1
Année XXXVÎÜ.
10 Avril 1903.
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L’ÉCHO DES VALLÉES
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mencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
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SOMMAIRE :
■ Guerre aux bals — Méditation pour le
: Vendredi Saint — M. le prof. Barthé
; lemy Tron — Nouvelles Missionnaires
— Bibliographie — 11 Concilio dei
topi et la Maison Unioniste — Nou.. Telles et faits divers — Revue Poli. tique — Annonces.
■’ ZZZZZZZZZÆZÆZZÿZZZZZZZZZÿZZi’
Gruerre aux bals!
(Suite, V. N. précédent).
Si donc telle est l’influence des bals
sur notre jeunesse : guerre aux bals 1
Que les autorités, qui doivent avoir
à cœur le bien moral de la population
’’ tout autant que son bien-être matériel,
interdisent ces foyers de désordres, eu,
tout ou moins, ne les laissent pas se
multiplier à l’infini. — On dira ; mais,
' elles n’en ont pas le droit ; il n’y -a
point d’article de loi qui les y autorise.
Eh bien, si sur ce point, comme sur
tant d’autres, la loi est défectueuse, il
y a, croyons-nous, moyen, d’y remédier.
Que le syndic, qui est le chef de la
sûreté publique dans la commune et
qui, par conséquent, a le droit et le
devoir de veiller à ce que la tranquillité publique ne soit point troublée,
fasse fermer, sans égard aucun, les
bals et les cercles-dansants dès qu’ils
deviennent occasion de troubles et de
rixes. — Nous connaissons deux communes vaudoises, où les syndics ont pris
sur eux la responsabilité de ne permettre
aucun bal, et l’autorité supérieure ne les
a pas désavoués. Or, ce qui se fait ailleurs
dans des pays tranquilles, pourquoi ne
le ferait-on pas à La Tour, où les auberges pullulent et où le barabbisino
donne pas mal d’occupation à la police ?
Mais, plus encore que des autorités
municipales et gouvernementales, nous
croyons que le remède au mal que nous
déplorons doit venir de la famille chrétienne. — Pères et mères vaudois, ne
permettez pas à vos enfants de vilipender le Dimanche, de faire fi de toute
piété, de déserter la maisop de Dieu
et de fréquenter les lieux de dissipation. Tandis que les pasteurs travaillent péniblement, par l’instruction religieuse qu’ils donnent à vos enfants, à
leur faire connaître et aimer Dieu, ne
gâtez pas leur travail, en laissant ces
derniers se plonger corps et âme dans
la mondanité, s’adonner à la vie d’auberge et fréquenter les bals publics,
lieux de perdition pour tant de nos
jeunes gens et de nos jeunes filles.
Ah ! ne dites jamais, pour excuser
les dérèglements de vos enfants : Que
Voulez-vous ? ils sont jeunes. U faut
bien qu’ils s’amusent. Et puis ils font
ce que nous avons fait nous-mêmes. —
Non, pères et mères, si vous vous êtes
conduits mal, ce n’est pas une raison pour
que vos enfants suivent votre exemple.
Vous savez que les danses publiques
sont une source d’immoralité, une cause
de perdition pour ceux qui les fréquentent. Tenez-en donc éloignés ces enfants qui vous sont chers, si vous ne
voulez pas être vous-mêmes la cause
de leur perte.
Souvenez-vous de votre responsabilité de parents chrétiens. Si vos enfants oublient, eux, les engagements
qu’ils ont pris lors de leur réception
dans l’Eglise, n’oubliez pas, vous, les
promesses que vous avez faites, en les
présentant au baptême. Vous avez promis,
alors, de faire tout ce qui dépendrait
de vous pour les élever dans la crainte
de Dieu et de manière à ce qu’ils vivent « dans le siècle présent, selon la
tempérance, la justice et la piété ».
Souvenez-vous toujours de ces promesses. Souvenez-vous en, pour ne point
être des parjures.
Ecoutez, parents vaudois, l’exhortation que vous adressent vos ancêtres,
très soucieux de l’éducation de leurs
enfants : hn&eigne ton fils en la crainte
du Seigneur et dans la voie des saintes
coutumes et de la foi. De plus, as-tu des
filles ? Garde leur corps, de peur qu’elles
ne s'égarent. Car Dîna, la fille de Jacob
s’est corrompue pour s’être exposée aux
yeux des étrangers.
Gardez vos filles. Ne les laissez jamais aller là où vous ne pouvez pas
les accompagner, ni les surveiller et
les protéger. Ne leur permettez jamais
de mettre les pieds là où une jeune
fille honnête et qui se respecte ne peut
aller sans rougir. Ne les laissez jamais
passer la nuit, ou une partie de la nuit,
hors de la maison. Ne permettez pas
qu’elles rentrent n’ importe à quelle
heure, n’importe par quel chemin, n’importe en quelle compagnie. Tenez à
leur honneur plus qu’à toutes les richesses du monde. Sauvez l’honneur,
sauvez le corps, sauvez l’âme de vos
filles !
Parents chrétiens, vous avez cure
d’âme. Veillez donc sur les enfants que
Dieu vous a confiés et dont il vous
demandera compte, Donnez-leur constamment de bonnes directions ; soyezleur toujours en exemple. Prenez pour
devise de votre vie, et de la leur, les
belles paroles de l’apôtre Paul : Marchons honnêtement comme de jour, et non
dans les ténèbres et dans l’ivrognerie, dans
la luxure et dans les impudicités, dans les
querelles et dans Vende ; mais revêtonsnous du Seigneur Jésus-Christ, et n’ayons
pas soin de la chair pour satisfaire ses
convoitises. (Rom. XII, 13, 14). A. J.
MÉDITATION
pour le Vendredi Saint
“L’amour de Christ nous presse „.
. 2 Corinthiens V, li, 15.
Il y avait en Orient, il y a tantôt
19 siècles, un homme qui étonnait chacun par son activité et son dévouement
au service d’une cause contre laquelle
s’insurgeaient tous les gens soi-disant
bien pensants de l’époque. Il avait le
titre recherché de « citoyen Romain »
et en même temps le grade de docteur
d’Israël pris à l’école de Gamaliel, et
aurait pu aspirer aux plus hautes positions parmi les siens. Et on le voyait
tout occupé à propager une religion
qu’il avait d’abord combattue et déployer au service de Celui que son peuple avait fait crucifier un zèle qu’aucune difficulté, aucune persécution ,
n’arrêtait. Jérusalem, Antioche, l’Asie
Mineure, Chypre, la Macédoine, Athènes, Rome, le virent champion indomptable de l’évangile qui était « scandale
aux Juifs et folie aux Grecs». On se
demandait, et probablement on lui demandait parfois, quel mobile le poussait, quelle force le soutenait dans son
œuvre étonnante... Certes ce n’était pas
l’ambition, ni l’intérêt, car il avait tout
à perdre humainement parlant à suivre
cette route. Quel était donc le secret
moteur de ses actions ?
Il l’écrivit un jour dans l’une de ses
lettres qui nous sont parvenues : « L’amour de Christ nous presse ». Voyonsle de près ce secret de Saint Paul,
qui est celui de tout vrai chrétien, et
rendons-nous compte de l’action qu’il
peut et doit exercer sur nous au.ssi.
I.
L’amour de Christ.
L’amour c’est le sentiment qui a inspiré et produit les plus nobles actions
dans l’histoire du monde. L’amour de
sa famille a rendu Coriolan capable
d’un sacrifice héroïque. L’amour de
Dante pour Béatrice a donné à l’Italie
son plus grand poète. L’amour de la
patrie a inspiré à Pietro Micca le plus
noble dévouement.
Mais quelque grands et nobles que
soient ces exemples, et cent autres dont
ils évoquent sans doute le souvenir,
que sont-ils à côté de l’amour de Jésus-Christ pour l’humanité entière et
pour chaque homme sans exception ?
L’amour de Christ! Voilà bien l’exemple suprême d’amour que la famille
humaine a pu contempler, devant lequel tous les autres pâlissent. Comme
il a brillé dans toute la carrière de
Jésus I mais c’est tout spécialement dans
la semaine de la passion qu’il apparaît
dans toute son intensité et son ampleur
surhumaine.
Le jour de son entrée triomphale à
Jérusalem, qu’est-ce qui arrache à Jésus
ces larmes et cet appel déchirant qui
ont ému tant de générations à la lecture du récit de St. Luc, si ce n’est un
amour plus que patriotique, vraiment
divin, pour son peuple qui va pourtant
sous peu le faire crucifier ?
Et le Jeudi soir, dans le bosquet de
Getsémané, qu’est-ce qui le fait triompher du mystérieux et suprême assaut
de l’ennemi, qui voudrait le détourner
de sa mission d’expiateur, si ce n’est
un amour pour tous les pécheurs, tel
que jamais être humain n’avait pu ni
le sentir en lui-même, ni le voir chez
autrui.
Et le Vendredi, sur la croix, au milieu des tortures de l’agonie, n’est-ce
pas encore un amour divin qui déborde de
son cœur lorsqu’il pardonne à ses bourreaux et promet le paradis au malfaiteur
repentant qui naguère l’avait outragé ?
Dieu seul peut aimer ainsi 1
Et cet amour immense embrasse les
générations de tous les âges puisqu’ Il
prie non seulement pour ses apôtres
mais aussi pour ceux qui seront évangélisés par eux (Jean 17, 20) que dis-je ?
Il pense à chaque être humain en particulier puisqu’il ordonne expressément
à ses apôtres : « Allez vous en par tout
le monde et prêchez l’évangile à toute
créature » (Marc 16 : 15).
St. Paul a sans cesse cet amour infini devant lui, et il y ajoute les preuves d’amour qu’il a reçues de Lui en
son particulier. L’amour de Christ l’a
cherché quand U errait loin de Lui, l’a
arrêté sur le chemin de la perdition,
lui a ouvert les yeux et lui a confié
à lui, son ennemi, le glorieux mandat
d’apôtre des Gentils. C’est cet amour
qui a conquis Paul et tous les rachetés
à travers les âges. C’est cet amour qui
gagne à Christ chaque jour des âmes
partout où il est fidèlement prêché, sur
toute la surface du globe.
Car cet amour est pour chaque créature humaine et s’offre à toute âme
sans exception. Oh pourquoi n’a-t-il
pas conquis tous ceux à qui il a été
présenté î C’ est que il y en a qui
n’osent pas, et il y en a qui ne veulent pas y croire. C’est trop au-dessus
de ce que l’homme sait faire et imaginer ; cela le dépasse trop ; et il se
dit. « Cela ne peut pas être », oubliant
que c’est le fait le plus certain de l’histoire, et que rien au monde ne peut
détruire ni infirmer ce qui est arrivé.
« Cette parole est certaine, que Jésus
est venu au monde pour sauver les
pécheurs ».
2
II.
« Il nous presse » dit Saint Paul. —
Se voir, se sentir aimé, cela donne de
la joie et du courage. Se savoir aimé
de l’amour de Christ, cela remplit le
cœur d’un bonheur suprême et d’une
force extraordinaire. Le sentiment de
l’amour de Christ a toujours été dans
ceux qui lui ont ouvert leur cœur, une
force motrice, un agent de vie, unique
au monde. L’apôtre dit que ce sentiment les pousse à vivre non plus pour
eux-mêmes mais pour Celui qui est
mort et ressuscité pour eux.
Il nous presse à en parler aux hommes, à le proclamer, à en chanter les
merveilles, comme Paul qui en fait le
sujet de son sublime cantique qui commence ainsi : « Qui nous séparera de
l’amour de Christ ? « Romains VIII 35
à 39
Il nous presse, nous masses inertes,
il nous donne de l’énergie et de la vie.
Il nous presse, nous fait agir, sortir du
domaine de la théorie pour entrer dans
celui de la pratique.
Il nous presse à ne pas attendre « une
autre fois » à « racheter le temps » et
« travailler pendant qu’il fait jour ».
Il nous presse, sans trêve ni repos,
nous pousse à marcher, à avancer toujours vers l’idéal parfait.
Il nous presse et triomphe de notre
hésitation à sacrifier ce que notre Sauveur condamne.
Il nous presse à pardonner à notre
tour, nous à qui il a été tant pardonné.
Il nous presse à aimer à notre tour
Celui qui nous a tant aimés et à ne
pas lui marchander notre dévouement.
Il nous presse à Lui céder tout notre
être et à travailler à lui conquérir tout
le monde.
Puisse ce Vendredi Saint nous faire
connaître toujours mieux l’amour de
Christ et nous presser toujours plus à
servir Celui qui nous a rachetés !
Teofilo g a y.
Monsieur le Professeur BARTH. IRON
Notre vénéré frère, M. B. Tron, est
allé auprès de son Sauveur le 2 Avril,
et le 4 un nombreux cortège a accompagné ses restes mortels au champ du
repos : Les professeurs, un grand nombre de pasteurs et une foule d’anciens
élèves du regretté professeur ont tenu
à rendre un dernier hommage à la mémoire de celui qui fut pour eux tous
un véritable ami.
Tout en évitant le panégyrique, qui
est un genre faux, les differentes personnes qui ont parlé près de la tombe,
n’ont pu que rendre grâces à Dieu,
pour l’activité bénie, le dévouement et
la fidélité exemplaires qui ont caractérisé
la longue carrière de M. Tron.
Pendant ces trois dernières années,
les infirmités de l’âge n’avaient plus
permis à notre frère de quitter la chambre. Privé de forces, il conserva toutefois, la plénitude de la paix et de la joie
chrétienne jusqu’à ses derniers jours,
et ne cessa jamais de s’intéresser aux
œuvres qui avaient rempli sa vie. Le
24 Mars dernier il put encore participer au repas sacré de la Cène, et
prononcer des paroles de vive reconnaissance envers le Dieu de son salut
et d’édification aux deux seules personnes qui se trouvaient à son chevet.
— 2 —
Que fait-il l’amour de Christ dans
celui qui y croit?
et venaient de communier avec lui, pour
la dernière fois ici-bas.
*
* *
Nous n’avoris pas la prétention "de
donner ici une notice biographique
complète de l’homme excellent qui nous
a quittés, ni même de résumer, moins
encore de juger, l’œuvre multiple qu’il
a accomplie avec une conscience scrupuleuse à l’extrême.
Les données qui suivent sont tirées
d’un précieux carnet, écrit de la main
de M. Tron lui-même, sous la date du
22 Mai 1894.
La famille Tron, originaire de la paroisse de Massel (Roucias), vint s’établir aux Bounous de Rodoret vers l’an
1700. C’est dans cet humble hameau,
presque entièrement catholique, que
Barthélemy Tron, l’aîné de cinq frères
et sœurs, naquit le 4 Juillet 1821.
De bonne heure l’enfant fréquenta la
petite classe qui se tenait dans l’étable,
et ensuite une école de quartier, où le
régent était plus enclin à distribuer
« des châtaignes bien chaudes » et à
«administrer le cheval», qu’à munir
l’esprit des écoliers de connaissances
utiles. N’importe, ce fut là que le jeune
garçon « apprit à lire couramment et
à écrire tant bien que mal ». « Ce que
j’aimerais surtout à me rappeler, écrit
M. Tron, ce serait mes premières impressions religieuses... A la maison je
récitais mes prières, du soir et du matin, sans y rien comprendre. Le souvenir le plus ancien que j’ai conservé
est celui-ci : Mon père ayant semé son
blé, au champ des Platels, ôta son bonnet, joignit ses mains sur le haut du
manche dé sa houe, et se tint un long
moment ainsi debout... J’avais donc vu
prier — non pas entendu — pour la
première fois de cette façon, et je compris assez bien que mon père avait
ainsi fini son travail et sa journée en
demandant à Dieu de bénir le tout. Je
ne puis penser à cette circonstance,
sans me persuader de plus en plus que
semer est peu de chose, si Dieu ne
donne l’accroissement.
Le jeune Barth. Tron avait déjà fréquenté pendant deux années l’Ecole
Latine du Pomaret, quand son père
résolut de quitter Rodoret pour venir
s’établir à La Tour, attiré surtout par
l’espoir de trouver dans la Vallée du
Pélis les écoles qu’il fallait à sa famille.
Le mois d’avril de 1834 vit la famille
Tron installée au Brouéras qu’elle quitta,
quelques années plus tard, pour l’Armaria. Le transfert ne s’était pas effectué sans de grands sacrifices matériels, mais, au point de vue moral
et religieux, le gain fut réjouissant et
décida, sans doute, de l’avenir de B.
Tron.
Agé de treize à quatorze ans, l’ancien élève du Pomaret entra au Collège de La Tour, où l’excellent et pieux
prof. Jean Revel l’accueillit et traita
toujours comme un bon père. Auguste
Caffarel, de St. Jean, et un Salvageot
de Rorà exercèrent aussi une heureuse
influence sur leur condisciple. Nous
avons souvent entendu M. Tron parler,
avec une vive reconnaissance, de son
ami A. Caffarel, lequel, quelques années
plus tard, mourut victime de l’intolérance militaire, pour avoir refusé de
fléchir le genou devant l’hostie, que
le fidèle soldat vaudois considérait comme une idole.
■¥
* ^
Après avoir parcouru les classes du
Collège, alors bien loin d’être complètes.
B. Tron partit pour Genève, où il arriva le 14 Décembre 1839, trois mois
après l’ouverture des cours. «Je fus,
écrit-il, immédiatement tout absorbé
par des études auxquelles je n’étais
guère habitué. Sauf pour le latin et le
grec, j’arrivais au milieu d’étudiants
plus forts que moi ; il me fut accordé
de rester trois ans dans l’école préparatoire, après quoi je passai trois ans
et demi en théologie, toujours à l’Oratoire, où enseignaient alors des professeurs tels que Merle d’Aubigné, Gaussen
et Pilet. I.’enseignement très évangélique de ces hommes, à la fois si pieux
et si distingués, l’école du Dimanche
de Gaussen, où je fus longtemps moniteur, la prédication de Pilet, le bon
exemple que me donnaient tacitement
plusieurs de mes condisciples, tout cela
exerça, peu à peu, sur moi l’influence
la plus salutaire. Quant à l’étude, à
l’exception de la prédication, qui fut
toujours pour moi extrêmement difficile,
le reste ne fut point trop malaisé».
Arrivé au terme de sa préparation
pour le ministère, M. Tron était sur
le point de partir pour Edimbourg, en
vue d’apprendre l’anglais et de perfectionner ses connaissaissances théologiques, lorsque le V.-Modérateur J. P. Revel lui enjoignit de rentrer aux Vallées,
où l’on avait un urgent besoin de ses
services. A son grand regret, le candidat dut renoncer à réaliser son projet
de visiter l’Ecosse, et... il obéit.
Faisant allusion à ce fait, après quarante-huit ans. M. Tron s’exprime ainsi :
Je reconnais avec bonheur que non
seulement dans ce cas, mais dans beaucoup d’autres, la manière de Dieu valait mieux que la mienne. Aussi est-ce
avec une vraie reconnaissance que je
dirai toujours au Seigneur : Tu m’as
conduit par ton conseil. Tu m’as pris
par la main. Oh ! la grandeur de ta
bonté, Seigneur !
(La fin prochainement).
Livingstone, 5 Mars.
Zambèze. D’une lettre de M. Louis
Jalla ;
... J’ai quitté Sesheke le 24 février
pour saluer les Coïsson, que je n’avais
plus vu depuis 14 mois, sauf une fois
M. Coïsson. Cela ne veut pas dire
grand’chose d’être premiers voisins au
Zambèze et, pour leur dire adieu j’ai
dû franchir en canot et à cheval, la
distance de la Tour à Milan.
Quelle joie pour ces amis de ramener
leur famille, au complet, en Europe.
L’épreuve leur a été épargnée, mais ils
reviendront sans eux. D’ailleurs ils vont
trouver deux grands vides aux Vallées!
Vous les verrez et jouirez d’eux. Je ne
les retrouverai même plus en Europe,
car il est douteux que j’ y sois avant
la fin de 1904.
J’ai visité avec M. Coïsson, les différents Européens, établis aux environs
des Chutes, dans des installations primitives, plus typiques les unes que les
autres. Nous assistons à la naissance
d’une future grande ville. Tout est encore en embryon et cependant quelle
différence déjà d’avec 14 ans passés
quand je visitai les chutes, pour la
première fois, avec ma chérie et M.
Goy, tous deux Là-Haut.
Dimanche, 22 février, M. Coïsson a
fait ses adieux dans la coquette petite
chapelle qu’ il a bâtie. Pendant son
absence, un évangéliste marié veillera
sur la station.
Lundi après midi, toute la famille
traversa le fleuve pour s’installer dans
la maison roulante. En douze jours, ils
espèrent franchir les 130 kilom. qui les
séparent du terminus actuel du chemin
de fer, et dans quarante jours environ
ils peuvent être à la Tour. Ils avaient
d’abord pensé à aller par Beïra et la
mer Rouge, mais ce serait risqué avec
une telle famille. Les navires allemands
sont bien moins confortables et spacieux que les anglais. Aussi rentrerontils probablement par la voie ordinaire
du Cap et Southampton, et seront-ils
aux Vallées peu après ces lignes. ___
On promet la voie ferrée aux Chutes
pour fln 1903.
Je traversai le fleuve avec eux, et le
lendemain nous fîmes un trajet de 5
kilomètres et passâmes la journée visà-vis des chutes, que nous visitâmes,
puis à 5 h. du soir, nous nous séparâmes ; ils prenaient le chemin de la
patrie et je rentrai seul. Au delà du fleuve
je trouvai un cheval tout sellé qui m’amena en i\2 h. de galop, ici où le
magistrat m’avait invité à faire un séjour aussi long que je le voudrais. J’accepte avec plaisir pour deux jours; un
peu de détente fait du bien. On jouit
ici d’une tranquillité idéale. La vue est
de toute beauté sur le fleuve et le
Mosioathounya, dont on voit l’éternel
nuage. Demain je repars pour Kazoungoula où j’espère passer le dimanche,
et être à Sesheke le mardi.
M. Coillard a hâté son départ pour
le Cap, à cause de l’état de sa vue.
France.
La réunion d’adieux de M. Adolphe
Jalla et de ses compagnons de voyage
aura lieu à l’Oratoire, à Paris, le 20 c.
Le lendemain, il y aura encore un service de communion au moment du départ. L’expédition s’ embarquera, Dieu
voulant, le 25, à Southampton. Elle
comprendra M. A. Jalla, M. et M.me
Gustave et Sara Berger-Bornand, de
Boudry, Mlle Amez-Droz, de Dombresson, institutrice, M. Huguenin, artisan. tous neuchâtelois, et Mlle Kleinhaus , de Zurich. Ils rejoindront, à
Wankie, MM. Th. Burnier et F. Vernet,
qui se sont embarqués à Southampton
dès le 21 mars.
— Le 31 mars, à midi, il manquait
encore 135.000 francs pour que l’exercice de la Société des Missions se bouclât sans déficit. Cependant, environ
30.000 francs avaient déjà été annoncés.
— M. Jean Gall, missionnaire au
Congo, revenu à la fin de février après
deux ans de ministère, a été enlevé, le
24 mars, par la tuberculose du larynx.
Voici encore deux touchantes lettres
adressées à M. Adolphe Jalla par des
convertis de la Mission du Zambèze:
A. notre père le missionnaire Jalla.
Oh ! notre père, voici notre lettre
de consolation de Miriame et de moi
Yosefa. Je ne sais comment t’écrire à
cause de la tristesse de nos cœurs au
sujet de notre mère qui est partie, et
des enfants restés seuls, et de toi notre
père. Oh notre père, ce sont des pleurs
continuels. Quant à Miriame, pendant
que le missionnaire annonçait la nouvelle à l’église, elle a éclaté en sanglots.
Nous demandons sans cesse au Seigneur
qu’il soit avec toi son serviteur pour
calmer tes angoisses et celles de «ces
nôtres orphelines». Nous pourrions te
dire beaucoup de choses, mais ce ne
sont que nos tristesses et nos pleurs.
3
— 3 —
&
s
fÿ:
fi
fc:
Nous sommes les plus malheureux du
bo-Rotsi, car c’est nous qui étions ses
enfants plus qu’aucun autre, cependant
que Dieu soit avec toi, afin que comme
• Job tu puisses recevoir de Dieu le bien
et le mal, et vivre pour notre Seigneur
■ Jésus Christ. Paix te soit. Que Dieu
te bénisse dans les angoisses de ton
"cœur. Puisses-tu trouver le bonheur
’ dans le Seigneur que tu sers. Nous
vous saluons beaucoup Bébé et toi, nous
tes enfants.
Yosefa et Miriame.
Loatile 15 janvier 1903.
Missionnaire Jalla, notre père hitn-aimé,
■' Hélas, hélas! nous avons entendu
de très tristes nouvelles: la mort de
notre mère. Quand nous pensons combien elle nous aimait, nous disons. Ah !
les voies de Dieu sont incompréhensibles, aucun homme ne les connaît. Oui
nous sommes tristes à cause d’elle,
mais elle a été au repos du Seigneur
Jésus. Mais toi qui es resté dans un
si grand isolement, nous sommes plus
tristes pour toi que pour celle qui est
partie. Oh ! mon père que Dieu soit
avec toi dans ce deuil. Votre mère ne
reviendra pas vers toi, mais c’est toi
qui iras vers elle. Heureux les morts
qui meurent au Seigneur Jésus I
Nous sommes encore tous en vie.
Nous étions ici à Laotile tous les évangélistes, à la fête des écoles. Les enfants étaient très nombreux. Le roi
Lewanika est arrivé en bonne santé.
Nous avions pensé' que comme une
abeille il aurait butiné de ça et de là
des choses de la foi, mais non. Le dimanche il nous a salués, il a dit avoir
vu beaucoup de nations, mais ce qui
l’a frappé c’est le christianisme et ses
progrès. « Ne pensez pas que les choses
que les missionnaires nous disent soient
.des mensonges, c’est la vérité même.
Il s’en tint là. Cependant nous espérons que Dieu brisera son cœur....
C’est moi
Filippi Nyondo.
'y
Le péril jésuitique par M. de Schoulepnikow — Bridel (Lausanne), éditeur.
L’auteur, favorablement connu dans
le monde protestant par ses publications et ses œuvres de propagande au
sein du catholicisme romain, notamment auprès des ouvriers italiens qui
résident en Suisse, a pu mettre avant
de mourir, la dernière main à cet ouvrage de polémique, que l’éditeur lausannois vient d’imprimer. Son but essentiel a été de détourner les âmes
égarées de l’erreur en les mettant en
garde contre les mensonges du jésuitisme ; et pour M. de Schoulepnikow
le jésuistisme n’est autre chose que le
«cléricalisme romain pousse à ses limites
extrêmes »
Il passe successivement en revue, et
avec abondance de détails, l’histoire
de la fondation de l’ordre *des jésuites,
et leur constitution suivies d’un exposé
de leur morale et de leurs maximes
pernicieuses que Pascal avait flétris,
voilà plus de deux siècles et demi dans
ses immortelles « Provinciales ». Il exaamine ensuite leur casuistique diabolique et leurs enseignements dogmatiques
et consacre un chapitre à part a l’immaculée conception et à l’infaillibilité,
deux dogmes que les jésuites arrachèrent à Pie IX ainsi que l’auteur nous
l’a surabondamment prouve. Suivent
deux appendices destines a démontrer
par de bonnes raisons et des données
irréfutables que S.t Pierre n’a été ni
évêque de Rome, ni martyr dans la
même ville et qu’aucun lien ne l’unit aux
évêques de la métropole du catholicisme.
L’ouvrage de polémique dont nous
venons d’esquisser une trop courte
analyse se recommande par sa clarté,
par la bienveillance et l’honnêteté des
jugements et par l’esprit de charité
évangélique qui le pénètre tout entier.
Il sera lu et consulté avec profit par
toutes les personnes n’ayant pas fait
d’études théologiques qui voudraient
s’armer pour une discussion polémique
éventuelle avec les catholiques romains.
,i- c.
Galassi : Chi fu Martin Lutero. —
Brochure de 23 pages, dans lesquelles
l’auteur a admirablement réussi à résumer la vie mouvementée du grand
réformateur. Ce traité, orné de 2 portraits et 2 vues, se vend 5 centimes.
La Librairie Claudienne vient aussi
de publier un opuscule du même auteur, tout d’à propos, intitulé 11 cristianesimo e l’anarchia moderna.
16 pages 5 centimes.
Un ouvrage de plus grande importance, et destiné au délassement en
même temps qu’ à l’édification, c’ est
Evelina Valli, racconto del secolo
XVI, par E. Meymer, l’auteur de Margherita Malanotte.
Comme dans les Valdesi^ de Govean,
la C.ie de S. Paul réussit à se faire
léguer les biens d’une riche famille de
Turin, en déshéritant les enfants. Ceux-ci
ont embrassé la Réforme; Emile a
étudié à Genève sous Calvin et devient
plus tard pasteur aux Vallées et chef de
la compagnie volante [n’y a-t-il pas là
quelque incompatibilité de fonctions! ?];
sa sœur Eveline, enfermée dans un
couvent, est délivrée par son frère et
se retire aux Vallées. Mais les émotions
les fatigues et les privations de la
guerre 1560-61 minent rapidement sa
santé, et elle meurt à Angrogne, assistée
par son fiancé. Pascale, lui aussi réfugié
piémontais et pasteur. La marche du
récit est rapide, les obstacles assez
aisément surmontés ; se lit facilement
et non sans plaisir.
Naturellement, on n’est pas en droit
de demander que dans un récit fantastique, l’histoire soit rigoureusement
suivie. Il ne manque cependant pas
d’inexactitudes qui auraient pu être
épargnées, sans que la narration en
souffrît le moins du monde. Ainsi, dans
l’introduction historique, Curioneest placé
à Turin à une date où il était depuis longtemps réfugié à l’étranger ; le premier
pasteur italien de Genève s’appelait
Martinengo et non Massimiliano ; Martin
Gonin est mort plus de vingt ans
avant la date que l’auteur lui assigne
etc etc.
Ajoutons que l’élégance du frontispice
attire agréablement l’attention, et que
ce volume de 156 pages se vend i franc
broché, 2 f.r relié toile et or.
Cinquante ans dans l’Eglise Romaine, par le père Chiniquy, Tome II.
Genève, Librairie Jeheber.
Il y a quelques mois seulement que
nous avons parlé de cet ouvrage, dont
la première partie seulement était alors
publiée. Voici maintenant la seconde
et dernière, au sujet de laquelle nous
ne pourrions que répéter ce que nous
avons dit de la première. C’est que la
lecture en est non seulement intéressante mais captivante et qu’on ne sau
rait trouver un livre qui fasse mieux
connaître l’esprit du catholicisme.
L’ouvrage complet se vend 6 francs
la 2.e partie seule 3 fr.
Frank Thomas : Fictions on Réalités ? Un volume, Genève, Jeheber.
Prix: 3 fr. 50.
Nous rendrons compte prochainement de ce nouvel ouvrage du prédicateur et écrivain Genevois bien connu
de nos lecteurs.
M. J. J. Parander nous écrit une
lettre dont nous extrayons :
La Tour le 7 Avril 1903.
Cher Monsieur le rédacteur de Z’Echo des V.
Le dernier numéro de votre journal
nous apporte, dans un article signé j. c.
la bonne nouvelle que nous pourrons
prochainement lire une Histoire populaire des Vaudois des Alpes et
de leurs colonies par M. J. Jalla.
Je tiens à honneur de souscrire, probablement le premier à cette entreprise.
Je m’assure que la lecture attentive de
cette publication et quelques conférences
explicatives contribueront à refaire le
moral de plus d’un Vaudois et à ramener
dans les cœurs la droiture, la simplicité
la vie morale et religieuse qui distinguaient nos ancêtres.
M. Parander nous informe par la
même occa.sion, qu’il lui reste une cinquantaine seulement d’exemplaires de
son abrégé pour les écoles et les familles, 2.e édition (1871), en vente à
la librairie Gilles « au prix très réduit
de 60 centimes chacun. »
Le même auteur nous transmet un
exemplaire de sa Conférence sur La
Religion de Mazziiii, faite à Moudonle
24 février 1880 et imprimée à Torre
Pellice (Impr. Alpine) en 1881. Comme
on parle beaucoup aujourd’hui de Mazzini et de ses Doveri dell'uomo, le sujet
est actuel.
Il Concilio dei Topi
et la Maison Unioniste
A la suite du déplorable fait qui
s’est passé dernièrement aux Fassiots,
VEcho des Vallées se demandait : « Que
peut-on faire ?» et dans VAvvisatqre
Alpino M.r le Prof. Falchi accusait tout
le monde et lui-même de n’avoir rien
fait.
Le public Vaudois de La Tour se
contentera-t-il toujours de constater qu’il
y a quelque chose à faire et qu’on n’a
encore rien fait ?
Bien fait n’est pas tout-à-fait exact,
car comme le fait opportunément observer M. J. P, Malan dans le dernier
N,o de V Avvisatore, l’Union Chrétienne
de La Tour a pris l’initiative d’un
projet de construction d’une «Maison
Unioniste » pour offrir à la jeunesse
un abri contre les dangers des gargottes
et des bals publics. Ce projet n’a pas
rencontré comme celui du « concilio
dei topi » l’approbation unanime, mais
par contre, au lieu de se demander
« chi l’attaccherà » l’Union Ch. de la
Tour n’a pas hésité à attaquer de suite,
et elle a pu non sans peine et malgré
les rieurs et les sceptiques, arriver à
acheter le terrain.
Comme un bon commencement c’est
la moitié de l’œuvre, le public Vaudois se refusera-t-il d’aider l’Union de
la Tour à faire l’autre moitié ? Ce serait
une excellente occasion de fêter dignement le jubilé cinquantenaire de l’Union-mère de S.te Marguerite (i 853-1Q03)
en faisant un appel à toutes personnes
de bon vouloir et qu’une collecte soit
faite en faveur de la «Maison Unioniste ».
Qu’en pensez-vous Monsieur le Directeur ?
Un Tourassin.
Ce que j’en pense? Je pertse, pour
ma part, que si le projet d’avoir à la
Tour une maison unioniste pouvait se
réaliser, cette maison pourrait certainement rendre de grands services, pourvu
que r on parvînt à développer chez
notre jeunesse l’esprit d’association plus
qu’on n’a réussi à le faire jusqu’ ici.
Et pourquoi n’y parviendrait-on pas,
avec de la bonne volonté et de la persévérance ? La seule réserve que je
pourrais faire.... Mais non, je n’en fais
point, au contraire je serais très heureux
de voir s’élever un jour la bâtisse sur
le terrain que l’Union de la Tour, avec
une foi et un courage dignes.... d’une
meilleure comparaison que celle du
«concilio» ci-dessus, a acheté il y a
plusieurs années déjà.
N. T.
Nouvelles et faits divers
Vaudois (?) eu Chine. La Vie Nouvelle
publie une lettre de M. Pannier, aumônier militaire à Hanoï (Tonkin) stir
un voyage qu’il a fait au commencement de février pour visiter les protestants, militaires ou civils, qui se
trouvent dans le territoite de la Chine
Méridionale concédé pour 19 ans à la
France en 1898. Nous y lisons : « Mercredi. Distribution de traités à l’ambulance, où unVaudois de Torre Pellice,
catholique d’ailleurs, m’accueille particulièrement bien ». — Nous serions
curieux de saVoir qui est ce Vaudois
catholique de la Tour qui sert sous le
drapeau français en Chine.
Italie. Le duc des Abruzzes vient
de gagner un procès que lui avait ihtenté la « Norwich Union Life Insurance Cy ». Avant son départ de Christiania, en 1899, pour son expédition
au pôle nord, à bord de la Stella Polare,
le duc des Abruzzes était entré en pourparlers avec la « Norwich Union » pour
l’assurance sur la vie de son équipage.
Les polices ne furent pas envoyées
dans le délai voulu ni dans la forme
requise. La compagnie réclamait 10,000
couronnes et saisit la Stella Polare. La
cour suprême a donné raison au duc
des Abruzzes, a débouté la « Norwich
Union “ de sa demande, l’a condamnée
aux dépens du procès et aux dommagesintérêts pour la saisie illégale de la
Stella Polare. {Journal de Genève).
France. La Ligue de la Moralité publique a fait dans toute la France un
vaste pétitionnement pour soulever l’opinion publique contre la licence des
rues. Au 27 mars le nombre des signatures s’élevait déjà à 334.517 et
r on en attendait encore au moins
20000. On en conclura, dit le Belèveineut
social, que tout n’est pas pourri en
France; qu’il y a encore de braves
gens et qu’il serait facile de réveiller
la conscience publique, si deux ou trois
hommes avaient les loisirs et les ressources nécessaires de se consacrer à
cette œuvre.
Espagne. Il a deux ans, écrit-on
au Signal, qu’il existe un groupe de
protestant dans un village perdu dans
les montagnes à 50 kilomètres de Malaga, appelé Villanueva-del-Rosario.
4
_ 4 —
Mais, il y a quatre mois, le maire du
village fit fermer la salle d’évangélisation sans que toutes les démarches
faites auprès des autorités supérieures
aient abouti à rien.
Il y a quinze jours, le colporteur de
cette mission alla avec celui qui signe
ces lignes au village pour étudier sur
les lieux le meilleur moyen pour faire
cesser cette fermeture injuste, et pour
nous renseigner sur toutes les petites
tracasserias des autorités envers les
nouveaux convertis.
Mais à peine sommes-nous arrivés
au village qu’on nous a enfermés dans
des cachots, ainsi que l’évangéliste de
l’endroit et maintenant nous sommes
en liberté provisoire après quatre jours
de prison.
Belgique. Le roi a reçu au palais
de Bruxelles une délégation de la Société des Missions protestantes, qui lui
a remis une adresse de remerciements
comme souverain de l’Etat indépendant
du Congo.
Le roi a répondu en des termes très
aimables aux paroles de M. Baynes,
qui conduisait la délégation. Il a remercié la société de tout ce qu’elle a
fait au Congo dans l’intérêt de la civilisation. Il a ajouté qu’il était d’autant plus heureux de cette démarche
que la seule récompense qu’il ambitionne
pour ses efforts, c’est de voir toujours
la vérité proclamée sur son administration. {Le Temps.)
Russie. Dans ce pa5^s très religieux
et grand ami des cérémonies, on s’aperçoit qu’il y a décidément trop de
fêtes chômées et que la prospérité publique s’en ressent d’une façon fâcheuse.
— Sur la proposition du ministre de
l’agriculture, une conférence a été convoquée pour examiner les moyens de
les réduire. Cette conférence a, dit-on,
décidé de présenter au conseil de l’empire un projet demandant que le travail
volontaire les jours fériés ne soit plus
interdit par la loi.
Orient. On vient de découvrir dit
le Messager des Messagers en Syrie, un
manuscrit complet des cinq livres de
l’Ancien Testament, écrit en caractères
samaritains, sur du parchemin de gazelle. Des experts estiment qu’ il date
de 735 avant l’ère chrétienne. Il serait
donc plus ancien que tous les manuscrits hébreux qu’on avait trouvés jusqu’ici. Un savant orientaliste, M.r Georges Zeldam, membre de la Société
Royale et Asiatique, a été chargé provisoirement de la garde de la précieuse
trouvaille.
Canada. A Toronto dit la Vie Nouvelle, l’un des locaux de l’école du dimanche a été meublé de berceaux,
hochets, jouets et tableaux, enfantins,
et les jeunes monitrices se consacrent
l’une après l’autre à la garde des bébés
pour que les mamans puissent assister
au culte.
Annam. D’une lettre de M. Bonnet
au Messager des Messagers :
«Le i.er, le 2 et le 3 janvier sont
consacrés à célébrer la fête du thé ou
le têt. Ce sont les trois seuls jours fériés de l’année annamite. Aussi les
consacre-t-on à des jeux et.... à des
repas pantagruéliques, jusqu’à épuisement des provisions accumulées. On
se prépare avec une fébrile activité à
faire bombance. On achète des robes,
des turbans neufs, etc.
Boudha a sa large part de la fête.
On achète pour lui de grandes et de
petites feuilles de papier doré, avec
des caractères chinois, de petites chandelles en cire rouge, de l’encens. On
prépare des gâteaux, du riz, des bananes, des mandarines, des ananas.
Dans chaque maison, Boudha a son
autel et son portrait (assez sale). Dans
les principales pagodes on va lui sacrifier des bœufs, des porcs et des
volailles ».
Revue Politique
Après un mois et plus de discussions,
de négociations et de délibérations, les
ouvriers typographes de Rome et par
esprit de solidarité, les autres ouvriers
de la ville, ont fini par décider la grève
générale. On ne recevra donc, pour quelques temps, point de journaux de la
capitale. Le gouvernement a pris des
mesures pour que les choses de première
nécessité, le pain avant tout ne manque
pas et pour que l’ordre public soit troublé le moins possible. Cela n’a pas empêché que les étrangers, très nombreux
à Rome à cette saison, ne se soient empressés de partir. Et voilà une première
cause de grande perte pour la ville ; et
ce sera une des moindres.
Le Congrès historique, qui a réuni à
Rome un grand nombre de savants de
tous pays, n’en souffrira guère, car il
était près de la fin de sa session quand
la grève a été décidée. Mais S. M. le
roi Edouard VII, dont la visite est attendue pour le 25, ne trouvera-t-il pas
que le moment n’est pas favorable et
qu’il vaudra mieux renvoyer à plus tard ?
Certes les grévistes ne sont pas gens à
se laisser arrêter par de telles craintes ;
peut-être même espèrent-ils obtenir d’autant plus facilement ce qu’ils demandent
que les conséquences de la grève sont
plus à craindre. Souhaitons que de ce
mal il sorte quelque bien.
Avant de prendre ses vacances de Pâques, la Chambre a eu une discussion
importante sur la colonie ou possession
du Bénadir. Le ministre Morin a dû reconnaître que les griefs contre la société d’exploitation (c’est bien le mot)
étalent en grande partie fondés ; qu’elle
n’avait à peu près rien fait pour abolir
l’esclavage, qu’au contraire elle le protégeait en quelque sorte en permettant
et sanctionnant des actes d’achat et de
vente d’esclaves ; qu’elle n’avait pensé
qu’à assurer ses' capitaux et les faire
produire, mais n’avait rien fait pour la
civilisation de ces peuples et l’amélioration de leur sort. Il a cependant ajouté
qu’il n’y avait pas de raison suffisante
pour lui retirer la concession et qu’on
pouvait et devait obtenir qu’elle fît mieux
son devoir. Espérons qu’il saura l’obtenir.
La loi sur l’organisation de l’instruction supérieure a été votée au Sénat.
M. Nasi a confirmé sa promesse de présenter au plus tôt un projet de réforme
de l’instruction secondaire, qui sera suivi,
espérons-le, d’un autre sur l’instruction
primaire. Le ministre aura ainsi le mérite — s’il parvient à rester assez au
pouvoir — de donner son nom à une
réorganisation complète de l’instruction,
fait non par une loi unique, mais, ce
qu’il déclare préférable, par une série
de projets séparés.
Le Eusse Gotz, arrêté à Naples il y
a une quinzaine de jours, est encore en
prison. Le gouvernement russe tâche de
le faire passer pour un criminel des plus
dangereux afin d’obtenir son extradition ;
mais il paraît de plus en plus clair qu’il
n’est coupable que d’être du nombre de
ceux qui voudraient que leur patrie devînt un pays libre, qu’on ne peut l’accuser que de délits purement politiques.
M. Giolitti à l’occasion d’une récente
interpellation, a déclaré et confirmé solennellement qu’il voulait gouverner par la
liberté. Il ne se prêtera pas aux volontés du Czar et de son gouvernement
eu accordant l’extradition de ce sujet
russe, s’il n’est bien prouvé qu’il est
coupables de crimes communs. Les documents fournis par le gouvernement
russe sont entre les mains de l’autorité
judiciaire, à qui il appartient de décider
si l’extradition doit être accordée ou non.
Nous avons fait allusion à la visite de
S. M. Edouard VII. C’est le 25 courant
que le Roi d’Angleterre arrivera à Naples sur son yacht Victoria and Albert,
pour débarquer le lendemain et partir
pour Rome par le train royal que S. M.
Victor Emmanuel mettra à la disposition
de son hôte auguste. La visite aura un
caractère officiel et le roi Edouard habitera au Quirinal l’appartement qui était
occupé par la reine Marguerite. Tous les
Italiens se réj^miront avec leur Souverain
de cette visite et des relations de cordiale amitié qui régnent entre les deux
nations.
S. M. Britannique vient de visiter
Lisbonne où la famille royale et la population tout entière lui ont fait l’accueil
le plus enthousiaste.
En fait de visites de Souverains notons avec une satisfaction particulière
celle que l’empereur Guillaume II vient
de faire à la cour du Danemark, non
qu’elle offre rien d’extraordinaire, mais
parce que l’accueil que lui a fait la population de la capitale a été non seulement respectueux mais sympathique et
cordial. De ce côté aussi les haines s’émoussent, les ressentiments s’apaisent.
Ce n’est pas un petit mérite pour l’Empereur que d’avoir su rétablir des relations amicales avec deux peuples dont
la haine contre l’Allemagne semblait être
irréconciliable.
A la Chambre française M. Jaurès, le
grand orateur socialiste a tenté de remettre à l’ordre du jour l’affaire Dreyfus
et de provoquer une enquête administrative pour établir les responsabilités.
M. André, ministre de la guerre a déclaré qu’il n’avait pas de difficulté à
faire cette enquête. Mais la Chambre,
après une discussion des plus orageuses,
a voté un ordre du jour par lequel, tout
en affirmant sa confiance au gouvernement elle se déclare décidée à ne pas
laisser sortir l’affaire Dreyfus du domaine judiciaire. Que résultera-t-il de
cette délibération ? Les nationalistes chantent victoire et disent que cette fois c’est
fini et bien fini. Les amis de la justice
espèrent, malgré tout, que la lumière
finira par se faire entièrement sur cette
ténébreuse affaire.
En Macédoine les choses ne sont pas
près de s’arranger. Les atrocités que
commettent les troupes du sultan exaspèrent même la partie la plus paisible de
la population et l’on peut s’attendre à
voir éclater tôt ou tard un soulèvement
général. Les « réformes » promises avec
tant de docilité par le gouvernement turc
se réduisent, pour le moment, à des répressions militaires d’une rigueur barbare;
l’Europe qui devrait veiller à l’exécution
de ces réformes, fera comme tant d’autres fois : faute d’entente, elle assistera
à d’indignes massacres, les bras croisés
de peur qu’elle ne finisse, en intervenant
par croiser les baïonnettes.
La russification de la Finlande continue
toujours avec la même brutalité impi-,
toyable. On cite parmi les dernières
mesures prises : une quinzaine de fonctionnaires, la plupart de l’ordre judi-,
claire, congédiés; l’école normale d’instituteurs de Sordavala, fermée ; quarante
trois pasteurs, destitués, La population
souffre en silence, se bornant à une rè“
sistance passive, et espère que de meilleurs jours se lèveront pour elle. Dieu
le veuille.
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