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ANNÉE XXL N. 14.
4 Avril 1895.
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LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
> 5 Vous nie 8ere2 témoina. Act. I, B. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15, Que ton règn. vienne, Jlatth. VI, It)
K I» in lu H 1 r e :
üii ti'ésor de ooléfo — De l’activité reli'
jiieuse des laïctues — L’Union des
églises — Une mission catliolique dans
le Va! d’Aoste — Nouvelles religieuses
— Revue Polique — Avis.
% --------------------
UN TRÉSOR DE COLÈRE
Kom. il, 20.
11 y a quelques aimées une ter, l'ible catasti'oplie a rempli les journaux et éveillé les sympalhies de
tout le monde civilisé. Je veux dii'e
celle qui a irappé le village de Saint
Gervais, station de villégiature et de
bains au pied du Mont Blanc. La
cause en a élé reconnue depuis. Au
haut d’une gorge qui aboutit à S.
Gervais se trouve un glacier suspendu
‘ 9ux flancs de l’énorme montagne.
r^Une cavité s’était foi'mée dans la
glace et se remplissait peu à peu
d’eau provenant de la fonte des
beiges. Cette eau n’ayant pas d’écouJement s’accumula pendant un temps
indéterminé jusqu’à ce que son poids,
devenu trop grand, fil éclatei' les
parois dé sa prison de glace. Ce lut
■^lors un toî'renl furieux, terrible, qui
précipita par le ravin, entraînant
^Vec lui d'énormes blocs de glace
et de rocher, des arbres et de b
terre et emporta plusieurs maisons
et hôtels en faisant de nombreuses
victimes. Oh ! si quelqti’ uii avait
pu avertir ces rnalbeui'eux du sort
qui les attendait ! Hi quelqu’ un'
avait pu leur dire que dans une
sernairxe, dans un jour, dans une
lieui'e le flot sauvage bondirait sur
eux comme un tigre sur sa victime,
ils auraient abandonné leurs demeures et se seraient mis en sûreté.
Mais qui pouvait les avertir d’un
fait que personne ne connaissait et
qui se préparait obscurément, lentamont, mais sûrement, dans les entrailles du glacier? A chaque nouvelle heure qui s’écoulait le poids
de l'eau augmentait, la résistance
de la glace diminuait; et pendant
ce temps, affairés et insouciants, les
habitants de la vallée vaquaient à
leurs aflaires et à leurs plaisii s. Les
liôteliers s’ingéniaient pour atlirer
et retenir des hôtes, les sommeliers
couraient affairés, les touristes arrivaient et parlaient joyeux et le soir
lamusique retentissait gaiement dans
le grand hôtel invitant à la dati.se
ceux qui n’étaient pas trop fatigués
de quelque excursion. Puis, deux
ou trois heures apiès, à l’heure où
tout le monde s’était retiré pour
dormir, quel réveil! quel mugisse-
2
114
ment d’oaiix déchaînées, quel fracas
de murs qui s’ècroulenl, quelle confusion dans les ténèbres, quels cris
de terreur et de douleur! Frappante illustration de la parole de S.
Paul; « Par ton endurcissement et
par l’impénitence de ton cœur tu
t'amasses un trésor de colère pour
le jour de la colère et de la mmiifestation du juste jugement de Dieu-».
« Un trésor de colère », — il y a
dans ces paroles un poignant contraste, une amère ironie. L'homme
a soif de s’enrichir, il voudrait amasser des trésors', il y travaille
avec cette activité fiévreuse qui caractérise notre époque et qui si
souvent détruit la vie de famille et
dévore les Dimanches eux-mêmes.
Ces lichesses si ardemment convoitées semblent fuir devant lui et,
même lorsqu’il a pu s’en emparer,
peuvent lui être ravies d’un moment
à l’autre par une crise financière.
Le seul trésor qui soit vraiment à
lui, le seul qui s’amasse de lui-même,
.sûrement, infailliblement, comme
l’eau dans ce réservoir intérieur du
glacier, c'est la colère divine, la juste
colère du Dieu qu’il méconnaît, oublie et offense par ses péchés. Bientôt la mesure sera comble, l’heure
fatale sonnera et ce « trésor de colère » tombera sous la forme du
jugement sur les impénitents: « Dé’
tresse et angoisse sur toute âme
d’homme qui fait le mal, du Juif
premièrement, puis du Gréer). (Rom.
Il V. 9). Que Dieu est bon de nous
eu avertir si clairement dans l’Evangile et de nous ouvrir en môme
temps un refuge assuré au pied de
la croix I Lecteur, êtes-vous dans ce
refuge? Avez-vous appris à « fuir
la colère à venir ? »
H. A.
De l’activité relioieuse des lapes
dans l’Eglise
Les sociétés d’activité clirétienno.
Il nous reste à pai'ler de la sphère
d'activité, dans laquelle la jeunesse
pieuse peut se mouvoir et rendre,
à elle-même et à l’Eglise, des services signalés.
Nous avons des paroisses où le
pasteur est à peu prés seul à l’œuvi'e, et quelques unes aussi où il est
ditficile de trouver des personnes
qualifiées pour remplir convenablement la charge d’ancien et de diacre ;
même il en est qui ne possèdent pas
des jeunes gens préparés pour s’occuper des groupes de l’école du Dimaiiclie.
Cet état de misère intellectuelle
et spirituelle nous montre à quel
point il est urgent de mettre la main
sur la jeunesse, au sortir du Galéchuménat, pour l’engager au service
du Seigneur et l’intéresser aux œuvres du royaume de Dieu. En agissant ainsi noïis préserverons nos
jeunes gens et nos jeunes filles de
tout entraînement mondain et a.ssiirei'ons à nos paroisses des auxiliaires
précieux, en attendant le jour où ils
seront appelés à remplir dignement
l’office d’anciens, de diacres, de diaconesses, de moniteurs et monitrices
et surtout de pères et mères de
famille.
M. le pasteur H. Rœhrieh, de Genève, qui a fondé dans son église
une société d’activité chrétienne, dans
un discours vivement intéressant,
prononcé à Lausanne, montre Futilité éminente d’une œuvre de ce
geure dans une paroisse populeuse,
où (f ce qui fatigue le plus le pasteur,
et le Lient éveillé pendant la nuit,
ce n’est pas tant ce qu’il fait que
ce qu’il ne peut faire » (1). t-a présence, autour du pasteur, de paroissiens qui travaillent et qui prient'
(1) Semeur Vaudois da 15 Mars 1865.
3
- Ili)
avec lui le soulage de tout ce qu’il
se sent incapable d’accomplir, dans
le champ de labeur que Dieu lui a
confié: — Si un capitaine de vaisseau devait balayer le pont, monter
aux mâts, surveiller les chaudières
et tenir la barre du gouvernail, le
travail serait au-dessus de ses forces,
le service du vaisseau ne se ferait
pas. Aussi a-t-il sous lui tout un
équipage qui a été formé en vue de
ce Iravail. I,e capitaine met en mouvement tout ce monde par sa direction et la sollicitude dont il entoure ses collaborateurs de tous les
instants. Et ce n'est que grâce à
ces eilbrts multiples, que la marcbe
du navire est assurée.
Les aptitudes sont diverses; les
dons variés; mais quel est le chrétien qui ose dire qu’il n’a reçu de
Dieu aucun talent à faire valoir?
Or, à l’ordinaire, que de trésors qui
se perdent! Une société d’activité
chrétienne dans une église, c’est la
pratique do précepte apostolique:
^ « Que chacun de vous mette au
Service des autres le don qu’il a
reçu de Dieu. »
L’activité constante, en faveur des
oeuvres de piété et de charité chrétienne, augmente le ilon qui ne de■ meure pas inutile, élargit le cœur
et édifie le corps de Christ.
) Sans prétendre former des soC ciétés exclusivement composées de
\jeunes gens, ce qui n’est peut-être
iii possible ni désirable au milieu
de nous, préparons nos catéchumènes à la tâche qui les attend. N’ayons
pas seulement pour but de les ins, truire et de les amener à la conversion, mais ayons soin de les pousser aussi à l’action pour laquelle ils
sont propres, sans les violenter ni,
surtout, les induire à 'parader.
Quelle que soit l’organisalion des
sociétés d’activité chrétienne, il faut
1 *^u’on observe, en les inslituant, les
P''incipes qui .suivent:
1. Avoir régulièrement des réunions d’étude biblique et de prière.
2. Avoir des réunions d’enlretien familier, où il soit rendu compte
du Iravail accompli : visites aux malades, aux pauvres, aux enfants de
l’Ecole du Dimanche, etc.
3. Avoir du travail pour toutes
les bonnes volontés.
Quelque chose à faire., tel me
paraît être le besoin et le désir de
l’heure présente. On parle de mouvement religieux, de raultilurles à
secouer et à sauver, de déshérités
à visiter et à lelever. Qui fera cette
œuvre complexe? Je réponds: Toute
personne qui est capable d'exercer
une influence salutaire, doit meltre
la main à la tâche! L’union de tontes
les forces chrétiennes, pour le saint,
le relèvement et la consolalion des
cœur\s perdus et lassés, voilà ce
dont nous ne pouvons faire à moins.
Impo.ssihle d’indiquer ici les différentes œuvres dont s’occupe la
jeunesse chrétienne de l’Amérique
et de la Círande Bretagne, dont l’activité est prodigieuse. Mais â côlé
de ce que nous avons signalé plus
haut, il est certain que, chez nous
ausfi, les jeunes membres de nos
églises devraient s’occuper spécialement de ce qui peut rendre nos
culte.s et nos réunions plus vivarils,
plus attrayants. Le chant, par exemple, devrait être plus cultivé,
ainsi que la prière et l’édification
mutuelle qui laissent encore tant à
désirer. Si noire jeunesse prenait
aussi nn intérêt plus réel aux œuvres d’évangélisation et de mussions,
qiii dira le nombre de journaux
que l’on pourrait placer dans les
familles, et celui des souscriptions
qu’on en recevrait?
Nous avons, quoique très imparfaitement, (raité un sujet vital pour
la prospérité de nos églises. Plusieurs points que nous n’avons touctiés qu’en passant demandent à
4
Î16 —
»•'V>
éLre étudiés avec la plus grande atlention. Espérons que d’autres voudront bien le faire.
S. E. N.
L’Union des églises
Le N. 12 de l’Italia Evangelica
publie sur cette queslion un nouvel
article signé « Un Cristiano Evan
gelieo B. L’auteur après avoir énuméré les causes que l’on aime à
mettre en avant pour expliquer le
progrès si lent de la mission en
llalie s’exprime comme suit:
Toutes ces raisons ont flu vrai, et
pourtant elles ne Buflisent pas à expliquer notre insuccès relatif. Est-ce
que l’Evangile n’est pas prêché fidèlement, et avec force dans chacune
des églises de chacune des dénominations évangéliques? Partout il
t’est tidélernenl, ici et là il pourrait
l’être avec plus de force. Parmi vous,
en effet, chers pasteurs, où est-il
celui qui ne sente le besoin de croître de jour en jour dans cette vertu
qui vient d’en liant et qui seule peut
entlammer votre cœur et vos prédications?
Mais la cause principale de nos
progrès si lents, celle qui m’empêche
de regarder d’un œil tranquille à
l’avenir,qui m’empêche d’y discernei'
une glorieuse a Eglise évangélique
d’Italie B, c’est la suivante:
La mission dans notre pays (comme
ilans plusieurs autres, du reste) ne
correspond pas au désir ardent de
notre Seigneur Jésus; a Que tons ne
soient qu’un, comme toi, ô Père,
lu es en moi et que je suis en toi ;
qu’eux aussi soient uu en nous et
que le monde croie que lu m’as
envoyé» (Jean XVII, 21). 11 paraît
de là que l’unité des croyants est
le moyen par lequel le monde pourra
croire en Jésus. Or la mission évangélique ne réalise pas en elle même
cette condition d’une vie vigoureuse
et se répandant au dehors.
Pourquoi l’église de Jérusalenfl ;
s’accrut-elle .si rapidement? — Pourquoi ces fidèles qui la composaint
élaient ils a agréables à tout le peuple? b — Sans doute nous devons y
voir le fruit de la prédication des
apôtres; mais aussi l’effet du spec- '
tacle qu’offrait au peuple le corps
des croyants, spectacle d’unité et
d’amour intense. Le peuple de Jérusalem, paralysé par une religion
formaliste et ne se composant que de
prescriptions froides et arides, jouissait de cette lumière qui venait l’éclairer de celte chaleur douce et ,
puissante qui ne demandait qu’à les
pénétrer de part en part. Et l’Eglise,
remporta alor.s de grandes victoh'es; '
elle s’accrut, elle s’étendit et avec
elle se r'épandit l’esprit de son fondateur.
Ressemble-t-elle a celte œuvre
celle que nous faisons, nous évangélique.s d’Italie? — .\vec quelle
douleur ne devons-nous pas confesser, au contraire, que nous avons
plus (l’une fois offert à notre peuple
le spectacle de nos luttes et de nos
rivalités et plus souvent encore celui ,
de nos divisions, do nos « dénomi- ;
nations?» Nous n’avons pas brillé '
comme des « flambeaux dans le
! rnoiide, y portant la parole de la','
vie » (Ph. Il, 15; nous avons bien
répariiiu un peu de lumière autour ^
de, nous, mais pour ce qui est de
la chaleur, nous ne pouvons cer- '
lainement pas affirmer que nou.s
avons réc/mu/fé notre peuple au foyer
de notre amour.
Eb! bien, tant que nous ne repré.sentons pas devant iiotre peuple
l’esprit de Christ; tant que cet esprit if
ne nous anime, ne nous unit pas tous
ensemble pour faire de nous un seul
corps « bien joint par la liaison de ■
ses parties»; pour faire de nous un
fleuve de vie unique et puis.sant,
noua n’avancerotjs pas, nous ii'évan- ;
géliserons pas avec fruit! ün aura
beau ctierclier d’améliorer le.s rap- ,
port entré les comités, les ministres, '
les membres des églises, tant qu6
5
— m —
l’union des églises, el l'uMilé de direction de la mission fera défaut,
uous nous attendrons en vain à de
grandes eotiquêtes.
G’esl là pour nous une question
de vie ou de mort, de victoire ou
de défaite. Que les Comités qui dirigent l’œuvre évangélique eu Ilatie
Veuillent bien y penser ! Et qu’ ils
y pensent avec eux les membres
des églises. Elle serait sainte la ré: solution, par laquelle ceux qui en
"auraient le pouvoir,entreprendraient
d’abattre les cloi.sons qui séparent
les bercails et réuniraient tous ces
petits troupeaux en un seul. Le souverain berger ne les laisserait pas
manquer de leur récompense, et
quelle vie nouvelle ne jaillirait pas
de cette l'éunion !
Dieu nous accorde la grâce de
Voir en Ilalie, avant de quitter cette
lerr’e, un seul troupeau; «l'Eglise
Chi'éiietme Evangéliijne » et un seul
berger: «Jésus Christ notre Seigneur ».
«Un "Ghrétiai évan^élujue».
Hc *
Sur cette même question nous recevons
rie M. Luxïii, la correspondance suivante:
L'UNION DES ÉGLISES EN ITALIE
Si le Témoin le permet, je le
iprie de bien vouloir accorder une
^petite place aux quelques observation.s que m’a suggérées l’article
■puldié dans son numéro 12, et portant le liire même de ces lignes.
Monsieur B. B. aifirme que « dorénavant Vunum corpus snmns est
destiné à figurer, comme motto, dans
les journaux et circulaires de l’Alliance Evangélique; comme parole
Apostolique, il a perdu toute valeur,
il a abdiqué en présence de [’«union
de l’Esprit %.
Plût à Dieu que le motto des
journaux et des circulaires de l’Alliance eût toujours, comme un écho
fidèle, la grande réalité de l’union
spirituelle! Plût à Dieu que l’Eglise,
dans sa collectivité d’ici-bas, lût un
seul « corps » non pas au sens terre
à terre d’organisation ecclésiastique,
comme M. B. P. semble le comprendre, mais dan.s le sens « mystiquement céleste » de l’apôtre, c’est
à dire, dans le sens d’un tout spirituel qui vit en Christ, et qui, par
l’énergie même que Christ lui communique, se répand en une aclivilé
divinement féconde et variée Confondre r«unum corpus » de l’apôtre
avec 1’« unum corpus » du Comité
intermissionnaire et de l’Assemblée
Promotrice de 1884, c’est commettre
un anachronisme inexcusable. Ce dernier est « d’en bas», tandis que le
premier est d’«en-baut».
Si nous considérons les choses an
point de vue hisloriiiue, est-ce que
Saint-Pau! a jamais pu se préoccuper de l’unilé ecclésiastique au
sens moderne que nous attribuons
à ce mot?
Mais assez sur ce point.
M. B. P. pai'ie du « résultat déplorable » de l’entreprise de l’Union
qui avait pourtant été commencée
par des ministres, pasteurs, professeurs, et organisée par des cliefsmission ». Comment donc n’a-t-on
pas réussi à effectuer l’union malgré
l’accord intervenu « enire le corps
enseignant et le corps dirigeant?»
Pour une raison fort simple. B manquait l’assentiment des frères et des
amis d'au-delà les Alpes et d’au-delà
les mers, de tous ceux, en un mot,
auxquels l’œuvre évangélique italienne doit en grande partie sa subsistance, et auxquels l’évangélisation
italienne doit aussi de n’être autre
chose que la reproduction artificielle
du protestantisme étranger. Je dis
artificielle^ car si le dénorninationalisme a, hors de i’ Italie, des bases
historique.s, chez nous, non seule-
6
- 118
ment ces bases historiques lui font
complêlemetil (.léfaiit, mais il va se
lieiu'lier contre le sentiment national.
C^'eat pourquoi, il me semble que
]'union ecclésiastique, telle que la
rêve M. .B, l\ ne pourra se réaliser
qu'en suivant l’une ou l’autre des
deux voies que je vais indiquer. —
Ou bien, les frères de l’étranger
s’arrangeront entre eux pour soutenir en Italie l’œuvre de l’Evangélisation, en faisant au delà des
Alpes et des Mers «il gran rifnilo»
de leurs préoccupations dénominationales, et en permellant à l’Italie
Evangélique de manifester son sentiment religieux de la manière la
plus conforme à son caractère, à ses
traditions, à ses besoins; — ou bien,
les églises évangéliques italiennes
s’émanciperont de la charité de l’étranger, vivant de leurs propres
ressources, et s’organisant comme
elles le jugeront convenable.
Tant que l’une ou l’autre de ces
deux chases ne se réalisera pas, aucun autre état dilTérent |de l’état
actuel ne sera possible, et cela malgré les pétitions, malgré les vœux
et malgré l’acconl des, pasteurs, des
professeurs et des chefs - mission,
malgré toutes les levées de boucliers
des laïitues. ■— Je vais plus loiu. —
Admettons même que rune ou l’autre de cep choses se réalise, runité,
pour no pa.s dire runiformité ecclésiastique, rêvée et souhaitée par M’’
B, P. restera pourtant un songe.
Jn variété de la forme sera toujours
le produit naturel de la liberté de
resprit. Il n’y aura qu’une seule
dillèrence, et la voici: Nous aurons
alors une variété naturelle et (< paesana au lieu d’une variété exotique
et imposée.
Pour finir, que dirai-je de ce
mouvement commencé « par les fondements », comme l’appelle M” R.
P.; de ce mouvement dont rUnion
serait le résultat? 11 n’y a qu’une
seule chose à attendre de ce mouvement qui tirerait des fondements
seuls sa force initiale; savez-vous
quoi? La ruine de l’édifice tout
entier.
Ceux des membres des églises
qui désirent l’union «considèrent
comme leur église toute église où
la Parole de Dieu est prêchée etc...Meltez-en ceul, raettez-eu deux cents
dans une ville et vous verrez si l’i- ;
dée d’union ne fait pas des pro- ;
Est-ce bien vrai, cela? Supposons que les 233 membres de mon
église pensent de même, et entrent
dans la voie que M'" B. P. vient de
leur tracer. 11 se peut que je rne
trompe, et que l'idée d’union fasse i
de cette manière un grand progrès;
mais quant à moi, je crois fermement que le résultat de celte méttiode serait du plus au moins le
suivant: Une vie spirituelle relà-;
chée et moins intense, des membres
qui auraient un grand nombre d’arais qu’ils aimeraient d’un amour 1
Superficiel et^accompagué de beaux i
mots, sans aimer personne d’urr
amour profond et accompagné de
preuves efficaces.
Voici ce que j’ai toujours observé.
Les membres des églises qu’anime
le plus le souille de l’Esprit de
Dieu, et qui sont toujours prêts à
tous les sacrifices, sont ceux qui
accomplissent, le plus eonsciencieusement leurs devoirs envers leur église
respective; et je ne me suis jamais
aperçu que l’amour vrai que l’on a
pour sa propre église exclue on
all'aiblisse l’amour vrai que l’on doit
ressentir pour les églises sœurs et
le désir de la vraie unité.
C’est parce que je suis convaincu
de tout ce que je viens de dire,
que je dépose mon vote contraire à
toute espèce de vagabondage ecclésiastique érigé eu système, ainsi
qu’à cet essai de « désorganiser pour
organiser», qui tend à introduire
à
7
- 119
ilaiis les églises un princi[)e anar
G. Luzzi.
Hue mission eaAlioli(|ue
dans le Val d’Aoste
l^a Gazzetta del Popolo reçoit
, en date 't” Avril, la corresÇoiidance suivante ;
. Votre journal a encore une fois
; liien mérité de cette vallée en tnettant en garde contre les menées
^lotilerraines des ennemis de la ci' '''iUsation, tous ceux qui ont à cœur
liberté de conscience, qui est une
condition indispensable de toute ci'’ilisation.
Les protestants, tous rallacliés à
ta mission Vaiuloise, sont peu nomtii'eux dans notre ville, mais ils
^omidenl quelques centaines de prosélytes réparlis entre GouiTiiayeur,
t-ia Salle, Cballanl, Verrès, Brisj’ogne et Monliovét. lis ont depuis
i longtemps renoncé t?) à toute idée
de propagande; mais il est arrivé
■ 'lue, dans quelques localités, beaui *^9up se sont couverlis spontanément
'.à leur foi uniquement pour faire
(•ièce à un curé antipathique çdans
fUesqne toutes les communes il y a
„ tes deux partis pour et contre le
%euré), quittes à rentrer ilans le giron
‘^e l’Eglise lorsque les circonstances
®nt changé.
Assaillis l’année passée a Challant
Nr quelques mis.sionnaires qui y
l'>■êchaient, les protestants crurent
t.^on de leur opposer des prédications
t'iites par un ministre évangélique,
il en résulta un petit sciiisme.
1^ Je pourrais citer d’autres laits
,.(l) M. B. P. ne voulait certainement pas
que les Evangéliques dussent végliger
i®* culies de leur église pour en frdquen
tep
Une autre, mais qu’ils devaient recher
1 —»»U ek-UUi TMflVliW I
^uer toutes les occasions propices pour se
uver avec des frères d’autre dénomi
'hation,
Red.
prouvant qu’ici et là ne manquent
pas des occasions de légers froUcments; mais ils proviennent moins
de disseiuimenls religieux que de
baines personnnelles et des pelle'
golezzi locaux babituels. En tout
cas jamais nos prolestanis ne furent
l’objet dejja |moindre persécution
ni de la part des populations ni de
la part des curés.
Monseigneur Pardini aurait-il
maintenant reçu la mission de souffler dans le feu et de faire de nos
fervents catholiques autant de fanatiques intolérants? On dii'ait presque
que tel est l’unique but qu’il a en
vue, car on ne peut parler, même
en plaisantant, de forlilier la foi catholique des Valdostins, à moins
qu’on ne veuille faire de la Vallée
un immense couvent.
On est donc très impatient de
voir à l’œuvre ce délégué aposlolique extraordinaire; mais il est certain que si ses moyens d'action et
de persuasion devaient produire le
résultat que nous avons dit plus
liaut, ce n’est pas la religion catholique qui y gagnerait..
Nouvelles ^Religieuses
L’Evangéliste de New-York voit
dans le zèle missionnaire une de.s
principales preuves de la vitalité
d’une Eglise. Travaille-t-elle oui ou
non, et directement, pour le salut
des âmes perdues qui se trouvent
dans son voisinage; Iravaille-t-eUe
avec la puissance que donne le SaintEsprit? L’Evangile doit être porté â
ceux qui ne viennent pas l’entendre,
et ce travail aipparlient aux laïques
tout autant qu’aux pasteur.s. Même,
daits l)ien des cas, un laïque peut
alteindie plus loin qu’un pasleuiv
et toucher des cœurs demeurés coffl>me de piei'ife devant le.s appels d'un
ministre de fa J^arole. Tout croyant
doit se considérer comme divinement appelé à une sorte d’appslolat,
8
120
el il doit s’y préparer par la prière,
l’élude de la Parole de Dieu et une
gronde assiduité au culte.'
L’auteur de l’article, d’après les
lapports dont il a eu connaissance,
dit que les résultats les plus remarquables ont suivi ces appels personnels. C’est la méthode divine, et
Celui qui l’a instituée F honorera et
la bénira certainement,
A Valencia (Espagne), un jésuite
a déclaré, en pleine église Saint-Jean,
qu’il l'allait absolument en revenir à
la Tiès Sainte Inquisition pour rétablir l’ordre dans les esprits.
(Eglise Libre).
X
Celle année, comme depuis quatre
ans, nous écrit un <le nos correspondants, une des baraques de la
loite do Noël (qui dure un mois),
à Viilencia, a été louée pour la vente
des tdvres saints et des publications
de la Société des Traités religieux
de Madrid. La vente a été bonne j
mais ce sont les entretiens qui sont
surtout de nature à faire beaucoup
de bien. Au fond de la baraque un
grand placard reproduisait les dix
commandements.
Rinvile Politique
ITALIE. — Daratieri a occupé
sans coup férir Adigrat et a envoyé
une eolonne volante à la poursuite
de Mangascià.
— VOpinion prévoit que les élections politiques auront lieu le 19
Mai.
FRANCE. — Le président Faure
a gracié le major Falta et le jeune
Aurilio. La nouvelle a été reçue en
Italie avec une vraie satisfaction.
■— Le navire Brinkburn portant
une partie du matériel de guerre de
Madagascar, s’est heurté dans leMé
troil de Messine à un aulre navire -]
anglais et a subi de graves avaries. |
Al.LEMAGNE, — Le 80® anni: '
vei'saire de Bismark a été célébré
avec enlbousiasme en Alletoagne.iù;
Plusieurs de nos lecteurs n’auront
pas compris, d’après les jour'nau-’i
italiens, un point du ioasi de l’Empereur. C’est que la seconde sentence,
le motto de Mansfeld n’est pas n Da
ciò » comme on a traduit mais « Né
anmoinsl »
japon. — Un amnistie a été
signée entre la Chine et le Japon.
AVIS
Temple du Ciabas. Dimanche, 7
Avril à 3 h. Culte avec prédication.
Sujet: Nos louanges et nos palmes
ou r hommage que les Chrétiens
d’aujourd’hui peuvent et doivent
rendre à Christ. Mallh. XXI, 1-9,
SOUSCRIPTION
pour l’érection d’un. Temple
jV Cnlonin Vul^lensc
M"" Jacques Marauda, Pramol 8,60.
Abonnements reçus pour 1895'.^
M.M.: J- Abram Pascal, Fontaines^
1894-95; Louis Mico), Chahers; Travers, Turin; Berlalot, Cardili; Ribelli,
Turin. ^
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la Tour, Liiserne S.
Turin
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Les commi.ssions se reçoivent au ,
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TURIN: Trattoria d’Asti, Rue Nizza
N. 5. As.sorliment des primeurs de là Rivière. PHILIPPE PASTRE- ;
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellioe — Imprimerie Alpina