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Compte-courant avec la Poste
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie.............. L. 3
Tous Igs pays de rUaion
de poste............» 6
Amérique du Sud . 9
On s’abonne;
Au bureau d’Administration;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M, Ernest Robert (Pigoerol)
et à l’imprimerie Alpina à
Torre Peliîce.
1/abonnement part du 1. Janvier
et se paie d'avance.
Année XVII. N. 45.
5 No’vembre 1891
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seiïle fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6'fois et au dessus
S'adresser pour la Rédaction àM.
le Past. H. Mfeille, Torre Pellice
et pour TAdmlnlstratlon à M
Elisée Gostabel, TorrePellicc
Tout cbangement d'adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ECHO HES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Voua me serez témoins. Act. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Epli. IV, 16. Que ton rëgne'vienne. Mstth. VI, 10
^ » ni in aire:
Communication Officielle — Le grain devenu épi — L’Armée Divine _ Idolâtrie
— Revue Politique — Chronique Vaudoise.
COMMUNICATIONS OFFICIELLES
Monsieur le pasteur B. A. Pons,
ayant accepté la place de professeur
au Liceo de Colonia Valdense,
et donné sa démission au Consistoire
et à la paroisse de Rodoret, le poste
de pasteur de cette église est déclaré vacant.
LE GRAIN DEVENU ÈPI
La circulaire annuelle que l’Administration adresse aux églises va
être distribuée dans quelques jours.
Chaque famille vaudoise doit la recevoir. Nous prions messieurs les
membres des Gonsisfoires de veiller
à ce que ïe but que nous vous proposons soit atteint.
Torre Pellice, le 4 Novembre 189i.
'Pour la Table
J. P. Pons, Mod"^.
Il en est du bien que l’on fait
comme de la semence de la parole
de Dieu. Une partie tombe dans des
terrains où il ne peut germer, où,
s’il germe, il est bientôt desséché et
étouffé; c’est-à-dire que le bien que
nous faisons reste sans résultat; la
misère que nous voulions secourir
reste misère; la tristesse que nous
dé.sirions dissiper devient un nuage
toujours plus épais et plus sombre; la révolte que nous nous professions d’apaiser continue à faire
rage; le vice que nous souhaitions
de corriger persiste et même « se
corromp de plus en plus. » Que disje? à tous ces maux vient nécessairement s’en ajouter un autre:
l’ingratitude; car celui qui ne veut
pas se laisser secourir doit se mettae au nombre des ingrats, et en
porter la peine. «Ce non succès»,
combien de chrétiens n’a-t-il pas
refroidi? Combien se sont écrié:
« A quoi bon? » et ont renoncé au
combat, se retirant dans une existence qui veut encore être pieuse
mais qui, réellement, est égoïste.
Mais pourquoi? Depuis quand Dieu
a-t-il promis du succès et surtout
un succès immédiat à chacunè de
2
- 354 - '
m.
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nos paroles, à chacune de nos acaetions? Ce que Dieu a promis c’est
qu'il -ne permettrait pas à sa parole
de retourner à lui sans effet et cette
promesse il la maintiendra par notre moyen. Ce qu’il nous fait voir
tous les jours, c’est qu’il ne pcîrmet
pas qu’une vie de chrétien disparaisse de cette terre sans laisser der'riére elle un sillon fertile où croîtra en son temps une abondante
moisson. Ce qu'il nous commande,
d’une manière expresse, c’est de travailler en temps et hors de temps,
en saisissant toutes les occasions l'avorables qui se présentent à nous,
et sans rechercher le succès, sans
attendre de la reconnaissance, mais
en nous contentant du haut privilège d’être à ses ordres et de la
douceur ineffable que produit en
nous le sentiment de son approbation.
Mais une partie du bien que nous
faisons, tombe certainement dans un
bon terrain et porte beaucoup de
fruit D.an^ notre incrédulité nous
calculons les effets de notre activité.
J’ai semé un grain, je recueillerai
un grain; le bienfait était petit, le
résultat en sera insignifiant. Non, te
dis-je, pour un grain tu recueilleras
un épi; ta semence produira beaucoup de fruit;
1° Pour toi d’abord. La manière
imparfaite dont tu accompliras ton
œuvre te poussera à rentrer en toimême, à te rendre compte des lacunes de ta vie spirituelle, à te rapr
procher de Dieu la source de toute
vertu. — Puis, en soulevant, par un
coin, le manteau qui couvre les afflictions dont souffrent tes fi‘ères,
pour venir en aide à un malheureux
que l’on a recommandé à les soiiis,
tu découvriras d’autres détresses, tu
entendras l’appel d’autres infortunés;
tu pass^ra^s de l’un à l’autre leur
offrant une maiti toujours plus douce,
un bras toujours plus fort, une parole toujours plus vivifiante, un cœur
toujours plus large et plus chaud.
Et tu jowras, oui tu jouiras en,con
templant le Lien que Dieu t’a permis de faire. Et lu prendras ce bien
et tu [’offriras sur l’auLel de l’Eter
iiel avec actions de grases en disant:
0 mon Dieu comment pourrai-je assez te bénir de ce que tu m’as permis
de faire quelque chose pour loi, pour Toi qui n'as pas épaigné ton Fils,
ton Unique pour moi !
2“ Pour celui qne tu secours,
ensuite. 11 est pauvre et lu l’as secouru, mais en même temps que lu
faisais du bien à son corps, tu en
faisais, sans t’en douter, à son esprit.
Aigri par l’égoïsme qu’il avait rencon-,
tré sur sa route, par les injustices
dont il avait été vil time, il ne croyait
plus qiTune étincelle de bonté existât encore dans un seul cœur d’homme. Allant plus loin que le Psalmisle,
il disait; « tout homme est cruel ».
Quant au ciel, U était sur sa tôle comme une voûte d’airain ; malheur a qui
lui parlait encore d’une pi’ovidenco,
d’un Père.... Quoi? une Providence
uu Páre, et moi et mes petits enfants mourant de faim? Mais toi,
pai’ le .secours que tu lui appoi'tes,
tu l’obliges à revenir de son pessimisme. Il faut bien qu’il croie à ta
bonté dont il a des preuves irrécusables sous les yeux! Oh! que! bonheur pour lui : non pas seule ment
d’être rassasié, mais de croire, d’être
sûr que quelqu’un l’aiine vraiment;
et de ta foi à la bouté à la foi à la
bouté du Dieu qui te l’a inspirée,
qui t’a envoyé vers lui, la distance
n’est pas si difficile à franchir, car
il a dé.sormais confiance en toi et il
est disposé à croire tout ce que lu
as à lui dire de son âme et de Dieu.
Il pourrait donc Fort bien arriver
que le don d’un morceau de pain
accompagné de quelques paroles affectueuses arrachât une âme au désespoir et en fit une héritière delà vie
éternelle. Ce procédé inverse peut
également se produire. Plein de compassion pour un homme devenu l’esclave du vice, lu lui adresses une
exhortation pressante à se convertir.
Si Dieu permet que tes paroles por- V
taism.-:
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3
- 355 ^
tent coup, ce n’est pas seulement
son âme qui sera sauvee, C8 sera
une existence terrestre qui sera transformée,, ce. sera le bonheur de tous
ceux avec qui cette existence est en
rapport qui sera assuré. Au désordre
succètlera l’ordre', à la prodigalité
réconernie, a toute espèce de privations l'aisance et le confort, aux mauvais traitements, la douceur, à la
guerre en famille, la paix, l’amour
les uns pour les autres. Dans les
deux cas n’est-ce pas un grain devenu un épi? Et je n’en finirais pas
rechercher avec mes
les cas où une simple
que dis-je, une parole
si je voulais
lecteurs tous
conversation,
jetée comme
par hazard, une main
loyalement tendue au moment voulu,
ont élé le point de départ d’une
nouvelle vie, ont décidé le choix de
toute une carrière ont été comme
la manoe, comme l’eau du rocher,
commeja colonne resplendissante accompagnant un pauvie pêkrin jusqu’au terme de sou voyage ici bas.
3° Pour celui qui est témoin de
les œuvres^ enfin.
(A suivre.)
L’ARMÉE DIVINE
Jusqu’ici le papisme était seul, au
sein du Christianisme, à prétendre à
Id divinité de son origine, do ses
doctrines, de son organisation. Liîs
églises protestantes, plus niodéstes et
par lâ même, plus dans le vrai, diatinguenl entre l'église invisible —
composée de tous' les croyants répandus sur toute • la surface de
ia terrò, institution véritablement
et absolument divine, — et les
églises visibles, divines elles aussi
dans un sens, en tant qu’elles donnant un corps à l’église invisible,
qu’elles ne se sont point organisées
sans la volonté de Dieu, et qu’elles
accomplissent une mission reçue de
Dieu sur la terre; mais humaines,
dans un autre sens, en tant qu’elles
ont été organisées par .les-hommes,
qu’elles sont affligées de biett dés
infirmités humaines, et* qu’elles doivent, si elles si elles n“e veulent pas
pêcher d'orguei 1,s’examiner constamment eiles-même pour se modifier,
pour se réformer, pour s’adapter aux
besoins de l'heure actuelle,, pour se
rapprocher toujours plus du type
idéal de l’église invisible.
Mais voici le ciel s’ouvrir, voici un
bolide incandescent tombant au milieu de nos champs et de nos moissons; voici une armée organisée de
tout point par décret de Dieu, envahissant les églises et cherchant à
les supplanter; voici une église protestante contestant à, l’église Papiste
la prétention à rinfaillibilité absolue,
car elle aussi croit être divine.
Voua croyez que j’exagère, ami
lecteur. Point du tout, et pour vous
en convaincre je n’aurai qn’ à vous
citer quelques passages tirés des
« Orders and Regulations for Field
Officiers, by William Booth. International Headquarters of the Salvation army. London 1886.
« La loyauté chez l’Officier de Camp
suppose qu’il accepte et approuve
l’Armée, aux points de vues suivants, entre autres:
a) Il voit la nécessité de l’Armée
dans l’indigence spirituelle écrasante
qui règne dans le monde entier et
dans la relative impuissance où se
trouvent les différentes églîsés et dénominations, pour remédier à cette
{«juvreté.
bj 11 croit à la conformité à l'Ecriture et à la sagesse des doctrines
et du gouvernement de l’Armée.
c) Il reconnaît l’autorilé suprême
de l’Armée (le général) et est prêt
quoiqu’il puisse lui en coûter, et
quelles que puissent en être les
conséquences pour lui, à metti’e à
effet ses décisions.
d) Il croit à Porigine divine et à
l’ordre divin de l’armée, la* considérant comme un moyen tout spécialement adapté, et dé source di*vine, ’pour sauver leé hommes dû
péché et du malheur dans cette vie
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et dans la vie à venir et pour édifier le royaume de Dieu. p. 34.
Avant d’être reçu comme officier,
tout 0. de C. s’engage:
a) A n'épouser personne qui ne
soit soldat dans l’Armée, et la raison
« se trouve dans la conviction exprimée par l’O. dans le même document, danslequel ildéclare croire que
l’Armée est la méthode de Dieu pour
procurer le salut des âmes et qu’il
est appelé à y travailler pour le temps
qu’il lui reste à vivre: pp. 52-53.
Si la valeur et Tutilité d’un gouvernemeni sont prouvés par le succès
dont il fait preuve fm atteignant le
but qu’ il se propose, les succès
auxquels rien de ce qui s’est passé
en d’autres temps ne peut se comparer et qui ont marqué la carrière
de l’Armée, prise à elle seule, prouvent la légitimité de sa prétension
à être considérée non pas, seulement
sagô et utile mais Divine.
Dans les Articles de guerre, aU'
N, 2. Croyant solennellement que
l’Armée a été créée par Dieu, et
qu'elle est soutenue et conduite par
Lui\ je déclare ma résolution arrêtée, avec r aide de Dieu, d’être
un soldat fidèle de l’Armée jusqu’à
ma mort. p. 189.
Prenez-moi maintenant un homme
une femme qui en vienne à croire
cela. Il ne lui reste évidemment plus
qu’à accuser de faire l’œuvre du
diable tous ceux qui critiquent la
méthode suivie par l’Armée dans
son œuvre et qu’à mépriser comme
vieilli, vermoulu, rejeté aux balayures
par Dieu, tout ce qui existait avant
l’apparition de l’Armée et tout ce qui
continue à exister à côté d’elle. 11 y
a pour cet homme pour cette femme
un danger encore plus elfrayanl,
c’est qu’il en vienne à considérer
M, W. Booth comme le révélnleur
cC un nouveau plan divin et que
dans son cœur M. W. Booth se
place tout à côté de Jésus Christ
qui doit être notre Seul Maitre et notre seul Sauveur béni éternellement.
IDOLATRIE
L’Eglise Libre cite et commente
une correspondance de Rome au
journal V Univers. Nous lui emprumce qui suit:
« Sur la soutane de >soie blanche,
le pape portait la moselte rouge et
le rochet. Arrivé devant (l’autel ou
il devait dire la messe) le Saint
Père s’est agenouillé. Malgré l’émotion, la foule se tenait muette, contemplant en respirant à peine le
spectacle du Souverain Pontife abimé dans le recueillement et dans
l’humilité.
Pendant un quart d'heure, le Pape
est resté prosterné, le visage caché
daus les deux mains, presque immobile. Avec le concours du premier
maître des cérémonies, Mgr. Sinistri
et des Camériers participants, il a
revêtu les ornements correspondant
à la fête du jour à Saint Matthieu,
rouge et or.»
Comme ces maîtres de cérémonies,
ces camériers et ces ornements de
tous, genres dont on alïuble le pape
rappellent bien la simplicité et la
pauvreté apostoliques! Nous laissons
parler le rédacteur de VUnivers:
« L’émotion produite par la vue
du Pontife à genoux ne .s'est point
affaiblie quaud il est monté à l’autel; mais ellejs’est transformée. Le recueillement était plein d’admiration.
L’altitude de Léon XllI célébrant
le saint sacrifice représente toutes
les formes de la majesté. La physionomie, la voix, les mouvements, sont
continuellement ^harmonisés; et ils
ont une intensité ^d’expression qui
bouleverse les âmes des assistants.
Une scène prodigieuse se déroule
où l’on sent la prière, où l’on entend la doctrine, où l’on voit le sacrifice en action.
« Léon XIII, dont la taille, pliée
sous le poids de l’âge, dés travaux
et des chagrins, paraît ordinairement
moins haute qu’elle n’est, se redresse
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soudain à l’autel. Quand ses yeux
se tournent vers le crucifix, quand
ces gestes s’ouvrent vers la foule,
il grandit, il semble avoir six pieds
de haut; ou plutôt il échappe aux
mesures ordinaires. Ce n'est plus
un homme, en quelque sorte: c’est
le prêtre à la fois idéal et réel, c’est
le Pontife qui domine l’humanité
tout entière et qui l’attire a lui pour
la mener a Dieu. Sa voix douce et
grave a des intonations qui font vibrer des échos inconnus, intonations
procédant en même temps du discours, de la prière et,du chant. La
phrase est toujours cadencée, pleine
de sonorités qui disent l’invocation,
l’humilité la croyance indomptable,
et qui parfois retentissent comme
des sanglots. Le corps est agité d’un
tressaillement continuel qui vient,
non pas de la débilité, mais au contrçiire d’une puissance énorme faite
de vie, de foi et d’amour. Une âme
de feu agite cos membres et les as
souplit jusqu’à la grâce ou les fixe
dans la majesté. 11 y a un mot qui
me poursuit et que j’ose à peine employer, tant il est profane, et pourtant, ici, eu n ilieu de Tamoncellement des chefs-d’œuvre humains, ne
peut on parler d’une sorte d’art unique, de l’art vivant et substantiel?
La messe si sublime qu’elle soit,
n’e.' t elle pas pleine de beautés avec
lesquelles peuvent s’accorder les représentations extérieures? En tout
cas, il est permis de dire que la
messe de Léon XIII est admirablement belle pour les yeux comme
pour le coeur. Lorsque le Pontife
se retourne pour prononcer le Dominus vobiscum, ses bras s’élargissent
avec mie ampleur immense, et l’effet
du geste s’augmente encor’e par une
extrême vivacité
« A l’élévation, le Pontife est ané
anti. On dirait que plus rien ne
respire; tout le monde est prosterné;
on n’entend que la petite cloche argentine qui tinte doucement comme
dans le lointain; les gardes nobles
à genoux deux par deux, de chaque
côté de l’autel saluent, la main au
casque d’or. Le paler récité par le
Papel cette demande dti pain quotidien, faite en présence des ouvriers
et des patrons qui sont venus ici
affirmer leur égal amour du devoir,
cette prière de justice et de charité
s’entendant iusqu’aux derniers rangs
des assistants portées sur des notes
graves et douces. J’ai dit le geste
du Pape au Dominus vobiscum-,
comment le décrire quand il bénit?
La main de Léon XIH va comme
l’éclair d’un bout a l’autre de l’horizon, à chaque point elle trace lentement et avec une précision géométrique le signe du salut. La bénédiction, ce concert de prières qui
surgit entre le Pontife et la foule,
ces modulations ou l’airain vibre
avec la pureté du cristal, c’est une
explosion d’harmonie. Sit nomenDomini be7iedictum\ Ex hoc nunc et
usqiie in sœculum. Pater et hilius
et i^piritus Sanctus! Amen! La Majesté du Pape Pontife et Roi est incomparable.
La messe a duré 38 minutes. Le
Pape descend en une seconde les
cinq degrés de l’autel avec l’agilité
d’un jeune homme. Il va assister à
une messe d’actions de grâces, dès
qu’il a quitté la chasuble et repris
la mosette.»
Ce que c’est que d’être pape, d’habiter la « orison » du Vatican, d’avoir à soti service des camériers, des
suisses, des gardes nobles au casque
d’or! On a beau être vieux, cassé,
on est superbe, majestueux, incomparable; on est leste comme un jouvenceau; la voix, le geste, tout est
admirable, surhumain, et si Léon
XIII éternue, son eternûment doit
être mélodieux et sublime. 11 trace
le signe de la croix avec une précision géométrique; le correspondant
de l’Univers, qui a le compas dans
l’œuil en a mesuré toute les dimensions.
Au reste, la présence du pape
élève et transfoime tout ce qui se
fait autour de lui: Les pèlerins chan
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tant avec une émotion entliousiaste;
je (lois ajouter, avec[ une justesse irréprochoiblelD Tons devenus musiciens au seul aspect du pontife, naturellement.
Une dernière citation ;
...(( Sur le signai donné par les
chefs de groupes, (six prêtres revêtus du surplis et debout le long
de la balustrad.' de la communion)
le.s pèlerins commencent à haute voix
la récitation du Rosaire. Le pape
s’unit à la prière qu’ü a glorieusement recommandée. Sa main gauche
continue de cacher son visage; mais
de la main droite, allongée sur le
coussin du large prie Dieu, ou voit
pendre un chapelet noir. La poitrine du Saint-Père se soulève. Le
père et les enfants vivent de la même
pensée et du même souffle. Quel
spectacle 1 Le pape récitant le chapelet AVEC .LA FRANCE»,
On chercherait en vain, dans le
récit emphatique de la cérémonie
accomplie à St-Pierre, la trace d’une
émotion chrétienne, d’un sentiment
pieux quelconque : c’est au pape, c’est
à un homme pécheur, enivré d’orgueil, que s’adresse l’adoration. L’idolâtrie païenne n’a rien produit
d’aussi triste, ni d’aussi écoeurant.
antOI^KiUE VIUDOISE
Conférence générale de PraRUSTIN. — La Gonlérenee généi'ale
des ’tfaliées s’est réunie Mardi 3 Novembre, dans l’école de S.t Barthélemy, à 9 b. du matin. Elle avait
été précédée .par des réunions d’édificaliori qui se sont tenues la veille
au soir dans les (juartiers du centre,
du Roc. des Gardonat et de Rocheplate. Onze pasteurs du Val Pélis,
cinq du Val Pérouse et trois du Val
S.t Martin sont présënt,s: les représentants des paroisses .sont en nombre assez encourageant. Le culte
d’ouverture est présidé par M. le
past. A-, Gay de S.t Jean (_)üi, après
le chant du Gant. 103, invite M. Pascal
de Pignerol à élever à Dieu une prière
et à lire le Chap. IV des Proverbes,
ri présente ensuite, comme introduction au sujet du Catéehuménat,
quelques réflexions sur le verset 6
du Ghap. XXII des Proverbes : Jnstruis le jeune enfant selon la voie
qu’il devra suivre. Quoiqu’on puisse
puisse prendre, cette parole comme
une maxime pédagogique d’application générale, elle est susceptible
d’un sens plu.s restreint pour ce qui
concerne l’instruction religieuse de
la jeunesse. Cette instruction était
en honneur auprès du peuple Juif
(Detiléronorne XI, 19). Elle est un
devoir pour nous, surtout dans les
temps où nous vivons. Elle doit être
donnée au jeune enfant, mais d’après quelle régie? Selon la voie qu’il
devra suivre, c’est à dire d'après la
volonté de Dieu qui est le salut,
même des plus jeunes. A qui ce
devoir est-il cohflé ? Qui doit instruire? D’abord les parents, par le
culte de famille, par l’exemple et
les 'Conseils journaliers, et par des
prières'persévérantes. P uis les insti*tuteuivs chrétiens, les maîtresses d’école et enfin l’Eglise par ses pasteurs
— G’esta eux surtout qu’est adressée
Texortation : Pais mes agneaux. Notre
Eglise a mieux compris ce devoir
depuis quelques années en ouvrant
partout des écoles du Dimanche.
Mais apporte-t-on tout le soin , nécessaire pour que F instruction qui
s’y donne soit efficace? Fait-on de
r instruction religieuse un sujet dé
vrai travail et un sujet de constantes
prières? Après le chant du Gant.
105, M, Henri Meille présente les
conclusions d’un travail très pratique sur le Gatéchuméuat, en demandant dès l’abord que la Conférence ne se sépare pas sans avoir
pris des résol liions bien définies;
quoiqu’il puisse en coûter aux pasteur,s et aux Eglises.
Il faut tout d’abord élever
7
"Il 359 _ ■ ■ ‘ ■ •
le niveau non pas inlellecluel mais
moral de V admission des catéchumènes. Qu’on tienne compte plus
encore de sa conduite que de ses
connaissances,
2 II faut fixer un minimum
d’âge. Nos enfants s’en vont toujours
plus jeunes à l’étranger, et il faut
pourtant une certaine maturité poui
devenir membre d’un corps. Du reste,
s’il y a de vrais besoins, ou saura
les satisfaii-e là où les circonstances,
de la vie les amènent.
y. Il faut changer la manière
de célébrer la S. Cène. Nous donnons à cet acte quelque cho.se de
mjstérieuxen l’associant uniquement
aux fêtes chrétiennes. Or en la rendant plus fréquente, on éviterait les
fournéesde catéchumènes,et on pourrait avoir avec eux plus d’entretiejjs
particuliers.
4, Il faudrait réduire le nombre des enfants en doublant le nombre des classes. Cela augmenterait
l.i fatigue matérielle du pasteur,
mais cela diminuerait sa
morale,
5. Il faut rendre à l'EgUse elle
même l’instruction des membres de
l’Eglise. 11 tant que le pasteur se
cherche des collaborateurs, que l’ancien réunisse les catéchumènes de
fatigue
1" année pour leur donner l’itistruc
lion biblique d après un plan établi
d’avance, laissant au pasteur le soin
de donner une instruction plus systématique aux catéchumènes les plus
avancés.
6- Il faut des entretiens particuliers plus fréquents du pasteur
avec chacun des catéchumènes non
pas au terme, mais pendant l’instruction.
7. Il faut éviter de croire que
l’admission dans l'Eglise est le terme
de I instruction religieuse, et faire
comprendre à l’Eglise elle-même sa
responsabilité à l’égard de ces nouvelles recrues.
Après une prière de M. D. Peyrot,
une conversation des plus intéressaptes s’engage sur le sujet. M. Henri
Tron trouve que les réformes proposées sont acluables dès cette année;
seulement, ajouta M. Pascal, il )ie
faut pas en laisser la rësponsabili.té
au pasteur ou au consistoire seul,
mais il faut en nantir les Eglises
afin qu’elles les adoptent elles-mêmes.
Tout le monde est d’accord pour
donner au facteur de la conduite
une importance hors ligne mais ce
qui
rend la chose dilficile, dit l’an
cien Pasquet, c’e.st la constatation
des faits qui doivent servir de crir
1ère pour l’admission ou l’exclusion
d’uii catéchumène.
À propos de la partiriputiou des
anciens à cette œuvre, l’aucien Cous-,,
tanlin du Gollerei fait remarquer
fort justement qu’il est difficile aux
membres du Consistoire de pouvoir
juger équilablemeiit de l’admission
des catéchumènes s’ils ne les connaissaient un peu inlimément: ils
poui’raient ainsi donner aussi des
informations sur la .'ondüite. léâge
de 15 ans pour les jeunes filles et
de 16 pour les garçons, semble êlre
le miiiimura désiré par la plupart
des membres de la Gonférencé.
Par conti'e on ne .semble pas très
porté à avoir un plus grand nombre
de célébrations de la S. Gêne dans
le but spécial d’espacer les admissions (le catéchumènes. On ne peut
pas d’ailleurs donner rilislruction
catéchétique à toute époque de l’année et il ne serait pa.s toujours hou
d’enlever à la l'éceplion proprement
dite la solennité qui lui est propre.
Et puis du reste est-il nécessaire que
la participation à la Gène suive immédiatement l’admission? 11 serait
désirable, il est vrai, que la Conférence exf'rimàt le vœ.u que la Gommissioh (le la Liturgie propose au
Synode que la S. Cène soit célébrée
plus fréquemment dans notre Eglise,
mais c’est là un sujet ipdépeudant
de celui qui occupe actuellement la
Conférence. 1.,’assemblée t st jeepehdant d’avis que le système de réception par groupes est préférable à
8
t
I
U'- '■
-m
— 360
celui d’une réception en masse seulement une fois par an. En outre la
Conférence recommande à la bienveillanca et à la vigilance des anciens
et des membtes vivants de nos Eglises, les catécliuménes de leurs (juartiers respectifs afin qu’ils concourent
activement avec le pasteur pour leur
instruction et leur progrès moral.
La plus grande diffiiîulté est l’action
à exercer sur le catéchumène après
sa réception. Une grande partie de
cette tâche incombeauxUiiions chrétiennes et aux chrétiens vivants de
l’Eglise qui devraient se constituer
en quelque sorte les parrains et les
marraines spirituels de chaque catéchumène
On :!xe encore comme livres à étudier pendant l'année le prophète Zacharie, l’Evangile de Marc et la 1®
Epitre de Jean.
On décide que la prochaine Conférence de Val Pérouse se réunira au
printemps à Turin, et après la prière de clôture prononcée par M. W.
Meille, les membres de la Conférence réunissent à un banquet fraternel.
devile Politique
Italie ~ Le 2 Novembre s’est
réuni "au Capitale le Congrès pour
la paix. Ce qui relève son importance c’est que tous ses membres
sont en même temps membres des
Parlements des nations qu’ils représentent. La première séance a été
prise par le discours du Prés. Thon.
Biancheri et par les allocutions de
différents délégués, toutes pleines
des choses les plus flatteuses pour
l’Italie.
X
— A la faim qui désole
certains districts de la Russie en y
faisant des milliers de victimes, vient
se joindre maintenant le typhus.
I.e froid est aussi très rigoureux,
— Un ukase impérial vient de défendre l’exportation de toutes les céréales et même des pommes de
terre.
AU SECOURS
En Russie on meurt de faim. Qae ces
gens ne soient pas de notre race,qu’ils
ne partagent pas notre foi,peu importe; ils sont (les hommes nos frères ~
Pauvres vieillards, pauvres femmes,
et pauvres petits enfants! Et avec
cela un froid glacial et le typhus.
I! faut venir au secours... et vite. Il
faudrait que les dons que nous enverrons nos lecteurs fussent recueillis
dans le courant de la semaine. Nous
les expédierions imraédiatemeut au
Pasteur Réformé de S. Pétersbourg.
Les envoyer à la Tipografia Alpina,
avec l’adresse ; Rédaction du Témoin.
Rédaction du Témoin, L. 20.
PETITE GAZETTE
— Le 4, la rente italienne a été quotée
L- 90,90.
ERRATA-CORRIGE
Dans le N° précédent, à la 4™
page au lieu de : « ce qui n’empêche
pas que tu n’eusses travaillé plus
fidèlement encore », lire « ce qui
n’empêche pas que tu n'eusses pu
travailler etc. »
Nous rappelons qu’à la Typ. Àlpina
se trouvent en vente le i."' Livre
de lecture (le petit David) à l’usage des écoles vaudoises et le
nouveau Catéchisme.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimiirie Alpina