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Cinquième Année.
16 Mai 1879
N. 20
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
) *
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Actes 1, 8. Sîi'.vant la vérité avec la charité. Ep. 1» 15^
PRIX D’ABBONNEMENT par an Tulle . . . . 3 ï'ou« les pays de TUnion ' de poste ... >6 Amérique ., . . * 9 Ou s'abonne : Pour VIntérievr cheî5 MM. les pasteurs et les libraires du Torre Pellice. Pour ]'Extérieur au Bureau d'Ad* minisuation. Un ou plusieurs numéros sépat rés, demandés avant le ti- rage 10 cent chacun. *, Annonces: 25 centimes par ligne. Les envois d'argent se font par lettre recimmandée ou par mandats sur le Bureau de Pa- rosa Argentina.
' Polir Itt RÉDACTION adresser aiosî; A ]a DirecLi«‘n du Témoin , Pomaïetio (Pitrerolo) Italie, 1 Pour ÉAÜMINISTRATION adresser ainsi : A i‘Administraiion du rewoin, Pomaretto iPiïieroloJ Italie.
Sommaire.
Pierre , vaido el les pauvres de Lyon. “
Adresse au peuple Vaudois. — Que Dieu
nous tasse grâce ! — ìVomesììm reiiÿiwses
Ht faits diwrs, — fisBite politique.
PIERRE \ALD0
et les pauvres de Lyon
i ' • Propriété Huéraire
VIT.
LA MISSIOH. ■
/' Suite F. iV, i9j.
Les pauvres de Lyon no se bornaient pas à la propagation de l’Evangile
parmi les Cfilholiques romains; lorsque par-ci ¡iar-là ils étaient parvenus
à former un noyau de chrétiens, ils
allaient deux à deux visiter leurs
frères dans les chaumières aussi bien
que dans les châteaux pour les encourager à la persévérance. Souvent aussi,
quand la chose était possible, ils les
réunissait en un seul endroit pour les
voir tous ensèmble. Naturellement ce
n’élaienl pas toujours les mêmes évangélistes qui pas.saieni, el_ il|. y avait
d’ordinaire, cerlainès précautions,:!
prendre pour né pas donner l’éveil.
« A peine arrivés auprès de leurs
gens, dit l’auleur déjà cité, feur .pre
mier soin est de se donner à connaître
en faisant comprendre qu’ils sont envoyés par leur chef. Puis choisissant
un endroit plutôt caché pour .y être
aussi en sûreté que possible, ils reçoivent là leurs disciples, qui viennent
en grand nombre voir et entendre
ceux qu’ils appellent leurs maîtres cl
leurs confesseurs.
Pour leurs réunions comme, pour
leurs écoles, ils ont quelquefois des
maisons entourées d’un fossé', ou protégées de manière à prévenir toute
surprise el trahison i«. C’est la nuit
surtout, quand tout le monde esl plongé
dans le sommeil , que ces gens aiment
à tenir leurs conventiculcs, se croyant
plus libres alors d’exercer leur ministère sans autorité. Ces assemblées
étant ainsi plus ûii moins secrétes,
on pense bien que tout devait s’y
passer avec le moins de bruit possible.
C’était la lecture el l’exposition de la
Parole de Dieu, lecture que l'on écoulait avec d’àulanl plus d’attention qu’on
n’avait pas toujours sous les yeux un
exemplaire copié. C’était aussi la prière,
l’action de grâce avec la confession
des péchés, le tout en langue vulgaire.
Du,chant, il n’en pouvait pas être
question dans ces temps difTiciles ou
un rien aurait suflBt pour trahir le pelil ràssemblémenl. Quand on célébrait
la Sainte-Cène, ce qui se faisait également dans CCS réunions, qn suivait
2
-154.
d’ilnssi pi'è? que possible l’instiliilion
du Seit;nenr, • Ru rompiuil le pjiin
^ sur leur table, in mcmd sud, et en
SC le passant des uns aux autres ainsi
que la roiqie, ils so conienlenl île reciler en lan[<ue vulgaire les paroles de
l'injlilution telles qu’elles sont dans
riivanoile ». C’est encore à Yvoriet
qiiii nous ilevmis ce renseiuneuienl.
I^lin n’oublions pas de mentionner
les 'collectes d'argent qui se faisaient
dans ces mêmes assemblées. Rien ne
se fait de rien. Valdo l’a bien montré.
Rt si pendant des .siècles les Vaitdois
ont pu suirire ?i lotis leurs besoin.s, y
compris celui de leur œuvre missionnaire, c’est apparemment tpie cbacun
parmi eux avait appris ii donner selon
son pouvoir. Dans leurs réunions, nous
dit l’auteur déjà cité, non seulement
ils apportent à leurs maîtres ce qu’ils
ont de mieux en fait de nourriture,
mais encore « ils établissent îles collectes dont, le produit est consacré
soit à renlrelicn du ceux qui les insIruiscnl, soit au soutien des étudiants
peu moyennés ». Une troisième partie
de cet argent allait aux besoins généraux de la mission.
Au reste, si Valdo avait établi une
classe d’hommes expressément consacrés à bi prédication, si même au
dire de rinquisiteur Moneta (an 1240)
le réformateur (.yonnais avait demande
pour luiTimposition des mains, à l’assemblée «le Ses l’rôres, il n’en est pas
moins vrai que tous les membres du
troupeau nous a[)paraissent animé du
même zèle. « Us prêchent tous et partout ( nous dit Bernard de Foucaud,
mort 1193), sans distinction de rang,
d’âge ni de sexe. « Chaque laïque ,
d’après Saint Paul (1 Cou. 14'), .et
même les femmes ont le devoir de
prêcher », « Tous, dit encore Reinerus, homme'fe et femmes, ehfânls et
grandes personnes, ils ne ce.ssènt jour
et nuit d’apprendre et d’enseigner. Le
simple ouvrier occupé to.ut le jour à
.son travail passe une partie de la
nuit à instruire les autres où à s’instruire lui-mêmé. Chez eux l’on étudie
plus encore qu’on ne prie. Avec ou
sans livres , ils ne laissent jamais d’enseigner quelque chose, et l’école se
continue jusque dans ces refuges où
ilsfclirent leur maJadesw- « TeÇh’élail
qu’un écolier, il y a„huil joui|i, qui
aujourd’hui cherche déjà à coi#uunfquer ce qu'il sait ».
Il ii’esl pas jusqu’aux toutes jeunes
fillettes à qui ces Lyonnais' ne lassent
apprendre i’Kvnngile et les Rpiires,
pour les former dès l’âge le plus lendie
h leur manière de voir. Ces enfants,
à leur tour, partout où elles trouvent
qui veut les entendre, font leur possible pour inctilqucr aux autres leur
petit savoir ».
Le travail de la mémoire avait beaueou(» plus d’importance alors qu’aujoiii'd’hui. Comme la multiplicaliou
'des exemplaires de la Bible ne pouvait
avancer que lentement par la voie des
copistes, et qu’elle étifit d’ailleurs fort
coûteitse, on usa, dit M. Bost, de
rexcellent expédient de faire apprendre
par cœur les passages les plus importants et mêmes des portions entières
de l’Rcriture. Ici tout le monde pouvait se rendre utile, le disciple de
sept jours co'mme le plus avancé, les
enfants aussi bien que les adultps. Tous
en récitant lotir Bible(rotilribuaient
pour leur part à répandre autour d’eux
la connaissance et l’amour de la vérité évangéliqtie, et cela sans crainte
de se tromper jamais , sans danger
d’induire personne en erreur. Ajoutons
que dans la bouche de gens aussi
convaincus, la récitation de la Parole
devait être bien autrement chalcuieuse
que, la simple léét'urc. ^ /
Pour arriver à bien savoir, il fallait,
il est vrai, quelque peine, et plus
d’un s’en effrayait. Celui-Ci était trop
vieux pour étudier ; celui-là, mat'pl’acé,
plusieurs n’avaient pas le . Véhips. On
les encourageait alors comme on pouvail. Rb bien ! leur disait-on; apprenez
un mot chaque jour, un mot seulenienl,
au boni de l’année voits aurez trois
cents mots au moins, grand ouvrage
dont vous serez contents vous les
tout premiers •.
Rn général , cependant , la ferveur
était si grande aux premiers jours,
parmi les disciples de Valdo, (jii’au
dire de Beinerus, l’un d'eux pousse par
le désir de gagner quelqu’un à sa foi,
3
-IsS
ne craiKnail pas de Iraverser cliarpie
niiil il la nage la rivière de l’ipsa, an
cœur de l’hiver. A quoi l’inquisiietir
ajoule, qu’il y a loin du zèle que
d'épJqyGnl ces léonisles à la coupable
indoience des dopl'enrg calboliqiies.
Une clio.së du inoin.s est cerlàine,
c/esl que Valdo et ses amis avaieiil
bien coitipris ce mot. de Ubrysoslôme:
Tout prédicaleiir ii’est. pas mt enfanl
de Dieu , mais tout enfanl de Dieu
esl nn prédicaleiir.
(à suivre).
AO'IESSK \l! l'KlircE VUJUIHS
IV. Nos espérances.
Nous avons indique au moins
quelques unes des causes pour
lesquelles il esl, assez ’naturel de
craindre que l’appel fuit aux vaudois ne produise ¡tas tout l’elfel
ddsiré.
Nous voulons menüoniier encore
le temps même et les circonstances
présentes que nous avons entendu
alle'guer par plusieurs comme
tout-à fVui défavorables Mais ici
encore les objeciions viennent
généralement de gens irès ¡>eu
disposés à donner et pour qui les
circonstances pro[)ices risquent
de ne jamais se produire. Il est
très vrai que à la sorlie du [ilns
long liiver dont on se souvienne
dans nos montagnes , et à l’ouverture d’une campagne ugrioole qui
s’annonce mal, il ne serait pas
raisonnable d'imftoser, en quelque
sorte, aux V’audois des engage
ineiits que. peut-ôire ils no ¡tourraieiu pas remplir. Mais nous savons que l’iiitentiou de la 'l’able
ii’est pas de demander le versement
immédiat et intégral des contributions souscrites, laissant plutôt
à chacun la faculté de répartir
sur un espace de deux années
peut-être le payement de leur
cotilr ibulion voloii'laire ChacuJi
aura ainsi le (einfis de préparer
à loisir son offrande « en sorte
qu’elle soit prêle comme une li
be'ralilé et non comme un fruit
de l'avarice » (ii Cor. ix. 5)-.
Et nous avons la ferme assurance que les offrandes seront
plus nombreuses et plus abondantes
qu’on n'aurait d'abord osé l'es|iérer.
Il ne s'agit ¡ms, en effet d’une
sorte d’im[iôt se Ci)iilinijanl d’année en année, mais l’adresse le
dit. c’est une. fois pour toutes.
que l’on demainie aux Vau(.|ois
po\u' leurs pasteurs à venir, ¡.lus
encore que ¡lour les pasteurs a(îtuels, quelijuo chose comme la
taxe que le Gouveriieincnt exige
annuellement sur la richesse mobiüaire.
11 est très important d'insister
sur ce ¡)oint, comme aussi de
bien expliquer commeii t les sommes
versées auprès de la Table ne
passent directement, ni en tout
ni en ¡larlie dans la poche des
ministres et p.asleurs des v.»liées,
mais constiiueiiL un fonds ’dont le
revenu sera ré[)urli enlr’eux.
Celle circoi>stance doit melti'e
toiu-à-fait à l’aise le.s personnes
qui auraient quelque ré|Hignance
à donner pour tel ou tel qui ne
leur est pu.s sympathique.
Nous avons parlé d'ennemis de
l’Evangile , d’incrédules et d’iniliCféreiils qui se trouvent en trop
grand norubre encore parmi les vaiidois et sur le concours desquels il
ne faut ])us compter. Laisser croire
(¡ne de ¡i.areils éléments u'existeut
4
„156^
pas au milieu de nous, ce serait
prétendre que nous sommes un
peuple unique sur la terre et nous
vanter gratuitement.
Mais grâce au Seigneur dont
la fidélité a maintenu au sein de
noire église le flambeau de sa
parole, l’Evangile compte- aussi
parmi nous des chauds amis et un
nombre très considérable d’adhérents qui ne voudraient, à aucun
prix, se le laisser enlever. Pour
convaincre et gagner ces derniers
il suffira de leur démontrer l’inconvenance autant que l’impossibilité
réelle de continuer indéfiniment
à attendra du dehors les moyens
matériels pour maintenir énergiquement cet Evangile qui fait
notre force et notre gloire.
Malgré les prodigieuses ill usions
que l’on, se faisait jusqu'ici et
que plusieurs s’efforcent de retenir
encore, il ne sera pas trop difficile de démontrer par des chiffres
oflîciels l'insuffisance absolue des
subsides divers qui forment le
plus que modeste honoraire des
pasteurs et ministres. Bien plus,
il sera malheurpusernent facile de
prouver l'instabilité de ces.subsides
et la possibilité de les voir manquer l’un après l’autre. Lorsque
la question sera ainsi simplement
et clairement posée devant le
peuple Vaudois, lorsqu'il comprendra que c’est de son existence
même comme peuple et comme
église qu'*il s’agit, qui oserait af.
Armer qu’il demeurera indifférent
et qu’il reculera obstinément et
froidement devant le moindre sacrifice F
Quant à nous qui avons eu
l’occasion de l’étudier en detail
et les moyens de le connaître
avec tous ses défauts et ses misères
morales, nous ne craignons pas
que dans cette circonstance si
importante, le peuple râudôis se
laisse aveuglèr par i’égo'isrnéi ni
gagner par les raisonnements des
adversaires de l’Evangile. i ■
Nous sommes persuadés qu’il
ne sera pas sourd à cet'*'appel
qu’il connaît d’ailleurs très peu
encore, mais auquel il répondra
d’une manière digne de lui, aussitôt que l’on aura réussi à ¡je lui
faire comprendre.
Nous l’avons dit, il y a, grâce
à Dieu, parmi les Vaudois des
chrétiens sincères etl^«,zélés pour
l’avancement du règne de l'Evangile. Si Dieu les a faits les dépositaires d’une fortune un peu
considérable, ils donneront l’exemple de la libéralité chrétienne;
s’ils sont à l'étroit, ils donneront
de leur disette, mais par leurs
encouragements, et leurs prières,
ils concourront richement à cette
œuvre dont le büt est en définitive
la gloire de Dieu par le maintien
et la propagation de son Evangile.
Qui sait si même ceux qui ne
professent de bouche, ni ne pratiquent par des actes , la religion
chrétienne, quoique de nom ils
comptent encore comme vaudois,
ne saisiront pas cette bonne occasion de protester , par leur
concours materiel, contre l’indifférence qu’on leur attribue?
Qui sait enfin si un peu d’étqulation de paroisse à paroisse,
aussi bien qu’entre les membres
d’une même paroisse, ne contribuera pas à donner à la collecte
qui se prépare, des perspectives
que l’on n’aurait pas osé espérer?
C’est ce que nous croyons ferme-
5
157.
ment , comme aussi nous sommes
assurés que les amis chrétiens
qui nous ont encouragés, le seront
eux-mêmes par la manière dont
les Vauàois auront répondu à
leur atteh'te en la dépassant.' '
I . . ■■n:' ' ■■■ ■ ‘V. . ■
Que Dieu nous fasse grâce !
Qite Bien nous'fasse grâce 1 C’est là
un sduhail q(ie nous entendons très
souvent répéter surtout par lès malades,
les infirmes ou les méartnts. Nous ne
saurions assez faire sentir le besoin
que chacun de nous a do la grâce de
liieih. Nous ne saurions assez in^isler
sur le fait que nous avons péché, et
pécliôiproprement contre l’Eternel , de
éorle que nous ne'poiivonS espérer de
saJutlque dans la grâce du Seigneur.
Plüé'inous avons conscience de notre
péché^ et plus nous nous sentons poussés îv demander grâce. El lorsque nous
entendons dire par quelqu’un : que
'Îhen nous fasse grâce, nous ne pouvons que nous associer à sa »prière.
Cependant, nous'noiis surprenons qüelr
i quefois avec lè désir d’entendre queb
que chose de plus de la part des membres de nos églises. 11 nous semble
que ce souhait cache en soi-même une
espérance vagué , tincerlaine , piesque
pleine de doutes,.contrairement à l’espérance de l’Evangile, qui est vivante
et parfaite.
D’ôù vient celle incertitude ? Elle a
son origine dans l’ignorance de la Parole de Dieu de ce qu’on ne s’es. pas
nourri des promesses de Dieu, quieont
Oui et Amen, c’est-à-dire,’tout à fait certaines, en iJésLis-Chrisî. Il est parfaitement vrai que «nous ne sommes sauvés
'qu’en espérance». Mais encore, celte
espérance n’esl pas, et ne doit pas être
l’incerliliide, mais la cerliliide la plus
entière. Et en effet, les apôtres ne nous
habituent nulle pari, à une espérance
vague de salut, mais ils en sont eux
mêmes assurés, et venleul que les auirès le soient. Paul avait été un blasphémateur, un persécuteur, un homme
violent, c’est une ,chose qu!il avoue
clairement et sans aucuhe restriction,
mais''bien qu’il ait été cela , il dit et
répète Comnae en eiañl parfaitement
assuré; • j’ai pblénu miséricorde».
C’est dé lui qu’est célite paroleJe
sais à qui j’ai cru » « J’ai combattu
le bon; combat..,,, la couronne dé Justice m’est l'éseryeé.... » ( Voir encore
11 Cor. iV, 16 à V> "lO. ^ PpiL. ,i, 21,
'23 etc.). Éeilc assHraricé,/ei cette
Termeté ,pn J. 'Christ,'il désire la voir
chez tous'lés chi'éiierls. Ainsi il écrit
aux ThesSalphiciens ; « ¡Nous vivons
mainlehant, puisque vous deme.ii^z
fermes en Notre Seigneur: I ThEss.
H, Aux'CoLOSSiEîi.s : Comme vous fi vez
repu le, Seigneur J., G., marchez selon
lui, étàhl enracinés et. fondés en lui ».
Col. Il, — De même Saint Jacques :
« Attendez patiemment, et afTermissez
vos cœurs ». St,,.Pierre': Je voqs ai
écrit.,,, vous exhortant et vous'âssnrant que la vraie grâce de Dieu, est
celle clans laquelle voiis depieurez ferihes. 1 riE|mE V, 12, 11 Pierre i.
— A ceci nous connaissons que pous
demeurons en lui et qu’i.l'demeure en
nous; c’est qu’il nous a fait part de
¡son Espi’it ' -. I -IWIV, 13., Nous pourrions mullip%’, ces passages qUi tous
nous disent,que nous poüvops et que
nous devons avoir une fermé assurance
de salut eh J. Chris!.
Pour cela, ne nous contentons pas
d’im 80uhai,l rempli d’incerlilude, mais,
puisque .JèsusrÇlu'isI a .poríé nos péçftés
^en son corps sur te àoîs, puisque no'iis
savons tout,'ce que J- C. a souftért,
lui, ,,iuste, pour nous injustes, afin que
nous eussions le pardon de nps péchés,
et que nous fussions reyêlus de la justice de Dieu,,, confessons nos péchés
au pied de la croix de J. Christ, recevons la parole de pardon et de paix,
lavons-nous et,blanchissons-nous dans
le sang de l’Agneau. — Assurés ainsi
en nos cœurs , par le témoignage de
la parole et de l’Esprit, que nous sommes pardonnes-, ne nous arrêtons pas,
mais éludtóhs-hòùs^iàl'affermir notre
vocation cl notrej élection, ii Pierre
I, 10 ; cherchons notre sanctification
sans laquelle nul ne verra )e Seigneur.
Hébreux xii.
6
Or,, commcni poiivons-noiis devenir
Siiinis'.’'Xoi'il comme .1. ChrisI non,«; a
ólft lail dii Ìa pa,0 de Dlen, rédempiion,
d nous e,sl , jail sanciifiedHon. Toni
‘'cb/niiie M,iÇ^ sipdla croix^pt'eiid
noli'.e 'platói porle,ìa. péiiie: de nos |>,éieliés ol 'lions èn' pni iìic. par la Ibi en
.^òti .iioin , de biièioe J,'Qlirisl, reco, en
'iioiis, pi'end ìa piace .db .noire vieil
hom'me, formé ni ììohs, par l'Ksprit de Dieu , il demeiiro eii nons et.
iioiis'en 1 11ibDivines d’ê,lre liais, lions
nous noi.is haïssons (vrairneril,, noiis
avons mici fie la ciiairi,avce ses passions et ses convoitises, ao(\s renonçons
ji;'noiis inStnçs , [leureit':' de pouvoir
dire en (pielijne mesui'o comuni Saint
Pani' : * le suis criieifié av(?c (Ihrist ,
et je' vis‘non pins moi -niêine , jnâis
Ptirisl vil "cô! moi. .. >>' ‘'TiaI'. u , | 20.
— 'Non? i.ïevbiis ainsi réellemenV 'reprôtlnirc Chi'lsl, non pas se’uléfnenl
comme récoliôr, , lAclie ' de se coh'fbr*
mer il l’eiiseiiiiiepi'eilt do inaîire, mais
en ce rjiie’ nbi’riS soinmes créés' dé nonvea 11, en J. 'C. ’ ,e l q ne, , n b il s s o i n i ri e s
Iriinsfô'i'inés en J'ima^^é' de ' Cclu.ï que
npns'èQnirjrnpj'^.r's. ' ' ''
' pieii , ■ pAV sii grApe, a parrailcment
accoinpU ioni noïre salili. Il npùs purifieél nous jiislifib/par le sànb de
,1. G., il. p'P’i'* cl nous .sauve
par ,1. ‘P,'."fôr*mé‘en nbiis“'oy invanì en
' par le' SG Gsprit. Noiis'soiimies.
déjà ressuscités, noms .sormliés . déjà
assis érisémbk ¿(ans les lieux célestes eh
/. C., hbiis le croyons. niàrekoiis sdun
lui', étant fondés et enracinés e.u lui,
et .afferhus çiàps l'a foi..'.,:' y faisdnl
‘des progrès avec dés actions dé grâces.
D'.e, celle nianiSré', noiis n’arviverons
pas il la 'fin de iiolré'.vne , ne sachiiiil
iràp si'Dieil' VénÎ noii.s lidie liiàcc,
inais noiis ¡sorOns' libiirenxdle la pos
sédep dans ^lôule ba plénitiule en .1. 0.
et lions dii'bn.s; ùrdeefSoient rendues
à Dieu' gili'nous âohn'e'.lâ. victoire par
J. Christ. . ■'
®ariéic0
Nous exlràyons d'tin aï'licle du Journal de Genève publié par Monsienr M.
D. à propos de la réimpression de 1’//«toire de la glorieu.se rentrée des vnudois
dans leurs vallées (1), le.s délails ipii
suivent; ■
'■ il y a 45 ans, — lep liorniiiê.?iil'iin
A^e nuir s’en so.nv.i,ennefiJ çne'ore, —
Genève cl la S,uissé, étaient mises „en
Urainl émoi ¡lai' uiié’aiuliicieiise letiîaliie de (|uelques i'éfn”ié’s polonais
et italiens qui venaient de traverser
le lac, avec fin lent ion de déciai'er la
guerre an roi de Sarda¡t;no. OrAce à
la vigilance des aiitorilés p;enevoise? ,
renn'cprise se lei’mina,. fort [lienrensc'
t.neiu pour lont. le monde, avapJ d’avoir
été cüimpencée , les rniurs .çonquérants
de fltalie ii’allèrenl pas aii delà de \’éseiiaz , et là s’acheva leur rôle, hislorique,
l.es oii’anisaieur.s de coite rxp,é(lrliion
Piis.sahiemenl.'avenliii euse avàieill-ils le
soiiveiiii' ifnno antre campagne, non
moins l'olle en apparence , qui . 14.5
ams anparavant, s’élart accomplie iJams
les mêmes eaux elvdaiis îles condilidns
absoliimenl identiques V S’ils la comnaissaienli,, ii.s. ailraicni pu, ¡tvec quelque raispm, invoquer i ce précédenl
comme une jnslllicatiwi ijc leur propTe
léménté ; car, .ce qu'ils voulaient faire,
(l’auires l’avaiciil l'ail avant eus , ei ,
ühoso fires.qne minicuipiise, ils avaient
• réussi.’- ■ . ' .
Kn eifet, vers là fui dit XVIi'" siècle,
une poipnée d’Iionlnies, chassé.'i ;de
: leur pays à' canse de Ibiir foi i elinieii.se,
“ leurs oiineii'ii.'i les appelaient « Bariiels», ils s’qjipelaienl eux mômes < vaudois du Piémont *, — étaienl p.arvenns
fl tromper la vipilance des iiuloiïtés lieriioise.^, à traverser en armes hi Ohalilais
et le Finiciiiiiy, à renirer de vive force
dans leurs ivadées, m¡il.«ró lest troupes
dm roi. imics à èeiles du duo de tàa.voie,
et à ■ y. .reconquérir la paliâe qir’üs
avaienl penliie. . . ■ .
Get é;pi.«ode hi.-^ioi iqne a élé racohlé
par des témoirts oculaïres, entre antrc.s
fiar celui qui y joua le rôk'principal.
Henri Arnand, pasteur et colonel.
(1) Kerniprimé»* h, iVeuève par Ue
viljud et Kdpuard Fick — Un vi*l.
m-1*?, leitrea onu'ys. (/íh.-íí loua ler^
libraires.
7
439
Homme de fer, ati pliysifiue et an
"loi al, iipiiro 01 ¡pillale, vívanle, -avec
les |)lus faj'es qiialilés cl. qimiqües nriek
des l'aildesses de son lemps, sáci'ifíanl !
sans liisiicr Vüiil.‘senlinienl d'iiomariité
à la laisón d’élal, sévère josqu’/i la.
liarbarie el pieux ji.isqn’hiunyâtieisme,
avec cëla rusé él dètianl, iin vi'ai lilj-'
piienot du XVI® sicciè éparé dans le
XVII®. Cesi loi qui l’nt. d'nn boni à
l’aulie, le cliel'sphilucl el lempoiel
de l’expédilion ; [)èrîdanl qu’il l'aisaii
des plan.s de campapnc®', èlevail des
lorirfic'a,lions, prcnuil d.és ôlages, in-"
lei'i'opcnil. el .fii.dliail des prisoniiiprs ,■
brûlait an besoin des villages el cPiii-'
mandait rasSaul, ii ironvàil encore ic
temps de tnonier en cliaire et d’édifier
scs soldats pi|r des sprmoiis qui ibnr
arracbaiehl des larmes. Qiiu 'roiil ccla
est loin de nous 1 ' .
Le livre qui conlieTirlé récil, évideobiteni sin'c’èie , lié dette .îtiyàsibn
sans pieccdenis, esl.a|evenii extrômèmenl rare; c’esL donc nrr vèt'ilable
service que viemienl de rendre à la
science bistoriqne tes deux savanlS édi-‘
leurs, MM. Gusiàve Hevilliod et Edouard
Pick, en le remetlanl en circtilaliôn
sons line' forme élépantc que n’aVàil
pas, il s’en filili de bfiaiJeoup, ré'dilioii oripinhlë.
Le volume esl des pins beaux qui
soient ^oi'li?,-de^ .prcsse.s aie l’iiabile
iiitprirneur genevois, aiiqnôt nous devons , ainsi qu’à son collaboralpui'
M. Revillipd , lalil dé cliels d’ifeiiVre
lypoprapliique.s. Il esl iinprimé sur papier de Hqllande en caractères èlzéviriens, avec litres en deux cOidéiirs et
lettres orhées. Les éditeiirà eil opl
rendu la idctiir'C plus dVùéki’cu.se en y
joignnnl une carte spéciale des vall.iéës
l'àudoises de.ssinée pàr M. Viviéti, <Iui
permei Ira au lecteur Je ' ipibips vèrsé
«lan.s les questions 'hilillairès’de .s’orienler dans les maréhes et conlrcmarches de oelte intrépidejçti.érilta.
L’eiipédilion commença par 1m liardi
coup de main. Dans la iinil du vèndredi
■16 au samedi '1Í août 1CS9y une pelile li'onpe de 8 à 9Ü0 hommes qui
s’étail rasierntiléc sècrèlemcnl date le
bois de Nyon , réussit à iravérser le
lac dans quatorze baleaiix. Le débar
qiiemep(l s’>opé''à cutre
la' baftde fui orpaiii.<co niirilaîieinenl en
19 compapnies'ïidnl li’tdiie Ile laudoi,';
cl six d’élranpei's, sui.sses el prolo.slanis
français réfugiés en S,ulsse. Le pre-,
miel" - soiri bibXrnaiid IVi'l' de- prctiili'C'
des- ôliipÈ.s el de eminè’nèi" àVec’ In'i'
poil!'-' pi-oteper" .^a'Cniarclié‘ cahl'i-è le
mài'ivàis 4’oiiloir’ dos’ p'opula'lîp/is. 'f.ns
voyapeiirs malgré eux éiàiènl liaités
liiûnainemertl el cbniTobomont, comme
il convient d’en ii.«cr envers dc.s geii.s
de di,sliitciion ; innis ils savaient qp'àri
premier .yigue de iraldson", cl iiièrtre à la jVrêmîéio attaque, ils .igieni üd^''
rriédiaie'menl ftiis à tWorl, Tië tiioyéii
clini hniliil cl peu confpryiiîbibif ¡'éjl-lbs
iiVtiijp’rries du dr'ôil dcs'gmriS’,’ fnaiis'il
éUiii elTicace. car grâce à celle précaiilioti, ou l'iViissil à'traverser Voulèl
la Savóié en Çcbàt’pe, (lu ho.rd-dvesl
au siid-eSI, sàiÇs tirer bu coitp'^dé,fusil.
U) prèriiiér joui''orf pbbssii'jb'sqn’à
S, .leoire, çii conloiiriianl I(îs Vòii-ctiis,
le 4eiuÎemài‘n ,. ou .arriva dôvau'P la
viilè de .Çliisc.q.iii fi'l d’abord Vial ne de
vouloir fè.sisler et dont, les murail.lcSH.
aiiraiem pii ai'i’iVter IpngReiiip.s Jà 'péV!
lite iï'Onpe si' l’inlervéïVIiôîï.te.s' Ôlà^tes
qui'J bebi'eiis'enienj dbivd^^ jUidih.
goût",polir le ipib'iyi'e,’ b/èii «ivaii lail
ouvrir lès iporiés..' iJè' inèdie .'nVi^ÿè'b
s'et'vil à se pi-bciker des ;vivi’'tìs,
ppn'l de Sallàiiclies , ndbiqit^.’gar'd,S,
ne résisiâ’pas midilîi miii leS'Wtli'iiiifes
de citee.l;.:' ■ ■ ^ J; 'li-.'- n
On arriva an-somipei’(Jii lllbni'jtiênis
oiij.même, teinps que., le¡ bngflgé du
cai (iinal Ranuzzi, porl.és àj.dos..d s’eri
aliali rejoinrli'o 4 H buie ce,(pfelal qqi
se ïlaliait d’,y,,él)'ç npmmé pape, l/apleni' de, .la «ai'raiipfL jdïit’i.iie qv!é|,.l;i
prppt;v.élé de ce,|iiàu.l dignitatve ecqtésiasl'iqii.e fin sc)'jij»ii!e,iiscmc.nt respccJ.Çf;
OpeiidJuU les,papiers du, cardioîil —
qui ne, fui pas uQrnrpé pape.ef (jiii pn
mourut de 'cbagi'in, ne 'paraissent
pas èire parvenii.s à tciii' adressc, s'il,
esl vrai qn’ii quilla cè montlè en criaijl
ppnr sa.¡d,ernie,re jiarole :. « 0 nies jiàpietys!.darnes papiei's !• i .
(à^fiivre).,.,
8
,160
ilouuclleo reÜûicuseB
i I 11 : ■ 1 : ' ; i S‘ V
et faits divers
Italie. — L'ospizio dei^jOa^ecimenii
de [Turin fondé en 1652, a |a solliqiIfrljon du père BianelTi » inqiiisiieur,
« poiir ÿ.rece.VQU’, nqurrir el insli’uire ,
les personnes désireuses d’fimbra.s&er
la foi calhûlique », a l,ormjné son
exislefloe,, depuisi longlemps .devenue,!
inutile. Lie Conseil Co|]n.munal de Turin,'
dà,ns,,?a, séance 6u. 9 courant , sans ,
romlire d’opposilion de la pari d’aur
cun de ^eiïnembres, en a décrété la
suppressipn et la répartition de ses
revenns {50pp,fr,.), entre , trois instisiiiüone charitables de- la ville. | |C|est
dans cet hospice qu’en 1728^^ , Jean
.lacques Boussqau, alors valei -de
chambre é Turin, ,avail momentanér!
ment ;abiju,ré le .protestantisme.
— NousTranscrivons de VEglise libre
la npiiy'elle shlvante:
i l « .L’un I dés 'brélais ^ de la céür du
K' ' V;îé nVàj' ué he ' m ê m é',' d’abj u re r
, »pismé él' de s'iinir à, l’église méiho’d'istè épiscopale ilaliénné de la
Piaiïà Poli, dont M. La’ùnai ancien
abbé romain,, est actuellément te pasleur. Ce prélat converti est le comte
Andî’é de la Ville, poète de ipériteet
savàpl distingué, d’OrIgine française.
C’est lin homrne'd’ung hnirulilé égaie
à là science, dU-on, Ali' moment de
faire sa confageuse démarcbe, il on
prévint son ami et ancien condisciple
le Cardinal Monaco de la Valette, par
iiile lettre fort digne: • Dieu veuille,
dit-il en terminant, que loi aussi', de
même (fu’Oreglia, Howard Manning,
qui’êtes cardinaux, el nos auVres^ camarades dé l'Académie écclésiasliqiie
qui sonl'évêtfnés ,chanoines el bcélals,
vous puissiez'imiier l’exemple dp'Saint
Paul el le mien; briser les'.cMînes
dans lesquelles Saiaii Vous rétienl prisonnierè et suivre librement 1o ÇhriSl
et son divin Evangile “ Le Sÿbode
artniiel métHodisle, tenu à Terni, a
reçu le comté André dé la Ville, docteur en théologie, comme candidat au
saint minislèi'c.
France. — Une manifestation des
plus sensibles de l’émotion produite
au sein de l’Eglise Réformée de France
par l’aclû flu Ministre de, l'instruction
publique, dont nous avons parlé dans
néi.re avant dernier numéro,mous est
fournie par la convocalipn a Paris des
Présidents de Consistoire de la France
enlière.Malgré la bâte e.xtréme, avçc,
laquelle cèlle .convocation, avait été
faite, plus de .4-0 d’èn|re les inviiés
sont intervenus aux,réunions qui ont
eu lieu le; !«'■ et,Je 2 Mai, el l’on parle
de ¡’adhésion explicite d’au moins 20
autres qui n’ont .pu .venir. La réunion a nommép qne députation qui
a. jmmédialemenf demandé,, une audience au Président de la République,
M, Grévy. Celui-ci a. reçu la dépulalion
de Ig manière la plus courloise,! lui
donnant à réitérées fois rassurance que
le Gouverneinenl était a.ussi. éloigné
que possible de la. pensée de porter
atteinte aux libertés dé l'Eglise réformée de France, qui avait, au contraire
ipiites ses sympathies, et ajouigni à
celle déclaration la promesse que pour
ce: qui était du fait isolé qui avait provoqué celle imanifeslgtion, il aviserait
h ce qu’il lût examiné, il nouveau.
Une démarche toute . semblable a élé
faileiàiiprès du Ministre des, cultes.
Quel en sera le résultat? c’est ce
que nul né peut dire jusqu’ici d’une
manière tant soit peu certaine.
îRcîïwe f>0iUtque ,
Æiatié. [ '-jr- La Chambre des députés
a siispendi! I,a discussion du projet de
loi'sur les nouvelles constructions de
chemins do for.. Dans les bul’éaüx on
conlinue à s^opeuper de la |oi éleclprale. Lès opinions paraisséûl très diverses.
JPra»©«. —- Les Chambres sont en
vaéance*. Gambeiia’ en yoyagOj,,, péutê l ré en, 11 ali e_. ,Lé m i H iaji'è re; vo il s ii f gi r
sous ses pàs .’u'iiè foiiié de'.dîiB.culfês
qui en.mcitenl en danger l’éxisi.ençé.
AMi^3eterre. — Le gèiiéfarSchelmsford attend l’arrivée,dp tous; les renforts a,variii,d’énlrér| snr.^'.ié..' .lo>''''bîre
des Zou ions. ‘
ÜMfsW«. — Im condition de la
Russie est toujours très-critique.
EESkïST lîOBKET, Gérant etAdminisZmieHr.
Pignerol, Impr. Chiantore el Masoarelli.