1
Oliiiiiiiomoariiioo.
jV. 4.
28 Janvier ISTO.
L’ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occupent
vos pensées — ' PAi'Îippten«., IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT :
Italie, à domicile fw« «71 Fr. 3
Suisse..................5
France....................»6
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Ras . » 8
Vn numéro separé ; 5 cent
Vn numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABONNEMENT
ToBRf.>PEf.r./CE ; Via Maestra,
N.42. (Agenzia bibliografica)
PiGNimor, : J. Cfilantore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
pr^s le N. 22.
Fi.orrnce : Libreria Evange^
lica. via de'Panzaiii.
ANNONt'ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S* adresser pour l'adminiatration
au Bureau à Torre^Peliice ,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction : â Mr. A. Revel
Prof, k Torre-Pellice
Sommaljre.
Un jugement sur le L)^ Desanctis. — Jnstrnction primaire : Tableaux d aritbmétique
— Evangél sation — Variétés : La fête de Noël
en Allemagne. — Coriespoyuiance. — Chronique
locale. — Chronique polilique. — Souscription
pour le monument Dksanctis — Annonces.
m mmmi m le desanctis
h’Alliance libérale, — nouveau
journal hebdomadaire paraissant à
Genève , — a consacré un article
au Dr Desanctis , dans lequel nous
avons remarqué un jugement singulier. Le D'’ Desanctis , dit-on , a
séjourné successivement à Malte ,
à Genève , à Turin. « A cette époque de sa carrière, il est reçu
pasteur dans l’Eglise Vaudoise du
Piémont. Ce titre , qu’il ne paraît
pas avoir vivement ambitionné, devint pour lui cependant un motif
nouveau pour redoubler d’énergie
et de dévouement ».
Il y a dans ce peu de mots une
erreur de fait et une contradiction.
Il y a une erreur de fait; car il est
positif que le D' Desanctis n’aurait
pas demandé à notre Eglise l’imposition des mains, s'il u’avait ambitionné la recevoir d’elle. Et alors
même que , par un motif de conscience , il se crut obligé de travailler d’une manière indépendante,
il déclara n’avoir jamais voulu renoncer à ce titre de pasteur vaudois.
W paraît donc qu’il y tenait quelque
peu.
11 y a une contradiction qui saute
aux yeux ; qu’est-ce donc que ce
titre que le D'" Desanctis ne paraît
pas avoir vivement ambitionné, et
qui devint pour lui cependant un
motif nouveau pour redoubler d’énergie et de dévouement? Cette
concession du journal libéral, bien
que faite avec mauvaise grâce, est
précieuse et nous la recueillons.
h'Alliance libérale va plus loin :
“ On peut, sans doute , reprocher
à Desanctis d’avoir subi l’influence
anglaise et celle de l’Eglise Vaudoise...»
Le D''Desanctis, qui, pendant
plusieurs années , a cru devoir se
tenir éloigné de l’Eglise Vaudoise,
n’était pas homme à subir une influence. il nous avait quittés dans
le plein exercice de sa liberté ; s’il
s’est rapproché de nous spontanément , c’est qu’il y avait affinité ,
2
-(26).
communauté de convictions', de foi
et de principes. Mais cela ne s’appelle point « subir une influence ».
Disons-le tout de suite : ce qui
offusque VAlliance libérale, c’est
que le D'' Desanctis « ne s’est pas
>■ dégagé de ces doctrines ortbo» doxes qui rendent le protestan» tisme impopulaire chez les races
i> latines ».
Le D'' Desanctis n’a pas été un
protestant libéral, cela est vrai,
mais il a été , ce qui vaut bien
mieux , un chrétien évangélique ;
et bien que né en pleine terre latine,
il ne s’est pas arrêté à considérer
curieusement si les instincts ou le
génie de la race lui commandaient
de chercher le salut de son âme
ailleurs qu’en Jésus-Christ, vrai
Dieu et vrai Homme.
Si c’est là ce qu’on appelle de
l’orthodoxie , eh bien ! le D' Desanctis était orthodoxe. Si c’est par
là que le protestantisme est impopulaire chez les races latines, il
est à croire que c’est l’Evangile
lui-même , dans sa simplicité , qui
répugne aux instincts de l’homme
naturel, partout le même. Mais à
moins de pratiquer la théorie de
l’accomodation, jamais l’Evangile
ne sera goûté de l'homme naturel.
Snôtructton prtmatre.
Tabieaui d’aiUhmélique.
Nous avons, tout dernièrement,
entretenu nos lecteurs d’un appareil destiné à faciliter l’enseignement de l’épellation de la lecture,
et des quatre règles simples. L’inventeur, Mr J. Malan (instituteur
à Neuchâtel ) ne s’est pas borné
à imaginer la boîte que nous avons
appelée de son nom ; il a préparé
aussi des tableaux d’arithmétique
destinés à rendre beaucoup de services dans le degré inférieur des
écoles primaires.
Ces tableaux, au nombre de
14, d’une belle exécution typographique, comprennent la numération, l’addition, la soustraction , la
multiplication , la division , et la
Table de Pythagore.
Ils ont reçu dans la Suisse Romande des témoignages flatteurs
que nous voulons reproduire:
La Société pédagogique Neuchâ~
teloise a donné à ces tableaux son approbation à l’unanimité, demandant
qu’ils fussent publiés au plus tôt
afin que chaque école enfantine et
classe inférieure du canton en soit
dotée ;
La Commission d'état de l'éducation publique du Canton de Neuchâtel a donné à ces tableaux son
entière approbation en manifestant
le vœu qu’ils fussent bientôt imprimés et introduits dans toutes
les classes pour lesquelles ils sont
destinés ; — Le Directeur de l'instruction publique — G. Guillaume;
Le Département de l’instruction
publique et des cultes du Canton
de Vaud autorise l’emploi des'tableaux d’arithmétique de Mr Malan
pour servir à l’enseignement de l’arithmétique dans le degré inférieur
des écoles. — Le chef du département, Ruchonnet.
Ne serait-il pas à souhaiter qu’on
en fît l’essai dans des conditions
sérieuses ? Mais nos commissions
seholaires sont trop apathiques
3
-m
pour que nous osions l’espérer.
Nous ne pouvons par conséquent
attendre quelque chose que de l'initiative et du bon vouloir de
MAI. les Instituteurs.
Un exemplaire des tableaux
d’arithmétique, et deux spécimens
desboîtes-Malan, ont été déposés au
Bureau de ÏEcho des Vallées. Quiconque le désire pourra en prendre
connaissance.
00an|jelt6atton.
Messine. L’école de filles , ouverte le 3 janvier avec 12 élèves
de 5 à 14 ans, en compte aujourd’hui une vingtaine, chiffre qui
sera bientôt dépassé. L’école du
dimanche se développe parallèlement.
L’église marche dans la voie
du progrès ; elle s’étend et s’affermit. A l’occasion d’une sépulture qui a eu lieu dans des conditions de publicité exceptionnelles,
l’Evangéliste a pu prêcher la Parole de Dieu à plus de 2500 personnes, qui l’ont écouté avec la plus
grande attention et avec le plus
profond respect. Le clergé romain
s’est déchaîné , les libéraux ont
applaudi, le peuple a approuvé ,
et l’église a vu s’accroître le nombre de ses membres an point qu’il
est question de chercher un nouveau local pour les réunions.
Rio Marina. (Ile d’Elbe). On
nous écrit le 14 janvier:
Cher ami et frère.
Je ne fais pas d’exorde, car je
désire être bref afin que vous ayez
la patience de lire ces quelques
détails sur les écoles de Rio Marina. La première école protestante
a été fondée dans cette station en
1862, et confiée aux soins assidus
et presque maternels de M™® Martelli qui dirigeait une école catholique avant sa conversion à l’Evangile. Plusieurs enfants de parents
catholiques et bigots ayant dû abandonner malgré eux , et quelques
uns en pleurant, leur ancienne
maîtresse parcequ’elle avait cessé
d’appartenir à l’Eglise romaine,
l’école ne fut tout d’abord fréquentée que par 8 enfants. Avec la
bénédiction de Dieu ce chiffre s’éleva à 25 en 1863, à 38 en 1864
et à 50 en 1865.
En 1866 la Commission d’Evangélisation aidée par de généreux
amis italiens et étrangers fit construire , tout près du temple qui
existait depuis 1864, deux écoles
au rez-de-chaussée avec un logement pour l’évangéliste à l’étage
supérieur. Les nouvelles écoles
furent ouvertes en 1867 et confiées
aux soins de AP et M”® Revel
dont le zèle et la capacité sont
bien connus.
Nos trois écoles contenaient 64
élèves au mois de mai 1867, 120
en mai 1868, et 128 au mois de
décembre de la même année, dont
34 à l’école de garçons, 33 à
l’école de filles et 61 à l’école
enfantine qui a toujours été dans
l'ancien local et sous la direction
de Mad. Aiartelli.
N’allez pas croire, cher ami ,
que les prêtres, les scribes et les
pharisiens modernes n’aient pas
essayé de dénigrer nos écoles.
Savez-vous comment ils expliquent
à leurs crédules adhérents les pro.
4
-(28)
grès de nos élèves ? En disant tout
simplement que nous mettons dans
leurs mains des livres diaboliques.
A les entendre, les portes de l’enfer sont larges ouvertes pour engloutir ceux qui envoyent leurs
enfants à nos écoles.
Comme le méchant fait une œuvre qui le trompe, le dénigrement
n’a servi qu'à mieux remplir nos
classes d’enfants catholiques. Je ne
puis donc que remercier sincèrement ces Messieurs du bien qu’ils
ont fait à nos écoles, sans s'en
douter le moins du monde.
Malgré la concurrence que nous
fait la nouvelle école ouverte par
la commune, je suis heureux de
constater que nos écoles n’en sont
pas moins en voie de progrès. L’école de garçons comptait en décembre dernier 37 élèves sur les
registres, dont 30 régulièrement
présents ; l’école de filles en avait
35 sur les registres et de 25 à 30
sur les bancs; enfin l’école enfantine en comptait à la même époque
74 sur les registres et une soixantaine sur les bancs. Ces 146 élèves
sont pour les 3^4 enfants de parents catholiques dont plusieurs
étaient autrefois nos acharnés persécuteurs.
Ceci montre que , si les admissions dans l’Eglise sont relativement peu nombreuses, en partie
parceque je n’admets pas d’emblée
quiconque en fait la demande, la
cause de l’Evangile a cependant
gagné du terrain dans ce pays puisque nos adversaires d’autrefois s’estiment heureux de pouvoir faire
instruire leurs enfants dans nos
écoles. Plusieurs de ces enfants
sont autant de petits apôtres dans
leurs familles où ils apportent les
S®® Ecritures, les lisent à leurs parents et voisins qui reconnaissent
en général qu’aux écoles protestantes ou apprend mieux et plus
vite qu’aux autres.
Dieu veuille bénir la semence
qu’il fait jeter de cette manière
dans les cœurs et faire de la future
génération un peuple fidèle à son
Evangile !
Je constate avec plaisir que l’école sérale , qui semblait traîner
l’aîle l’année passée, donne de bons
résultats cette année , grâce à la
persévérance et au zèle de notre
excellent Instituteur qui réunit
autour de lui de 20 à 30 élèves ,
les trois premiers soirs de la semaine.
L’examen annuel a eu lieu dans
les écoles primaires de Rio Marina
le 13, 14, 15 et 16 décembre dernier, et a roulé sur les branches
suivantes indiquées dans le pro.
gramme; histoire sainte, géographie , calligraphie , arithmétique *
compositions , système métrique ,
grammaire italienne, orthographe,
analyse, ch.ant, lecture, et pour les
filles, la couture.
Des 72 élèves qui figurent sur
les registres de nos deux écoles
primaires, 60 se sont présentés aux
examens; 11 les ont manqués et
49 les ont réussis. De ces derniers,
7 ont été admis avec disiinclion ,
SiMec pleine sntisfaction, 16 avec
satisfaction et 8 ont été simplement
admis.
A tout prendre, ces examens,
auxquels j’ai assisté du commencement à la fin , m’ont paru satisfaisants , et ont démontré aux rares
personnes qui ont bien voulu y as-
5
-(29)
sister que le travail consciencieux
du régent et de la maîtresse n’a
pas été sans fruit.
Les élèves studieux ne se contentent guère d’avoir remporté la
victoire aux examens ; ils désirent
en profiter. A cet effet notre temple s’ouvrit le soir du 21 décembre
dernier aux enfants qui, sortant des
écoles au pas militaire et en bon
ordre autant que faire se pouvait,
défilèrent par classes sous la direction de leurs maîtres respectifs, et
vinrent prendre les places qui leur
étaient destinées autour d’un bel
arbre de Noël que les généreux
amis de l’école m’aidèrent à planter et à garnir de fruits.
Le temple ne tarda pas à être
envahi par une foule évaluée à 400
personnes environ et composée en
grande partie de catholiques romains. Voilà pourquoi nous avons
dû renoncer à planter notre arbre
dans l’une des écoles qui, quoique
spacieuses , seraient trop petites
pour tout ce monde.
Un chant composé pour la circonstance apprit aux assistants que
nous n’étions pas seulement réunis
pour la distribution des prix aux
enfants, mais aussi pour fêter la
naissance de nôtre Sauveur Après
la prière une fillette récita » ad alta
ed intelligibile voce » les 20 premiers versets du Chap. II de S. Luc,
et une autre une bonne partie du
Chap. II. de S. Math. Vinrent ensuite d’autres récitations, des Psaumes et quelques poésies, qui s’alternaient avec des chants à deux
voix exécutés par les classes dirigées par notre brave régent.
Les assistants montrèrent leur
satisfaction d’une manière spéciale
lorsqu’ils entendirent des Psaumes
récités par des bambins qui bégayent encore , et qui avaient besoin
de monter sur une chaise pour être
visibles au milieu de la foule.
J'adressai ensuite aux élèves des
questions sur l’objet de la fête qui
nous réunissait afin de faire entendre l’Evangile de paix aux nombreuses personnes qu’une circonstance propice et solennelle conduisait dans notre temple peut-être
pour la première fois. Bon nombre
d’auditeurs qui écoutaient avec
plaisir et attention les réponses des
enfants, exprimèrent leur vif regret
en voyant que le silence n’était pas
assez grand pour me permettre de
continuer avec profit. Après un
chant, je donnai lecture du résultat
des examens qui fut écouté avec
attention. — Les enfants qui avaient beaucoup chanté et beaucoup récité ne furent pas fâchés de
me voir enfin dépouiller l’arbre et
leur en distribuer les fruits en raison des succès qu’ils avaient obtenus aux examens. Les paresseux
et irréguliers furent tout étonnés
de voir que l’arbre n’avait pas mûri
de fruits pour eux; espérons que ce
désappointementleur sera salutaire.
Nous n’eûmes qu’à regretter le
manque de silence qui se manifesta
parmi les assistants vers la fin de
lasoirée, et nous empêcha d’épuiser
le programme de la fête tel que
nous l’avions fixé Malgré cela l’impi'ession reçue a été très favorable
à notre établissement, car quelques
jours après j’ai reçu une quantité
de demandes d’admission dans nos
écoles.
' E. Bonnet.
6
-(30)
SUaricléa.
La fêle de Noël en Allemagne.
i Voir le N. V.
III. — EN FAMILLE.
Si de la vie extérieure on pénètre dans la famille , on peut être
témoin d’une activité, qui pour être
moins bruyante , n’est pas moins
fiévreuse.
Chacun ici a son idée qu’il poursuit sans relâche , son occupation
particulière, son travail commencé
quelquefois depuis longues semaines, sa surprise qu’il prépare, et
de laquelle il peut tout se promettre,
excepté l'ingratitude. Ah! quand on
est arrivé aux derniers jours, que
de petits doigts se sont piqués ! que
de petites mains délicates se sont
fatiguées ! que de visages ont pâli !
que de yeux se sont rougis par les
veilles et quelquefois par les nuits
blanches ! Que de fois il a fallu suspendre son travail parceque le cœur
battait trop fort ! Que de fois aussi
on a compté les heures, et l’on s’est
impatienté !
Cela est d’ailleurs si naturel ! La
patience , il est vrai, est une fort
belle chose, la première des vertus,
du philosophe, — vous disent quelquefois les prédicateurs ; — mais
n’oubliez pas que c’est aussi celle
des ânes.
Il faut tout dire ; — si les Allemands du Nord ne sont pas précisément le dernier peuple du monde,
ils sont encore sujets à beaucoup
de préjugés dont quelques uns sont
assez drôles i par exemple celui-ci,
qui fera rire beaucoup de gens :
c’est que plus on aime, plus on
donne , et plus on donne , plus on
aime. Faut-il être Allemand pour
avoir de ces idées-là ! Oui, et ils
vous diront même— voyez un peu!
— que le moindre petit don, s’il
a coûté beaucoup de peine et de
sacrifices , est mille fois plus précieux que les riches présents d’or
pur et massif qui n’ont coûté que
de l’or ; que par exemple, le misérable js/’cwni''^ d’une pauvre femme
qui ne sait plus de quoi vivre, mais
qui aime, est infiniment préférable
aux présents magnifiques d’un riche qui ne sait donner qu’avec indifférence une large part de son
superflu. En un mot je vous dis
que ce sont de ces choses qu’on ne
leur pardonnerait jamais, si d’ailleurs ils ne rachetaient pas cela
par quelques bonnes qualités et par
leurs fusils à aiguille. Mais qui sait
toutefois , réflexion faite , si après
tout il est vraiment tant pénible et
ennuyeux de travailler joqr et nuit
pour quelqu’un que l'on aime, et si
les heures ne passent pas plus heureuses et plus rapides quand le
cœur brûle un peu dans la poitrine
et bat un tant soit peu plus fort
que d’habitude ? S’il u’en était ps
autrement, ce serait vraiment bien
étrange ! Il n’y aurait plus alors
que les indifférents, les égoïstes et
les ingrats, les gens qui n’aiment
pas. et n’ont jamais vraiment aimé
qui ne voudraient pas aussi donner
à leur tour , et donner beaucoup,
oui, tout ce qu’ils peuvent donner,
voire même leur dernière pite , et
à défaut d’or et d’argent et même
de pite, leur cœur, leur propre personne , leurs forces , leur vie, leur
être tout entier. Il n’y a plus que
ces gens-là qui oseraient vous dire
sans rougir jusqu’au blanc des yeux
7
-(31)
qu’ils sont trop pauvres, que la vie
est dure, et qu’ils ont déjà assez à
faire de nourrir leur petit ventre ,
et de temps à autre aussi un peu
l'adorer sans venir encore se mêler
de faire des dons généreux, que
sais-je? des Mts d'hôpitaux à ceux
qui ont l’insigne bonheur d’être
leurs frères , puisque tant d’autres
d’ailleurs le feront si bien à leur
place î
Mais c’est le soir de la veille de
Noël que l’on peut voir si tout ce
monde regrette ses fatigues et ses
veilles , et s’il y en a un seul qui
se repente d’avoir vécu pendant
quelques jours, quelques semaines
ou même quelques mois, uniquement pour ceux qu’il aime !
Le soir est arrivé ; les rues qui,
il y a quelques heures encore, étaient encombrées par une foule bruyante, sont à peu près désertes. On
ne rencontre plus guère que quelques passants attardés qui , d’un
pas rapide , se rendent dans leur
famille ou bien à une invitation.
Les magasins sont presque vides ,
les restaurants sont déserts. Tous
les bruits ont cessé ; c’est à peine
si l’on entend encore le roulement
lointain de quelque fiacre. 11 y a
longtemps que le branle des cloches
a cessé. La fête va commencer ; le
moment si impatiemment attendu
est enfin arrivé. Beaucoup voudraient pouvoir le renvoyer encore,
tant leur impatience elle-même avait de charmes ; ils savent que, si
jusqu’ici ils ont vécu d’espérance,
bientôt ils ne vivront plus que de
souvenir.
f La fin 'prochainement)
(îorreepottbiance.
M' Govett, de l’Eglise Baptiste, nous a
envoyé une sieonô explication de 1 Pierre
III, 17, en réponse à notre article « L’interrogatoire d’une bonne conscience ». —
l'Echo de 1869, N.
Les vues de M' Govett .sont amplement
exposées aussi dans une brochure de 24
pages qui vient de paraître à l’imprimerie
de M' J. Cliiantore ; brochure portant pour
titre : L’arche de Noé et le Baptême.
En quoi l’interprétation de M' Govett
diffère-t-elle de la nôtre ?
A part sa polémique contre le pédob^ptisme, M' G. voit dans 1 Pierre ni, 17, ou
« une demande du candidat à recevoir le
Baptême,» ou «une réponse du candidat
aux interrogations qui peuvent lui être
adressées sur sa foi ». Nous y voyons,
nous, un interrogatoire dont la conscience
fait tous les frais, sous le regard de Dieu.
Nos lecteurs apprécieront la différence.
Chronique locale.
Bol>l>io-r*ellico. Diaconie. — Du
l’janvier au 31 décembre 1869, il est entré dans la caisse de la diaconie fr. 1315,91,
et il en est sorti fr. 1475,84 dont;
829 35 pour achat d’une cédule.
63 14 pour richesse mob. et main-morte.
48 00 pour frais de communion.
43 50 p. le Refuge de mendie. (Pignerol).
20 13 retenue sur l’emprunt national.
167 75 p. chaussures aux pauvres.
304 00 p. assistances diverses.
1475 87
— On nous envoie également le tableau
du mouvement de la population pendant
1869, mais comme il n’y est fait mention
que du culte Vaudois, nous oserons prier
notre correspondant de nous Irasmettre
un tabjeau statistique embrassant toute la
commune, sur le modèle que nous avons
imprimé dans notre N. 3.
(ÎPKroittque |>oUttque.
Italie. — Le général Nino Bixio a
quitté purement et simplement le service
militaire pour redevenir marin. — Noble
exemple; puisse-t-il trouver beaucoup d’imitatenrs !
— Il s’est formé à Turin une société
coopérative pour prendre l’initiative de
8
-(32)
la grande exposition Internationale de
1872. On annonce que les listes de souscriptions ont bien débuté.
— La session actuelle du Parlement est
prorogée jusqu’au 7 mars prochain. Le
ministère veut se rendre un compte exact
de la situation des finances et du trésor,
et afin que ses projets de lois puissent
être examinés et discutés promptement, il
entend les accompagner de tous les documents et de tous les éclaircissements
nécessaires.
Ptome. Le mémoire où l’on veut
établir l’opportunité et la nécessité de définir l’infaillibilité du pape, débute ainsi :
i La primauté de jurisdiction du pontife
romain, successeur de l’apôtre S' Pierre,
et par conséquent la primauté de l’enseignement suprême, est clairement enseignée dans les SS. Ecritures ».
Après cette affirmation insolente, on
peut se donner pleine carrière.
— On parle d’une note collective adressée à Pie IX par les cabinets européens,
entr’autres par la France, l’Espagne, l’Italie , l’Angleterre la Russie. Cette note
signifie qu’on ne tiendra aucun compte
de l’infaillibilité du pape.
—-Mgr. Dupanloup ayant voulu imprimer
une brochure en réponse à l’archevêque
de Malines, on lui en a refusé l’autorisation. Publicité, liberté de la discussion,
sont choses que l’on ne tolère pas à Rome.
France. Sur la demande du ministère, le Corps législatif, par 226 voix contre
34, a autorisé les poursuites contre le député Rochefort, directeur de la JHarseiWatse;
ce journal, par ses appels aux armes et à
l’insurrection , au moment même où la
France renaît à la liberté, était arrivé à
un état d’incandescence furieuse. Rochefort a été condamné à 6 mois de prison et
à 3000 fr. d’amende.
— Dorénavant, tous les délits commis
par la presse ou par la parole seront
soumis au jury, au heu de la police correctionnelle. La presse jouira d’une complète
liberté ; on ne poursuivra que dans le cas
d’injures à l’empereur ou d’appels aux
armes.
FortuLgal. La Chambre est dissoute.
Espagne. Les élections semblent
être favorables au parti monarchique ; le
duc de Montpensier, candidat bourbonnien au trône, a obtenu à Oviédo une
grande majorité.
Allemagne. Tandis qu’en Bavière
le ministre de la guerre demande plus de
six millions pour de nouveaux armements,
— en Saxe, malgré la vive opposition des
ministres, la Chambre a vote le désarmement.
Houmanle. Une circulaire du ministre Cogolniceano recommande aux préfets la stricte observation des lois existantes contre l’invasion des Israélites (\).
— Le gouvernement ottoman a consenti
à ce que l’hospodar Charles prît le titre
de prince, et à ce que les Principautés
Danubiennes reçu.ssent le nom collectif de
Roumanie.
Angleterr*e. On annonce une réduction très-considérable de l’armée.
Faraguay. Les Brésiliens n’ont pas
évacué complètement le territoire; ils
jugent nécessaire l’occupation de quelques localités.
SOUSOFtIFTIOIV
pour un monument à la mémoire
du D' Desanctis.
Report de la première liste fr. 7
Mad. veuve M................» 2
Total fr. 9
PETITE BOITE iDX LETTRES
M; B. D., Gènes: Reçu le vaglia: mais non
votre lettre du 9 courant.
ANNONCES.
Le Directeur des Artigianelli
Valdesi se permet d’attirer encore
l’attention du public vaudois sur
le besoin qu’aurait l’établissement
d’un Econome réalisant, autant que
possible, les conditions énumérées
dans sa lettre insérée au N. 49 de
VEcho des Vallées‘{ année 1869 ).
à laquelle il renvoie.
L'ECHO DES TiLLÉES se trouve en vente :
à Torin chez Luigi Mattirolo giornalista,
10, Portici di Po. — A Milan, chez M’ B.
Giajme, Librairie Evangélique, 3, via dell’Orso. — A Naples, chezM' G. B. Cordano,
Librairie Evangélique, 94, strada di Chiaja.
Méthode facile et attrayante de lecture,
d’Arithmétique et d’Arehitecture à l’usage
des enfants.
Boitea-Malan, grand modèleFres. 7
» petit modèle • 4 50
Se vend an Bureau de YEcho des Valleés.
A. Revel Gérant.
Pignerol, J. Chiantore Impr.