1
Année Neuvième.
PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN
Italie . - , . L. 3
Tous lee pays de TUnion
- »d« poete . . , >6
Amdm^ue' . . . * 9
d* s’fitiRpiïe :
P;Opf; y/«íáftíi(V ciiaz MM. lee
pasteurs ei les libraires de
, TórVé!Réplica,
Pour r^àf/4f<fîO‘ap Bureau d‘Ad* ministration.
N., 18.
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés avant le tirage 10 cent chacun.
Annonces: '2& centimes par ligue.
Les envois d‘argent se font par
¡efire recommandée oui par
miandaifs sur lerïureaiiÿde Pe^
rasa Argentina. .
’’oiip la RÉDACTION adreeser
ainsi: A la Direc ion du Témoifi,
Pomaretto fPinerolo) Italie.
Pouf l’ADMlNISTRATION udreeBer ainsi; A i'Administration du
Témoin, Pomarelto (Piaero^)
Italie.
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
V^^$ mé serêÈ témoins. Acfiss li 8.
Suivant la vérité avec la charité^. Eph iv, 15»
Sommair'o.
4 Maij — COTespirndarice. — En. prison.
— Trois tamis.- — JVoMPeilss rüIiÿWMs. —
Pensées. Hevtie jjoiiiiflMi;. — Sonscripiion
en faveur du Collège Vaudois. ~ Annonce.
4 M ai
Or le médiatnir n'esl pas d’un
seul, mais Dieu est un seul. Galates
ni, 2C .
Il nous souvient d'avoir employé
autrefois, nous dirions presque,
perdu beaucoup de temps à es.sayer de eomprendre la valeur
des vingt qu vingt-cinq interprétations différentes que les savants
théologiens, aneien.s et modernes,
ont données de ce passage. La
plus simple et la plus naturelle
a fini, non sans peine, par prévaloir, et nous ne pensons pas
qu’aujourd’hui ce célèbre ver.set
continue à être un objet de controverse parmi les maîtres autorisés de la critique sacrée.
En traitantavec Abram l’alliance
de la promesse. Dieu ne s’est servi
du ministère d’aucun médiateur
humain; il promet san.s condition,
quoique plu,^‘'tArd‘ il 'dise à son
serviteur: màr^e m ma préèeme
et sois Hnlègfe.' Dé son côté son
servitf^r croit sans réserve' et'
obéit ^'sans hé.sitation. Au fond
c’est déjà l’alliance de grâce,
puisque le fidèle Abram a vu lèt
jour du Fils de l’homme et s’ea'
est réjoui. Afi
Il en sera tout autrement lors-?y
qu’il s’agira de traiter avec im
peuple de col roi de et incircolici^’
de cœur et d’oreilles, une alliance*
temporaire dont le bqt spéciKr
sera de révéler â ce peuple sa
corruption profonde, de lui montrer l’effrayante abondance de son
péché, afin de le préparer â l’ac-'
ceptation du Messie. Le droit s,vu-'
verain de son Dieu , créateùr' 'èi'
libérateur du pays de la serviÎüdB.'J
devra lui être révélé en des pa-,
rôles qui se gravent sur les 'iabies
de son cœur, comme elles lui sa-^
ront apportée.s écrites du doigt
de Dieu sur des tables de pierre.
Il faudra que ces paroles il les
entende, qu’il les écoute et qn’i]’
déclare solennellement, en pi'ésence des victimes dont le'sang
a coulé, qu’il les trouve justes et
bonnes et qu’il en fera la règle,de
toute sa conduite.
2
AA/«AAAjV"-i*.AAl*-iWWMW AAAAA^VXAAAAAA/WiJWX^,
Mais qni donc lui apportera ces
paroles de Dieu ? Sera-ce un ange?
Sera-ce Dieu même? Sauf des cas
très rares de révélations particu^
lièr’es et individuelles, c’est par
des- prophètes que Dieu a parlé
en divers temps et de différentes
manières, c’est-è-dire, par des
hcHiimes qui étaient pour des circonstances spéciales, la bouche
de Dieu, Lors^donc que Dieu a
voulu non pas' donner un commandement à un homme, mais
faire eq-nnaître è son peuple toute
sa sainte volonté, il a choisi un
médiateur, pris d’entre ce peuple
même, longuement préparé par de
,nomlireuses révélations, par des
signes éclatants accomplis à la
parole de cet homme, ou pour
revêtir cetihomme d’une autorité
surhumaine. Puis j] l’a pris„avec
lur.et. gardé auprès de lui pendjanV,quarante jours sur la raontagae, lui donnant toutes les parojes qii.’il devait rapporter au
peuple; et lorsqu’il descendait de
lÿjîjmontagne son visage était si
resplendissant que les israëlites
n’en pouvaient, soutenir l’éclat,
yoilà comment le grand prophète
fut préparé à être le médiateur
(ie l’alliance de la loi, en vertu
de laquelle quiconque en observerait toutes les paroles aurait la
vie de son âme. Dieu étant une
des parties qui contractent cette
alliance de Sinaï, le peuple d’Israël est nécessairement l’autre
partie, qui souscrit aux conditions
de cette alliance, poussé probabiement à les accepter autant par
la frayeur que par Ja reconnaissance, mais convaincu comme il
devait l’être que Dieu n’exigeait
rien au delà de ce qui lui était dû.
Il y a des chrétiens qui se
croient permis de parler avec fort
peu de respect de la loi, qui
même voudraient qu’on n’en parlât
plus du tout. Qui sait s’ils la connaissent et si c’est par elle qu’ils
ont été amenés à Christ, et si
138
peut-être ils n’auraient pas le plus
grand besoin de trembler un peu
sous les étreintes de la loi avant
de se glorifier de leur titre d’hommes liijres. Il nous a toujours semblé que pour être affranchit,. il>
faut avoir été esclave, et que pour
goûter les douceurs du pardon ,
il, faut s'être senti coupable et
perdu. — Quoiqu’il en soit, l’Kcri-"
ture nous enseigne que par la loi
le péché a abondé^ qu’il a été
rendu extrêmement péchant et que de cette manière aussi la loi
a été un pédagogue pour amener
le pécheur à Jésus-Christ. L’a-telle été seulement pour les juifs?
Non sans doute; elle l’a été et elle
le sera jusqu’à la fin de l'économie actuelle, pour les juifs comme
pour les payens , mèm'e pour une
multitude de chrétiens qui n’ont
jamais été encore, de la bonne
manière, convaincus de péché.
Correeponbance
.... 38 avril 18S3.
Càer Momieiir,
L’autre jour j’ai entendu deux personnes, qui ne se doutaient certes
pas que le coupable était devant elles,
se dire l’une à l’autre en riant: il
parait que le frère Jacques s’est brûlé
les doigts, puisqu’il nous met en
garde contre l’eau tiède ! — Ils voulaient dire, je suppose, que le papier
timbré n’est que de l’eau tiede en
comparaison des procès cpii seraient
de l’eau bien bouillante. Gela est un
peu vrai, moins cependant que l’on
ne croit, mais puisque, bon gré, mal,
gré, il faut user du timbre’ ou le
subir, je n’en dirai pas moins à mes
amis: « usez-en, le moins possible,
puisque les cas où il faut le subir
sont si fréquents ».
^Quant aux procès, avec lesquels on
a pu croire que j’étais familier, je
puis dire que, grâce à Dieu, je ne
3
,.139.
'.'VJ\Aruxr>j%/>.r^r>^ í
lA/\AA.AA/'^ '
les connais que par ouï dire et par
les effets désastreux que je les vois
produire. On nous dit, pour nous
consoler^ que les procès sont devenus
beaucoup plus rares dans nos Vallées
et si j’en juge par la commune que
j’habite, cela est heureusement vrai.
Mais je sais aussi que, comme un
corps mort n’est plus sujet à la ma. ladie, ainsi un homme qui s’est ruiné
en procès, est, bien malgré lui, obligé
d’y renoncer.
Quelques rares rpi’ils soient devenus,
mon avis est qu’ils sont tous de trop
et qu’ils pourraient, pour la plupart,
être évités. C’est sans doute pour
tendre à ce but que l’on a établi dans
chaque commune un juge de, paix,
ou concilialeur, dont le devoir est
précisément de concilier les différends,
il me semble que si partout on révélait de celte charge si honorable
l’homme le plus honnête et le plus
généralement estimé,’; la plupart des
(Tueslions d’intérêt seraient réglées
dès leur.début et avant d’avoir été
envenimées par une longue procédure.
Je sais bien qu’il f a malheureusement', par ci, par là, de ces hommes qui sont une véritable peste pour
leurs .alentours, un peu plus intelligents que lu plupart de ceux qui ont
le malheur d’être en rapports avec
eux, surtout plus rompus à la chicane, faisant leur bible du Gode civil,
peut-être même du Code pénal, et
dont l’occupation principale, assez
lucrative, à ce qu’il paraît, est da
soufiler la discorde, de faire naître
et de nouiTir les procès. Les gens
timides et les imbéciks tremblent devant eux ; ils -ne* l«$ estiment pas,
ils les ràéprisent 1 peut-être, mais à
l’occasion, ils'qri' font leurs procureurs et seiiWiifÊent tondre par eux
comme des rboiitons. Pour se préserver de celte peste H. n’y a d’autre
moyen que celui-ci : que tous les
honnêtes gens .s’unissent pour tirer
autour de.i ces suceurs de sang
(mettez le mot propre mmpircs) un
cordon sanïlairè; qu’ils s’établissent
les conseillers et les protecteurs dès
peureux et des ignoranls; lïn leur
coupant les vivres, on les condamne
à se livrer à un travail honnête, ou
bien à mourir de faim.
J’en ai connu qui sont morts , môme
à l’hôpital, après avoir causé la ruine
de beaucoup de gens, et j’en connais
qui vivent encore aux dépens des nigauds. — Je dis à mes amis, agriculleur-s comme moi, qui n’ont ni
beaucoup de temps à perdre ni b^iicoup d’argent à jeter: méfiez-vous de
ces sortes de procureurs, comme de
vos plus grands ennemis; en général,
méfiez-vous de quj|onque vous encourage â soutenir iin procès, soit
que vous le commenciez vousmiême,
soit qu’il vous soi! intentó.
La justice est devenue très-chérc,
très-lente et très incertaine. Votre
bon droit est aussi clair que la lumière du soleil; mais celui de votre
partie adverse lui paraîtra loufaussi
évident; l’im de vous sera déçu'dans
son attente légitime, si vaus n'C l’êtes
pas tous les deux. J’ai eu quelquefois
l’occasion de parcourir les actes d’un
de ces procès absurdes, commencés
par caprice, poursuivis par entêtement et terminés enfin à l’amiable
et sans attendre une sentence. ■
Pendant deux ou trois ans, à raison de trois ou quatre audiences par
an, et par l’organe de leurs avocats,
les plaideurs répètent dans des termes un peu différents, ce qu’ils ont
allégué au début; car il n’est pas
facile d’inventer et d’alléguer des arguments nouveaux, à moins que
l’bornme de loi n’en ail prudemment
tenu quelqu’un en réserve’.
Fatigués et épuisé.?, nos pauvres
gens sont enfin disposés à prêter l’oreille aux propositions conciliantes
de quelque nomme de paix, et une
transaction équitable se conclut sans
beaucoup de peine; on a dépensé
quatre ou cinq fois la valeur de l’objet,
contesté. Car comme je l’ai dit,' la
justice est chère.
J’ai entendu dire à quelqu’un qui
est bien placé pour les compter, qu’il
y a maintenant dans le cbef-lieu de
notre arrondissement, trois fois plus
d’avocats et de procureurs qu’il n’y
en avait il y a 40 ans. — C’est possible, mais je demande: est-ce leur
4
~14Û
faille? S’ils ont du travail el, un gain
très satisfaisant, pourquoi n’y seraient-ils pas? Il y a un moyen très
sûr d’en voir diminuer le nombre, et
ce moyen est à l’usage de chacun de
vous. Ne leur procurez ni travail,
ni honoraires, et vous pouvez être
persuadés qu’ils ne végéteront pas
a^rès de vous uniquement pour le
pfïiisir de vous voir, ou d’être vus de
vous,
Souvent aussi, j’ai entendu dire
que les notes des avocats et procureurs sont maintenant plus salées
qu’elles ne l’étaient autrefois, et je
n’ai pas de peine à le croire. Mais
diles-moi, chers amis, qui vous plaignez de cette augmentation, y a-t-il
un service quelconque qui ne vous
coûte pas plus cher, ou que vous ne
vendiez pas vous-même plus cher
qu’autre fois? Médecins, notaires,
arpenteurs, maçons, cordonniers,
tailleurs, c’est un honoraire, ou un
salaire double qu’ils réclanienl maintenant el que vous devez leur payer.
Il ne faut pas oublier,que pour faire
des études el se mettre en mesure
d’exercer une profession libérale, il
faut de longues années et la dépensed’un petit capital, dont rinlérêt suffirait pour faire vivre une petite famille d’agriculteurs; qu’il faut un
long apprentissage pour bien connaître un métier, et que, en bonne
justice, le produit du travail doit être
proportionné aux sacrifices que l’on
s’est imposés pour se rendre capable
de le faire Prenez donc patience el
sans murmurer, donnez à chacun ce
qui lui est dû pour le service que
vous avez réclamé.
Si je m’en tenais h ce conseil, il
n’aurait pas valu la peine de vous
parler de nos misères^ mais il me
reste un mot à vous dire et c’est le
plus important. Je ne vous crois pas
assez sols pour supposer que, sans
être malades, vous faites venir le
médecin, uniquement pour avoir l’occasion de lui payer une visite; il vous
arrivera plutôt, par une économie malenlendue, de l’appeler trop lard. Je
ne pense pas davantage que, pour
faire gagner le notaire, vous vous
amusiez à acheter aujourd’hui pour
revendre demain, ni que vous fassiez
un testament chaque semaine, plutôt
vous n’en ferez point. Ayez la même
retenue el la même prudence lorsqu’il s’agit de recourir au ministère
des hommes de loi. Ne le faites t|u’à
la dernière extrémité, c’esl-à-dire,
lorsque toutes les tentatives de conciliation el d’arrangement auront
échoué devant l’obsUnalion d’un homme aveuglé par la haine ou la soif
du gain, et lorsque le témoignage,
d’amis intelligents et honnêtes vous
aura confirmé dans le sentiment de
la justice de votre cause. Même alors,
si vous êtes chrétiens et si vous avez
à cœur de vous conduire comme tels,
je vous dirai, d’après la parole de
Dieu ; souffrez plutôt quelque dommage pour l’amour de la paix; vous
ii’y perdrez rien. La perte d’argent
n’est rien dans les procès en comparaison des trésors d’amertume, de
Jiaine, el de mortelle rancune qui
s’amassent dans le cœur qui y était
le plus étranger. Un homme de ma
connaissance, mort maintenant, s’est
tenu éloigné de la table du Seigneur,
puis insensiblement a quitté nos
saintes assemblées pendant un procès
qui a duré plusieurs années, et je
crains beaucoup qu’il ne soit mort
avec la haine dans le cœur.
Jacques.
EN PRISON
Le mot prison réveille une idée
peu agréable parcequ’elle suppose
celle de mallaileur,; mais il est? souvent honorable d'être emprisonné
quand c’est pour motifs de conscience
et pour le soutien de la vérité.
Les magistrats de Pliilippes voulaient décourager les apôtres et arrêter les progrès de leur ceuvre. Les
serviteurs de Dieu avaiehï été battus
de verges et couverts de plaies san-,
glanles, ils avaient été jétés dans un
profond cachot. . '
U’étaii minuit, et ils avaient besoin
de repos; mais voilà ils prient, Ce
5
-.."VS isjsy> f i»J'y*. 1"
.141.
h'elail pas l’heure delà prière, mais
ils savaient que l’cnlant de Dieu jouit
du privilège de prier sans cesse. —
Daniel adressait sa prière à Dieu le
matin, à midi et le soir; et David
auquel les soucis du royaume et les
inquiétudes de la famille ôtaient parfois le sommeil faisait monter à Dieu
ses requêtes pendant les veilles de la
nuit.
Ce n’élait pas non plus la maison
de prières, mais l’enfant de Dieu prie
partout, en roule, chez lui, en travaillant, même au milieu d’une foule,
sur la mer orageuse, où que ce soit.
La prison môme, comme le ventre
du gros poisson, peut être transformé
en maison de prière, et plus d’une
fois le cachot est devenu la porte du
ciel pour des martyrs.
Les évangélistes de Philippes ne
pouvaient pas davantage prendre l’atlilude ordinaire de la prière. Ils ne
pouvaient pas élever leurs mains au
ciel puisqu’elles étaient chargées de
liens, ils ne pouvaient pas s’agenouiller puisque leurs pieds étaient
engagés dans des entraves, mais rien
ne les empêchait d’élever leurs cœurs
à Dieu. Nous qui no sommes retenus
ni par des liens, ni par des ceps,
nous devrions prier avec plus d’ardeur et de régularité.
Au milieu de malfaiteurs, dont le
langage est loin d’être exemplaire
et emprisonnés sans cause par des magistrats injustes, pouvaient-ils avoir
dans ce vilain milieu les dispositions
. nécessaires pour la prière ? C’est là
ce qu’ils ont probablement demandé
au Seigneur en premier lieu, et c’est
là ce qu’il est disposé à donner à
loiUc âme qui le cherche.
C’est ainsi que leur âme s’élève à
Dieu pour implorer son secours, et
sa délivrance; ils lui demandent d’êlre
avec eux dans la prison comme il l’a
été avec (Joseph, avec Daniel dans la
fosse aux lions et avec les trois jeunes
hébreux dans la fournaise ardente.
Unissant l’exemple au précepte donné
par Paul dans scs épîlres, ils prient
)e.s uns pour les autres, sans oublier
leurs persécuteurs, ni la naissante
église de Philippes, ni le progrès de
l’Evangile dans le monde.
Ils chantent aussi nos deux prisonniers, comme pour nous montrer que
la joie est possible même dans les
circonstances les plus douloureuses.
On reconnaît bien là l’apôtre qui a
pu écrire même aux âmes angoissées
et aux cœurs brisés; soyez toujours
joyeux ! oui soyez toujours joyeux
puisque vous avez en Jésus-Christ un
sauveur puissant et miséricordieux.
On reconnaît là celui qui disait: Réjouissez-vous toujours en notre Seigneur, je vous le dis encore réjouisséz-vous. (PniL. IV, 4). Ah ! c’est que
Saint Paul avait appris ce que bon
nombre de savants ne savent pas et
ce qu’on n’apprend qu’à l’écoie du
Seigneur. — J’ai appris, dit-il, à être
content de l’état où je me trouve.
Que nous serions heureux si nous
avions appris nous aussi cette précieuse leçon ! Une joie pure et sainte
inonderait nos cœurs même dans les
douloureuses circonstances où les incrédules ne voyent que désespoir.
Ils chantaient, probablement, quelqu’un de nos bons vieux psaumes,
comme le faisait autrefois le psalmisto lui-même qui dit à son Dieu:
Je me lève à minuit pour le célébrer.
{Ps. cxix, 02).
C’est encore èn unissant l’exemple
au précepte qu’ils chantent les louanges du Seigneür, puisque c’est Saint
Paul qui nous engage a chanter avec
gi'âce de notre cœur au Seigneur.
(Col. III, IG; Ephes. v, 19). Ce n’est
pas à demi voix qu’ils chantent puisqu’ils réveillent les prisonniers endormis à celte heure tardive. Et par
le chant ils rendent témoignage au
profit des prisonniers poijf; lp|,fçaiettftr
au salut.
Trois Iflmis
Ce n’est pas la farine seulement
qu’il faut tamiser pour en séparer le
son, mais il est convenable de soumettre à pareille épreuve les choses
que nous entendons dire à la bharge
6
~U2„.
de nos semblables el celles que nous
serions enclins à colporter nous mô
mes.
— Je n’aiirais jamais cru, disait
avant-bier Daniel à son voisin , que
Louis fût si vilain ; vraiment s’il est
criblé de dettes et perdu de réputation, c’est qu’il l’a voulu par sa conduite peu recommandable. Pensez...
— Ecoute, mon ami, lui répondit
le v8isin, j’ai l’habitude de faire pas•ser par trois tamis ee que j’entends
dire à la charge de mon prochain,
et avant d’aller plus loin voyons si
ce que tu veux me dire peut résister
à pareille épreuve.
D’abord j’ai besoin de savoir si tu
t’es assuré que ce que tu vas me
dire,soit enUèrement vrai?
• Je suppose que cela est vrai,
car je l’ai entendu de Pierre qui est
ami intime de Louis.
— Il me semble qu’en disant du
mal de lui Pierre s’y prend d’une
ûtçon fort singulière pour montrer
son affection pour Louis. Mais à supposer que cela soit vrai, est-il bon
de ta part que d’aller le divulguer?
— Je crains que non, et je rcgrelle
maintenant de l’avoir fait.
— Et quand cela serait vrai, et
qu’il fut bon de le dire, cela est-il
nécessaire?
— Non certes, et je reconnais que
je pouvais bien épargner cette boutade qui ne produit que du mal.
— Mets alors une bride à ta langue
el si lu ne sais pas dire du bien apprends au moins à le taire et souviens loi des trois tamis.
B.\riond.
ilotiiilHee reli;Qtcuec0
Gênes. ■
L'Associalion Universelle des Jeunes
gens, (section de Gênes), a fêlé son
premier anniversaire, vendredi soir
dans son local de via Chiabrera, 13.
Plusieurs membres se dévouant au
profil et plaisir de leurs amis, ont
joué de très jolis morceaux de mu
sique pour violon, flûte et piano.
M' A. B, Tron a lu un intéressant
rapport sur l’histoire, le but et les
bienfaits des Associations des Jeunes
gens du monde entier, tout en exhortant chaudement celle de Gênes ii
persévérer el progresser dans la voie
qu’elle s’est tracée.
Des rafraichissemenls sei'vis aux
invités, ont clos la fête, qui, nous
espérons, a intéressé tout le monde
et a servi à nouer plus intimement
ces liens d’amitié et de fraternité,
qui doivent exister parmi les membres d’une association chrétienne.
Je saisis celte occasion pour témoigner aux Sociétés des Vallées touîe
la sympathie et l’amitié qu’éprouvent
pour elles leurs amis génois.
« Courage et en avant et avec l’aide
de Dieu, nous vaincrons les difïicnllés ».
Roberto Procüet, sécr.
France. — Un deuil des plms douloureux vient d’atteindre l’Eglise Luthérienne de Paris dans la personne
d’un de ses pasteurs, M. Oscar Vallellc, neveu par sa mère, de noire
cher frère M. le pasteur Appia, enlevé à son œuvre, et à sa famille de
7 enfants, tous en bas âg'e, à l’âge
de moins de 39 ans, par une maladie
qu’on peut dire foudroyante. Le témoignage unanime des journaux qui
ont annoncé celte mort' est que l'Eglise de Dieu a perdu dans le frère
qui vient de lui être repris un de
ses pins _ vaillants cliampions. Que
Dieu veuille réparer cette brèche, et
donner à la famille qu’il vient de
frapper si rudement des consolations
proportionnées aux besoins qu’elle
en a.
— Presqu’en môme temps que M'
le pasteur Valette, étaient enlevées à
l’Eglise de Paris, deux de ses plus
vaillantes diaconesses, les sœurs Malaisé el Langlade.
~ Durant son 41® exercice l’InsUtulion des diaconesses de Paris, a
compté 53 diaconesses et 13 élèves,
dont 4 allaient être prochainement
admi&es. La salle d’Asile y réunissait
journellemenl 130 enfants; au pre-
7
143.
mier janvier 1883, le disciplinaire renfermait 26 enfants, la rciemie (département de l’œuvre, destiné aux jeunes
tilles en danger de se perdre) 37
jeunes filles; la maison de santé a reçu
407 personnes représentant 21.860
journées de présence, plus 147 pensionnaires représentant 2.443 journées de présence.
Autriche. — La loi scolaire qui
prescrit que les directeurs des écoles
publiques devront professer le même
culte que la majorité de leurs élèves,
ce qui ferme la porte de renseignement aux protestants et aux autres
dissidents, vient d’être, après de longs
débats, votée par la Chambre, à l’infime majorité, il est vrai, de six voix
sur 332 votants.
Angleterre. — La grande question
à l’ordre du jour, ces derniers temps,
y a été le projet de loi présenté par
le Ministère, portant suppression de
l’obligation du serment parlementaire
tel qu’il existait jusqu’ici, c’est à-dire
avec la formule: au nom de Dieu Le
Ministère l’emportera-t il ? Et à supposer que la loi fût acceptée aux
Communes, le sera-t-elle par la Chambre haute? Les avis son .très partagés
à ce sujet.
— D’après une statistique qu’on a
tout lieu de croire exacte, le protestantisme contemporain, possède actuellement 72 sociétés de missions,
avec 2950 missionnaires. Le chiffre
des payens convertis par eux à l’Evangile serait de 2.283.700, résultat
réjouissant, mais qui n’est rien en
présence des centaines de millions de
payens et de mahomélans qui couvrent encore le globe.
IPonsées.
La foi chrétienne consiste à rccevoir^dans le cœur des choses propres
à le changer. Elle renferme tous les
éléments d’une vie sainte.
L’amour ne connaît ni les précautions, ni les réserves; il veut toujours davantage, s’enflamme par son
propre mouvement, s’accroit par ses
sacrifices mêmes, pense recevoir à
mesure qu’il donne, est à lui-même
sa récompense; car la vraie récompense d’aimer, c’est d’aimer davan
tage encore.
Chacun a sa religion; chacun a son
culte; chacun déifie quelque chose;
et quand on ne sait quelle idole encenser, on SC déifie soi-même.
Jusqu’à ce que l’homme se soit
rendu esclave de Dieu, il n’y a point
pour lui de liberté.
Si un ange, nouveau venu sur la
terre, et ignorant de quelle sorte
nous vivons, la parcourrait pour y
contempler les effets, pour y recueillir
l’écho du grand événement qui l’a
sauvée, à moins qu’il n’entrât le dimanche dans nos temples, il pourrait
s’imaginer qu’il s’est trompé dans sa
route, que ce n’est point là le globe
de la terre, ou que c’est sur quelque
autre planète que l’homme Dieu est
venu subir, loin des regards de son
père, l’opprobre, l’agonie et la mort!
A. VlNET.
Hcïmc ^oUttijuc
itaUe, — Les fêtes célébrées à
l’occasion du mariage du duc et de
la duchesse de Gênes, favorisées par
le beau temps, ont très bien réussi,
même l’illumination. Les Chambres
ont pris huit jours de vacance, après
avoir voté le budget du ministère de
l’inlerieur et au Sénat, tous les budgets déjà approuvés par les députés.,
Les bureaux examinent le projet
de loi sur l’administration provinciale
et communale; mais l’on doute qu’on
8
en puisse venir dans cette session à
la discussion publique. Une loi sur
l’exercice des chemins de i'er est:
aussi à l’élude.
On a déjà beaucoup parlé et l’on
parlera encore beaucoup, sans savoir
d’une manière exacte ce qui en est,
de l’alliance de l’Allemagne, de l’Autriche et de l’Italie. Les journaux
français prétendent que le but de
cette entente, proposée par Bismark,
serait d’imposer à la France le désarmement. L’Espagne cl la Rassie
seraient d’accord, l’Angleterre ne demanderait pas mieux; la France serait
seule contre cinq ou six. Elle devrait
se soumettre; du reste les partisans
de la paix sont nombreux en Franco
aussi. ^ Si c’était vrai, ce ne serait,
pas mal imaginé. Car l’Europe ne
Î3eut continuer longtemps l’arme au
bras, et la mèche au canon, comme
ces dernières années. 11 est même
question d’une quadruple alliance
anlne. l’Allemagne, l’Autriche, la
' Krànce et l’Italie..
U4.
SOUSCRIPTION
en faecur du Collège Yaudois
Montant des listes précéd. fr. 68,0
M. D. Muston, pasteur . . » jO
Paroisse de Pomarct . . . » • 50
WrwiMtfe. La conversion de la
rcntCi# cinq.pour cent, au <Hi2 pour
lient», a, été votée à une grande majorité pqrj la Chambre des députés et
piar Iqi Sénat;. La France fera, par
ceUe>.meBure,. une économie de 30
millions par an,
i Le gouvernement, a présenté un
projet de loi contre les récidivistes;
.si ce projet pas.se aux deux Chambres,
les colonies pénitentiaires recevront
bientôt une vingtaine de mille habitants de plus.
La France s’annexe la Tunisie,
d’une manière toujours plus complète.
Elle a fait un nouve.au pas en s’emparant l’administration de I^a justice.
Anateteffe, — La Chambre des
communes s’est occupée de la loi du
serment parlementaire.
Aiiemagwke. — Bismark continue
à traiter avec la Vatican pour le réglement de la question religieuse catholique.
-A^INISOISOEÎS
On nous prie d’annoncer que les
conférences du district PiémonteLigurie-Nice s’ouvriront à Pignerol le
15 Mai courant. Les membres de la
conférence seraient heureux, si’profitant du voisinage de ces conférences
les pasteurs des vallées pouvaient y
'assister et y faire entendre les conseils de leur expérience, pourPayancemenl du règne de Dieu dans notre;
I chère patrie.'
La Typographie Claudienne a édité
les ouvrages suivants que nous nous
bornons aujourd’hui à annoncer.
Proflli dell». Yîta dl Cristo,
tradotti dall’inglese di E. Conder D. '
D. — Prix 1,50.
Le beatitudini del N. S. Gesù
Cristo per Carlo Konneke, volume
di pagine 95. — Cent. 50.
Il Credo, esposizione c dimostrazione del cristianesimo primitivo, riassunto del Simbolo Apostolico, per
Teofilo Gay. — Volume di 329 pagine
L. 2.
EaNKST-lloBERT, Géran16lÀdininistrateur
Pignerol, Imp. Cluanlore et Mascarclli.