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Année Sixième.
42 Novembre 4880
N, 46
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOtSES
Paraissant chaque Vendredi
Vaux ine terei témoins. Actes 1» 8. Suivant la vérité avec la charité. Ep. 1, 15.
PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN Italie . , .. L. 3 Tous les paya de jt'Uûion de poBte * . . » 6 Amérique ... >9 On s’flbonne : Pour VIntérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pôîlice. Pour au Bureau d’Ad» mîniscràtior]. Un ou plusieurs numéios sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 cent, chacun. Annonces : ^ centimes par li gne. Les envois d'arçent se font par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de Pe- rota Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi ; A la Direction du Témoin , Pomaretto (Pinetolo) Italie. Pour rADMINISTRATION adresser ainsi : ATAdministraüon du Témoin, Pomaretto ( Pinerolo) Italie
Sommaire.
Le devoir de donner systématiquement
pour les œuvres de son Eglise.—■ Corrtspondance. — L’Eglise et l’Ecole. — iVOuvelles religieuses. — Chronique vaudoise.
— Heoue politique.
LE DEtfOIR
de donner syslématiquement
ponr les œuvres de sou
Aucune église évangélique ne
peut se soustraire impunément à
l’obligation de faire'annoncer l’E-1
vangile aux peuplés-’qui ne l'én't
jamais connu , et dé le retidiô à
ceux à qui la perversité des hommes l’a ravi. Nous avons insisté,
dans notre dernier article, sur ce
double devoir que- notre église
remplit si imparfaitement, et nous
l’avons fait dans la ferme assurance que, d’année en année, nous
réaliserons quelques progrès dans
cette voie, — car la condition
même de la vie pour l’Eglise,
comme pour chaque fidèle, est
de « croître en toutes choses, par
conséquent aussi, dans la libéra- '
lité, en Celui qui est le^Çhef, savoir Jésus-Christ ».
Mais si les premiers messagers
de la bonne nouvelle ont reçu le
mandat de prêcher l’Evangile jusqu’aux extrémités de la terre, ils
devaient comrpencer par Jérusalem
et la JudéeV St. Éâul de son côté
déclare que celui qui n’a pas soin
des siens et de ceux de sa famille,
a renié la foi et qu’il est pire
qu’un infidèle. — Ce sera donc
au dedans, tout d’abord, que nous
devions porter notre plus sérieuse
attention et aux besoins du dedans
nous accoutumer
m' plus, à faire face par
nous-itfêtnes. Le soin matériel des
pauvres est probablement le côté
de notre vie ecclésiastique dont
nous avons le moins à nous préoccuper; jamais pauvre n’est mort
de faim parmi nous, et rien de
pareil îi’est à eraindrs anssi longtemps qü’ihy aura dhns' une Commune , ou paroisse quelque chose
à iûànger. 11 y aurait beaucoup
à dire sur la meilleure manière,
et la plus chrétienne, d’exercer
la bienfaisance ; peut-être en par
que no
de
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lerons-nous un jour ou l’autre.
Ce qui est incontestable, c’est que
l’aumône se donne universellement
et même avec une certaine abondance parmi nous. Et si le V. Comité Wallon nous prévient que,
dès l’année prochaine, ses secours
pour les pauvres, que nous avons
toujours considérés nous-mêmes,
comme éventuels et temporaires,
cesseront tout*à«fait, nous sommes,
de ce côté-là du moins, tout-àfait sans inquiétude; des collectes
régulières , faites dans chaque paroisse , combleront aisément ce
vide. S’il arrivait que telle de nos
paroisses les plus pauvres fussent
dans ritnpossi])ilité de fa,ire face
à ce besoin, il sera extrêmement
facile à quelques unes des plus
considarables et des plus riches
relativement, de leur tendre la
main, réalisant ainsi une fois de
plus, la parole de rÉeriture:
Celui qui avail beaucoup, n’a rien
eu de superflu; et celui qui avait
peu, n’$n a pas eu moins, n Cor.
VIII, J5,
Mais rhorame ne vit pas de
pain seulement, . et comme les
vieillards parmi nous le répètent
encore : science vaut mieps qu’un
grand héritage, car l’héritage manquera et la science rester*^— Ce
qui n’empêehô pas que, si le choix
leur en était laissé, les trois
quarts de nos lecteurs ne choisissent sans hésiter “ le grand héritage ; » quitte à tâcher ensuite
d’acquérir aussi la science, c’està-dire, tout au moins une modeste
instruction, que grâçe à Dieu, l’on
apprécie, eueore très-fort parmi
nous. Nous venons d'en avoir une
très-évidente preuve ^ans cette
réunion de 70 régentes ou régents
d’écoles de quartiers venus au
Pomaret pour assister à l’Ecole
de méthode', dix autres avaient
été dispensé comme le sont aussi
naturellement les régents et les
maîtresses d’écoles paroissiales.
C’est toujours avec une très
douce satisfaction que nous nous
trouvons en présence de ces humbles ouvriers dont l’influence sur
l’avenir de notre Eglise est beaucoup pins considérable qu’on ne
le pense généralement, et c’est
avec un sentiment d’admiration et
de respect que nous voyons parmi
eux depuis passablement d’années,
des hommes qui pourraient avec
beaucoup plus de profit matériel
pour eux, s’occuper à tout autre
chose. Mais nous ne nous étonnons
pas de voir chaque année dans
cette compagnie de pacifiques soldats, bien des visages nouveaux;
il y en a eu quinze cette année;
comment en serait-il autrement?
La moyenne générale de la durée
des écoles de quartier est , pour
ces deux vallées, de quatre mois,
et la moyenne du salaire do francs
67, ou d’environ 17 fr- par moisMais il y a des différences asse?;
notables, quant à la moyenne du
salaire mensuel des régents orîpp
les huit paroisses dont nous novf^
ocfinpons, Nous avons en la curie*
site très légitime et très bieijveii'
lante, on peut nous en croire, dc
constater exactement ces diflérepces et nous les donnons dans In
tableau suivant:
Moyenne da Par mois Francs
Praîy . . . 65 ^ 12 —
Jtçdoret , . . 57 50 13
^d^assel f ' . . 68 60 1^ ^
Pdri&f’M(^neiUe 59 -- 13
3
mt
Vvw\n/wsn/< w
Vaie-Sèche . 65 40 15 —
Pomar et . . 75 50 20 30
St. Germain . 80 80 19
Pramol ... 11 18 70
En présence 4è chiffres pareils,
il est naturel de se demander par
quel nairacle de la providence de
Dieu et de l’abnégation des hoœQies, nous trouvons encore annuel*
leraent un si grand nombre de régents et de régentés dont la plupart sont lout-à-fait à la hauteur
de leur belle tâche. Ne faut-il pas
se demander aussi ce que nous
deviendrions le jour où nos écoles
de quartier devraient se fermer
faute de régents ? Sauf de très
rares exceptions, ce sont uniquement les dons du Comité Wallon
et les allocations des Communes
qui Ont jusqu’ici concouru pour
former le plus que modeste honoraire des régents de quartier.
Quelques Cenamunes , nous dit-on,
seraient hors d’état d’augmenter
leur subside et nous ne pensons
pas qu*il y ait lieu d’attendre du
dehors une augmentation permanente d’aucun des secours déjà
re^us. Et d’ailleurs même lorsque
nous le pourrions, nous ne devrions laisser ni aux administrations communales, ni à nos amis
et bienfaiteurs étrangers le soin
de faire vivre cette insiituiion sans
laquelle nôtre Eglise ne subsisterait pas un demi siècle. Les administrations peuvent se trouver
dans ia nécessité de réduire leurs
dépenses et juger qu'il y a lieu
de supprimer FaÎlôcation aux pe*
tiies écoles dont la loi s'inquiète
peu. Les amis et bienfaiteurs
étrangers, dé leûr côté, surtout
lôrsqüô-pour nous venir en aide,
iis doivent adresser artnüelletnènt
des appels autour d'éux, peuvent
sô voir dans la douloureuse nécessité de suspendre leurs contributions. Si donc nous ne voulons
à aucun prix, renoncer à aucune
de nos écoles de quartier il faut,
tout d’abord , que nous mettions
sans retard la main à l’œuvre pour
assurer, au moyen de contributions
volontaires, une augmentation de
salaire à nos régents. 11 faut ensuite que nous envisagions sans
nous en effrayer, l’éVentualUé, très
lointaine peut-être, mais très possible, de devoir nous charger de
tout l’entretien de ces écoles. •—
Et si nous avons spécialement
parlé de petites écoles, ouvertes
seulement pendant l’hiver, et les
seules par lesquelles passent les
deux tiers de notre popolàtion ,
nous n’avons pas un seul moment
oublié les écoles annuelles de garçons et de filles * qui toutes ne
pourront donner encore, ou donner de nouveau les fruits que nous
en attendons légitimement, qu’à la
condition d'être placées, quant au
salaire des instituteurs, dans une
position sensiblement meilleure.
Voilà ce que nous avons voulu
dire, ou plutôt tedire après tant
d’autres , à nos frères vaudoià , et
nos écoles sont, selon nous, le
premier objet pour lequel néus
avons grand besoin d’appiendre à
donner systéuïatiqüôment.
iÎtorrcepubance
Nous nous sommes sincèretneril réjouis de l’heureox relotir de noire cher
frère M. le prol’esseur l£. Comba, et
nous lui sommes doublemenl reconnaissants, pour nous-méme et pour
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nos leeleurs, de l’excellente idée qu’il
a eu de nous annoncer lui-même son
retour, par la lettre qu’on va lire.
Florence, 32 Octobre 1880.
Cher Monsieur,
A peine de retour de mon voyage
en Amérique, la pensée me vient naturellement de vous envoyer quelques
nouvelles, pour les lecteurs dti Témoin,
dont quelques-uns, grâce à votre invitation pour laquelle je vous remercie
de cœur, m'auront peut-être accompagné de leurs prières.
Les Américains eux-mêmes ont été
émus du grand nombre d’accidents
qu’ils ont eu à déplorer cet été. Us
les ont commentés sans fin dans leurs
Journaux; leurs prédicateurs en ont
fait le sujet de sermons spéciaux. En
retournant sain et sauf, je ne puis
donc que rendre grâce à mon Père
céleste pour sa protection, qui sourlont
en certaines circonstances particulières,
a été pour moi bien évidente.
Quand j’abordai à Nevv-Yoï k, je m’aperçus bientôt qu’aucun de nos amis
n’y était. Tous envolés pour respirer
l’air de montagne, ou des forêts, ou
des lacs du Nord. Le New-York Herald s’en amu.sail, remarquant que tes
temples protestants se ferment plus souvent que celui de Janus. Il est vrai de
dire que la plupart n’avaient fait que
changer de prédicateur. Je n’eus donc
guère de chance de tenir des meetings,
ni d’occasion de ¡faire des collectes,
selon le désir aussi ardent que légitime de notre Commission d’EvaOgélisation. D’ailleurs, ce n’était pas entre
MM. Fliedner, Anet et Réveillaud, annoncés et patronnés dans les journaux,
— ce dernier surtout, des deux Côtés
de l’Atlantique, — que la mission d’un
messager, ignoré de la presse américaine, presqu’aulant que de notre officiel Cristiano Evangelico, eût Aé facile. Nos amis me déconseillèrent unanimémenl toute tentative, m’invitant
â considérer que M. Turino avait fait
sa jolie moisson, seulement l’année
dernière, et que le Rév. D'^ Blaikie
était justement en train de collecter
en Canada et allait bientôt s’adresser
au public de New'-York et de Philadelphie pour le subside en faveur des
pasteurs des Vallées ; ce qui arriva en
effet. S’il y eut néanmoins quelque collecte spontanée, dans la petite ville de
Hudson, ce fut grâce à l’initiative de
mon frère Théophile qui y habile. En
revanche, on me suggéra "de visiter les
principales écoles de théologie et de
saisir l’occasion, si elle m’était donnée,
de parler aux étudiants ainsi qu’aux
professeurs. L’accueil que j’y reçus
dépassa mes espérances. En me retirant de Princeton , de Andover, de
Hartford, de New-Haven, j’eus le sentiment d’y laisser des amis, et je puis
bien dire de les avoir trouvés tout faits
à l’ünion-Seminary de New-York, qui
a perdu récemment son président, le
bienheureux D’' Adams.
Le Concile approchant, je mis la dernière main à mon rapport, qui devait
traiter de la question religieuse en
Italie. Je devais le lire ou l’exposer
vendredi soir 1'" Octobre dans la MusicHall. Ce soir là étant le dernier du
Concile, je ne fus pas trop surpris de
me voir invité, au dernier moment, à,
ne pas dépasser le quart d’heure. Je
laissai alors tout simplement mon rapport de côté, — d’autant plus qu’on
l’impnme , "— et me bornai à saluer
mes 5 à 6 mille auditeurs au nom
de l’Eglise Vaudoise et à les entretenir
sur sa mission. On m’amena encore
devant un autre auditoire, d’environ
3 mille personnes, et j’y dis à peu
près les mêmes choses. Du reste,
j’avais déjà leôu à Philadelphie, quelques jours avant le Concile, deux meetings. J’allais me retirer à New-York
lorsqu’un de mes auditeurs m’invita à
rencontrer un de ses amis à souper,
me disant de n’y pas manquer, attendu
que cette seule visite pouvait valoir
pour mon Eglise plus qu’une entière
campagne de collectes dans les EtatsUnis. Quand j’y fus, on me catéchisa
fort charitablement louchant la condition générale de notre Eglise: la Table
et le fonds des pasteurs, la Commission d’Evangélisaiion et son budget ;
enfin , l’Ecole de Théologie ; j’avoue
que l’accent fut mis sur l’Ecole. Je
représentai que si elle est debout, elle
5
.369-'
n*a pas encore son couronnemenL ;
qu'au lieu de trois professeurs, il en
faudrait au moins quatre ; que l’honoraire de deux seulement est assuré,
etjencore imparfaitement; qu’il faudrait
compléter le capital de façon à assurer
à la fois les honoraires des professeurs
cl fournir les livres nécessaires à sa
bibliothèque; qu’ainsi toute l'Eglise
serait bénéficiée , y compris la Commission d’Evangélisali on, encore grevée
par l’honoraire d’un professeur.
11 s’agit, à ce que j’ai appris, d’un
don qui sera considérable; mais j’ignore encore la destination définitive.
En attendant, puisqu’on me l’a demandé , je lais les noms.
Avant (je quitter New-York pour l’Europe, j’obtins du Rév, Doci. Prince,
rédacteur du N. Y. Observer, et du
Rév. Doct. Ferris, rédacteur du Christian Intelligencer, la convocation de
nos principaux amis, surtout entre les
pasteurs de cette ville. Je l’eur soumis
un exposé succinct de l’état et des nécessités, de la mission de l’Eglise Vaudoisc en Italie, et conclus en leur
demandant s’ils ne croyaient pas le moment venu pour constituer un comité
spécial pour celte mission, à New-York.
On sait qu’il existe là un comité presbytérien qui transmet, —; c’est là tout,
jusqu’ici, — les contributions destinées
aux missions du continent européen.
Ce comité a trop peu d’action sur nos
églises-sœurs d’Amérique.
Messieurs les pasteurs présents répondirent , par la bouche du plus autorisé d’entre eux, le rév. D'’ Crosby,
que la sympathie pour noire mission
était acquise à ne pas en douter; que
la formation d’mi nouveau Comité entraînerait inévilablemeut celle d’autres
Comités, et une dispersion des forces
3ut ne surabondent pas; qu’il suffira
e demander au Comité existant de se
mettre en contact avec les églises de
New-York et des Etats-Unis et d’exercer
sur elles une action marquée. Je demandai et obtins acte de la délibération, dûment signée, et vais la transmellre à notre Commission avec les
suggerimenli reçus pour la rendre efficace.
Je dois clore. Je ne vous dirai donc
rien du meelMg tenu à bord du bâteau
qui, au milieu de vicissitudes assez
particulières, m’amena à Queenstown,
en Irlande. Je ne menlionqerai pas
davantage les meetings tenu à Dublin
et surtout à Belfast, d’autant plus que
la presse, — du moins à l’étranger,
ne lès a pas passés sous silence. Quant
au concile, il faudrait y consacrer une
lettre entière. Mais est-il bien sûr que
cela intéresse en Dalie? J’en doute un
peu. Et cependant il ne se passa guère
de jour sans que l’Eglise Vaudoise ne
fût saluée avec acclamation. Même un
jour, Jorsque le D'' Blaikie el le®” Lattz
eurent fini de pérorer notre cause au
sujet du Jonds des pasteurs, on commença line souscription, séance tenante. C’est au point, que d’autres
églises s’en inonirèrenl jalouses, s’il
faut en croire leurs dépulés..
Bien dévoué
Em. Comba.
Turin, le 10 novemtre IfiSO.
Cher Monsieur,
Voulez-vous me permettre d’annqncer aux lecteurs du Témoin, — qui
en feront part, je l’espère, à leurs
amis et connaissances, — qu’ayant été
invité par le Comité du Bazar d’Edimbourg à assister à celle vente, afin de
pouvoir m’y occuper du banc qui portera les produits des Vallées, el en
expliquer la nature aux acheteurs, je
me chargerai volontiers de tous les objets que l’on voudra bien encore m'envoyer, à condition cependant que leur
volume ne présente rien d’extraordinaire, el qu'ils m’arrivent avant le premier décembre prochain. Des objets
sculptés (chandeliers, poivHers, etc.)
des mouchoirs en laine et en fleuret,
des objets provenant de fouilles sont
les choses qui se vendront le mieux, et
dont il y a encore le moins.
Agréez, monsieur l’assurance etc.
W. Meillb.
NB. Les sept caisses expédiées le
15 oelobrc, doivent être arrivées aujourd’hui à Glasgow.
6
-370-^
Tout bien cortsidéi'é, au lieu de donner Une anàlÿsé uft peu coftlplèle du
iîiscoui's de noire collègue et frère
M. le prof. A. Rével, ce que nous u’auriot)s|pas nianqué défaire, si nous avions
pu àssislêr à roiiverllire de noire Ecole
de théologie, nous nous décidons à le.
publier en enlier, sans inême en fpfôir
demandé la pérrnissioii à notre ami.
Gornuie M. Rêvél ife^si pas homme à
cacher sa pensée'et;(|u’ii sait ¡’exprimer
clairemeni, ses amî|èl ses advei'sairés,
s^il en a, ce que nbits ignorons, sauront à quoi s'en teiiii' au sujet de certaines appiÊheftSions autrefois manifestées. .
vuim iT vtmM
Discours lu par M, le prof; A. Rével, à
l’ouverturo do l’aiiUôa âCCadélfiiquC 188081, dans t’Ecote de théologie de l'Eglise
Vaudoise, Florence.
Foi,.vertu, connaissance.
Pi. I.a).
Très AoBofés Cotlêÿues,
Chers frères et amis !
L*Egli.se et TEcole, tel est )e douhie
objet de notre affection, telles sont le.s
deux insiiiutions qu’il s’agit ptitir nous
de soutenir,!et l’on peut Bien dire que
la vie chrélieririe n’est jamais dans un
étal plus noriiurl que lorsque ces deux
senlimeiiis se pénètreut i’mi l’autre et
que ces deux instiiuifons sont iuiiméinerU liées eiitr’elies.
Toutefois trous'avons aussi des inlérôts divers à concilier. L’école reqtiieri
la liberté en fait d’études et d’enseignement; dè son côté l'Eglise demande
que la foi qu’elle professe soit -entourée de l'espèet, surtout quand celte
foi est formulée dans une confession
aui ne soit pas à l’état de lettre morte.
alheureusemetu dans piusienrs églises
d’Etat de^ noire ancien continent, les
confessions de foi sont devenues tetlre
morte ou bien elles sont désormais
insuffisanies A arrêter lé torrent impétueux de rincrédulilé. L’Eui proue
et pratique la paganisme d'une façon
nouvelle et sous de nouvelles formes;
par politique il lient l’Eglise attachée
à son char ou liée à sa erèche; il
prétend que dans la Société chrétienne
toutes les opinions , même les plus
opposées et les plus contradictoires,
doivent habiler ensemble, pêle-mêle ,
depni.s celles de l'orihodoxie la plus
conservatrice jusqu’à celles du rationalisme le pins avancé. Dans de semblables
conditions il n’y a pas lieu même à
poser une ielle queslion; les Îniérêls
qu’il s’agirait de concilier et de favoriser n’ont plus de lien organique; i!
sont au contraire déliés et séparés par
manque de liberté, vu que l’égïi.se et
l'école doivent loulés deux subir la lyrauiiie de i’Elnt, le père des théologiens et des adminislraleurs ecclésiastiques. ,
La question que nous avons posée
nous semble par conséquent devoir
être limitée et circonscrite dans l’enceinte des églises libres et iiidépendames de l'Etal.
Et c’est dans celle enceinte précisément que l'on voit aujourd’ hui la
queslion des rapporta entre l’EgUse et
l’école agitée avec des chances diverses
mais avec une entière liberté. Prés dé
nous et il n’y a pas longtemps encore ,
un tel cas s’est présenté dans l’église
libre du Canton de Vaud et nous avons
sincèi'êment’ admiré soit la manière
avec laquelle M. le prof. Astié a fait
son apologie, soit la manière avec laquelle l’Assemblée Synodale lui a renouvelé ¡’expression de sa conflancé.
Il est vrai que ce fait pourrait paraître déjà un exemple du passé, mais
nous avons cru devoir le rappeler
parce qu’il est à nos yeux un enseignement concluant. Aujourd’hui il se
présente à nous des cas analogues et
ce sont ceux de l’Eglise Libre d’Ecosse
qui pour plusieurs raisons, nous louchent encore de piits près. No» pas
que nous ayons ta prélention de vouloir nous ingérer dans une discussion
qui n’est pas parvenue à son terme ,
ou que nous veuillons siéger en haut
lieu pour nous prononcer, louchant
le.s mérites des personne^ qui y sont
engagées. ! Qu’il nous .suffise de dire
que nous souimes loin d’être indifférents à la crise dont est affligée l’Eglise
libre d’Ecosse ; au contraire c’est avec
7
im vif intérêt que nous avons suivi
les diverses pliases par eii elle a passé:
lorsque après deux ans d’ardentes discussions , nous avons vu le prof. Robertson Smith réintégré dans son poste
nous en avons éprouvé une satisfaction
sans mélange, et maintenant que nous
le voyons de nouveau mis sous procès
et forcé de réfuter à nouveaux frais
des accusations peu réfléchies, nous
en ressentons de très-vifs regrets.
Ghez-nous, Dieu merci, les choses
marchent encore un peu aiuremeiU;
mais je ne crois pas me tromper en
disant que autour de l’église et de l'école, l’on entend déjà bruire certains
.chuchotements et nutrnmres qu’il nous
importe à tous d’élouffer {fans leur
germe, si possible. Dans ce but, il m'a
semblé, en passant en revue I® rapporte qui existent etiU'e l'égli&e et l’école, que ce serait faii'e une ebose
li'èsrutile que de cberdior h poser la
question dans ses vrais termes ; et à
l’aide de la Parole de Dieu, laquelle
e.st le juge suprême de foule discussion, lampe à nos pieds, lumière ù
notre sentier, nous pouvons espérer
de tracer, avec assez de clarté, la ligne
de démprcalion entre les iniéi ôls qu’il
s’agit de concilier.
Pour que notre exposition ait l’unité
nécessaire et aussi aiin decifoMserire
les limites dans lesquelles nous devons
nous tenir, nous commencerons naturellement par formuler la question qui
s’otTre à notre esprit! En qusi cmstste
la lièerté de ms éludes f et comment
pouvoBSfiious la pratiquer sans porter
atteinte a l’essence même de celle liberté et sans toucher aux droits de
l’Eglise? (i). (A suivre/.
(I) Ja ne puis passer soua ailenct) qpe an
traitant ce sujet,, j'ai des remerciaitients it
faire à M 1« pastaur }. Atiaisina. pour son
artioia: « La liberté des recherches théologiques et I9 respect 4e ia fçi de l'Eglise >,
qui a paru dans le Chrétien Evangélique du
20 septeiahre 188(J.'
reUjgieu0e6
Italie. ~ Le dernier numéro du Cristiano-Evangelico contient, enlr’aulres
choses excellentes une relation fort iniè
ressanle de M, le|pas(eur Turino de Milan,
sur une tournée de cplporlage faite par
lui, de concert avec le condnclepr dn
G|iar Riblique. Une chose ^ui nous à
frappé, celle lettre, a côté du
zèle, de la simplicité de cœur et du
courage moral de celui qui l'écrit,
c’est radmirable à propos de ces répliques, soit qu’il ait a faire aux prêtres , soit qu’il ait à faire aux libres
penseurs, aussi opposés les uns que
les autres à la diffusion des Ecritures.
Nous avons fort goûté aussi ses réflexions
sur le mal que font, en Italie, les
distributions gratuites et Faites sans
discernement des Saintes Ecritures, et
sur la baufe convenance, dans la g^énéraliié des cas, de vepdi'e le saint
volunie plutôt que de )e donner,
|Jn.e seule chose ne nous a pg? plp
dans ce rapport ; c’est d’y avoir
retrouvé, comme conducleuf du Ghar
Biblique rbpmme que notre dernier
Rynope avait asse? clairement désigné,
s’il nous en souvient bien » comme flo
devant plus êti’e maintenu dans oetle
pbprge, é-ussi pourrissoR^rnons l’espoir
fonde que celte .réapparjliçin p’cst que
momentanée
~ M. le pastenr Bifletii de Rpm? a
donné dernièrement dansie'locai del Eglise Vaudpise de pelle vifle unn ppnférence sur le dippt inmeftla^^Îoni de! pápateLe titre qui avait été d’abord proposé h
]aQueslura pour l'amcbage des placards
était un peu différent, et portait:
le dieci lamentazioni di Leone XIII
(allusion au discours du Pape aux
employés pontifleaux «tdonl la violence
a été relevée par toute la presse
politique), mais le Questeur pour
des raisons poliliques qui panvaienl
n’êlre pas sans valeur, pour laj, en
exigea la inodifîealion, ce qui lii’euipêcha pas, assurert-on, que la chapelle
Vaudoise ne fût le soir où celte conférence fut donnée, hondée d’audit?iu s
vivement intéi ossés, parmi lesquels
plusieurs personnages de distinction.
FmuiCE, >—La igrande préoccupation
dp moment est la grosse affaire de la
dispersion des Gopgrégaiions qui n’ont
pas voulu demander l'auiorisatioji.
JatBiais, probableiuenl, le burlesque
ne fut plqs mêlé au tragique que dnne
8
-.372.
les scènes auxquelles a donné lieu
l’exéculion de cette mesure , sur toute
l’étendue de la République , et jamais,
non plus, le spectacle de la Fteligion
mise au service de la politique, ne fut
donné d’une manière aussi honteuse
et aussi douloureuse à la fois que dans
les semaines qui viennent de s’écouler.
Espagne. '— Voici ce qu’un pasteur
de ce pays écrit au Signal. Nos lecteurs
demanderont avec nous, s’il est possible d’aller plus loin en fait de fétichisme^ qu’on ne va à la cour du roi
Alphonse:
« Quelques jours avant l’accoucliement de la reine d’Espagne, on a
placé dans son oratoire les reliques
suivantes afin qu’elle eût une heureuse
délivrance: la crosse de saint Dominique
de Silès, le chapelet de saint François
d’Assise, la crosse de saint Pierre
d’Alcantara,* l’Enfant Jésus de la Grâce,
une relique de sainte Marguerite, l’image de Notre-Dame du Lait et du
bon enfantement; un bras de saint
Jeaù Baptiste, le saint Enfant des Merveilles, un saint Eufant-Dieu du remède,
IC'ruban du voile de Notre-Dame de
la Grâce et finalement le bâton de
'sainte Elisabeth de Hongrie.
• La plupart de ces reliques ont été
envoyées de diverses parties'de l’Espagne,
parce qu’elles ont, dit-on , une vertu
spéciale pour le cas dans lequel se
trouvait la reine ! 1 !
Chronique Cnudoioe
Pé»<ier-Ætaneitle. — M. Bosio
n’a pas accepté la vocation qui lui a
été adressée par la paroisse de PérierManeillet comme second pasteur de
celte paroisse.
L’assemblée paroissiale, bn suite du
refus de*M. Bosio, a été convoquée
dimanche dernier pour nommer son
second pasteur. Des50électeurs présents
46 portèrent leur voix sur M. le ministre Bonnous qui a été proclamé élu.
Monsieur J. J. Tron de Massel a obtenu
1 voix; M. Hugon de Rora, 1 ; M. Meynier, 1; M'J. P. Guigou, 1.
Eenue pUtiqur
Æiaii«. — La grande question du
jour est la suppression du cours forcé.
Le ministre des finances Magliani a
préparé dans ce but un projet dont
les Chambres auront à s’occuper. La
perspective de l’adoption de ce projet
a fait baisser le cours de la rente en
Italie où elle est cotée d’après la valeur
du papier-monnaie, ainsi que la valeur
de l’or relativement aux billets de banque. Une crise financière s’est aussi
manifestée à Turin et ailleurs en suite
du refus de la banque d’escompter les.
lettres de change et de sortir de l’argent de sa caisse. Le gouvernement a
dû intervenir.
Il n’y a encore rien de positif à l’égard de l’ouverture du Parlement.
Cependant le Sénat et convoqué pour
le 15 courant.
Garibaldi a quitté Milan après des
ovations plus que princières. El cependant il avait fait présider en son nom
par Canzio et par son fils Ménotti un
meeting en faveur du suffrage universel
où ont été soutenues les propositions
les plus hasardées, anlimonarchiques
et anriconslilulionnelles.
France. — On continué à appliquer les décrets contre les institutions
ecclésiastiques, malgré les oppositions
les plus violentes. Bien souvent l’autorité pour pénétrer dans les maisons
religieuses est obligée d’abattre les
portes et d’entrer par la brèche.
Tnrqnie. — Les Albanais continuent à s’opposer à la cession de Dulcigno au Monténégro; ils résistent aux
puissances européennes et même à la
Turquie,
On recherche six jeunes filles pour
une fabrique de tricots située à Prarustin, à la Barine,
S’adresser au propriétaire J. B.
Behton. ♦
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pigneroi, lmp. Chiàutore et llaicarelli.