1
Comptfl-courMt avie Is Posti
PRIX D'ABONNKMKNT PAR AN
itaïie . , . . Fr, 3
Klranger , . . >6
A.lleraagne, Autriche-Hongrie,
Fielgique, Brésil, Danemark,
, Hollande, Suède,
Siijsse, etc., en s’abonnant
à la poste . , Fr- 3
On s’abonne;
Au bureau d’Administration;
Chez ftfM. les Pasteurs; et à
l'imp. Alpina à Torré Pellice.
L'abonnement part do 1. Janvier
et se paye d'avance,__________
Année XXL K. 42.
17 Octobre 1895.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun
Annonces.- 10 centimes par ligue
pour une seule fois - 15 centimes de 2 à 5 foie et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S'sdresser pour la Bédaetlon àH.
te Prof. H. Melile, Torre Pellice, et pour 1’ Administration
à M. Jean Jalla, prof., Torre
Penice.
Tout changement d’adresse est
_ payé 0,10 centimes.______
LE TEMOIN
É( HO HES VALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi '
VOU8 me serez témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité, Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Slatth. VI, 10
O m ni a i r e t
Préparons-nous ! — Nouvelles de nos
missionnaires — L'intercession — Ctironique Vaudoise — Optimiste ou Pessimiste ?, — Nouvelles religieuses —
Revue Politique — Souscription — Avis.
expérience, smiout de son amour :
PRÉPARONS-NOUS!
L’iiiver approche, le.s membres
de nos hautes pai'oisses que les
travaux de l’été avaient dis[ïersés
dan.s les alpages redescendent, les
liameaux se repeuplent, les familles
se reforment, l’instruction des catéchumènes va commencer; de nos
écoles élémentaires les unes sont
ouvertes déjà, d’autres vont s’ouvrir,
le collège, l'école latine et l’école
supérieure convient au travail notre
jeunesse studieuse, tous les éléments
sociaux tendent à se rapprochei', à
se resseiTer; les longues soirées vont
se remplir de réunions, de conférences, de rendez-vous utiles et agréables.
Tout cela est bien fait pour faire
réllécliir le serviteur de Dieu. —
Quelles occasions admirables vont
s’olMr à hii d’insli'uire, d’édifier, j
de mettre au profit de plusieurs les ^
trésors de ses connaissances.de son
Mais qu’en présence d’une si belle
œuvre sa faiblesse doit lui paraître
grande; et quel besoin ne doit-il
pas sentir de se préparer ou mieux
d’être préparé pour cette œuvre.
Lorsque la saison des foins est là,
on entend ici et là à travers le silence du premier matin un martèllement net, régulier, persévérant.
C’est l’agriculteur qui prépare sa
faux. Et lorsqu’il y a (langer de guerre, on apprend tout à coup dans le
pays que l'on a donné ordre d’aiguiser les armes blanches et l’on
se dit; Le péril est tout prés.
Nous aussi, Chrétiens serviteurs
de Celui qui est le maître du champ,
nous avons des récoltes à faire ; nous
aussi soldats du Roi de gloire nous
avons des combats à engager contre
les puissances de son adversaire et
pour l’établissement de son règne ;
il nous faut donc aiguiser notre faux
et fournir nos armes.
Comment le ferons-nous?
En soumettant notre existence
¡passée, notre état intérieur à Un
consciencieux examen, ce qui nous
i amènera à faire devant Dieu un
jade de profonde humiliation.
I En écartant de notre vie tout élé* ment impur, tout ce qui peut encore
•s’appeler condescendance envers la
'1;
■il
2
— 338
chair et envers le monde, en le
soumetlant à une nouvelle discipline
qui ne nous semblera pas dure parceque nous nous l’imposerons pour
l’amour de Christ.
En nous munissant de nouvelles
forces par la lecture de la Parole
de Dieu et par la prière.
En nous consacrant tout à nouveau, tels que nous sommes, mais
tout entiers à Son service. Au fond
voilà ce qui manque à tant de chrétiens, et voilà la raison de la faiblesse de notre travail. Si on leur
demandait ce qu'ils peuvent tenir
en réserve pour eux -en le refusant
à leur Sauveur, ils diraient «rien!a
mais dans la pratique c’est un service partagé que le leur et en eux
se'vérifie la parole; «Nul ne peut
servir deux maîtres ». Si donc nous
ne pouvons en servir ni deux, ni
plusieurs, puisque celui-là est si
admirable, si aimable, puisque nous
avons tout reçu de ses mains percées pour nous : pardon, vie éternelle, le Saint-Esprit, les demeures
qui sont dans la maison du Père,
oh ! servons-le Lui seul loyalement,
de tout notre cœur et avec joie!
Nonelles de nos rissionnaires
Lessouto. Nous extrayons les fragments qui suivent d’une lettre de
M' B. Pascal, datée de la Sebapala,
8 Septembre.
« H est 10 h. du soir, et il fait
un froid à pierres fendre, car api'és
Une journée de neige le temps s’est
remis au beau. On pourrait se
croire à Rodoret, et cela me rappelle mes devoirs de correspondance... Depuis le 23 Juin ma petite
Marguerite, âgée d’11|2 an, possède
un frère, Giovanni Pascal, Dans
notre solitude un événement comme
celui-là ne pouvait que doubler pour
quelque temps mes occupations. Jfai
enfin pu reprendre mes visites aux
annexes.
Ici tout marche comme à l’ordinaire, sauf que le paganisme semble
s’affirmer avec toujours plus de dédain pour les choses de Dieu, trop
souvent hélas! confondues avec les
choses des blancs. Ce district surtout (celui de Qouthing) est en
ébullition depuis quelques mois. Lors
de la guerre de Moorosi, les Bassoutos qui avaient pris part à la
campagne dans l’armée anglaise
avaient reçu ce district comme rétribution. Depuis, Lelsié y a placé
son fils qui, partout où il a pu, a
lâché d’amoindrir le pouvoir des
chefs gouvernementaux. Or voici
qu’un anonyme a publié, à diverses
reprises, datis les journaux de la
Colonie, des articles véhéments pour
démontrer que le Gouvernement devait faire respecter son contrat visà-vis des chefs loyaux, comme ils
s’appellent. De là grand émoi dans
le camp de Lérotholi, fils et successeur de Letsié ; grand pitso aussi
auquel prirent pail nombre de missionnaires. Espérons que tout cela
finira par s’apaiser, càr une guerre
n’apporte jamais rien de bon, et le
pays ..ouvert plus largement aux
blancs le serait surtout à l’ivrognerie, plaie des races noires. Il est
bon de se rappeler que, sous le
présent régime, l’eau de vie est rigoureusement bannie.
En ce qui concerne l'œuvre dans
mon église, Dieu a avant tout travaillé dans les annexes courbées
sous le joug de l^épreuve. La petite
vérole y ayant sévi, cela a amené
bien des païens à penser à leur
état de péché et de condamnation
et, après un travail lent et progressif, j’ai eu dernièrement la joie
de recevoir dans la classe des catéchumènes un vieux chef mophuti
et quelques uns des siens. Les bâtisses de chapelles et maisonnettes
pour évangélistes me prennent toujours un temps précieux. Moi-même
je ne fais que poser la charpente,
les fenêtres et les portes, mais de
stimuler des ouvriers bassoutos c’est
3
339 —
presque plus d’ouvrage que de faire
la besogne soi-mêrne. En quelques
mois, je viens de perdre 6 têtes de
bétail enlevées par la péripneumonie
qui sévit à l'élat chronique dans
ces pays Sud-Africains...
Zambèze. Un nouveau courrier
nous apporte quelques nouvelles de
Loatile. M‘‘ Goillard allait peu bien
et les autres missionnaires avaient
aussi de fréquents accès de fièvre.
Nolianga une des reines, longtemps
indécise entre l’Evangile et tout ce
à quoi elle doit renoncer en l’embrassant, a désormais fait le grand
pas. Elle a quitté Léouanika du
plein gré de celui-ci, dont elle était
cependant la femme préférée. Le
roi lui a laissé choisir d’entre ses
esclaves ceux qu’elle préférait et lui
a donné des champs à elle; elle
habite avec son enfant qui a naturellement part à tous les honneurs
dûs aux membres de la famille
royale. Les autres catéchumènes
continuaient à être le sujet de grands
encouragements.
Il en est tout autrement de Séfoula où, au lieu d’une classe de
plus de 60 personnes, l’on ne trouve
plus guère qu’une trentaine d’adultes qui persévèrent; les autres
sont retournés à leurs coutumes
païennes. Il est urgent de replacer
un missionnaire blanc à Séfoula,
car celte station tombe en ruines,
surtout au point de vue matériel;
les évangélistes bassoutos, tout excellents qu’ils sont, à bien des égards,
ont cependant besoin d’être dirigés
par un blanc. Grâce à l’arrivée de
MM. Boiteux et Davit, la Conférence
de Septembre aura pu pourvoir à
cette nécessité.
M*' Goy, à Seshéké, a déjà reçu
l’aide, depuis longtemps désiré, en
la personne d’Arone et sa femme,
arrivés avec les Boiteux. Ces derniers s’in.stallaient à Kazoungoula,
tandis que M*“ Louis Jalla se préparait à se "rendre à la conférence
de Loatile avec M*' Davit et les !
évangélistes Théodore et sa femme.
Mais, en date du 6 Août, M"" Davit
' n’était pas encore arrivé et était
attendu pour la semaine suivante.
Les 130 catéchumènes persévéraient
à l’exemple de leur prince, Litia.
Ce dernier est parti le 6 Août avec
une nombreuse escorle pour traiter
à Boulouwayo avec les chefs de la
compagnie Sud Africaine, qui laissent envahir les régions du Zambèze par toute sorte d’aventuriers
sans qu’il soit tenu aucun compte
de l’autorité royale de Léouanika.
b
L’intercession a toujours occupé
une grande place dans la vie du
peuple de Dieu. Déjà dans l’AncienTestament, tous les saints hommes
de Dieu ont été de puissants intercesseurs. C’est Abraham lui tant en
faveur de Sodome; c’est Moïse refusant de voir la destruction de son
peuple et s’écriant; Seigneur, pardonne à Israël son péché, smon
efface mon nom de ton livre; c’est
Ëzéchias, c’est Jérémie, c’est Ezé«
chiel, c’est Daniel prenant sur eux
les péchés de leurs compatriotes,
les confessant à Dieu et en réclamant le pardon avec larmes :« Nous
avons péché, disent-ils, nous avons
commis l’iniquité, nous avons été
méchants et l'èbelles, mais à cause
de tes grandes compassions, Seigneur, écoute, pardonne et sois attentif ».
Plus tard, sous la Nouvelle Alliance, ce sont les prières de la
chambre haute qui enfantèrent les
3 000 convertis de la première Pentecôte. L'Eglise continue à prier et
Dieu continue à répandre ses grâces
sur elle et isur le monde. ..Etienne
mourant intercède, comme son, Sauveur, pour ses bourreaux. Tous les
martyrs suivront son exemple. Quand
Saul de Tarse devient l’apôtre St.
Paul, il éprouve bientôt une grande
tristesse, et il a dans le cœur un
4
— 340 —
chagrin continuel, car, dit-il, je vou-^
drais moi-même être anathème et"
séparé de Christ pour mes frères,
mes parents selon la chair, qui sont
Israélites ». De telles affirmations
disent avec quelle ardeur Paul assiégeait le trône de grâce en faveur
de son peuple coupable et malheureux. De là ses extraordinaires succès.
De nos jours, l’efficacité de l’intercession se voit comme à l’œil
dans la vie d’un Georges Muller,
d’un Hudson Taylor, d’un Fiuney
et de milliers d’autres croyants; elle
se voit dans les beaux réveils d’Ecosse, d’Irlande et d’Angleterre. On
Fa vue surtout en 1857 dans le
magnifique réveil américain. Tout
un peuple dormait dans ses péchés
et s’en allait, tête baissée, vers l’éternelle condamnation. Un homme,
Jérémie Lamphier, se tenait à la
brèche devant Dieu en faveur de
son pays. Il avait parcouru les pires
quartiers de New-York, il avait vu
l’ivrognerie et la débauche dans
toute leur nudité. Des distributions
de traités, des visites de maison en
maison, il en faisait, et le fleuve
hideux de la corruption continuait
à déborder de toutes parts. De'son
cœur brisé par la douleur et la
honte montait sans cesse cette prière;
« Seigneur, que veux-lu que je
lasse?» Oui, que veux-tu que je
fasse pour réveillei- les multitudes
en leur faisant entendre les appels
de ta grâce? — Dieu répondit à
cette requête saintement passionnée;
il mit au cœur de Lamphier de
fonder une réunion de prière. De i
celte réunion sortit le salut de multitudes d’âmes.
Ce qu’un homme a fait, nous
devons et pouvons le faire. « Demandez et vous recevrez », a dit le
Sauveur, Cette parole est un engagement sacré; sachons nous en em
parer. Venons à Dieu, le cœur rempli de tristesse à la pensée de tout
ce qu’il y a de souffrances, de
souillures et de désespoir autour de
nous, et le ciel s’ouvrira sur noire
pauvre monde. Du temps de Jésus,
il y avait des paralytiques et des
morts. Ni les uns ni les autres ne
pouvaient venir au Libérateur. On
lui apportait les premiers, on venait
le supplier en laveur des seconds;
le Sauveur guérissait et ressuscitait.
A nous de lui apporter nos champs
de mission, notre patrie, notre ville,
notre village, nos voisins, nos parents, car il veut répandre partout
son Esprit. Moïse, Jérémie, Paul
ont eu des entraille.s de père pour
leurs compatriotes, iieur amour des
âmes n’était pourtant qu’une goutte
de cet océan qui remplit le cœur
de Dieu; f[u’un écho des tristesses
et des tourraenls qui labourent le
cœur du Père céleste à la vue de
l’égarement de ses créatures. Il ne
vent pas la mort du pécheur. Bethléem, Gelb.sémané, Golgotlia le
proclament assez haut. Sa volonté,
c’est que tous les hommes soient
sauvés. Chri.st a donné sa vie pour
tous. Portoiïs-lui les âmes qui périssent, toutes ces âmes aveuglées
par l’incrédulité, ravagée.s par les
passions, étoulfant dans la lourde
atmosphère du péché. PrésenLons-les
»sans cesse à Dieu, au nom de JésusChrist, au nom de son agonie et de
sa mort expiatoire. En-faveur des
raultilmles indifférentes et incrédules, plaidons auprès de Dieu les
circonstances atténuantes ; leur ignorance, leur mauvaise éducation,
leur milieu. Ne ilous relâchons pas
et nous vaincrons;
Eh quoi 1 le ciel pense à la teire;
le Père céleste, Jésus-Cbrist, les
anges, l’Eglise triomphante pensent
à notre monde, ils sont préoccupés
de son salut, et nous ne partagerions
que molletnent leur noble souci!
Cela n’est pas possible.
Prions en particulier: « Toi, quand
lu pries, entre dans ton cabinet...»
Mais prions aussi en commun-: « Je
vous dis que si deux d’entre vous
s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle
.’13
5
341
leur sera accordée par mon Père
qui est dans les cieux. Car là où
deux ou (rois sont assemblés en
mon nom, je suis au milieu d’eux. »
: Avec de (elles p/omesses, on peut
prépai'er un avenir meilleur que le
présent.
Surtout, prions en nous humiliant.
; Si les lénèbrtoS sont si épaisses, si
notre peuple est si malade, s’il se
nourrit de corruption au lieu de se
P restaurer du Pain de vie, à qui la
faute? GliréLîen qu’as-lu fait de ton
frère, de ton voi.sin, de ton pai'ent?
Quelles larmes as-tu versées sur lui?
Quelles requêtes sont montées en
sa faveur vers le ti'ône de grâce ?
Pour le salut des âmes, as-tu offert
à l’Eternel des sacrifices de temps,
d’argent, de bien-être, qui l’ont
coûté? As-tu possédé l’esprit de
Jésus-Christ, l’esprit d’immolation,
(le renoncemenl, d’oubli de toimême? As-tu aimé ton prochain au
point de vouloir son salut à tout
prix ? T’es lu souvenu, au pieii du
trêne de grâce, des évangélistes, des
pasteurs, des missionnaires, des colporteurs, des œuvres diverses d’évangélisation ? La pensée que tel
ou Lel de les amis mondains n’est
point converti est-elle comme un
poids sur Ion cœur? Es tu troublé,
hanté à la pensée de la perdition
possible des pécheurs que tu rencontres?
O Seigneur, mets en lambeaux
les voiles qui nous cachent notre
■ tiédeur et notre mondanité. Le
monde périt et nous dormons, Réveille-nous, humilie-nous, montrenous la grandeur de notre responsabilité et de notre culpabilité, sauve
nous, mets dans nos cœurs te.s
compassions immenses,, et alors
nous intercédei'ons et nous agirons.
S. Delattre.
{L'Eclaireur).
CHRONIQUE VAUDOISE
LA TOUR. — Collège. Gynnmne.
Des 21 élèves qui avaient quelqu’examen â refaire en automne, six
ne se sont plus présentés, c’est à
dire ont quitté le collège suivant la
louable coutume d ’ ici , parlant
sans dire même un mot d’adieu à
leurs prole.sseurs; trois n’ont pas
réussi et les autres ont été promus
dans la classe suivante.
Les nouveaux admis en première
année à la suite des examens de
Juilltt et d’Ociobre sont au nombre
de onze. D’après ce que nous avons '
pu voir, ce sera une bonne classe.
Nous avons eu deux autres admis,sioiis, une en 3* et l’autre en 4"
année.
Lycée. Des trois étudiants qui
avaient des examens à refaire, deux
ont réussi.
Ecole Supérieure. La première
classe comptera cette année onze
élèves. Le.s jeunes filles qui avaient
des examen.s à refaire ont été promues.
Les réparations du Collège n’étant
pas complètement terminées le.s deux
établissements ne s’ouvriront que le
Lundi 28 Octobre.
ÜPTIlVItSTE OU PESSIMISTE?
Ami, êtes-vous opfî'm/sfe ou pÆsSiimülef, — voilà de bien grands
mots que l’on entend souvent et
que bon nombre de personnes ne
comprennent pas Un optimiste est
semblable à quelqu’un dont les lunet:
tes lui feraient voir tout en bleu ou
en rose; un pessimiste est celui dont
les lunettes lui feraient voir tout en
gris ou en noir.
Il en est de même de rimaginalion
des hommes et de leurs jugements :
les uns voient tout en bien, les
autres voient tout en mal. Les optimistes espèrent toujours en un a-
6
- 342
venir meilleur; les pessimistes tremblent sans cesse et désespèrent de
tout. Les uns croient au relèvement des nations par l’Evangile de
Jésus-Christ; les autres n’attendent
que ruines et qu’efTondrements.
Le pessimiste est toujours elTrayé
et découragé, et il n’a aucune énergie morale pour le relever de sa
tristesse et de son abattement.
{/optimiste a dans son esprit un
ressort puissant qui le soutient dans
les temps les plus difficiles. Il regarde aux délivrances que Dieu a
accordées à la pati'ie et à l’Eglise
dans les jours les plus sombres de
leur histoire; il croit et il espère.
Tout chrétien doit être optimiste
et « espérer même contre toute
espéi'ance. » Il doit se confier à
(ielui dont la main gouverne le
monde; à sa Providence, à son
amour ét à ses promesses qui sont
« fidèles ».
(Chambre haute).
Nouvelles Religieuses
L’Eglise presbytérienne du Sud
des Elaté-Unis inscrivit dans sa constitution, lors de son premier .synode
à Augusta en Géorgie, en décembre
1861, ces paroles:
« Le synode constituant regarde
le dernier commandement du Seigneur; « Allez par tout le monde
et prêchez la bonne nouvelle à toute
créature » comme la raison d’étre
de cette Eglise, et considère Tobéissance à cet ordre comme la condition indispen.sable de la présence
que le Seigneur a promise aux siens ».
Noble principe, d’autant plus qu’il
a été tout de suite mis en pratique
et que c’est cette église qui maintient l’œuvre florissante du Mexique
que le Témoin a luppelée dernièrement, et en outre des missions
en Asie, au Congo et ailleurs.
Nous apprenons avec grand regret la mort de M. le Pasteur Pasquet de Ferney. C’était le pasteur
évangéliste par excellence. Encore
tout dernièrement il fit paraître une
brochure pour défendre les Protestants contre les calomnies de la
presse cléricale française. Cette brochure portait le titre: Notre bon
droit: attaqués nous nous défendrons. Nous apprenons que sa place
sera prise par son fils.
En 1890 il se tint à Shangai une
eonlérence représentant les 4200
ouvriers qui travaillaient alors en
Chine. Elle adressa au monde chrétien un appel demandant 1000 nouveaux ouvriers dans l’espace de 5
ans. Ceux-ci sont passés et le résultat tel qu’il vient d’être publié
est encourageant. Quarante - cinq
sociétés ont envoyé de nouveaux
agents en Chine outre quelques uns
qui y ont été isolément. En tout,
481 hommes et 505 femmes sont
entrés dans le champ de travail. Si
nous ..y ajoutons 167 femmes de
missionnaires, cela fait 1153 nouveaux ouvriers. On a dit, à bon
droit, que si 1000 missionnaires
étaient juges nécessaires il y a cinq
ans, un appel semblable est de la
dernière urgence à présent que la
Chine est à la veille d’une grande
transformation politique et administrative. ,
Brésil. Dans la province de RioGrande du sud, la première église
protestante a été organisée à Natal,
le chef-lieu, au mois de mars dernier. Ses membres sont encore peu
nombreux, ils comprennent 40 communiants et 20 enfants baptisés, ils
n'en ont pas moins entrepris de se
bâtir un lieu de culte, pour lequel ;
Tun d’eux a fourni le terrain. Un
des missionnaires écrit que la province toute entière est ouverte à ■
7
P
- 343
l’Evangile; qu’à Natal le gouverneur
accoi'de aux pmleslanls l’usage d’une
(les écoles publi(|ues, où se l•¡lssem'
hlent de 200 à dOO auditeurs. Les
perspectives sont des plus encourageantes.
^L’Eglise Nationale).
Corse. Dans le village de PilaCanale où j’ai passé les derniers
jours de juillet, j’ai vu ci.'mme résultat de mes réunions, des hommes,
parmi lesquels des gendarmes, rompre avec Rome et s’engager dans
l’obéissance de l'Evangile. Le curé
furieux est allé auprès du maréchal
des logis de gendarmerie le solliciter
de me faire partir. La il a pu se
convaincre que mes prédications
trouvaient accès dans les cœurs,
car le rnaréchal des logis et ses
huit gendarmes assistaient tous les
soirs aux réunioms et nous protégeaient contre la jeutiesse montée
par le curé. Furieux d’avoir subi
un échec auprès du maréchal des
logis, dans la même journée, il
m’insulte de sa fenêtre pendant que
je traversais la rue; c’est l’arrivée
d’un gendarme qui I’ avait entendu,
qui l’a fait cesser. —■ Le soir, le
curé arrive de nouveau avec une
cinquantaine crenfants pour nous
chercher chicane. Nous chantions
comme ouverture de notre réunion;
à son arrivée, nous avons cessé et
attendu patiemment qu’il eût fini
de crier « vive le pape » ainsi que
toutes ses vociférations, puis après
son départ nous avons eu une très
bonne réunion. Le lendemain il est
parti à Ajaccio auprès du commandant de gendarmerie porter une
plainte contre les gendarmes, sous
prétexte qu’il chantaient des chansons obscènes et amenaient du trouble dans le pays. L’enquête qui a
été faite a naturellement tourné à
la confusion du curé.
B. GARDtOL, évangéliste.
+ +
Neuchâtel. — Nous sommes heureux d’a|)pi'enilie (|ue les nouvelles
da la santé de M. F. Godet sont
meilleures. On es[)èi'e qu’il pourra
reprendre son travail l’hiver pioohain.
Revue Politique
ITALIE. Un détachement commandé par le major Ameglio a
chassé les Abyssins de la position
fortifiée de Débra-Ailat. Est-ce le
commencement ou la fin de la nouvelle campagne ? c’est ce qu’on ne
peut dire encore.
Le Roi de Portugal était annoncé
à Rome comme devant faire visite
à nos souverains. Tout à coup on
apprend que pour ne pas déranger
leurs Majestés il ira les voir à
Monza. Raison du changement: refus
du pape de le recevoir s’il est l’hôte
du roi au Quirinal. S. M. Humbert
cependant, soucieux de la dignité
du pays sur lequel il règne, a fait
comprendre à son neveu portugais
qu’il le,dispensait de la visite à
Monza. À propos de celle alfaire la
Tribuna publie un article des plus
énergiques dont nous extrayons ce.s
lignes:
« Le pape est donc en Italie l’arbitre de toutes les choses, même de
celles (jui regardent les sentiments
les plus délicats, les [)lus jaloux.
Voyons! Une politique ecclésiastique
qui permettrait de penser et d’agir
de la sorte — quelles que soient les
raisons mises en avant par les partisans d’une conciliation heureusement impossible, bien qu’elle soit
invoquée et encouragée par des
moyens qui laisseraient notre pairie
liée pieds et mains au^ pouvoir du
cléricalisme le plus idiot — celte
politique, disons-nous, si on n’y avisait pas, ne pourrait pas être moins
idiote que le cléricalisme lui-même...
Et c’est ainsi qu’aujourd’hui à la<
8
344 _
|ilus auguste île nos iiistitulions (à
la monareliie) ou rend le pire de
(eus les services, c’est à dire de
lui l'eluser, ce qui est permis à
tout le monde; ,el à la maison du
l'oi on fait la garde pour empêcher
que des amis et des parents y pénélrorit, sous peine d’excommunication et pis etrcore.
r.eci ce n’est pas de la religion;
ce n’est pas non plus de la politique
ecclésiastique; c’est up acte de secte
et de parti qu’un Elàt libre et conscient doit enrayer sous peine de
perdre l'estime du monde civilisé.
FRANCE. Le général Duchesne
et ses Iroupes ont pris Alanunariva,
la capitale de Madagascar-. Un traité
de paix a été immédiatement signé
avec la Reitre: traité qui lui laissera
a peu près le pouvoir- que po.sséde
le Bey de Tunis.
TURQUIE. La Por-le se liouve
dans une position des |ilu.s diilicile.s
entre un parti musulman qui demande des réfoi'tnes conslituüonrtelles elles populations clrr-étienites
qui rnenr-cent de se r-évplter-. Les
pr'itici()a!es puissattces concerrtrerrt
ieui-s flottes aux environs de Cons
tanlinople.
PENSÉE
Régie génér-ale; Toute nation qui
n’a pas rtrr maître dans le ciel doit
en avoir-, un sur la terre.
Alex. Vinet.
SOUSCRlPnON
pour la iaïuillE ifertot, d’Auuropo
À reporter fr-. 301,50.
M.mes et M.r-s ; C. A. Tron, past.
5 — Bossi Charles, nolaire, Milan
5 — B.mi Tt’on, prof. 5 — Marie
Gaydou 2 — David Bulîe, Pi-adutour J — Et. Ber-tin, ancien 1 —
B.mi Royrraud, Abhailia 5 — Pierre
Godin i — Ernest Rolrert-Micol 3
— M.me Nnssey, Nice 20,80 —
M;mufaclnr-e de Pralafera, par M. le
Direct. RylTel 21,40.
Total fl-. 371,70.
Cette souscription va être close
avec le pr ochairt numéro du Témoin.
Abonnements payés:
M.me Danne-Bert, S. Jean, jusqu'à
tout Octobr-e 1896.
AVIS
—*A/\/W—
La 36 me Confér ence de.s Eglises
du Val Pélis aura lieu, D. V., le
Jeudi, 7 Novembre, à 9 heures, au
Villar.
Les membres des Gonférenties du
Val S. Martin et du Val Pérouse y
sont cordialement invités.
Des r-éiinions auront lieu, la veille,
dans ie.s pr-irrcipaux certlr-es de la
paroisse, sut- le sujet I Thés. V, 1-11.
A cet ell'el les pasteurs sont priés
de s’y trouver aussi nombreux que
possible.
A V “^1 S
Pour faciliter la conversation ft-ançaise, on offre, dans un bon pensionnat de la Suisse romande, la
pettsion à une jeune fille de 14 à
17 ans, parlant bien le fratrçais.
Occasiott favorable d’apprendre les
lairgues, la musique et les arts.
S’adresser à M me MENNERICH
Lausanne, Suisse.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina