1
Uompte-courant avec la Poste
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Amérique du Sud . 9
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Année XIX. N. 49,
7 Dicembre 1893.
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Tout changement d’adresse est
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IlE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Voue me eeres lémoine. Ael. 1,8. Suivant la vérité avec la charitâ. £]ih. IV, 1&. Que ton régne viettu«. llatth. VI, 10
S O ni IM M i r e :
Aux amis du «Témoin». — La bonté de
Dieu_ te convie à la repentance. —
Société Gustave Adolphe. Catastrophe de Santander. — Correspondance. — Missions. — M.me Marthe
Soulier. — Revue Politique. — Souscription. — Avis.
ïix anus
du “ c^J
'mofn
Les amis qui croient que le Témoin fait quelque bien et qui désirent en assurer l’existence et la
prospérité, sont instamment priés
de se mettre à l’œuvre dès à présent
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ils auront payé leur abonnement.
Lia bonté de Dieu
te convie à la repentance
Rom., II, 4.
En ce temps là (29 Novembre
1893) quelques personnes échappées
au désastre racontèrent ce qui était
arrivé à une 40'’ de voyageurs qui,
à la gare de Limilo (la première
après Milan sur la route de Venise)
furent broyés et brûlés par le fait
de la rencontre de deux trains et
de l’incendie qui s’en suivit. Le
brouillard était épais et le personnel qui dirigeait le train n’aperçut
pas les signaux, ni n’entendit les
détonations des pétards placés sur
la voie ferrée pour donner l’alarme,
— Croyez-vous que ces voyageurs
^ morts ou blessés — parmi lesquels
2
— 286 —
se trouvaient un grand nombre d’émigrants qui retournaient de l’Amérique — fussent plus coupables
que les autres habitants de Milan,
de Turin ou de Venise, parce qu’ils
ont souffert ces choses?
— Non, vous dis-je, mais si vous
ne vous repentez, vous périrez tous
aussi bien qu’eux, quel que soit du
reste le genre de mort que Dieu
vous réserve.
— Ou pensez-vous que les 14,000
êtres humains qui viennent de périr à Kashan dans la Perse en suite
d’un effroyable tremblement de terre,
fussent plus coupables que les autres habitants de Kashan, de Téhéran,
de Naples, de Pignerol ou de nos
Vallées?
— Non, vous dis-je, mais si vous
ne vous repentez, vous périrez tous
aussi bien qu’eux. (Luc XIII, 1-5).
Ces événements ne sont-ils pas là
pour nous dire que notre vie appartient à Dieu, et que d’un instant
à l’autre il peut nous la redemander par mille .moyens différenls que
nous ne savons pas?
Si nous avons été épargnés jusqu’ici, ce n’est pas que nous soyons
meilleurs que nos semblables, mais
c’est parce que le Seigneur a été
bon envers nous. Il nous convie à
la repentance, et avec d’autant plus
d’insistance que nous voyons que
ses jugements couvrent la terre et
qu’il fait grâce à ses élus. Croyons
donc que la longue patience du
Seigneur est pour notre salut.
Puis donc que toutes ces chqses
doivent se dissoudre, quels ne devons-nous pas être par une sainte
conduite et par des oeuvres de piété?
Le Seigneur ne prend point plaisir
à la mort du pécheur, mais il prend
plaisir à ce qu’il se convertisse et
qu’il vive d'une vie éternellp et
bienheureuse.
Hâtons-nous donc de faire notre
paix avec Dieu, et soyons réconciliés
avec Lui par Jésus Christ.
Préparons-nous à la rencontre de
notre Dieu! C’est une chose terrible
que de tomber entre les mains du
Dieu vivant quand nous ne sommes
pas encore réconciliés avec lui. Mais,
d’un autre côté, c’est une chose bien
douce pour un enfant pardonné que
d ’ être reçu dans les bras de son
Père.
E. B.
La Société de Gustave Adolphe
(Fin).
Dans un deuxième article intitulé:
La Société de Gustave Adolphe^ expression de la reconnaissance de
l'Eglise évangélique allemande, le
même journal' raconte la fondation
de la société. C’était le 16 novembre 1832. Un âpre vent d’automne
balayait les champs de Lûtzen et
arrachait aux arbres leurs dernières
feuilles sèches. Cependant, malgré le
mauvais temps une grande foule
était assemblée en ce jour sur cette
plaine inculte et nue.
Ces gens étaient accourus de toute
part pour commémorer le 200® an- ^
niversaire de la mort de Gustave
Adolphe. Ils se pressaient autour de
cette pierre toute simple que l’on
appelle « la pierre des Suédois »,
qui ne porte d’autre inscription que
celle-ci: «G. A. 1632 » et marque
la place où le héros donna sa vie j
pour régli.se évangélique allemande. #
Divers chants, prières et discours
se firent entendre. Un des derniers
orateurs, M. Schild négociant à Leipzig dit: « Les orateurs précédents
ont exalté les services que Gustave
Adolphe nous a rendus; je voudrais ,
inviter l’assemblée à faire aussi quel- ;
que chose pour le roi héroïque »•
Il proposa alors de fonder une société
pour venir en aide aux églises pro-;,
testantes disséminées en pays catho-
3
— 287 —
liques et menacées pour cela même
d’être graduellement absorbées par
le milieu ambiant.
L’idée fut bien accueillie, un comité de 6 personnes fut aussitôt
formé et en 1834 ta Société de Gustave Adolphe était instituée.
Depuis lors elle n’a cessé de s’accroître, grâce surtout au fait qu’elle
s’élève au dessus des discussions
théologiques et offre à tous tes partis
qui sont représentés dans te sein de
l’église évangélique allemande un
terrain commun pour travailler ensemble. Un des plus grands théologiens de la vieille orthodoxie allemande avait solennellement prophétisé qu’elle ne pourrait pas subsister
« parce qu’elle était fondée sur l’amour et non pas sur la foi ». L’évènement lui a donné un démenti
éclatant. La société de Gustave Adolphe est plus prospère que jamais;
elle a des ramifications dans toutes
les parties de l’Allemagne et réunit
des sommes considérables.
Pendant l’année 4891-92 le total
des recettes de toutes ces branches
s’est élevé à 2,287,718 frs. et celui
de leur fortune à 3,754,914 frs. Jusqu'en 4890 la Société avait accordé
à 3735 églises des subsides s’élevant
à une somme de près de 25,000,000
de marcs (31,250,000 frs.) Cet argent
a servi à bâtir 1837 églises ou portions d’églises, 754 écoles, 635 presbytères et à réparer 676 édifices du
même genre, en outre à acheter des
terrains, à éteindre des dettes d’églises et à fournir aux frais du culte
et de l’instruction dans une foute
d’endroits. Les petits comme les nobles et les riches contribuent à cette
oeuvre si étendue et si nécessaire.
Plusieurs des familles princiéres de
l’Allemagne s’y intéressent.
A Brême M. Braun, prédicateur
de la Cour à Stuttgart, a raconté la
jolie anecdote suivante: Il venait de
terminer l’instruction religieuse de
deux princesses jumelles, âgées de
16 ans. 11 leur envoya, comme à
tous ses catéchumènes, après leur
réception, une ciiculaire recommandant l’œuvre de la Société Gustave
Adolphe.
Celte feuille leur parvint le jour
où l’on fêtait leur anniversaire et
où leur mère venait de leur remettre, selon son habitude, autant de
pièces d’or de 10 marcs qu’elles
avaient d’années. Cela faisait 17 à
chacune, en tout 340 marcs (425 f.).
Vous pensez sans doute qu’elles en
mirent de côté quelques unes pour
l’œuvre qui leur était recommandée.
Vous vous trompez; elles prirent
tout le paquet et l’envoyèrent tel
quel à leur pasteur.
La fête annuelle de la Société à
Brême du 4 au 8 septembre a été
fort bien réussie. Elle a offert comme
d’habitude des éléments variés, beaux
services divins dans la cathédrale
remplie, beau concert de musique
d'église, avalanche de petits discours
prononcés par des délégués de toutes les sociétés et églises imaginables, convives affamés qu’attire la
réputation bien méritée de générosité de la vaste association, réunions
familières, enfin une excursion qui
n’avait rien de banal, un tour d’une
journée entière en mer, autour de
l’île d’Helgoland sur l'un des grands
vaisseaux transatlantiques du Norddeutscher Lloyd, la compagnie de
navigation la plus puissante du monde
entier.
Tout cela pourrait fournir matière
à des compte-rendus et à des descriptions qui occuperaient un nombre trop considérable de vos colonnes. Je pose donc la plume en rappelant aux Vaudois leur grande
bienfaitrice allemande la Société de
Gustave Adolphe et en leur disant
que celle-ci sera d’autant plus disposée à s’intéresser à nous et à notre
œuvre en Italie que nos délégués
pourront lui dire en conscience :
4
%
« Les Vaudois font tout ce qu'ils
peuvent pour leur propii'e église et
pour l’évangélisation de leur patrie I »
H. Appia.
La catastrsplie do Santander
L’Eclaireur nous apporte sur ce
sujet une lettre de.M. De Tienda,
pasteur évangélique à Santandef
(Espagne) qui nous fournit les
émouvants détails que l’on va lire:
La catastrophe de Santander, est
une des plus grandes dont on conservera le souvenir. C’était par une
magnifique après-midi d’un des derniers beaux jours d’automne.
A deux heures, le bruit courut en
ville qu’un vaisseau brûlait dans le
port. Aussitôt le quai fut couvert
d’une foule immense appartenant à
toutes les classes de la société. Chacun voulait jouir de ce rare spectacle I
Toutes les autorités maritimes et
civiles accoururent avec empressement, Les autres vaisseaux qui
étaient dans le port apportèrent aussi
leur contingent d’hommes de bonne
volonté. Le magnifique et grand
vaisseau Alfonso XIII envoya dans
une grande barque l’élite de son
équipage, comm,andé par le capitaine lui-même, 60 marins éprouvés.
Tout fut inutile! Quelques flacons
de spiritueux, d’alcool ou de pétrole,
ayant été cassés, et le contenu renversé, le feu était maître du vaisseau,
et rien ne semblait pouvoir l’éteindre. Que faire? Les vingt caisses
de dynamite destinées à Santander
ayant été enlevées, faisaient soupçonner au public qu’ il y en avait
davantage* en outre, les documents
du capitaine en accusaient 1,700
caisses; donc il fallait se hâter, prendre un parti, agir.
Agir promptement, oui, mais pas
à la légère. Le commandant de marine retira son autorité au capitaine
du Cabo Machichaco, et ordonna la
perforation du navire sur les côtés
de celui-ci. Peu à peu le vaisseau
sombrait. Tous ces grands personnages étaient sur le vaisseau ou au
bord du quai. Il était impossible de
retirer du fond des deux cales du
navire la dynamite qui s'y trouvait
chargée d’un nombre considérable
de poutres de fer de dix mètres de
longueur, de caisses de clous, de
sacs de farine et d’autres choses
semblables. Tout à coup l’eau froide
atteint la chaudière encore rouge et
probablement vide, et la fait éclater,
provoquant l’explosion de la grande
moitié de la dynamite que contenait
le vaisseau, et coupant celui-ci en
deux.
Une formidable détonation, une
horrible lueur rouge de sang, un
craquement épouvantable se produisirent simultanément, et une pluie
de ter et de feu couvrit la ville €it
ses environs, jusqu’à plus de 3 kilomètres. Tous ceux qui étaient sur
le vaisseau furent lancés ça et là,
dans la mer, sur le quai, sur les
toits des maisons; lè quai fut jonché de cadavres et de mourants,
toutes les petites embarcations qui
étaient aux environs sombrèrent et
ceux' qui les montaient périrent.
L’intérieur des maisons des quartiers
voisins s’écroula généralement, les
portes, les fenêtres et les balcons
furent emportés, et l’on évalue à un
million le prix des carreaux cassés
dans toute la ville.
Aussitôt trois terribles incendies
commencèrent leur çeuvre île destruction. La population elTarée se
livrait au plus déchirant désespoir:
on courait, on criait, ne sachant ce
qui arriverait, où fuir, où se cacher,
craignant une seconde explosion.
Le spectacle qu’ olîrait le quai
après 1 explosion est indescriptible
et l’un des plus navrants qu’on puisse
voir ou môme imaginer. Des fem-:
mes cherchant leurs maris; des'’
mères de famille fouillant dans cès
tas de cadavres noirs et encore
chauds, mues par l’horrible espoir
d’y retrouver leurs enfants; des.
5
hommes appelant en vain leurs >
femmes et leurs enfants; les blessés
se tordant dans d’horribles souffrances et appelant au secours, des
crânes, des cheveux, des pieds épars
de tous côtés, On marchait dans le
sanp; et sur des débris humains.
Quel tableau, éclairé par la sinistre lueur du feu auquel personne
ne prenait garde, et qui dévorait rapidement, les unes après les autres,
toutes ces immenses maisons de la
calie de Mendez Nunez, le tribunal,
des magasins de tabac, de liqueurs,
de bois, un couvent, et qui aurait
dévoré Sartander tout entier, si
Dieu n’avait retenu les vents dans
sa main !
Malgré la panique générale, il y
eut beaucoup d’âmes cliaritables qui
ramassèrent aussitôt les blessés, et
à 40 heures du soir, il ne restait
plu^ ni morts ni blessés sur le quai.
Les plus séi'ieusement atteints furent
portés à l’hôpilal sur des litières, et
toutes les pharmacies et drogueries
devinrent comme autant d’hôpitaux,
où tous les autres blessés trouvèrent
un prompt et généreux secours.
Dieu a merveilleusement épargné
l’Eglise évangélique de Santander:
aucun de ses membres n’a été dangereusement atteint, et nous pouvons
en dire autant des protestants étrangers qui nous entourent. C’est d’autant plus remarquable que plusieurs
d’entre eux se trouvaient sur le quai,
regardant brûler le vaisseau, au
moment même de l'explosion. Ils
furent renversés, reçurent quelques
coups sans gravité, et quand ils ont
pu se relever, ils se sont trouvés
vivants au milieu de beaucoup de
morts. L’un d’eux, ancien de l’Eglise, qui n’a eu que sa casquette
emportée, . vit tout près de lai une
mère et ses trois enfants, tous morts.
Un autre protestant, se releva tout
élourdi du choc qu’il venait, de recevoir, doutant presque qu’il vécût,
et entra dans un hôtel où il croyait
trouver quelque soulagement, Mais
quelle horreur! l’hôtel était presque
détruit et une moitié de corps humain était entrée par la fenêtre et
s’était posée sur la table de la salle
à manger.
Une famille anglaise proteslanle,
qui habitait dans la rue de Mendez
Nunez, dont les membres se trouvaient les uns aux balcons de leurs
maisons, et les autres sur le quai,
furent tous épargnés, même la nourrice et un petit enfant de dix mois,
a.ssis juste en face et très prés du
vaisseau.
Quant à la maison où se trouve
notre chapelle récemment inaugurée,
elle est dans un état désastreux, à
cause de notre proximité du quai.
Une pluie de débris de fer est tombée sur elle, en a brisé même les
fortes poutres de chêne de la toiture; la plupart des portes et des
fenêtres sont détruites, et presque
foutes les cloisons sont tombées ou
prêtes à tomber, de même que les
plafonds.
Dans le local de nos écoles, qui
se trouve plus éloigné, il y avait à
ce moment là plus de 150 enfants;
aucun n’a eu à souffrir le moindre
mal. Mdis parmi ceux qui, aiguillonnés par la curiosité, étaient allés
sur le quai au lieu de se rendre à
l’école, deux tombèrent dans ta mer,
l’un se sauva et l’autre se noya; un
autre fut tué sur place, et un autre
reçut à la tête des coups dont les
suites seront probablement très-fâcheuses.
Les prolesfanls ont éfé épargnés,
non qu’ils aient été plus prudents
ou plus sages que les autres, mais
par l’elïet de la mi.sérioorde de Dieu.
C’est une rnerveilleu.'^e délivi''ance
dont le souvenir restera ineffaçable;
mais c’est là aussi un solennel avertissement pour les chrétiens en général. a Que vos reins soient teints
et vos lampes allumées », nous dit
le Seigneur à tous.
6
— 2ÔÔ
CORRESPONDANCE
Naples, le 22 Novembre 93.
iSher Monsieur,
Si je vous écris c’esi dans l’unique but de contribuer pour ce qui
me concerne, à faire mieux connaître notre œuvre d’évangélisation
dans nos chères Vallées, comme
vous me l’avez très aimablement demandé. Car d’autres devoirs absorbent tout mon temps et toutes mes
forces.
Je suis pour ma part très reconnaissant à M. Aug. Meille de vous
avoir demandé des nouvelles de la
souscription dont il réclame justement le droit de paternité. Et je
suis heureux d’apprendre que sa
« fille » fait des progrès aux Vallées,
à Florence et ailleurs encore. Dans
le petit cercle de ce grand centre
qui s’appelle Naples, la souífcHption
extraordinaire, pour arrêter dans
sa marche épouvantable le terrible
ennemi, marche joliment. Les plus
pauvres même deviennent des volontaires pour épargner au collecteur une visite à domicile.
Je suis avec le plus vif intérêt et
non sans angoisses nos chers Vaudois quittant les Vallées et s’embarquant à Gênes pour l’Amérique. Il
serait à préférer de les voir établis
sur le sol sacré de vos ancêtres et
s’étendre en Italie, plutôt que de les
savoir remplacés aux Vallées par des
catholiques!
À propos d!émigrants, laissez-moi
vous parler d’une jeune vaudoise
qui est partie aussi de l’Italie mais
pour l’extrême Orient. Née à Venise,
elle est venue enfant s’établir à Florence avec ses parents vaudois. Devenue membre de l’église du Salviati elle a travaillé à l’avancement
du régne de Dieu comme faisant
partie du chœur, comme monitrice
à l’école du Dimanche et en donnant gratuitement des leçons de
français aux diverses écoles. Certes,
ce n’est pas sans regret, qu'on voit
partir un semblable allié, pour un
pays lointain. Son départ nous a
procuré le plaisir de voir à Naples
notre cher profes.seur de théologie
M. le Dr. Comba. La séparation a
été, comme vous pouvez vous le figurer, douloureuse, angoisante.
Aussi c’est de tout notre cœur qu'au
culte du Dimanche 29 Octobre dernier nous avons demandé au Seigneur de soutenir son vénéré père,
d’être avec sa famille à Florence et
d’accompagner cette jeune sœur sur
les grandes eaux en route pour les
Indes.
M.lle Albina Comba s’est embarquée sur VAvvea de la compagnie
Anglaise « British India» l’aprèsmidi de ce même jour. À bord elle
a trouvé une nouvelle famille composée de 22 missionnaires anglais
hommes et femmes et entr’autres
une D.elle canadienne qui a quitté
sa famille pour se- consacrer à la
mission dans l’Inde. On sentait que
Dieu lui tendait ses bras en lui
donnant, dans ce long voyage, des
personnes qui l’ont immédiatement
entourée d’affection et de toutes espèces de gentilesses.
C’est aujourd’hui même — .s’il n’y
a pas eu de retard dans la traversée — que M.lle Comba doit arriver à Calcutta où son fiancé l’attend
et où aura lieu son mariage. Grâce
aux démarches de notre député,
l’hon. Peyrof, le ministre des affaires étrangères a ordonné à notre
Consul de Calcutta d’accueillir .la
jeune D.elle italienne. À l’heure où
ces lignes paraîtront sur le Témoin
M.lle Comba sera déjà M.me Cargill
et ce trouvera - Dieu le voulant dans son home et dans une localité
de la grande province de Béhar où
son mari est gouverneur. C’est très
probablement la première dame
vaudoise qui sera établie aux Indes
et nous avons lieu de croire qu’elle
y honorera le nom de ses ancêtres
et surtout l’Evangile. Nous sommes
sûrs que là-bas elle continuera à
travailler pour le Seigneur et qu’elle
7
- 291
sera missionnaire, sans en fiorler le
nom. Que Dieu la bénisse el la garde!
De Naples où a eu lieu la séparaLion d’avec sa famille el sa pairie,
nous lui envoyons l’expression de
nos meilleurs vœux tout en assurant
ses parents de toute notre sympatnie chrétienne.
Toujours à propos d’émigrants, si
les uns partent pour l’Amérique, les
autres en retournent. Parmi ces derniers plusieurs ont trouvé en Amérique la perle de grand prix et de
retour chez eux ils ne l’ont pas mise
sous le boisseau. La semaine passée j’ai visité dans un petit village
de l’ancien Molise quelques frères
et quelques amis de l’Evangile. À
la première réunion, ils étaient 9,
à la seconde 20 dont 4 femmes et
3 filles. J’ai rarement trouvé une
telle fui et une soif si grande de
la vérité. Ils sont pauvres des biens
de la terre, mais prêts à tout souffrir pour leur foi en Jésus leur
Sauveur. Me trouvant dans leur village — il me semblait d’être aux
Casse au dessus de Via Neuva —
tellement nous étions au milieu des
rochers. Ce que j’ai trouvé, et Dieu
merci, laissé dans ce village, m'a
abondamment dédommagé de la fatigue, des privations rencontrées et
du froid souffert sur la montagne.
Là-haut il neigeait, mais plus bas je
pris la pluie, ayant dû rester pendant quatre heures sur un char à
bancs découvert. Je dois aussi me
rendre dans une autre petite ville
de 7000 âmes et dans une province où jusqu’ici nous n’avions rien,
pour y faire la connaissance de d’autres émigrants retournés de l’Amérique avec la connaissance de l’Evangile. Voilà deux nouvelles portes
que le Seigneur, dans sa bonté, vient
de nous ouvrir. Le mérite — si
mérite il y a — revient complètement à notre jeune collègue M. F.
Grill de Chicago qui a eu le premier la joie d’annoncer l’Evangile à
nos chers compatriotes. Que Dieu
veuille augmenter le nombre de ces
Italiens qui retournent de l’Amérique avec l’Evangile au cœur plus
qu’à la main.
Je suis obligé de m’arrêter pour
me rendre à l’ensevelissement d’un
vieillai'd ex-garibaldien, ex-employé
municipal, qui a refusé sur son lit
de mort le prêtre. Catholique d’abord, spiritiste ensuite, il s’est tourné
vers l’Evangile à la fin de sa vie.
Nous l’avons vu quelques fois au
culte, je l’ai visité trois fois pendant
sa maladie et m’en vais avec l’aide
de Dieu annoncer les consolations
de l’Evangile à la maison mortuaire
et au cimetière.
Agréez, cher Monsieur, mes cordiales salutations.
Votre dévoué
G, Pons.
MISSIONS
Jeudi dernier a eu lieu à la maison des missions une séance d’adieux
à l’occasion du départ de M. le
missionnaire E. Béguin et de sa
compagne qui vont porter le message du salut au Zambèze. L’on a
remarqué que M. Béguin est le dixième missionnaire que donne Neuchâtel.
EVANGILE SELON SAINT-LUC
Siiiiplos explications offertes
par (luelques pasteurs des Vallées
aux Ej^lises Yaudoises
Sous ce titre, trop modeste à
notre avis, on a une étude comparative approfondie des meilleurs
commentaires de l’Evangile selon
S. Luc. C’est la science par excellence, l’intelligence des écritures
mise à la portée de tous, dans un
style populaire, sobre et concis.
Ce beau volume de 282 pages se
vend au prix de 15 sous. On fait le
20 ol® de rabais aux revendeurs.
Adresser les demandes à l’Imprimerie Alpina, Torre Pellice.
8
i'ïVÎ-'
- 292
%
Venrlredi dernier, l®"“ Décembre,
se formait dans la Villa Soulier
(Torre PelUce) un convoi funèbre
pour accompagner au cimétière la
dépouille mortelle de Madame
Marthe Soulier, née Bert,
digne compagne de M. J. P. Soulier,
instituteur émérite. Madame Soulier
avait atteint sa soixante dixseptiême
année.
Nos sympathies chrétiennes à la
famille affligée.
Ileviie Politique
nome — Zanardelli a été chargé
de la formation du nouveau cabinet.
Il a gardé pour lui la présidence et
Vintérieur et il a distribué les autres
portefeuilles comme suit:
Baratieri, affaires étrangères —
Vacchelli, trésor intérim des finances
— Gallo, instruction publique —
Cocco Ortu, agriculture et commerce — FortisI, travfiux publies —
Inghilleri, gi'âce et justice — San
Marzano, guerre — Bacchia, marine
— Di Blasio, postes et télégraphes,
— Le professeur Pietro Sbarbaro
est mort à Rome le 1®' Décembre
sans laisser aucune ressource à .sa
veuve, Concetta, qui vient de recevoir 400 frs. accordés, par le Roi.
LIvoiiriio — La cour d’Âsises
restéra inactive en Décembre, faute
de criminels à Juger. C’est là
éloge pour les Livournais.
un
Paris — Le ministère est constitué sous la présidence de Casimir
Périer.
— C’est à Angouléme (Tàrn) que
se déroulera le procès relatif aux
déplori
Mortes.
es événements d’Aigues
llerlin — Le Reisbtag vient de
décider, le 1 ^ Décembre, par 171
voix contre 136, l’abrogation des lois
contre les jésuites. Ce qui veut dire
que les disciples de Loyola pourront rentrer en Allemagne d’où ils
avaient été expulsés en 1872.
Brésil — A R io Janeiro les forts
du Gouvernement bombardent les
navires insurgés, incendiant le Menila, et à Rio Grande ce sont les
insurgés qui sont victorieux, qui font
prisonnier le général Isidore et l'Etat
Major du Gouvernement.
SOUSCRIPTION
pour les incendiés de la Balsllle
E. B. L. 2_
La « Skupcina » » 5 —
Un lecteur du « Témoin » » 1 El, Costabel » 5Robert Bauer (Gènes) D 30J. Louis Roslan » 3 —
Tourn Etienne » 5 —
Total Fr. 51 —
La rente italienne
est à 93,80 et le change au 15,65 „/“
AVIS
Une famille respectable de Milan
cherche une cuisinière vaudoise ,
jeune, robuste, parlant bien le français — On demande de bonnes
références, et on rembourserait le
prix du voyage.
S’adresser à Madame Borgino, Via
Borghello 5 — Milano.
J. P, Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina