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'M. B, Léger, ^pasteur.-*)«^*
2 copies ^
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Année XXXIX.
14 Octobre 1904.
N. 42
L
0 DES VALLÉES
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Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables .... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IF, 8).
SOMMAIRE :
H faut agir — Notre nouvelle Ecole
Normale — Impressions d’un Japonais
■ en Amérique — Correspondance —
Variétés — Chronique ^ Nouvelles
et faits divers — Revue Politique.
IL FAUT AGIR
Que la situation actuelle de F Italie
soit anormale et dangereuse, c’est ce
qu’on ne saurait mettre en doute. L’esprit révolutionnaire couve, et les récents
événements ont bien fait entrevoir
qu’une explosion formidable pourrait
se produire à la première occasion et
plonger la patrie dans un abîme de
maux.
Comment opposer une digne à ce
flot montant ? Ce n’est pas par des répressions violente.s, ni par des lois
restrictives de la li’oerté, mais en entrant résolument et loyalement dans la
voie des réformes économiques et sociales que le pays réclame depuis longtemps.
Il est hors de doute que la cause
principale des progrès alarmants que
fait la propagande révolutionnaire doit
être cherchée non seulement dans la
misère réelle qui est malheureusement
le lot de milliers de familles do travailleurs, soit dans les villes soit dans
les campagnes, mais plus encore dans
un état général de malaise et de mécontentement qui règne plus ou moins
dans toutes les classes de citoyens, et
cela pour une foule de raisons dont il
suffit d’indiquer quelques-unes.
Un système d’impôts digne du moyen
âge, qui fait que nous payons une foule
de denrées, aujourd’hui de première
nécessité, deux, trois, quatre fois leur
valeur commerciale; une série déjà longue de ministères qui, dans leurs discours-programmes promettent des réformes sérieuses et ensuite, l’un après
l’autre, se montrent impuissants à les réaliser; une chambre composée en grande
partie d’opportuniste.s qui ont plus cà cœur
leur popularité et la conservation de
leur siège que leur devoir envers le
peuple dont ils sont les représentants ;
qui ne craignent pas de se montrer
as.sez dépourvus de caractère pour « .se
fondre», « sc liquéfier», «s’évaporer»
(comment faut-il traduire le verbe '^sqwigliarsi?'») quand il s’agirait de sc prononcer pour ou contre une loi que l’on
voterait volontiers si l’on ne craignait
de déplaire à ceux-ci ou à ceux-là, ou
bien, cho.se plus ignoble encore, repousser au scrutin secret un projet dt;
loi qu’ils avaient adopté à mains levées.
Ajoutez à cela les lenteurs, les tra
casseries, d’un système d’administration
ridiculement compliqué, pédant, méticuleux et vexatoire à l’excès ; ajoutez
une quantité innombrable d’employés
de tout genre mal rétribués ; ajoutez
en particulier la classe très nombreuse
des maîtres et maîtresses, professeurs
et institutrices auxquels l’Etat, les communes ou des institutions particulières
confient l’éducation de la jeunesse en
exigeant d’eux, et avec raison, qu’ils
consacrent toutes leurs forces à cette
tâche noble et délicate — et en leur
offrant en récompense un salaire de
misère. Ou le voit, les causes de mécontentement sont nombreuses et réelles.
Il faut agir. Il faut que l’opinion publique, la vraie, celle qui veut les réformes par les voies légales et pacifiques, se réveille et fasse entendre sa
voix au gouvernement et aux chambres. Autant les partis subversifs sont
remuants et tapageurs, autant les conservateurs, je veux dire ceux qui, avec
la liberté et le ¡progrès, veulent le maintien des institutions, sont inertes. On
dirait que les intérêts publics ne sont
pas leur affaire et qu’ils ont assez fait
quand ils ont donné leur vote pour l’élection de leur député. Le moment est venu,
croyons-nous, de songer à une puissante organisation des forces libérales
et conservatrices (les deux choses doivent aller ensemble) qui, d’un côté, s’oppo.se à la marée montante des forces
révolutionnaires, et de F autre, fasse
pression sur les pouvoirs publics pour
la réalisation des reformes .si longtemps
attendues en vain.
Notre nouvelle Ecole normale
Nos lecteurs savent que le Synode
de igoi a décidé la transformation de
l’Ecole supérieure de jeunes filles.
D’après le règlement adopté par le
dit synode de l’année suivante, l’Ecole
SC compose d’une section gymnasiale
et d’une section normale. I.a première
section, comprenant les trois premières
années, est incorporée aux classes correspondantes du Gymnase. Outre les
matières enseignées dans ces classes,
les élèves reçoivent des leçons de calligraphie, de dessin et de travaux féminins.
La section normale comprend trois
années, correspondant aux trois classes
des écoles normales de l’Etat, dont elle
suit exactement le jirogramme, en y
ajoutant le français et l’histoire biblique.
La transformation devant s’effectuer
progressivement, l’Ecole ne sera complètement réorgani.sée, avec toutes les
classes, que dans deux ans, quand les
élèves qui ont commencé leurs études
en 1901 arriveront à leur dernière an
née. Elles viennent d’achever les trois
classes de la section gymnasiale. La
première classe de la section normale
est donc dès maintenant instituée ; les
deux autres le seront successivement
l’année prochaine et la suivante. Outre
les élèves qui viennent des classes gymnasiales, il y en aura probablement
quelques autres qui se présenteront avec
des certificats donnant droit à l’admission aux écoles normales et provenant
soit de l’Ecole latine soit d’ailleurs.
Les jeunes filles promues en quatrième
du gymnase sont admises à la condition de subir avec succès un examen
supplémentaire de dessin et calligraphie
et de travaux féminins ; celles qui ont
la licence technique n’ont que l’examen
■de travaux féminins.
Il est permis d’espérer que notre
nouvelle Ecole Normale sera tôt ou
tard pareggiata comme le gymnase et
le lycée. En attendant, la direction et
le corps enseignant s’efforceront de la
rendre pareggiabile en suivant dans toutes ses parties le programme officiel et
en mettant le plus grand soin à préparer les élèves à leur future tâche
d’institutrices aus.si bien qu’elles pourraient l’être dans une Ecole gouvernementale.
Ils espèrent que la population vaudoise, de son côté, appréciera l’avantage
d’avoir une école où nos jeunes filles
peuvent recevoir une instruction solide
et se préparer à la carrière d’institutrice sans s’éloigner des Vallées, et les
sacrifices que fait et surtout devra faire
à l’avenir l’Administration de l’Eglise
vaudoise pour que cette école soit à
la hauteur de sa mission.
Echos de la presse
Le pasteur T. Fallet.
Du lielÔDement Social :
...Quand j’ai rencontré Fallût, j’étais
élève à l’Ecole Normale supérieure, en
deuxième année. Un jour — c’était un
samedi — un camarade me parla, en
passant, d’une conférence que ce pasteur, absolument inconnu pour moi,
devait faire, le lendemain, dans un temple voisin de la gare de FEst. Je n’avais aucun engagement pour ce dimanche-là, j’allai*donc entendre ce conférencier, sans résignation, mais aussi sans
enthousiasmi'... Je sortis de la réunion
complètement bouleversé.
M. Eallot n’avait invité à sa conférence que des jeunes gens. Jamais je
n’avais entendu parler de cette façon
à des hommes de mon âge. Toutes les
cordes qui peuvent vibrer dans un cœur
de vingt ans, il les devinait, il les touchait. Tandis qu’il s’adressait à nous,
minés et comme anémiés par la critique et l’analyse, il nous semblait que
notre jeunesse renaissait en nous. Elle
remontait en nous, comme par bouffées,
l^a vie prenait un sens. Des ambitions
humaines, que le renanisme plus ou
moins inconscient de notre milieu refoulait sans cesse, chantaient maintenant au plus profond de nous-mêmes.
J’avouerai sans honte que, durant cette
conférence, j’ai frisonné jusqu’à pleurer,
Fallot avait adressé un appel à la
jeunesse. Le jeudi suivant j’étais dans
son cabinet. La liaison était commencée.
En ces temps lointains — c’était en
1883 — personne ne parlait, parmi nous,
des Universités populaires. Fallot, très'
obscurément, avait fondé les premières
qui aient existé chez nous. Dans ses
groupes û'Aide fraternelle et d'études sociales, il mettait en présence des ouvriers
et des étudiants. Il créait ainsi, à Vaugirard, à la Chapelle, à la Vïllette, de
véritables sociétés de coopération intellectuelle et morale. Combien de jeunes
hommes se sont formés là à la pratique
de la -solidarité, sans ostentation, sans
songer à mettre le monde dans la confidence de leur travail, sans se croire
admirables !
C’est que le maître était là. Au contact de P'allot, on se sentait petit et
médiocre. On avait vite constaté qu’il
ne nous dominait pas seulement par la
beauté de son éloquence ou par l’étendue de ses connaissances, on woyait
que cet homme était grand surtout par
sa vie intérieure, par son respect absolu des âmes les plus humbles, par
une consécration de tout son être à la
justice. On avait, devant cet Alsacien
aux épaules puissantes, à la vie physique débordante, la révélation d’un
monde spirituel qui s’entr’ouvrait à
nous...
Fallot ne nous entraînait pas seulement dans les faubourgs. Ses amis de
tout âge se réunissaient chez lui tous
les mardis soir. Il y avait là des Français, des étrangers, des chrétiens, des
athées, des socialistes, des anarchistes.
Les familiers de ces réunions se sont
dispersés dans toutes les directions. Un
seul me démentira-t-il si j’affirme que,
malgré toutes les aventures de la vie,
ils sentent entre eux, grâce à l’amitié
de Fallot, un lien d’une nature spéciale
et qui ne rompra jamais?...
Là, on parlait de tout, on discutait
toutes les idées, on soulevait tous les
problèmes. Mais il ne s’agissait pas
d’une sorte d’éristique vide, pour le
plaisir. Si la tentation du paradoxe
n’était pas toujours absente pour quelques-uns, elle n’était pas irrésistible et
elle ne durait jamais. Les plus dilettantes, quand ils se sont égarés là, se
sentaient en face d’un homme pour qui
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toutes les questions étaient des questions de conscience, qui allait à la vérité d’un élan de tout son être. Ceux
qui auraient manqué de sérieux pour
eux-mêmes ne s’en reconnaissaient plus
le droit devant ce prophète......
Pour beaucoup, Fallot a été un organisateur d’associations. Et quand on
songe au rôle que jouent plusieurs des
sociétés qu’il a fondées, on peut dire
que son activité a été féconde.
Pourtant, ce n’est pas en cela que
son activité a consisté essentiellement.
Il a été par-dessus tout un inspirateur
d’énergies, un remueur de consciences.
De qui a-t-on dit : « Quand il entre
dans une salle, la température s’élève
aussitôt ? » C’est un fait que de cet
homme il se dégageait une vertu particulière. Il agissait par sa parole, par
son regard, par sa seule présence. La
psychologie n’a pas encore noté les lois
mystérieuses qui expliquent l’action des
personnalités supérieures. Quand on
n’a pas eu le privilège de vivre dans
l’intimité d’un homme comme Fallot,
on ne soupçonne pas même ce problème.
Son rêve n’était point de contempler
une œuvre bien organisée dont il pût
dire : « C’est moi qui ai mis sur pied
cette organisation. » A ce créateur de
ligues, ce genre de succès était absolument indifférent. Ce qu’il désirait, c’était de pouvoir murmurer un jour :
« Un tel ici, un tel là, un tel dans un
autre endroit sont nés à la vie, à la
vie spirituelle, à la vie de dévouement
et de fraternité ; j’ai pu, dans ma faiblesse y contribuer.» Il me parlait une
fois, avec un frisson de tout son être,
de l’éveil de la conscience qu’il avait
remarqué chez un enfant, un petit paysan. Je ne l’ai jamais trouvé si grand
que dans cette heure-là.
Le secret de cette existence, noUs le
connaissons. Je n’ai pas à dire ici quel
homme religieux fut Fallot. Il le fut
de tout son être. Et j’affirme, en même
temps, que nul libre-penseur ne fut jamais plus laïque. Pour beaucoup d’entre nous, l’alliance intime, indissoluble,
de l’esprit religieux et de l’esprit laïque
est un mystère. Elle est pourtant un
Impressions d’an Japonais en Amérique
Le Japonais Kanso TJtschimum a raconté, dans un livre très intéressant
intitulé ^Comment je suis devenu chrétien »
les luttes intérieures par lesquelles il
dut passer avant de devenir comme il
l’est aujourd’hui, un chrétien ferme et
convaincu. Ce livre déjà très répandu
dans les pays de langue anglaise vient
d’être traduit en allemand. M. Ed.
Perregaux en a publié dans le Journal
Religieux un chapitre où l’auteur décrit
les impressions qu’il éprouva en visitant
l’Amérique, qu’il se représentait, dit-il
comme une sorte de terre sainte. Inutile
de dire que ses déceptions sont aussi
cruelles que sa foi en la perfection
morale des «nations chrétiennes» avait
été naïve. Le récit de ses expériences
est, comme le dit M. Perregaux, le
réquisitoire le plus sévère contre les
peuples chrétiens. Nous en reproduisons
quelques fragments.
«...Mais ce en quoi le Christianisme
me parait ressembler le plus au paganisme c’est dans les préjugés de race
dont sont imbus aussi ses adhérents.
Aujourd’hui encore les habitants de la
forêt, à couleur de cuivre, auxquels on
fait. C’est dans une personnalité comme
Fallot que ce fait devrait être étudié...
Raoul Allier.
Monsieur le Directeur,
Permettez - moi de recourir à votre
obligeance en vous priant de publier
dans un prochain numéro de VEcho
l’appel que la direction de la Société
Pédagogique adre.sse à tous les membres de l’association et à tous ceux qui
s’intéressent au progrès de notre instruction élémentaire.
Le dernier synode s’est engagé à
transmettre à la prochaine conférence
du i.r district la proposition d’instituer
dans toutes nos paroisses des comités
de patronage scolaire, ayant pour but
d’agir auprès des parents afin qu’ils
concourent en une plus large mesure
avec l’Ecole pour inspirer aux enfants
le respect qu’ils doivent à leurs parents
d’abord et à tous leurs supérieurs. Ces
Comités de patronage devraient rappeler
aux parents leurs devoirs sacrés envers
leurs enfants, les obligeant à fréquenter
régulièrement l’école, leur donnant une
saine éducation, veillant davantage sur
leur couduite afin qu’ils ne se laissent
pas entraîner par les mauvaises compagnies, au jeu, à la boisson et plus
tard au mariage mixte. Qu’est-ce que ces
comités de patronage? Comment doiventils être formés ? Comment pourront-ils
atteindre leur but ? Nous prions lep
maîtres et maîtresses d’école de bien
vouloir examiner la question sous ses
différents aspects, de mettre ensuite par
écrit leurs idées sur cet important sujet
et faire parvenir leur travail avant
Pâques prochain à l’un des membres
du Comité directeur.
J’espère, avec le concours des collègues, pouvoir préparer un petit mémoire sur cette importante question et
le faire présenter à la Conférence du
i.r district.
Comptant sur la coopération des collègues de bonne volonté, je les prie
a cruellement et inhumainement enlevé
leurs terres, n’ont guère plus de valeur
aux yeux d’un Américain ordinaire,
qu’un buffle ou qu’un lama, qu’on peut
chasser selon son bon plaisir.
Quant aux lo millions de familles
que les Américains ont importées d’Afrique, comme on importe des taureaux
et des vaches, on leur a il est vrai, il
y a quelque 30 ans, montré beaucoup
de sympathie et d’amour chrétien. Cinq
cent mille hommes, la fleur du pays
ont été tués comme un sacrifice d’expiation pour le crime d’avoir fait commerce de l’homme, créé à l’image de
Dieu. Mais aujourd’hui si les Américains
poussent la condescendance jusqu’à
voyager avec des noirs dans les trams,
ils ne s’en tiennent puis moins dans
leur orgueil japhélique, aussi à l’écart
que possible de cette race, dont ils ont
acheté la liberté au pirix de leur sang.
A Delaware, où je me suis rendu pour
visiter un ami, j’ai découvert que les
nègres habitaient un quartier spécial,
et lorsque je fis la remarque à mon
ami qu’une distinction aussi tranchée
des races me paraissait plus
que chrétienne, il me rcpiondit qu’il
préférerait encore être païen et vivre
loin des nègres, qu’être chrétien et
vivre au milieu d’eux.
Et cependant quelle que soit l’anti
d’agréer d’avance mes remercîments et
mes cordiales salutations.
Pour le Comité
Prof. J. J. Malan.
Un Vainqueur.
C’est là un nouveau roman d’E. Rod
paru dans la « Revue des Deux Mondes »
de cette année.
Qu’est-ce que ce « Vainqueur »? Urt
ouvrier qui sorti d’une famille pauvre
« s’était allègrement détaché des siens,
bouture ingrate pressée de fleurir pour
son propre compte » et à force d’énergie et de travail a fondé une immense
verrerie.
Le milieu est simple, terre à terre,
mais nous voyons s’y refléter avec une
vive intensité les principales questions
de notre temps : la question sociale entre autres et, nous Italiens, y trouvons
étudiée sur le vif cette pjlaie qui est
la traite des petits italiens que des racoleurs conduisent par troupeaux mourir dans les verreries de l’étranger. Plusieurs articles ont paru dans nos revues
sur ces pauvres enfants dignes compagnons des porteurs de soufre, des
« carusii » siciliens, mais nous sommes
bien plus saisis par les scènes qui se
déroulent dans ce roman, faits poignants empruntés à la réalité.
Nous comprenons le patron, éperonné
par la concurrence, agacé par les nouvelles lois sur le travail, par les grèves,
qui se cuirasse contre la pitié et cherche seulement de s’en tenir strictement
aux lois.
Devant nous se dessine la hideuse
figure de ce négrier moderne, le racoleur d’enfants, qui les exploite, les loue
au patron, falsifie les documents, maltraite ces petits, les nourrit mal, les
terrorise de telle sorte qu’interrogés
ils récitent la leçon apprise, se disent
bien nourris, bien traités ; nous comprenons comment l’on ne peut rien
tirer de ces pauvrets à la volonté ankylosée. Enfin nous assistons à la lutte
souvent impuissante des inspecteurs dé
pathie des Américains pour les Indiens
et les nègres elle n’est rien en comparaison de leur aversion et de leurs
préjugés contre les fils de la Chine.
Je. n’ai jamais rien vu de pareil chez
les païens. Le même pays qui envoie
les missionnaires en Chine pour en
convertir les fils et les filles des erreurs
du Confucianisme, et des superstitions
du Bouddhisme au Christianisme, le
même peuple hait ju.squ’à l’ombre d’un
Chinois sur son propre territoire. A-t-on
jamais vu pareille contradiction.! Les
Américains m’a-t-on dit, donnent de
leur haine pour les Chinois, trois raisons
principales. A) Us emportent leurs économies en Chine et font ainsi sortir
l’;irgent du pays. Est-ce que les marchands Américains ou Européens, les
savants, les industriels qui viennent
chez nous et y gagnent beaucoup d’argent, le laissent au Japon, et ne le
portent pas chez eux ? «Tout ce que
vous voulez que les hommes vous
fassent, faites-le de même pour eux »
a dit le Seigneur. Aux savants et aux
insdustriels nous payons de 200 à 800
dollars par mois, dont ils dépensent
au Japon à peine un tiers, le reste
ils le porteront chez eux pour les années
de repos. Pourquoi être jaloux des
Chinois lorsqu’il remportent avec eux
leurs épargnes faites en Amérique ?
sireux de délivrer ces" malheureux et#
de faire observer les nouvelles lois. ,
Une autre question est en jeu dans lî
ce livre : un théoricien socialiste nous i
est présenté, Romanèche, le professeur I
au grand crâne chauve qui va prônant #
sa réforme sociale, panacée de tous les^
maux présents et futurs.
C’est là tout un ensemble de con~%
ceptions différentes, c’est un miroir qui [
réfléchit les vues diverses de la génération actuelle et de celle qui passe.
Quelqu’un disait que les générations!
sont comme des bateaux qui se suivent: iT
chaque navire a son stock propre de î
passagers et d’idées différentes. Dans
ce choc d’idées vers la fin résonne une
note qu’a saisie l’auteur élevé dans un
pays protestant. L’auteur a compris la
merveilleuse puissance du commandement nouveau « aimez-vous les uns les
autres » et y fait allusion en ces mots
dits par une femme, la plus belle figure
du livre : « Et Alice songeait à l’épo- |
que où ri’un monde tout aussi vieux,
épuisé, corrompu une grande parole l
d’amour avait tiré un monde rajeuni '
et rempli d’espérance ». Mg. I
c if ü O jv 1Q lî k
Collège. Un des deux élèves de la
cinquième qui avaient quelques examens
à réparer les a subis avec succès. Six
élèves sur sept inscrits dans cette classe
ont donc obtenu leur licence gymnasiale.
Sept nouveaux élèves ont été admis
en première année, outre les 4 déjà
admis en juillet. Il y a en outre quelques licenciés de la cinquième élémentaire qui seront inscrits sans autre
examen.
Ecole Supérieure. La première classe
de la section normale de l’Ecole supérieure s’ouvrira lundi 17 courant, en
même temps que le Collège. Nous ne
connaissons pas encore exactement le
nombre des élèves qui la fréquenteront,
mais nous croyons savoir que la plupart des jeunes filles qui ont été pro
2®) Les Chinois conservent avec ténacité
leurs erreurs et leurs coutumes et choquent ainsi tous nos sentiments de
bienséance chrétienne.
Ah ! je le comprends ! de longues
tresses et de larges pantalons ne font
pas bien dans les rues de New York
ou de Boston ; mais pensez-vous que
vos dames serrées dans leurs corsets
fassent mieux dans les rues de Pékin
ou de Hong-Kong ? « Ah ! mais les
Chinois sont sales et ne font que tromper
les autres gens». Que je voudrais vous
montrer quelques représentants de la
race caucasienne courant les rues dans
l’un des ports d’Orient; vous les verriez
aussi sales et aussi puants que ces
pauvres Chinois malades de la petite
vérole, et que l’on jette dans un trou
en quarantaine à S. Francisco, comme
s’ils étaient les pires criminels. Et quant
au reproche d’immoralité qu’on leur
lance, avez-vous jamais entendu dire
qu’un Chinois ait jeté des bombes à la
police, ou ait attaqué une dame américaine en plein jour ?
Si l’ordre et la bienséance vous
tiennent tant à cœur pourquoi ne faitesvous pas de lois contre les Allemands,
contre les Irlandais ou les Italiens !
Quel est donc le crime du pauvre Chinois ? N’est ce pas qu’il est sans défense
et par trop soumis vis à vis de vous !
3
3 —
mues de la 3® à la 4® classe du gymnase s’y inscriront et qu’il s’en ajoutera
quelques autres encore. Pour tous renseignements s’adresser au directeur, M.
le professeur Tourn. ou à M.lle Marie
Meille.
Lundi à 3 h., séance d’ouverture à
la Maison Vaudoise.
La, Tour. M. le pasteur Jahier vient
d’être douloureusement éprouvé par la
perte de son petit Guido, âgé de 23
mois, enlevé subitement à l’affection de
ses parents la nuit du 9 au 10 courant.
Notre affectueuse sympathie à notre
ami et à sa famille.
M. et M.me Dupin de Saint-André
vont partir vendredi 14 courant pour
Marseille où ils s’ embarqueront pour
le Tonkin. Outre leur petit Armand,
ils emmènent avec eux leur nièce Graziella, fille du missionnaire Adolphe
J alla.
Monsieur le pasteur et Madame Auguste Jahier remercient tous ceux qui
leur ont donné des témoignages de
sympathie dans la douloureuse épreuve
dont Dieu les a frappés en leur repi'Cnant leur cher petit Guido.
Des pommes de terre s.v.p.!
Le soussigné se permet de demander
aux frères des Vallées de bien vouloir
se souvenir qu’il existe à Turin, 34 Via
Berthollet, une nombreuse famille d’enfants auxquels ils s’intéressent, et qui
a besoin de pommes de terre!
Si chaque vaudois renonçait pendant
une seule semaine à deux puinmef; de terre,
et les portait, le dimanche, avant le
culte, à son pasteur pour qu’il ait l’obligeance de les envoyer aux ArügianeUi
Valdesi : quelle riche moisson nous recueillerions. Nous n’aurions plus besoin
d’acheter cher, au marché, ce précieux
légume; et je suis certain qu’aucun
vaudois ne deviendrait semblable à.
l’une des vaches maigres d’Egypte pour
cette privation.
Si nous avions infligé à des sujets
Américains ou Anglais la moitié seulement des injures et des outrage.« qu’ont
à subir les pauvres Chinois en Amérique,
nous aurions déjà vu paraître une flotte
de guerre, et nous aurions dû payer
50.000 dollars pour la vie de chaque
mauvais sujet, dont le seul mérite était
sa peau blanche et ses yeux bleus. On
pourrait croire donc que la Chrétienté
a un autre Evangile que celui que
prêchaient S. Paul et ,S. Pierre, et que
sa doctrine est celle-ci : La force fait
le droit, et l’argent fait la force.
3<*) «Les Chinois en travaillant à si
bon compte rabaissent les salaires '>
Voilà qui se laisse déjà mieux entendre.
Mais je demande pourtant: Est-ce qu’un
pays de 4 millions de lieues carrées,
un pays où coulent le lait et le miel,
n’est pas suffisant pour 65 millions
d’hommes ?....
Où est-il écrit que l'Amérique appartient aux seuls blancs ? Accordez
donc aux pauvres Chinois ce qu’accordaient les Juifs aux (fibeonites, faites
en vos porteurs d’eau et vos bûcherons....
]^es pauvres païens ne savent pas
encore ce que c’est que la grève, à
moins qu’ils ne l’apprennent de vous.
Ce sont les ouvriers les jdus zélés, les
plus satisfaits, les plus soumis et les
moins chers que l’on puisse trouver.
Nous osons donc espérer que cet
appel sera pris en bienveillante considération.
M. J. Gardiol, directeur économe de
l’institut (34, Via Berthollet), s’empressera d’envoyer des sacs vide à qui
les demandera.
Et : merci !
D. PEYROT.
Nouvelles et faits divers
Le 1 octobre a marqué le rappel
dans la patrie céleste de deux pasteurs
l’un et l’autre très appréciés dans le
champ de l’évangélisation italienne.
Rosario Gianiporcari, chanoine honoraire de la cathédrale de Monopoli
et professeur de philosophie au Séminaire, s’était converti en 1893. Après
avoir travaillé quelque temps au service d’une dénomination évangélique,
il était passé à la direction d’une mission parmi les Juifs à Rome. Il a collaboré à la Jiivietu Cristiana et à VEimn¡jvUrtu. Entre autres publications, remarquons son ouvrage : Gedi Critito e
la potenza della fede hi Lui. Il est mort
subitement, à l’âge de 45 ans, laissant
une veuve afflig'ée.
FrancescoSciarelli était plus connu.
Né à Chieti en 1837, il fut capucin de
1853 à 1860, lorsqu’il quitta son couvent en cachette pour aller s’enrôler à
Naples sous les drapeaux de Garibaldi
avec lequel il combattit au Volturno
les troupes du Bourbon. Il reprit encore
quelque temps la robe de moine, mais
les prédications de Gavazzi, qu’il avait
entendu à Naples, lui avaient ouvert les
yeux et le cœur aux vérités de l’Evangile. Il se rendit à Milan, auprès de
M. Piggott, en 1864 et commença alors
son fructueux ministère de 40 ans, à
Caravaggio, Milan, Naples, Rome, Padouc, Pozzuoli et Salerno. Il est l’auteur de nombreuses publications, parmi
)csquclle.s nous ne rappellerons que :
I)a uchcodI a papi, Pozzuoli, JJa frate a
yarihaldiiio a da sacerdote cattolico a ministro cranyclico, 1 miei ricordi. En 1872
Employez donc les Chinois à des vocations qui leur aillent et vous vous en
trouverez bien pour votre bourse. Quant
à vos lois édictées contre les chinois,
elles me parai.ssent antibibliques, antichrétiennes, je dirai même qu’elles ne
sont pas humaines......
Je pourrais, .si j’en avais le temps,
parler encore de bien d’autres choses
peu chrétiennes, qui se passent dans
les pays chrétiens ; des loteries qui se
font .sous le couvert des lois, de la rage
du jeu, qui se manifeste tantôt dans
les combat.s de coqs, ou dans les courses de chevaux, tantôt dans les jeux
de font bail, dans les luttes à coups de
poing, qui sont plus brutales même
que les courses de taureaux en Espagne ; du lynchage cpii serait plus en
place chez les Cafres que dans une républi<[ue libre ; de la démagogie dans
la politicpie ; des rivalités entre les
Eglises ; du commerce d'eau de vie qui
n’est nulle part aussi florissant ; de la
tyrannie des capitalistes, et de l’insolence des ouvriers ; des folies des millionnaires, de r amour hypocrite des
époux etc. PZst-ce donc là la civilisation, qui, comme le disent les missionnaires, est une preuve de la supériorité
de la religion cTirétienne sur les autres
religions ? La paix est bien la dernière
chose que l’on découvre dans la chré
il fut, avec Ribetti et Gavazzi, l’un des
trois champions évangéliques, de la
fameuse dispute qui eut lieu à Rome,
avec trois prêtres, au sujet de la venue
de S. Pierre à Rome. Il était actuellement le doyen des pasteurs de l’Eglise
Méthodiste Wesleyenne.
— L’Union Chrétienne de Jeunes
Gens de Nice vient de transporter sa
résidence, rue du Palais, ii. Le présisident est M. Audibert, boulevard
Carnot, i.
— Le temple de Gap, élevé à la
mémoire de Guillaume Farel, le réformateur du Dauphiné et de nos Vallées,
ainsi que de Genèv», Neuchâtel, Metz,
etc., sera ouvert au culte public le 30 c. à
10 h. Le sermon de dédicace sera prononcé par M. le professeur G. Godet,
de Neuchâtel. Le pasteur, M. Lebrat,
compte sur la visite de nombreux collègues.
— D’après le dernier recensement,
en 1901, il y avait en Italie 165.595
évangéliques, soit 34.37.5 hommes et
31.220 femmes. Le Piémont en compte
25.164, desquels 17.317 dans l’arrondissement de Pignerol; la Ligurie 9016,
la Lombardie 6913, la Toscane 6240,
la province de Rome 5184, la Sicile
3418, la Campanie 3249, la Vénétie
i68g, les Pouilles 2405, Abruzzes et
Molise 892, les anciens duchés de Parme
et Modène 605, la Calabre 564, les
Romagnes 484, la Sardaigne 349, l’Ombric 340, les Marches 208, la Basilicata
95. Rome, la ville des papes, est au.ssi
la ville italienne qui compte le plus
d’évangéliques, soit 5020. Viennent ensuite Gênes 4984, Florence 4150, Milan
3706, S. Remo 2471, Turin 2269, Naples
1990.
A ces 65.000, il faut probablement
ajouter une partie des 795,276 qui n’ont
pas déclaré à quelle religion ils appartenaient ; ce sont 263.252 hommes et
251.280 femmes. I.es Catholiques Romains sont au nombre de 31. 539.863,
les Juifs 35.617, les catholiques Grecs
2172, les Mahométans 280, les Bouddhistes 56, plus I Brahminique et i
tienté actuelle ; on n’y voit que troubles, désordres, maisons de fous, prisons et hospices.....
Malheur à moi, j’ai été trompé! J’ai
lâché la paix pour ce qui ne donne pas
la paix. J’ai abandonné ma foi primitive pour une autre qui ne peut me
satisfaire. Oh! si j’avais seulement ignoré
qu’il y avait une autre foi que celle
de ma chère grand’ mère ! ,Sa foi la rendait active, patiente, fidèle; aucune ombre de regret ou de repentir n’assombrissait son front, lorsqu’elle rendit le
dernier soupir. Elle possédait la paix,
je suis rempli de doutes. Malheur à
moi ! Je l’ai traitée d’idolâtre, je l’ai
plainte à cause de ses superstitions, j’ai
prié pour son âme, et moi-même je me
suis embarqué sur une mer sans fond,
et je suis ballotté ci et là par les vagues de la crainte, du péché et du doute.
Je sais une chose au moins, c’est que
je ne défendrai plus le christianisme
parce qu’il est la religion de l’Europe
et de l’Amérique. Pareille apologie ne
repose pas seulement sur une base peu
solide, elle e.st tout à fait nuisible dans
ses conséquences. I-a religion qui doit
satisfaire une âme immortelle doit avoir
une base plus profonde et plus solide,
elle ne doit pas se contenter de preuves
factices. Et pourtant c’est sur un roseau
Copte. 36.093 personnes ont déclaré
n’avoir point de religion.
(D’après le Piccolo Messaggeré).
— La Société Nationale Biblique publie, à Livingstonia, une traduction du
Nouveau Testament dans la langue
Chiluba, qui offre la particularité d’être
l’idiome qui se rapproche le plus du
bantou, la langue-mère de l’Afrique
nègre. En effet son verbe compte non
seulement les 9 temps possibles, mais
plusieurs groupes d’auxiliaires. Ce travail a coûté au traducteur, M. Crawford,
quinze ans d’un labeur patient et minutieux, d’interminables interrogatoires,
de nombreux voyages. Il a une fois
livré ses deux derniers mètres de calicot en échange de la conjugaison d’un
verbe. Cette langue est parlée par les
Loubans, peuplade encore adonnée à
l’anthropophagie.
— Le sculpteur Frédéric Auguste
Bartholdi est mort à Paris le 4 c., à
70 ans. Il était l’auteur, entre autres,
de la colossale statue qui orne l’entrée
du port de New York, la Liberté éclairant le monde, et du Lion de Bdford,
érigé à Paris pour rappeler 1’ héroïque
résistance de cette ville lorraine, en
1870, sous le commandement d’un brave
commandant protestant, Denfert-Rochereau.
De l’Eglise Libre.
Lord Radstock, écrivant au Times,
l’été dernier, lui disait que, à la suite
de son cinquième voyage dans l’Inde,
il était frappé du progrès du christianisme et des idées plus ou moins chrétiennes dans ce pays, contrairement
aux rumeurs répandues par les ennemis
des Missions. Il citait l’exemple d’un
asile de garçons récemment ouvert par
le lieutenant gouverneur, et qui doit
être administré selon les principes des
chrétiens. A la séance d’inauguration
assistaient 200 Européens et environ
550 Indous. Cependant, quand il parla
de sa foi en Jésus-Christ et des bienfaits qu’il avait retirés, de son éducation
chrétienne, il fut chaudement applaudi
pareillement agité que j’appuyais autrefois ma foi».
Dieu soit loué, ajoute M. Perregaux,
Kanso Utschimura, qui fit en Amérique
de si cruelles expériences, et qui y rencontra un paganisme pire que celui de
sa patrie sous un vernis chrétien, Kanso
ne fit cependant pas naufrage quant à
la foi, comme hélas ! tant d’autres en
pareilles circonstances l’ont fait. Il rencontra heureusement sur sa route de
vrais chrétiens, et avec leur secours
il trouva la vérité; il arriva à comprendre la différence entre un chri.stianisme
d’étiquette et un christianisme véritable,
et il put écrire, à son retour au Japon :
« J’ai vu s’élever la vraie croix et tomber la fausse croix ».
Il termine son livre par ces mots :
« Voici ce en quoi consiste pour moi
le christianisme ; c’est la délivrance du
péché par la grâce expiatrice du Fils
de Dieu. C’est peut-être plus que cela,
mais ce n’est en tous cas pas moins.
C’est là l’essence du christianisme ; et
papes, évêques et autres prêtres n’y
appartiennent pas nécessairement. Comme tel, sa possession vaut tous les autres biens. Aucun homme ne peut s’en
passer, et sans lui, il n’y a pas de paix
possible ».
4
par les Indous autant que par les
chrétiens.
Vaml. On écrit au Journal de Genève:
Jeudi matin, à neuf heures, dans la
chapelle de Martheray, à Lausanne,
remplie d’un public nombreux et attentif, a eu lieu la séance d’ouverture
des cours de la Faculté libre de théologie. Après une lecture biblique de
M. Edmond Bonnard, pasteur à Châteaud’Œx, M. Alfred Schrœder, pasteur à
Lausanne et président de la commission
des études, a présenté un rapport extrêmement intéressant sur l’année académique écoulée. M. Charles Porret,
professeur a souhaité la bienvenue à
M. Paul Läufer, le nouveau professeur
de théologie systématique. M. Paul
Läufer a fait un magistral exposé de
la façon dont il comprend et se propose
d’accomplir la tâche importante qui lui
a été confiée.
On a encore entendu M. Frank Thomas, délégué de la Faculté de l’Oratoire, de Genève, M. Ed. Herzog, président de la commission synodale, et
M. A. Mayor, pasteur à Fénin délégué
de la Faculté indépendante de Neuchâtel.
— A Madrid, l’Institut des réformes
sociales, après une longue et orageuse
discussion qui s’est terminée à minuit,
a décidé, par 13 voix contre 8, de ratifier la prohibition absolue des courses
de taureaux, le dimanche, dans toute
l’Espagne. Cette résolution est considérée comme le coup de grâce donné
aux courses de taureaux. Elle soulèvera certainement de vives polémiques.
Palestine. — Une importante découverte archéologique a été faite à
Jérusalem, à 300 mètres de ses portes,
au Bab El Amoud. Des fouilles qui y
ont été pratiquées ont amené la découverte d’un parquet de mosaïque de
toute beauté. La figure principale représente Orphée jouant de la lyre au
milieu d’un groupe de fauves. Cette mosaïque doit être transportée à Jaffa pour
être ensuite placée dans le Musée impérial de Constantinople.
Vili et Gymnastique. — Dans les
fêtes de gymnastique de nos cantons
suisses, dit la Semaine Religieuse il était
d’usage jusqu’ici d’offrir du vin aux
concurrents et plus particulièrent aux
lutteurs. Dans la fête intercantonale qui
a eu lieu à Lausanne, le dimanche 3
juillet, le jury a rompu avec! cette coutume et proscrit le vin, la bière et les
autres boissons alcooliques. Il n’a été
servi que du thé chaud en abondance.
Les concurrents en ont bu près de 200
litres. Cette innovation paraît avoir
donné de bons résultats. On se propose
donc de la réaliser aussi dans la Fête
cantonale de Gymnastique de Genève.
C’est un signe des temps !
MINERVA
ROMA — Via Tomacelli, 15 — ROMA
Sommario del N. 44-.
Rivista delle Riviste: Il segreto professionale del medico — Le cartoline
illustrate in Germania — L’umana natura e la pubblicità — Una Lourdes
russa — Il costo della vita in Germania
— L’Accademia Navale del Giappone
— Il carattere di Henry Stanley : Ricordi personali — La Croce Rossa
giapponese — Scienza e invenzioni —
Il contadino egiziano — Questioni del
giorno — Spigolature — Fra libri vecchi
e nuovi — Rassegna settimanale della
stampa : La pubblica istruzione e la
letteratura in Spagna — Il sermone di
un artista — Una nuova cura della
tubercolosi — Il personale ferroviario
in Italia e all’estero — Il corpo degli
ufficiali nell’esercito tedesco - Le velocità dell’avvenire.
Revue Folitique
Le grand sujet à l’ordre du jour dans
la presse de tous les partis et dans les
cercles politiques do toutes les nuances,
est plus que jamais celui des élections
politiques à courte échéance. M. Giolitti
n’a pas encore dit son dernier mot là
dessus, mais il y a dix à parier contre
un qu’à l’heure qu’il est sa décision est
prise et que le décret de dissolution de
la Chambre n’attend plus que la signature du Roi. Et si cela n’était, comment
expliquer le rappel inopiné de la classe
1880, pour le 12 octobre? Ce n’est pas
la situation politique internationale qui
pourrait justifier le retour sous les armes
de ces 60.000 hommes, ni le besoin de
garantir d’une manière plus efficace la
tranquillité à l’intérieur, ni le choix de
la saison plus ou moins propice. Il faut
donc chercher ailleurs, et tout le monde
est d’avis que le gouvernement a voulu
se prémunir, par là, contre les désordres
qui pourraient se produire à l’occasion
dos élections politiques.
Du reste, il est évident que le moment
n’est pas trop mal choisi pour la convocation des comices électoraux. L’opinion
publique demeure encore sous le coup
des évènements qui viennent de troubler
notre pays et provoquer un mouvement
d’indignation chez tous les amis de l’ordre.
La tentative de grève générale a contribué
à aliéner à l’E. Gauche bien des sympathies qui lui étaient précédemment
acquises. Quoi de plus naturel alors que
le Ministère ne profite du moment psichologique et ne l’exploite à son profit en
faisant les élections à une époque où le
crédit des ennemis des institutions est à
la baisse, bien plus, au moment où la
discorde semble avoir pénétré dans le
camp de ces mêmes ennemis, en mettant
républicains contre socialistes et socialistes légalitaires contre les intransigeants
et les anarchistes. Bref, si les symptômes
ne mentent pas la Chambre actuelle a
vécu. Quant à la date des élections, on
prétend qu’elle va être fixée pour le 30
oct. et les ballottages pour le 6 novembre.
— La France et l’Espagne viennent
de signer à Paris un traité relatif au
Maroc, L’Espagne reconnait la position
prépondérante que, vu le voisinage des
possessions algériennes, la France occupe
au Maroc, et elle s’engage, ainsi que
rAngletorrc l’avait fait il y a quelques
mois, à laisser que la Franco veille à la
tranquillité de cet empire africain et lui
prête le cas échéant, son assistance. La
France et l’Espagne reconnaissent en
outre l’intégrité du territoire marocain
sous la souveraineté de son empereur.
Le texte même du traité va demeurer
secret, pas assez cependant pour qu’on
n’y devine un beau succès de la diplomatie française. Tous verrez que Vassistance de la France, nullement réclamée
des Marocains, se transformera bien vite
en protectorat bel et bon, maintenant
que les puissances plus directement intéressées, Angleterre et Espagne ont pour
ainsi dire légitimé son intervention éventuelle dans les affaires de l’Empire. Préparons-nous à voir un jour une seconde
édition de l’affaire de Tunis.
— En Extrême Orient les rôles ont
été renversés, par le fait que, pour la
première fois après 7 mois que durent
les hostilités, les Russes ont pris l’offensive
dès le 4 c. en obligeant les Japonais à
reculer. Le 6 ou le 7 c. ils se sont emparés de la station de Kahkè et du pont
sur le fleuve du même nom. Ce n’est
pourtant pas encore la déroute de l’armée
japonaise préconisée dans 1’ ordre du
jour à phrases ronflantes du général
Kouropatkine. Il en est même qui prétendent que les Japonais ne reculent
que pour mieux sauter et qu’ils ne demandent pas mieux que d’être attaqués
dans leurs formidables retranchements.
On s’attend à ce qu’une grande bataille
ait lieu d’un jour à l’autre entre Yentai
et Liao-Yang.
j. c.
PENSÉE
Il y a un moyen de devenir un peu
plus heureux tous les jours, c’est de
devenir meilleur.
F. Sauvage.
Ab. payés et non quitancés.
1904: Pascal J. Henri, Fontaines; Frache,
Bordig-hera.
A. Rivoir, gérant-administrateur.
Torre Pellice — lmp. A. Besson.
(St,TiroqK/iriA n. besson jp)
IvA.VOKX DI IvDSSO D OOTMIIIVI
BIGLIETTI DI VISITA
semplici, luttali o fantasia
Lettere di decesso
Il diversi formati e disegni
Cartoncini luttati
per ricordo
Partecipazioni di nascita
e di matrimonio
Circolari
Buste e carta da lettera
intestate
Menn
Noticine per albei'glii
Carte dei vini
Eticlictle per bottiglie
Indirizzi
Avvisi di convocazione
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La Tour-Pignerol-Turin
aeoél
La Tour 5.10 7.40
„ . , t U. B.34 8.1
Brniuéias| ^
/ a. 5,59 8.16
l d. 6.7 8.‘22
7.26 9.15
Pignerol
Turin
0) Jours dr fête des
accél. fest.(l)
8.60 12.15 15.32 19.10 20.1S
8.56 12.41 15.54 19.36 20.30
9.1 12.44 15.56 19.41 20.23
9.as 1.3.6 16.12 20.3 20.55
9.31 13.13 16.20 20.12 21.2
10.55 W..32 17.32 121.35 22.24
s de juillet, août et septembre.
Turin-PiperoI-la Tour
5.H5 9.15 accél- 12.55 16 — accél. 17.36 19.49
/ 6.ñ0 10.36 14.2 17.21 18.21 21.2
\ d. 7.5 10-45 14.10 17.31 18.28 21.11
( a 7.27 11.7 14.28 17.53 18,56 2133
ds 7.30 11.10 14.30 17.57 18.58 21-38
7.56 11.36 14.54 18.23 19.21 22.6
Turin
pignerol
Tramway Pig'nerol-Pérouse
P)
Pignerol 6.4 7. 9.30 10.40 14.80 17.25 18.44 21.20
Î5. Germain 5.41 7.36 10.6 11,16 16.6 18.1 19.10 21.56
Pérouse. ». 6.15 J.IO 10.40 11.51 15.40 18,.35 19.54 22.30
d(‘p. diligences 8.‘20 18.45
arr. Perrier 9.50 20.1B
Féiiestrelles 11. 21.525
{\y Facultatif depuis le i.f Septembre.
.j» ^ ^ ^ «I* ^ ^
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(Fénestrelles-Perrier)-Pérouse - Pignerol
(3) feBt.(2)
¿(■Fftnestr. 4.30 16430 17.30
§ i^Perrier (1) 5.15 17.15 18.15
Pérouse a. 6.30 18.30 19.-30
„ <1. 4.45 6.41 8.12 1145 1 4.5(1 17.26 18.45 20, 19.47
S.Germain 5.20 7.16 8.47 12.20 15 25 182 1921 20.35 20,23
Pignerol 5.55 7.52 9.22 12.55 16 18.37 19,56 21.10 20 5)8
(1) Facultatif depuis le l,r sept.mhre. (2) lie juillet à
septembre, (3) 7*1 supprimé les Jours oit U y a le fe»tlV0.