1
Seconde Année.
il Février 1876.
IS, 6.
1
•Jotiimal de l’Église Eyarig'éliqf^ixe Vaiidoîscî
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez ién^oins. Ams I. 8.
Suivant la vérité avec la charité.
Pmx DB i.’aiO!<mbhbnt pjin ab — — On s'abonne; k l’ignerol Bnraaa de l'adItalie ...... i. 3 ministration ^fai$on '
Tous les pays de l’Union de A La Tou.r obez M. Gilli h^airo.
posie (Europe) . A Tarin chez M. (loss, via ^in Quint«, n. Ik.
Etat<3-UDÎ8 » 8 A Pomaretfihez M. Labtary Oirsettur.
Un Numéro «épiré; lOcontim«!.
Abhooo«i à la é.e page S5 cenli*
m«a par ligee.
. Sommai l'o.
L'EvBDgile et rilalie. — Encore d’une
«jnesiioD proposée à )a Itériaclion du Témoin. — Intercesseur et garant. — Missions évangéliques. — Divers. — Ifonvelles religimms et faits dicers. — Jîevue
politique. — SonscriplioD.
L’EYA^GiLE ET L'ITALIE
Quel vaate sujet que celui que
nous entreprenons de traiter ! l’Evangile et l’Italie. L’Evangile,c’està-dire^ Ig bonne. JUè»sell«^ihA>«ftliil
pour tous les hommes, pour les
juifs et les grecs, pour ceux qui
ont reçu la loi et pour ceux qui
vivaient sans Dieu et sans espérance. L'Italie, c’est-à-dire la patrie que nous aimions longtemps
avant qu’elle nous appartînt et que
nous aimons et que nous voudrions
voir vraiment heureuse et prospère maintenant qu’elle est à nous.
L’Evangile et l'Italie, deux noms
que nous de'sirerions voir unis non
seulement sur le papier, mais dans
la vie individuelle d’abord, et ensuite dans la vie publique, dans
les institutions et dans les lois !
Mais nos vœux sont encore loin
de se réaliser. Preuve en soit l’inimitié que l’Evangile rencontre partout dans notre pairie. Dans le camp
clérical tout d’abord: parcourez
les journaux du parti er vous ne
tarderez pas à vous en convaincre.
Anathème aux sociétés bibliques,
aux sociétés d’évangélisation, à
la Bible elle-môme, tel est le mot
d'ordre ! Involontairement, on se
transporte par la pensée aux jours
du Sauveur, lorsque les sacrificateurs, les scribes, les docteurs de
la loi, poursuivaient de leur haine
le Mes.sie lui-même , pareequ’ils
craignaient pour leur auloritd et
pour le prestige dotit ils jouissaient auprès des masses-.
La jalousie que lea préires d’alors portaient au Sauveur, .ceux
d’ajourd'hoi le portent à son Evangile, Mais l’opposîtiofl du parti
clérical n’est pas la seule ; peutêtre est-elle moins pernicieuse à
l'œuvre que celle des indifférents
et des incrédules. Nous les met(otis ensemble parçeque de fait ils
ne font qu’un. Même, si nous y
regardons de plus près, nous ne
pns à nous convainere que
l’abandon de l’Evangile de la part
de ses ministres et leur esprit de
domination .«nr les héritages du
i Seigneur SQw\ pour beaucoup dans
■ cette incrédulité et dans celte indifférence des masses. — Des journaux libéraux en politique, d un
certain sérieux, donnent la main
aux journaux ultramontains quand
il s’agit de la Bible, de l’Evangile et de l'Evangélisation. L’Evangile, le pur Evangile, la religion évangélique, c’est bon pour
les gens du Nord, au caractère
froid, amis des abstractions. Mais
jamais, disent-ils, quoi qu’on fasse
on no pourra y convertir les peuples du midi . pour qui la religion consiste dans les mosaïques,
les vitraux peints, et l’odeur de
l'incense. — De là à se moquer de
l'Evangile et de tout ce qu’on fait
pour le présenter aux Iialieus il
n’y a qu’un pas; comme aussi aux
appréciations les plus injustes des
Evangéliques et de leur oeuvre
dans notre patrie. — Ce scepti- |
cisme, cette indifférence pour les
choses religieuses et spirituelles
nous rappelle l'attitudo des Saducéens en présence du Sauveur
et de son Evangile. Moins fana
tiques extérieurement que les Pharisiens ils ti’en sont pas moins les
adversaires de Jésus Christ et de
sa doctrine. En pourrait-il être autrement ? Ils niaient la re'surrectiôn, le monde des esprits, en un
mot, tout le surnaturel de la religion.
Comment se fait-il qu’il eh soit
ainsi ? C’est que, disons-le ouvertement, l'Evangile n'a jamais été
reçu, excepté par quelques individus, même aux premiers siècles
de l'Eglise, dans notre patrie. Les
villes eurent d'abord îe nôra dé
chrétiennes , les campagnes , les
villages (pîigri) restèrent plus longtemps païens ; mais il est de fait
que l’Evangile ne pénétra bien profondément nulle part, il trouvait
une civilisation avancée, une religion, des habitudes, un etat.de décadence dans la doctrine et dans
la vie, qu'il eût fallu détruire, un
peuple qui aurait dû être transibnaé; il ne l’a pas été; on s’est
contenté souvent de faire accepter
les formes extérieures de la nouvelle religion, et on a laissé subsister les anciens préjuge's, les
anciennes erreurs, les anciens égarements. — Ce fut là l’effet des
conversions en masse de toute une
ville, de toute une province. Nous
avons conservé plus de paganisme
dans notre vie, dans nos mœurs
et dans notre religion que nous ne
sernbions le croire. Pour nous en
persuader, nous n’avons besoin
que de jeter un regard sur nos
églises, sur nos cérémonies religieuses, sur nos beaux arts et surtout sur notre littérature qui, à
quelques exceptions près, entièrement empreinte du culte du beau
physique , est plus païenne que
chrétienne. Mais dira-t-on, les peu-
2
22
)vf¡ TEUOK»
pies dn Nof4* le«.^xô»i^le8 ra|j|i||gr ^ ^ue L?ife»ptêflae lai
ses etc-, ODÜ aaasi ét#;Coatfetis
en masse et'tftêoié viol€Îintneitt|; et
cependant ils en traaitfofm^pMr
l'Evangile. Cela est vrai; mais ces
peuples étaient des peuples Urbares, c’étaient des nàtui^s vierges, si nous pouvons nous exprimer ainsi ; l’Evangile a eu moins
à détruire et a trouvé parconséquent un accès plus facile.
Parmi les circonstances qui retardent l’eVangélisation de notre
patrie, nous citons encore le fait
de la présence de la terrible autorité papale au centre de notre
péninsule. C'est cette circonstance
qui a facilité la destruction du
protestantisme i»u 16® siècle. L’inquisition a pu porter ses coups les
plus terribles sur les faibles commencements de la Réforme dans
les différentes villes italiennes et
elle a frappé d’autant plus sûrement qu’elle n'avait qu’à atteindre
des têtes isolées et bien en vue, l’Evangile n’ayant guère pénétré que
dans la sociétéé levée et instruite.
Nous voudrions encore parler
du tort que fait à l’évangélisation
la division des évangéliques, avec
leurs nombreux petits drapeaux.
Mais le développement de notre
pensée sur ce point nous mènerait
trop loin. — Nous nous proposons
d'y revenir au plus tôt.
Ce qu’il y a de certain, c’est que
toutes ces difficultés ne doivent pas
nous décourager ni nous faire oublier à nous Vaudois, cette parole
de l’Ecriture ; « J’ai cru , c’est
pourquoi j’ai parlé ».
ENCORE Ü’U^E QIESTIO^
proposée à la RédaclioR du Témoin
M. le Directeur et honoré frère,
11 y a quelques semaines (N°
du 17 décembre 1875) celui qui a
l’avantage de vous adresser ces
lignes, s’était permis de vous poser
la question, pour lui très embarrassante, et à laquelle vous voulûtes bien promettre une prompte
réponse : « Quelle ligne de conduite un pasteur d-oit-il tenir dans
le cas où des époux qui auraient
jugé devoir se passer, pour leur
mariage, de la consécration religieuse.... quand il leur naît un
enfant, demandent tout en persistant dans l'état que je viens de
î^it pïipjaistré L'» » ' « ' a
; La^â|^Be prooai$(B est effectivenM^ veaue, dès le tvotnér« suivant, par la plume d’un de vos
mJÜAbiorateurs, que je ne puis que
remercier très-sincèrement et très
cordialement pour son empressement à vouloir me tirer de peine.
Mais est-c^c ma faute ou celle
des arguments aux quels il a eu
recours, si sa réponse nje laisse
dans une perplexité tout aussi
grande que celle où j’e'lais, avant
de l’avoir reçue?
O
Selon votre collaborateur , la
cause des faits regrettables. à ses
yeux comme aux miens, qui ont
motivé mon interrogation, ne devrait être cherchée ni dans une
hostilité ouverlé h l’Evangile, ni
dans l’intention préconçue de fouler aux pieds les règlements de
l'Eglise, mais uniquement dans les
deux circonstances suivantes :
1. L’ignorance de plusieurs qui
se sont persuadés eux-mêmes, ou
se sont laissés persuader par d'autres tout aussi ignorants qu'eux,
quoiqu’ils ceignent une écharpe
tricolore, que la bénédiction nuptiale, par le pasteur et à l'église,
n’était plus nécessaire, le syndic,
en fait de mariage, remplaçant
maintenant entièrement le pasteur,
et rendant l'office de ce dernier
toul-à-fait inutile.
2. Le dérangement beaucoup
plus considérable qu’on ne le
pense communément, que — dans
les localités montagneuses surtout
— l’obligation de se rendre de la
salle communale au temple, souvent très éloignés l’un de l’autre ,
entraîne nécessairement à sa suite.
Se fondant sur celte double considération votre collaborateur émet
l’avis que, dans le cas de parents
qui n’ont pas réclamé pour leur
mariage la bénédiction de l’Egliare
et qui. néanmoins, demandent pour
l’enfant qui leur est ne le baptême
chrétien, le pasteur n’a pas le droit
de se refuser à leur demande.
Et il est possible que les choses
étant exactement ce que votre collaborateur suppose,le pasteur pût
être accusé de pousser, les choses
un peu trop loin , en ne condescendant pas à la demande qui lui
serait faite.
Mais comment un cas ((1 que
votre collaborateur l’imairine, sc
présenterSkrt-ii jamal8#.j»i le pastear
est fidâlf? • I
Le premier devoiir, en effet,
d’un plastear*.vraimeat f asteur, en
pareil cas, ne sera-t-il pas, oa
bien d’avertir ces épioax do l’erreur dans laquelle ils sont tombes,
s’il a lieu de penser que c’est par
ignorance uniquement qu’ils ont
agi ; ou bien de les faire rougir
de leur peu de zèle pour la religion qu'ils disent de professer, s’il
lui résulte que c’est pour s’épargner un dérangement après tout
bien léger, qu’ils se sont dispensés
de se rendre à l'église, en sortant
de la maison communale?
Ce devoir ayant été consciencieusement rempli, il arrivera nécessairement l’une ou l’autre des
deux cho.ses que je vais dire: ou
bien les époux reconnaîtront leur
tort, et feront un peu plus tard
ce qu’ils auraient dû faire plutôt,
et tout sera en règle. Ou bien ,
ils ne tiendront aucun compte des
représentations qui leur auront été
faites, et persisteront à se passer,
pour leur mariage, de la bénédiction religieuse.
Or dans cette dernière supposition — qui est celle d’après laquelle votre collaborateur aurait
dû raisonner, puisque c’est celle
dé laquelle j’étais parti moi-même
pour poser la question qui a donné
lieij à cet échange de lettres , le
frère auquel je réponds dira-t-il
encore, d'un ton aussi résolu, que
le pasteur n’a pas le droit de se
refuser à la demande de baptême
qui lui serait faite? — 11 se peut
que oui; mais dans ce cas, il ne
me trouvera, je l'espère, ni indiscret ni exigeant à l'excès, si j’attends de lui l'exposé des raisons
sur les quelles son affirmation se
fonde. X.
INTERCESSEIR ET 6lRA^T
Qü« s’il Ca fait quclqu« oo »'il
^ ta dn|t quelqtie chosa . oials-l« Niir
mi»n eomiita.
I- HH.HMOh, 18.
Du racheté dotix privilèg« 1
.Ja trouve au cifil ua sûr garant.
Qui, piciu d'atuotir,
I.e trihuQul du Dieu vii-ani.
Cant. 4'
Il ne nous est pas donné de
connaître exactement la dette que
Onésime avait envers Philéraon son
maître, ni quel tort il lui avait
fait. 11 est même permis de douter
(ju'il lui eût fait quelque tort et
3
L£ TÉMOIN
29
qu'il lui djùl quoique c^se* Cependant , il pouvait arriver que
l’esclave eût causé quelque grand
dommage à son maître et que ,
pour éditer un châtiment terrible,
il s'enfuit loin de lui. Quoi qu’il en
soit, saint Paul se porte garant de
tout, aân que rien ne manque à son
intercession en faveur d’Onésime;
afin que rien n'empêche, ni n’entrave la réconciliation du maître
avec rescJave. C'est là la vraie
manière d’intercéder.
Jésus-Christ intercède pour nous
à la droite de Dieu (Rom. viu ,
34); — il est notre Médiateur
fl Tim. Il, b) et. notre Avocat
( 1 Jean II, 1); mais il est aussi
notre garant (Héb. vu. 22). Il est
d’abord notre garant, puis notre
interce.sseur.
Il est certain que nous avons
des torts graves envers Dieu, torts
qui se résument dans ce mot,
péché- Au lieu de servir Dieu;
notre Père et Maître, comme Onésime devait servir Philémon, nous
nous sommes rebellés contre Lui
(Esa. I, 2). Et quant à nos dettes
envers Dieu , nous sommes toutà-fait insolvables. Nous lui devons
obéissance, amour, honneur, culte,
sainteté de pensées . de paroles .
d’actions; nous lui devons notre
vie entière. Qui lui paye ponctuellement. exactement, toutes ces
redevances.' — Personne! C’est
pourquoi, de deux choses 1 une: ou
bien Dieu nous quitte la dette, ou
qu’un autre la paie en notre lieu
et place. Mais Christ a accompli
l’une et l'autre de ces deux choses
pour satisfaire aux exigences de
Dieu et aux conditions de notre
salut, li intercède auprès du Père
pour qu’il nous quitte la dette, il
se fait garant devant Dieu de l’observation de la Loi; de sorte que,
pendant que nous sommes pardonnés, Dieu obtient ce qui lui est dû.
Dieu pardonne aux transgresseurs
de la loi moyennant l’intercession
de celui qui a accompli la loi.
Cette dernière condition était
nécessaire, attendu que l'Intercesseur ne doit avoir aucun engagement ni aucune obligation envers
celui auprès duquel il intercède.
Saint Paul n’avait aucune dette
envers Philémon et n’e'tait poussé
par aucun avatnage personnel ,
mais il pouvait exercer sur lui une
infiuence pleine d’autorité. C’est |
là ce» qtu Christ « élé ^..ei -ast
encore — à un degré superlatif.
Christ ne doit rien à Dieu, car il
est Dieu. Lorsque le débiteur et
le créancier se rencontrent dans
la même personne, la dette tombe
de soi, naturellement. Comme Fils
qui intercède auprès du Père ,
Christ a une autorité. une inàuence persuasive qu’aucun autre ne
possède.
Mais l’on dira: Eh bien ! soit^
que Christ, comme Dieu, no doive
rien à Dieu ; ceci n'efface pas encore la dette que {’homme a envers Dieu — C’est vrai; mais il
est vrai aussi que Christ en se faisant chair et homme, a accompli,
en tant qu’Aomme, la loi divine,
pour pouvoir par son obéissance,
garantir Dieu contre notre désobéissance; accumuler un trésor de
mérites pour combler nos fautes. De
là la nécessité de sou incarnation.
Il n’y a pas d’intercession efficace. complète, qui ne doive être
accompagnée de garantie. L'intercesseur doit aussi être garant. Les
exemples de Christ et de saint
Paul en font foi. Lorsque quelqu’un a qualité pour être garant,
son intercession est victorieuse. Le
créancier n’a plus rien à craindre;
ses intérêts sont assurés; s’il résiste à l’intercesseur il n'est plus
un homme de cœur.
11 nous arrive souvent d'intercéder pour un ami, un frère, une
personne quelconque, à condition
de n'avoir à dépenser que.....des
paroles. Parmi les chrétiens, ce
fait n'est pas rare, — il devrait
être inconnu ! Il est vrai que si
tout le monde peut parler, tout le
monde ne peut pas donner; malgré
cela nous affirmons que toute intercession doit être appuyée de
quelque garantie — matérielle ou
morale — qui en assure l'effet.
Intercéder , c’est une œuvre d’amour et de charité et l’on peut ,
l’on doit y appliquer la parole de '
l’apôtre; « Mes petits enfants, n’aimons pas seulement de paroles et
de la langue, mais aimons ea effet j
et en vérité »• (1 Jean iti, 18).
Y.
»IS.SIO^S ÊYAVSÉLiQlË.S
Nous venons de recevoir du Comilé
de la Súdete des inissions ¿vaugéliques
de Paris une eiiculaii'C datée du 1ü
jjaavier dernier; comme c’est la
ciélé à laquelle nous envoyons la plao
grande partie de nos con tribut ions
nous, pensons qu’il est utile et convenable d’en mettre les points principaux sous les yeux des lecteurs du
Témoin.
Mtm Pendant l’année qui
vient de finir, l’œuvre du Seigneur a
été excepiionnellemeiU bénie au Sud
de l'Âfrique.
Parmi les nombreuses conversion»
qu'on nous signale, les plus signilicalivos en ce moment .sont celles dee
vieillards appartenant aux première»
familles du pays. Représenlanls vénérés
des anciennes idées, ils n’avaient cessé
de protester contre les nouveautés apportées par les missionnaires; maintenant, ils déclarent que Christ est
leur seule espérance et s'expriment
comme ayant le sentiment que Dicn,
SC sert d'eux pour prônoncer contre
le paganisme un arrêt définit if.
l/enseignement primaire et supérieur
fait de tels nrogrés, qu’au dire d«t
publicistes ou Càp, les Uassoutos auront bientôt des nommes capables de
représenter et de défendre leurs intérêts nationaux dans le parlement de
la Colonie.
Us Eglises du Lessoiilo sentent
qu’elles doivent donner gratuitement
a d’autres ce qu’elles ont reçu graluiiemcni.^Elles font, en ce moment,
un premier pas de deux cents lieues,
si ce n’est plus, vers les régions ouvertes par Livingstone et sur lesquelles
reposent ses prières. Le pays des Banyaïs va bientôt voir arriver quatre
évangélistes indigènes entretenus au
moyen d’un fonds de 80i 0 francs provenant de collectes faites dans nos
sial ions. Voilà de grands devoirs qui
se préparent poiii’ nous. Faire du Lessoiito un foyer de lumière pour les
parties centrales du continent, nous
mettre à la tôle d’un corps d’indigènçs
cliréliens prêt .àffonrnir des pionniers,
des maîtres d'école, et en voie de
produire aussi de vrais pasteurs.
rMMii. — La cause que nous avons
surtout à cœur dans celle île, la revendication de renseignement primaire
proleslant pour des populations arrachée.s au paganisme par la Bible, a
fait, cette année, un notable progrès.
SéÊté^ai. — L’œnvre mai clie d’nnc
manière encouragèanle. Dans ce pays
où l’on aíTirmail que renseignement
évangélique n’aurait de pri.se que sur
les enfants, plnsienrs adultes, tant nialiométans que félicliistes , commencent
à goûter les enseignements de JésusChrist et à se déclarer on vertement
pour lui. Nous jouis.sons à Saint-Louis
d’une parfaite liberté ; une nouvelle
province s’offre à nous, et si le climat
n’élail si funeste à nos ouvriers, celle
mission pourrait se développer rapidement.
Voilà l’aspect général de l’œuvre.
Elle est bénie, mais les bénédictions
(jui reposent sur elle sont de celles
(|ui engageiU à de nouveaux efforts.
4
U
LR TEworn
Comment s’arrêter dans one voie «à,
J’on est précédé «t condnit par le
Seiftnear? i .
Ressources ‘pécuniaires. —^ Là est et
sera probnblônienl encore dWiià l’avéhir
la difficulté principale, mais Dieu saura
l’aplanir en parlant lui-même aux cœws
ide nos amis. Il saüra les disposée,
riches et pauvres, à nous soutenir si
nous marchons selon sa volonté. Sans
cette conviction, l’état de notre caisse
nous donnerait la plus grande inquiétude. Nous avons en ce moment un
déficit de plus de 73,000 francs, et
d’ici an mois d’avril nous devons faire
face à bien des traites nouvelles.
fflbers
Nous extrayons des Pholographies
Versaillaises, du National, sur Jt. de
Pressensé ce qui suit :
€ M. de Pressensé a défendu la noble
cause de la tolérance en toute occasion
avec une persévérance digne d’un meilleur .succès.
iJe le définirais volontiers un Hyacinthe protestant, avec quelque chose
de plus arrêté dans les contours, de
plus accentué dans le dessin, avec des
convictions plus fortes, plus de ressort
moral, moins d’ampleur et plus d’aiguillon de parole.
• M. de Pressensé a donné l’un des
plus beaux exemples de tolérance que
Erésente 1’ histoire de ce demi-siècle.
ui, ministre proleslanl, membre d’un
culte reconnu et protégé par f’éiai /^il
n’est pas pasteur national ), il a fait
une proposition tendant au libre exercice de tous les cultes. •
• On eût pu croire qu’une telle pensée venant d’une source pareille, rallierait tous les suffrages dans un temps
où le mot de Cavour, « l’Eglise libre
dans l’Etat libre» , s'impose de luimême et ressort lo^ naturellement
des nouvelles conditions sociales.' —
il n’en fut rien ; la droite entière se
leva, doublement scandalisée d’entendre
parler de la liberté — et par un ecclésiastique.
f La proposition échoua. Je ne doute
pas que M. de Pressensé ne s’en soit
consolé par la vision d’un avenir prochain qui fera droit à sa demande,
comme le présent rend déjà justice à
ses droits. Il y a des causes qu’il est
glorieux de perdre, cai' l’appel s’en
fait à la conscience même de l’huma
ïiité ».
tsatnièrsf aeewttée à ta fni.
— Loi*sque rempereiir Alexandre commença d’étudier la Bible, il marquait
d’une croix tout passage obscur et
qu’il ne comprenait pas. A la première
lecture ces ci oix furent très nombreuses ; mais le s«in que le pieux monarque apportait à l’élude des Saintes
Ecritures porta ses fruits. « A la seconde lecture , disait-il, j’en ed'açai
plusieurs , et dès lors leur nombre a
sensiblement diminué».
M,epat% «foMMtfe «m MaStre. —»
Le pa^aiir- d’une congrégation métho*(Kste d^i J^r-Wesl s’était faii longtemps àllendre, ensorte que l’assemblée
comrôBn'çait à s’impalienlér. Il arrive
enfin, monte en chaire et sur les paroles de Jésus à Pierre ; < Pais mes
agneaux » il prononce un sermon très
long et très froid. A peine a-l-il dit
Vamen final, qu’un membre de l’assemblée se lève et prend la parole on
ces termes : Notre frère nous a enlreleniis aujourd'hui d’un sujet sur lequel
j’ai acquis moi-même quelque expérence, et je pense qu’il est de mon
devoir de vous en faire pari. Voici
donc ce que j’ai trouvé. Pour bien
nourrir les agneaux il faut ces trois
choses :
1. Leur donner la nourriture régulièrement et à rheure;
2. Leur en donner peu à la fois;
S. La leur donner chaude.
( Un /ournal Américainf.
|{ou0cUc0 reitigteuses
MterliÊS. — Les ravages du mal
et de rincrédulilé que favorisent et
l’accroissemeiU énorme de celte ville
et les lois qui pei’metlenl à une grande
partie de la population de se sousli aire
à tonte influence religieuse, oui redoublé le zèle des chrétiens. On a senti
la nécessité d’une mission intérieure
active et bien organisée. Depuis longtemps, lu maison de saint Jean, fondée
par le D’’ Wichern, s’occupe des pauvres, des prisonniers libérés, et offre
des logements à bçn compte aux étudiants pauvres. Dernièrement une nouvelle brandie de la mission a été fondée par le surintendant Brückner, et
une nouvelle maison de mission a été
achetée. Ces missionnaires urbains,
sous la direction immédiate des pasteurs , ne s’occupent que des visites
d’évangélisation, de la diffusion des
Bibles et de livres chrétiens, des écoles
du dimanche, etc. Ils sont en général
bien reçus dans les familles, et si leur
nombre était en rapport avec les besoins, ou pourrait espérer beaucoup
de leurs eflorls. Un chrétien des provinces rhénanes écrit de Berlin que les
réunions chrétiennes de jeunes gens
vont très bien, et que les églises des
pasteurs évangéliques sont toujours
pleines. On ne peut pas en dire autant des églises des pasteurs libéranx;
le peuple les approuve de loin; il les
nomme, mais il ne va pas les entendi e.
( Feuille religieuse ).
poUttquc
Mtatie. Le rconverinre du Parlement est fixée an 2 mars.
Le ministre Boaghi est de nouveau
tombé maladê, mais son état s’est sensiblemeni.amétiprè.
On annoncq .la ôûHilç, de La Sociétéde navigation l'a Triuamk dont la durée
n’aura été que de deux ans. Le subside
de cinq millions que le ‘gouvernement
Ini a accordé, il y a un an, ne l’a
sauvée de la ruine.
Nous devons enregistrer la mort de
Gino Capponi, sénateur du Royaume ,
dernier de Pilliisire famille de ce nom.
Gino Capponi ajoutait à ses autres
mérites celui d’être un lettré et un
protecteur des savants et des liuéraleurs, Il était né à Florence en 1792
et est mort le 3 février dernier. Il
laisse des ouvrages célèbres de politique, d'histoire et d’éducation; et
comme if était, quoique libéral et pa.iriole, bon catholique et peu favorable
à la proclamation de Borne pour notre
capitale, Vünilà, Catlolica se plait à
reproduire des fragments de ses écrits
ou de ses discours qui sont contraires
à la politique nationale.
JFVffN««. Le nombre des sénateurs
républicains ou constitutionnels parait
être de 168, celui des sénateurs monarchistes des trois diverses nuances
orléanistes, légitimistes et bonapartistes
de 132. La majorité est assurée aux
républicains. Victor-Hngo a échoué à
Paris, Buffet dans les Vosges ainsi que
Dufaure dans un déparlément royaliste
du Nord.
Emttag»»«. On annonce une victoire
des Alphonsisles. Don Carlos, complètement défait, aurait passé la frontière française.
Atletna^nm. Le gouvernemènt a eu
un échec à la diète, qui a repoussé
deux articles du code pénal concernant
les'allaques du cierge du haut de la
chaire, et les peines à infliger aux
communistes, et aux socialistes. Le
compte d’Eulemburg défendait la cause
du gouvernement qu’il a représentée
comme celle de la société menacée.
A 'te propos le correspondant de Berlin
de VOpinione, fait un tableau bien
sombre des progrès des communistes'
en Allemagne. Les deux chefs du parti
Lasalle et Schulz-Delilsch représentent
denxécolesdislinctes, dont la prèmière,
celle de Lasalle, a toutes les aspirations
de l’internationale rouge.
Une dépêche adressé de Berlin au
Times affirme que le gouvernement
rus.se a fait informer les insurgés de
l’Erzegovine qu’ils ne recevront aucun
appui ni aucune protection de la Russie
s’ils rejettent les propositions des puissances.
SOUSriRIPTION
POUR LE MONUMENT DU D" J. P. REVEL
ToCal prMdent Fr. 287 85
M. Ant. Gay.................» 3 —
M. Matth. Gay...............* 2 —
Total
Fr. 292 85
Ernest Robert, Gérant et Adininisírateur.
¡■igaerol, Impr. Chiantore et Ma.srarelti.