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Année XXXVm.
4 Décmbre !1903.
N. 49
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L’ÉCHO DES VALLÉES
on-A.QUE> vKJvmvjji:»!
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
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r SOMMAIRE ;
Nos affaires et celles des autres — Ils
commencèrent à se réjouir — Mademoiselle Caroline Meille — Echos de
la Presse — Vaudois d’Amérique —
Bibliographie — Avis important —
Pour le lit AYilliam Meille — ilouvelles
et faits divers — Revue Politique.
ZZZZZZZZZJ’ZSZZZ^ZZZZZjgZjgZZZZ
I
et éellej^ àe^
Je n’aime pas les manifestations d’étudiants. Je ne les aimais guère quand
elles n’étaient faites que par des élèves
des universités et autres instituts d’instruction supérieure. Non qu’ elles ne
fussent quelquefois justifiées si l’on regardait à la cause qui les provoquait ;
mais elles manquaient presque toujours
de sérieux et de dignité : c’étaient des
occasion de faire du tapage — et de
se procurer quelques jours de vacance.
Et maintenant que les élèves des ecoles
secondaires se mettent de la partie !
Ce n’e.st plus seulement déplacé, cela
devient tout à fait ridicule. Encore un
peu, et, comme le disait un journal,
les bébés de 1’ école élémentaire manifesteront à leur tour, et « l’opinion
publique » aura ses interprètes dans
toutes les classes.
Encore si ces jeunes tapageurs ne
compromettaient qu’eux-mêmes — ou
leurs familles ; ce serait à leurs parents
d’y penser ; mais le pis est qu’ ils ne
craignent pas de créer des embarras
à leur propre patrie en excitant l’opinion publique contre des nations étrangères et au besoin, en insultant leurs
représentants. N’ ont-ils pas raison les
journaux étrangers qui crient à tous
ces manifestants, petits et grands, jeunes
et vieux : Mêlez-vous de vos affaires et
laissez-nous régler les nôtres !
C’est comme lorsqu’il s’agissait de la
visite de l’empereur de Russie et que
des gens mal élevés —- il y en a a la
Chambre des députés comme ailleurs
— se proposaient de lui faire un accueil
indigne d’un peuple**civilisé, et cela
pour des raisons qui se rapportaient
aux affaires intérieures de 1’ empire, et
ne regardaient en rien notre pays.
N’ avait-on pas mille fois raison de
trouver ce procédé doublement inconvenant ?
Nous avons dit ce que nous pen.sions
du projet d’accueillir le Czar par des
coups de sifflets; et nous^ venons de
dire .ce que nous pensons des manifestations piazzaimle des étudiants ; nous
pourrions en dire autant de celles d’autres classes de citoyens.
Mais nous aurions tort de ne voir
dans ces faits que 1’ a.spect extérieur,
souvent ridicule ou inconvenant, sous
lequel ils se présentent. Regardons au
fond, et nous y trouverons un sentiment qui vaut infiniment mieux que
la forme sous laquelle il s’exprime.
C’est le sentiment, encore quelque peu
confus, mais réel, de la solidarité des
hoinmes, à quelques peuples qu’ ils appartiennent. Si le monde officiel continue
à prétendre que ce qui se fait au sein
d’un état ou d’une nation ne regarde
pas les autres, les peuples ne se contentent plus de cette distinction. Les
actes d’injustice, de cruauté ou de tyrannie, où qu’ ils se commett('nt, provoquent aujourd’ hui 1’ indignation de
toutes les consciences honnêtes, et le
sentiment de la solidarité humaine n’at
plus pour limite les frontières des états.
Il est bon qu’il en soit ainsi. Combattons les manifestations bruyantes et sans
dignité ; opposons-nous à tout acte
contraire à la courtoisie et à la bonne
éducation mais cultivons et fortifions le
sentiment de solidarité entre tous les
hommes quelque langue qu’ils parlent
et quelque pays qu’ils habitent.
Ils commencèrent à se réjouir
Luc XV, 24.
Se réjouir, c’est on peut bien le dire
le sujet à l’ordre du jour. Mais il y a rejouissances et réjouissances. Celles qu’on
recherche de préférence aujourd’ hui
ne sont pas précisément de celles qui
font du bien au corps et à 1’ âme. Ce
sont, en général, les réjouissances tapageuses, immodérées qui se prolongent
surtout le dimanche jusque bien avant
dans la nuit, et qui constituent le fléau
le plus redoutable pour notre jeunesse
qu’elles plongent dans la dissipation et
dans toute sorte d’excès. N’y en aurait-il
donc pas d’autres ?
Entrons, si vous le voulez bien, dans
cette maison où il nous est dit qu’ « Us
commencèrent à se réjouir ». Cette maison
nous la connaisssons tous, et le maître
de la maison, ce vénérable vieillard, nous
avons tous sympathisé avec lui quand
il eut le chagrin de voir partir, s^lns
motif raisonnable ce fils qu’il aimait
plus que sa propre vie.
Mais aujourd’hui comme tout est
changé ! Il est là à la place d'honneur,
entouré et choyé de tous, vêtu de neuf
de la tête aux pieds, ce viveur de
jadis qui jetait par la fenêtre 1’ argent
péniblement amassé par son père; jusqu’ au jour où réduit à la plus triste
indigence il est obligé d’aller offrir ses
services à un maître dur et impitoyable
qui l’emploie au plus vil des métiers,
sans lui donner toujours de quoi apai.ser
sa faim.
Que s’est-il donc passé en lui ? qu’estce qui a pu l’emmener à un changement comme celui que nous constatons
dans sa nouvelle .situation ? Simplement
ceci : il est rentré en lui-même, ce qui
veut dire qu’ auparavant il ne se connaissait pas, qu’ il était, pour dire le
mot, un insensé. Il n’a jamais apprécié,
le misérable, les trésors d’amour qu il
y avait dans le cœur de son père, il
a été insensible à toutes les marques
de bonté, de tendresse que celui-ci ne
cessait de lui prodiguer. Son plus ardent désir était de quitter ces lieifit
si tristes, si monotones. Quand pourrai je, pensait-il, voler avec mes ailes,
secouer ce joug intolérable, jouir de la
liberté à laquelle, après tout, j’ai droit
comme toute créature ?
Eh bien ! il a vu où cette soif d’indépendance l’a conduit. Il a pu savourer
toutes les délices d’une vie sans frein,
sans boussole, sans Dieu. Et quand un
jour ie souvenir de la maison paternelle
s’est présenté de nouveau à son esprit
sa décision a été prise. Je me lèverai,
et je retournerai vers mon père. Et ce
qu’ il a dit, il l’a fait. Le voilà maintenant réintégré dans ses droits, dans la
maison, à sa vraie place, non pas
comme un domestique, ce qui lui aurait
suffi, pensait-il mais comme le fils de
la maison, 1’ héritier des biens de son
père, qui lui a fait l’accueil qu’il n’aurait
jamais osé espérer. Nous comprenons
maintenant pourquoi ils commencèrent
à se réjouir. Eh bien en voilà une rejouissance qui vous fait du bien, qui
répond aux besoins de notre cœur,
et n’est suivie d’aucune trace d’amertume.
Cette réjouissance est à la portée de
tous. Celui qui veut que nous soyons
heureux, qui a travaillé à notre bonheur, qui l’a rendu possible par le sacrifice momentané du bien, par le don
de sa vie, nous invite à la goûter, bien
plus à la posséder dans sa plénitude.
Il n’y a pour cela qu’une chose à faire:
revenir à lui. Et pour cela il faut sortir
de nous-mêmes, abandonner résolument
tout ce qui a occupé la place qui devait être réservée au seul Maître légitime, quitter ces habits qui nous rappellent un passé peu honorable, et nous
laisser revêtir des vêtements en rapport
avec la sainteté de la vocation à laquelle nous sommes appelés, avoir une
conduite et une conversation qui tranchent décidément avec ce que nous
voyons et entendons tous les jours dans
notre entourage.
Ils commencèrent à se réjouir. Et il
n’est pas dit quand ils cessèrent de le
faire. C’est que ces réjouissances n’ont
pas pris fin. La joie qu’éprouve le racheté à 1’ ouïe qu’ une ame est sauvee
est une joie éminemment contagieuse.
elle se communique de proche en proche
elle gagne d’autres âmes, et de la terre
elle monte au Ciel où elle trouve un
écho dans ces créatures célestes qui se
réjouissent. Pourquoi ne serions-nous
pas tous des instruments de propagation
d’une telle joie ? B. G.
Madeinoisfille CAROLINE MEILLE
A la suite d’une très grave maladie,
notre sœur avait dû renoncer, il y a
cinq ans, à diriger plus longtemps
l’école de filles de Via Uliva. Ce repos
était bien gagné, du reste, après trentehuit ans d’enseignement dans une classe
double, qui comptait souvent plus de
soixante-quinze élèves !
Au commencement du mois de Septembre dernier, la santé de M.lle Meille
donna de nouvelles inquiétudes et une
opération Fut bientôt jugée nécessaire.
Elle eut lieu à l’Hôpital vaudois de
Turin, dans les meilleures conditions,
mais le corps affaibli ne retrouva plus
la vigueur nécessaire pour surmonter
les nombreuses causes d’épuisement.
Après quelques semaines de continuelles
alternatives de hauts et de bas, il y eut
un déclin rapide, et le 30 Novembre
la délivrance, patiemment attendue, arriva de la part du Seigneur.
*
* *
Les obsèques ont eu lieu aujourd’hui,
avec le concours d’une immense foule
accourue pour donner son suprême témoignage de gratitude à celle qui fut
l’amie fidèle et la conseillère de toutes
nos familles, dans la personne de nos
enfants, et une preuve de sympathie
à la famille en deuil, et particulièrement
à Al.lle Alarie Meille qui perd cette sœur
dont elle semblait devoir être inséparable !
*
* ^
Il nous est impossible de tracer en
quelques lignes, un tableau qui fixe les
traits de l’humble et fidèle chrétienne qui
nous a quittés : ce qu’elle a été comme
maîtresse d’école, par sa douceur et sa
fermeté chrétiennes, il faut l’entendre
de la bouche de ces nombreuses centaines d’élèves qu’elle a réchauffées sur
son cœur si compatissant et tout débordant d’amour. Instruire, éduquer,
élever, faire vivre de la vie d’En-Haut,
tel fut son programme de chaque jour,
pendant près de quarante ans. Son
école a été un sanctuaire, dont Jésus
était le Maître. De si fidèles semailles
n’ont pas été infructueuses, et M.lle
Meille était certes la personne la plus
justement estimée et aimée au sein des
familles de cette paroisse, en retour du
I
2
bien qu’elle leur avait fait et du respect qu’elle leur inspirait.
*
^ *
En dehors de son école, Caroline
Meille a déployé une activité des plus
variées, s’occupant, tour à tour, de
toutes les œuvres chrétiennes et philanthropiques qui existent au milieu de
nous, sans parler de cet intérêt personnel qu’elle portait à chacune de ses
anciennes élèves, et de la vigilance
tendre avec laquelle elle les suivait...
jusqu’au bout du monde. Jamais, personne n’a fait plus de vrai travail, avec
des moyens, en apparence, si limités.
Les infirmités de notre sœur, bien loin
d’entraver son activité semblent l’avoir
en quelque sorte multipliée. Il est toutefois une œuvre particulière qui doit sa
très grande prospérité au rare dévouementde M.lle Meille. L& Société de Travail
pour les Missions (dite de Via Uliva) s’est
prodigieusement développée sous la
longue et bénie présidence de Caroline
Meille. Elle compte maintenant plus de
cent membres, recueille près de 700 frs
pour les Missions et les missionnaires
vaudois, indistinctement. Car M.lle Meille
et la Société inspirée par elle, ont voulu
donner un encouragement annuel à tous
nos missionnaires, sans avoir égard à
leur paroisse d’origine. Serait-il permis
de demander aux Sociétés de Missions
des autres paroisses, de s’inspirer à cet
exemple de largeur ?
Empressons nous d’ajouter qu’à côté
des Missions. M.lle C. Meille plaçait la
Société Auxiliaire de VEoanyélisation, fondée par le regretté Prof. Tron, et qu’elle
eu fut dès le début, il y a 35 ans, et
jusqu’à ces derniers mois, une des collectrices les plus dévouées et efficaces.
*■
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Sans jamais attirer sur elle-même
l’attention, sans faire le moindre bruit,
M.lle C. Meille a été, pendant 43 ans,
un des membres les plus zélés, les plus
actifs, les plus bienfaisants de 1’ Eglise
de La Tour. Son départ laisse un tel
vide, que celui qui écrit ces lignes se
demande, avec une profonde anxiété :
Qui remplacera cette vaillante servante
du Seigneur, qui fera le travail qu’elle
accomplissait, qui exercera son influence
salutaire sur nos mères de famille ?
En attendant que la réponse nous
soit donnée, disons, avec un sentiment
de sincère reconnaissance et un accent
de vive foi :
Béni soit le Seigneur pour cette vie
si humble et si charitable, si pénétrée
de l’esprit de Jésus ! Béni soit Dieu
pour cette fin si douce, si exempte
d’amertume et de lutte, si édifiante et
consolante pour ceux qui en ont été les
heureux témoins !
Grâce et consolation, de la part du
Seigneur, pour les chères sœurs, le
frère et tous les parents affligés.
Torre-Pellice, le 2 Décembre 1903.
J.-P. Pons.
Echos de la Presse
De la Vie Nouvelle:
Réformes urgentes.
La première de ces réformes est l’abolition irrévocable de l’esprit de secte.
Nous en avons assez, et plus qu’assez,
pasteurs et laïques, et ici les laïques,
à l’exception de quelques honorables
personnalités qui s’imaginent incarner
la véritable église et l’infaillibilité doctrinale, ont devancé les pasteurs, nous’
sommes las, jusqu’à l’écœurement, des
divisions protestantes. A les considérer,
en égard de la guerre déclarée au christianisme, par les propagandistes de l’athéisme, en regard de l’armée grossissante chaque jour des destructeurs
acharnes de toute religion et de toute
morale vraie, ces divisions, engendrées
pâr des querelles purement théologiques
sur des pointes d’aiguille, apparaissent
de plus en plus aux protestants, non
seulement, et avec raison, comme une
cause de faiblesse et la plus sûre préparation aux désastres définitifs, mais
encore comme une félonie. Car ce que
le Christ attend de ses disciples, ce
n’est pas qu’ils se battent entr’eux, pour
tâcher de faire prédominer dans l’église
tel ou tel dogme, telle ou telle mentalité. c’est qu’ils convertissent le monde
par la foi. En face de l’ennemi, les
duels entre soldats de la même cause,
sont bien une félonie.
Telle est aujourd’hui la vigueur de
l’esprit d’union et de concentration que
les organisateurs du Congrès d’évangélisation de Nîmes, qui sont connus
comme des orthodoxes et des synodaux
sans tache et sans fêlure, ont ouvert
les portes toutes grandes à tous les chrétiens de toute dénomination et de toute
doctrine. Pour affirmer cette largeur
ecclésiastique et dogmatique assurément
inusitée en pareille matière, on a porté
un libéral, notre ami M. Trial, à la
présidence d’une des réunions publiques
du Congrès. Et j’apprends, de source
que je crois pure, que tous les pasteurs
et laïques de l’Eglise réformée, présents
à ce Congrès et appartenant aux nuances les plus diverses ont été si peinés
de constater que la Société Centrale ne
s’y était pas fait représenter, qu’ils
n’ont pas hésité à signer une adresse
au Comité Central pour lui en exprimer leurs regrets. Tant le rapprochement des chrétiens de toute école et
de toute église est aujourd’hui un des
vœux les plus ardents de tous les cœurs
protestants !
Et ce rapprochement lui-même n’apparaît comme désirable et comme possible, que parce qu’une autre réforme,
plus profonde encore, est déjà faite dans
les esprits de tous les chrétiens qui
pensent, travaillent, lisent, méditent, et
cette réforme, c’est celle des Confessions de foi.
J’ose dire que nous sentons plus vivement que jamais, d’un sentiment plus
angoissant et plus aigu, la nécessité
d’une confession publique de notre foi
chrétienne. Autant nous répudions le
système sectaire de la confession de
foi, tournée vers l’intérieur, comme des
fusils braqués sur des concitoyens, pour
réprimer les émeutes de la pensée et
de la conscience, autant nous soupirons
après un acte décisif de l’Eglise chrétienne proclamant, comme le firent les
Réformateurs au seizième siècle, nos
convictions et nos ambitions religieuses,
disant à l’athéisme, à la libre pensée,
au peuple : Voilà ce que nous croyons,
ce que nous confessons, ce que nous
voulons !
Car, tous les jours et dans tous les
journaux politiques, qui sont devenus
les instituteurs du peuple en matière
religieuse, les confusions les plus navrantes et les plus dangereuses au point
de vue du christianisme, sont faites en-,
tre le protestantisme et le catholicisme,
entre les doctrines que nous avons à
tout jamais répudiées, nous les pionniers, les ouvriers de la première heure
et de la dernière, en fait de critique,
d’exégèse et d’histoire religieuse et la
2 —
foi qui est notre vie, notre espérance,
qui est nous-mêmes.................
Louis Lapon.
Du Protestant'.
De la vraie et de la fausse
Libre Pensée
— Tout dépend, au fond, de l’idée
qu’on se fait de la liberté de penser.
Pour les uns, elle consiste dans l’indépendance de la pensée et delà conscience
dans les limites de la raison et dans le
respect de la pensée d’autrui. Pour les
autres, au contraire, c’est le droit de
rejeter toute croyance, de nier toute
doctrine philosophique ou religieuse et
de faire prévaloir ce qu’ils appellent la
« vérité scientifique ». Les premiers, sachant qu’ il y a plusieurs manières de
concevoir la vérité, plusieurs angles
sous lesquels on peut apercevoir la
cause suprême de l’univers, se montrent
tolérants pour toutes les croyances,
pourvu qu’ elles soient sincères ; respectueux de la conscience d’autrui, ils
admettent, dans leurs assemblées, les
agnostiques, aussi bien que des croyants
des adhérents de toute confession religieuse ou philosophique. Les autres,
par contre, héritiers de l’ancienne idée
romaine de 1’ unité doctrinale, idée chère
à toutes les orthodoxies, prétendent
au monopole de la vérité et n’admettent pas qu’on puisse avoir une autre
conception du monde et du devoir social
que la leur. C’ est au nom de leur
système qu’ ils excommunient tous les
penseurs religieux et les proscrivent
comme étant des ennemis de la raison.
— De l’attitude à la méthode, il n’y
a qu’ un pas. Les premiers s’ efforcent
de propager leurs idées, comme le font
les protestants, par la persuasion et la
publicité, par la prédication et par les
Conferences. Ayant foi dans la puissance
d’action de la vérité sur l’âme humaine,
ils se gardent bien d’user de contrainte
ou de menace, de recourir à des moyens
politiques ou à des intrigues sociales,
grèves, etc. ; mais ils usent de la parole
et de la discussion et se montrent tolérants, même à l’égard des intolérants.
— Les seconds, par contre soutiennent
que, vis-à-vis des adversaires de la
liberté, tous les moyens sont bons ; ils
leur empruntent leurs procédés, s’efforcent de leur faire interdire la manifestation de leurs croyances. Cette classe
de libres-penseurs a donné, récemment
en France, un exemple scandaleux d’intolérance.
Après avoir fait défendre par plusieurs préfets aux catholiques de faire
les processions de la Fête-Dieu en public,
sous prétexte qu’ elles étaient une offense à la conscience des libres-penseurs,
ils ont réclamé eux-mêmes la protection
du prefet de police et de ses agents
pour la procession des athées devant
la statue d’Etienne Dolet, à Paris. Bien
plus, un grand nombre de Sociétés de
libre-pensée font prendre à leurs membres l’engagement de n’assister à aucun
culte, et, en cas de mort, de faire
enterrer civilement. Par là ils enchaînent manifestement le libre-arbitre individuel ; tout comme les prêtres romains,
lorsqu’ ils défendent à leurs ouailles
d’entrer dans un temple ou dans une
synagogue, à l’heure des offices....
Gaston Bonet-Maury.
VAUDOIS D’AMÉRIPE
M. le pasteur B. A. Pons a fait, au
mois d’octobre une visite à la nouvelle
colonie Iris, dans la région de Bahia
Blanca. Contrairement à l’opinion qu’on
a généralement dans l’Uruguay au sujet de cette colonie, il a pu constater
un état de prospérité fort encourageant.
Tous nos amis, écrit-il dans la Union
Valdense, ont en abondance du pain,
de la viande, des œufs, divers légumes
et du lait excellent. Nulle part le terrain ne se prête mieux à la culture
des plantes potagères ; il y a de vastes
plantations d’arbres fruitiers, poiriers,
pêchers, pommiers et autres. Les blés
couvrent dans le seul «triangle», une
surface de 35 km. carrés, soit 3500 hectares ; ils étaient vraiment magnifiques
et promettaient une abondante moisson.
Il n’y a pour le bétail qu’un pâturage
assez dur qu’on nomme puna, et je
pensais, dit M. Pons, que les animaux
devaient plus d’une fois jeûner ; mais
je dus confesser mon erreur quand je
vis que le lait abondait et qu’on me
dit que les chevaux avaient labouré
tout l’hiver sans autre ration que ce
pâturage. Les maisons, assez simples
pour le moment, sont bonnes.
Le climat est très sain et l’état sanitaire de la colonie est excellent. M.
Pons a visité toutes les familles et n’a
rencontré qu’une seule personne infirme
et elle l’est depuis des années. D’autres
s’y sont fortifiés. « Que nous importe,
lui disait-on, que le vent souffle souvent,
que nous mangions quelquefois un peu
de poussière et que les nuits soient
quelque peu froides, si nous avons tous
meilleur appétit et plus de santé que
dans l’Uruguay ? »
Les colons n’ont pour le moment ni
pasteur ni temple, mais l’un d’entre
eux, M. Benjamin Long, remplit volontairement les fonctions de maître
d’école et de prédicateur, et à Villa
Iris, â 25 kilomètres de la Colonie, où
il y a 5 ou 6 familles vaudoises, M.
Daniel Bertinat, « le manchot », réunit
chaque Dimanche dans sa maison les
membres de sa famille et ses voisins.
Si Dieu bénit la moisson, les colons
espèrent pouvoir bâtir un grand local
pour culte et école. M. Pons à la suite
de quelques leçons de catéchisme a pu
recevoir 4 nouveaux membres communiants; il a célébré trois baptêmes et
la Sainte Cène ; il a tenu une douzaine
de réunions et fait une ou plusieurs
visites à une trentaine de familles ;
« A part les distances, écrit-il, les visites à domicile sont relativement faciles dans la Colonie Iris, grâce à la
bonté des chemins, et pour moi, ce fut
un temps de vraie jouissance, toujours
en dépit du vont ».
*
* *
Le projet de fondation d’une nouvelle colonie à Rivera, dans la partie
orientale de l’Uruguay, sur la frontière
du Brésil, paraît près de se réaliser.
Une seconde commission a été envoyée
sur les lieux et a trouvé, comme la
première, que le projet était avantageux, pourvu que ceux qui voudront
faire partie de la Colonie aient quelque argent et de l’énergie pour lutter
contre les difficultés que présenteront
les premiers commencements. Une réunion des intéressés tenue à Tarariras
à la suite du rapport de cette seconde
commission a décidé d’aller de l’avant
et a chargé MM. D. Armand-Ugon,
P. Bounous, P. Davit et M. Dalmas de
recueillir les adhésions.
3
T 3
I
L’éditeur Jeheber de Genève (rue du
Marché 28) vient de publier, parmi
toute une série de bons livres, trois ouvrages que nous nous permettons de
recommander à nos lecteurs. Le premier,
un beau volume de 350 p., au titre
alléchant de Tsar et Nai>oléou, par D.
Alcock (fr. H^50) renferme une page d’his. toire trop connue pour qu’il soit nécessaire de la détailler. On voit de
prime abord qu’il va y être question
de la campagne de Russie de triste
mémoire, de l’incendie de Moscou, de
la lamentable retraite, du passage dér sastreux de la Bérésina, de l’entrée des
alliés à Paris et de la chute du grand
empereur. On ne pourrait raisonnablement exiger de l’auteur, qui semble
cependant posséder suffisamment son
sujet, ni détails inédits, ni récits rigoureusement documentés : nous n’avons
pas sous les yeux un mémoire historique, mais un roman historique. C’est
dire que l’imagimation y joue un rôle
prépondérant ; que les descriptions de
paysages et de mœurs russes alternent
avec les récits des batailles ; que les
personnages imaginaires, — des moujiks
et des boyard.s, — trouvent leur place
à côté des hommes qui sont, depuis
tantôt un siècle, du domaine de l’histoire.
Si nous avions un reproche à faire
à l’auteur, ce serait d’avoir rapetissé
la figure de Napoléon, et trop exalté
celle d’Alexandre de Russie. Le mysticisme du promoteur de la Sainte Alliance a souvent trouvé des censeurs
bien sévères, peut-être trop sévères ; il
a plus rarement excité l’admiration presque sans réserves, que lui voue M.
Alcock. Mais nous allions oublier que
la fiction est de rigueur dans les livres
de ce genre.
Dans le deuxième ouvrage, Figures
de la Steppe par S. Relier (trad. par
Gindraux, 3 /r.) il est encore question
de la Russie. C’est une série de nouvelles toutes simples, aux applications
religieuses parfois un peu forcées où
défilent des figures de paysans, russes
et allemands, du midi de la Russie,
grands buveurs d’eau de vie, violents
aux mœurs fort primitives, de vrais
rustres, où le serf d’hier se devine sous
le gros bonnet fourré du moujik d’aujourd’hui, et par la sainte frayeur qu’inspire l’autorité du Gouvernement. Les
mœurs agrestes fort bien rendues, la
description de la vie des colons allemands, groupés ça et là au milieu des
Russes qui les jalousent pour leurs solides qualités de bons cultivateurs, et
constamment en butte aux vexations
du gouvernement le moins libéral qui
soit au monde, forment de cet ouvrage
une lecture tour à tour émouvante, instructive, voire même édifiante.
Nous recommandons le 3.me livre,
un charmant petit cadeau de Noël ou
d’anniversaire, aux fil||ttes aimant les
bonnes lectures. Flossette, par Miss
Agnès Giberne, trad. par M. l'abarié (fr,
2,50), est un gentil petit roman religieux. L’héroïne, une gracieuse enfant
d’une douzaine d’années, orpheline de
père et de mère, est appelée pour des
revers de fortune, à se séparer de son
frère bien-aimé et à vivre auprès de
parents riches. Très bien traitée, choyée
même par son oncle et sa r tante, elle
est souvent l’objet de critiques injustes,
de reproches non mérités, de remarques
mal veillantes I et grossières de la part
de ses petites cousines qui ne se gênent
pas pour lui faire sentir sa dépendance.
La fillette se replie d’abord sur son amour
propre froissé, elle se livre parfois à
des scènes violentes, s’estime la plus
malheureuse des créatures. Mais petit
à petit, après maintes luttes avec son
orgueil toujours renaissant, après avoir
fait preuve de beaucoup d’endurance,
et surtout, après avoir su prouver dans
une circonstance critique qu’elle savait
pardonner, la petite Flossette réussit à
gagner l’estime et l’affection de toute
la famille qui ne consent plus, à aucun
prix, à se séparer d’elle, et qui se propose d’aider, d’une façon délicate, son
propre frère. j. C.
POUR LE LIT WILLIAM MILLE
Listes précédentes L. 5533,50
M.lle Pauline Robert (Locarno 5
M. et M.me E. Mylius (Turin) 500
Souvenir des amis de Genève 1000
Quelques fleurs ou brins de
mousse recueillis à Berne
par M. G. de Benoist ;
M.me de Watte ville de Portas
M.me May de Tscharner
M.lle R. de Tscharner
Dr. G. de Benoist
M.me G. de Benoist
M.lle de Fischer d’Eichberg
M. et M.me G. de Tscharner
M.me S. de Wagner de Fischer
M.me Thormann de Steiger
M.lle L. de Fischer
M.me de May de Wagner
M.lle A. de Steiger
Famille Grill à St. Second
M. et M.me Girardet Socci (Rome)
M.lle Mad.ne Rivoire, La Haye
«Tel répand qui aura davantage»
Marie Gönnet (Bessé)
J. P. Gönnet (Uchoires)
M. et M.me Ern. Giampiccoli
Famille Oscar Gay-Padova
M. J. D. Cougn
M. Henry Soulier député
Une amie du Refuge, par M.
Et. Albarin ,
M. et M,me Paul Pasquet St.
Segond
M. Paolo Calvino
R. P. K., L. P., A. H. P., Gorizia
M.me veuve Roman
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30
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100
Mardi i Décembre, vers les 3 ijz h.
de r après-midi un très long convoi
accompagnait au champ du repos la
dépouille mortelle de
M.me Béatrice Baimas
née Turin
Prématurément enlevée à l’affection de
son mari et de ses sœurs à 1 ’ âge
de 31 ans, après avoir longtemps et
beaucoup souffert.
A la Tour où elle passa avec sa
mère une grande partie de sa vie elle
s’était acquis l’amitié de toutes ses
connaissances, par sa simplicité et son aimable caractère, et nous savons qu’elle
fut une fille dévouée, une sœur affectionnée et une tendre épouse.
Au mari et aux sœurs ainsi éprouvées
nous rappelons les paroles de consolation que Messieurs les Pasteurs Pascal,
C. A. Trou et Weitzecker puisèrent
dans les Saintes Ecritures et leur adressèrent à la maison et sur le cimetière,
et nous nous joignons à la famille désolée ijarticipant à son affliction.
a. b.
Avis importants
A la suite d’un arrangement que nous
venons de faire avec M. J, P. Malan,
ex-propriétaire de l’Imprimerie Alpina,
nous sommes heureux de pouvoir offrir à nos abonnés de 1904, à titre de
prime, à un prix de faveur, la récente
Histoire de l’Eglise de La Tour, de
MM. Jean Jalla et Auguste Jahier, beau
vol. in 8®, de près de 200 pages, orné
de 50 gravures hors-texte.
Le prix de cet ouvrage est de frs.
2,75. Nos abonnés, anciens et nouveaux,
qui auront payé leur abonnement de
1904 avant le 15 janvier prochain, pourront l’avoir à frs. 1,75, pris chez l’Administrateur du journal ou à l’Imprimerie Besson, et k 2 francs, par la
poste, pour l’Italie et l’Union postale.
Nous espérons que nos abonnés s’empresseront de profiter de cette bonne
occasion, à la fois pour faciliter la tâche à notre administrateur en payant
leur abonnement dès le commencement
de l’année, et pour se procurer un important ouvrage historique.
La Direction.
Quelques avis de payement ont été
adressés par erreur à des abonnés
ayant payé ; qu’ils veuillent l’attribuer
aux trop nombreuses occupations de
l’Administrateur. D’ailleurs l’erreur à
été corrigée.
Adresser dorénavant ce qui regarde
VAdministration non plus à M. Jean Jalla
mais à M. Alexandre Rivoir, Administrateur de l’Echo des Vallées, Torre Fellice.
- Nouvelles et faits divers
Suisse. — Le 23 novembre 1903,
l’Association suisse contre la littérature immorale s’est réunie en séance annuelle à Baden. La direction des chemins de fer fédéraux a ordonné, sur
la demande de l’association suisse, une
épuration salutaire des bibliothèques
des gares et sur cous les réseaux. La
même société a provoqué une réunion
des chefs des départements de justice
et police de la Suisse, dont la date
sera fixée ultérieurement. Dans cette
réunion seront prises des mesures intercàntonales contre la pornographie.
L’activité du Bureau international
contre la littérature immorale, a étendu beaucoup son champ d’action en
Suisse et à l’étranger, et acquis, entre
autres, l’appui de toutes les sections de
l’association internationale des amies
de la jeune fille, et celui des archevêques et évêques de F"rance.
Angleterre. — A enrégistrer cet
aveu d’une feuile ultra-catholique, la
Vérité française, sur l’état de l’Eglise
romaine en Angleterre ;
« Il ne faut pas juger de l’importance
numérique de l’Eglise catholique en
Angleterre sur le chiffre des évêques,
prélats, prêtres et communautés religieuses. La vérité est que l’état est
stationnaire et que, d’après l’afflrmation des gens sérieux et d’excellents
prêtres, les aquisitions que fait l’Eglise
catholiques ne compensent probablement pas, et certainement même, les
pertes et les désertions qu’elle subit.
Elle conquiert des unités par le haut
mais elle décroît par le bas, de dizaines et peut-être plus encore. Espérons que les nouveaux dignitaires ecclé
siastiques susciteront des apôtres. Il
ne faut pas moins que celà pour galvaniser le corp catholique de ce pays,
corp qui n’a, malheureusement, rien
de colossal, tout au contraire. Le nombre des catholiques anglais, comparé au
chiffre global de la population, rappelle la proportion des huguenots français à la masse de la population totale.
Il faut ajouter que les catholiques anglais sont très loin d’exercer sur la
marche de la politique anglaise l’influence dont jouissent chez nous les
huguenots. Politiquement parlant, sauf
en Irlande, ils n’exitent véritablement
pas. »
Revue Politique
Environ 350 députés étaient présents
mardi l.er c. à l’ouverture du Parlement.
Après que le vénérable président eut
rappelé par quelques paroles émues la
mémoire de Ménotti Garibaldi, de Pietro
Rosano et de plusieurs autres collègues
morts pendant le courant des longues
vacances d’été, M. Giolitti prend la parole
au milieu de la plus grande attention,
pour les soi-disant communications du
Gouvernement. Il débute en déclarant
que le Cabinet actuel continuera la politique libérale de son prédécesseur. Le
programme du nouveau ministère, que
son président se plait à détailler dans
toutes ses particularités, contemple une
foule de projets et de questions de la
plus haute importance, tels que les traités
de commerce, la conversion de la rente,
les conventions des chemins de fer ; lés
projets en faveur du Midi, l’augmentation
du traitement des maîtres d’école, les
réformes tributaires à base d’impôts progressifs, les réformes d'ordre social les
déffenses pour l’armée et la flotte ! C’est
plus qu’il n’en faut pour donner de l’ouvrage aux députés qui fréquentent les
séances — ils ne sont pas toujours très
nombreux — non seulement pendant une
courte, mais pendant plusieurs longues
sessions consécutives.
Magnifique programme.... sur le papier,
superbes promesses dont nous nous contenterions de voir réaliser une faible
partie. Malgré l’accueil apparemment
sympathique fait hier par la majorité de
l’assemblée et aujourd’hui par la presse
au programme ultra-libéral de M. Giolitti
toute prévision touchant l’effectuation
plus ou moins imminente de tel de ses
magnifiques projets de réforme, serait
prématurée. A la première séance du
Sénat, ouvert le même jour, le président
du Conseil a fait des déclarations identiques et exposé le même programme.
On pouvait s’attendre à ce que la
conduite provocante tenue par les étudiants et la population d’Insbruck vis à
vis de M. De Gubernatis et des étudiants
de nationalité italienne, eût son contre
coup dans la péninsule. Les étudiants de
toutes nos Universités se sont levés comme
un seul homme pour protester contre
leurs condisciples allemands d’Insbruck
et contre le Gouvernement autrichien qui
n’a pas tenu ses promesses. Quel beau
prétexte de faire suspendre les cours !
Mais notre jeunesse ne s’en est naturellement pas tenue à des protestatious calmes,
et digues que tout le monde aurait approuvées et qui auraient en quelque
mesure servi la cause de nos frères Autrichiens : ils ont fait du bruit, beaucoup
de bruit, proféré des menaces téméraires,
manifesté auprès des ambassades et des
consulats autrichiens, sans se demander
si leurs agissements, provoqués par la
4
•W.
- 4
plus juste indignation, ne nuiraient pas
à la cause qu’ ils entendaient plaider.
D’après les dernières nouvelles, il semblerait pourtant que non. On affirme,
en effet, que le Gouvernement autrichien,
aurait décidé d’organiser à l’Université
de Vienne, des cours parallèles en italien
en attendant la prochaine fondation d’une
faculté de droit italienne à Trieste. Souhaitons que ce ne soit encore là qu’une
simple promesse.... à l’Autrichienne.
— A la suite d’un examen attentif
et consciencieux fait au ministère de la
guerre du dossier secret de 1 ’ Affaire
Dreyfus, le procès qui a passionné tant
de monde, il y a quelques années, va
être rouvert sur l’initiative du gouvernement. L’enquête ministérielle serait
arrivée à la conclusion absolue que les
pièces du dossier ne contenaient pas le
bordereau annoté et que des pièces fausses
ou altérées auraient été produites. Bref, il
résulterait de l’examen en question, qu’il
n’existe aucune preuve ni matérielle ni
morale de la culpabilité de Dreyfus, et
que le vrai coupable de trahison n’ est
autre que celui que l’opinion publique
a déjà jugé : le command. Esterhazi. Le
capitaine Dreyfus sera probablement jugé
cette dernière fois par la cour de cassation
La bonne nouvelle a naturellement réjoui
tous les amis de la vérité ; mais elle a
non moins naturellement été comme un
coup de massue pour les nationalistes et
consorts qui vont s’agiter pour essayer
d’entraver une fois encore le cours de la
justice.
— La maladie de la czarine, que son
mari ne quitte plus, à part les autres
conséquences fâcheuses amène la suspen
sion des négociations entre la Russie et
le Japon, elle retardera apparemment
aussi la solution de la question macédonienne, où la Russie doit, comme on sait,
jouer un rôle prépondérant. Souhaitons
pour cette raison et pour d’autres encore,
le très prochain rétablissement de la
czarine puisqu’il semble être en rapport
si direct avec le règlement de questions
d’une si grande importance.
L’empereur Guillaume est fort affecté
des bruits qui courent dans 1a presse
sur sa précieuse santé. Pour les arrêter
il aurait décidé de se montrer publiquement le 3 décembre, à l’occasion de l’ou
verture du Reichstag où il lirait lui-même
le discours du trône.
j. c.
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