe se lève pour
' les saints combats.
Miáis laissonsJa nous dire elle-même
comment elle arriva à envisager la rude
école de la souffrance : « Le plus précieux parmi toutes ces expériences, ce sont
deux ou trois' moments où j’ai dû tout
lâcher pour sauter, poiur ainsi dire, diins
le vide. Au moment où je sentais lé vide
béant autour de moi, et où toute ma vie
semblait s’abandottner sans résistance, j’ai
eu la conscienice étrange, profonde, des
bras éternels qui s’étendaient autour de
moi » .
Et plus loin, ces fortes paroles qui nous
rappellent certains accents de Vinet :
« L’expansion pure et simple de notre
être, l'agrément des satisfactions de la
vie endorment d’ordinaire nos plus hautes facultés. C’est dans l’effort contre les
obstacles, dans l’endurance voulue et le
triomphe sur la doideur, qiue nous acquérons notre royauté de fils de Dieu... Non
seulement la vie vaut la peine d’être vécue, mais l'a souffrance vaut la peine d’être
soufferte, lorsqu’elle est consentie ».
Propos utiles à méditer par tous ceux
qui pensent n’atteindre la plénitude de
vie que dans le déploiement sans frein de
la vie instinctive, aussi bien que par ceux
que la peur de souffrir fait fuir dans les
nirvanas de l'alcool ou des stupéfiants.
(1) M.me PiKczTNSKA : Ses lettres. Préface
d’Elie Gounelle, — Delachaux et Niestlé Neuchâtel.
Un autre trait que reflètent eeS lettres,
c’est l’extraordinaire ouverture d’esprit de
cette femme pour tous les domaines de la
vie et de la pensée. Rien ne lui est étranger. Qu’il s’agisse de politique, d’art, de
phüosophie, de pédagogie, dé questions
économiques, sociales ou religieuses, elfe se
meut parfxflat avec une aisance parfaite,
trouvant à propos de chaque évènement
le mot juste, l’observation qui stimule la
réflexion. A son intense capacité de sympathie, elle joint un esprit sainement critique qui lui permet de vibrer à tout ce
qui est généreux, tout en gardant le sans
du poæible et du réel, et Sans jamais se
laisser ravir la vision de son espérance.
Chrétienne sociale, elle porte le plus
vif intérêt à tout effort tendant à introduire plus de justice, dans les rapports entre « bourgeois » et « prolétaires » ; mais
elle est trop perspicace pour ne pas voir
que le socialisme de la plupart des militants n’est qu’un déguisement de la même
cupidité qu’ils prétendent combattre, La
lutte de classes lui est odieuse. « Tous les
êtres humains, dit-eUe, sont mes frères.
Mais s’ils sont et veulent être une classe
spéciale et déterminée, et d’une seule, ce
milieu ne peut être mon vrai milieu. Dès
que cet esprit de classe se manifeste, je
me sens à mille lieues ailleurs ».
La guerre lui inspire tune sainte horreur. Mais elle sait bien qu’il ne suffit
pas de piarfer de paix pour la rendre réelle
et que la loi même ne peut engendter une
paix dont seul un nouvel esprit sera la
source. Ce pacifisme clairvoyant ne l’emr
pêche d’ailleurs nullement de vibrer, pendant la guerre, pour la France, la Pologne
et pour sa chère Suiæe.
Prophétésse de « l’hymen des purs »,
elle préfère à un 'ascétisme négatif, qui ne
serait que refoulement, une pédagogie positive qui vise à sublimer l’amour instinctif en l’élevant sur un plan qui repousse
tout ce qiui est ignoble pour en faire
l’amour vrai, dont l’aspiration m’est pas
seulement de se posséder, mais de se
donner.
Ce qui enfin nous frappe dans ces lettres si riches à tous égards, c’est l’originalité et l’intensité de la vie religieuse qui
s’y exprime. Croyante, M.me Pieczynska
l’a été dès son enfance. Mais la foi qui a
été le vrai ressort de sa vie, elfe l’a due à
sa propre expérience personnelle. Aussi
insiste-t-elle constamment dans sa correspondance sur ce caractère de toute foi qui
veut être vivante et féconde. «Vois-tu,
' écrit-eUe à une amie, dans la vie religieuse
il ne faut professer que ce qu’on, a éprouvé
et réalisé perlsoninellement. Cda seul a une
force active, communicative, salutaire ».
Le dogmatisme ne lui inspire aucune sympathie. «Je donnerais volontiers une chiquenaude à ces gens qui prétendent
prescrire aux choses de l’âme des voies
réglementaires, uniformes, orthodoxes l
Comme si chaque âme n’avait pals son
propre chemin à suivre, sa destinée à
part ! ». Paroles hardies, mais revêtues
de toute l’autorité morale qui se dégage
d’une vie pénétrée de présence divine. De
là enfin sa merveilleuse faculté de compréhension à l’égard de toutes les variétés
du sentiment religieux comme du reste
envers ceux qu’on 'appelle incroyants.
« La vérité absolue existe, mais personne
ne la possède tout entière... L’important est
que chacun r^te à son poste et obéisse à
la consigne intérieure la plus profonde... ».
^ ^ ÿ
Quiconque S, lu ou lira ces lettres en
fera un des livres de choix auxquels on
revient toujours et surtout aux heures
lourdes où l’on éprouve le besoin d’un aimant pour retrouver le chemin qui monte.
Trop souvent vaincus par la vie ou par
nous-mêmes, nous nous y sentirons attirés dans le lumineux sillage de cette grande
blasée qui fut une grande victorieuse.
Emile Marton.
A propos dn Congrès Unioniste de Forni
Pour une conscience protestante.
Nous ne devons pas craindre de proclamer hautement nos principes protestants.
Qu’est-ce que cela veut dire ?
Voyons d’abord ce que cela ne veut pas
dire.
Hf » *
Tout d’abord il ne s’agit pas de tirer
dehors de notre arsenal, pour la fourbir
et nous en revêtir. Une vieille armure qui
a fait autrefois beaucoup de fracas, quelque peu de bien, et passablement dé mal :
je veux dire, la polémique. Ce qui est
mort est mort, et il faut laisser les morts
dare leur tombeau. C’est donc entendu :
otn ne va pas recommencer à discuter sur
la 'Messe, le Purgatoire, etc. Cela regardé
ceux qui y croient, pas nous.
Il faut penser à ces vieilles querelles
pour comprendre le soupir de soulagement qu’ont poussé dans leur jeunœse les
hommes qui commencent à grisonner à
présent, quand ils ont pu en bonne conscience atteindre la « largeur d’esirrit »
unioniste. Nous, lés jeunes, nous n’avons
plug connu ces discussions. Nous avons
grandi dans unie atmosphère de compréhension et de respect. C’est peut-être pour
cela que nous l’apprécions moins, et que
nous en voyons surtout les lacunes. Et
nous réagissons contre ces lacunes.
Il se peut qu’il y ait dans cette réaction un grain d’ingratitude, l’éternelfe ingratitude dés enfants envers leurs parents.
Mais ce grain d’ingratitude est le ferment
nécessaire de tout progrès : c’est lui seul
qui empêche chaque génération de s’immobiliser dans l’adoration de ce qu’a fait
la génération précédente. D’ailleurs nous
pouvons être sûrs que la génération prochaine nous payera de la même monnaie.
Ce sera notre expiation
» 4: H:
Revenons à nos moutons.
Il ne s’agit donc pas de tirer de son
vénérable cercueil la vieille polémique.
Ajoutons quiil ne s’agit pas non plus de
nous pâmer d’admiration devant notre
pas'sê, notre histoire vaudoise.
Certes, ce passé est une force. On m’a
racbnté l’histoire d’iun écolier d’une de nos
grandes villés, qui, accusé d’avoir copié sa
composition, protestait hautement son ininnocence ; invité à donner sa parcfle d’honneur, il déclara: «Paróla di Valdese».
C’est jdli. Il n’y a personne qui ne sente
la force qu’il y a dans un vieux nom
comme celuirilà, quand on le prend ainsi
comme une devise, comme un engagement
d’honneur. Je sais bien que quelques représentants de « l’esprit large » auraient
préféré qu’il eut dit : « Paróla di Cristiano». Hé bien, non, je ne suis pas de
son avis. Ce mot eût été trop grandiose,
trop lourd pour des lèvres d’adoleScent,
trop solennel pour la circonstance. Cette
grandiosité aurait eu quelque chose d’un
peu pharisaïque. Ce nom de chrétien est
si sacré, que l’entendre prononcer ainsi
m’aurait un peut fait l’imprestìon d’un
de ces serments « au nom de Dieu » que
Jésus réprouvait parce qu’ils sont facilement une profanation. Le mot «Vaudois»
indique quelque chose de plus simple, de
plus modeste. C’est le nom d’une famille
humaine, un titre de noblesse, tant que
vous voulez, mais enfin d’uine noblesse humaine, dont il peut parfois être ibeau de
se parer, sans que ce soit trop beau pour
être vrai.
C’est pour la même raison que je ne
partage pas entièrement l’avis de ceux
qui préfèrent se dire « évangéliques » que
« protestants », ou « vaudois ». Cé mot
« évangélique » me fait trop penser à « angélique ». 11 y a quelque chose de trop
idéal, dé trop lumineux. « Evangéliques »,
c’est bien ce que nous voulons être ; mais
nous ne le sommes' que si imparfaitement !
De quel droit nous parer ainsi d’un idéal
comme s’il était notre définition ? « Protestant», ou «Vaudois», c’est plus concret. C’est la réalité, la simple réalité historique, avec Ses rayons et ^s ombres, son
actif et son passif. Nous dire «Vaudois»,
c’est simplement décliner notre nom de
famille. Et quand ce nom de famife est
pris comme une devise d’honneur, on nq^
sort pas des limites de l’honneur humain,
que tout le monde comprend et respecte.
Si je donne à quelqu’un ma parole dé Vaudois, il pourra me trouver fier, mais il respectera cette fierté, si je la respecte moimême par ma conduite. Si, au contraire,
je lui donne ma parafe de chrétien, cela
lui fera peut-être l’impression d’un soufflet,
et il sera peut-être tenté de me répondre :
« Que votre sainteté me pardonne.... ».
Voilà une longue digression. Ele était
peut-être nécessaire pour expliquer la psychologie d’une certaine réaction vaudoise,
qiu’on interprète volontiers comme le fruit
d’un esprit d’étroitesse, tandis qu’eljle n’exprime au fond qu’un réalisme assez sain,
le réalisme de lia génération sportive et
technique qui monte derrière nous.
Mais c’est évident que ce nom Vaudois ne Va pas être élevé comme une bannière au Congrès de Forni. Ce nom de
famille, il est destiné à l’intimité. Pour autant qu’oh l’aime, et précisément parce
qu’on l’aime, personne me voudrait l’arborer comme un signe de division en face
de ceux qui l’aiment sans le porter. Au
Congrès de Forni, le nom concret, historique, que l’Unionisme devra choisir pour
3e définir, c’e'st celui de « Protestantisme ».
Ce mot exprime quelque chose de plus
vaste, mais de tout aussi concret que celui
de «Vaudois», et il a l’avantage de
présenter à la pensée tout un ensemble
d’idées très actuelles et toujours vivantes.
De quoi s’agit-il?
Encore une fois, la suite au prochain
numéro. Giov^ax'ni Miegge,
SOUVENIRS DE VOYAGE
Impressions générales snr l’Angleterre.
J’ai eu la faiblesse de promettre au Directeur de ÏEcho dte souvenirs de voyage,
et comme ils sont annoncés depuis 'le numéro du 6 juin, il est temps que je me
mette à l’œuvre.
J’aimerais bien pouvoir dire qu’il s’agit
de notes de voyage, mais il n’en est rien,
c’est au souvenir seulement que je dois
faire appel.
Ce n’est pas sans crainte que j’entreprends ce travail de journaliste : quoique
j’aie visité à plusieurs reprises l’Angleten-e
la parcourant dans tous les sens, je ne
prétends pas de la connaître encore entièrement et il reste pour moi beaucoup
de points sur lesquels je n’oserais me prononcer. On voit par là que je n’appartiens
pas à la famile des grands journalistes
de profession, qui, à peine arrivés dans un
pays, semblent avoir tout vu, tout connu
et peuvent, avec la plus grande facilité,
se prononcer sur toutes les questions, sur
tous les problèmes, sur tous les aspects
de la vie !... Je me sens beaucoup moins
d’allure et je pense adresser ces' lignes et
celles qui suivront seulement aux gens
Simples et de peu de culture pour les porter un instant dans le vaste monde.
Dans quel but écrire ces souvenirs ?
I
hÎ^fl
'Sil
■J
3
Non pas seulement pour intéresser (si
je peux avoir cette illusion), mais pour
ji^jruire et mettre en relief ce qui peut
inspirer au 'bien et être utile. L’impres^on générale sur l’Aiigleterre je vous la
¿enne en l’emprunitant à trois de nos étudiants en théologie que j’ai rencontré à
ja Victoria Station (Londres) au moment
où ils se préparaient à laisser le pays et
que je partais moi aussi pour rentrer en
Italie. Ils étaient pleins d’admiration, ils
avaient trouvé un dimiat Spirituel et moral
qui les avait conquis. Mon admiration a
ipéut-être trouvé quelijues JborneSi, mais
oJje reste.
I Ce qui frappe le voyageur, en Angleterre,
c’est avant tout le sens pratique qui se
manifeste de différentes manières : le peu^ anglais est de peu de paroles, il préfère agir plutôt que parler. Son éloquence
n'est pas une éloquence de mots, mais de
faits. J’ai entendu des discours électoraux
qui semblaient des causeries aimiables, vi«Snt à persuader et mon à émouvoir.
La ponctualité anglaise est proverbiale
•et est peut-être une nuanifestation de ce
sens pratique dont nous parlons. Etre
p)nctuels c’esit en effet être pratiques,
c’e^ savoir faire son travail et le laisser
faire aux autres, c’est disposer convenablement de 'son temps et pernjettre aux
autres d’en disposiesr. La ponctualité est
observée non seulement dans les bureaux
et les affaires, ce qui est naturel, mais
aussi dans la vie de famiUe ; il y a ,de
Tordre et de la discipline au foyer tout
comme à l’usine, au bureau, à l’atelier.
Le niveau d’honnêteté est très' élevé ;
dans' les différents rapports on suppose
ThOnnêteté : c’est une simplification, c’est
dü sens pratique. C’est ainsi que vous
pouvez miettre vos valises dans le -wagon
aux bagages à Edimbourg ou Glasgow,
pour les retirer à Londres sans aucune
formalité, sans aucun bulletin : chacun reprend ce qu’il a mis, et si le système continue, cela veut dire qu’il ,n’y a pas de
sérieux inconvénients.
Vous serez agréablement surpris dé voir
qu’on vous croit, que la parole a uñe valeur, qu’elle eSt un documielit moral : pour
cette raison l’erreur est admise et si jamais, saœ le vouloir, vous avez parcouru
cinquante mètres en plus de ce que votre
billet de tramway vous autorisait à faire,
il ne sera pas question de payer un autre
billet.
L'impression que vous reoefvez de tous
les employés est une impression ,de cordialité : ils cnt appris ce qu’ils n’ont pas appris partout, qu’ils sont les serviteurs du
public. Ils connaissent leur métier, et 'si
cela est nécessaire, par exemple, ils ne
vous laisseront pas traverser la Manche et
vous renverront à votre pays; mais ils le
font avec le plus grand calme et la pl'US
admirable sérénité ; si c’eSt lia loi, toute
discussion serait inutile.
Le voyageur ne peut pas faire à moins
aussi dé noter un sentiment de dignité qui
se traduit de diverses manière®. En voulezvous un exemple ? Le pourboire est adfflis et accepté, mais on ne va pas vous
fe demander en grognant si vous ne le
Amnez pas, et on continuera à vous servir avec la même attention, la même
gentiHesse.
Malgré ses défauts, le peuple anglais
reste un grand peuple duquel on peut
beaucoup apprendre. En fait de praticité,
d’ordre, de discipline, de calme, il peut
donner des leçons. C’étaient des' Anglais
Qui, au moment où le Titanic disparaissait
dans l’abîme dé l’océan, jouaient l’hymne :
Nearer ny God to thee (Plus près de toi,
mon Dieu).
Et nie® journa'ux, tout dernièrement, ont
glorifié le courage merveileux de Seegrave,
•te héros de la -vélocité, qui avec les jam: bes et les bras brisés, la poitrine enfoncée,
f Quelques moments avant sa mort, demandait. sans une parole de lamentation, des
^.UouvelJieS de ses compagnons.
Il y a Jà quelque chose à étudier et à
[ iXpJiquer. et comme condusion, pour au: lourd huj. je ne peux que dire que le conk tact avec le peuple anglais est bienfai», aant et qu’on peut beaucoup apprendre
' de lüi,
„ Ceux qui ont de la peine à le croire sont
f; priés de passer les frontières et d’aller voir
Pour leur propre compte. L. M.
{A suivre).
Il faut vous distraire.
Un maladé venait, il y a environ cent
ans, sonner à la porte d’un médecin de
Lyon et rédamer une consuitatian. H ne
souffrait d’aucun mal particulier, mais il
sentait un vague m'alaise, et allait chercher un remèdé. Le docteur ne lui trouva
en effet aucun organe malade. Il faut vous
(Mstrwre, lui dit-il, allez voir Garrîck. Garrick était un acteur comique célèbre gui
attirait des foules immenses au théâtre de
Lyon. C’est moi qui suis Garrîck, répondit le mélancolique visiteur. Cet homme,
qui faisait rire chaque soir des milliers dé
Français, était rongé de tristesse et d’ennui, et pour celia le médecin ne connaissait
qu’un remède : se distraire.
Se distraire, s’amuser, voilà le grand besoin de l'éixîque. La société est sous l’empire d’un profond malaise ! Le mondé s’ennuie ou se désespère. Parlez de votre souffrance secrète à vos amis ; Mon cher, répondent-ils, il faut te distraire. Vous consultez votre médecin, même réponse : Il
faut vous distraire. Ah ! le bon conseil !
Vous l’aviez déjà essayé, mais pas assez,
paraîtoil. Et alors, en avant les plaigirs,
les fêtes, les théâtres, les concerts, les bals,
le jeu, les cabarets, les cafés, les lieux de
débauidie;! L’important n’est fdus de distinguer entre ce qui est bien et ce qui
est mal; non, la steuile distinction qu’on
corinaisee, c’est d’éviter ce qui est ennuyeux et de prendre ce qui amiuse. Et
en voüà des amusements ! Il y eai ,a pour
tous les goûts, pour tous les prix ; pour 3e
grand monde, pour lés bourgeois, pour les
pauvres ouvriers, pour les' jeunes, pour les
vieux !
Entrez, Messieurs, Mesdames, ça ne
coûte que...
Ah oui ! cela ne coûte chaque fois que
si -peu dé temps, si peu d'argent, si peu
de convenances, si peu de conscience, si
peu du devoir, qu’il serait presque ridicule de s’en priver ! Et quant à la religion, x)our ceux qui la portent là, comme
ce n’est ni à l’heure du Sermon ni pendant
la préparation à la communion, il n’y a
pas d’objection bien Sérieuse !
Ainsi chacun poursuit toujours quelque
chese qui puisse le satisfaire ; mais', à mesure qu’il avance, qu’il court, il est déçu,
le lx)nheur s’éloigne, 's’éloigne toujours, et
il doit ccmtin'uer cette course, car il est
lui-même poursuivi, traqué par sa conscience qui porte l’histoire de ses pêchés,
de sa révolte contre Dieu, qui, à chaque
moment d’arrêt, déroule devant lui le 'eouvenir de son passé perdu, gaspillé, et
l’avertit du sort qui l’attend.
C’est que le bonheur de l’homme ne
dépend pas de ce qu’ il a, ni de ce qu’il
fait, mais de ce qu’il est. Si vous vouliez
prendre seulement un instant la peine de
réfléchir, vous verriez bientôt que le mal
dont vous souffrez est un mai! intérieur
et que ce mal se nomme le péché, le péché qui, comme un ver rongeur, est attaché à vous et empoisonne la Source même
d'e votre vie. Vous comprendriez que vous
ne pouvez remédier à un mal dont la cause
est inténiieure par des choses extérieures.
Ni le pla,isir, ni le travail, ¡ni les épreuvœ,
ni la science, ni les pratiques religieuses
ne peuvent ôter ce mial ; ces choses peuvent votis distraire, vous amuser, vous
absorber, mais au mal qui -vous ronge il
n'y a qu’un remède : vous tourner vers
Celui qui est venu ôter le péché du monde,
c’est-à-dire du cœur de l’homme; Celui
qui est venu chercher et sauver ce qui
était perdu, Jésus-Christ ; et quand vous
serez venu à ce puissalnt médecin, vous
aurez trouvé ce que vous cherchiez vainement ailleurs, la paix du cœur, le calme
de la consdience, le repos, en un mot le
bonheur.
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NOUVELLES D'ANGLETERRE.
La mort survenue le 25 mai, en sa résidence de Londrels, à l’âge de 83 ans, de
RanM Davidson, archevêque de Canterbury pendant 25 ans, nommé baron tors de
sa retraite, prive l’Eglise d’Angleterre d’un
grand pasteur et d’un fidèle Serviteur.
Homme très habile, il fut un conducteur
d’hommes, s’efforçant de maintenir la balance égale entre les trois partis qui disent l’Eglise Anglicane. Son grand idéal
était celui de réunir 'les Eglises chrétiennes : les non confarmistes, les orthodoxes
et celle de Rome. Sa grandie largeur religieuse pour maintenir la compréhension
dans sa proiwe églisie, a été sa pierre
d’achoppement, et le rejet par le Parlement dû Frayer Book lui a causé une douleur intense. Il s’en est allé au moment
où un nouveau 'Schisme menace l’Anglicanisme, au moment où 1.200 i>asteurs appartenant au parti anglo-catholique se plaignent d'être exclus de leur église, tout en
s’efforçant de la coniduire à Romie. Les funérailles de Lord Davidson ont eu lieu
d'abord à Westminster, et ensuite à Canterbury, dans cette dernière localité préBidées par l’archevêque de Canterbury,
docteur Lang, avec l’intervention de 60
évêques.
— Un bel exemple de fraternité chrétienne a été donné par le dean de Peterborough, qui a invité le docteur Oarnégie
Simpson à occuper la chaire de la cathédrale. L’impression ,a été des meilleures
sur to ‘grand public évangélique. Que l’on
continue, en imitant cet exemple, et là'
fédération des Eglises sera faite.
— La croisade de Birmingham laissera
de granjdes traces et montrera ce que peut
Tunion des force® religieuse® et civiles'.
D’après un plan bien préparé, toutes les
familles furent visitées, tous furent invir
tés à oolOlaborer pour le salut d!es âme® et
pour le bien 'social, pour la bonne entente,
la paix et la prospérité. Les évêques ide
Birmingham et de Croydon, 'ainsi que le
Lord Mayor de la viUe, méritent la reconnaissance des chrétiens et de la grande
vile industrielle, pour l’exemple donné.
—■ Le docteur Bames, évêque de Birrrti(n.gham, non seulement attaque avec fermeté le® erreurs des aniglo-<catbcilîques, mais
dirige lavée non moins de force ses flèches
contre les joueurs, contre leS paris et les
différents tripots de ce genre, plaie qui
fait une quantî'té de victimes parmi les
riches aussi bien qfue parmi les pauvres.
—■ Le premier volume du rapport de la
Oommissioln Sur l’Inde vient de paraître.
L’impression reçue est en général .bonne
en Angleterre, mais les nationalistes hindous me paraissent pas de cet avis. Tout
fait espérer qu’un rapprochement aura
lieu, et qu’avec le temps' le problème, certes difficile, aura sa solution à la grande
satisfaction dé tous.
— Un appel des plus touchants est
adressé par les jeunes étudiants aux deux
archevêques, demandant qu’ils gardent le
bon dépôt de la foi, en veillant sur la marche de l’Eglise cpii est menacée par des
innovations dangereuses et anti-bibliques.
Cet appel, dicté par une foi vivante,
sera-t-il enteindiu ? Dieu le veuille.
— La Cc/rtférence de Lambeth aura lieu
du samedi 5 juiflet au 10 août. Les évêques anglücàn®, au nombre de près de 200,
venant de toutes les parties de l’empire :
12 des indes, 15 de l'Afrique, 27 du Canada, 22 d’Australie, 6 de Nouve3;le-Zélande, de Chine, de Perse, 60 des EtatsUnis, sie réuniront à Lambeth, comme ils
l’ont fait il y a dix ans, pour y discuter
des questions de doctrine. Les six grands
sujets inscrits à l’ordre du jour sont ;
1" La foi et le témoignage de l’Egli'se dans
la génération actuelle. 2° La vie et le témoignage de la communauté chrétienne.
8*" L’upité de l’Eglise. 4° L’idéal, et l’avenir de la communion anglicane. 5° Le recrutement du clergé. 6° La jeunesse et sa
vocation. L’archevêque de Canterbury, dans
Sa lettre de convocation, laisse espérer
qu’on aura le courage d’agir pour rétablir Tordre et la paix. C. A. Trox.
Une lettre de Russie. Un correfer
pondant de Berlin envoie au Journal de
Genève cette lettre écrite par un homme
du peuple russe ; « Les persécutions religieuses 'sont ici si intenses que je ne
pense pas qu’il ait pu en avoir de pires dans les anciens temps. Tous les démentis de la presse soviétique à l’étranger sont absolument menBongers. L’oppression œt incroyable. Il m’est imixDEsdble de l'a décrire. Je suis persuadé qu’à
l’étranger on ne connaît qu’une infime partie des horreurs et des blasphèmes qu’on
voit et qu’on entend ici ».
« H:
Le communisme parmi les enfants. La
revue soviétique : Pour V emseignement
ccrtnniuniste, écrit : « Au premier Congrèsdes enfants prolétariens; au mois d’août
1929, un traité a été conclu entre les pionniers dé 'TUndon soviétique et ceux des
pays de l'Europe oceiden'tale. D’autre p»art,
les pionniers des Etats-Unis et ceux de
l'Ukraine ont signé entre eux un traité
aux termes duquel les pionniers américains
s’engagent à organd'^, pour septembre
1930, les masses des enfants pour la lutte
contre le capitalisme' en faisant concourir
les écoles, les jeux, le travail, les séjours
dans les camps, à Tédifiication socialiste et
à l’organisation de la défeniæ de TUinion
soviétique. En outre, le® pionniers américains s’engagent à créer, pour la même
époque, 200 gToui>es rjouveaux de pionniers. Quant aux pionniers ukrainiens ils
ont pris l’engagement d’enrôler 10.000 des
meilleurs pionniers ».
ni îjî îî;
Une revue de New-York, le Literary
Dîgesl, demandait récemment à vingt miL
liottiB d’^ecteurs leur opinion à l’égard de
la prohibition. Or, moins d'un quart, se
sont donnés la peine de répondre, en tout
4.806.464. De ce nombre, 1.464.098 cxnt
voté pour le maintien intégral de la toi ;
1.399.314 pour 'sa modificatiom ; 1.943.053
pour sa révocation. La révocation de la
loi Volstead ne paraît donc pas être une
question auæi .brûlante comme le disent
les adversaires.
:S «
L’Union nationale des écoles du dimanche d’AUemagne comprend 12.387 écoles
avec 832.820 enfants et plus de 35.000 moniteurs et monitrices. Si on ajoute les écoles du idimlaniche organisées en dehors de
l’Uinàocn, on dépasse le chiffre de 1 million
d’enfants.
m ui ^
Le® îndes mesurent 1.800.000 milles carrés et sont vingt fois plus grandes q-ue
l’Angleterre. La population est de 319 millions d’âmes. Le système des castes régit
la V]ie et les pensées de 200 millions d’habitants. Il y a 220 dialectes. Le 72 0/0
de la population est agricole, le 12 0/0 industriel. Le 37 0/0 des habitants sait lire
et écrire. Au point de 'vue religieux : les
hindouistes sont 63 raillions et les mahométans 59 millions 1/2. Le christianisme
compte 4 m'illions 1/2, dont 1.750.000 sont
catholiques.
Au Synode natiosnal des Eglises Réformées, qui eut lieu à Montpellier, une
des grandes question® à Tordre du jour
était le ministère féminin. Après une intéressante discussion, « le Synode estime
qu’il y a lieu de procéder par degrés dans
son application, en confiant tout d'abord
à la femme-pafeteur un minlistère limité ou
spécialisé et décide la constitution d'une
Commission chargée d’établir un statut
dont l’application pourrait être discutée
au Synode de 1931 ».
On mande d’Athènes, au Temps : « Depuis un certain temps le prosélytisme des
prêtrœ uniates catholiques provoque une
assez ■vive réaction des milieux orthodoxes
qui demandent l'intervention de TEtat
contre cette propagande. La direction de
l'a Sûreté a dépœé une plainte au parquet
contre un prêtre convaincu d'un acte de
prosélytisme qui faülit, dit-on, amener un
su'icide ».
:5 *
Sur une population de 4.882.000 habitants, TEcoœe compte environ 640.000 catholiques, amenés par l’immigration irlandaise. Un million de protestants se tiennent en dehors des élises. Ceux qui se
rattachent aux églises sont 3 millions. Les
pasteurs sont 3.000. Le Synode de l’Eglise
d’EcoSse comprenait 1.700 membres entre
pasteurs et délégués. On a consacré 25 nour
vçaux missionnaires. On assure aux pasteurs un traitement de 37.000 francs et
le logement.
$ H:
La réunion du Comité des Délégués des
Eglises orthodoxes d’Orient, convoquée par
le patriarche de Constantinople au Mont
Athos, a duré seize .jours. Ont participé à
cette réunion les représentants de toutes
les Eglises orthodoxes d'Orient, sauf de
la Russie, les autorité® soviétiques ayant
refuëé le passeport aux évêques qui auraient décidé de s’y rendre. Les évêques ont examiné les questions qui seront
débattues au procheiin concile orthodbxe
œcuménique.
mna va
Chrétien convaincu, le président tschécoslovaque Masaryk ne croit pas que, devant les évènements qui se déroulent sous
ses yeux, Thomme doive demeurer simple
spectateur : « De ce que la Providence
prend soin de nous et du monde, il ne faut
pas conclure 'au fatalisme et à l’inaction,
mais à l’optimisme, au strict impératif du
travail le plus intense, du travail pour la
4
•a»'
peaMée. Lui seul nouB permet de nous
lier à l’aide de Dieu».
Diams une iwige admirable, inspirée de
Saint-Paul, M. Masaryk fait en qiuelque
sorte sa profession de foi comme chef
d’Etat : « Un Etat et Une politique ne
peuvent se maintenir Bans une base morale ». Cette base c'est l’humanité, « mot
nouveau qui remplaoe l’ancienne expresBion d'amour du prochain».
S'il fallait résumer les principes qui guidèrent le prudent Masaryk dans son activité, nous pensons qu’il faudirait les ramener à cette déclaration : « Toute ma vie,
j’ai et j’ai travaillé», et à cette conception politique : « Jésus, et non pas César, voilà le sens de notre histoire et de
notre démocratie».
• « *
Le Synode annuel de l’Efelise Libre du
Canton de Vaud a eu heu à Sainte-Croix.
Cette Eglise ne subsiste matérieUemient cpie
par les cotisations volontaires de ses membres ; depuis cinq ans l’institution dé l’offrande hebdbmadaire, malgré les résistances tenaces, a fini par triompher. Les membres contribuants Sont 5..000, que comprennent les 47 églises libres du Canton.
En plus des offrandes pour le soutien des
gloses kicaieSj les membres contribuent
laidement à la mission suisse dans l'Afrique du Sud. Pour la première fois, dans
le protestantisme de langue françaiise, le
Synode a voté l’aidinission, sans réserves,
aux fonctions pastorales intégrales, des demoiselles ayant un diplômé' d’études théologiques complètes.
* « *
Il existe, à Paris, une Union Chrétienne
dé Jeunes Gens Arméniens protestante,
qui se sont donnés pour tâche de faire du
colportage biblique. Un évangélÎBte arménien, entièrement consacré à Tévamgéhsation de Ses compatriotes, donne les détails
suivants : « Nous avons plusieurs réunions ; une ébole maternelle ; des écoles
du dimanche ; quatre feuiUes évangéhquieS
arménienne sont distribuées aux abonnés
chaque mois ; la vente des traités religieux
est en progrès».
* « «
L’Eglise EvangéMque Slovaque en Yougoslavie vient de terminer l’organisation
de sa constitution ecclésiastique qui est basée sur le Système presbyîéro-épiscopal.
Les Slovaques luthériens se sont aussi
émancipés des Aïïémands et des Hongrois
luthériens en formant une église autonome.
* * *
'Au secours de Ut Chine! L’Office Central de Secours amx Eglises d’Europe
a reçu, jusqu’à l’heure actuelle, environ 75.0000 francs pour les affamés de
Chine. Tout compris, en joignant à ce chiffre ce que la Mission de Bâle, l’œuvre de
secours du professeur Ragaz et d'autres
'Associations Suisses ont recueîEi, on a
trouvé en Suisse plus de 200.000 francs.
La consoience éuropéenne commence à
s’émouvoir et ne supporte pas l’idée de
laisser Simplement mourir dés millions de
Chinois. L’Office Central projette la Constitution d’un Comité mixte européen dé
représentiainte des Eglbes, de délégués de
Chine à la Société des Nations et des œuvres de secours indépendante, pour assurer à tous ces efforts divers et relativement faibfes une plus grande force de pénétration et d’urdté en les aidant à collaborer avec un Comité analogue en Chine
même.
FEDERATION VAUDOISE
AUX ÉTATS-UNIS.
Souscriptions pour l’Eglase-mère 1929-1930.
Il” Liste.
« I” Eglise VaudOise de New-York ». .
Groupe Joséphine Persico.
Mrs. De Vita, $ 1 - Héh et Amélie Bounous, 2 - Mrs. Emma Noce, 1 - Ahce Travers, 1 - Louise Pons, 1 - Mrs. Adèle Jahier, 1 - Alexandrine Ribet, 1 - Lucien
Dorian, 1 - Mrs. J. Carchedi (Long Branch,
N. J.), 1 - Henriette Planchon (L. LJ, 2
- Aug. Hngoin, pasteur, 1 - Joséphine Persia), 1 - Mrs. D. Boerio, 2. - Total $ 16.
Groupe Madeleine Caïrus.
'Mrs. Céline Coïsson, $ 1 - Silvio Rivoire,
1 - Mrs. Nelly Bertin, 1 - Lami Bertin, 1
- Ernesta Vola, 1 - Mrs. Léa Caïrus, 1 Marie Ribet, 1 - Mrs. Emilia CavaJlero, 1
- Marie-Louise Martinengo, 1 - Mrs. Pauline Rivoire, 1 - Mrs. Pauline Zecca, 1 Emma Bain, 1 - Mrs. Amelia Besson, 1 Mrs. Ahastaraa Sibona, 1 - Mrs. Süvia Giaveno, 1 - Madleleine Caïrus, 2. - Total $ 17.
Diaspora.
Groupe Madeleine Caïrus.
Suzanne Brez, $ 1 - ¡Marguerite Bonjour, 1 - Jean Bonjour, 1 - Marie Bonjour, 1. - Total $ 4.
CHRONIQUE VAUDOISE
Souscription pour les Collèges.
Fleurs en souvenir de M.me Thérèse
JaMer :
M. et M.me Letizia et Auguste Jahier,
L. 50.
^ * Hf
LA TOUR. La Caisse d’Epargne de Turin et la hienfaismtce. Nos lecteurs doivent
savoir que cette importante Institution
consacre une bonne partie de ses revenus
aux œuvres dé bienfaiisance non seulement de la viHe de Turin, mlais aussi de
toutes les Communes où elle a des succursales, en proportion de leur mouvement.
Voici la liste pour Torre Pellice : Borsa
dlei Poveri VaJldesii, L. 300 - Colonia Alpina
di Pian Prà, 200 - Comitato Comunale délr
l’Opera Nazionale dèi Balilla, 500 - Comitato Comunalé per la Maternità e l’Infanzia, 500 - Comitato di Assistenza Pubblica, 600 - Mutualità Scolastilca, 300 O'pera Nazionale del Dopdàvoro, 200 Opera Pia di S. Martino, 500 - Orfanotrofio
Valdese, 1.200 - Ospedale Valdése, 1.500 Patronato Scolastico, 500 - Direzione Didattica, pro dote Scuola^ 200.
Ce sont ainsi L. 6.500 distribuées 'aux
différentes œuvres dé notre petite vile
qui en ont toutes bien besoin.
A la Cai'Êse d’Epargne de Turin la reconnaissance des Institutions et des bénéficiés est assurée.
MASSEL. Sinistriés des avalanches. La
souscription ouverte sur l’Echo, et maintenant fermée, en faveur des sinistrés dles
avalanche ide Massel, a atteint le total de
L. 6.098,75.
Nous remercions encore une fois vivement toutes lés personnes qui nous ont
envoyé un signe de soMdjarité dians cette
circonstance. C’est .bon de sentir que ce
mot représente une solidé réahté.
Par la décisioini du « Comité des avalanches», le subside total a^gné à MasSel
s'élève à L. 8-000, distribuées comme suit :
BoIaSîe : Tron Barthélemy, L. 2.500 Gaydou Jean, 1.000 - Pons Jules, 300! —
Clo-du-Mian : Ribet Henri, L. 1.000 - Rwis
Philippe, 950 - Tron Alexandre, 950 Ghigo Auguste, 500 - Porfâ Henri, 300 Pons Jean, 300 - Rostan Jean, 200.
La reconstruction avance rapidement,
soit à Balslililé, soit à ClcHÍu-Mian. Un bon
esprit d’entente et d’entr’aide règne entre
les bâtisseaxrs. Cela facihte les choses et
donne (un bon exemple. On a du plaisir à
le constater. Giov. Miegíge.
NEW-YORK. P” Eglise Vaudmse. Un
vide des idus douloureux vient de se produire dans une famillé de notre congrégation. NouB faisans allusion au départ
pour les sphères éteirnéllés — après deux
semaines de maladie et de souffrances aiguës — de Joseph Rivoke, natif de Bbbi.
E n’avait que 46 ans.
Ses obsèques, auxquelles ont participé
un grand nombre d’amis, surtout des personnes provenant du Val Pélîs, ont eu lieu
vendredi, 13 juin, et se sont déroulées en
bonne partie chez l’entrepreneur funèbre.
Là, dans une ample saHe, où certes les
tributs fioréaux ne faisaient pas défaut,
le Pasteur a proclamé sa Foi ein ce qui
concerne la Vie future. Il a le sentiment
d’avoir fait du bien, et, en tous cas, il demande à Dieu de ¡bénir la semence qu’il
a jetée dians des cœurs apparemment avides de la recevoir.
A M.me Rivoire et à sa fille, sa fille unique, M.iU'e Hélène, reçue dans l’Eghse Tannée passée, ¡nous renouvelons ici l’expression de notre vive sympathie chrétienne.
— On nous a informé que le 30 mai, à
New-Millford, dans le New-Jersey, notre
vénérée sœur en Christ, Marie Salomon,
a aussi terminé sa course terrestre. Elle
avait attei nt T âge avancé de 84 aps. Originaire de Bobi, elle était venue, il n’y
pas longtemps, rejoindre ses enfante en
Amérique, fixant sa résidence auprès da
ses deux filles, M.mes Caulon et Thies.
Nous Tavons visitée deux étés. Qu’eRe
aimait s’entretenir des choses de Dieu !
Elle avait été une chrétienne convaincue
et active d^ sa jeimesse, parait-il. La
deuxième et derryère fois que nous som
mes allé la voir, au moment où nous nous
dispostíons à la quitter, elJé nous dît :
Laissez-moi vous serrer fort la main, car
c’est très probablement la dernière fois
que nous nous rencontrclns sur la terre.
Le service funèbre (dimanche, 1®^ juin)
a été présidé par le Pasteur de Tî^lîse
Méthodiste Américaine de Tendioit, où les
files à Síes files omb été élèves et ensuite
monitrices de Técole du dimanche, p. g.
URUGUAY. Quaind, plusieurs années
passées, fut fondée une colonie dans la
Pampa Central, en Argentine, un bon
nombre de famiiles vaudloîses y furent attirées, le terrain semblant se prêter à la
culture relativement faoüe et promettante.
Mais cette région souffre souvent, faute
dé pluie. Ce mianque dé pluie a été particul,ièrement pénjble œs dernières années
et bon nombre de ootons — les métayers
surtout — furent réduite à une situation
fort précaire.
Des lettres, que des colons établis dans
la Pampa écrivaient à leurs parents et
amis de TUruguay racontant leurs douloureuses conditions, publiées dans un journal départemental, émurent l’opinion publique. On intéressa le gouvernement uruguayen du Sort de ses sujets émigrés, et
le gouvernement, après enquête faite, accorda un subside pour faire rapatrier ces
peiscnnes qui Se trouvaient dans le besoin.
On fit de plus : comme ces émigrés en
grande majorité sont vaudbis, on s’efforça
d'éviter la dissémination, ce qu’on obtint,
heureusement, grâce à une très grande
propriété non loin de Dolores, où existe
une importante congrégation vaudoise,
qu’on put fractionner, et où les Vaudois
purent être placés. Ce sont 35 familles qui
formeront une nouvelle communauté.
— Dans la paroisse de Belgrano (Argentine), lisonsrBous dans le Mensajero
Vaidense, le XIX® centenaire de là Pentecôte fut célébré par une série de réunions
spéciales à laquelle prirent part plusieurs
pasteurs — entre autres', le jeune conducteur dé TEgliise Méthodiste die Santa Fè,
M. Abel Jourdan, fils de M. Louis Jourdan, de Coïkmia Valdense — et qui eurent
un ibon résultat. Le pasteur M. Lévi Tron,
de Belgrano, fut invité à son tour à prendre
une part active à la campagne de réveil: que
les églises Sœurs ont lentreprise dans Timportante ville dé Santa Fè.
—■ Grâce au ministère d’un candidat en
thédogje, M. Charles Negrin, l’important
groupe de Vaudois de Las Garzas et des
environs qui, jusqu’à maintenant ne
pouvait être visité que dé temps en temps,
jouit d’un ministère pastoral r%ulier. Il y
a là une œuvre qui n’est pas exempte
de difficultés inhérentes aux champs forcément négiljgés, mlais que le dévouement
du jeune ouvrier saura surmonter.
VITTORIA. Les membres de cette église
sont 68. Il y a, hélas ! trop ,de membres
qui ne sont évangéJîquœ que de nom. La
vie spirituelle offre beaucoup de nuances :
il y a ,du zèle, mais aussi de l'a tiédeur.
Un beau témoignage de la foi Ta donné
une sœur. A l’occasion de sa visite à Vi'ttoria, l’archevêque de Siracusa visita les
écoles communales. Devant les 60 miaîtresSes passait Tarchevêque offrant sa main
que les présentes baisaient. Arrivé à une
maîtresse évangélique, cellé-ci au leu dii
baiser salua Tarchevêque à la romaine, causant de la stupeur dans sies collègues.
Les cultes sont fréquentés en moyenne
par 22 membres sur 70 que compte l’église.
Mais avec les auditeurs occasionnels nous
avons toujours eu un auditoire de 40 personnes. La collecte dominicale marque un
léger progrès ; mlais les membres n’ont pas
encore compris la valeur de cet acte de
culte. La collecte annuelle est en augmentation, mais beaucoup de progrès reste à
faire dans la libéralité.
L’U, G. de J. G. s’est réunie chaque semaine pour une étude biblique. Les catéchumènes n’ont pas donné ce qu’on espérait d’eux. Les écoles ont compté 136 élèves. L’Asile a eu 38 enfante. L’école de
couture a réuni 26 jeunes filles. L’écolé
du dimanche est fréquentée par 60 élèves
réguliers, en plus 10 élèves qui ne viennent qu’occasionneHement.
Le Pasteur de Vittoria visite 1^ groupes de frères à Scoglitti, à Gela et à Licata.
DANS LA FAMILLE.
Nous avons eu le plaisir de saluer :
M. le modérateur Costabel et M. A. Ro*
stan, caissier de la Table. On sait que,
grâce aux devoirs de leur tâche, La Tour
a lie privüège de les avoir durant quelques
mois de Tannée.
M. le missionnaire A. JaJla, rentrant définitivement de l’Afrique du Sud, où fl a
exercé vaillamment un ministère de 4î
ans.
M. A. Parise, venant de Buenos-Aires,
où, par son travail, sa position sociale, 9
fait honneur au nom Vaudbis. Il aime sou
sd. natal, les Vallées surtout, où il est toujou'rs heureux quand il peut venir y faire
un séjour.
M. et M-me Louis Jourdan, de Odorua
Valdense. Pouvant disposer de son temps,
M. Jourdan consacre ses forces à l’œuvre
dé Dieu, visitant les évangéliques dans
main'te parages de TUruguay et de TArgentine, auprès desquels il ne manque pas
de rendre témoignage de Sa foi et de se^
expériences religieuses.
:|$ h: «
Nous sommes heureux d’annoncer que
M. Dino Costabellio a obtenu brillamment,
à l’Université de Turin, son doctorat en
chimie. Nos félicitations et souhaite de
bonne carrière.
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