1
Année Hnilième
PRIX D'ABBONISIKMENT PAR AN|[
Itali«.,
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ainsi: A la DireoMon rlu Tdtuoift ,
rmriyretio (Pinemlo) JtaÜe.
PouT r ADMINISTRATION adresseraiusi’. A rAdminissiratlon du
Pomaretto {l’ineroln^'
Italie.
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
i-'jti« me serez idumiws. Açtbs I, S.
.'^oru 111 il J i'(>.
i.’liy'lisf' l't — Coi re.'i/ioiiiiiîKfiî.
iHitHS sur l'iiisfoiiT (Ips Cum
rmiiiaulés <lu v;il LiisPrno (Pélis). — Viîuîl
cimiiiip Ills. — l.os Ciilécliimiùiiiîs de Coloiiia-ValdKiisP l'n 1881. — Le nouvel inspeolciir. — liecue polilique.
L’E|,dise el l’Ecole
IV.
De ce ifue l’Eglise Vaudoùe
fil pour Vinstriiciion dans le passé.
Notre but est tout pratique ; touicfois, avant de nous occuper de
quelle manière notre Eglise doit continuer à remplir sa mission, vis-à-vis
de l’inslruction primaire, il nous faut
jeter un rapide coup d'œil sur le
passé. Ce regard, en arriére, servira
à augmenter notre confiance, en faisant justice de bien des préjugés.
Ceux qui se méfient de l’ingérence
de l’Eglise dans l’instruction, ignorent, généralement, ce que nos pères
ont accompli de louables efforts et
do sacrifices, pour répandre la bienfai.sante lumière de renseignement
dans nos Vallées.
^HtvantUi vérité avec- lu chanu. Kt*. I. Ift.
Le nom de l’Eglise Vandoise est si
fortement lié à celui de l’école, que
les deux n’en forment qu’un seul,
tellement nous les rencontrons unis
l’un à l’autre, dès les temps les plvus
reculés.
Ouvrez la belle histoire de P. Gilles
(T. I, p. 24) et vous y lirez que < les
Barbes étaient fort soigneux à bien
instruire Ja jeunesse et surtout les
escholiers de bonne espérance qui
leur estoyent envoyés pour être instruits en la vraye piété et sciences,
du nombre desquels ils choisi.ssoyenl
ceux qu’au deii temps il.s recognoissoyent propres pour parvenir au Saint
Ministère ... renvoyant les autres à
leurs parents, ou leur enseignant
quelque honeste métier ». - qt'j
D’autre part la discipline dës‘'*j^ciens vaudois s’exprimait comme sliftj:'
« Les enfants doivent être rendus
spirituels à Dieu , par le moyen de
la discipline et des enseignéments.
Celui qui enseigne son fils confond
l’ennemi, et, à la mort du père, on
peut presque dire qu’il n’esl pas décédé, car il laisse aprè.s lui quelqu’un
qui lui est semblable. Enseigne donc
ton fils en la crainte du Seigneur el
dans la voie des sainctes coutumes
et de la foi. De plus, as-tu des filles?
Garde leur corps, de peur qu’elles
ne s’égarent. Car Diua, la fille de
2
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I . « «
K
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.58.
Jacob, s’est coci'onipuc pour s’êtrei
exposée aux yeux des étrangers ».
Quant au but principal que nos
ancêtres poursuivaient, dans l’instruclion soignée qu’ils donnaient à
leurs enfants, un de nos liisloriens
le révèieen disant: « L’homme du
peuple, le laborieux campagnard,
riiuinble artisan, le vacher des monfagnes, la mère de famille, la jeune
fille gardant le bétail, tout en filant
avec le fuseau , faisaient de là Bible
une étu'iS attentive et consciencieuse»
(V. Monastier f. I, p. ISI-lISlv Cela
nous explique ce que l’inquisiteur
Bainero déclare, en parlant des Gandois : «. Ces hommes du peuple pouvaient réciter tout le livre de Job et
beaucoup de psaumes ». Cette autre
parole d’un missionnaire Vaudois,
rapportée par le même Rainero, n’est
pafi diffidile àf crorie, La voici : « Chez
noirs, il’ est rare qu’ime fèmfn« nesache pas enrrimunément, aussi bien
qu’un ttorriiiie, réciter l'ensembiié du
texte en langue vufgaire ». Hélas !
ajouterons-nous, ce qui était rare,
rmêfue chez, les femmes liaiidorses des
siècl'es passiis^. n’est rpie trop coinmuh
a»)oiird’hufij sans di.slinction de sexef
A peine rentrés diaiis leurs IbyerSj
après li’exiï,. nos pèress, piar l’organe
dm Synickde des Coupiers: (18 avril
1699)* avisaient aux moyens d’calretîenir e. l®urs haatstres ô’eseWes, »
et 1« Synode du ,20' novembre, de la
mênit; année, tisons-nouis dans ^s
.Actes, t ayant examiné la capacité
de*; maistrc.s d’escbole qui s’y sont
présentés pour servir nos Bglises, les
a affectés à chaciiine, selon ce «fui
était le plus convenable ».
Dès avant celte époque, presque à
chaque assemblée synodale, il est
que-slion du maître d’école."général,
qu.i donnait son enscignemeni, tantôt
en la vallée de. Luserne* tantôt en
ceLles de Pérouse et Si. Martin. Les
assemblées veillaient sur la tenue régulière et la ma robe, des écoles, tîn
Î7Q8.,, le Synode du octobre, oui
« qu’il .se glisse quelques négligences
du côté des maîtres et du côté des
pères et mères d-e famille, qui négligent d’envoyer leurs enfants pour les
faire instruire, l’assemblée juge qu’il
est nécessaire que chaque pasteur et
quelques anciens aillent visiter de
temps en temps les écoles et obligent
les maîtres d’écoles à être assidus à
leur emploi, de remplir régulièrement les devoirs de leur charge et
de rapporter le tout au Consi,stoirc ».
Quand on considère que ces .sages
mesures datent de deux cents ans,
on a le droit d’être fiei’ du passé de
noire église et de ne pas trop écouler
ceux qui en médisent, pareequ’ils
ignorent ce qu’elle a fait pour i’imstruclion.
Le Synode de 1711, par son article
8®, ordonne à toutes les églises « dépourvues de maîtres, et qui négligeni
l’éducation de leurs enfants, de Ven
pourvoir, à défaut de quoi elles seront entièrement privées de l’argent
d’Angleterre ». I,a même assemblée
« orclonnc semblablement à chaque
maître d’école de faire son devoir et
les charge d’imposer régulièrement
pour leurs gages, comme il s’est pratiqué de tout temps ». Voilà l’inFtriiclion,obligatoire, mais non graUiile
pour ceux qui peuvent faire quelques
sacrifices, introduite, depuis 170 ans,
au sein de nos Vallées. Allez dire,
après cela, que tous les progrès et
toutes les sagc.‘; réformes nous viennent d’ailleurs ! Une église qui a précédé de deux siècles le pouvoir civil,
sur un point si important poni' l’instructioli dés enfants dirpoïupfe, a
quelque droit à être respectée'. Il est
utile de le l'épéler bien haut. Nous
ne pouvons passer sous silence les
articles 7“ et 12“ des Actes du Synode
de 1718, à cause de leur importance
dans la question que nous étudions:
« L’assemblée ayant, ap.pris que p'iusieurs, irrégularités interviennent dans
l’élection des ma.îtres d’école, laisse
cette élection au Consistoire cl au
Conseil, comme pouvant mieux juger
qu’auciin de leur capacité ». Erï outre
rassemblée « ayant appris qu’il y
avait des parents qui menacent les
maîtres d’école, lorsqu’ils châtient
leurs enfants, blâme la conduite de
ces pères et mcre.s, comme étant
très-préjudiciable ; et elle ordonne
3
4«^! s’ils otUi<î^ièlqnes plaintes à faire,
ils les portent an Consistoire ».
La constitution de 1855 a donc purement sanctionné le compromis par
lequel les Consistoires et les Conseils
communaux, agissant de concei’l,
doivent régler les matières qui concernent l’instruction primaire dans
nos Vnllée.s. Il est juste que tons ceux
qui paient aient voix en chapitre.
Si l’église, et cela eût mieux valu ,
desire avoir des écoles tout-iidait indépendantes, i! faut qu’elle en fasse
exclusivement le.s frais. No.s églises
n’ayant pas voulu s’engager joyeusement dans cette voie, force nous est
d’en accepter les con.séquences.
Quant a la protection accordée aux
maîtres, contre les tyranniques obsessions des parents, elle e.sl trop légitime pour ne pas obtenir notre enlière approbation encore aujourd’hui,
où elle n’e.st pas moins nécessaire
que jadis. Les inslituleurs en iîavent
tous long là-dessus.
Nos modestes écoles de quartiers,
si décriées par certains gens, et pourtant si utiles, nous dirions même si
indi.spensables, attirèrent l’atlcnlion
du Synode de 1745, qui en parle en
ce.s termes: « L’assemblée ayant remarqué que les écoles publiques ou
pai'ttculièrement des quariier.s, se
trouvent négligées en quelques endroits , enjoint les Consistoires de
tenir la main pour qu’elles se liennent régulièrement, s’agissant d’une
chose excellente ».
Le style peut paraître médiocre, mais
la recommandation est de bon aloi.
Nous îorions du cimelière de LaTour où un long convoi funèbre est
venu accompagner la dépouille moi'icile de Madame veuve MAliGUEniTE
Meille, entrée dans le repos des saints
le 11 Lévrier conraul. Ce n’e.'<l cerle.«
pas ici le cas de dire que le jii.sie
moml CL que personne n’y prend
garde, •puisque près d’un millier de
personnes se pres.saieiil autour du cercueil de la respectable votive de fen
rinslilnliMir D;mic.l Meille.
Les meilleurs témoignages ont été
rendus à celle digndÿinère en Israël,
qui demandait chaque jour au Seigneur
d’être le- prolecleur de la veuve et
le père des orphelins et de lui permellre d’élevei' ses enfants dans sa
crainte. Sa prière a été exaucée , et
elle a eu la joie d’être entourée à sou
lit de mort par la tendre affection de
tons ses enfants et de celle de monibreiix arnî.s et parents.
Après avoir In le ps. j84 et la fin
du IS, M. le prof. B. Tron adî'essa à
la nombreuse assemblée réunie mitO'iir
de la mài.son de la défunte nue édifiante et loucliatile allocution sur ceé
paroles du psalmiste: s Pour moi ,
m’approclier de Dieu, c’est tout mon
bien (Ps. 78, 28)». Ces belles paroles éiaionl applicable.s à M"’" Meille,
et Dieu veuille qu’elles le soient à
clincuu de ceux qui tes ont miieudueis
on qui les lisent mainlenaiil !
Après la prière, le convoi funèbre
s’achemine lentemeni vers le cimetière
dans l'ordre suivant; le cercueil, les
parents, la Société des Missions dont
la défunle i'aisuil partie, l'Keole supérieure, riîeole de filles et le public.
Au bord de la tombe le pasteur
monsieur J. P. Pons lit une paitie du
ch. XI de Si-. Jean et prononce un
excellqnl discours sur ces [uiroles de
Si. Pau! écrivant aux Colossiens ( tir
3); " Votre vie est cachée avec Christ
en Dieu>. Cachée quant a .«a source
qui est Dieu,et quant au moyen de se
produire en nous par la foi en Jésus
Ghi'isl, la vie chrétienne se manifeste
cependant comme elle l’a fait en noire
sœur bien aimée, qui revêt ne d’une
humilité exemplaire a cependant ,làit
beaucoup de bien autour d’elle.
«Nous ne la plaignons pas, ajouta
:\l. le pasteur J. P. Meille de Tnriii ,
tians une allocution pleine d’émotion
et de paroles édifiantes; la séparation
irnne sœur bien aimée est bien douloureuse, mais nous savons qu’elle esl
(Milrée dans le l'epos; elle nous a devancés dans les demeures célestes et
lions lui di.sons: «adieu jusqu'au grand
joui' de la iésui rectkm ».
li. Bonnet, paulmr.
4
Corrçé|ïonbance
fSmle et fin).
Edimbourg, ^3 janvir;r 1RS5,
Monsieur le Rédacteur,
A 3 lieures de Taprès midi , mess.
Moody ei, Sankey avaient leur réunion,
toujours bien suivie, consacrée à la
lecture de la Bible ^(Bible readingj,
accompagnée de rétlexions et d’exhortations appropriées à la circonstance.
La troisième, de beaucoup la plus importante, par l'influence qu’elle eut
sui‘ la classe inférieure, était la réunion
à’évangélisation. Si les deux premières
avaient essentiellemeni pour but l’édification et la .sanctification des fidèles, celle-ci avait celui d’amener les
âmes an Sauveur.
Les midtitudes accouraient à la salle
des Assernblée.s|de l’Eglise Libre, longtemps avant l’heure fixée pour le commencent du service. Le dernier quart
d’heure d’attente était consacré au
chant, dii'igé par à1. Sankey. C’était
un glorieux spectacle que celui de ces
milliers de personnes chantant les
louanges de Dieu, non pas négligeminenl, mais avec entrain, avec joie et
les larmes aux yeux !
Et que dire après cela de M. Moody ?
C’est un pui.ssant athlète; il vous saisit,
il vous serre et vous presse, visant au
cœur, l'étreignant jusqu’à ce qu’il l’amèneà se rendre;il estdiflicile,jedirais
presque impossible, de résisler à ses appels pressants. Une émotion profonde se
lit .sur la plupart des visages, sur ceux
du moins que les mouehoirs ne cachent
pas. La parole de M. Moody est .simple
mais efficace, variée, parseméé d’anecdotes illustrant sa pensée, il ne prêche
pas, mais il annonce' le salut par Jé.siis
Christ en conjurant le pécheur de le
saisir.
Le tour des enfants arrivait lè samedi à U heures du malin, et comme
c’e.st le 1-4 de ce mois que (jévail avoir
lieu la dernière réunion de ce genre
je voulus m’y rendre aussi et quoique
arrivé avant l’itcure, il me fut iinpos
.J*.'
sible de parvenir à m’asseoir', mais je
fus assez heureux pour me percher
sur_ un lieu élevé d’où je Jouis du plus
ravissan,t spectacle, celui d’une nuée
d’enfants rangés de tous côtés, et
même sur quelques bancs en double
file. Et comme ils chantaient! Puisque
je mentionne te chant, je veux vous
parler d’une innovation très originale
introduite par M. Sankey.
Lorsque les .«trophes d’un cantique
finissent par un refrain , répété une
ou deux fois, t’as.semb!ée ne formait
qu’un chœur général pour les premiei's
vers de chaque strophe, après quoi
elle se subdivisait en chœurs parliel.>:
qui les uns après les autres chantaient
chacun une partie du refrain. Supposez
que l’on chantât: J’ai un bon père
qui m'attend aux deux; toute l’as.«ernblée s’unissait pour chanter ce
premier vers, puis l’un des chœurs
continuait: /I me dit, viens , je vais
à lui, - Un autre veux aller dès
aujourd'hui; un troisième: oui je
vais, oui je uîiîs m’eu aller aux cieux,
un quatrième enfin : il me dit viens !
je vais à lui, je veux aller^dès aujourd’hui. Celte innovation est faite pour
éveiller l’attention des enfants qui
doivent être prêts quand vient leur
tour. Une courte prièi'e , une coût te
lecture, quelques réflexions et quelques questions alternaient avec les
chants dejdix en dix minutes; l’allcnlion était reposée par quelque chose
de nouveau. — Serait-il possible d’avoir une fois par mois quelque chose
de pareil dans celles de nos églises qui
possèdent deux ou trois écoles tin dimanche, à La-'rour par exemple ? Il
me semble que oui, mais je suis trop
jeune encore et j’ai trop peu d’expérience pour donner un conseil.
Quant à l’œtivre de Mess, Moody et
Sankey, dans laquelle ils ont d’ailleurs
été .soutenus et assistés par les ministres de toutes les Eglises, il est impossible qu'elle n’aîl pas été bénie et
qu’elle ne porte des fruits permanents
et plus abondants que ceux que l’on
a pu constaler déjà.
Je m’arrête et vous prie d’agréer elc.
U. Gésan.
5
,.61
QUELQUES IZOTES
sur rhìsloire des Eomniuiiaulés
du Val Lusenic (Télis)
I.
Luserne.
L’hisloire de Liiserne présenle Lieaiicoiip d’inléi'êl aux Vaiidois. Nous serions très heui'eux ou au moins bien
aise de la connaîlre dès son origine.
Conlenlons-nous de glaner chez Gilles
et nos historiens plus modernes rptelqnes laits en rapport avec notre histoire., Sur le fronton de la giande
porte du palitis des Comtes d’Angrogne
nous lisons ces paroles : Lucerna pe(liun meorum verbuni Immi, Domine.
( Ta parole est une lampe à mes pieds,
Seigneur ). Cela va hien d’accord avec
le titre qu’on nous ;i donné (]e peuple
de la Bible. Si Lucerne n’a jamais été
toute entière peuplée de Vaudois, du
moins «ils y ont habité d’ancienneté ,
en grand nombre», lin 1561 , apiès
la guerre du Coitite de la Trinité , il
fallait réintégrer en leurs maisons ceux
qui en avaient été chassés. Les fugitifs
étaient en grand nombre et des familles principales, « entre autres à
Luserne étaient les sieurs Baptiste
Florins et Daniel Marie , tous deux
renommés médecins, plusieurs marchands, artisans et autres». Vers 1630
vivait encore « madame Anne Sobrère,
matrone honorable et fort âgée; elle
était née à Luserne de père et mère
d’ancienneté de la religion , tonjonrs
habitants au dit lien, en bonne réputation et paisiblement».
Les .seigneurs de Luserne ont été
eux-mèmes, généralement assez favorables aux Vaudois. Les comtes ne se
soumirent, l’an 1233, aux comtes de
Savoie que a condizione d’eiser manienuli nei loro privileggi, libero exercizio di cullo a Valdesi'. Kn 1535, Pantaléon Bersour s’était permis de se
jeter sur Angrogne, pour y surprendre des Vaudois. « De celte invasion
se mollila fort dolente mademoiselle Blanche vefve du feu sieur président comte de Luserne et seigneur
d’Angrogne, et en escrivit de grandes
reproches au dit Bersour, le 23 septembre, an susdit...... En 1618 «la
mort commune à tous hommes priva
la Vallée de Luserne, des deux frères
comtes Charles et Emmanuel....... tous
deux regrettés en la dite Vallée par ceux
del’uneet l’autre religion, pour le soing
qu’ils avaient toujours eu de les protéger par droicl et raison, sans partialité pour la religion ; car ils sçavoieiH
fort bien que les réformés éstoient des
plus fidèles et prompts au service de
leur prince, et de leurs subalternes
seigneurs ».
Luserne a cependant été le point
d’appui de ia plupart de.s opérations
conlie les Vaudois. Leur ruine y a
été conseillée plus souvent que leurs
avantages n’y ont été soutenus. Au
mois de mars de 1556 et 1557 , logeaient à Luserne deux commissaires
"du Parlement de 'rurin: |Barthélemi
Aimé, seigneur de Saint Julian, et Augustin de Ecclesia. Ils essuyèrent tanîôt par des menaces , tantôt par des
flatteries, d’ébranler les Vaudois, mais
sans aucun succès. Vers ce même temps
un certain comte Guillaume, se montra très actif à chercher le malheur
des Vaudois, et fil pour cela plusieurs
voyages de Luserne à Nice , où était
le duc. Au mois de Juillet 1560 arrivait à Luserne, le « révérendissime
Poussevin», qui avait charge de convaincre les Vaudois de leurs erreurs,
en attendant la venue des troupes du
comte de ia Trinité. {A suivre).
Vinel comme fils
Nos lecteurs ne nous en voudront certainement pas si, en lieu et place d’un
article quelconque, nous extrayons, â
leur intention, du magnifique ouvrage
en deux fort volume.s en 8“ qui vient
d’être publié .sous le titre de Lettres
d’Alexandre Vinel, les deux fragments
suivants, écrits à des dates différentes,
et relatifs l’un an pèie et l’autre â la
mère de cet illustre chrétien et profond penseur. Heureux, diront-ils,après
les avoir parcourus, les parents dont,
quand ils ont disparu, leurs enfants
qui leur survivent peuvent parler dans
6
■I $
62
les lermes oír Vinel parle de son père
cl de sa mèrel
f
Lelire à soh ami Leresche, du W
juin 1S22.
« J’ai lani besoin ijiie ma pensée se
repone sur toi avec consolation, avec
conliance! j’ai tant besoin de retrouver
cbez loi sans altération les sentiments
qnctn m’as exprimés dans ta dernière
lettre! Klle rn’esl arrivée dans un moment bien amer; j’étais it Berne,
seul, an militu d'étrangers et d’indilrérenls, au milieu du tumulte d'une
aiibei'ge, n’ayant pas un endroit pour
pleurer, n’osaiiL pas onvrii' des le’llres
(¡lie je venais de recevoir avec la tienne
cl qui contenaieiH des détails sur
In 'perle irrépaitible (pie nous avons
l'aile. J’ai ouvert la lettre la ¡iremière
et j’ai béni Dieu de m'avoii' donné nn
tel ami, sur qui ma main pouvait s’appuyer, an momeiil où je perdais l’aj)pui solide el révéré de ma jeunesse.
Car je dois te l’avouer , mon bon ami,
je me suis senti exirèmement abandonné; el celle impression semble s'adoucir lor.eqne je pense à loi. Mon
bien-aimé père élail depuis si lon¡>-leiiips la règle de ma conduite, la
Inrnière de mon jiigenienl, le point
de vue de tonies mes lelalions, qu’il
me semble èlre mainlcnarit dans-un
étal hors de nature; le.res.sorl de ma
vie est comme rompu; je suis désorienté dans le monde el ce ri’esl qu’en
toiirnanl mes yeux vers le ciel que
je sens que je liens à quelque chose
d’immuable, d'assui'é, (i’élemel.,.
Ma mère el ma sœur viennent demeurer avec nous; totil noire bonheur
sera de travailler à leur bonlienr, si
du moins il est pour nous un vrai
Itoniieur loin de T objet jfle noire
commune leudresse. La mon enlin lions l■énnil’M Ions, el je l'assure
mou cher ami, que ce passage n’a
[)lu$ lien à mes yeux de redoutable
ni de lugubre ; d me semble que
mon père me l’ail écbiii'é el emIjclii, je ne vois plus que ce qui doil
me ramener dans sou sein. Ah ! Dieu
veuille me sonieiiir de son Sainl-Ksprit
afin que je meure de la mort dirjnsie,
que ma lin et mon espértmee soient
semblables à celles de mon père».
Dnn.s une leltre subscquenle (27 novembre 1822J, il ôerivail,encore concernanl son père; - '
Nous gommes tons bien porinnis el
maman paraît se l'aire an séjour de
Bâle, dont elle ne connail guère an
reste que noire maison ; ma sœur paraît conlenle; mais malgré toutes les
compensai ions que Dieu vent liien nous
accorder, que de moments où un vide
cruel se fait senlir, el où des souveHirsjdoiiloureux retombent sur le cœur!
Pins je m’éloigne du moment on nous
avons élé frappés, pins je sens que
la perle est immense, et sui'lonl pour
moi. Exemples , conseils, courage ,
vertu, il me semble que je tenais
tout de ce bien-aimé père , je sens
ma vie privée de son principal appui;
avec sa pensée je me senlais fort, et
maintenant je me trouve faible conlre
les hommes el conlre les choses ».
Le fragment ci-après d’une lellie
écrite six ans pins lard , le 29 sejilembre 1828, toujours au même ami,
a Irait ît la mort de sa mère;
« Il vattl mieux le baisser deviner
que le décrire tout ce que la mort de
notre bien-aimée mère a apporté de
changement dans notre inanièic de
penser el d’être. Ce n’est pas qu’au
milieu de beaucoup d’occupations on
n’oubbe fiéquemuierit son deuil , la
douleur s’assoupit, l’âme se di.sliait ,
elle est comme si rien o’avaii ¡rassé
sur elle, mais dans le ecneilleitteni,
de la solitude el du loisir, les image.s
effacées .se ravivent, on se retrouve an
lendeiitain du jour donlonieux, on a
devant les yeux celte mère si dévouée,
si humble, si patiente, qui pendant
une vie entière a fait son lot de supporter' el de céder', qtri à l’exemple
de son Sauveur , est venrre dans le
monde poitr servir et non potrr être
servie, qui n’a jamais rien préiendrr,
rien exigé; que la plus hrible rnitr'qrte
d’allenlion pérrélr ait de reconnaissance,
âme si compafissanle, si facile à al
lendr'ir', si prêle à faire des sacrifices
arr malbenr- el an besoirr , cœur' si
sirrrple qrr’elle a errr sans elï’ori, obéi
sans peine, espér é sans jamais tlotiler,
erriin qtri a élé dottee ettvers la rnorl,
comme elle l’élail envers loitl le tttondo
el dont les derniers tnornettls sont le
7
... 63...
plus pt'écieux sotivetiir (|i,rélle nous
oit, léguié. Mills un sauveiilf uniei' ,
c’o.sl rie ne pus l'avoii'rendue lient'euse
eoinroe nous l'aurions dû; la douleur
de sa perte sorliiait, s’il est possible,
de m-Oiii eœui’, que ce souvenir l’oppresse rail .sans ce.sse.
» Voilà les deux anieurs de mes
jours dan.s le repos élernel. Ma l'aiiilesse .s’appuyait .sur eux ; j’étni.s né,
ce semble, pour être lils, et tils ohéisr
saut toute ma vie ; .avec eux celle
vie, si retlonl'able à mon inexpérience,
ne m’effrayail pas, j’avais-io.u)oiirs leur.s
conseds pour m’éclaircir, leur approbation poni’ me irariqiiilliser; me voilà
dans une po,siiion bien dilS'érenle ; je
ne pni.s plus leMionler plus batU que
moi.;; je suis dans: ma la pre
mière et la dernière inslaiiGo;, béla.s t
ce rôle me convient peu ! Je te fais
con.iidenl de tOPte ma l'ailrloss«, je ne
ravouerai^ pas à d’a:Ulro sans ron^fiv ».
les Ctitéchtinièiies tie tàibniH-Vetilensc
en 1881.
l,a paroisse de Colooia-Valdense se
distingue de se.s sœurs des Vallées par
certains détails qu’on dicrcUei'ail en
vain ailleurs. Nulle-pai l, en elfel, l'on
ne compte, comme ici, pins de cent
baptômesS pai' an el moins de Ivente
décès. Nulle pari non plus, dans nos
Vallées, les caléclui,mènes ne iormeiil
un groupe d’aspect plus varié.
Cetlé année, par exemple, les le-'
çons de caléclusme oui été suivies,
plus ou moins régniièremeril, par 46
caléebumènes divisés en deux calégorie.s , suivant les occupations de
chacun d’eux el le temps dont ils
pouvaient disposer. Trente quatre ont
suivi les leçons habituelles, deux jour.s
par semaine pendant trois mois tons
les jours de la semaine, pendant un
mois. Les douze auli'es ne ponvaieiil
employer qu’nn soir par semaine à
l’élude d'e.s vérités cliréiiemies.
L’examen habituel a eu lieu, avec
l’assistance de tout le comiisloire, qui
a admis- à faire partie de l’Eglise les
li’eiile trois caléclmmènes qui eu avaient
fait la demande.
Ju,oprici, il n’y a rien ipii sorte
lie la règle on, si l’on veut , de la
routine ordinaire. Mais le jour de
l’examen, le consistoire reçut la demande de deux époux qui désiraient
y être aussi admis, el.de recevoir la
bénédiction de leur itiaiiage , conli'ficlé quelques temps auparavanl. Peu
après quatre jeunes gens dont quelques
nus de plus de vingt-ans et une jeune
tille , établis en deboi's de la colonie
el dans l’impossibilité d’as.sisler aux
leçons étaient également admis, après
examen. L’un de ces derniers manifesta avec beaucoup de décision son
désir de faire partie de l’Eglise el sa
résohuion d’être fidèle aux engage-^
menis qu’il allait prendre. Ce.s recrues'
éfevaient à 41 et même à 43, si l’on
ajonie encore deux jeunes gens dont
rexamen avait été admis Tannée auparavanl, le noinlire des catécîinmènes
publiquement reçus dims l’Eglise.
Avant la réception publique , il sc
produisit encore un incident très sérieux. Deux caiéohnmènes durent être
baptisés, car ils ne Tavaienl jamais
été, quoiqu’ils soient nés à Üolonia-Vaidense. Le- fait, se reproduira encore,
.s'il plaît à Dieu, de .‘■e faire connaître
à d’aulies gens qui se trouvent dans le
même cas. Peut-être aussi ne tarderat-il pas à se produire aux Vallées. Il
s’impose par conséiimml à la Commission nommée pour préparer une
Lilnrgie s’adaptant mieux que l’ancienne aux besoins aclnellesde l’Eglise.
Il semble que toutes ce.s circonstances ont dû produire une impression
profonde sur les catéchumènes, sur le
oonsisloiie et en génénil sui' tous les
membi'es'de l’Eglise. Ces jeunes gens
qui, après avoir reçu à côté de TEglise pendant plusieurs années, se sont
décidés à demander d’être ndmis à sa
communion , ces personnes mariées
ont dû, sembie-l-il, apporter plus do
sérieux que les caléclmmènes ordinaires
à la céi'émonio de la réceplioffl et se
rappeler avec pins de force la solemnilé de leurs engagements. Aucun fait
poslèrieni' n’est venu prouver le conirairc .sauf, pour au moins deux cit-
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léotiiimèiies, qui uni élé vu, j’ai le
refreí, de le dire, prendre une pai'l
beaucoup trop active à des courses de
chevaux qui ont loujours lieu le dimanche, cela va sans dire, el qui
réunissent plus de mauvais sujets que
d’honnêtes "ens. A paî t cette exception, il y a lieu d’espérer que les
jeunes gens admis dans le courant de
l’année garderont le souvenir de l’engagement qu’ils ont pris de servir
Dieu, et que ceux là qui l’ont oublié
essayeront de se le rappeler, pour
sauver leurs âmes.
D. Armand-Ugon.
Le nouvel Inspecteur
Voici ce que dit la P^euüle d'Aoste
touchant le nouvel inspecteur des écoles
de notre arrondissement monsieur le
professeur Rolando :
« Malgré les petits reproches que
nous lui avons faits depuis quelques
jours, sur certains actes de sa charge,
la nouvelle de son départ nous cause
des regrets. El mainienanl que nous
avons dit contre lui tout ce que nous
avions sur le cœur (ce qui d’ailleurs
n’a pas pu le déconsidérer auprès de
ses supérieurs) qu’il nous soit permis
de rappeler tout le bien qu’il a fait
|)aiini nous. Nous n’entrerons pas dans
des faits particuliers. Nous dirons seulement (pie partout et toujours, quand
il n’avait pas di;s ordres précis à exécuter, il s’est montré juste, loyal,
complaisant, ami de l’ordre et de la
bonne marche des éçoies. Il faisait
surtout grand cas des observations
des symlics. Les maîtres d’école en
généi'al le regardaient comme un ami
et un pèi'c.
« Pignerol fait en lui une bonne
acquisition. Plaise à Dieu que son
successeur à Aoste lui ressendjlc ! »
Ee»uc politique
itntie. — La Chambre des députés
s’est ajournée jusqu’au 2 mars après
avoir voté la loi.du scrutin de liste. La
leprésenlation des minorités n’est accordée qu’aux coilléges qui nomment
5 députés, c’est-à-dire au plus à 38
collèges. Quoiqu’on en dise, ce n’est
pas équitable à plusieurs égards, el
particulièrement envers les collèges
qui ne nomment.que 4 ou 3 députés
el dont les minorités ne seront pas
représentées. |Le principe, reconnu
juste par le ministère el par la grande
majorité de la Chambre, devait être
appliqué a tous les collèges. Espérons
que le Sénat dans sa .sagesse corrigera la loi sur ce poinl.
On a fêté le carnaval avec peu d’entrain presque partout, el [c’est un
progrès; tonlefois à Naples on a cornmi.s à cette occasion, de vrais actes
de sauvagerie, et à Rome il y a eu plaies
et bosses.
JFrance. — Les journaux ont annoncé le rappel du célèbre Rousian ,
consul à Tunis, malgré les déinonsIralions de hi colonie française en faveur de celui-ci.
Il n’est question que du discours
de Skobeleff en faveur de la revendication des Slaves. Le général russe
attaque avec violence les Allemands el
l'Aulriebe en particulier. Le gouvernement de Sf.-Pelershonrg, ainsi que
toute la presse officielle et officieuse de
la Russie, ont désavoué le général Skobeleff; cependant il parait que les
idée.s paiislavisles el anti-allemandes
font beaucoup de progrès non seulement j)armi le peuple, mais dans les
régions officielles el à la cour.
SOUSCRIPTION
CM faccitr
de lu Vaitcc dit régtnl ñlonn.clil'Auijt'oyne
(Fêle du i7 février). Quelques
validais de Pignerol . Fri - 9 35
Liste précédente . * 216 60
Total fr. 225 95
P R K ES T It O a KI! T, fíccit Ht ct.ldmttiixf ■IM /.CH r
Pignerol, lmp. Chiautore et iMascan;!li.