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Année Sixième.
17 Décembre 1880
N. 51
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me sefea témoins. Actes-1, 8. Suî'oant la vérité avec la charité, Ep. î, IB,
PRIX D’ABBONNEMENTPAR AN Italie . . .. L. 3 Tous les pays de l’üujon de poste . . , >6 Amériqufe ... » & On s’abonne : Pour VIntérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellioa, Pour VEsctérîeur auBureau d’Ad- mialstration. Un ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti- raf>e 10 cent, chacun. Annonces: SB centimes par ligne. Les envois d'argent se font par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de Pi- rosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi: A la Birectioiu du Témoin ^ Pomaretto (Pinerolo) Italie, Pour [‘ADMINISTRATION adresser ainsi : Ai'Aditiinistralion du Pomaretto (Piuerplo) Italie
Sommaîre
17 Déeembro. — Une circulaire bonne
à méditer. — Correspondance. — BiblioOraphie. — Nouvelles religieiises. — Reçue
politique. — Annonces.
-nr. ■
N... .
âTis Important
Nos abonnés en retard sont
instamment priés de nous faire
parvenir sans retard le montant
de leur abonnement. II y en a
plus d’une centaine, et, pour
une petite feuille, s’imprimant
avec perte, ce n’est pas peu de
chose.
Et puisque le Témoin espère
commencer sa septième année ,
il serait fort reconnaissant si on
manifestait, avant le premier
Janvier, l’intention de le lire. Il
ne sera envoyé qu’aux abonnés.
On c’a! prié de s’abonner, le
plus possible, directement au
bureau du journal et par mandat
sur lé'bnreau de poste de PerosaArgentina. . ‘
17 DËCËHBRË
Tout ce qui tient à notre College nous intéresse à un si haut
degré que nous n’hésitons pas à
donner aujourd’hui la première
place à la. première partie d’un
article, ou d’une correspondance ,
sur cet important sujet. Le sens
du pseudonyme sous lequel notre
correspondant juge bon de se cacher, n’a pas besoin d’être expliqué à nos lecteurs vaudois ou
italiens. Pour rintelligeuce des
autres nous dirons que ce mot
désigne quelqu’ un ou quelque
chose de majuscule.
Cher et honoré Monsieur,
Ceux de vos lecteurs qui étaient au
dernier Synode, n’onl certes pas oublié la discussion courte, mais vive
et bien nourrie qui eut lieu au sujet
du Collège; elle avait attiré un public
nombreux dont l’altitude, si j’en ai
bien jugé, semblait exprimer le plus
vif iniérêl pour les questions débattues.
Je m’attendais donc à ce que celle
discussion, forcément incomplète par
manque de temps, se prolongeât dans
les colonnes de notre journal et même,
2
,4oe~
à vous dire vrai , je craignais pour
vous une formidable invasion d’articles,
correspondances, etc. Au lieu de cèUe
heureu|é abondance qui vous eût
procure une très agréable surprise,
pas im seul petit morceau... de lettre
ou d’autrè chose analogue. Gette agitation des esprits qui, dans la mémorable séance synodale, avait porté à un
assez haut dégré la température de la
salle, a fait subitement place à un
calnrte plat. Que voulez-vous y faire?
il faut vous résîgrier. La résignalion
est la vertu par excellence du journaliste..... vaudois.
Il ne saurait en être autrement dans
un payé où pour’résoudre une question on vdris rentei'fé proprement et
sans autre forme de procès; c’est bien
dommage cependant ! que de choses
qui intéressent au plus haut degré
l’avenir de notre peuple et de notre
^lise gagneraient à être discutées largement et franchement dans unj'ournâl ouvèrt â tout le irionde fc’ornme lé
Téindin. Si àfâ moins, à défaut de
phiùlë, l’on remuait l ia langue l La
quéstion du Collège i enir’autres, est,
rpe semble-t-il, assez importante pour
qu’on s’en préoccupe ailleurs que dans
uriè courte séance Syiiodalè. Kn passattt èn bèvüè les œiivres dîïêiséé de
l’Eglise, Vous avez insisté sur le côté
financier de cet établissement ; vous
avez coupp au .plus pressé ; permettezrnqi maifjienanl de dire deux mots sur
le tut îmim'didt dé notre instruction
sèctfndàlre cï de rè'l’èvèt à ce propos
üü'îdéô qui a été exprimée au dernier Synode et qui n’à pas eu tout
l’accueil qu’elle méritait en raison de
son importance,.
Lorsqu’iÎs’agitâ’éiudés èt d’étudiants
les (ÿaesiiùtïs de programme, d’horaire,
de^méthode, ont assuréménlufre grande
importance et il est heureux, qu’il y
âti encore dès gens capables dé se
Îaéèionner pour des choses comme ça.
1 ne faut pourtant pâS s’y méprendre;
ce n’esl pas là la chose principale; an
dessus dé ces questions d'organisation,
il y en a un’autre qui est d’une extrême‘gravité, au point que, en comparaison , fé reste n’est qu’ûne affaire
de détail, de mWptique. Ce qu’il faut,
avant toute chose, mettre au clair c’est
le kil immédiat do notre Collège. Vouloir discuter longuement, voire même
doctement, sur le reste, avant d’avoir
bien établi ce point capital c’est, à
mon avis, faire des trous dans l’eau,
ou tout au moins mettre le char avant
les boeufs ; de la réponse à cette question première dépend le choix que l’on
fera quant aux matières à enseigner
et à la méthode à suivre. Le touriste
qui voyage en amateur peut prendre
le premier chemin venu, sans grand
inconvénient, si ce n’est pour sa bourse;
mais ]e voyageur sérieux dont la course
a un but précis ne saurait, à un embranchement, choisir indifféremment la
droite ou la gauche ; la moindre déviation , à un certain point, peut conduire dans une direction tout autre
que celle quq l’on s’était proposée; il
est donc de la dernière importance de
préciser le but de notre élablissémè'nt
secondaire. Chacuri sait qu’il á été
fondé en vue des éludés théoldgiqûés,
afin de fournir aux jeunes gens vaudois qui se destinent au saint-ministère
les moyens d'y fâtifié coaréhablemenl
les éludes préparatoires ; tel est son
but spécial sur lequel on ne saurait
trop insister et nous ne douions pas
que ceux qui ont voix en chapitre ne
sachent en temps él Ifeu appuyer forteré’éfit ià-dessus. Nous croyons m'ôrhé
ce point si bien établi qué nôùs hofUs
dispensons de noiis y arrêter; d’aulabt
plus que, à côté de ce but spécial du
Çollêge et en rapport, avec lui , nous
dislihgtíons ùn autre but, qtfé fiOÙs
avons appelé, faute de mieux , 1ë tfù't
immédiat des é’iudeà.
Mais, dira plus d’un lecteur , cela
ésl-il matière à discussion ? Lé bût
èeé études ? Là belle quéstioti Í Mais
c’est clair coinrriê le jour I Pas si clair,
répondronS-nous. En voiilez-voûs là
preuve ? Vous n’avez qu’à ouvrir les
jeux et à létidrè les oreilles èt vous
vous apercevrez bientôt que l’on èst
loin d’être d’accord là-dessus.
Voici d’abord venir les hommes, prfltiqueSf positifs; ils sont plus nombreux
qu’on ne pense et cela h’esl pas etôrinanl dans un siècle tout pétri dé -pôsitivisme, d’utilitarisme, tranchons le
3
mol, de malénaiisme. L’ulile , que ce
soil de l’argent, ou autre chose, voi|à
le veau d’or de noire époque ; tout. Le
monde esl devenu Normand et veut i
gaaaigner. Aussi combien de fois n’a- I
ï-on pas vu certains personnages passer |
devant le collège en liochanl la tête :
et dire en soupirant tout bas : .Quel
dommage que ce ne soit pas une fabrique de savon. ou une usine à fer.
Mais ces excentricités ne nous louchent pas et en général l’on fait assez
'bien justice de ces pieux souhaits. —
Ce qui est vérilablement à craindre
ce sont les souhaits plus modestes de
bien des personnes qui voudraient donner aux études un irilérêl plus pratique ; ce qu’ils entendent par là n’est
pas ¡bien malin à savoir. En sortant
du Collège leur fils , ou leur neveu ,
devrait être capable de gagner sa vie
et d’entreprendre aussitôt une carrière
lucrative -, adssi faudrait-il selon eux,
beaucoup d’arithmétique avec un peu
de tenue de livres. Cet autre, qui vise
à être arpenteur, voudrait un peu plus
tle^géomclrie appliquée. Quant au grec
et *au daliti on s’en passerait .bien ; un
peu plus de sciences naturelles.et physiques et moins de lilléralure ; la description d’une machine à battre le blé
l'omplacerait avanlageusetnenl l’étude
de Pascal op de Racine; des choses,
dit-on, et non des idées; des .réalités
ià jla place de tant dlabsLraclions. —
(Voilà >le vceu secret de bien des personnes. 'Ce vœu, s’il se iréalisail » .serait
la mort des bonnes éludes ; ce serait
' donner le coup de grâce à.nolre collège. Il n’est, !Ü est vrai, qulun petit
'flambeau ; de grâce n’en faisons pas
une Imlertie ; et comme je ne .veux
pas être cruisimpleinenl sur parole,
je lâcherai de justifier mon opinion ,
si du moins vous vouiez encore m’accorder un peu de place.
Volve dévoué
.Rab.A;YAKtàhus.
Une eifcblaibe bpmie à fné|iiljer
Les liens qu’il qst convenable,
pour toutes sortes !d.o raison,,de
rendre toujours plus étroits, entre
l’Eglise des Vallées, et les jeunes
Eglises surgies de son ceuvre d’Evangélisation en Italie, nous engagent à publier dans les qolopnes
du Témom, la traduisant d,e .l’italien, l’excellente circulaire ciaprès, que le zélé President- de
la Commission d’Evangélisation
de l'Eglise Vaudoise adressait à
ses dépendants, sous la date dp
18 novembre.
Chers frères ,
Vous voici tous, ou presque tons
à votre poste de bataille pour la campagne d’hiver, pleins ,de zèle et d’ardenr, et ne demandant .rien d’.aulre
an Seigneur que de plus grandes Îacililés el .de plus .Jréqqenles occasions
de faire connaître aux .pécheltrs la
bonne nouvelle du salut. Plus souvent
que vous ne vous l’imaginez jpon esprit va vous chercher ,el vous ,snit,
avec une ardente sympathie dans les
dilïicullés et les iptles que vos, rapport s
m’ont fait .connaître.
C’est une lâche bien,douce à mon
coaur que celle.que le Comité .m’a,confiée, de vons écrire.celte ileUre;€,n .aon
nom : .douce à mon .cœur ei néanmoins
difficile. Camméfii,.en.orffei^jrenfefmer
en peu de paroles lonl oe,qUe je.youdrais .vous ^ire? Gomment metlré .exactement le doigt,sur la note qui correspond le mieux, aux besoins actuels 7
Ce n’est pas, ohers frères, sans de
fervemes , prières .que j’ai eql,repris de
vous,trqcer ces lignes; accueillez-les
comme les paroles d'un ami sincère,
qui n’a rien de .plus .olier gu m,Q.ode
que, le. prpgrèSide l’œuvre ¡missionnaire
de .notre . Église,
le . .m’adresserai .succesalyemenli aux
prédialeuvs, d’abord , aniX,maîtreS;A’è
.GoJe jonsgite. . , ' ,, .
4
Je ne vous répéterai pas à vous, pasteurs et évangélistes, ce que je vous
écrivais l’an passé, au sujet de la préparation et de la composition de vos
discours. Non que j’oublie le proverbe:
repelita jmant ; mais je veux croire
que dans ce cas, ce serait faire une
œuvre surrérogaloire. Une autre chose
me console, c’est la confiance que j’ai
que vous ne laissez rien d’interité, pour
étendre votre influence, et atteindre
un cercle plus grand de personnes.
Il y a un point sur lequel je crois
de mon devoir d’appeler votre attention , celui-ci ; que Jésus soit toujours
plus le centre de votre prédication,
l’axe autour du quel tout converge.
Enlendous nous bien ii cet égard.
Je sais qu’il n’y en a pas un de vous qui
ne croie et ne prêche Jésus mort pour
nos offenses, et ressuscité pour notre
justification, impossible de trouver autre part un accord plus grand et plus
complet que celui qui existe entre nous
sur ce point, base et fondement de
tout l’Evangile. Je le sais; j’en remercie le Seigneqr de tout mon cœur, et
pourtant, j’insiste sur ce que j’ai dit.
Il y a quelques semaines, un digne
et cher frère me parlait d’un de ses
amis, savant professeur catholique romain qui, interrogé par lui sur une
prédication qu’il avait entendue, répondit : ,« elle était très-belle, mais
elle m’a laissé froid, très-froid ». L’esprit avait suivi avec plaisir le raisonnement logique et serré , le cœur était
resté entièrement élianger, parceqii'il
manquait à ce discours ce qui seulement aurait pu le loucher.
Et cependant le prédicateur était
évangélique.
Il n’y a pas longtemps, je m’entretenais avec un catholique rOmain converti à l’Evangile. Il me racontait plusieurs des expériences qu’il avait faites
et il me disait combien «était douloureux son désappointement, quand son
cœur désireux, anxieux d entendre
parler de Jésus-Glirisl, n’en entendait
^qu’une vague mention en passant, et
cela dans une église évangélique.
Chers frères, laisgons-noiis instruire
par l’expérience , recueillons avec soin
tous ces indices qui pourront nous
faire arriver à ce genre de prédication
qui, plus que tout autre, attirera les
âmes à Celui qui veut les sauver. Dans
le second des deux cas que j’ai cités,
il est probable que le sujet traité ne
requérait qu’une allusion à l’œuvre de
Christ. Homilétiqnemeril parlant', le
prédicateur iivail raison , et pourtant
il y avait dans l’auditoire une âme affamée et altérée qui voulait boire à
longs Irails et la boisson lui était présentée à goullelelles ! J’ai dit um âme,
m<ais qui m’assure qu’il n’y en avait
pas plusieurs ? Les paroles , de cet
homme m’ont poursuivi nuit et jour;'
et quoique je ne fusse pas l’orateur
dont il parlait, je me suis mis à sa
place, et c’est de toute mon âme que
je vous dis ; quelque soit le texte ou
le sujet de votre discours ; quelqu’en
soit-ie genre: sermon, homélie, méditation ou conférence, qu’il s’y trouve
sufljsammenl de Christ et de son œuvre
pour nourrir et désaltérer une âme.
Que plutôt que du trop peu, vos auditeurs s’étonnent du trop, ce sera
mille fois mieux. Les premiers disciples parlaient tant et si constamment
du Christ, qu’ils finirent par se conquérir le nom de chrétiens. A notre
tour, nous devrions en parler lellemenl
que nos concitoyens eussent à dire de
nous : ils ne savent pas parler d’autre
chose.
Mais il y a manière et manière d’en
parler, et ceci me rappelle une critique
d’une autre âme sincère: « il (le prédicateur,) parle de Christ comme d’un
personnage historique quelconque, mais
pas comme de sow sauveur». Ne nous
faisons pas illusion , pour arriver au
cœur, les paroles doivent jaillir brûlantes du cœur. 11 faut parier de Christ
comme parle de son sauveur celui qui
vient d’être arraché à une mort certaine ; ses accents émeuvent tons ceux
qui les entendent. C’est le cœur alors
qui parle, et il trouve d’autres cœurs
qui lui répondent. Plus lard il raisonnera calmement du fait; et il pourra
se faire que les auditeurs soient encore
intéressés, mais émus, ils ne le seront
plus; Avec le temps , la reconnaissance
s’ésl affaiblie, et l’expression s’en ressent. Mais noire reconnaissance pour
5
JésuS'Christ ne doit jamais diminuer.
Que dis-je ? diminuer 1 ! elle doit aller
en augmentant de jour en jour.
Je n’oublie ps qu’il y a pour lé
prédicateur comme pour tout chrétien,
des joui's néfastes, des jours où l’on
désirerait recevoir des autres plutôt
que de leur donner. Qui ne les connaît
ces jours là ? Eh I bien , frères bien
aimes, s’il y a pour l'ambassadeur de
Jésus-Christ des devoirs spéciaux, il a
aussi ses privilèges qui lui sont propres. Si jamais Jésus se plait à remplir
un cœur de paix , de joie et d'amour,
c’est quand ce cœur doit verser son contenu dans d’autres cœurs. Allons toujours
et spécialement ces jours là, à la source
constamment jaillissante et inépuisable.
La clef est entre nos mains.
{La fin au numéro prochain).
Cortre0|ïonbattce
Monsieur le Directeur du Témoin,
Puisque vous avez permi.s que' rôn
discutât l’utilité et la nécessité d’un
journab vaudois en languite française
dans les colonnes du iéwoiw, j’espère obtenir la parole pour ajouter
encore à ce qui a déjà été dit. ' La
dislapce à la quelle je me trouve des
Vallées me permet de m’exprimpr librement sur ce sujet, car j^ai Tespoir
qu’on ,ne pourra voir dans tnes parojes
•aucune allusion ou intention blessanie.
I,,, A un. point de vue loul-à-fait gé’né,,ifal, l’on ne saurait mettre en doute
T,utilité d’avoh’ un journal français
: pour faire connaître l’Eglise Evangélique Vaudoisé et en défendre les intérêts. C'est lé seul moyen d’atleindre
une foule ,de personnes" animées dés
meilleurs sentiments pour les œn'vres
i d’évangélisation , mais peu familières
avec ritalien. C’est également le meilleur moyen de se meure en communication avec les antres églises évangéliques. c
Au point de vue vaudois ce serait
' une grande lacune que l’absence d’un
journal français. IVe prôche-l-on pas
en français aux Vallées, à Marseille,
dans les Etats-Unis, dans l’Uruguay et
dans la République Arge,nlit|e ? Avec
lé temps, le français sera, peul-èlre,
remplacé par l’italien, par l’anglais et
par l’espagnol, comme il a' été remplacé en Allemagne par raljemand ;
mais faisons des vœux pour qü’il se
conserve assez pour maintenir unies
les différentes églises de la même origine. En outre tant en France qu'en
Amérique, jl y a une foulé de Vaudois établis dans des Ipctililés qui
n’onl point de pasteur. C’est surtout,
à ma connaissance, le cas d’une centaine de personnes dans TUruguay et
d’une foule de familles dans la République Argentine. Un journal français
peut, dans une certaine mesure, remplacer auprès de toutes ces personnes
un’ pasteur. Quel avantage pour ces
familles dispersées et abandonnées à
elles-mêmes, de voir arriver un journal qui leur apporterait en meme temps
qu’un article d’édificationj des nouvelles des Vallées et de l’Evàngélisalion!
Ceux qui sont établis loin de leur
pays natal, quelquefois sans espérance
de le revoir, éprouvérit un séntifoént
de vive salisfacliofo quand.^ il^ en ’i'eçoiveni des nouvelles^fussent’.'elles insignifiantes,_ ou mauvaisés.
Mais, objecle-l-on, est-il probable
que toutes ces personnes s’abonnent?
A ceriairies conditions, cela n’est pas
seulement probable mais certain. Açluellemenl tel qu’est le Témoin, il a
des abonnés paflonl où l’on s'est donné
un peu de peine pour en chercher.
Et chaque année le nombre des abonnés va en augmentant, ah, moins d’après. ce que j’entends dire. — Le
nombre doublerait dans un an, si
chaque personne qui sent qu’elle a le
devoir de travailler pour répandre la
connaissance de/ la yérilô, voulait s’occuper .soit de ■ plierchér des. 'lécfoiirs
soit, de leur offrir quelque'chose d’intéressaul ou d’édifiant.
L’essenlieLest que l’on se dise: par
le moyen de ce journal je puis donner un avertissement saiulaire à un
millier de personnes, je puis envoyer
des nouvelles intéressantes à dès Vaudois qui depuis vingt ans n’onl pas
6
-410
revu !e pays natal; je puis intéresser
et instruire beaucoup de personnes ,
cjui n’ont pas l’habitude de chercher
ailleurs les connaissances les plus élémentaires. En un mot c’est un auditoire plus considérable qu’aucun de
ceux qui remplissent nos temples, qui j
est disposé à écouter et à retenir,
d’autant mieux ce qu’on lui dit, qu’il
le lit au lieu de l’entendre.
Les matériaux ne font pas défaut;
iis sont même abondants. Les vaudois
s’inléressenl à tout ce qui les louche,
sans S'inquiéter des distances ou du
lieu dont on s’occupe. Si chaque pasteur, par ex., écrivait deux fois par
an une lettre sur l’église qu’il est appelé à diriger; si lorsqu’il sc passe
quëlque fait important, 1c journal s’en
occupait, les abonnés arriveraient Tun
après l’aulre, attirés par l’intérél ou
par la curiosité. Avec la correspondance, le fait intéressant, ou te courrier de révangélisalion, l’on lirait aussi
t’arlicle d’édification. Evidemm'eni il
y aurait avantage pour tous.
Le jour o'ù le Tétnoin publiera des
lettres sur le Val-fellice, au lieu de
irehle-cinq numéros, l’adminisirateur
poufra m’en envoyer une centaine, car
la grande majorité des membres de
celte église sont de Dobbio-PeUiee,
du Villar ou de'Rorà. Et le jour où
l’on parlera en détail de la paroisse
de 'Villes’èche ou du Perfier,'lc Tétnoin
aura des abonnés à Santa Fé. dans |a
IVépublique Argentine.
‘L’on ne peut guère s’excuser de
s’éloigner d’un but important et •facile
à atteindre. Qu’inmorie que Pierre ou
Jean 'Daniel, ou Barthélemy, n’âienl
pas les mêmes idées qu'Elienne ou
Matthieu. Cela ne doit pas etnpêdher
le bien général. 'Si l’on devait s’abstenir loujonrs quand on n,e peut pas
tout approuver, sans réserve, ou ‘lorsqu’on croit voir poindre des sentiments
qù’on ne peut accepter, il n’y aurait
que des abstentions et rien ne se ferait de ce qui doit se faire.
Veuillez, ÎMonsieur le Directeur, me
pardonner de m'exprimer aussi librement. Je le fais parcequ’jl me semble
qu’il y a infidélité ù ne pas se servir
mun journal pour accomplir ce que
des hommes ne peuvent parvenir à
faire k cause des distances ou des frais
qu’occasionne un déplacement quelconque.
Colonia Valdenae, Uruguay, 1 nov, 188)'.
Votre dévoué
D. Armand-ügon.
I
valdo ed î Valdesi ayanti la Riforma. ^ Cenno storico del prof.
Emilio Comba. — Firenze, J880.
Dans l’espace de deux années nous
avons eu le bonheur de voir deux écrits
sur Pierre Valdo , publiés par deux
professeurs Vaudois. En 1879 parut le
Pierre Valdo de M. le prof. Tron et
celle année le Cenno storico de M. le
prof. Comba.
Le litre de ce dernier ouvrage est
peut-être un peu vaste|, car on y chercherait en vain l’histoire des Vaudois
avant la Réforme. 11 cohtienl en abrégé
ce que Ton peut savoir de cerlain sur
le marchand de Lyon; sa con’versionsa pauvreté volontaire, ses travaux rnis,
sionnaires, les persécutions dont il fut
l’objet, ainsi que ses disciples. L’auteur nous trace un rapide tableau de
la dispersion des Vaudois en France,
en Allemagne et en Italie, spécialement dans les Vallées de Pignerol .el
d^ns la 'Lombardie, il termine par un
aperçu de leurs doctrines telles qu’on
peut les retirer de leurs anciens‘ê.Gi'its.
L’ouvrage est enrichi de notes abondantes servant de documents A l’appui
du texte ou fournissant des éclaiiiçissemenls.
Ces notes nous dopnenl la preuve
du travail considérable et consciencieux
auquel l’auteur a dA se livrer pour
nous donner ces 60 pages in 8“.
Quelles sont les conclusions de l’auteur sur la question de^rorigine des
Vaudois ? Elles sont claires. Les 'Vaudois doivent leur origine à Valdo. —
Mais les 'habitants des Vallées avant
TaiTivée des Lyonnais n’avaient-ils pas
7
-tíí
des tendances évangéliques où du moins
d’opposition h Rome ?
— Non, rien de pareil n’existait;
et ceux qui ont encore la bonhomie
de le croire, sont des utopistes sans
logique, dont la tète est remplie de
grilli et de préjugés et dont les opinions valent celles des astrologues, —
gens qui n’ont fait qu’embrouiller une^
question cosi piaña e semplice quale
quella delle origini valdesi. — Qu’y
avait-il donc qui pût attirer Ies Lyonnais vers nos montagnes ? — Oes terrains cultivables et un soffio di libertà,
voilà tout.
C’est-à-dire qu’en Provence, en Bohême et en Lombardie les émigrés se
l'ondirénl avec des hérétiques {così detti)
qui leur avaient préparé le lerrein ;
aux ¥311608 , nlialgré tous les indices
contraires, ils se fondirent avec.... un
sifnpie « souftle de liberté»; et il en
résulta une Eglise qiii devin l ie centre
des autres et la rrière des colonies.
l.e croira qui voudra, mais moi je n’y crois
[ guère*
et certes, comme le dit l’auteur cai'Bo'líqutí dô VHMô'irè Véfilètèléi à dire
* naïveriiénl ce qiié je jf)én‘siô ittv tS
chapitre, je ne puis concevoir comment
ou les curés et religieux voisins ou
les seigneurs des lieux ou même le
peuple ne s’avisèrent nullement, ceuxci‘d’en donner .avis, ceux-là d’y remédier et d’éloù’ffé'r Cè rnonstre en sa
naissance»,
Nous ne contesterons pas cependant
à nôtre savant .professeur le droit, de;
soutenir ce qu’il cioü être vrai ; —
ce que nous osons lui contester c’est
le droit de traiter avec autant de mépris qu’il le fait ceux qui ne sont pas
de sou avis. Que l’aïiteur nous le
pardonne, mais en le voyant flageller
< ce Légër i tiifil pitfàît haïr si éordîaleraeht, èt Pèrrin et Gfllès et monsieur àfustôn ëi M. Trohj,ètc. ëic.. Un
éëari dô noire imàgiriàliôn noué a
transporté sur la côllinp de Léki dû
Sàmson iVaila comnie l’on sait, les
Philistins et noiis àVÔns crû voir ISÏ'
le prof. G. s’écrier en triomphe:
Avec 1» critique Allemande, un monoeau ,
■ ![ deu» mòndeaui:
Il nous semble que celte manière,
à nos yeux injuste, de tráiler des autéûVs qui n’avâîeni pas les documents
que nous possédons aujourd’hui èl qui
ont pu errer sur plus d’un point,
n’était nécessaire ni à la réputation
de l’aiMeur ni au succès de la cause
qu’il sGùlienL avdc lànl d’ardeur cl de
science.
VaudÊs.
itoUtielkë
ét fÈiits divePs.
Genève. — La tombe du vénéré
prof, de La Harpe était à pèine fermée , qu’uïte autre s’ouvrait, pour y
recéx^oir la, dépouille morlelle d’un
homme non lUoins éminent et dont le
départ constitue une perle des plus
grandes pour les œuvres chréliennes
non seulement de la Suisse, mais un
peu de tous les pays : M. Adrien NaviLLE, ancien Gonseillèr d’Etat de soh
Canton, ancien président de l’Alliance
Evangélique, président du Comité genevois pour Pévsn#lisaiipn ,de l'Espagne, et iÎcfe‘ipVëSîaèni dé la Sociéié
Evangélique, dont l’école de théologie constitue une des dépendances. A
ce defnier lilré SiiHOut M, Adrien Naville a dés droits sacrés à lif''i'oCbnnaiSsatlce de. l’Eglisè VàtiaôîSë, él ë’ëSt
d’un cûëùi' Sincèrëtnènl ém*à'tjntelftbn^
uiiiSSôns ïlos regrets à céüic Üës cM'ëtiëhs dé idlls lës '■pàyS, pour ùné périé
qui ne sera qtië très ditHcHternehl fêpàrée. ,
Irlandé. ■— Lé 29 bcï'ôbPé d'erhier
dàns ta vilte dé Hublin, s’êlëïgàii-, dàrtS
U lié âgé déjà a'tàhciévtHne hdriiblè, nmis
très ülilè exislebiie', à laqüellé nblrC
église était grandémëiU rëdevablë pour
le grànd et actif îMêrèt que , depuis
riôtnbfe d’àPiiéës , èflè A’avaît cëssé
de lui porter: Mu® F. de Bavière.
Née en Fiancé, iraàis depuis près de
50 àns domîeiliée'en Irlàmié, éù de
concert àvëc une sœur décédée il y a
déjà quelques années, elle avait fondé
un pfensionnal de jeunes filles, dont
on a dît avec raison sur sa tombe
8
qu’flUe avait été « une des grandes
influences chrétiennes du pays*, elle
avait organisé, il y a 30 ans, iine^So-:
ciélé Continentale aestinéè à venir en
aide aux œuvres d’évangélisation qui
se poursuivent en Flrance, en Belgique et en llalié,’ et parmi ces dernières à celle de- l’Eglise Vaudoise en
particulier, pour laquelle elle nourrissait une vive affection.
Cetle^SoGiété, d’abord assez restreinte
avait pris avec le temps et grâces surtout au zèle et au dévouement de sa
l'ondalrice, une extension assez grande
pour que l’année dernière, elle ait pu
repartir entre les différentes œuvres
auxquelles elle donnait son appui , la
somme de 33.000 f'r. Que le Seigneur
qui a enlevé cette digne sœur à la,
vive et reconnaissante affection des
nombreux amis que par ses bienfaits
et par ses qualités aimables elle avait
SU! se conquérir, répare Lui-même la
brèche qu’il nous a faite, en lui suscitant i un successeur, homme ou
femme, qui prenne, à tous égards, la
place qu’elle a laissée vacante.; . '.mî,
Eewuc
•i'-iti.S- : I ,•
La Chambre des députés,
a enlrqpris l'examen du budget de l’in.strucliqn publique que défend le ministre Desanctis, que les journaux du
parti de Déprétis attaquent sans miséricorde. C’est,_ parait-il , de tous lesministres le', plus menacé.
— Le voyage de Leurs Majestés , en
Sicile et en Sardaigne est fixé au 2
janvier. Le roi et la reine seront accompagnés par le prince de Naples,
par.le président du Conseil, et par le,
ministre,de la marine.
-r, Nous annonçons avec un profond
regret laj,mort du professeur, sénateur
Boncompagni. i
JPfanet). A la Chambre des députés M^, Pi. fieii a défendu avec élo-,
quence le; projet de loi de robligalion
et delà laïcité de l’instruction primaire.’
Son discours ..fréquemment applaudi
par la majorité., la gauche et les cen-i
tres> a valu à l’orateur de vraies ova‘lions.
Atiffièterre. — La situation des
' propriétaires et des fermiers disposés
à payer leurs loyers ou leurs redevances
est tous les jours plu,s critique. Les
Chambres sont convoquées pour le 6
janvier. Trouveront-elles quelque moyen de pacification, ou faudra-t-il en
venir à l’emploi de la force ?
Grèoe, — Le royaume de Grèce •
arme et parait décidé à déclarer la
guerre à la 'Turquie qui s’apprête à
se défendre. Les puissances semblent
d’accord pour former un arbitrage et
pour empêcher une guerre sanglante
et inutile, puisque, dans le cas probable de la défaite des Grecs, pins
faibles, malgré leur 80000 hommes,
il leur faudra également intervenir
pour empêcher la ruine de là Grèce
et lui faire obtenir l’agrandissement
décrété par le congrès de Berlin.
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