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Année Sixième.
16 Janvier 1880
N. 3
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDQISES
Paraissant chaque Vendredi
P’ows m# stf'êi iémoins. AcTr.s 1, fi.
à'wfüÈii’i atev la chai'iié. El*. ], If.»
iPÎÏ.T,X D’ABRONNKMrCNT J’AÎÎ, AN,i
I Italie...............r,. 3]
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Aniéri^ii« > ^ 1,
i; Un on jjlusieiürg numéros separês, demandés avant 1« i.i>
On s’abonne :
Peur Vlnférieur cJicK MM. l«s I' 10 eçnC. chaoua.
pasteurs et Ua libraires de !, ADnonco« :-5 oentïmes par lig««.
Torro Pellic». ^ Le« fnvms d'argentt se font par
j lettre recommandée on par
[ mtiiiciciis sur le Bureau da’p«
roiêa Argef^iitia.
Four l’A'iTfiîn'enrauBureau d’Ad
miniiti acron.
Pour la UÊDACTION adresser ainsi : A la Direction du 'rimoni , Pomaretto ( Pincrolo) Italie.
Pour r ADMINISTRATION adreai^r ainsi ! A l'Administration du Tiéwoûi, Pomaretto fPiiierolo) UallR.y
iSoixiiiial J7
V.
Hiirlei'. avec les joups,,^ —' C'ürrfspondance. ~ La croix tnalérieilo. — Nôgligon'cO <1an» la priète. — Îlenreuses mères.
' iVóiítJifííeíf rHuiteuneH et faita divera. Hmiie polUïque,'^ ■
HVBIJR AYËd lÆS LOÜPS
Quelqu'un, lions disait un jour;
hurler avec les loups, n'est-ce pas
aq fond , quoique dans un langage
qui lï’est pas biblique, la même
chose .que se faire tout à tous ?
Nous avons eu souvent l’occasion
de constater que ce quelqu’un
n’est pas seul de son espèce, et
que bien des gens parmi les in
lelligents siècle, confondent
volppüers daps une tnaiime unique
le pripp^pq d.’un lâche égoïsme et
d’une .'pruflenco vulgaire, et la
règle,]fiu plps admirable renoneemen,t,.,’.Ji,ne sera donc pas superflu dp, ,m,ontrer quel abîme
sépare, ces deux principes dont
l’nnjest,tout ce qu’il y a de plus
pjondain , tandisque l'autre est
tout ce qu’il y a de plus chrétien.'
Un homme dont les goûts et les
habitudes sont simples,! est appelé par les affaires ou pour Lac<
complissement de ce que l’on
appelle devoir social, à se trouver
au milieu d’une société mondainé
et brvayante. L’usage abondant du
vin a délié les langues ,èt ouvert
les cœurs et le nouveau venu est
tout d’abord scandalisé des choses
qu’il est forcé de voir et d’entendre. Plus d’une fois il fait mine
de vouloir s’en aller ; mais on a
l’œil sur lui, on a décidé de l’enrôler. On l’entoure on le caresse,
on le flatte. On soutient à son
usage et avec une éloquence qui
coule de source que lorsqu’on s’amuse il faut le faire, sans mesure
et sans scrupule; que la jouissance
n’en est pas une si elle estasser«
vie à une règle un peu étroite;
que la joie est tout ce qu’il y a
de plus innocent et de plus ilegitime; que le sérieux et les soucis
de la vie viendront bien assez
tôt. Comment cela s’est-il fait, et
par quel degrés cet homme, día?,
2
,1g—
bord si réservé et si étranger au
milieu de cette compagnie tumultueuse, est-il devenu l’un des plus
bruyants? Comment sa voi?! lorsqu’on chante des chansons profanes, se fait-elle entendre par
dessus celle des autres? Comment
sa main est-elle aussi prompte
que celle du plus pressé, à tendre
un verre vide pour le vider d’un
trait?
Ou lui a dit qu’il faut hurler
avec les loups et il le fait de toutes
ses forces, quoique dans les rares
moments où il n’est pas étourdi
par sa propre voix , sa conscience
lui dise encore qu’il n’est pas à
sa plape.
Hélas! il n’est pas au bout de
son épreuve qu’il supporte si mal.
Comme cela se pratique trop souvent en pareille rencontre, un mot
prononcé sans intention par un
des membres de la joyeuse société soulève une question religieuse, et c’est alors que le pauvre
homme se voit condamné à enten.
dre des propos tellement extravagants et impies qu’il en est
profondément blessé. 11 n’est pas
un chrétien bien vivant, mais il
a des convictions assez arrêtées
sur les grandes vérités du christianisme ; il les a, pour ainsi dire,
sucées avec le lait maternel et
respirées dans l’atmosphère de la
maison paternelle. Et maintenant
il entend parler avec une coupable légèreté, presque avec mépris,
de tout ce qu’il y a de plus respectable à ses yeux.
11 va ouvrir la bouche pour
protester contre ces discours injurieux à la divinité des Ecritures,
à la sainteté de Dieu, à la per
sonne du Sauveur Jésus Christ;
mais le courage lui manque.
Quelle apparence y a-t-il d’ailleurs qu’on l’écoutera et qu’on
le comprendra? Ne le regarde t-on
pas déjà avec une curiosité et
une compassion quelque peu méprisantes? La question devient
alors personnelle ; le théologien
de la troupe (car il y' en a toujours au moins nn), entreprend de
démontrer à ce retardataire que
toutes ses croyances qui étaient
bonnes pour les aïeux ne le sont
plus pour leurs arrières-neveux;
que les immenses progrès dans
les sciences et la civilisation ne
permettent plus de croire une foule
de choses , quoique pendant bien
des siècles, elles aient été l’objet de la vénération des peuples.
On a trop bonne opinion de lui
pour le supposer attaché encore
à ces vieilleries, et on lui expose
brièvefnent l’un ou l’autre de ces
systèmes religieux, fabriqués à l’usage et pour la commodité de
gens trop absorbés par d’autres
choses pour avoir encore le temps
de s’occuper de Dieu et de leur
àme.
Il ne faut pas croire que malgré sou manque d’énergie cet
homme ait été subjugué dès ce
premier assaut livré à sa tempérance et à ses convictions. Mais
pour peu qu’il ait entretenus ces
relations funestes, il en sera venu
à se mettre à l’unisson avec ces
bons vivants, et à hurler aussi
bien qu’eux. — « 11 faut, autant
que l’on peut, ne se mettre mal
avec personne , ne désobliger
personne, ne blesser personne«n
ayant l’air de blâmer sa conduite
ou ses discours, tout en gardant
3
• 19~
soi môme ses opinions, ses habitudes, ses convictions, ses préférences. On parlera donc le langage de Canaan avec les Israélites
et celui d’Egypte avec un Egyptien. Si on le peut sans se compromettre. on se montrera à peu
près tel que l’on est ; mais le
plus prudent sera, pense-t-on, de
ne se livrer entièrement à personne, non pas même à Celui qui
sonde les cœurs et les reins.
Comme on agirait autrement si
l’on voulait se persuader que cette
conduite ne trompe personne ; que
qui veut être ami du monde se
rend ennemi de Dieu, et que c’est
être insensé que de vouloir oontenter tout le monde et son père.
Hurler avec les loups, si ce
n’esL qu’on soit loup soi-même ,
c’est une lâcheté indigne d’un
homme; se faire tout à tous ,
comme le pratiquait S. Paul, c’est
le comble de l'héroïsme chrétien;
c’est ce qui fera l’objet d’un prochain article.
(!Torre0ponbancc
... f> j*ti»ier IfîSO.
Cher Monsieur le Directeur,
Permeltez-rnoi d'ucliever aujourd'bui
ma lettre d’avant hier que j’ai élé forcé
d'inleri'ompre un peu hrusquemenl,
si je voulais qu’elle ne fût pa.s eicessivemenl longue et qu'elle vous parvînt à temps, comme j'espèi'C que vous
l’aurez reçue. — A propos de notre
journal et du nombre insuffisant de
lecteurs qu’il a eus jusqu’ici dans nos
vallées mêmes, j’ai mentionné deux
classes de personnes qui ri’y prennenl
aucun intérêt, qui n’en prennenl d’ailleurs à ancune lecture quelconque ,
les débauchésjel les avares, c’est-îi-dtre
d'un côté ceux qui font leur Dieu de
leur ventre, et de l'autre ceux dont le
Dieu est renfermé dans leur bourse ,
ou dans leur portefeuille. Ces derniers
prétextent d’ailleurs volontiers la dureté des temps pour se dispenser de
toute dépense.
S’il m’est arrivé deux ou trois fois
de proposer à ces deux classes de gens
de prendre un abonnement à un journal dont ils savent qu’il a déjé été
utile à plusieurs, je l’ai fait plutôt
par acquit de conscience que dans l’espoir de les convaincre, quoiqu’ils ne
se refusent pas à lire mon n“ lorsque
je te leur communique. A côté d’eux
et mêlés avec eux , il y a, comme vous
savez, un bon nombre de familles très
pauvres, pour lesquelles la Bible est
le seul livre que j’osasse les enpager
îi acquérir; et grâce à Dieu le livre
des livres est à un bas prix tel quo
chacun peut l’avoir sans se priver du
nécessaire. Il y a enfin une classe de
personnes dont il me reste à vous
parler, que vous connais.sez sans doute,
puisqu’elle existe malheureusement partout : c’e.ît celle des indifférents.
En religion ce sont ceux qui ne veulent ni pleurer quand on olíanle de.s
airs lugubres, ni danser lorsqu’on leur
joue (le la fióle ; ni trembler devant
les menaces de la loi, ni se réjouir
des pi'omes.ses de l’Evangile. En politique ce sont ces hommes qui n’ayant
aucune opinion propre, se laissent san.s
résistance entraîner adroite ou â gauche par le nombre surloiil, ou bien
par les plus remuants, donnant leur
vole ou ne le donnanl pas, ne se dérangeant d'ailleurs jamais pour quoi
que ce soit. — Eu .administration, ils
ne sdnl pa.s fâchés qu’on les nomme.
4
.20
conseillers communaux, pourvu qu’on
ne les astreigne pas à intervenir aux
séances du conseil ; dans les questions d'église, si l’on a pu obtenir
d’eux qu’ils demandent l’inscription
sur la liste des électeurs , neuf fois
sur dix , ils ne se présenteront pas
pour voler, non pas même pour la
nomination d’un pasteur, à moins
qu’ils n'y soient personnellement intéressés.
SiH’lout l’on peut être sûr que jamais député au Synode de leur paroisse n’a reçu d'eux aucune fraction
de rnandal. L’étal, la commune, l’église , tout marchera hien sans eux ;
à quoi bon se donner du souci pour
les faii;e mieux aller ? Que pourraitil y avoir dans un journal, petit ou
grand, qui lût capable d’intéresser de
pareilles gens 7 C’est un ten ain extrêmement dur, je vous assure, et cependant nous aurions grand tort de
l’abandonner à lui-même, car là il
n’est nullement question de cel endurcissement volontaire et obstiné pour
lequel il n’y a pas de remède, il est
vrai que je préférerais avoir à faire
à des hommes décidés dans un sens
ou dans raulre. — Mais d’un autre
côté ceux-ci n’ont pas de parti pris,
ni pour ni contre quoique ce soit au
monde , en dehors de leurs iniérêls
matériels ; ils ne se sont pas compromis d'avance contre ce que vous leur
proposez. 11 est vrai encore qu’ils ne
discutent guère et ne contredisent pas
comme le font ceux qui tiennent à se
former une conviction saiisfaiiante ;
mais d’un outre côté ils vous écoulent
patiemment avec une bienveitlaiile politesse ; il ne faut donc pas se lasser
de leur parler; c’est dans celle classe
• de personnes qu’il est urgent de faire
quelques conquêtes pour grossirda pe
tile troupe de ceux qui s’intéressent
à l’avancement du règne de Dieu, ici
et an dehors, à tout progrès matériel
et intellectuel de notre peuple. C'est
à cette classe qu’appartenait le nouvel
abonné que je vous ai envoyé, et maintenant qu’i!;esl, en quelque sorte, compromis, j’espère le gàgner insensiblement non pas an journal , ~ ce qui
serait trop peu, mais à toutes les bonnes choses qui se font pour le bien
de notre chère église, et l’avancement
de l’Evangile dans notre pairie et dans
le monde entier. — Je me suis fort
réjoui de cette petite conquête et je
pense que vous irouveicz que j’ai eu
raison. Si nous nous encôuragion.s davantage les uns les autres, je suis persuadé que nous travaillerions avec plus
d’ardeur et plus de succès.
C’est ce que souhaite sincèrement
Voire très dévoué
X.
ia crôix matérielie.
La croise est un symbole religieux
essentiellement payen. On le rencontre
chez tes Egyptiens, les Babyloniens,
les Ninivisles, les Romains, les Indous,
les Celles, les Mexicains etc. 11 ligure
particulièrement dans le culte infáme
d’Adonis et de Vemis-Aslarle, que l’Ecriture qualifie grandes abominationt
et qui a provoqué les terribles jugements qui Ipèsenl encore sur Israël.
SI l’on remonte à l’origine de la croix,
on la trouve mêlée aux inyslères les
plus impurs de l’antiquilé payenne.
La croix n’est pas le symbole, môme
incomplet, de la rédemption. Ceux qui
ajoutent ce signe du paganisme aux
symboles sacrés du corps cl du sang
du Seigneur, ne sauraient établir que
telle fût la forme de rinsimmenl du
supplice de Jésus. La croix n’élail le
plus souvent chez les romains et cliez
los grecs et toujours chez les Juifs,
5
21 -
qu’une simple potence. Le mol vendu
par croix signifie, dans le lexle original de l’A. et du N. T., un bois ,
UH poteau. Il n’a cominenci à servit'
pour désigner la croix, crua; immimi
que longtemps après J. C. Conslantif)
■avait mis sur ses étendards, non la
croix, mais le X, la première lelire
du nom de Christ. Les mnltitudes admises dans l’église sans aiicune garantie de conversion et dans l’ignorance
des Ecritures, trouvant la croix dans
le.s temples des idoles qu’on lenr cédait ou qu’on démolissait, furent naturellement portées à faire d’nn .signe
de.s cultes payens, le signe de lenr
christianisme, d’un christianisme, déjà
corrompu. C’était l’elfet de ce .syslèina
d’accomodement si souvent pratiqué
dès cette époque, et trop souvent encore de nos jours.
(Tiré de l’adresse présentée au Synode officieux réuni dernièrement à
Paris, par M'' J. Nogarède pasteur
à Bayonne en vue de faire condamner réreclion de croix à l’intérieur et
à l’extérieur des temples protestants.
La question a été renvoyée aux Synodes provinciaux ).
¡Négligence dans In [trière.
" "1
La négligence dans la prière entraîne
loujours avec elle des conséquences
funestes pour l’élal spirituel de nos
âmes.
La prière est un des plus doux privilèges des enfants de Dieu, et procure beaucoup de jouissance à ceux
qui sont sous l'influence de l’esprit
d’atioption. Mais lorsque l’esprit mondain domine en noire cœur, la prière
devient une tâche plutôt qu’une jouissance.
Nous sommes souvent lenlés de nous
tenir loin de Dieu parceque nous sommes dèveniis tièdes, ou froids ou morts.
Et c’est prèci.sémenl lorsque nous soniines dans ces conditions que noms avons
le plus grand besoin de nous approclier de Dieu par la prière.
Gardons-nous d’aUendi'e, pour faire
noire prière,-d’avoir de meilleures dis
positions. Allons à Dieu , tels q»ie nous
sommes ; car le tentateur nous en
éloigne souvent, sous prétexte que nous
n'avons pas les dispositions voulues.
Eaisons notre devoir régulièrement,
et tes dispositions que nous n’avons
pas tout d’abord nous arriveront bientôt en priant Dieu de nous les accorder.
Si nous avons le malheur de négliger la prière, nous devenons peu à
peu froids, sans ferveur, indilférents
et sans vie spirituelle , si toutefois nous
ne sommes pas déj'à dans celle déplorable position. La tentation acquiert
de l’audace, le péché se forline en
nous, notre foi s’affaiblit, noire zèle
s’éteiiu. et le don de la prière se flétrit en nous. Nous devenons charnels,
notre paix se trouble, et notre piété
perd sa substance pour D’être plus
que du formalisme. C’est alors que
Satan triomphe et que notre cœur s’éloigne de l'Evangile.
Négliger la prière c’est résister à
l’ordre de Dieu, c’est attrister le Saint
Esprit,
Priez aans cesse.
Heoreuses mères
Je dis heuremes et non joyeuses ,
cas il n’csl pas de rayonnement possible si l'on n’a la paix dans le cœnr.
Si celle paix est vraimeiU le fruit d’une
foi vivante en Christ, l’âme est heureuse, même quand les horizons s’assombrissent, cl que les nuage.s surplombent notre sentier.
Peut-être se trouve-t-il peu d’argent
dans les épargnes! Peut-être un enfant
pâle dépéril chaque jour sur sa couche.
Peut-être une petite tombe est fraînhenienl creusée au cimetière , et une
place est vide à table ! Cependant, ma
sœur, si Jésus est votre ami], s’il est
l'hôte habituel de votre cœur, il doit
adoucir toutes vos peinés , cl mêler
du baume à vos larmes.
Vous avez besoin que vos petits enfants soient henreux, et les plus joyeux
enfants .sont ceux qui ont des mère.s
heureuses. Une jeune vie qui se développe sous l’influence aUristanle des
6
.92....
mécontenlemenls el des impaliences
esl semblable à mie plante que la
douce rosée ne ralVaîchil jamais; elle
se rapetisse et s’anniiiile.
Quand les circonstances deviennent
didiciles el que la lentalion de s'aliter
et de gémir airive , que les mères ,
par amour pour leurs fils el leurs
fdles, essayent encore d’être lieurenses.
i ( La Femme ).
iioutielies reltjgtcueee
et faits divers.
Le val Aiisasca, qui descend des
sommets du mont Rose dans la direction de l’est, esl célèbre par la beauté
de se.s sites, notamment l’extrémité
de la Vallée à Macugnaga, et par les
mines d’or qui s’y trouvent el qui ont
été jadis fort exploitées. Mais ce qu’on
ne sait généralement pas, c’est qu’il
y a dans celte vallée, nn petit noyau
de proleslanls dont l’existence paraît
retnonler une hante aoliqnilé el qui,
presque sans secours religieux el sans
relations avec le dehors, très dispersés
d’ailleurs dans une longue vallée et
même dans la grande vallée de la Tosa,
où passe la roule du Simplon et où
aboutit le val Ausasca, ont cependant
conservé leur caiactère el leur foi.
Les Sociétés d’évangélisalion d'Italie
fcrnienl bien de s’occuper de ces braves
gens.
Nous niuprunlons celte notice au
'Î’émoifpiagê qui l’a prise lui-même de
la /ifinaissaHCfl el nous ne douions pas
qu’il ne .«oit répondit bientôt au væii
exprimé par les lionorables rédacleurs
de ces l'euilles.
Turin. — Semaine de prières. —
Malgré le froid cxce.ssif et persistant
de ce.s dernières semaino.s nos réunions
de prières de la première semaine de
l’année n’ont pas cessé d’être fréquentées par nn public nombreux el recueilli , preuve que le but de cetle
précieuse iiiïlilulion a été compris et
apprécié comme il niériiail de l’être.
Ruissent Ic.s bonnes impi-essions reçues
soit ici soit ailleurs ne pas s’effacer ,
et ce qui a fait le sujet de nos supplications pendant ces soirées bénies,
le faire ejicoi'e pendant tout le reste
de rannée!
— Î7ne erreur à rectifwr, — Nous
lisons dans la Semaine religieuse (¡ne
le Comité conlinenlal du Synode panpresbytérien a récemment fait un appel
tendant à la création d’un capital de
300.000 frs. dont les intérêts seraient
destinés à fournir nn supplément de
traitement de 500 IV. par an, à chacun des 22 pasteurs de l’Eglise Vandoise qui ne reçoivent aclneilemenl
que 2.500 IV. par an ».
Ceux qui connaissent le véritable
étal des choses savent que ce n’esi
pas à 2.500 IV. qu’il s’agirait d’ajouter
les fr. 500 dont il esl question, ce
qui serait beaucoup trop, mais aux
Î500 qui constitue le traitement acliiel
( traitemeiil plus qu’insuffisant, cbacun
le comprend), des pasteurs de TKgüsc
Vaudoise, dans l’intérieur des Vallée.s.
Les amis de l’Eglise Vaudoise apprendront avec plaisir à ce sujet, que près
de 80.000 frs. ont déjà été souscril.s
dans les vallées mêmes en vue de ce
fonds: preuve que la nécessité de
celle augmentation y est généralement
sentie.
Suisse. — L’inslallalion de M. le
pasleur Barde comme professeur de
critique sacrée el d’exégèse du N. T.
à VÈcole de Ihéalogie de Genève, a en
lieu, le 5 conranll, a 7 heures du soir
au milieu d’un nombreui concours de
personnes, de toute condition, hommes
et femmes. Le nouveau proiessem a
résumé la foi qui présiderait à .«on
emseigiicmenl, dans les termes snivanl.es; « Avec vous, avec vos vénérés
prédécesseurs, avec M. Binder dont je
vais être le remplaçanl,.... je crois
aux grandes vérités de la l’aroie de
Dieu; je crois que la nature humaine
a été corrompue par une cliûle originelle; je crois que nous attirons tous
sur nous, pur un juste jiigemenl <le
Dieu, la condamnation et la mort;
je croi.s que J. G. noirs a raclielés par
son .sncrilice expialoire el noirs a justifiés pai’ .sa glorieuse résurrection ; je
croi.s qu’il esl le Dieu limnme parfai
7
lement semblalìle an Père; semblable
à nous en toutes choses, sauf le péché;
je crois que l’œuvre du saint, nous est
appliquée par l’action diiecte et personnelle du S. Esprit; et tout cela je
le crois, parce que je le trouve écrit
avec la dernière évidence dans l'EcriIme sainte ».
Que la foi du professeur . devienne
celle de tons ses élèves, de ceux en
particulier que notre Eglise (qui doit
déjà tant à l’Ecole de théologie de
Genève), continuera à lui confier, et
nous ne pourrons que rendre grâces
à Dieu, tout d’abord, et puis à celui
qui aura été, entre ses mains, Pinsirument béni pour la leur communiquer.
L’Ecole de Ibéologio de Florence,
était représentée à cette cérémonie palane lettre de M. le prof, Geymonat.,
lui-même ancien élève de l’Ecole de
l'Oratoire. ‘
Prusse. — Vm doulotireme slalütique. -— Sur 41.000 enfants qui seraient nés à Berlin en 1878, seulement 27.000 auraient été/ présentés
an baptême; cl sur 10,000 couples
mariés civilement, à peine 3.200 auraient demandé la bénédiction religieuse sur leur mariage.
Ambriûüe. Une scém'américaine.
— Le 27 novembre, jour de la. grande
fêle nationale des actions de grâce ,
une scène d’un genre assez nouveau,
( qhoitju’elle rappelle à certains égards
les coutumes de l’eglise primitive),
s’cst passée dans l’Eglise de M. Moody
à Chicago. Le pasteur ayant demandé
à la congrégation d’apporter au temple comme des offrandes d’action de
grâces présentées au Seigneur des dons
en nature destinés aux pauvres, six
charretées de denrées de toute nature
ont été amenées et entassées devant
la chaire. Il y avait là de la farine ,
du pain, des gâteaux, des pâtés, des
pommes, des poires!, des raisins, des
oranges, des citrons, des conserves
de fruits et de viande, du poisson, des
jambons, du bœuf salé, du mouton,
des saucissons, des dindons, des canards, des all.umeltes, des brosses, du
.savon, etc. S. B,
i&enue |>oitttque
Mtntie.
La reine , rentrée à Rome de Bordighera, le 3 janvier, semble être assez
bien remise. Un plus jong séjour, sur
la Rivkra lui avait été conseillé, mais
elle tenait à être à Rome pour le second anniversaire ( le 9 janvier), de
la mort de Victor Emmanuel. — Le
Panthéon où reposent les restes du
grand roi a été le but du pèlerinage
de toute la ville de Rome.
Quelques désordres ont eu lien au
cimetière de Gampo Verano à l’occasion de.s funérailles du généra) Avezzana', qui, comme député, appartenait
à Vexlrême gauche. La bannière de la
Société de l’/iaim irndenta qui , depuis l’entente avec le ministère, rte
devait pas être déployée, l’a été, et la
police est intervenue.
Imbriani a publié, à ce sujet , une
brochure qui fait beaucoup de bruit.
On ne peut s’empêcher de reconnailrc
que le ministère, par les antécédents
de ceux qui le composent, est obligé
de faire plus de concessions qu’il ne
faudrait à l’extrême gauche.
La réception qui a eu lieu au Vatican à l’occasion du renouvellement
de l’année n’a rien offert de laillanl.
Les Chambres vont reprendre leurs
travaux la semaine prochaine. On attend avec intérêt et presque avec anxiété la discussion et le vote du Sénat
sur la suppression de l’impèt de moùlure. Le président de la Chambre a
publié l’ordre du jour de celle assetnblée. Au nombre des questions qui
doivent être traitées après l’examen d.u
budget, il y a lii iiouvelk loi éieclorate pour lés élections politiques.
L’Association conslilulionnelle de Naples a tenu une réunion dans celte ville
et a invité .à y intervenir les chefs de
l’opposition modérée dans la personne
de .MM. Sella , Minghelti, elVisconliVenosla. Après que Thon. Bonghi les
eut présentés, les trois orateurs ont
parlé tour à tour: Sella, sur la politique en général et sur la question
8
des 11 (lances en pîtçlichliei. 11 a eu des
mois li'ès lieiireunfel très applaudis ,
comme lorsqu’il a dit qu’il ci'iiif;nail
bien qu'il n’eût besoin d’un nouveau
Sella plus impitoyable que celui qui,
pour arriver à l’équilibre, avait attiré
sur lui lanl de mauvaise humeur. —
Minplietti a l'ait dans nn langage élégant un tableau peu flatteur de la politique inlérieure du ministère , et
■Visconli-Venosla,“-de l’étal de nos relations avec les puissances étrangères.
■X
W'ramie. — Cinq anciens ministres
ont gardé leurs portefeuilles dans le
nouveau cabinet présidé par M, Freycinet, qui a passé des travaux publics
aux affaires étrangères. Le minislêre
Frevcincl est composé d’bommcs franchement républicains, pendant que le
cabinet Waddinglon avait dans son
sein quelques hommes du centre gauche. Espérons que Freycinet sera mieux
disposé envers l’ilalie que ne l’a été
Waddington , du moins en ce qui
concerne nos relations avec l’Egypte
()t avec Tunis. Du reste il paraît que
le'nouveau ministère , plus progressiste, s’esl aussi prononcé contre l’amnistie pleinîêre.
JE^pnotfke, T- Le roi Altdioose et
la reine Christine ont été l’objet d’un
affreux altetilat. Un jeune homme,
confiseur de profession, appelé Franr;ois Olero, de la Galice , a déchargé
un pistolet à deux coups, sur le couple
royal qui revenait d'une promenade
en voilure. C'est le second attentat
dont le jeune roi est l’objet. Lu Providence a encore préservé Leur? Majestés ; Olero a manqué le but, comme
l’avait fait Moncasi. — La ville de Madrid a appris avec horreur le crime
et a manifesté au roi et à la reine sa
sympathie, par de.s acclamations chaleureuses à l’adresse d’Alphonse et de
Christine,
An^ietervm. —^ Malgré les victoires du général [loberls et la reprise
de Caboul, les anglais n’en auront pas
fini de silôl avec l’Afghanistan , sontenu évidemment par la Ilu.ssie. Preuve
en ..soit le fail que les troupes anglaises
sont payée.s, dans ce moment avec de,s
roubles russes, butin fait par elles dans
la défaite des Afghans.
Le désastre du pont du Tay, où le
train postal d’Edimbourg a enlièreniepl péri et où prés de cent personnes
ont trouvé une mort violente, a jeté
dans le deuil vin giTind nombre de
familles. '’Ce pont, inauguré l’année
dernière ne comptait pas moins de 4
kilomètres; c’est la parlie qui élait
couverte et qui formait comme un
tunnel, qui â été brisée par un coup
de vent violent, au moment où le train
passait. Tout le monde a péri et rien
n’a pu être relroiivé à environ 30
mètres de profondeur dans les eaux.
AH0»ttaane. — Le prince de Bismark n’a pu rentrer à Berlin, comme
il l’avait promis. D’après les dernières
nouvelles, il serait très souffrant et
fort sérieusemenf malade.
Une affreuse, famine règne dans la
Silésie prussienne. Le gouvernement
a demandé et obtenu 6 millions pour
porter les plus prompts secours aux
malheureux qui meurent dé froitj et
de faim.
JSuB0ie. Le bruit a couru que
le C7,ar voulait abdiquer en faveur de
son fils’, comme aussi que le père et
le fils n’élaienl pas d’accord. Mais ces
liruiis soûl démentis. La czarine, toujours bien malade à Onnes, paraît
se trouver momentanément mieux ,
quoique l’on ail peu d’espoir d’une
cornplèle guérison.
Ernest Robbrt, Gérant et Adminisiratew.
t’igoerol, Impr. Chiantore et !t)ascarelli.