1
Année Septième.
12 1881
N. 32
ÉCHO DES VALI.EES VAUDOISES
ParMs5an|t chagüe ypndrfâji
ñ ‘»min mar .<•. , 0;,ABBppNRMENT.PAP AH .IfftlY! .. • ■ ■ L- ? Tank las pa^« 8e l'Union , . 6 ' AlWrKjue . . - P! On s'abonne : Pour VIntéTi<$ur cher MM. Isa .p^tou^ -.et les libraires . de Torre P|9lli|Ce. Pour VExf4rietíi*^uíBut0H)i d'i^d- ministi&uojn. .raè® ÎO chàiottfe. ‘ Annonces: 35 eentimea par ll#ne, -tkèlà ep^i2ÍSt(í/¿Kp'^iíVse-i!lbiiít^ar «cpitiwaçiiç# ou ,Mr ’tnan^aM'Biir le*Burhauf^e^p#«
i*üâr la pÉD^CTÌÒN adresser ainai : A la DirentiOïi du .iPolnaretip <»PinorrId!.) Jltatie. ‘pour rADMlKlSTRÀTION adresser ainsi : A PAtln?ini|(tfifaiioinjilu JJ4W'0»n»jPi*wi#r®*t‘0
,v';i
'13 Anftt.'— A propos de nas «ni^tines.
•— lifflBible ‘à; la prtriée de ions. — Etrange
point le monile. ^
^flí»Bíibjí;'í«iÍ9fi?Mííí. — Chronique, vm' líó^iéá^ fiáclí^ frOlUiqíue.
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If leBT
./ it * ' ' V
lÆons >mettons (à celte plane la
lettre'de nott*ê‘ami. nous'dirions
^r|fsg.ué idp npifë plus fidèle col■ dej’itpippr^ppe
#ti ^ujei iÎaVi?lÎ(B traitsffrèea Jacques a le grand avantagé de parler non seulement avec
Çô||ivîçtipn, mais aus?i par e;^è
ïf' WP'
.rÂld IqEpgp’op peut djrpfioaa avpae vji de nos jeuis et
toHcbé de .nos mains, c*est ce que
nous tdipôi^nons. Uêdactiofi.
T 4.DÚÍ 1881.
Mm eAer BéAacleur,
ne mç spnyfeps pft? d’oyoir lu
lei récit d’up fait dpnt
i .connaissance, d'’ai).prd de la
é 'd’un ami, puis par up jpnenal
,1a fiopié de me pr^iei'. |,e
fait s’est passé en France,, dajïs *la
ville de Lion, déparlemen,l lie FAisrie.
Un caporal protesjanij, commandé
pour accompagner ta ptocesidón d^te
Vin Saint Sacrement, le |o0f ''de la
Fêle-D,ien, pria en vain d'en Sl^; dispensé. Au commprrdemeiil'idé'''l^|5^nouiller, il resia debiiiit ¡»né pfefniêfe
et une seconde fois,''Le'capitmBë gi^rii
dé ceflé révplle iil .iHtfcrtVe ùn 'i'^^prl
la sentence suîvnnié’iqüeljé çCfjfiie ^u
journal: «Taquet y teappraf', qimli'e
jours de prison , ordre du ' capilniiie
X (quel dommage de ne p|is'.pouvoir, écnre ce nom'), oomma»4a«t
fescoHe du Saint-Saciîoment 'à la FéjteDiett, a l efusé d’obéir pu comar^ide«
ment de se meltré à <smi$
préf^xle que c'éliril eonirè oon
'spieTtcüi». " flülle'dott êvra (jcdlé Via
eon.seienœ de ce'óápitaíinef'Slvf'psend
un jour du servie« «n Tnrqui«i «e^ie
seront pas ses scmpiilpsi qui «itampè*
cberpnt de devenir paeha' à plusieurs
queuesi i?^./. i *■ > i
Ce n'éiait pas loinf , <la >naHn^i deda
faute était telle que le''pauvre enporal
aurait dû passm' par un 'conseil de
girerre, ee qui est Coiijoms8.t«iea®i'i|’e
extrêmement gra«e. iSbit bemeimement
le ministère de la gwerne, tnfqi'itfifdé
i’aifaire , décida de ne pas> tratM'e
devant le conseil de giierré le eappi'al
Taquet, mais .(les Pompassions des
hommes sont cruelles ! | ¡I Pa condamné
à un mois de prisqn. £t xi, giüce a]a
2
-254
fêle nnlionale du H juillet, il est
sorti oe jour li> au lieu du 19, ce n’esl
pas la faute de celle pei le de ministre
tle*la guerre, qui pense aussi comme
le capitaine X, que le conscrit, en pre. nanl la devise militaire, doit laisser à
la maison ses convictions reliiïienses
et sa consdence, pour devenir une
chose que l’on fatl mouvoir ci droite,
à gaueiie, en avant, quelques ibis
aussi en arrière, sans qu'il lui reste
un ombre de responsabitilê.
Vous me croire/,, mon cher monsieur, si je vous dis que j’ai été révolté par celle acte odieux de stupide
mépris de ce qu'il y a de plus sacré
dans l'homme. Je me suis dit aussi
du pln.s profond de mon cœur; quelle
bénédiction que d’être né de ce coiéci des Alpes plulôl que de l'autre. Là
on parle beaucoup (h ce qn’on me
dit),, de liberté, et l'on pratique le
despotisme; ici grâce à Dieu, les lois
.«ont libérales, et leur application l'esl
beaucoup plii.s encoi-e. ün Italie la
(a/éninee inscrite à i'arl. 1 de In constii lulioii, est devenue en réalité la libellé
parfaite pour tous les cultes de s’exercer, de se produire et de faire autour
d’eux, à la face du soleil, la propagande la plus active.
Et quant aux mililnires vandois qui
anuieunernent comptaient pour quelque .chose dans les régiments piénioiTlais, et qui rnainlennul sont di.«séminés dans tous les corps el jusqu’aux
extrémités de l’Italie, ils n’ont qu’à se
faire connailre comme tels, pour que
d’ordre du ministère, ils soient, non
seideinenl dispensés d'assister à une
fonction religieuse catholique, mais
autorisés à a.ssisler à leur propre
culte, s’il se célèbre dans la localité
où ils se tronvenl. — Je n’ai jamais
eu, à cet égard, la moindre diiïicuiré ,
pi le moindre déplaisir. Il est vrai que
j’étais aimé de mes supérieurs, et que,
même ils avaient plus de contiance en
moi qu’en aucun autre. C’est probablement parce que, tout en soupirant
après le jour ou je pourrais rentrer
sons le toit paternel, je faisais mon
service avec entrain et que même
j’en donnais un peu aux autres.
Dans une autre compagnie du même
régiment, il y avait deux .soldats vaudois, mais d’une autre vallée el que
d’abord je ne connaissais pas. Quelqu'un leur ayant dit qui j'étais , ils
prolilèrenl de la première occasion
pour, eulrer en conversalion avec moi.
Je fus tout surpris et en même temps
affligé d’apprendre que lor-squ’ils n’étaient pas de service au quartier, ils
devaient, les jours de fêle, aller à la
messe comme les autres, i Sait-on
que vous êtes vaudois? leur demandai-je ». t Ob non , me répondirentils, nous n’avons pas osé le dire»..
— Comme vous pouvez bien le penser, je ne les ai pas loués de leur
coupable silence, et en revenant plus
d’une fois sur ce même sujet, j’ai
obtenu d’eux la promesse qu’ils répareraient celle giàve faute. Ils l’ont
fait, et j'ai eu le très giand plaisir,
d’apprendre que le capitaine leur avait
très sévèrement reproché leur lâcheté.
Il y a longtemps que cela s’est passé,
mais je ne pense nas que Jes choses
aient beaucoup enange depuis lors.
Seulement à ce que j’apprends de
temps à antre, par nos jeunes soldats,
il y a parfois de ces ollkiers, surtout
du midi, qui sans avoir eux-mêmes
des convictions religieuses‘ d’aucune
sorte, regai dent avec horreur les hérétiques el ne sont pas disposés à la
bienveillance à leur é^ard. C’est sans
doute l’une des causes pour lésquelles
plus d’un de nos soldats vaudois se
garde avec soin de dire ce qti’il est,
el que pour éloigner tout soupçon ils
adoptent le langage profane de leurs
camaiades, qui mêlent les noms de la
madone el des saints, même le nom
béni de Jésns-Chrisl, aux termes les
plus ignobles el aux jurements les
plus impies. Celle langue là a déjà
fait son entrée dans nos Vallées el il
ii’est pas rare de l’entendre parler par
des eufanls. .
Ce que j’ai voulu dire c'est ceci ;
En Italie aucun caporal Taquet n’aulail été commandé pour protéger la
procession de la Fêie-Dien, ni il n’aurait été condamné pour ne pas s’èire
agenouillé. El si par aventure il s’était
trouvé un imbécile de capitaine qui
3
eût puni un soldai pour mi fail pareil,
il se sei'ait inmiédialentenl Ironvé un
colonel, un géniial , ou un minisire
pour donner sur les doigls à ce capitaine.
Mon pasieur me dit. qn’en France
l’opinion publique a été unanime pour
blâmer le trop zélé capitaine, el je
l’espère bien ; s’il en était autrement
on n’aiirail plus le droit de s’appeler
la garande nation. — Mais je serais
curieux de savoir si l’on a été au.ssi
unanime pour blâmer le ministre, qui
comme aulrefoi.s Pilate, avait le droit
de délivrer el n’en a pas usé.
Ma conclusion qui est celle d’un
vieux .soldai, en corig;é absolu de par
la loi, citrélien par la grâce de Dieu,
italien jusqu’à ta moelle, est celle ci :
Pour la libellé de conscience el de
ciille nous sommes en avance sur nos
voisins d'un bon demi-siècle.
Pour tout le reste, à part la politique, à laquelle je ne comprends pas
assez pour décider s’ils sont sur le
chemin qui conduit à une prospérité
stable , pour tout le reste , ils nous
oiïrenl des modèles à suivre, de grands
exemples à ¡(uiler el nous avons beaucoup de chemin à faire pour les atteindre. Il y a là du travail pour deux ou
trois générations si le miUénium ne
vient pas l’inleiTompre.
Il y a bienlôf trois semaines que
nous avons reçu la Omserie de Monsieur A. Muslon, el nous avons dû la
garder en porlereuille plus longtemps
que nous ne l’aurions voulu. Elle
a été provoquée par la lettre de
M, le professeur A. Rével publiée dans
notre N. 28.
(Rédaction).
4 PROPOS DE NOS ORIGINES
Causerie.
Mon cher Directeur,
Je voudrais bien pouvoir répondre
à toutes les questions que me pose
Monsieur Rével: el S’il suffisait d’in
lerroger (même des liommes compéletils), pour obtenir une réponse catégorique, sur toutes les que.'ilioiis qu’on
voudiait voir lé.soliies, combien je
serais plus instruit el que de dilfirullés,
d’erreurs peut-être, iireiissenl été épargnées,"
Dans les sciences liistoriqiies surtout, ce n’est,, lu plus .souvent, que
par des reclierclie.s très-variées, el
poursuivies dans toutes les din étions,
que l’on an ive à élucider les questions
difficiles, el parfois les plus simple.s.
Un seul homme peut rarement y suffire; aussi tous les chercheurs qui
s’allacheiU au même sujet, ne peiiveulils que se savoir gré léciproqueiiient
d’y con.sacrer leurs efforts, fut-ce en
des directions lotil-à-fail diiiéreiiles.
ils coopéreni à la même œuvre, el
tenilent au même but; le triomphe
de la vérité.
‘ Les observations très-judicieuses de
Monsieur Rével, soitléveni phtsieitrs
de ces questions iuiéi essanles, sur
lesquelles on est loin de pouvoir présenter des soittlions définitives; aussi
ne puis-je qu’applaudir vivement, au
pi’ojel d’une Société Vatidoise, telle
que l’indique M'' le docleiir Rostan,
dans le N. 28 du Témoin, où se Iroiive
la lettre de Monsieur le professeur
Rével.
Je puis, en allendanl, repondre à
celte lettre, par l’indication des source qu’on désire connaître en mentionnant aussi quelques ouvrages, dans
lesquels on pouri’a trouver les éclaircissement que mes articles iai.ssénl à
désirer.
Sur la manière dont le français
actuel est issu de la langue d'oc et
de la langue d'oïl je ne connais pas
du traité spécial; mais celle question
a été abor dée dans plusieurs mémoires de l'Académie des Inscriptions
et bel'es lettres, ainsi que du Journal des
savants et surtout par Littré dans
son Histoire de la langtt^ françahe.
(Deux volumes, Paris, chez Didier.)
— Sur les Chansons de geste el le
Roman de la Rose: l'Histoire littéraire
de la France, du T. Il an T. VII. —
Sur les rapports du fiançais avec l’ilalien, lors de leur formalion commune...
4
2ié^
(car Ib Ûaritô- ne les séparail pas et
il fr Joignit rtiêttlfe l’espagnol). Dans
son dljyriigë en prose intitulé De vut~
gaH eWtpiëniia, il dit; t tes langues
» n’en fom qu’une, bien qu’elles' paI riHWenV (rois. Pour signe d’affiVriiii» lion les uns disent oc, les autres
» ûîl, léb mu l'es sii; ce sont lës Espa» gnbts ,, i'éi Français et les italiens,
('rradniï ét cité par Vìllemàin , dans
scm C6ilr&‘ de lUtërciiure p'atîçâise, di‘xiê'rtl'é' lëbOn.y,' C’é'Si dtins la première'
partie d‘e ce cours, qu’il traite dtl‘
dévétoppettrent cotnparatif, dli françai'àt et ëé rîfaîidn,
(jljanv du ibit'qtìec Dëmë auraîi cotnm'etité'son poème en provençal, je
l’ai lu dànS; une Jïisioii-e’de iit lilié^
rcdurë iiüliêniié, (par GiNdPtórtÉ', je
crois). Il y est dirqu’il avait On (Taborcr
l’irit'enilbti de réci iVe en Ialiti, tPaîk
3ue cette langue n’étant plus cotttprisff
e’ loiil le rtionde, if se décide à lè
faire éïi' provençal’, qu’il' en éCi'ivit
ainbi detix òlianis et demi; et' qpe ce
fut sür lés observations d’Pn moioe
d'itali’e, ( ddor le nom eèl indiijué, )’
qu'il reprit l'e iodi' eri italien.
L’étal déns lequel se ti'ouvail' alors
le langage dé sa pairie, et l'exemple de
soft maître. Brunétto Latini, justifient
ceS hésitations. Bitmelto Latini a publié en français un recueil intitulé:
Thrêsor, où il s’exprime ainsi: < Se
• aucuns demandoil pourquoi cliis li» vres est écrit eti rotimans, pour
»chou (ce) que rtous sommes iia• lien, je dirois que cb’é'st'ponr clion
» (ee) que n01is sommes en France,,
• et pour ce qpe la parleure eu est
• p'Iitì (féliiable et plus commune à
» toutes’' getie. » (cité par
X* betjOfl).
(Sni{é)\
â la piiftéide Ions
NOUS ne^cVOyons pas nons troniper
ert' disant, dPe , depuis rf(ie l’Evangile
est annoncé ait monde, la Bible a été
le livre le pins répandu pitrmi lé.f
peuples de louTe riVce, louie fois ellé
né rà juniüis’ été'domine de nos jburs.
Avant rimprimerie qui n’a élé inventée, qu’en 1436, les bibles' étaient
excessivement rares. U v en avail^des
exemplaires dans les bibliothèques',
dans quelques couvents, peut-être dans'
quelques églises, et dans quelquesfafnilles ; mais il y avait dfes' prêtreeèli:
giaiid nombre qui ne l'avaient jamaié'
vue, ei mêitie des docteurs qui rte'
ravaientjiiniais lue. Au treizième siêdé*
une bible ne' coûtait pas moiivs de*
700 francs, et comme un ouvrier -ne
gagrteii que vingt ceniîmes par jour,
il lui aurait fallu travailler une douzaine d’anUées pour s’en aclieler un'e.
Célhi qui dans cce temps reculés a
le pins coniribnè à répandre la Bible
parnrii lé’ peuple,, c’esi Pierre' Val'do.
il l’a faite'traduire en langue vulgaire'
et copier ù ses propres frais; les Vau*^
dois' ont conlimié pendant Jougtempÿ
celle belle œuvre, jusqu’à ce qu’ilS
ont pu faire imprimer ionie la bible
en langue’ fi-ançaise, en 15^. Gommé’
nos pères devaient être heureux d’avoir
èrflte’ les mains la Bible’ tónte entière
magnifiquement imprimée ! Il devait
êti'e cependant àsseé difilcile à Une
ftimiile pauvre de se. procurer une
bible, tandisque mairiien'atii chaque
familie en a non seulement une’, mais
bien souvent' plusieurs. A qui* dèvonsv
nous un tel privilège 7 Nous le de-'
vous à Dieu qui est admirable en conseils eli magnifique en moyens. Car
c’est lui a qui donné rinteiligenCe à
l’homme pour inventer IMinprirnerie ,
et qui a' mis au cœur des chrétiens
de faire àriiver pafioul le PArole de
üieir. ' '
Au mots'de novembre’1802, un prtslenr visitait ses paroissiens dans la
ville de Baia, an pays de Galles, ert'
Angletei're. Il rencontra une jeune fille
qui était tonjoiirs très aiienlive à ses
sermons, et lui dem.anda' si' elle se
souvenait du texte de sa dernière prédication. La pauvre enfant baissa les
yeux.
— «Tu l’as donc oublié? lui demanda le pasteur.
— « Hélas ! • lui répondit la jeune
fille, je n’ai pu passer la montagne
pour aller retrouver votre texte dans
la bible».
5
^ 4 Patsêf la moniagné* pour aller
reh'omier mon texte ! Que veilx-in diCe
par là?» lüiidefflanda le pasteur.
La pauvre enfant sé mil alors à r»corttet’ qu’elle rtè connaissait pas une
sewle personne dans la ville qui eût
une bifcrie, et que pour retrouver le
texte, elle devait traverser la montagne
et se rendre clie* des parents assez
fortunée pour en posséder une. «Mais,
ajüuta-l«elle, cette semaine le lemps a
été si fi'oid et si orageux, qu’ili m’a
été; impossible de traverser la nionlagne».
Le pasleur* dont le nom était C/sarles,,
comprit immédiatement qit’il lui LiÎlait
faire qn-eique cliosé pour répandre la
Parole de Uieu dans le pajfs de Galles.II partit pour Londres,.et vint demander
des conseils à un ami. Celui-ci iiii
dits Accompagnez-mm demain, à fa;
séance du Gomilé des irailés religieux.
Ainsi fnt fait,; et les deux amis se rencontrèrenl avec des liornmes d'une
piété profonde. Le pasteur Charles expo-sa- en termes clialoureUx le but do
sa venue, son ami l’appuya; chacun
sentit qu’il fallait faire quelque chose,
et l’en décidai de former une société
pour la dissémination des Saintes Ecritures- dans le pays de tiailes, A, ce moment „ le prédicateur Hughes,, se lève
et s’écrie; cSi l’on fonde une société
bihiique pour te pays de Galles, pourquoi n’en fonderions nous pas une du
môme coup pour tout le royaume et
môme pour tout le momie ? » Çelte
pai'ole, porta coup et après quelques
lâtotïtiemenls, après bien des entretiens-sur le sujet, le 7 mars 1804, la
Soaiélé biblique,, britannique et élran'gère fut définitivement oigariisée.
Cette société a continuellement travaillé et trav-aiille sans cesse à répandre» la- bible parmi Ions les boni mes
cbréliens et juifs», civilisés et barbares,
mabomélans et païens , libres et esclaves , instruits et ignor.inis. El depuis sa fondation elle en a imprimé
et vendu ou donné environ qnatievingt millions; d’&xeniplatre». Nombre
très-considérable, car si quelqu’un pro
naît é tâche de compter un pareil
nombie de bibies une À une, en li'availlotU' dix Heures par jour, et six
jours par semaine, et én éontptsri.t
sOixarile cxcntplaires par minute, il
lui fauifraii plus de sept ans pour arriver au bout de sà lâche. L’artnêe
passée celte société a collecté plus dô
cinq millions de flancs. C’est gi âce à
ces fortes sommes» qne nous pOnVons
avoir des bibles é vingi-etnq, et même
vingt sons.
11 ne ndlls suffit pas d’rtVôir dés
bibles én grand nombl'e ét à bon
marché, il iions fan! êfre remplis d’af^»'
feétion- pour elle; Voici lé iéiiiOignàgë
qu’un auteur cat’holique rendait à rtOS
pères, k pfàjpos fie lenr zélé pour l’élifde de ta paróte dè Dieu :
« tous les lionvmes et les femmes,
les pélilS ei lés grands, nuit él jour,
nê céssént d’enseiglier et d’apprendre ;
dé jour le làlioïïrenr en tiavaiilant
enséigrie siïti' cofnpagntíií éfi apprend
de' lui, ét* la nuit tout lé temps qu’ils
peuvent veiller', ils retriployénl k s’iiis^
irnit'e les hWîâ leS autrés •; ei ils enseignent môme Sans livren. Celui qui
a élé sept jours disciple commence
à en chercl'ier d’aidreS S q'ni il enseigné ânssï ce fqu’it a déjà profté ;
s’il sé rencontre qUeÎqn’un qui se
veuille eictiser souS prétexte qti’il ne
peut p.àB' apprendi'e pa'r éCéiir, iîs Kii
disent: apprends seiilemenl nti moï
chaque jour, et au Bout d’un an' tu
sauras déjà plusieurs sentences, él conlintiant d’année en année lu profiteras
encore, .l’ai mbî-môme vu de iViéé
yeux et ouï de més oreilles un’ de céS
pauvres p.iysans;, récitant le üyre de
Job tout èniiér par ccéur , .SitUS f
manquer d’iin mbt, et quaViiiiê'd^aulreà'
qui' savaient le Nonvéuii Téstameni
tout entier. — Q»é s’ils voient que!-'
qir’nn qui vive mal, iis le chcâlienl rndemenl par leur discipline, et lui disent : Les itfyôtres n’ont' pas* v&iï»ainsi,
et nous qui imitons les apôtres , ne
vivons pas de la sotie ».
Cléiuij^è noiittillè.
Sur In fol'd^uh correspondant» dîlialiei
li’è^» Trialveitlîinr ou très' mal» informé,,
uni fftiB piintjlpamp ot^ane» ixtangéli*'
6
~-53â
qnes d’Allemag^ne vient de publier
l’étonnante nouvelle que les Vinidois
ont (lertiièiemenl relranclié de la confession de loi la déscenle de JésusChrist attx enfers, roinme on n’a pas
^éiiéralctiienl l’habilmie, ni ici ni ailleurs, an sein des é^îlises évangéliques
de procéder sans préparation et sans
discussion à des cliangernenls de
celle naliire, et qu’ils doivent être, dans
Ions les cas, sanctionnés par le Synode,
le correspondant dont il s’agit aurait
bien pu indiquer à quelle époque la
chose avait éié décidée.
Mais, penl-être, n’a-t-il en que le
tort de géiiéialiser; c’est une supposition de notre pari, non une atïii malion,
car nous avons de la peine à croire
qu’un minisire vaudois, ouvrier dans
le champ de l’évangélisation, se croie
anioriséà modiiier non senlenient dans
la forme, mais dans la snhsiance la
confession de foi connue sons le
le nom de Symbole des Apôtres et qui
est un des livressymboliqnes de l’église
vaudoise.
La confession de foi de 1655, que
chaque tnini.slre a signée avant de recevoir riiuposiiion des mains, déclare
en effet à l'arl. 33 » qu’il faut recevoir le symbole des Apôlres, l’Üraison
Dominicale et le Décalogue comme
pièces fondamentales de notre créance
et de nos dévotions ». — Si une pratique contraire avait cotnmencé ù s’introduire sur quelque point de notre
champ d’évangélisation , il serait nrgenl que le Synode ¡ntervînl, et nous
ne douions pas que si la question est
posée dans son sein, elle ne soit résolue dans le sens du maintien pur
et simple de l’article.
K’aiiiiei point le monde
Qu’il soit aimable pour la masse
des pécheurs, rien d’étonnant. Il n’est
que le rellel et le produit de leurs
penchanls et de leurs goùls, le miroir où ili se mirent, leur élément,
ils y courent comme des canards à
la mare voisine. 'Cependant, fait singulier et iasiruclif, on voit des mon
dains qui haïs.sent le monde: ils en
sont falignés et blasés, ils lui en veulent pour ses metisonge%, ils inaudisseiil ses faux sourires , ils n’ont trouvé
sous sou clinquant que le vide : ils
ont goûté dans ses douleurs moins
d'amertume qu’en ses fêtes, et ils ajouteraient avec Vinel:
Quand on a bu peine et plaiair
-■Vu vase que tu nous présentes,
Quand on connaît ce que tu vantes,
11 est aisé de te haïr !
Ces joueurs désabusés haïssent le
monde parcequ’ils le connaissent; mais
vous, lecteur, élevé loin de ses plaisirs, vous le liaï.ssez peut-être parceque
vous ne le connaissez pas. Vous ne
l'avez rencontré, ou imaginé, que
sous des formes repoussâmes, niais ne
soyez pas si ber et ne chantez pas
victoire avant d’avoir combaliii. Le
vieux Satan a plus d’un tour, dans son
sac ; il lient un riche assorlimeul de
jouets et de pièges et il ne prépare
pas te même pour chacun. Il commencera peut-être par des plaisirs délicats , même imiocenls, mais qui ,
dans sa pensée, en inlrodui.senl d'autres moins inoffensifs ; il connaît l’art
des gradations, il saura vous entourer
de compagnons aimables et amusants,
vous mener de concessions en chutes
et de chutes en conce.'sions, étourdir
votre conscience, puis l’endormir. Plus
d’un ainsi a commencé par l’esprit et
lini par la chair ; et tandis que l’Eglise fait des conquêtes sur le monde,
celui-ci parfois s’enrichit aux dépens
de l’Eglise; alors quelle joie pour
lui ! Si la sensualité ne vous amorce
point, il prendra l’orgueil; il allumera dans votre cœur une soif de
distinction qui, avec le temps, se
trouvera mal satisfaite dans je petit
cercle des chrétiens. 11 vous fera désirer une plus vaste scène et des applaiidissemenis plus nombreux ; alors
vous découvrirez mille défauts chez
les elii'éliens d’abord , dans le christianisme ensuite, jusqu’à ce que l'orgueil sous les faux noms de science et de
critique, vous ait perdu.
/'Eglise Libre', page 3S3).
Ch, Ldigi.
7
„259
De qnni les jésniles
nourrisseiil les enfants
qn’ils ont charge d'inslruire
D. Combien de temps le Christ restet-il réellement présent dans l’Eiicha. rist ie ?
R. Tant que les espèces restent intactes, mais elles cessent d’y être
lorsqu’elles sont tellement oblitérées
Îne selon l’expression des sommes (de
bornas d’Aqiiin) il ne paraisse plus
y avoir de pain et de vin.
J). Combien de temps les espèces
sont-elles censées rester intactes après
qu’on a reçu le sacrement?
R. On ne s'accorde pas à ce sujet ;
lesuns disent 1 minute, Jes antres 5, les
antres 15; mais elles "restent intactes
plus longtemps dans un prêlrp qui
communie sous les deux espèces (du
pain et du vin) et avec une grande
hostie, que dans un laïque, bien qu’il
paraisse qu’un quart d’heure après,
même dans un prêtre, pourvu qu’il
soit en bonne santé les espèces sont
absorbées.
(Catéchisme cîn P. Gust, jésuite, professeur de morale au Collège romain).
llouucUes r^lijjku0C6
et faits divers
France. — L’église réformée de
France tout entière, et celle de Marseille en particulier, viennent de faire
une perle des plus douloureuses dans
la personne de l’un de ses pasteurs
les plus distingués, M. Horace Monod
décédé le mois dernier, it l’age de'67
ans après un ministère de plus de 4-0
ans dans celle ville, ministère auquel
notre Eglise Vaudoise fut grandement
redevable dans la personne de ses
nombreux ressortissants habitant Marseille, et en faveur desquels la sollicitude pastorale de M. Monod, ne s’est
jamais ralentie. Sous ce rapport et
sous'd'autres encore, les traditions
de ce vénéré pasteur seront coniinnées
nous en sommes certains, soit par ses
dignes collègues, soit par son (ils, M.
le pasteur Ed. Monod, devenu, depuis
quelques années déjà, son aide et qui
sera inainteuanl son successeur.
— Nous apprenons avec un vif regrel,
par les journaux , que .Mf Fournier,
le fondateur charitable et zélé de l’Asile
évangélique d’Aix les Bains, dont cette
année encore, un bon nombre de nos
confi'êres Vaudois a été dans le cas
d’apprécier la cordiale hospitalité, fondateur également de l’Eglise évangélique de Chambéry s’est vu forcé,
pour raison de santé, de donner sa
démission de pasteur de celle dernière.
Angleterre. — Une autre mort est
venue affliger cesjoiirsderniers non plus
la France, mais l’Angleterre : celle du
Rév. Stanley, rillustre doyen de West-,
minster. M.'Stanley appartenait à ce
qu’on appelle en Angleterre la Broad
Church ( l’église large ). Ses vues théologiques étaient en effet très-libérales,
son esprit et son cœur ne l’étaient pas
moins. Aussi étail-il sympalliique à tous
les partis religieux que ne donnine
pas un parti d’exclusivisme ecclésiastique ou dogmatique. '
Celui qui écrit ces lignes a eu l’avantage de s’entretenir longuement, il
n’y a guère plus d’un an , avec le
Doyen Stanley et de recevoir do sa
part, les assurances de sa haute estime
et de son vif aliachemenl pour l'Eglise
Vaudoise, à l’œuvre de laquelle, il se
montrait on ne.peut plus sympathique
et disposé à prêter l'appui de sa grande
influence.
— Les funérailles du doyen ont
eu lieu dans l’abbaye Weslminslei ,
avec une grande solemnité. Tout ce
que l’Angleterre renferme de grandeurs
terrestres et religieuses était représenté à la cérémonie rendue imposante surtout par l’universelle émotion
des cœurs. On vil bien en cette occasion que si monsieur Stanley était
estimé et admiré, il était .surtout
aimé. Depuis la famille royale jusqu’aux gens du simple peuple, \edoyen,
comme on l’appelait, était cher à tous.
8
AmÉWQUÇ,- rr' U M
don^ Moii?ie^)r <3)i| fitil<). iç préiiitppl
((j|es lîla!fiT.lÎnis jnqui|Mÿ,, piu lq/iip?!
lui : lie Presjdeijj ^¡i| iijeiub)'^ poipUVVniau! de mpn ^ijiq 4ftpwis ïdesÎPIM^
nnnée$, el il s’qi^l ipujptiif uipalré
homme de foi, (iç g^viep?: fil de p' ière.
Je l’ai '«001111 'âiix jojijf'iVfi'
riiA, eiisÿi guiiiid 11 e p!d ^
^ J’êRrpiiVfir (!q|ilouieiifé,i.neRÎ'. j"id
tçiiijoiiis lipiiv^ eu hu clirAVien
simple el iai|eolii,li,o.ij.
r- Ui' yHlfi df; jSiêw-ïQrli dépense
ennuellemeol pld^i d^ liii'npnis f)e
‘■-■"“lOS i)opi- §es écpli^ ,p!|))|îqve?.
—,‘Ui «Tfi •liTrwr
dtrontque Sljiudoiee
■ îloiie ne «royon? nons jfjfqner,
en anooii$an|. k eeupi ide noe leçieiiis
que oela peid ipiÀiBseei’, que la réuflioa onuiielle en p'ein air, du 15 uofu
eui'u Ueu, pour Je Vul (.jiiieiue,, A l«
Pm4mn. ^rmm de iq tpw»* . # q«’â
de pliisieni'B lui.iifes oiafouis, pousl
ajirong lé plaisir d’s enléîidie Mr lej
(lûssionniùre ÇpiUard, qui uouf paiIfiie de l’ffiiivre de Wfiu ep w'd de
l’AI'rique, el M' lUiiHi^li'e Williiui)
Méilie qui nqtis weuiei a ^op iiéeeui
voya«« A kwuiies eomme iif4u4'>eMliMii
de l’Hiiiiç h la gliuidéi ¡as?#f;whiÀe dpa
déléKué? de? «nipn? etei-éiieime? du
monde ¡eoiiep.
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.... *: rj U POdi; l’ado.
Iilion b lo^ d^ÿgâriU)!|i.ç3 iîp
ahft ¿^Acl riimi i ftnrhfi. ln;i¡í; h
du p^pc r^jCnl liomç, jMijis la
police- fiii jülfpspufi 'eir ïpdpeur^ù
0,n all!Û| .yoiçr Ijii pfesopiVion de l’iîfseinblép, |qi,s e,9 nfSsepfiVde «'«jçlgiies
eo'VPe^Àifi? -Pg'i'
faire ïespo.çlef Jpidfè ^ là'ml« éqsi
dis(ier,?^e à^i çj:i de f vive l’arnifé ^
Le pà,P,e a pronqnpA pue altpç.Uliôn
très-viold'He copue Ve gouverneipooi
italien, prenanl pour pi étexle (e Uuuul
ijç pvuyp.?d^. PS*’ lii? .9(,4>'ice«à ipts ,(|i
transferí d^ /letjdrcy (|p J?ie IX. Cet
incideni rte paraîl pas devoir créer
de li'^r^idoux omtou'j^ jjio gouvernienl.
A'
Des délégués italiens et français se
sont enlendiis pour préparer les bases
du netiveiiu iraûù de icoimnerca qui
sera déiinUiviuUieul adopté à huis et
qui ne sera soumis à l'exanien ide
riotre PâilejneuL qu^^prps iou’il aura
été accepté par les Chambres fi auçaises.
— Les aQ’iiii'ea de Tupis
et de l'Algérie sémjrleht pi'endre une
meilleure loirrniire. — Dans rirtlérieor
la France est loiiie éni’fère è son‘agilalion électorale. GauibeMa se umlliplie
el par sesdiscoursprépareles éleetioits.
Angteterre. — ^ladslooj? a exprimé l’çspoir que la ^ loi agraire'ppnr
l’Irlande sera adoptée dans le couranl
de la .session aciuèlle. La paix est dèfipilivemçnl élablie dan.« l’Afghanistan ¡el
dans l’AlVique Ausliule. " '
Hwnte. f,e fçrand lêvépe^ôpi
du JOUI*'est le vôÿage de 1a'|ii|iijile
impériale à Moscou, peui-êire en <me
de transférer diins celle ville là capitale de l’einpire russe. Lé pài li
1 éaciioniiaire panslavisie dlgnatieff, de
Kaikofî et du grand-duc Wladitpir,
Mvopidot jJf f-qmpçf^i^i p^nùl ,^ypir
repris lé déssns, el Larris-MéliKolT est
de nouveau dénii$siqi|oairç.
impomerie Libra|riji l^ianlore et Hasq^elli
7^mm
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