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Année XVI.N. 10.
Sommaire:
Dieu B'st amour. — Un signe des temps.
— Aonio Paleario. — Philippe Costabel.
— Charles Frédéric Gterok. ~ Ohronique
Vaudoise. — RemePciemeat. — Revue
politique— Communication.“^ Annonces.
DIEU EST" AMOUR
Dieu est amour. Dieu donne, Dieu
se donne: telle est la vérité qui
éclaire toutes les pages de l’Ancien
Testament, qui brille d’un éclat
tout nouveau dans le Nouveau Testament et qui resplendit dans toute
sa gloire dans ce chapitre XVII de
S. Jean, dans cette prière .sacerdotale devant laquelle ’,es Chrétiens les
plus pieux et le;^ plus doctes de
tous les .teir;.pgj se sont courbés
comme sur un abîme, cherchant en
vain à en découvrir le fond.
Jjieu donne d so« Fils : il lui donne
fila puissance sur toute chair» (v. 2),
une « œuvre à faire » en son nom
(v. 4), « des hommes » à sauver
(vv. 2, 8,12, 24), « des paroles '» pour
les gagner à Lui (v. 8). Mais avpint
Numéros séparés demandés avant
Ifi tirage, 10 centimes chacun.
Annonces; 20 centimes par ligne
pour une seuie fois — 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
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la Paèt. H. Meille. Torre Pellice
et pour l’Administration i ,M
Elisée Costabel, Torre Pellice
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
i-a;
LE TÉMOIN
ECHO DES TALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Voua me serea témoins. Aet. 1,8 Suivant la vérité ayec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Matth. VI, 10
toutes ces choses, mais avant que
le monde fût, mais de toute éternité Il lui a donné « sa gloire »
(vv, 5 et 22), « tout ce qui est à
lui » (v. lOX il s’ est donné « Liiimême » à lui (vv. 21 et 23).
EltDieu, en son Fü%,par le moyen
de son Unique (le don ineffable!)
donne à ceux qui veulent recevoir:
«ses paroles » (v. 8), une « allégresse
accomplie» (v. 13), l’assurance qu’ils
sont « préservés du malin » (v. 15),
la « sanctification» (v.l7),la «gloire»
qu’il a donnée à son Fils, (vv. .5,
22), les « dômeures » qu’habite son
Fils (v. 24), la « vie eternelle » (v.
2), et enfin «Lui-même»: «Je suis
en eux, dit J.-C., et Tu es en moi.»
Donc, en Christ Dieu habite en nous\
et d’autre part il veut que «oms
habitions en Lui: « afin qu'ils soient
un en nous.» .
O notre Dieu! tu es amour! Ta
vie, tes délices c’est de donner,
de te donner. Puissions - nous le
comprendre et puiser avec joie à
cette source ineffable! Mçiispuissionsnous-aussi coinprendre, que tant
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que nous sommes préoccupés d’amasser, d'attirer à nous, de recevoir,
nous ne pouvons nous appeler tes
enfants; que nous ne pourrons nous
appeler tels, que lorsque nous serons constamment préoccupés de
donner, de nous oublier, de nous
priver, de nous sacrifier pour le bien
matériel et spirituel de nos frères
et pour la cause de ton royaume.
O Dieu d’amour! Tue notre misé
rable égoisme! Rends-nous semhla
bles à toi ! Perce nos pauvres coeurs,
si durs, si vides! Ouvres-y une source
d’amour jaillissante en vie éternelle
à laquelle un grand nombre puissent venir se désaltérer et auprès
de laquelle ils puissent élever*au
ciel des chants et des actions de
grâce. H, M.
UN SIGNE’DBS TEMPS
Leli’èurnal de Gênes: Il Secolo
JifZ,*piit)lie deux articles intitulés:
(( Education Nationale » et signés g.
b. g., où sont développées les idées
suivantes :
« L’éducation athée est fausse et
dangereuse,'car elle est l’absurde
érigé en système; c’est l’anarchie de
la pensée organisée aux dépens de
la patrie et de l’humanité; mais éga
lement fausse et dangereuse est l’é
ducation papiste laquelle, se condensant dans les formules énigmatiques
du catéchisme, se préoccupe - trop
d'elle-même et n’agit aucunennent
sur les hommes pour les garder sur
la voie de la vertu....» «Il y a trop
de théologie dans le catéchisme,
tandisque dans l’Evangile la parole
douce ou sévère porte toujours coup;
les images gaies ou tristes sont toujours pleines de vie, la sagesse et
la vérité apparaissent partout. »
D’autre part, « nous avons actuellerqent une unité politique et ter
ritoriale; mais il nous faut l’unité
de la pensée, l’unité morale, dont
le fondepient ne se trouve que dans
la vérité religieuse ».
Conclusion pratique: Que l’Evangile soit enseigné dans toutes les
écoles d’Italie et qu’il soit lu et
simplement, expliqué aux soldats, le
Dimanche !
« L’Evangile est la puissance de
Dieu, conclut g. b. g. et la prospérité et la décadence des nations
dépend de la possession ou de la
perte de ce secret que malheureusement jusqu’ici nous ne nous sommes pas soucié de connaître et de
chercher.»
X
Nous connaissons trop bien les
obstacles auxquels ira se heurter
cette proposition, obstacles élevés par
l’Eglise Catholique d’abord, puis par
les athées et enfin par nos libéraux
qui tremblent, rien qu’à la pensée
d’avoir l’air de favoriser, en quoi
que ce soit, le protestantisme, pour
ne pas être sûrs qu’elle sera une
« vox daman Us in deserto ». Mais
au fait, il n’y a jamais eu de voix
qui ait résonné dans un désert
tout à fait sourd, où pas le moindre
écho ne l’ait accueillie et répercutée.
En tout cas, nous avons lieu de
nous réjouir qu’elle ait été' faite et
qu’un journal politique lui ait donné
l’hospitalité dans deux de ses grandes
colonnes. L’auteur de ces articles
n’ est- évidemment pas .un de nos
coreligionnaires, et ce n’est pas comme évangéliques que nous lui serrons
la main, mais comme patriotes. Nous
aussi, en eifet, nous croyons que
l’Evangile, répandu dans notre peuple, accepté par lui, est le principal
facteur du relèvement et de la prospérité de notre peuple, car lui seul
peut éclairer et, qu’ on nous passe
l’expression, sensibiliser la conscience; lui seul peut fortifier la volonté
dans la lutte contre le mal; lui seul
peut induire l’homme à faire le bien
non par crainte, non par intérêt.
3
W'
75
non par contrainte, mais par amour.
Celui qui a appris dans 1’ Evangile
combien Dieu l’a aimé, de son sein
découle un fleuve d’œuvres de miséricorde. Cet homme-là est pur et
bienfaisant. Et quel peuple grand,
glorieux, de pareils hommes, unis
ensemble, ne concourront-ils pas à
former? H. M.
AONIO PALEARIO
Aonio Paleario est-il l’auteur du
livre remarquable, si connu parmi
nous ; « Del beneficio délia morte di
Cristp»? C’est ce qu’on a cru pendant longtemps et ce qu’on croirait
encore aujourd’hui, si Ranke et Benrath n’avaient pas mis en avant une
nouvelle hypothèse, suivant laquelle
cet ouvrage serait dû au moine
Bénédict de Maiitoue. Quoi qu’il en
soit, Aonio Paleario professa la doctrine strictement évangélique conte.nue dans ce livre; qui plus est, il
la prêcha, et même il la scella de
son sang. De Sienne, il écrivit que
les temps étaient si mauvais, qu’il
n’était pas permis à un chrétien de
mourir dans son lit. C’était une prophétie. Arrêté en 1567, il languit
deux années dans les cachots de
l’Inquisition. Le 2 juillet 1570, il fut
pendu, et son corps fut livré aux
flammes.
Les libéraux de Colle di Val d’Eisa
entendent célébrer bientôt le quatrième centenaire de la naissance
de Paleario, leur grand concitoyen.
Comment s’y prendront-ils?
cc Dimanche, 13 Avril 1890, » écrit
le journal démocratique local, La
MarUnella, du 5 Janvier, «aura liéu
la fête d’après le programme suivant:
Avant midi, réception des députations, luncheon olfert à celles venues
du dehors, dédicace d’une pierre
commémorative, conférence du prof.
Maffei; le soir banquet, musique en
■plein air, représentation di gala au
théâtre. »
La Commission qui prépare la fête
n’est évidemment pas à son aise.
Elle sent que des paroles altisonanti
et beaucoup de bruit ne suffisent
pas à honorer la mémoire d’un homme de la taille de Paleario. Aussi,
un membre de cette Commission
écrit-il au' D.’’ Cornba (Voir Italia
Evangelica, N. 9), pour chercher à
justifier leur operato. Il y a dans sa
lettre un passage caractéristique que
nous tenons à reproduire ici:
« En substance, et vous en convenez aussi, on peut trouver en lui
(Paleario) le penseur libre. Cela
nous suffit... En Paleario-nous reconnaissons le croyant, mais nous admirons surtout le caractère... et de
célébrer, en nous servant de son
nom, la plus noble conquête de
l’esprit humain, la libre pensée, nous
semble une chose bonne, l’accomplissement d’un devoir. »
Le Dr. Comha répond à cette
communication, et nous regrettons
que l’espace si restreint dont nous
pouvons disposer, ne nous permette
que de transcrire ici une petite partie de sa lettre :
« Pourquoi sacrifier l’idéal de Paleario (l’Evangile de Christ appliqué
à la société), dans sa commémoration, quand il est notoire qu’il se
sacrifia lui-même à cet idéal? Est-ce
logique? Est-ce conforme à la vérité?
Est-ce là une représentation fidèle
de sa pensée, de ses intentions? Que
l’on sache’, au contraire, que s’il
n’est fait droit à cet idéal, ce ne .sera
pas Paleario qui sera honoré, mais
un être imaginaire façonné à la ressemblance de quelques uns parmi
ses admirateurs, mais qui n’a jamais
vécu sous le nom de Paleario... Les
patriotes de Colle di Val d'Eisa sontils si sûrs du triomphe de la libre
pensée sur la Papauté, qu’il croient
pouvoir se passer de la coopération
d’une foi chrétienne indépendante?
S’il le croieïit, je le regrette pour
eux, La commémoration ne sera
qu’un feu de paille qui lais.sera, plus
épaisses que jamais, après elle, les
%-ir
V.
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- 7 6 --i
rj-.-,
I'"’
æ;--’
fe
ténèbres d’une illusion humiliante
et fatale. C’est grand dommage, car
rien n’empêchait qu’on y eût vu
resplendir une sublime harmonie
correspondant à celle qui entoure,
comme d’une si belle auréole, la
tête du martyr, l’harmonie de la
liberté, de la foi, de la vertu, de la
raison, du patriotisme, tous rayons
d’une même lumière divine. »
Quant à nous, nous ne réussissons
pas à comprendre comment des libéraux qui se piquent de respect pour
la vérité, de droiture, de loyauté
envers tous et en toute circonstance,
puissent se préparer à glorifier la
libre pensée (qui après tout n’est
que le scepticisme se modifiant à
rinfini, suivant les préjugés et les
infirmités morales des individus), au
moyen d’un acte d’héroïsme inspiré
par la foi chrétienne; se disposent
à placer devant leurs concitoyens
un homme qui a vécu et qui est
mort en disant: «Venez à. Christ,»
pourries, .engager, .„en .«suivant ,.sqq
exemple (?) à croire tout ce qué
leur pauvre raison affaiblie et souillée
par le péché leur permettra de croire.
S’il y a une chose plus grave, dans
l’histoîre que la falsification des
documents, c’est la falsification des
individualités. Nous espérons encore
que cette faute ne sera pas commise,
et que parmi les voix qui s’élèveront
dans ces fêtes, on en entendra au
moins une qui dira : « Soyez chrétiens comme Paleario l’a été; faites
cet acte de libre pensée: de soumettre toutes vos pensées à l’obéissance de Jésus-Christ, qui est le
chemin, la vérité et la vie! ».
PHILIPPE COSTABEL
Il ne faut pas que les serviteurs
de Dieu meurent sans que nous y
prenions garde et sans que 4ious
apportions à leurs familles éplorées
le tribut de notre sympathie chrétienne.
Après une maladie qui dura environ six mois et au cours de laquelle sa digne compagne, ses deux
fils et sa fille, l’entourèrent de leurs
soins affectueux, Philippe Costabel,
instituteur-évangéliste à Mourcious,
s’endormit le 25 Février dans la
paix du Seigneur qu’ il avait servi.
Malgré les mauvais chemins, les
parents et les nombreux amis venus
de Rorà, de St. Jean, d’Angrogne et
de Pomaret, formèrent le 27 un long
convoi funèbre auquel s’adressèrent
successivement les pasteurs de Rorà,
de S. Jean et d’Angrogne. Deux
d’entre eux parlèrent en langue
italienne pour que leurs allocutions (basées sur Jean X, 11, Actes
XIV, et Thess. IV, 17) fussent
aussi à la portée des nombreux catholiques romains qui assistaient,
avec nous, aux funérailles.
Né à la Tour et élevé à Angrogqe, Philippe Costabel dirigea dès
l’âge de'l8 ans (en 1841 et en 1842)
« l'école du quartier de Chamougne »
comme disent nos régistres. Bientôt
après il dut quitter l’école pour servir la patrie dans un régiment de
grenadiers, avec lequel il fit les
campagnes de 1848 et de 1849, en
prenant part, entr’aütfes, à la bataille de Novare, A la fin de cette
campagne, nous le trouvons à Moureious, dirigeant l’école du quartier;
en 1850, il épouse M.lle Eslher
Lantaret, sœur du vénérable Modérateur de ce nom, et prend son diplôme de régent, grâce aux bonnes
études qu’il avait faites à Lausanne.
Dés le mois d’Octobre 1850, nous le
voyons à l’œuvre dans l’école paroissiale de Prali, puis dans celle
de Rorà en 1851 et en 1852.
La guerre de Crimée éclate et
Philippe Costabel sert le Maître à
Constantinople en qualité d’évangéliste et de colporteur, et pendant
qu’il fonctionne comme aumônier
parmi les soldats,. il préside les
cultes dans la chapelle hollandaise.
5
V.l.
■ ' ' "w ■^“ 'v.
— 77
C’est en Sardaigne qu’il est ap
pelé à exercer son activité, lorsque
la paix fut conclue avec la Russie;
et après avoir dirigé pendant quelque temps l’Ecole Subsidiaire de S.
Jean (Vallées Vaudoises), Philippe
Costabel travaille au pied neigeux
du Mont Blanc, à Courmayeur, puis
à Vierèng, également dans le Val
d’Aoste, à San Fedele dans le Val
d’Intelvi, à Chivasso, à Biasca, dans
la Suisse Italienne, à Pederobba
dans la Vénitie et enfin à Mourcious
en 1885, où il termina sa laborieuse
carrière dans la 65™® année de son
âge. « Je suis fatigué,.... fatigué....'»
disait-il, en arrivant au terme de ses
souffrances et de sa carrière, après
avoir servi le Maître en des champs
si nombreux et si divers.
Il se repose maintenant de ses
travaux, et noua demandons au Seigneur de faire lever la bonne semence jetée dans le cœur des innombrables personnes que Dieu a placées
sur son chemin dans les nombreux
postés qu’il a desservis. Qu’il lui
plaise aussi, dans sa bonté infinie,
d’être le protecteur de la veuve et
le père des orphelins qui sont dans
le deuil!
Et. Bonnet.
CHARLES FRÉDÉRIC GEROK
Le Wurtemberg a fait une grande
perte en la personne du prélat Gerok
qui, aux qualités qui faisaient de lui
un des prédicateurs les plus éloquents, joignait un véritable génie
poétique. Cœst comme poète qu’il est
surtout connu en Allemagne et à l’étranger. Quelle simplicité, quelle fraîcheur, quelle grâce et avec cela
quelle profondeur de sentiment religieux dans ces poésies s’inspirant,
de préférerrce,-aux lieux de la Terre
sainte, aux personnages de l’Ecriture
et surtout aux paroles’ de Jésus
Christ !
Qui ne connaît en Allemagne les
((feuilles de Palmier», les «roses de
Pentecôte», les «fleurs et étoiles»,
etc ? À côté de ces œuvres poétiques
il nous faut uommer son livre; «Souvenirs de jeunesse», dont les éditions,
depuis 1875, où il parut pour la
première fois, se succédaient sans
cesse. Gerok était né à Vaihingen
prés de l’Eng, le 30 Janvier 1815,
Il est mort le 13 Janvier 1890 à
Stuttgard.
Chronique Vaudoise
Pomaret, 25 Février 1890.
Monsieur le Rédacteur,
Vous écrivez dans le dernier numéro: « Le i7 Février passe.» Vous
avez pleinement raison. Interrogez
les trois cents enfants qui, cette année, ont pris part à la fête et il vous
diront tous qu’il n’y a pas un jour
parmi les trois-cent-soixante-cinq de
l’année qui passe plus vite que le
il Février. Si vous saviez la place
large, absorbante qu’occupe cette
fête dans notre année scolaire et
même ecclésiastique ! Je puis dire
que beaucoup de nos petits écoliers
ont fait de leur année deux parts,
dont ils passent l’une à méditer sur
la fête passée, l’autre à soupirer
après la fête future. Dés la seconde
semaine de l’année, on se met bravement à l’œuvre. D’abord, il s’agit
de préparer des chants, une dizaine
d’ordinaire, dont cinq français et cinq
italiens. Et ce n’est pas peu de chose
que d’enseigner ces dix chants aux
enfants de nos quinze écoles. Les
trois samedis qui précédent immédiatement le 17, ils se réunissent
tous à la grande école pour les
exercer encore ensemble, sous la direction du régent paroissial. Il s’agit ensuite de faire apprendre des
récitations et des dialogues aux élèves plus avancés. Ensuite le pasteur,
aidé de quelques personnes de bonne
volonté, prend la besace et se met
6
.-.V ;
~ 7â
en campagne pour collecter. Vous
direz: mais c’est une corvée! Pas
tellement. Pour toute autre chose
les gens ont peine à donner, mais
pour le 17 chacun donne volontiers
son obole.
Pendant tout le temps des pré'
paratifs de la fête, il régne dans les
écoles une animation peu habituelle;
les régents voient apparaître tout
d’un coup des enfants dont ils soupçonnaient à peine l’existence, ils en
voient d’autres, d’ordinaire irrégu
liers et inattentifs, devenir comme
par un coup de baguètte magique,
serieux et appliqués. En somme
c’est un réveil périodique qui se
produit dans nos écoles aux approches
du 17. Et quand le 17 est tout prés,
le réveil devient une fièvre, une
vraie lièvre, la fièvre du il, qui
saisit les enfants, les régents et un
peu tout le monde. .Le 16 au soir
des feux de joie brillent ça et là
sur la montagne, et on entend les
cris des enfants qui dansent autour.
Enfin l’aube du grand jour est là.
Bien avant l’heure, des groupes
d’enfants courent de côté et d’autre.
Je sais ce qu’ils se disent dans leur
impatience: Mais, l’horloge de la
Pérouse est en retard; la pendule
de l’ecote latine est arrêtée; pour
sûr c’est tejnps de sonner la cloche. i
A 8 h. on entend les premiers battements du tambour. Bon vieux tambour! Lui aussi passe, il aura aussi
bientôt sa place dans notre musée
comme une relique du bon vieux
temps, 11 ne passera pas sans emporter bien des regrets. J’avoue que
le son du tambour me fait battre
le cœur. Je ne l’entends jamais le
matin du 17 rassemblant les enfants
près de l’école sans que les vieux
et bons souvenirs de tous les 17
Févriers de mon enfance se pressent
en foule dans mon esprit. J’abrège.
A neuf heures, départ des écoles
de la commune de Pomaret, chacune
avec sa bannière. Tambour battant
et petites jambes trottinant, nos écoliers traversent le pont des Massels,
longent la rive droite de la rivière
et vont se réunir avec ceux de la
commune de l’Envers de Pinache.
Au pont de Pérouse, un corps de
huit musiciens se met à leur tête.
En long défilé, deux à deux, nos
trois cents enfants traversent le cheflieu de notre mandement, et arrivent bientôt au temple. Le* temple
est bien vite comble, un bon nombre de personnes doit avoir patience
et rester debout.
Le pasteur commence par un
culte adapté aux enfants ; plus tard
M. Rivoir nous adresse une allocution bien actuelle sur l’influence.
11 nous dit que l’influence était d’abord regardée comme une chose de
rien, une maladie pour rire, et puis
qu’elle est devenue une vilaine maladie souvent mortelle, et qu ’il y
a ainsi beaucoup de mauvaises
influences qui ont l’air de n’être
rien et qui font beaucoup de mal;
que les enfants s’en gardent et se
mettent sous les bonnes influences
qui sont à leur portée. Plu.s tard
encore M. le D.‘' Lantaret nous adresse une allocution sur la reconnaissance. Je ne dis rien des récitations; je mentionnerai parmi les
chants Bella Italia, Une fois pour
toutes, Affranchis, Preghiera, Provvidenza ecc< ecc. Après une légère
colation les enfâhts s’en retournèrent
chez eux, en se disant que la fête
du 17 passait bien vite, beaucoup
trop vite.
Après cela vous comprendrez que
nous ne pouvons pas euteridre parler de transporter la fête à une
autre époque:
1. Parceque ce ne serait plus le
17. -2. Parceque c’est justement en
hiver que nous avons le plus besoin
d’être réchauifé's par une fête comme
celle-là, - 3. Parceque plus tard les
écoles se ferment, ou n’ont presque
plus d’élèves etc. etc. — Au surplus
je ne pense pas que notre Administration ecclé-siastique soit disposée
à adopter votre proposition, mais
au cas où elle voudrait le faire, je
7
me fais un devoir de la prévenir
fraternellement que malgré toute la
vénération dont nous F entourons,
elle serait étouffée, écrasée sous une
avalanche de protestations, parmi
lesquelles celle de votre dévoué
Paul Lantaret.
X X
Tout en remerciant M, Lantaret
pour correspondance et en respectant sa protestation, même dans
les termes dont il Fa revêtue, nous
ne voyons pas de raisons pour ne
pas maintenir notre proposition, au
contraire. Aux raisons déjà alléguées pour l’appuyer, nous ajoutons que la fête du 17 Février
nous paraît trop rapprochée de celle
de Noël. Plusieurs de nos instituteurs
ont à peine fini le travail de préparation pour l’une, qu’il faut recom-,
mencer pour l’autre, et tous ces
exercices dé chants et de récitations
enlèvent à l’étude proprement dite
des heures précieuses qui ne pouront jamais se remplacer. Aussi voudrions-nous que la fête de Juin, si
on l’adopte, fût très simple et que
nos enfants y vinssent beaucoup plus
pour., recevoir que pour donner. Il
est vrai qu’au commencement de
Juin nos école» sont fréquentées
par un nombre d’ enfants inférieur à celui de ceux qui les suivent en hiver; mais peut-on sérieusement douter que tous, ou au
moins le grand nombre n’accoürent
à la fête, à peine le jour serait
fixéj et annoncé du haut de la chaire?
Nous le répétons : Après avoir vu
nos enfants grelottant sur lés grandes routes et dans des temples point
ou mal chauffés, après les avoir
vus empilés dans des écoles incapables de les contenir, après les
avoir vus en sortir tout transpi-,
rés et reprendre dans cet état, et
lorsque le froid s’est fait plus intense, le long chemin du retour à
la maison, nous voudrions essayer
autre chose..C‘est par une belle journée ensoleillée, c’est sous nos frais
et grandioses dômes de mélèzes ou
de châtaigners que nous voudrions
voir flotter leurs bannières, écouter
leurs chants, assister à leur colation
et jouir de leurs ébats,
Du reste, dans une question comme celle-ci, il nous faudra procéder
par voie d’expériences, et lorsmême
qu’elles réussiraient, être tout prêts
à respecter la liberté des paroisses.
...ï.
X X
Torre Pellice — M. J. P. Vinay
vient de faire ses derniers examens
universitaires à V Accademia Scientifico-Letteraria de Milan, à la suite
desquels il a obtenu le degré de
Docteur ès lettres. Nous le prions
de recevoir nos plus cordiales- félicitations.
REMERCIEMENT.
M,“® HÉLÈNE ISSEL, remercie cordialement
le pasteur, les professeurs, les institutrices de l’école supérieure, toutes
les élèves, ainsi que toutes les personnes qui ont pris une si vive part
à son épreuve, et qui ont adouci
par leurs soins et leurs témoignages
de sympathie les souffrances de sa
chère enfant.
Revue Politique
Italie. — La Chambré des Députés a voté une importante réforme
de la circonscription judiciaire. La
principale modification que cette
réforme apporte à la loi en vigueur
jusqu’ici, consiste dans la faculté
accordée au ministre garde-dessceaux de supprimer environ 600
des prétures actuelles, c’est-à-dire
le tiers du nombre total. La Chambre a approuvé le projet de loi présenté par le ministre Crispí, pour
continuer à la famille du Duc d’Aoste
l’apanage dont il jouissait lui-même
de son vivant.
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Franc». — Une crise partielle
s'est déclarée inopinément au sein
du Ministère français, et a été tout
aussi promptement résolue. Le ministre Constans, a donné sa démission et a été aussitôt remplacé par
Bourgeois. Constans était en désaccord avec Spuller, ministre des affaires étrangères, sur la participation
de la France à la conférence ouvrière
de Berlin. Mais il paraît que sa
démission a été causée par une vive
discussion avec ses collègues sur la
nomination du premier président
de la cour de Cassation, M. BonjatMazeau, dont il ne voulait pas. Le
Ministère a été interpellé à la Chambre sur cette crise. La discussion a
été vive et le Ministère a demandé
un vote de confiance.
— Billot a été nommé ambassadeur de la République Française à
Rome, en remplacement du regretté
Mariani.
X X
AIleiuag:né. — Â la suite des
rescrits de l’Empereur, dont nous
avons parlé dans une précédente
revue, le gouvernement de l’Empire
a convoqué une conférence internationale à Berlin, pour s’occuper des
intérêts des ouvriers. La Conférence
s’ouvrira vers la moitié de ce mois.
Parmi les,, questions qui y seront
étudiées, il y a celles du repos du
Dimanche, du travail des enfants et
des femmes, du travail de nuit etc.
Toutes les grandes nations, la Russie exceptée, et presque tous les
états de second ordre ont accepté
l’invitation du gouvernement de
Berlin. Le Conseil Fédéral Suisse,
qui avait déjà pris l’initiative pour
réunir à Berne, au mois de Mai, une
Conférence pour le même but, y a
renoncé, et se fera aussi représenter
à celle de Berlin. La Suisse aurait
peut-être eu le droit d’être fâchée
de se voir ainsi supplantée après
que sa proposition avait été favorablement accueillie par la plupart
des étals. Elle n’a pensé qu'au but
et a renoncé volontiers à son initiative, pour unir ses efforts à ceux
qui ont peut-être plus de chance de
réussir.
COMMUNICATION
Dans l’après midi du lundi 17 c.t
M, A. J. Arnold secrétaire du Comité Central de l’Alliance Evangélique, présidera, à Torre Pellice, une
réunion à laquelle MM. les Pasteurs
des Vallées sont cordialement invités.
Dans la soirée du même jour,
M. Arnold donnera, dans une assemblée publique, des détails sur
l’œuvre poursuivie pendant les quarante quatre ans que l’Alliance Evangélique n’a cessé d’exercer une activité bénie.
Enfin, ■ M. Arnold entretiendra
aussi d’une manière spéciale MM.
les pasteurs de la convenance d’avoir bientôt une Conférence Internationale de TA. E. dans la ville de
Florence.
Torre Pellice., le 5 Mars 1890.
J. P. Pons.
URGENT
Les cent-quiuze abonnés qui
n’ont pas encore payé leur abonnement au Témoin,pour l’annéel889,
sont instamment priés de se mettre
en règle sans retard, en soldant leur
dette. Il ne leur sera pas difficile
de comprendre que notre modeste
journal ait de la peine à couvrir
ses frais, si les lecteurs sont si lents
à faire leur devoir.
Ernest Robert, Gérant.
Torre Pellice, Imprimerie Alpina,