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Troisième Année.
3 Août. 1877.
A'. 31.
Joxxr'nal de l’Eglise E\ ang-éliq ixe Vaixdoise
. us ,!l . A . ,
Paraissant chaque Vendredi
Prix de l'abonnembwt par an Italie . . . , . I, 3 Tous les pays de l’Union de poste , t! Amérique .... » 9 î M.’vw nfc. vauriit. r„F, 1. in.
On s’abonne: ' Pour VIntérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pelljce. Pour i’Extérieiir au Bureau d’Administration. Un numéro séparé; JO centimes. Annonces,: 25 centimes par ligne. Les envoi's d'argent s^ font par htire re- commandée ou par mandats sur Je Bureau de Perosa Argentina,
Pnnn ^ direction du Témoin . Pomarelio ( Piuerolo) Italie. “ Pour 1 Administration adresser ainsi; A l’Administration du Témoin, l’nmarelto (Pineroloj Italie
SonamaJre.
Concile Presbytérien. — Colonie du Rosario. — Mission Catholique. — Chronique vaudoise. — Revue politique.
CONCILE PitESBYTËRIEK
La prédication et la préparation du prédicateur ; tel est le
sujet sur lequel le docteur Howard
Crosby de New-York. dans la séance
du 5 juillet, du Concile presbytérien d’Edirabourg a lu, le premier,
un remarquable travail. Les fréquents applaudissements qui ont
accompagné cette lecture témoignent de la valeur de ce rapport,
et 1 importance qu il a à nos yeux
nous engage à en donner d’après
le Daily heview, un résumé'aùssi
complet que possible. ■
L’Eglise de Cbrist a deux offices
distincts à remplir sur jla terre:
aj étendre ses limites en annonçant la bonne nouvelle au monde,
eihj s’édifier elle-même au moyen
de la parole de Dieu écrite. Les
agents de l’Eglise dans , ces. deus
differents offices doivent avoir des
aptitudes et employer des moyens
différents. L'évangéliste est en présence d’auditeurs ignorants et souvent rebelles; il faut qu’il pose
les principes fondamentaux et soit
doué d’une vivacité d’esprit suffisante pour répondre sans hésiter
aux objections qu’on lui fait. Le
pasteur a 'devant lui des gens
connaissant la parole de Dieu et,
en majeure partie, désireqx de la
mieux connaître; quelques-uns,
ici et là,'sont indisciplinés et sceptiques. C’est l’œuvre du pasteur,
en tant que prédicateur, qu© Jq
docteur Crosby considère, en di
visant son sujet en trois parties,
savoir le but, le moyen et la manière.
1. Le but est celui que lui assigne
le chef de l’Eglise qui a donné
les uns pour être..t pasteurs et
docteurs pour le perfectionnement
des saints. . pour l'édification du
corps de Christ. ( Eph. iv, 12).
Toutes les formes du ministère ont
ce même but, perfé'ctionner l’Eglise spirituelle et travailler à la
rendre leHe qu’ellp apparaîtra en
la journée de Christ. Les évangélistes rassemblent et amènent du
dehors ; ,les pasteur» et docteurs
mettent en œuvre et employent
les matériaux pour élever et affermir l’édifice spirituel de l’église.
Lorsqu’on perd de vue le ca1.ictère spirituel de l’église, on
introduit des buts autres que le
perfectionnement des saints et l’édification du corps de Christ; on
travaille à établir des formes, à
exalter des partis, à magnifier .les
bagatelles. Au lieu d’unir ses forces pour édifier les murs de Jérusalem, on fait quelque chose
de pareil à la confusion de Babel.
L’énormité papale tire sa force de
cette source, et les protestants ont
perdu la santé et la vigueur du
vrai christianisme dans la même
proportion qu’ils ont suivi ce système vicieux.
La vie chrétienne que le pasteur
travaille à étendre et à affermir
ne doit pas être confondue, avec
le goût du beau et la culture intellectuelle, le christianisme, avec
la civilisation. S’il est très vrai que
la vie spirituelle civilise l’homme,
que la
civilisation soit le christianisme. La
Grèce, aux jours de Périclôs, était
une nation dégradée dans sa religion. Le siècle des Médicis a été
en Italie un siècle de corruption
rampante, et l’Olympe de Louis
XIV offrait bien peu de traits de
christianisme. — Le but du prédicateur chrétien n’est pas de ciiviliser, mais de faire accepter la
parole de Dieu qui^ rend sage à
salut. Le prédicateü'r doit perfectionner les saints et non orner
le citoyen. Le plus grand ennemi
de la vérité est à 1 oeuvre lorsque
la culture prend la place de la
religion; et dans cette voie le prédicateur ne doit pas attendre que
le Seigneur soit avec lui.
Maintenir et fortifier l’union du
sarment avec le vrai cep. afin qu’il
porto beaucoup des fruits, telle
est l'œuvre spéciale et caractéristique du prédicateur chrétien.
II. Le but étant tout spirituel,
les moyens le seront aussi. L’ernploit de la force physique pour
bâtir l’Eglise spirituelle est absurde; il ne l’est pas moins d’user
de contrainte morale, de pression
autoritaire ou de celle de l’opinion
publique pour faire accepter la
vérité et rendre la confession de
foi uniforme aux dépens de la
conviction.
Si l’homme doit être rendu libre,
ce ne sera ni par Ja majorité, ni
par la J menace ou la force, mais
par la vérité seule. Toutes les armes charnelles sont insuffisantes
pour renverser les forteresses de
Satan. Dieu seul peut fournir le
moyen comme il a révélé le but.
Sa parole est l’arme spirituelle,
vivante et efficace,-plus pénétrante
qu’aucune épée à deux tranchants.
C est cette parole qui éclaire et
purifie; qui régénère et rend sage
2
42Î)
LE TÉMOIM
à salut. C’est cette parole daaa
laquelle JiaK'lte le S‘ Esprit et par
laquelle il agît sur le cœur de rtorame ; aucun autre agent ne partage
cet honneur avec la parole de Dieu.
C’est donc cette parole que le
prédicateur doit manier dans l’administration de son office. Il ne
doit jamais dans ses illustrations,
ses comparaisons, perdre de vue,
ni permettre que ses auditeurs
perdent de vue la divine révélation. Tous les efforts de son intelligence et de sa parole ne doivent avoir d’autre but que de
rendre la vérité de Dieu plus éclatante dans ses rapports et ses applications. ,
Si le prédicateur devient un
simple conseiller de sagesse, quoiqu’il puisse être un citoyen très
utile, il a rejeté le côté distinctif
de sa vocation. S’il cherche à
amuser et à divertir ses auditeurs
par une rhétorique soigneusement
élaborée, il a abandonné son œuvre
saintei La rhétorique et la philosophie qui découlent tout naturellement de la parole de Dieu dans
le cœur du prédicateur et qui participent de la sainteté de leur
source, ne doivent pas se confondre avec cette parole de sagesse,
ou cette sagesse de parole que
recherchaient les grecs L’homme
qui préfère la parole de Dieu est
un homme vivant, avec son individualité propre bien marquée et
non un automatè.
Souvent il arrive aujourd’hui
qu’un ministre se croit en devoir
de combattre les adversaires sur
leur propre terrain et non sur
celui de Dieu. Il faut qu’il entre
dans la lice comme un géologue,
un biologue, un linguiste, qu’il
parle de Tâge de la pierre de
Vhomme préadamîte, de types primitifs de sélection naturelle. Pour
cela il faut qu’il lise les philosophes, les savants, et devienne un
Humboldt cosmique, tandis que le
livre de Dieu est négligé d’autant.
Satan est tout heureux de le voir
descendre dans l’arène du monde.
Là il ne convertira point d’âmes
et n’édiflera point de saints; mais
en revanche il gagnera plus d’un
éloge dans les journaux. Nous
protestons contre cette perversion
de la prédication.
Ce que s’oppose à l'œuvre de
Dieu, ce sont les affections de
l’homme plutôt que son intelligence; les hommes sont satisfaits
lorsque l’attaque est tournée de
ce dernier côté et que le cœur
est laissé tranquille, hors des atteintes de la vérité. La Bible est
l’attaque de Dieu même au cœur
de l’homme et les prédicateurs
perdent tous leurs avantages quand
il y substituent l’attaque de l’homme à l’intelligence de l’homme.
(A suivre).
COLONIE DU KOSAhiO
Nous maintenons notre promesse envers les lecteurs du Témoin en mettant sous leurs yeux
la lettre suivante reçue tout dernièrement de notre colonie du Rosario Oriental. j. 0. c,
A Monsieur le Modéraleiir,
de la V. Table Vaud’oise,
Torre-Pellice.
Rosario Oriental, 24 juin 187T,
Très honoré Monsieur,
Nous avons reçu avec une indicible
gratitude votre lettre du 22 mars, et
nous venons, avant tout, par la présente, vous remercier en notre nom
et an nom de tonie la Congrégation
pour les témoignages de sympathie et
de chrétienne alfection que' vous nous
exprimez. Nous espérons et nous demandons à Üieu que ces liens fraternels qui doivent exister entre les colons du Rosario et leurs frères vaudois
se resserrent de plus en pins.
Le Comité doit maintenant vous
donner connaissance des dispositions
de la Colonie. Elles vous sont' rendues
familières déjà par les réitérées demandes qui vous ont été adressées et
nous pouvons dire qu’elles sont toujours les mêmes. A la léceplion de
votre aimable dernière lelli'e qui répond en effet comme la précédente
à nos désirs, nous avons convoqué la
Colonie pour lui en donner connaissance et répondre d’après ses délibérations aux conditions posées par la
Table.
La grande majorité des membres
composant la Congrégation s’est empressée de répondre à notre appel. Us
ont écouté avec émotion et un visible
senlimenl de gratitude envers Dieu ces
témoignages d’intérêt qui nous viennent de notre Mère-Eglise. Les membres composant l’assemblée ont été
unanimes à reconnaître la nécessité
d’un ministère dans la Colonie ; chacun
le demande pour son propre compte
et s’engage à subvenir aux honoraires
du Pasteur. 11 a même été proposé
que cet engagement fòt pi-is sur papier
timbré afin de donner plus de garantie
à la Table et au Pasteur. Mais il a été
trouvé plus sage et plus loyal de ne
pas avoir jjecnurs en matière religieuse
a d’autre^ engagement qu’à un engagement» moral qui nous a paru le seul
convenable, lorsqu’il s’agit de choses
spirituelles. Nous ne saurions du reste
comment nous y prendre pour avoir
une caution materielle, du moment où
nous ne pouvons pas préciser la quotepart de chaque contribuable pour laquelle il devrait se rendre garant.
L’expérience nous autorise du reste
à éliminer tons les moyens qui auraient
l’air de conlrainie ; car ceux qui ont
eu recours à de pareils expédients ont
fait un mal immense à la Colonie et
à eux-mêmes. D’autre part nous affirmons et nous prouvons que les honoraires dn pasteur n’ontjamais manqué
ce qui nous est une garantie morale
pour l’avenir, d’autant plus que la population s’acci-oît rapidement.
À l’égard des frais d’un voyage de
retour du Pasteur de la Colonie, la
Congrégation ne se refuserait pas <à les
couvrir si des motifs plausibles justifiaient ce retour. Mais nous avouons
avec toute franchise que nous ne pouvons rien promettre a ce sujet. Nous
voulons être sincères en tout point et
ne pas dissimuler ce que nous voyons
nous mêmes. Nous ne caclierons pas
au Pasteur qui se dévouera pour nous,
qu’il rencontrera beaucoup de difficultés à surmonter. Il aura des préjugés à dissiper, des partis à réconcilier , quelquôs rancunes à apai.ser.
Mais c’est précisément cela qui nécessite sa présence, c’est précisément cela
qui constitue notre premier besoin ;
et. nous ne doutons pas que, si c’est
l’œuvre de Dieu qu’il se propose de
venir faire au milieu de nous, il ne
triomphe de ces difficultés.
Nous n’avons pas encore relevé l'école,
mais nous avons déjà pour cet effet
une souscription d’environ 3000 francs,
dont une partie déjà en caisse, et si
comme' vous nous l’avez fait espérer,
nous aurons quelque appui de nos
frères des Vallées, ce secours nous sera
plus utile encore^par l’effet moral qu’il
produira que par sa valeur matérielle.
Nous espérons donc que le lieu de
culte pourra bientôt être relevé, surtout
si nous tenons aussi compte de l’amélioration sensible qui s’est produite
dans le commerce. Le blé qui ne se
vendait l’année dernière que trois ‘piastres en vaut maintenant ae sept à huit.
Il est vrai que la presque totalité n’a
pas eu la chance de le conserver jusqu’à, mai menant.
Si les considérations purement morales qui ont été exposées sont’suffisantes an Pasleiir et à la Table pour
que celui-là se|décide à venir et celle-ci
à l’envoyer pour nous apporter lalparole de vérité et de vie, ceitainement
son champ d’activité sera assez vaste
et son temps et sqs talents ne pourraient être plus glorieusement employés.
Si, au contraire , sa confiance dans
la Colonie n’élàil pas suffisante à ees
3
LE TEMOIN
127
conditions, veuillez nous indiquer pvé.ciséinenL tes rnoyeus et tes garanties
que nous devons donner pour qu’il se
décide à parlir.
Mais non, nous sotnmes assurés que
s’il n’esl. pas rassuré à notre égard ,
sa confiance en Dieu, au service duquel
¡1 se dévoue, lui donnera la volonté
eL la force de venir à nous malgré
toutes les dÜFicultés qu’il pourra rencontrer. C’est ce que nous croyons fermement : la confiance appelle la confiance. { On supprime quelques parlicularités qui ne sont pas d’un intérêt
public). H nous manque ici beaucoup
de livres, surtout des livres d’école et
des catéchismes pour la jeunesse.
Rn attendant d’autres nouvelles, c’est
.avec l’espérance que nous aurons le
bonheur de voir bientôt un pasteur
parmi nous que nous vous prions de
recevoir, avec notre profonde reconnaissance, les témoignages'de vénération de vos humbles et dévoués
Les Membres de la Commission
• Jacques Gilles, Président.
Barth. Durand-Canton, Trésorier.
Timothée Dalmas.
David Gourdin.
Elisée Bertinat. .
Etienne Poet.
}!i.ssioi) r^liioilpe
Depuis 1855, des raissionnaii’es caiholiqiies travaillent à la conversion du
royaume de Suède et Norvège. Leurs
rapports pai'lent de 1,200 personnes
arrachées au luthéranisme ; ils ont
dix chapelles et 18 missionnaires, Le
royaume compte 8.000.000 de luthériens. t
On demande de l’argent pour établir
une nouvelle station romaine è Froudbjène, ville de 30 000 habitants, entièrement privés, dit le rapport, des
secours de la religion! On l’appellera
la Station du Sacré Cœur ds Jésus.
Toutes les semaines, pendant di% ans\,
seront dites dmæ messes pour les bienfaiteurs. Ainsi pour quarante sous on
peut travailler au salut de 30.000 norvégiens et du sien en même teitips,
,car on paiticipera au bénéfice de lOlO
messes! C’est pour rien.
(Eglise Libre).
diroïitquc ®ituboise
iPr«>clt«>toHr. Ifens sa séance du
25 juillet, la vénérable Table Vaudoise,
a pris la délibération siuvanle que
nous nousempressons de faire connaître
.à nos lecteurs et par leur moyen au
public vaudois. C’est avec l’autorisation
Oe la Table que nous faisons celle publication:
« La dédicace du Temple du Pradn-Tonr aura Heu D. V, le lundi 3
septembre prochain à 10 1|2 ii. du
matin. On procédera a celte occasion,
s’il y a lieu, à- la consécration des
candidats au Saint Ministère. Monsieur
le pasteur J. P. Meille sera invité à
prononcer le discours de dédicace et
de consécration ».
En lisant celle délibération nous
n’avons pu nous défendre contre l’ardent désir de redevenir candidat en
théologie, soit pour refaire avec plus
d’expérience chrétienne ce que nous
avons fait depuis l’époque de noire
consécration , soit aussi pour jouir
avec nos jeunes frères, du .précieux
privilège de recevoir l’imposition des
mains là où était la célébré Ecole des
Barbes, l’ancienne Ecole de théologie
de fEglise vaudoise d’Italie, là où
tant de Synodes se sont réunis, là où
ont été formés pour le Saint Ministère
tant de pasteurs , tant d’évangélistes,
tant de missionnaires et de martyrs.
Nous espérons donner dans un prochain numéro de ce journal de .plus
amples renseignements sur celle chapelle-monument qui doit intéresser à
un si haut degré toute la famille vaudoise. Mais nous rappelons, dès maintenant, à ceux qui n’ont pas encore
versé leur obole pour l’érection de la
bâtisse de Pra-dii-lour, — ou qui seraient disposés à donner quelque chose
encore, — que leurs dons arrivernienl
maintenant on ne peut plus à propos.
Les travaux vont bon train et il serait,
plus que désirable de pouvoir les payer
au fur Cl à mesure qu’ils avaiicent.
Tout en rappelant aux Vaudois les
merveilleuses délivrances dont nos pères
ont été les objets et l’ancienne Ecole
des Barbes, il s’agit de fournir d’une
éçole^ élémeniaire.'avec logement pour
l’inslituleur évangéliste et d’un lieu
de culte convenable, les cinqiiante-h'oi.s
familles pi'oteslanlcs (248 âmes immortelles ) qui habileni, — à côté de
36 familles catholiques romaines, —
le territoire du Pra-du-Toiir qui est
le 12® quariîcv de la paroisse d’Angrogne.
: Nous avons l’espoir de voir .arriver
au milieu de nous pour la dédicace de
ja chapelle-nvomimenl de Pra du-Tour,
et pour le Synode qui snivi'a immédiatement , le Révérend John Nappei'
Worsfold , A.' M. Repleut' d’Hadtesey
qui est le protnoleur de cette bâtisse,
aussi nécessaire qu’impoiTaiite, et qui
a collecté la plus gripide partie des
fonds nécessaires . pour l’élever. — Il
manque cependaiil encore plusieurs
milliers de francs pour cômblei- le
déficit et iM. WoFsfoid qui a tant fait
pour nous, qui a vn avec joie bon
nombre de vaudois coqliibùer pour
cet objet, allend que tous donnent
leur obole et que ceux qui le peuvent
augmentent leur prediière offrande.
M. AVorsfold compte venir avec un
certain nombre d’amis dans le but
d’assister à la dédicace avec tous les
membres du Synode qui pourront se
rendre à Pra-du-toiir et avec tous les
antres vaudois qui viendront y reInercier l'Ëlei'nel pour les nombreuses
délivrances accordées à nos pères et
pour les bénédictions dont notre Eglise
est encore l’objet.
Les dons grands et petits sont reçus
avec reconnaissance par M’’ J. D. Charbonnier, Modérateur à Torre Pellice ,
par M. Joseph Malan, banquier, à Turin,
par Messieurs les pasteurs et évangélistes, ainsi que par le soussigné, pasteur de la paroisse d’Angrogne.
E. Bonnet.
Cop^B aen ^nBte**pm est convoqué par circulaire de la Table du 25c.
pour le jour 14 août prochain. Cette
convocation a un double objet, savoir:
1° l’examen de foi et de convictions
religieuses de quelques candidats au
Saint Ministère; 2° la nomination des
Commissions examinatrices de nos trois
Administrations.
^épttuBie. Aux élections admnislratives qui ont eu lieu lundi 23 courant,
deux vaudois sont entrés dans le Conseil
communal. Deux circonstances sont à
noter; la première que la votation
n’a pas eu lieu un jour de dimanche,
comme cela se pratique universellement
en Italie. L’exemple de Pomaret et
Envers-Pinaclie aurait-il eu quelque
influence sur Pérouse ? S’il en était
ainsi ce groupe de trois communes
qui ne ci'aignent pas de s’apauvrir en
enlevant une demi journée par an au
travail des champs, ou du coiniiicrce,
pour la consacrer aux^élecUons, pourrait aspirer à étendre plus loin une
bienfaisante influence. La seconde circonstance qu’il est intéressant de conslater, c’est que des électeurs dont les
neuf dixièmes sont eallioliques ont
donné leurs suffrages à des vaudois.
C’est un lémoigtiage de confiance et
d’estime qui a bien surpris, en même ■
temps qu’il suppose ciiez ceux qui
l’ont donné un lion degré de )itaér,ali'sme et d'indépendance. El comme
l’on accusait le jeune curé do ta p.aroisse d’être Lr& intoiiérani et lies
absolu, il est évident qu’on l’a très mal
jugé, puisqu'il n’a. pas usé de son
influence que l’on disait sans bornes,
pour écarter de fAdministration ceux
que, en petit comité, l’on appelle encore barbets. Pour le remarquer en
passant, on dirait que les enfants,
dans leurs familles et dans les écoles,
se l'amiliarisent avec ce terme injm ieux,
puisque plusieurs d’enlr’eux, et des
meilleures familles le crient après les
enfants vaudois qu’ils voient passer
à la Pérouse. Et si le curé n'a pas été
ma! jugé, cela voudrait dire qu’il n’a
plus la toute puissance qu’on lui altribuail., et que bien de gens sont
déjà fatigués de ses allures d’autocrale.
Du resle la commune de Pinaelie ,
qui ne compte parmi scs conseillers
4
128
LE TÉMOIN
qiv’un seul vaudois, le tolère volontiers
comme assesseuï“ ancien et faisant les
fonctions de syndic, et elle lie paraît
pas s'en trouver mai. Í
Dimanclie dernier a eu lieu une réunion en plain air sous les châtaigners
des Giordanols. L’objet de celte convocation extraordinaire était d’entendre
une relation de nos deux délégués
auprès du Concile jM/ipresifj/iérîew réuni
à Edimbourg dans la première moitié
de juillet. — Après une prière de
RL J. P. Pons évangéliste de Venise,
1 un des délégués, M. Charbonnier modérateur a dit en quelques mots pour
ceux qui ne le savent pas encore, (et
le nombre en est plus grand qn’il le
pense), ce qu’est le presbylérianisrne.
Le concile auquel il a a.ssisié, a eu, dit-il
pour cause, le besoin d’unité dans une
fraction du protestantisme et le besoin
de le manifester. — L’alliance évangélique a été provoquée par ce même
besoin, mais l’alliance évangélique a
une base beaucoup plus large, puisqu’elle admet dans son sein, sans tenir
compie des différences ecclésiasliques,
Ions les cliréliens qui croient à la divinité des Saintes Ecritures et à JésusChrist le fils unique de Dieu, le [Rédempteur des hommes.
Le_ be.soin de manifester l’unité dans
le sein^des Eglises presbytériennes est
parti d'Amérique, mais il a trouvé de
1 écho en Angleterre, en Irlande et
siiiToul en Ecosse. Déjà une assemblée
avait été convoquée à Londres, il y a
deux ans; cette assemblée à laquelle
notre Eglise avait assisté par l’organe
de deux délégués, a préparé le concile
d Edimbourg.
Nos deux délégués sont d’accoi'd
pour accorder une grande importance
au concile presbytérien; ils le considèrent comme te fait, ou l’un des
■ faits les plus considérables qui se
soient passés dans l’Eglise depuis la
l'éformation. Ils en espèrent de grands
resullals pour les diverses fractions du
■ presbytérianisme; déjà il a été pris
une résolution tendant à établir le
devoir des églises pre.shylériennes fortes
de soutenir les faibles.
Le rnodéraleur fait faire, à son auditoire, l’école buissonnière et s’arrêle
avec lui à Genève où il rappelle à noire
souvenir l’existence de plusieurs vaudois qui ont su s’y faire une position
honorable, il transporte ensuite ses
auditeurs à Macon , non pour leuV
parler du bon vin, mais d’Antoine
Léger et du bon tour qu’il joua à
I envoyé du marquis de Pianezza; il
parle ensuite d’Antoine Léger. De Paris
où nos voyageurs ne s’arrêlenl que
24 heures, ils ne nous meniionnenl
guère que de l’œuvre missionnaire de
M. Mac-Ail ; de Londres, que de la
grandeur de l’immense capitale el de
l’éminenl prédicateiirbapliste, M. Spurgeon, que nos délégués ont eu l’avantage d’entendre el dont ils ont admiré
la force el l’éloquence,-Après avoir
conduit ses auditeurs à Edimbourg,'la
capitale de l’Ecosse, mai® la seconde
ville pour la population, M. Charbonnier cède la parole à-M'' J. P. Pon®;
M" J. P. Pons n’a pas assez de temps
pour parler avec quelques détails du
concile lüi-rnôme; il ne fait guère qu'énuniérer les sujets qui ont été traités.
Mais auparavant il nous a fait connaître
la composition de l'assemblée. — Les
églises qui y ontélé représentées sont au
nombre de 49,: l’église libre d’Ecosse
dans la salle de l’assemblée générale
de laquelle le Concile se réunissait ;
l’église unie d’Ecosse el l’église établie;
les églises presbyiériennes d’Angleterre, du pays de Galles el d’Irlande,
les églises presbytériennes d’Amérique,
celles d’Afrique, d’Australie et celles
du continent de l'Europe, de France,
d’Espagne, de Suisse, d’.éüetnagne, de
rflongrie el d'Italie etc.
Le nombre des délégués .s’esi élevé
au chilfre de 339, divisés en deux
classes de membres, les délégués des
églises proprement dits el les membres
associés qui n’avaient dans le comité
que voix propositive el qui n’en faisaient partie qu’en vertu du concile
lui-même ou d’une décision de son
comité directeur.
M. Pons nous parle spécialement de
la séance d’onverlnre el de l’excellente
prédication de M. Gilde sur ces mois;
« Qu’ils soient un, comme loi et moi
nous sommes un. » ; et du premier
sujet qui a été traité qui est celui de
Vharmonie des confessions de foi des
(ifjlises ré/brmées, sujet introduit et
admirablement traité par le D’’ Schaaf
de New-York. — La conclusion de
celle séance a été là suivante: Tous
les presbytériens ont la même foi, el
celle pensée’est traduite en acte par
le comité lui-mème.
_M. Ponsaprès avoir parlé du 2®
sujet; les principes généraux du presbytérianisme, s’arrête avec complaisance à
nous retracer la réception cordiale que
le lord-maire d'Edimbourg, quoique
méthodiste, a bien voulu faire aux
membres du comité. 11 n’a guère que
le temps d’énumérer quelques aulres
sujets qui furent traités avec éloquence,
celui de la prédication, de robfigalion
d’évangéliser el d’envoyer des missionaires el particulièrement de la cobpéralion dans la inis.«ion , de l’incréduülé de nos jours que l’orateur qui
a traité ce sujet propose de vaincre
par la science, b raisonnemeitl, mais
surtout par la prière qui est le moyen
le plus efficace; il s’arrêle.enfin quelques inslanls à, la séance où furent
entendus les délégués des églises et
spécialement M. Charbonnier, l’un des
délégués de FEglise Vaiidoise , dont
l’appariiion et ralloculion furent salués
par des lonneires d’applaudissements.
Programme des cours qui serord
donnés datîs la Classe de IIP et /Y®
années du Collège de La Tour pendant
l'année seoiaire i877-%8,
1. Bible.—BiographiesduN. T. excepté
celle de Jésus-Christ. ( Diodati ).
2. Géographie. — L’Europe el l’Amé-
riqite.
3. Arithmétique. — 2® partie. Règle
de trois. Racines cairées et cubiques. Egalités el proportions.
Progressions.
4. Italien. — Grammaire ( Moünra et
Paralo ). Lectures. Récitations,
Narrations liisloriques. Exercices
de composition.
5. Français. —Grammaire (Syntaxe).
Récitations. Narrations historiques'
et biographiqne.s. Lectures. Exercices de composition.
6. Latin. — César, De bello gallico,
liv. 1. Phèdre , Fables liv. n. et
m. Grammaire (Sehulz). Thèmes.
7. Grec.— Xénophon, Anabasis, liv. ii. ,
Grammaire (Curtius).
H. Selli, Prof.
' Mtalie. Pas de fails irnpoi’lanls.
S. A." R. le Duc d’Ao.ste a failli être'
victime d’un accident semblable à celui
qui a enlevé à la France , il y a déjàplus de 30 ans, le Duc d’Orléans. Les
clievaiix du Duc d’Aoste avaient pris
le mors aux dents à la promenade'
du Champ-de-Mars ; le Duc saula à bas
de son caresse el a été relevé sans
connaissance. Les bullellins que les
docteurs publient sur l’étal de l’auguste
malade sont heureusement de plus en
plus rassuranls. - Le roi Victor Em-manbel est à Valsavaranche à la chasse.
Les ministres sont dispersés el étudient,
dil-on, des projets de loi ou les font
étudier par leurs amis.
éïMet*r«' Les russes
avancent loujoiirs vers Andrinople et
ConsLaiiiinople, sans livrer de grandes
batailles. L’Anglelerrê paraît avoir re-rioncé à occuper Gallipoli. En Asie les
russes n’on-t pas repris l’avantage.
Ebnïst Hobert,- Gérant etAdminùtrateur.
Pigoerol, fmpr. Chiantore et Slascarelir.