1
ArWNNEMENT POSTAL
PR!X O'ABONNEMiifiT PAH AN
K.aìio...................L. 3
Tons les pays do rUnion
f I poste...........» (3
Ainérii^ue du Sud . ...» 9
On s'abanjio;
All bureiiii d'Adininìslridlon;
ClicK AI>1, les Pastpurs;
Chea M. ILrnest lloborl (l^ignenil)
et à l'irnprimtìrie Alpina à
Torre Pellice,
l/abonncmont pari, ilu i. Janvier
et S0 paio d’avance.
Année XVI., N. 32.
'Noméros séparés demandés avant
le tirage, 10 cenUraes chaeun.
Annonces: Si) eonümes par ligne
pour une seule lois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus.
S'adresser pour la Uédnction à M.
le Pasl.H, Mfiille, Torre PelHce
et pour l'Arlministraiion à M
ËliséG Costabêl, TorrePeilicei
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes. ^
ECHO DES VAEEÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me sereï lémojna. \cl. I, 8 Suivant la vérité avec la cbarilé. Bitli. IV, 15. Quo ton règne vienne. Matth. VI, 10
O III III »ire :
Preuve de l’existeiice de Dieu et de l'âme —
Lettre de Kazungula — Le passage d’une
popptàtioii eathdllque au protestaotisnie
< — Ce qu’on réclame anjourd'liui des pasteurs — Nouvelles Religieuses — Revue
Politique ~ Annonces.
Premile iexistenceÉ Dieu et de l’âme
Ce monde est l’œuvre ou d’un
Dieu ou du hasard, le vous défie de
sortir de là. G’esl un dilemme invincible. Il n’y a pas un troisième
lerme. Or, si Dieu est incompré'heiiRible, le liasard est impossible.
Dieu dépasse ma raison et la confond ; le hasard la révolte. L’existence
de Dieu est indémontrable, mais la
non-existence du hasard est tout
ce qu’il y a de plus facile à démontrer. Il suffit de regarder ce
qu'il produit. L’irrégularité en est
le caractère constant. Rien de continu ne sort de.lui.' Il y a un inqt
qui est l’opposé du mot hasard, c'est
le mot de suite. On ne tire pas le
même numéro vingt fois de suite.
Or, la nature lire le même numéro
et amène le même dé depuis des
milliers de siècles. Depuis des milliers de siècles,' tout ce jqui naît,
tout ce qui vit, tout ce qui fait vivi"e, tout ce qiti 'croît, tout èe qui
décline, tout ce qui meurt, obéit à
la même loi, suit le même ordre,
passe par les mêmes vicissitudes.
Doue, il est impossible que le hasard
ait créé le monde, donc il est l’œuvre
de Dieu, donc Dieu existe!
— Soit, direz-vous, mais l’homme
qu’ est-il? Un corps, ou bien un
corps et une âme?
— Mon cher ami, vous répondrai-je, quand je vois dans la rue
deux hommes qui se battent, qu’estce que j’en conclus? Que j’ai devant
moi deux hommes. Or, je sens au
dedans de moi deux êtres qui se
battent toujours. Appétits, passions,
be,soins,, tout en eux est différent.
Quant l’un lire à droite, l’autre tire
à gauche. J’en conclus donc forcément que je suis un composé de
deux substances contraires.
Ass;<îs
'M
2
-,T
.- 250
Telles sont les preuves que m’apporte moii expérience de tous les
jours, mon bon sens. Mais qu’est-ce
donc si j’interroge mon cœur? J’ai
eu dans ma vie des alTections-profondes,et j’ai éprouvé d’inguérissables
regrets quand j’ai perdu les objets
de ces alTections. Eh bien! écoutezmoi. Jamais! Jamais! jamais! je ne
tne résoudrai à croire que ce que
j'ai aimé en eux était une combinaison d’azote et d’oxygène.' Jamais
on ne me persuadera que je les
regrette avec je ne sais quel mélange
d’éléments minéraux! Cette idée me
fait horreur!
E. Legouvé {Veuille Rel.)
LETTRE DE KAZUNGULA
Kazungula, 2 Mars.
Nous 'n’avons que trop tôt appris
à connaître les inconvénients de
notre emplacement ici ; nous sommes
si p'rés du gué du fleuve que le
va-et-vient qui y est continue! ne
nous laisse pas un moment de tranquillité. De plus la fièvre nous a
visités av«c tant d’insistance cette
année, qu’ii est, urgent de chercher
ùn endroit plus sain; en altendant
je travaille avec mes garçons à préparer les bois pour la charpente,
les joncs pour les murs et l’herbe
pour le toit. Le meilleur emplacement est précisément là ou est établi
notre fameux voisin le Boer,di'Ôle d’individu, sans foi ni loi, qui vit tout-àfailà l’indigène, même sous le rapport
du mariage. Il atraversé lefleuve sans
la permission du roi; or ce deniier
lui a déjà fait dire par deux fois de
partir; il s’e.st enfin rnia en route
avant-hier pour se reiidi:e auprès
du roi. il a consenti à faire échatige
d’emplacemeiit avec nous, si le roi
lui permet de retourner ici. Nous
n’attendons plus que la rentrée des
récoltes pour commencer à bàlir.
Dimanche pa.ssé j’allai tenir le
culte chez, Mahaha à 3|i'd'heure en
Imteau d’ici, mais je ne trouvai que
lui, trois de ses . femmes et deux
tiommes. Un de ses garçons était
tout fier d’un couteau qu’il avait
volé aux Lochner; je lui ai fait une
leçon de rnoiale et ai dit à Mahaha
qu’il devrait punir se.s gens qui volent, mais ils se sont mis à rire pour
toute réponse. C’est qu’ici ils sont
tous voleurs à l’occasion, chefs et
esclaves, et voler quelqu’un, le dépouiller autant que possible, surtout
un blanc, est une action bien plus
digne de louange que de blâme ou
de châtim.ent.
Mon jardin prospère mieux ici
qu’à Sesheké, aussi est-il notre pi'iiicipale source d’alirnentalion. C’est
heureux, car' la récolte ayant gelé
à Pandamatenga, le sac do blé que
nous ménageons depuis Octobre, devra nous suffire encore jusqu’à Octobre ou Novembre 'piocbains;,,.les
nouvelles semailles ne se feront (|u’en
Mai. Nos vaches nous doiment beaucoup de lait, aussi pouvons-nous
rem(»lacer par la crème l’huile qui
nous fait complètement défaut.
Jeudi "IS Mars.
Definis le départ de.Wyers, le
Boer, j’ai reçu inie lettie de Jeanmairet m’annonçant que Wyers se
rend à la capitale |iour demander
tout simplement ,l’expulsion des
missionnaires; c’est ce qu’il a dit
à quebjues-uns de ses confidents de
Se.slieké. Nous connaissons quelle
sera la réponse' du roi. D’auti'e paî t
un blanc qui l’accompagne, Sell'ôjui
s’est brouillé ici avec M. Lochner,
l’agent de la puissante Compagnie
de l’Afrique Auslrale), se rend aussi'
à la Vallée pour dissuader le roi
d’avoir rien à faire avec M, Lochner.
Ce dernier était à Sesheké lors dé
leur -passage; il voulait les faire
chasser de suite en donnant des
présents aux chefs, mais Jeanmairet
3
W
Sol
l’en ayant dissuadé, il s’est décidé
à partir tout de suite afin de les
prévenir. Il veut exiger du roi l'expulsion de ce.s deux scélérats avant
de signer aucun contrat avec lui.
J’ai éié Dimanclie à Mambova, à
pied, avec mon petit kabiiku, 13 km ,
en deux heure.s. Tous les chefs étaient absents, sauf un qui, ayant
perdu sa femme la veille, -ne pouvait
encore se montrer en public. Je dis
alors à un homme de rassembler
les gens, mais ils refusèrent net et
je dus m’en i-etourner avec une
profonde tristesse de plus dans le
cœur.
C’est là un (les fruits de l’iufliience
de Wyers que cette inimitié contre
l’Evangile. Comme il s’enivre avec
eux, qu’il prend do leurs femmes,
((u’en un mot il se met à leur niveau, il a beaucoup plus de crédit
et d'amis que nous. Mais les ieinp.s
deviendront meitieiirs avec la grâce
de Dieu.
Nous avons eu la semaine passée
notre semainq^ de prières, n’ ayant
pas pensé à nous entendre en Janvier. Dimanche .nous avons pris la
Cène, Marie et moi. Oli ! que Dieu
exauce nos pi'iéres au sujet de ce
peuple et qu’il nous donne bientôt
ia joie de voir des conversions autour de nous. Jeanmairet croit qu’à
Sesbeké un travail sérieux commence dans le cœur de mon élève
Nasando, jeune chef.
Nous continuons à avoir chaque
jour des orages, surtout la nuit. Da
saison des pluie.s mérite bien son
nom celle année, vu quelle dure
plus (le trois mois de plus qu’à l’ordinaire.
22 Avril.
lœs fameux wagons qui devaient
apporter des provisions sont enfin
prés de Pandamalenga, li y a quatre
mois qu’ils ont quitté Ma'ngwato, et
ils ont élé'retardés par la Nala et
les pluies lorrenlielles en Avril. Nous
avons encore eu 4 jours de pluie:
c’est un fait tout-à-fait exceptionnel,
mais le soleil de 10 h. à 5 h. est
toujour.s d’un brûlant insupportable.
Louis Jalla, missionnaire
LE PASSAGE AU PROTESTANTISME
d’une population catholique
Il y a environ deux semaine.s que
(pielques journaux politiques annoncèrent que toute la population de
Monlorfano s’est convertie au protestantisme. Craignant, de propager
une nouvelle qui ne fût pas sufüsamment fondée, nous avons gardé le
silence en aUendanl de meilleures
informaLions. Les informations sont
fournies par U Halia Evangdica
et voici à quoi le fait .se réduit :
Monlorfano est une fraction de la
commune de Mergozzo, arrondissement de Palianza. Cette' fraction de
commune compte environ 150 habilanjs sans prêtre. Son patron c’est
Saint Jean qu’il s’agissait de fêter.
Mais le curé du chef-lieu de Mer•gozzo .s’enticha à né pas se rendre
à Montorfaiio pour celte circonstance
et ne voulut y laisser aller aucun
autre prêtre, bien qu’il sût qu’il
recevrait 8 francs pour chaque messe
dite dans celle fraction.
Que faire? les chefs de famille
se réunirent et décidèrent d’inviter
le pasteur évangélique de l'église
voisine d’Inlra, à se rendre cliez
eux et à prendre possession de l’église de Montorfano. •
«En effet, raconte VAvvenire di
Novara qui a envoyé un correspondant sur les lieux, vers 3 heures de
l’après-midi M. Bo.ssi, ministre évangélique arriva, accompagné de plusieurs de ses coreligionnaires. La
musique qui alla à sa rencontre à
l’entrée du pays, l’accompagna trionàphaiemenl avec la foule chez l’un
des principaux du lieu et, ensuite
au temple où M. Bossi prononça un
discours fort bien préparé et inspiré
4
,V*< ■ i
0
— 2S2
était
tique,
mille
par les sentiments purs et sincères
de l’amour chrétien, non catholique.
Ce discours fit un bien étrange
contraste avec celui qu’avait fait
le curé le matin dans le temple de
de Mergozzo eu déblatèrent contre
les habitants de Montorfano jusqu’à
leur souhaiter, d’une manière plus
ou moins voilée, que le ciel fit tomber
sur leurs campagnes les foudres et
la grêle ! Pauvre curé ! Je crains
bien que pour cette fois la grêle
tombera dans ses poche, parce que
sa table ne sera plus ornée des
prémices des brebis de Moiilorfano
et le revenu des dîmes n’enrichira
plus ni son grenier ni sa cave!
En attendant à.Montorfano la joie
sincére ; ]e pasteur évangéen sortant du temple reçut
ovations et tous les nouveaux
croyants à la religion de l’évangile
jurèrent qu’ils y demeureront fidèles.
Quelqpes-uns disaient que ceLLe
fouclion serait dérangée par quelques
fanatiques; mais il n’en fut rien.
La présence clu syndic, ing. F. Maulini, qui est si justement aimé et
apprécié dans cette commune, sijliit
pour qu’il ne. vînt à pensomie l’idée
de déranger la lonctioti évangélique.
Presque tous les représentants de
la commune avaient assisté à la
cérémonie à cause de l'intérêt qu’ils
avaient démontré auparavant, pour
amener une entente entre la population et le curé: obstiné. Tels sont
les faits. Les commentaires aux lecteurs.» Ainsi termine [’Avvenire di
Novara.
,Au fond, comme on le voit, il ne
s’agit pas pour le moment de conversions; ce n’est qu’une fqrce sanglante jouée au prêtre. Il se peut
que ce dernier revienne à des sentiments de réconciliation et que la
population retourne à la messe,
comme cela s’est vu quelques années
passéesà l3ertou])a,prèsdeTunn; il se
peut aussi et c’est ce que nous souhaitons, que ce mouvement.si rapide
vers l’église Evangélique, amène de
véritables conversions et soit une
porte ouverte à la prédication de
l’Evangile. Pour cela, le pasteur d’
Intra fera très-bien de saisir l’occasion pour batli'c le fer tant qu’il
est chaud.
Ce qu’on réclame aujourûiii ries pasteurs
Le discoul's par lequel le Rév Dr.
Falding, [.(résident de l’Union congrégationalisLe d’Angleterre, a ouvert
les assemblées d'automne de celte
association, renferme sur le sujet que
nous venons d’indiquer en litre, un
curieux passage, que nos lecteurs
nous sauront gré de reproduire d’aprés la Semaine Religieuse-.
a On se forme quelquefois chez
nous, dit le D.‘‘ Falding, nue idée
exagerée de la lâche et des qualités
du ministre de Christ. On alteiul de
no.s pasteurs qu’ils réunissent dans
leurs mains tous les offices qui, dans
l’àge apostolique, étaient répartis
entre les divers Serviteurs de l’Eglise. If faut qu’ils soient à l'a fois
les évêques, les anciens, les pasteurs,
les docteurs, les prophètes, les cvarigélisLes, les anges et les messagers
de l’Eglise primitive. O-n,attend d’eux
qu’ils animent et dirigent le zélé
mi.ssionnaire des fidèles; qu’ils dressent et exécutent des plans pour
l’évangélisation des gens du dehors;
qu’ils appliquent les principes chré-.
tiens aux questions brûlantes, et
résolvent les problèmes délicats du
siècle, même la désespérante question de la propriété du sol. Il faut
qu’ils .se familiarisent inliraément et
soigneusement avec les théories scientifiques et les spéculations philosophiques de riieure présente, ou, tout
au moins, avec les conséquences
qu’elles peuvent avoir pour la théologie et pour la religion. A côté
de cela, il faut qu’ibs produi.s'ent le
nombi'e voulu de sermons; qu’ils
président des réunions, des classes,
des sociétés, tel que, peiulant ce temps,
ils conservent la constante habitude
5
de visiter rréquemment leurs paroissiens, de pourvoir à leurs réci'éatioris en les pailageant, et de rendre
la vie agréable à tous tout autour
d’eux. Eri vérité, exigeait-on la moitié de ces fondions des évêques de.s
Eglises de Galatie, d’Epbèse ou de
Pliilippes, et Timothée ou Tite étaient-ils des hornme.s de cette en-,
vei gure ?
« Et les qualités qu’on s’attend à
trouver chez le pasteur ne sont pas
moins nombreuses que les oliligations
dont on le cliarge. On se fait un
idéal du parfait ministre et l’on se
plaint lor.sque son pasleur reste audessous de cet idéal, l/homme de
Dieu doit être simullanément iiu
bon soldat-de Clirist, un gentleman,
nn savant, un homme de son temps,
un homme de lettres et un homme
d’affaires. Il faut qu’il soit à, la fois
grave et sensible, calme et pathétique
tendre et viril. Bien plus, il faut
qu’il ait une apparence imposante
et une voix sonore, nn esprit alerte
et une langue éloipiente. A. une
logique acérée, à. une iinagiiiation
féconde et une érudition universelle
il doit joindre une nature sympathique, qui lui pennette de devenir
le conseillei', le confident, le compagnon des jeunes et de.s vieux, des
riches et des jiauvres. Il y a plus.
Il faut qu’il soit riche ou, s’il ne l’est
pas, qu’il po.s.sède à ua degré éminent l’art admirable de savoir vivre
convenablement, se comporter libéralement, et avoir l’air de rouler
sur l’or avec nn traitement do 2,500
à 5000 fr. par an!
« Qu’est-ce à dire? Exigerons-nous
sérieusement toutes ces qualité.? et
ioutes ces fonctions des 2,000 ou 3,000
ministres de nos Eglises?... Mais ce
serait demander ce qu’aucune autre
communion religieuse ne possède
ni n’a jamais possédé, ce qu’aucune
profession humaine ne fournit ni n’a
jamais fourni. Les hommes de génie
sont rares -dans toutes les vocations
et le ministère évangélique ne fait
pas exception sous ce rapport. Toute
carrière honorable a ses grands hommes à montrer. Mais la grande majorité de ceux qui la suivent sont
de simples ouvi'iers à tout faire, qui
portent les fardeaux et supportent
la chaleur du jour... »
Aux assemblées d’automne de
rUnion baptisie, le Rév. F.-W. Macdonald, protessenr de théologie au
collège wesleyeii de Wandsworth, a
abordé le même sujet que le Dr.
Faiding et a Ijeaucoup amusé sou
auditoire en décrivant les exigence.?.
actuelles des troupeaux à l’égard de
leurs pasteurs.
a 11 faut, a-t-il dit, que le jeune
ministi’e sache jouer de riiaVmonium,
montrer la lantei'ue magique, diriger
d’agréables après-midi du dimanche
et d’aimables soirées du samedi,
douner des conférences sur les gi'èves,
sur la question des égouts, sur la
poésie .lyrique de Siielley, et, s’il
peut, a ses heures perdues, rédiger
un journal et oi'ganiser un club, il
sera l’homme du jour. Mais ici et
là, — a ajouté linernent l’orateur —
vous trouvez encore des pasteurs
qui ne sont pas capables de taire
tout cela à la fois. Frères, supporlez-Ie.s! I^es créatures les plus intérieures ont leur rôle, dans l’nnivei's,
et un homme timide et pieux, qui
consaci'e sa vie à une œuvre pastorale tranquille et patiente, peut êti'e
envisagé comme nn serviteur de
Dieu, même dans les temps compliqués Olì le Seigneur nous a appelés à vivre ».
Nouvelles Religieuses
Persécutions dans les Provinces
Baltiqiies. — Nous avons rapporté,
il n’y a pas longtemps que M. le
pa.steur Nerling, avait été comdamné
à un an de prison par le gouvernement rus.se pour avoir cru devoir
exposer, au culte, les raisons d’ordre
religieux et dogthalique qui devaient
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Si
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empêcher les chrétiens évangéliques
de sa paroisses de passer à l’église
russe, comme des agents qui travaillaient depuis quelques temps s’y
attendaient. Le tribunal aurait pu
appliquer à ce pasteui- fidèle, la loi
qui punit l’outrage'à l'église orthodoxe, à six ans de travaux forcés.
Mais il eut sans doute quelque scrupuleà appliquer cette loi si ten’ible et
trouva une circon.stance altcnuaute
quelcorifiue qui permettait de le
condamner seulement à i an de
prisqn.
Depuis lors, nous savons que la
cour d’appel à laquelle fut déféré
ce jugement, par le procureur et
par l’accusé, non .seulement atténua
la peine, mais acquitta complôtemoul
le pasteur Nerliiig.
Les tracasseries de la paid des autorités civiles continueront peiitmtre
longtemps encoi'e ; mais, sachant que
le czar lui-même n’a aucune haine
contre lesévangéliqjies de ses provinces et que la cour d’appel de la capitale,vient de proclamer hautement que
ce n’est pas nii crime eu Russie de
conformer son _ enseignement à la
docli'ine de l’église évangélique luthérienne, il est permis d’espérer
et nous souhaitons fort que cela se
réalise bientôt, que les pei'séculiotis
contre'les »protestants des pro,vinces
baltiques prendront fin dans un
avenir peut-être assez prochain.
Une famille juive convertie an
Christianisme. — Par les soins de
M. Mamlock, agent jle la mission
parmi les Juifs, une famille juive
de Paris vient d’éti‘e gagnée à l’é. vangile. Elle se compose de cinq
personnes : Je père, la mère, les deux
tilles, ddnt une veuve et un fils.
« Je les avais visités pendant 3 ans,
dit le missionnaire, et à ce que je
pensais, sans résultats. Dernièrement,
ils m’ont déclaré qu’ils croient en
notre bien-aimé Sauveur. La jeune
veuve désire ardemment confesser
le nom de Jésus-Christ et d’être
baptisée. Elle est résolue à élever
son fils dans la loi en Christ et elle
désire se consacrer à une œuvre
chrétienne.»
Les horreurs du paganisme. —
Le Chrétien belge, poui‘ démontrer
que les missions en pays payens
rencontrent toujours des très-graves
dilücultés, cite le fait suivant : a Nous
appi'enons que 1’ automne dernier à
Okrika, sur le golfe de Guinée en
Afrique, des indigènes comptes comme chrétiens, ont cuit et dévoré eu
un seul jour 120 prisonniers de
guerre. Le fait a élé dûment constaté. Après cela, on est bien obligé
(le croire (¡ii’il y a encore des cannibales.
Un Synode preshytérien nègre.
— I,e Synode presbytérien du Dakota, aux Etats-Unis, se compose'
eu grande partie d’indiens convertis.
Sur 40 membres de celte assemblée
ecalésiastique, il n’y a que 5 blancs les anli-es ap|)artieniiqiit presque
tous à la tribu des Sioux et l’ un
d’euti-’eux a souvent scalpé ses ennemis vaincus, dans sa jeune.sse.
L’ouverture d’nn nouveau temple
à Pise. • l.e 29 Juin dernier la
Cktesa Libéra a inauguré dans la
rue S Martino à Pise un nouveau
temple de.stiné au culte évangélique.'
’frois dénominations religieuses étaient représentées à cette cérémonie: La Chiesa Libella de Livourne
dans la personne de M. Lagomarsino;
l’Eglise Vaudoise de Pise, dans la
personne (le MJ Ribelti, et l’Eglise '
méthodiste épiscopale, dans celle de
M. Fabbri. lie public a été très
nombraux et attentif aux différents
discours qui lui ont été adressés.
X
Un Syndic et une Madonne. —
Voici une nouvelle qui intéresséra
plusieurs lecteurs du Témoin: Une
confrérie de Ragusa (Sicile) avait
7
W"T' • - •; , , .......... A- ,y/ i ■ '• ' ■ ?*■•■•’■ '•
T,
■ fjff
255 —
décidé que cette année, pour des
raisons pécmiinii’es, la fêle haijiluelle
n’anrail pas lieu. ~ Le .syndic,' cliev
Di Slufiino, s’opposa résulùrnent à
celle déliliération , et Ja semaine
passée, armé de l’écliarpe tricidore,
et accompagné de la pcdice, s’introduisit dans l’église, et se rendit
maître de la sLalue de la madunne.
La confrérie porta querelle contre le
Syndic pour violation de domicile. Le
sous-préfet l’admonesta, et le syndic
donna .ses, démissions.
Revue Poüliquc
Kiilic. — I ..es événements politiques importants n’nbonrleut pas
dans CCS temps de vacances parlementaires. Les ministres semblent
se recueillir et préparer leurs forces
pour la prochaine lutte électoj-ale.
Tout l'ait pi'cvoii', en effet, que les
élections générales anroiit lieu cet
automne. Le mouvement qui vient
d’avoir lieu dans les préfectures Ji’est
sans doute pas étranger à ce but.
On ne peut rien prévoir de certain
sur le caraclère de ces futui'es élections, mais il est probable qu’elles
seront tout-à-fait favorables au gou
veriiGment.
Le ministre Giolitli ne perd pas
de vue le ljut qu’il s’est pi’oposé en
yenant au pouvoir, celui d’arriver
à couvrir le déficit et à rétablir l’équilibre dans les tin an ces, non pas
en l'ecoiiraiil a de nouveau.x im|>ôts
mais par de , strictes économies.
Dans une récente circulaire aux adrninislratioris cenirales il réjiéte qu’avec l’exercice J891-92 le budget
doit être présenté au Parlement sans
iléiicit, E.spéroiis que de meilleures
conditions économiques dans le pays
reridi'OfU possible au miiiistépe d’atteindre ce luit et qu’il n’y aura pas
d’événerneut imprévu qiii vienne
s’opposer sTses noldes efforts.
Pendant que les dépulés joui.ssent
de leurs vacances, que la Reine
fait, force excursion.s sur les montagnes (¡ui entoorent la vallée d’Aoste,
no.s .soidnt.s eux, ne sont celles pa.s
en vacances. Partout
grandes
(le
manœuvres, sur terre et sui' mer.
Ces manœuvres ont, cette amuie,
une imporiimce toute particulière
diiiif la région des Alpes occidentales
où il y a dans différents endroits, de
grandes conceniralions des troupes
appartenant h la milice alpine, avec
des Cüi'ps d’infantei'ié de cavalerie
et d’artillerie. C'est ainsi que les bau-,
leurs du Pi'à, du Pis, de l’AssielLe
etc. ont vu des Alpins venant de
l’extrémité orientale de l’Italie, à
côté de ceux des Vallées dë Ijuserne
de S. Martin ou de Pragela. La
beauté de nos montagnes et te bon
air comp.ensent sans doute les fatigues qu’ils doivent supporter, aussi
paraissent
tort bonne
ils presque toujours de
bu meiir.
, L’impression pénible produite cliez
nos concitoyens par la dissdiulion
(le la Société Pro Patria n’est pas
encoi'e effacée, lœs radicaux de
Rome ont voulu faire acte de protestation en portant le li'iesliri Barzilai, directeur de la Tribuna, comme
camlidat à la députation dans un
siège vacani de leur premier collège,
en face du comte Arilonelli, soulenu
par les modérés, et de Ricciotli Caritialdi. Les éiecleui's n’ont pas mpriti'é beaucout» d’enlbousiasme. Ils sont
allés aux iirne.s en [tetit nombre et
il y aura ballottage entre Antouelli
et Barzilai, avec prépondérance du
premier.
X
— l^es journaux français
s’amusent à eu débiter de, gi'osses
sur le comi)le de rilalie. Ils annon ■
çaieut naguèref/raymeni que Crispi,
pressé par le Itgl Humbert laissait
le portefeuille' de rEtranger à un
personnage plus agréé de la France.
Ils ajoulaienl que Crispi avait envoyé une noie sé\ére k l’Autricbé
sur ta dissolution de la Société Pro
Patrià, ils en citaient textuellement
8
V '. .V-:' ïï '>:.-■
iSSÏ-S'-:/ .■ •■
— 256 —
le conleiui. Mnintenant le Gaulois
et après lut le Jourriai des JJébats
( nietilenoeiio [) [.Hiblietil le compte
rendu d’une conréreiice i[ui aurait
eu lieu entre les généraux Iiicolti
et Cialdini dans une villa (le ce dernier en Suisse. Un vtjyageur parisien caché derrière un buisson, aurait tout entendu ! Les ledeurs de
ces deux journaux doivent avoir
bon estomac pour (|u'ou leur en
fasse avaler de si marchiane.
— L’empereur Guillaume est toujours en voyage. 11 y
a peu de temps qu’il était en Scandinavie; il vient de toucher terre
en Belgique; il est maintenant en
Angleterre. On annonce que le 11
il visitera l’île d’Helgolanri, celle
nouvelle coïKjuête de l’empire, qui
a coûté des sacrilices qu’ un grand
nombre d’allemands ne peuvent pas
encore pardonner au gouvernement.
On ajoute que le 21 il sera à Saint
Petersbourg d’où il repartira bientôt
par mer. Il serait heureux que ces
voyages pussent coiilrihuer à un rapprochement durable entre le.s nations
L’Empereur est cerlainemenl animé
des meilleures intentions à cet égard.
C^|>a^ue. — Rien de plus curieux
que les tiouvell.s à .sensation que les
journaux s’ amusent quelquefois à
lancer tout-à-fait gratuitement. On
annonçait, il y a quelques jour.s,
que le petit roi d’Espgne était gravement malade, même qu’il était
déjà mort. Cette nouvelle a été absolument démentie. Le roi se porte
très bien.
Le choléra continue à s’étendre,
mais sans acquérir une intensité
alarmatUe, Il a fait son apparition
dan.s la province de Tolède. En
Ai'fdoie il se présente sous iiii aspect
beaucoup [dus terrible. Il y a eu
samedi dernier, 5U0 décès à la
Mecque.
près une lutte assez vive, qui élait
pluhtt à l’avaiilagc des insurgés,
ceux ci oui mis bas les armes, faute
de munition, disent-ils. Le président
Celruan ne paraît pas disposé à se
démettre, comme les tévolulioniialre.s le voulaient à tout prix. Cela
causei'a probablement de nouveaux
troubles, car la situation e.st extrêmement tendue.
LiT, réunion du 15 Août
C’est au Chût d’Angrogrie que
Victor Amédée II
fit offrir, il y a
200 ans, la paix aux Vaudois, après
le siège mémorable de la Balsille.
Et c’est aussi dans celte localité, le
Chiot, située à une petite lieure de
marclie au des.sus de Pra du Tour
que va avoir lieu, Dieu voulant, la
réunion dite du 15 Août.
Celte réunion commencera à dix
heures [rrécises.
E. Bonnet, pasteur.
Jk.*V*XS
La squaira des garçons de l’Ospizio Marino Evangelico revieudi'a,
I). V., de Finalmarina mardi malin
12 courant et arrivet'a à Turin à 5
b. 15 et à Pignerol à 7 h. 58.
ERRATA-COIltUGii
II s’esl glissé dans l’av-dernier N.,
du Témoin, au programme du Côncours à la bourse Campbell une
erreur que les concurrents auront
corrigée eux-mêmes; au lieu de:
pages 150 à mémoriser des ouvrages
de Maiizoni, lisez vers 150,
Ernest Robert, Gérant.
Torre Pellice, Imprimerie Alpina.