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Année XXXVH.
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L’ÉCHO DES VALLÉES
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof., Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof., Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..... dignes de louange, occupent vos pensées, (PMI. IV, 8).
SOMMAIRE :
Nouvelle attaque — Fruits de l’Evangile
— Adolphe Monod — Pour le Refuge
Charles Albert — Aux Congrès de la
Paix—La catastrophe de Schemacha —
Chronique — Nouvelles et faits divers
— Revue Politique — Annonces.
La semaine prochaine VEcho sera
remplacé par le Vaudois, Echó des
Vallées mensuel.
NOUVELLE ATTAQUE
Il n’y a pas longtemps que nous
signalions aux lecteurs de VEcho une
« attaque écœurante » contre l’évangile, publiée par le journal socialiste
de Rome VAvanti, et voilà un autre
grand journal de Rome La Tribuna
qui le 8 courant s’en vient renchérir
—ta dose et se mettre en ligne aussi
contre le christianisme par un article tout impreigné du même fiel.
Le titre de l’article est « Le heefsteak
moralisatenr » ; l’occasion est le testament de Cecil Rhodes ; et le thème
est : L’argent, le bien être matériel,
le heef steak en un mot, voilà la vraie
morale qui est destinée à supplanter
et ensevelir le christianisme. Ecoutez :
« Le Christianisme avait saigné la
nature humaine et avait fait le vide
autour d’elle, et toutes les doctrines
qui s’étaient formées autour du principe du christianisme ont perpétué
le procédé de dissolution et d’humiliation de la nature humaine dans
le monde. La vie humaine fut ainsi
suspendue pendant mille ans. Le
travail et l’industrie devinrent impossibles. L’oisiveté et la mendicité
furent la poésie des nouveaux peuples désunis dans les villes et unis
seulement dans le culte. L’utilitarisme est venu, et a tordu comme
un linge mouillé la conscience humaine et en a fait sortir les préjugés
chrétiens... La base de la morale pour
tout homme ne peut être que le heefsteak... qui donne une plus sûre liberté et indépendance au caractère...
Cecil Rhodes est l’apôtre de cette
morale de Tutilitarism^e ».
Peut-on imaginer un matérialisme
plus plat et cynique, et une attaque
plus dénuée de fondement contre
le christianisme ? Que valent donc
tous ces penseurs qui ont reconnu
que le christianisme avait redonné
la vie à une Société que son utilitarisme matérialiste avait pourrie ?
C’est donc en vain que le travail
et l’industrie ont fleuri toujours dans
les peuples les plus saturés de l’évan
gile. Il faut fermer les yeux aux faits
les plus éclat9,nts quand l’on veut
à tout prix vilipender la religion de
Jésus de Nazareth. Il faut avoir bien
soin de la confondre avec la religion
de la papauté et se garder de jamais
nommer celle-ci, mais toujours attribuer à celle-là tout le mal que l’autre a fait.
La haine juive contre Jésus arrive
jusqu’à faire impudemment proclamer
les Juifs mêmes comme apôtres de
cette morale nouvelle qui doit sauver
le genre humain de l’influence délétère de celle de l’évangile. Oui, l’article le dit:
« Quand Cecil Rhodes affirmait le
principe de cette morale il pensait
entr’autres au peuple Juif, qui se fit
une force des lois et des persécutions
de l’église contre les usuriers chrétiens, et qui avec l’argent que les
chrétiens laissèrent échapper de leurs
mains, se créa l’instrument de sa délivrance et de sa domination».
Est-ce clair? Voilà le nouveau modèle proposé à la génération présente:
à la place de Jésus et de son évangile,
qu’ elle suive les traces des usuriers
Juif!!!
On croit rêver en lisant des choses
pareilles; et pourtant cela s’imprime
dans un journal qui passe pour un
des premiers de l’Italie, et cinquante
mille italiens le lisent... et les défenseurs de l’évangile n’ont pas encore
su donner à l’Italie un journal quotidien qui puisse répondre jour après
jour à de pareilles attaques.
Jusques à quand?
Teofilo Gay.
FRUITS DE L’EVANGILE
L'amour de Christ me presse. Ko Tha
Byu, était un sauvage du Birman. A
quinze ans, il quitta la maison paternelle, et devint voleur et assassin. Après
plusieurs vicissitudes, il devint esclave
d’un homme qui avait payé ses dettes.
Mais il dut renoncer à le garder dans
sa famille, à cause de son immoralité.
«Ko Tha Byu passa toutefois au service de la famille du Rev. F. Mason,
et peu apres, quoiqu’il fût encore sujet
à de violentes colères, il commença à
s’intéresser aux choses de Dieu. Bientôt
il donna des signes de vraie repentance,
et crut en Jésus. Les vérités de l’Evangile pénétrèrent lentement dans cet
esprit sombre ; son caractère violent
fut bien souvent pour lui unô cause
de tristesse et de découragement, et
fit rétarder son baptême. Il fut cependant baptisé le 16 Mai 1828, à l’âge
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de cinquante ans. Depuis quelque temps
déjà, il se livrait à l’étude avec beaucoup d’árdeúr, afin de pouvoir lire la
Bible en langue birmane. Aussitôt après
son baptême il rendit témoignage, avec
un grand zèle, au Sauveur qu’il venait
de rencontrer ».
Il était ignorant, et lorsqu’il tenait
une école ses élèves en savaient bientôt
autant que lui. Mais il avait pour annoncer Jésus-Christ une puissance incomparable, et cette puissance il la
puisait dans la prière. La prière était
son arme pour dompter la violence
naturelle de son tempérament et le
vieux levain de paganisme qu’il portait
encore dans son cœur. Prêcher en temps
et hors de temps était sa joie. Lorsqu’il arrivait dans un village, bien
qu’épuisé par les fatigues du chemin,
il commençait à prêcher ; lorsqu’on se
moquait de lui, il répondait en prêchant
avec une ardeur plus grande encore ;
quand ses auditeurs l’abandonnaient
et le laissaient presque seul, il continuait à prêcher. Il annonçait les grandes
et simples vérités de l’Evangile, il ne
savait pas autre chose. Voici un passage d’un de ses discours :
« Le mondain n’est jamais content
de ce qu’il possède. Il me faut, dit-il,
plus de maisons, plus de champs, plus
de buffles, plus d’esclaves, plus de femmes et d’enfants, plus d’argent et d’or,
plus de riz, plus de bateaux ; je dois
devenir riche. Il pense à amasser des
biens terrestres, il ne pense jamais à
Dieu. Mais voici que soudain le souffle
lui manque, et tout ce qu’il estimait
tant lui est pris. Il s’écrie avec stupéfaction : Que sont devenus mes esclaves et mes buffles ? Où sont mes
maisons, mes chambres de provision,
mes femmes, i^es enfants ? Malheur à
moi I j’ai tout perdu !... Oui, j’ai été
insensé. J’ai méprisé Dieu, le seul Sauveur en recherchant les biens terrestres et maintenant je suis perdu... Icibas tout est vanité ; mais Dieu nous
dit : Pourquoi cherchez - vous votre
bonheur dans ce misérable village de
la mortalité, dans ce fourré d’épines et
de chardons? Regardez à moi, et je
vous donnerai le repos en un lieu où
vous serez toujours heureux I »
Il ne fut jamais consacré, mais il
déploya un zèle infatigable pour faire
connaître tout autour de lui, au près
et au loin, Jésus-Christ, dont il exaltait
dans chaque sermon la mort expiatoire.
Il attaquait et flagellait l’idolâtrie avec
une hardiesse étonnante et avec une
énergie impitoyable. Il ne s’inquiétait
pas des railleries. Soit seul, soit en
accompagnant les missionnaires auxquels il servait d’interprète, il prêcha
l’Evangile dans plusieurs districts, remportant toujours de nouvelles victoires.
Il fut souvent témoin de transformations remarquables. Quand il était chez
lui, du matin au soir, sa petite maison
ne désemplissait pas ; l’Evangile était
reçu avec joie ; ceux qui l’avaient entendu renonçaient au culte des démons,
à l’ivrognerie, se réunissaient le Dimanche pour lire et pour prier. Il fut
toujours parmi les Karen, le principal
aide missionnaire.
La mission Karen avait débuté en
1828, par le baptême de Ko Tha Byu
et de sa femme, qui, sous l’influence
de son mari, avait aussi passé par un
changement complet. Lors de sa mort,
douze années plus tard, 1270 Karen
étaient inscrits comme membres communiants. Presque tous ces convertis
avaient été amenés à la vie chrétienne
par le ministère de ce témoin, en qui
s’est montrée vraie cette parole : «Dieu
a choisi les choses faibles du monde
pour confondre les fortes».
Dieu le rappela dans la patrie céleste, pendant qu’ il séjournait dans
l’Arrakan, sa patrie terrestre. Il y
mourut le 9 Septembre 1840, à l’âge
de 62 ans. En 1878, centenaire de sa
naissance, on éleva dans son payé un
vaste collège, destiné à l’éducation chrétienne, auquel on donna le nom de
« Ko Tha Byu Memorial Hall ».
Adolphe MONOD
Le Protestant reproduit la lettre suivante adressée à la Revue de Théologie
de Strasbourg le 14 avril 1856, huit
jours après la mort d’Adolphe Monod.
Monsieur le Directeur, '
Tous les chrétiens de France auront
appris avec douleur la perte que notre
Eglise vient de faire. M. j|\.dolphe Monod a succombé, le 6 avril^ à une longue
et cruelle maladie, après avoir, sur son
lit de souffrances, rendu, Iq plus beau
témoignage à la puissanqe, de, la foi.
Permettez à quelqu’un qui s’honorera
toujours d’avoir été son disqiple de déposer ici l’expression de ses regrets,
ainsi que de son respectueux et profond
attachement pour ce maître bien aimé.
Il y a peu de privilèges qui égalent
pour nous celui d’avoir pu le connaître,
vivre auprès de lui et ,nous réjouir à
sa lumière. Tous ceux qqi l’ont vu nous
comprendront; tous ont pu admirer
comme nous la puissance dé vie religieuse et morale, le sérieux profond, la
fidélité austère et tendre, et la majestueuse simplicité qui formaient les traits
principaux de ce grand caractère.
M. Monod n’appartenait point aux
mêmes tendances théologiques que les rédacteurs de cette Revue; il ne leur était
même pas favorable; ses principes étaient
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différents, ses sympathies étaient ailleurs;
mais, comme écrivain, comme orateur,
comme homme, comme chrétien surtout,
il appartient à toutes les fractions de
l’Eglise protestante, ou plutôt il appartient à l’histoire. Je ne crains pas de
dire que son influence, dans les cercles
où il a vécu, a été universelle, et son
ministère si actif, si fidèle, si fécond, a
tracé un sillon dont l’avenir fera connaître la profondeur.
Comme tous les éminents serviteurs
de Dieu, en particulier comme saint
Paul, son grand modèle, M. Monod
était parvenu à faire passer toute sa
vie dans sa vocation. En embrassant le
ministère, il s’y était voué tout entier
non pas d’intention seulement, mais de
fait. A force de foi, de sérieux et de
sincérité, il avait complètement assujetti sa volonté et son cœur à la loi du
devoir. Une seule pensée dominait: être
pasteur, évangéliser, gagner les âmes
à la foi. En prenant le mot dans le
sens le plus élevé, on peut dire qu’ il
prêchait toujours. Toute différence avait
disparu chez lui entre l’homme officiel
et l’homme privé. Dans la vie publique,
c’était l’homme tout entier qui apparaissait, et, daris la vie ordinaire, le pasteur ne s’effaçait jamais derrière l’homme.
Dans les relations les plus iamilières,
il apportait un prosélytisme infatigable.
Sa charité, toujours dominée par la fidélité, dominait elle-même, en les pénétrant, toutes le? affections naturelles. M.
Monod semblait avoir choisi pour devise cette parole de Notre Seigneur:
« Ma nourriture est de faire la volonté
de Celui qui m’a envoyé». L’obéissance
était sont aliment. De là cette préoccupation continuelle d’agir, cette attention apportée aux plus petites choses,
cette conscience scrupuleuse qui ne
trouve rien indifférent, ce sérieux constant, qui révélait une volonté toujours
tendue vers le but, un cœur rempli de
la présence de Dieu, une âme vivant de
vigilance et de prière, et qui répandait
sur toute sa personne une gravité si
solennelle et si saisissante. Il suffit de
l’avoir connu pour comprendre cela;
mais ceux.qui ont eu le privilège d’approcher de son lit de douleur pourraient
seuls nous dire jusqu’où il a porté cette
fidélité ardente et cette puissance d’action, et si r histoire de 1’ Eglise chrétienne offre beaucoup d’exemples d’une
piété plus profonde, plus vraie, plus
pratique.
D’autres nous parleront des beaux
dons que M. Monod avait consacrés au
service de Jésus-Christ; ils nous feront
apprécier un des plus grands orateurs
de la chaire dans les temps modernes.
D’autres raconteront par quelles phases
a passé, dans son développement spirituel, cette vie à la fois si ardente et
si pleine; quelle a été dans l’Eglise
l’influence de ce ministère si fécond.
Mais nous avons éprouvé le besoin de
joindre notre faible témoignage à celui
qu’on ne manquera pas de rendre, de
toutes parts, à l’un des plus beaux caractères de notre temps. Si la seule
gloire à laquelle un chrétien puisse et
doive aspirer, c’est d’être pour les autres
un instrument de bénédiction, il nous
est précieux de pouvoir apporter une
pierre au monument de M. Monod, en
déposant sur sa tombe avec une respectueuse tristesse, l’hommage de notre
reconnaissance.
La mort de M. Monod clôt une période de notre histoire réligieuse, celle
qu’on peut appeler d’impulsion ou de
réveil. Cette période est représentée
par trois hommes à qui l’église en
— 2 —
tière, mais surtout le clergé protestant,
doivent une éternelle reconnaissance:
Vinet, Verny, A. Monod. Quoique très
différents à bien des égards par le genre
de talent, le caractère, l’éducation première, et même par les principes et les
tendances, ces trois hommes se ressemblent pourtant en deux points essentiels:
Et d’abord, ils étaient animés d’une
piété originale et profonde, et, de plus,
ils possédaient au plus haut degré l’esprit français. Tel est le secret de l’influence qu’ils ont exercée et qu’il exerceront longtemps, j’espère, pour le bien
de l’Eglise. Et voilà ce qui nous fait
un devoir de les unir dans un même
sentiment d’admiration et d’amour. Ils
nous en ont eux-mêmes donné l’exemple
par la manière dont ils ont su s’apprécier réciproquement, par l’affection,
l’estime, l’admiration même qu’ils éprouvaient les uns pour les autres. Voilà
ce qui nous permet de les placer tous
trois devant nous comme nos maîtres,
nos grands modèles. Puissions-nous ne
jamais les perdre de vue! Puissions-nous,
stimulés et encouragés par leur exemple, entrer humblement, mais résolument, dans le sillon qu’ils ont ouvert!
Puissions-nous travailler sans relâche
la terre qu’ils ont arrosée de leurs
sueurs, et ne pas perdre, par notre négligence et notre paresse, le bien qu’ils
ont fait! Puisse surtout,
Puisse la même foi qui consola leur vie,
Nous ouvrant les sentiers que leurs pas ont pressés,
Diriger notre essor veis la sainte patrie,
Où leur bonheur s’accroît de leurs travaux passés,
Et rendre à notre amour ces cœurs dignes d’envie^
Qui ne sont pas perdus, mais nous ont devancés!
P. Goy.
POOR LE
Honoré Mr. le Rédacteur de VEcho des Vallées
Pourriez-vous répéter cette année
1’«appel» qui a été inséré l’année dernière dans le N° 23 de VEcho des
Vallées? En voici la copie:
L’Union Cadette de J. Filles de Luserne St. Jean désire doter deux des
lits du « Refuge C. A. » (pour incurables pauvres) en consacrant à ce but
les collectes faites aux séances de l’Union pendant le mois de mai de chaque
année à partir de 1901.
Le fonds de dotation doit atteindre
la somme de 10.000 fr. pour chaque
lit. Mais comme ce fonds est absolument au dessus de la portée des enfants
de cette Union, elle fait appel à la coopération de toutes les Unions Cadettes
et aînées de l’Italie et de l’étranger et
à celle de toutes les Ecoles du Dimanche
de la péninsule et du monde entier.
Grâces à cette coopération les cadettes Unionistes auront la joie de voir
encore durant leurs jeunes années le
couronnement de leurs efforts.
Elles prient les présidentes des Unions
et les directeurs d’Ecoles du Dimanche
de lire cet avis dans les Unions et les
E. du D. des villes, des villages et des
hameaux ; elles en demandent la traduction en plusieurs langues en vue d’une
diffusion aussi étendue que possible.
Elles ont pensé à deux lits et non
pas à un seul pour procurer aux jeunes
garçons des E. du D. la joie de voir
l’un des lits consacré à un malade de
leur âge, le second demeurant destiné
à une petite fille.
Un petit garçon fournit un jour à
Jésus 5 pains et deux poissons dont II sut
nourrir cinq mille hommes. L’obole des
Unionistes et celle des élèves des Ecoles
du Dimanche placées joyeusement dans
les mains du Seigneur ne manqueront
pas de faire en très peu de temps de
grandes choses pour sa gloire.
L’Union Cadette de Luserne S. Jean.
N. B. Les présidentes des Unions et
les directeurs des Ecoles du Dimanche
sont priés d’adresser chaque année le
montant des collectes à Monsieur Arthur
Peyrot aux Marauda
Luserne St. Jean
Italie.
Nous savons que Monsieur W. Meille
fondateur du Refuge, faisant acte de
foi, a déjà fait placer sur deux lits- les
noms «Lit des Unions» et «Lit des
Ecoles du Dimanche».
Au Congrès de la Paix
Il a eu lieu, à Mon9,co, malgré les
nombreuses protestations. Et d’après le
compte-rendu de la Correspondance bimensuelle, il a pleinement réussi. La Correspondance évalue à plus de 300 le
nombre des “ délégués et adhérents,, qui
ont suivi les débats avec beaucoup d’attention. A y regarder de près on s’aperçoit pourtant que la représentation
réelle et authentique des Sociétés était
plutôt restreinte. Sur une centaine de
Sociétés (formant près de 300 sections)
38 seulement étaient représentées, et de
ce nombre 22 étaient françaises. Les
citoyens de la minuscule principauté
occupaient une place disproportionnée
dans le Congrès. La France, lisons-nous
dans le Relèvement Social, était représentée par 48 monégasques, la Suisse
par trois ou quatre sujets d’Albert et
Albert lui-même par une quarantaine
de ses fonctionnaires richement payés
par la maison de jeu.
Si nous relevons ces détails, c’est uniquement pour constater que la grande
majorité des Pacifiques ont bien senti'
la faute que l’on commettait en convoquant le Congrès dans cet endroit ; nous
craignons bien que l’œuvre de la Paix
ne se ressente longtemps de cette faute.
Cela dit nous ne reviendrons sur le
sujet que pour faire connaître à nos
lecteurs les travaux accomplis par le
Congrès, oubliant dans quel milieu et
sous quelles influences il a siégé. Mais
nous voulons cependant rappeler encore
un fait que la Correspondance bimensuelle
passe naturellement sous silence.
M. Comte, directeur du Relèvement
Social après avoir protesté énergiquement dans son journal, est venu à Monaco, avec le pasteur Allégret, président des Amis de la Paix du Havre,
comme délégué de cette société, afin
d’y lire une protestation aussi ferme
que modérée. Comme il fallait s’y attendre on lui a refusé la parole; c’est
à peine s’il a pu “ en une seule phrase
très modérée, mais très énergique, „
dire aux congressistes qu’un grand nombre de pacifiques désapprouvaient hautement le choix de Monaco.
N’ayant pu lire la protestation il l’a
fait imprimer et adressée par la poste
à tous les délégués. Nous la reproduisons textuellement. Les lecteurs verront
dans quels sentiment tant d’amis sincères de la paix ont cru devoir protester
contre un choix qui à leurs yeux ne
pouvait s’accorder avec le but qu’ils
poursuivent.
En montant à cette tribune pour lire
la déclaration dont je vais avoir l’honneur de vous donner connaissance, j’éprouve un sentiment de profonde tristesse.
Je sais que je vais faire de la peine
à des hommes pour lesquels je professe la plus respectueuse admiration et
avec lesquels j’aurais été heureux de travailler sans arrière-pensée au triomphe
de l’idée pacifique en ce Xle Congés.
Mais j’ai un devoir de conscience à
remplir en mon nom personnel autant
qu’au nom de nombreux pacifiques dont
je suis le porte-parole en la circonstance.
Quoiqu’il m’en coûte, je remplirai ce
devoir. Homme, je parlerai à des hommes, et je sais que ma parole sera
écoutée même si vous me désapprouvez
— et peut-être même parce que vous me
désapprouvez — voulant montrer par là
que les pacifiques savent respecter le
droit que possède chacun d’eux d’exprimer librement et loyalement sa pensée.
Je viens donc exprimer le regret que
le Bureau international ait fait choix
de Monaco pour y tenir le Xle Congrès
universel de la Paix.
Vous savez tous, Messieurs, l’émotion
produite par la décision du Bureau international. Nombreuses et énergiques
ont été les protestations envoyées à
Berne.
J’ai, du reste, un dossier qui suffirait
pour vous édifier si vous n’étiez pas
déjà fixés sur ce point.
Il est indispensable que ces protestations collectives et individuelles aient
un écho dans le Congrès; non pas pour
troubler vos travaux, pour irtiter les
esprits, pour jeter la division parmi
nous; mais afin que nos adversaires
sachent bien que tous les pacifiques désapprouvent hautement l’institution dont
est le siège la Principauté qui nous
reçoit et afin que vous mêmes. Messieurs,
vous vous sentiez soulagés dans votre
conscience qui, malgré tout, n’est pas
tranquille et comprend que le Bureau
central a commis une imprudence envous convoquant à Monaco pour y tenir
vos assises internationales.
J’aurais pu. Messieurs, parler au nom
de milliers de pacifiques. Je n’avais pour
cela qu’à centraliser toutes les protestations qui nous sont parvenues. J’ai
préféré n’accepter la mission délicate
dont je suis chargé que d’une seule Société: Les Amis de la Paix, du Havre;
et cela, afin que l’unité de pensée dans
les choses de fond ne fût pas détruite
par une manifestation imposante qui
aurait pu aboutir à un schisme, ce qu’il
faut éviter à tout prix.
Les Amis de la Paix, du Havre, ont
pensé que le Bureau international pouvait et devait décliner l’offre courtoise
qui lui était faite de réunir les congressiste à Monaco, parce que, à tort ou à
raison, dans l’opinion publique mondiale, Monaco est Monte-Carlo et MonteCarlo est Monaco. Or, si la femme de
César ne doit pas être soupçonnée, il
ne faut pas qu’on puisse accuser les
pacifiques d’approuver et de sanctionner, par leur présence, une institution
génératrice d’immoralité, de troubles
économiques, et, par conséquent, de
germes de guerre et de désagrégation
sociale.
En second lieu — et comme je ne
veux pas entrer dans le fond de la
question, je m’en tiendrai à cet ordre
de considérations — le Bureau international aurait dû se rappeler qu’en choisissant ou en acceptant Monaco jpour
le siège du Congrès, il froissait inutilement la conscience d’une minorité
très importante, si importante que 13
voix seulement contre 10 et 3 abstentions se sont prononcées en faveur de
Monaco.
Or, Messieurs, si nous pensons que
1
5
î
3
- 3
^ les minorités ne doivent jamais opposer
i un non volimus définitif aux décisions
I prises par la majorité quand il s’agit
de questions dont la solution n’engage
en rien la conscience, nous estimons,
I au contraire, que ces même minorités
Ê doivent opposer un non possimus absolu.
1 quand elles croient que les principes de
i haute moralité sur lesquels repose la paix
^ sont en jeu et gravement compromis.
Et j’estime, en outre, que les majóla rites doivent savoir s’incliner devant
ces scrupules respectables;
Respectables parce qu’il naissent de
la conscience de compagnons de lutte
de la première heure et qui savent combattre aux avant-postes ; respectables
parce qu’ils sont le produit d’une conviction sincère.
Aussi, Messieurs, si le choix du lieu
où vous devez vous réunir l’année prochaine n’était pas irrévocablement fixé,
les Amis de la Paix du Havre vous
prieraient respectueusement de vouloir
bien demander à nos amis belges de
nous recevoir en 1903, pour donner
une preuve de sympathie à ce vaillant
petit peuple dont les représentants
viennent, à la presque unanimité, de
décider la fermeture des maisons de
jeu, accomplissant ainsi un acte de
pacification sociale d’une très haute
portée et montrant qu’ils ont le sentiment de leur responsabilité, en essayant d’éteindre l’incendie où viennent se raviver tous les vices et tous
les appétits de la bête humaine, causes
premières et véritables, pour qui ne
s’arrêtant pas à la surface pénètrent
jusqu’au cœur même des choses, causes
premières et véritables des commotions
internationales.
LA aiASTROPM DE SCHEMACHA
Nos journaux ont peu parlé du terri,ble tremblement de terre qui, le 13 février,
a détruit en quelques secondes la ville
de Schemacha, dans la Transcaucasie, y
laissant 5000 cadavres ensevelis sous les
, décombres.Voici quelques détails, extraits
d’une correspondance adressée de Tiflis
à la Gazette de Lausanne.
« Ce fut vers la première heure de
l’après-midi. L’activité battait son plein ;
les bazars travaillaient comme des ruches et les bains étaient remplis de
femmes et d’enfants, car c’était leur
jour.
» Alors, soudainement, on sentit la
terre se soulever par places comme la
surface de Teau qui bout. Sur ces mamelons subitement apparus, se balançaient les maisons, les monuments, la
ville entière et ses habitants. Schemacha est construite sur une pente douce,
et il arriva tout à coup que, par une
violente ébullition volcanique, la partie
basse de la ville fut soulevée très haut,
se dressa pour ainsi dire, et tourna
sur elle-même comme une immense
toupie. Ce spectacle effrayant se prolongea plusieurs minutes au milieu du
plus invraisemblable effroi. Puis, le
tournoiement sinistre de cette masse
vivante et pleine de cris prii *fin dans
Un ébpulement gigantesque, un horrible
craquement, un effondrement sans nom,
tel qu’il ne s’en est peut-être jamais
produit. Dans un roulement de tonnerre, la ville s’abîma sur elle-même.
De six mille maisons qui avaient composé Schemacha, il n’en est resté debout que dix environ. Tout le reste
était ruines.
k > Le grondement qui signalait la
destruction des maisons se perpétua
par les hurlements fous, les cris perçants, les appels désespérés, les sanglots convulsifs, cent mille fois répétés,
des victimes enterrées vivantes, et de
ceux qui, pat un hasard pas toujours
heureux, avaient échappé à la mort.
» Immédiatement après le grand
choc, d’ailleurs, un nuage énorme de
poussière • s’éleva de toutes parts et
aveugla ceux qui avaient eu le temps
de se sauver dans la rue. Ce brouillard
sinistre ne se trouvait percé, par ci,
par là, que par la lueur effrayante des
incendies.
» Les Tatars ont des âtres, ouverts ;
partout on avait du feu : le temps
était froid, pinçant, neigeux. Les maisons écroulées, à maints endroits apparurent les flammes d’âtres restés seuls
au milieu des décombres, qui ne tardaient pas à prendre feu. Une horreur
s’ajouta alors à l’autre. Une fumée
noire, dense, commença à se mêler à
la poussière ; en peu de temps, tout
ce qui restait de Schemacha brûlait !...
et les ruines, et les cadavres, et les
blessés !... Et ceux qui s’étaient sauvés suffoquaient !...
»... Malheureusement, il s’est forcément écoulé un temps considérable
avant l’arrivée des premiers secours...
Maintenant encore, malgré tous les
efforts, la situation des survivants est
déplorable, plus d’une semaine après
le désastre. Malgré les sommes énormes qui ont été envoyées de toutes
parts, il n’y a rien à Schemacha, ou,
pour ne rien exagérer, il n’y a rien
en quantité suffisante, ni vivres, ni
literie, ni médecins, ni remèdes, ni
bandages, ni bois pour baraques et...
ni cercueils, ni tentes ; rien qu’une
immense désolation, un vent froid qui
souffle du Caucase, la neige et la pluie.
On n’a même pas assez de voitures et
la poste n’a plus de chçvaux.
» ...Rien n’est resté debout... pas
même la belle mosquée qui, pendant
les 800 ans de son existence, avait
défié toutes les secousses.
» Il y avait également des enfants
dans les écoles tartares — les élèves
des écoles russes n’ont pas souffert,
parce qu’elles étaient fermées — ü y
avait aussi deux enterrements solennels de riches mahométans et toute la
foule, très nombreuse, qui s’assemble,
comme de coutume, à la maison mortuaire a dû y trouver sa fin...
» Les équipes enlèvent les cadavres
par charretées et se hâtent de les enterrer dans la chaux vive, sans pouvoir éviter l’épouvantable infection qui
empoisonne l’air... Les routes qui
mènent de Schemacha à Bakou et à
Kurdamir sont couvertes de gens qui
se sont enfuis précipitamment et qui
sont en train de périr lamentablement
dans la boue glaciale qui recouvre
tout ».
La Tour. — Le centenaire d’Adolphe
Monod a été commémoré, un peu en
retard, le 22 courant, par une conférence familière de M. Pons, qui a remplacé le culte ordinaire du dimanche
soir. M. Pons nous a montré Monod
dans sa famille, son éducation, ses études ; il nous a fait assister aux luttes
morales angoissantes par lesquelles il
dut passer avant d’arriver à des convictions religieuses bien assises, à l’influence bienfaisante qu’ exercèrent sur
lui à cette époque des chrétiens éminents auxquels il conserva une reconnaissance inaltérable jusqu’ à sa mort.
Il nous l’a montré ensuite apportant à
l’œuvre à laquelle il consacra sa vie,
toute l’ardeur d’un grand caractère,
toute la fermeté de convictions désormais inébranlables et les talents hors
ligne qu’il avait reçus et développés
par un travail consciencieux. M. Pons
s’est arrêté, dans ce premier entretien,
aux deux premières étapes du ministère du grand prédicateur ; Naples et
Lyon, se réservant de parler dimanche
prochain des deux dernières : Montauban et Paris. Nous espérons que l’assistance sera plus nombreuse.
Le volume de sermons choisis que
la famille Monod a fait publier à l’occasion du centenaire a trouvé chez nous
aussi un bon nombre de souscripteurs.
Nous rappelons que la souscription reste
ouverte jusqu’au 30 courant.
■— La Caisse de crédit mutuel a eu
sa séance annuelle mardi soir. M. le
professeur Coïsson, président, a lu un
rapport soigné sur le dernier exercice.
Le nombre des opérations a été plus
considérable que par le passé. On voudrait voir augmenter de nombre des
membres, surtout parmi les agriculteurs,
auxquels la société pourrait rendre de
précieux services. On nous dit que l’obligation de verser 25 francs à l’entrée
est pour plusieurs un obstacle. Il se
peut, mais la Société ne peut pas chan
ger son règlement à cet égard, car elle
a besoin d’avoir un petit fonds dont
elle puisse disposer en toute éventualité. Les avantages qu’elle offre à ses
membres sont assez grands pour exiger
d’eux le versement de cette petite somme,
qui du reste, n’ est nullement à fonds
perdu, puisque tout membre qui voudrait sortir de la Société a toujours le
droit de se la faire rembourser. Des
institutions de ce genre coûtent nécessairement quelque chose à ceux qui
en font partie. Avec rien on n’a rien
et on ne fait rien, et si nous voulons
jouir des avantages de la coopération,
nous devons nous soumettre volontiers
aux petits sacrifices qui y sont attachés.
— Conférence. Vendredi soir 25 courant, à 8 h. H4, M. le professeur Falchi
donnera, à la Maison Vaudoise, une
conférence sur ce sujet :
« Il teatro e i presenti doveri sociali
délia gioventù cristiana ».
La conférence est surtout destinée
aux jeunes gens, mais tout le monde
y est cordialement invité.
Saint Jean. Visite 'pastorale. Dimanche dernier a eu lieu la visite d’église
faite par Monsieur le modérateur et
Mr. Cougn au nom de la Table.
Monsieur Pons modérateur présida
le Culte auquel assistait une nombreuse
assemblée et prêcha sur le devoir du
chrétien de participer aux souffrances
de Christ pour le salut des âmes ; après
quoi il adressa à l’assemblée des questions sur les différentes branches d’activité de la paroisse, auxquelles il fut
répondu par plusieurs frères ent’autres
Messieurs Rivoir, Long, Guigou, David
Revel, D. Cougn et le pasteur.
L’assemblée commencée à 10 heures
se termina après midi.
Décès. Vendredi 18 courant à 2 heures
une grande foule accompagnait au champ
du repos la dépouille de Mr. Henry
Vola mort à Turin l’avant veille et transporté à Saint Jean. L’oraison funèbre
fut faite par notre pasteur sur la place
meme de la gare où une table servit
d estrade, et Mr. le modérateur termina
le service par la prière. Cette imposante multitude s’achemina ensuite vers
le Cimetiere ou eut lieu la seconde
partie du service, et où bon nombre de
personnes assistaient encore au service
de l’ensevelissement d’un jeune enfant
qui suivit immédiatement.
Lundi dernier c’est au Cimetière de
Bibiana que notre pasteur a parlé de
nouveau devant un assez nombreux auditoire, a l’occasion des funérailles d’un
autre enfant.
Nous offrons nos sincères condoléances aux familles éprouvées, et particulièrement a la famille Vola, qui pour
la troisième fois de cette année a perdu
un de ses bien aimés. Mr. Henry Vola
âgé de 70 ans, était le plus jeune frère
du regretté docteur Vola, et jouissait
a Saint Jean d’une consididération générale, due spécialement aux services
rendus pendant 20 ans comme membre
influent de la municipalité et pendant
plus longtemps encore comme arbitre
qui avait su arranger bien des différends et éviter ainsi bien des procès.
Mariages. Samedi 19 eut lieu dans
notre Temple la bénédiction de deux
mariages; celui des époux Albert Brochet et Ernestine Wunenburger et celui
des époux Auguste Malan et Madeleine
Besson — Nos vœux et nos prières accompagnent les nouveaux mariés.
NouYelles et faits divers
Italie. Il vient de se fonder à Assise
une «Société internationale d’études
franciscaines » ; l’initiative en est due
a M. Paul Sabatier, l’éminent biographe de saint François d’Assise. Cette
Société a pour but « de fonder à Assise
une bibliothèque où toutes les publications ayant un caractère franciscain
seront conservées, d’offrir aux écrivains et aux érudits franciscanisants des
instruments de travail, dans la ville
qui est le centre naturel des études
franciscaines et de mettre les érudits
étrangers qui viennent à Assise en
relation avec les personnes qui peuvent
le plus efficacement les aider dans
leurs recherches ». La Société est donc
essentiellement scientifique et s’interdit
toute discussion dans les questions
étrangères à son objet. Parmi les membres du comité provisoire, on compte
M. Paul Sabatier et le père dall’Olio,
gardien du couvent d’Assise, ce qui
indique le caractère large et éclectique
de la Société.
Une assemblée générale de franciscanisants est convoquée à Assise le i.er
juin de cette année et elle procédera
à la nomination du comité définitif.
{Le temps).
France. V. Hugo et les protestants. —
Victor Hugo était, on le sait, un théiste
enthousiaste et résolu, bien qu’adversaire de toutes les Eglises. Memor raconte, dans l’Eglise libre, qu’il lisait tous
les jours la Bible, dans les versions de
Segond ou d’Oltramare, celle de Lasserre lui paraissant écrite dans un français trop «précieux». L’éducation de
ses petits-enfants fut confiée, du moins
pour la période finale, à des protestants
bon teint. Jeanne Hugo (Mme Charcot) '
a fréquenté le pensionnat de M.lles Vivier, à Passy, et George Hugo a eu
pour précepteur M. Jean Diény, aujourd’hui pasteur à Rueil, un lettré autant
qu’un apôtre.
4
Une religieuse faussaire. — Vers le
milieu de décembre a comparu devant
le tribunal de Cahors une religieuse
de Montauban inculpée de faux en
écritures publiques. Cette religieuse
très intelligente et très instruite, se
présentait aux examens de brevet sous
le nom d’autres religieuses moins capables ; elle était reçue avec félicitations et procurait ainsi le brevet à ses
compagnes. La fin lui paraissait justifier les moyens. La religieuse a joué
ce jeu plusieurs fois, mais, l’an dernier,
elle a été prise en flagrant délit par
la Commission d’examen de Cahors.
Suisse. Lausanne aura un pasteur
socialiste dans la personne de M. Gorgerat qui a été installé dimanche dernier et qui a été élu par les étudiants
et le parti ouvrier. Nous le verrons à
l’œuvre avant de le juger ; tant mieux
s’il réussira à ramener à l’Eglise ces
personnes qui jusqu’ici avaient eu soin
de s’en éloigner en déblatérant contre
le christianisme.
L’Eglise Libre, a elle aussi appelé
un nouveau pasteur à Lausanne. C’est
M. Rivier qui remplacera le défunt
Dupraz.
Belgique. Ce pauvre pays est en
révolution et il y a eu un moment où
2 50.000 ouvriers étaient en grève. Pourquoi ? le peuple gouverné par des cléricaux intransigeants demande le suffrage universel et il a bien raison quand
on pense que les congrégations ont
pris, depuis 30 ans, un développement
effrayant. En 1846, il y avait en Belgique 779 couvents habités par 11.958
religieux, dont 1453 étrangers ; en 1900,
on constatait l’existence de 2221 couvents avec 37.684 religieux, dont 6913
étrangers. La valeur des propriétés
connues dépasse un milliard. Il faut
y ajouter les bois, terres, usines, magasins, hôtels que les religieux possèdent sous le couvert de personnes interposées. Peut-on s’étonner si le peuple se soulève ? Après la France l’Espagne ; après l’Espagne, la Belgique ;
à quand le tour de l’Italie qui malgré
ses lois, permet la pullulation de ces
ordres mendiants qui sont un vrai
danger public ?
Transvaal. De VEglise libre. — Un
missionnaire anglais, le Rév. Isaac
Shimmin, ayant écrit au British Weekly
que l’Eglise réformée hollandaise du
Transvaal interdisait tout enseignement
chrétien donné aux Cafres, un pasteur
de Prétoria réplique, dans ce journal,
en citant plusieurs articles de la constitution de cette Eglise, lesquels recommandent l’œuvre des Missions et prescrivent un certain nombre de mesures
pour assurer cette œuvre. Quatre missionnaires blancs et vingt-quatre évangélistes indigènes s’y emploient. Une
église formée par cette Mission existe
même à Prétoria; plusieurs chrétiens
de race hollandaise y ont tenu des réunions, et des dames ont enseigné la
lecture aux jeunes Cafres et leur ont
parlé du Sauveur. Des anciens et autres
membres de la congrégation boër font
assister leurs serviteurs noirs au culte
de famille.
Ptalestine. La Russie a obtenu du
Sultan un iradé qui lui concède les
mêmes privilèges que ceux récemment
accordés à la France au sujet des écoles
et des édifices publics, dans toute la
Palestine et la Syrie. Le rite latin a
donc perdu ses privilèges et les ortho
doxes ont célébré l’événement par de
grandes réjouissances à Jérusalem.
C. A. Tron.
4
Adolphe Monod : Sermons choisis.
Edition du Centenaire, septième mille.
Paris, Fischbacher, 1902.
Beau volume de 400 pages in 8®,
contenant onze sermons, dont trois inédits, quatre méditations extraites des
« Adieux », un cantique : Que ne fuis-je
ô mon Dieu... enfin des extraits, des
lettres, des pensées réunis sous la rubrique « divers ».
Rassegna delle Specialità. Segreto di composizione di cento fra le
più importanti specialità e prodotti industriali col relativo dettagliato processo di fabbricazione. Milano, Romeo
Manzoni editore. Pr. L. i.
L’Ami de la Jeunnesse.
Sommaire du n. du 19 Avril 1902.
Jours d’angoisse à Coumassie, L.
Dupin de Saint-André. — Fidèle jusqu’à la mort, Meta Béringer. — Le Colisée. — Quelques traits de l’enfance
et de la jeunesse de Victor Hugo (fin),
Alf. Escouffier. — A l’Association de
la Paix par le Droit, strophes. — Erratum. — Le prix Nobel. — Le phoque. — Réponses aux questions XI
à XX.
Bene Sociale.
Sommario del N. del 15 Aprile 1902.
Alcoolismo nei bambini, L. R. —
Sull’ uxoricidio di Roma, Dott. Niccola
Maiano. — Cronaca antialcoolista. —
Socialisti ed Alcoolismo, Van der Velde.
— Corrispondenza. — Dal vero, G. F.
Revue Politique
Une discussion à propos des privilèges
dont jouissent les sociétés coopératives
a eu lieu dernièrement à la Chambre.
Elle a été provoquée par une pétition
collective de plusieurs chambres de commerce et de sociétés de négociants implorant des mesures pour que les coopératives ne soient plus à l’avenir favorisées au détriment des négociants
grevés d’impôts. Plusieurs orateurs, M.
Luzzatti entre autres, défendent les sociétés coopératives en contestant les
privilèges qu’on leur attribue. Le ministère va résoudre la question en dernier
ressort. La Chambre a en outre été
saisie d’un projet de loi sur le repos
dominical qu’on va discuter prochainement. M. di Broglio a demandé et obtenu de l’assemblée qu’on mît à l’ordre
du jour son projet d’émission du nouveau titre 3 V2 °/o dont l’examen soulèvera une nouvelle discussion sur l’état
économique du pays et sur la politique
financière du Cabinet.
Nombreuse assemblée à la séance du
Sénat de mardi dernier, où MM. Astengo,
Guarneri, Paternù et Miceli critiquent,
sans ménagements, la politique intérieure,
en accusant le Gouvernement de faiblesse
à l’occasion des grèves de Turin et des
récentes démonstrations militaires; Ils
ne lui marchandent pas leurs reproches
non plus de ce qu’il gouvernerait de
connivence avec les ennemis de l’ordre.
On prévoit que la discussion, qui va
continuer aujourd’hui encore, pourrait
bien terminer par un vote de blâme à
l’adresse particulière de M. Giolitti.
Les militaires de la classe 1878, rappelés récemment sous les drapeaux par
mesure de prudence, ont été congédiés
le 21 c.
Les journaux à court de nouvelles
authentiques continuent à broder à propos de l’incident italo-suisse. L’un affirme que le différend va être soumis
au tribunal d’arbitrage de la Haye ; un
autre que Guillaume II aurait offert ses
bons offices pour amener une entente ;
un troisième, que M, Loubet serait invité à examiner la question. Il y a plutôt
lieu de croire qu’on n’entreprendra pour
le quart d’heure aucune nouvelle dé
marche, et qu’on attendra le moment
favorable pour en arriver à une entente
amicale, sans recourir à l’arbitrage de
qui que ce soit. En attendant, MM.
Carlin et Silvestrelli ont quitté leurs résidences respectives et les deux légations ont été confiées à des ministres
de puissances amies.
— Malgré les nouvelles contradictoires
concernant la conclusion de la paix dans
le Sud-Afrique, on a pu espérer un
moment que la guerre irait bientôt prendre fin, les adversaires ayant enfin trouvé
une base d’entente. Il n’en est rien
malheureusement. Quoique les négociations aient été tenues secrètes, on sait
pourtant que l’Angleterre a refusé l’armistice demandé par les Boers ; elle leur
a pareillement refusé le retrait de la
loi sur le bannissement, ainsi que l’établissement prochain d’un parlement représentatif. On veut donc la soumission
inconditionnée ou quelque chose d’approchant. Les négociations sont suspendues et les délégués boers ont quitté
Pretoria pour conférer avec les commandos et soumettre les propositions de
l’Angleterre à un referendum. Si les
représentants boers ne se sont pas
estimés libres de les accepter, il est
peu probable que le plébiscite les juge
acceptables, et il est à peu près certain, hélas ! que la guerre continuera.
— Après les émeutes sanglantes de
Bruxelles et de Louvain, la Belgique
semble enfin être rentrée dans l’ordre.
Non moins de 200 milles ouvriers s’étalent mis en grève, mais voyant qu’ils
n’étaient pas encore de taille à se mesurer avec les patrons et le gouvernement, la grève générale menaçante a
été “ décommandée „ par les chefs, dit
spirituellement un journal, et de plus
grands malheurs ont pu être évités. Le
parlement, où les cléricaux sont en grande
majorité, n’en a pas moins agi "avec
imprudence, en refusant de revenir sur
la loi du suffrage universel, sous prétexte de ne pas vouloir obéir à la dictature de la rue on s’en laisse imposer
par les émeutiers. La tranquillité, ne
pourra donc être que précaire, le parti
ouvrier ne se tenant pas pour battu.
Ce n’est que partie remise. On dit que
le Roi va dissoudre la Chambre, d’autant plus que très prochainement devraient avoir lieu les élections partielles
de 5 provinces sur 9.
— La reine Wilhelmine de Hollande
a été entre la vie et la mort pendant
plusieurs jours. Elle semble maintenant
hors de danger. La maladie (fièvre typhoïde) suit son cours et la reine commence à prendre un peu de nourriture
liquide. Nous unissons nos vœux à ceux
que le peuple hollandais forme pour le
rétablissement de sa précieuse santé.
— François d’Assise, ex-roi d’Espagne, prédécesseur d’Amédée de Savoie
est mort à Paris le 17 c. Il vivait à
Epinay sur Seine, séparé de sa femme,
la reine Isabelle dont la prodigalité a
été proverbiale, depuis 1870.
— En Allemagne et surtout en Autriche on s’occupe beaucoup du renouvellement de la Triplice, apparemment
parce qu’on le désire tant et plus que
le gouvernement italien. Il y a toutefois
lieu de croire que l’Italie ne se liera
pas avant d’avoir obtenu des conditions
plus avantageuses dans les traités de
commerce, afin de ne pas se trouver
désarmée au bon moment.
j. c.
INFORMATIONS.
La députation provinciale, dans sa
séance du 3 avril, a adhéré conditionnellement aux demandes ; du Municipe
de la Tour pour placement de dalles
entre le pont sur l’Angrogne et la
rue Charles Albert (placement qui est
déjà en bonne voie d’exécution) — de
madame Marie Revel pour la construction d’un petit pont le long de
la route provinciale de Pignerol à la
Tour.
Abonnements payés.
Bertinat, Garzas ; M. Grill, Bouvil ;
Pons, Gardiole ; Pascal, Faurenc ; Pascal, Laurent (aussi 1901) ; Combe, Utah.
TORRE PELLICE
Vaccinazione.
Le vaccinazioni avranno luogo nelle :
Tettoie Militari alle ore 2 pomeridiane i
dei giorni 4, 8 e 11 Maggio 1902.
Il Sindaco: Bertin
UNE RÉCOMPENSE
est promise à qui rapportera à M.lle
Revel, aux Mustons, une b P O c h e f
e n O P ouvragée, qui a été perdue
Dimanche 20 cour., sur la vieille route
de St. Jean, entre les Mustons et les
Blonats.
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