1
S i#er, pasteur
2 copies
J, >^fv,
^B^éé XXXI^.
12 Février 1904.
N. *7.
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L’ÉCHO DES VALLÉES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phïl. IV, 8).
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SOMMAIRE :
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-Deux' mots sur la solidarité — Lettre
?;; ae’&êné8 ^ Le général Booth —
-IS’yaüdoîs à l’étranger — Chronique —
. ielioUVelles et faits divers — Revue
Roli tiqué.
zzzzzzzzzzyzyzzïzxzzzzzzj^zz
giüx lots sur la Solidarité
■ "
(pigment d’un travail lu à la Société d’U. P.)
Quand on dit solidarité l’on entend
exprimer le principe qui constitue chaque
individu responsable de tout ce qui
concerne l’ensemble du corps auquel il
appartient. Observez que l’on parle de
solidarité quand il s’agit d’endurer une
souffrance, de supporter un sacrifice,
de faire un effort ; non pas de reclamer
^;,Lin droit, de jouir d'un privilège de
partager un revenu.
.iChaçun de nous se doit au bien de
'tous. .Nous sommes dans une certaine
mesure responsables les uns des autres.
.-(Voilà le principe. Mais vous n’avez pas
manqué d’observer que nous sommes
instinctivement portés à l’égoïsme, à
jl’indifference à l’égard de nos semblables, que nous nous laissons aisément charmer et endormir par la voix
qui murmure douce à nos oreilles :
pourquoi te dérangerais-tu ? pourquoi
te fatiguerais-tu au profit de personnes
qui ne se soucient pas de toi, qui ne
.te, seront probablement pas même reconnaissantes ? pourquoi ne jouirais-tu
pas tranquillement du repos qui est à
ta portée ? pourquoi surtout lutterais-tu
afin d’obtenir du public qu’il te permette de lui être utile ? Désintéresse-toi !
Jouis de tes moments de loisir ! Mais
cette voix nous ne devons pas l’écouter;
^ insinuations nous devons les repousser avec force et hardiment affirmer
pour nous mêmes le devoir de la solidarité.
if L’individualisme absolu, exclusif, avec
son adage : « Chacun pour soi et Dieu
pour tous » n’est pas le dernier mot
de la vérité scciale. Ne vous effrayez
pas, je ne suis pas ici en apôtre du
socialisme. J’ignore si ses théories doivent triompher jamais et en quelle
mesure. Je crois que l’indivVJualisme
restera à la base de l’économie sociale ;
que l’individu continuera à être l'ame
de P activité humaine. Je ne vois 'pas
"%bien comment un socialisme trop acewtué pourrait pourvoir au progrès
nécessaire de la civilisation. L’homme
tel que nous le connaissons, sans en
excepter le type socialiste, a besoin
pour travailler avec soin et avec in, .^tensité, du stimulant de l’intérêt ;per^ ^sônnel. Otez ce stimulant et je crains
foit que le grand nombre ne compte
^ès lors, pour vivre, 'sur les fatigues de
Son semblable et qu’insensiblement nous
ne redescendions la montagne du progrès au lieu de la gravir et d’en atteindre les glorieux sommets.
Quoi qu’il en soit il y a loin du socialisme extrême à l’extrême individualisme. La vérité, comme souvent, se
trouve entre les deux. L’intérêt pousse
l’individu au travail, la raison et le
cœur l’avertissent qu’il ne vit pas en
être isolé, qu’il ne s’appartient pas tout
entier. Ainsi s’établit l’équilibre social
et la justice même.
Le fait est que nous avons l’obligation d’apporter une partie de nos biens,
de notre temps, de nos aptitudes particulières au bien public.
Laissez moi pour un instant diviser
notre population en membres de la
Société et étrangers à la Société d’Utilité Publique. Les membres de la
Société ont le devoir très clairement
établi de travailler au bien public,
puisqu’ils ont reconnu en s’y inscrivant
,qu’il y en a un, qu’il est urgent de le
réaliser. Je ne dirai pas en quoi il
con.siste, je ne dresserai aucun programme ce soir; il jaillira de nos discussions, de votre consécration à l’œuvre. Peut être nous les membres du
Bureau, sommes nous les moins doués
de sagesse pratique. Nous avons senti
le désir de faire quelque chose ; comme
des vestales nous avons entretenu le
feu sacré. Vous réussirez mieux que
nous ; vous trouverez dans vos rangs
les hommes qu’ il nous faut et c’ est
tout ce que nous désirons. A 1’ œuvre
donc ; venez aux séances ; faites nous
part de vos lumières et tout ira bien.
Je suppose que vous soyez, du premier au dernier, bien disposés ; que
vous ayez compris dans son vrai sens
la solidarité: que vous ne soyez pas de
ceux qui ont pris notre Société pour
une réclame à leurs affaires, pour une
entreprise de protectionisme vaudois
pur et simple, tandis qu’ elle doit être
une société créatrice essentiellement
orientée vers le progrès de notre région, ne visant au bien individuel qu’en
tant qu’il doit nécessairement découler
du bien public, du progrès général.
Nous avons devant nous une masse
étrangère à la Société, contraire aux
principes qui nous inspirent, qui ne
voit que l’intérêt individuel, ne comprend rien à la solidarité. Il faut éclairer,
remuer, entraîner cette masse hostile
ou inerte, la conduire à la persuasion
que chacun doit se prêter et concourir,
fût-ce même au prix de quelque sacrifice, à tout ce qui peut faire réaliser
un progrès ou un bénéfice à notre coin
de terre, en lui faisant comprendre que
tout avancement collectif renferme un
avantage individuel. Entreprenons en
un mot la conversion de notre peuple
à r idéal de la solidarité et ceux qui
viendront après nous feront ce que
nous n’avons pas pu faire.
N’est-ce pas étonnant qu’on ait tant
de peine à faire comprendre le devoir
de la solidarité à un peuple chrétien ?
Le Christ a cependant été le plus grand
prédicateur de ce principe. Tout 1’ Evangile en est pénétré; il est l’âme de
notre religion. L’œuvre de Jésus est une
œuvre de solidarité sublime, héroïque,
tragique même. Et nous continuons à
vivre dans l’égoïsme et l’individualisme
les plus outrés !
11 semble y avoir eu un mouvement
solidaire dans le champ spirituel; l’on
se préoccupe du salut de l’âme de son
semblable ; on lui fait part de ce que
l’on appelle « sa propre expérience » ;
mais l’on serait tenté parfois de croire
que ce n’ est là qu’ une forme, vieille
forme d’orgueil, qui en pousse quelques
uns à poser, à se montrer et non pas
un véritable amour du prochain. Que
voyons-nous en effets ?
Que bon nombre de ces mêmes représentants de la solidarité spirituelle
sont avares à l’égard de leurs biens
matériels, individualistes outrés, montrés
au doigt par 1’ ensemble de ceux qui
les connaissent le mieux. Nous voulons
bien réserver la part de 1’ exagération
due à certains sentiments que l’on
connait ; mais nous n’ hésitons pas à
dire qu’ il y a là du vrai. Dira-t-on
qu’après tout les seuls vrais biens sont
les spirituels ? que les autres devant
ceux là pâlissent ? Eh ! alors pourquoi
les soignez-vous si bien en ce qui vous
concerne? Non I si nous voulons démontrer que nous avons saisi l’esprit
du Christ, nous devons admettre dans
toute notre activité l’esprit de solidarité.
Le Christ cherche encore à réunir en
faisceaux les villes et les villages, les
peuples et les fractions de peuple, comme la poule assemble ses poussins sous
ses ailes ; qu’on ne puisse pas dire de
nous : Ils ne l’ont pas voulu !
J. Ribet.
LETTIE il ©ÊMES
Gênes, le 9 Février 1904.
Le ministre d’Etat Glad.stone écrivait
en 1874 à sa femme: « Il y a de nos
jours, parmi les hommes, une bataille
à mort contre la foi en Dieu et l’Evangile de Jésus-Christ ; qui sont cependant le plus grand trésor de l’humanité. »
Il y a toujours eu de l’incrédulité
sur la terre, mais je crois qu’ elle
n’a jamais été aussi générale que de
nos jours — Dernièrement un groupe
d’écoliers revenant de 1’ école, m’ entourent et me demandent un traité —
Tous ceux qui promettent d’en avoir
soin et de le lire avec attention, en
reçoivent un chacun. Un jeune homme
d’une école supérieure s’arrête, laisse
partir les enfents, et s’approchant, me
demande aussi un traité. Ayant promis
de le lire et de ne pas le déchirer, il
reçoit un bon traité, et se met aussitôt
à le lire. Au bout d’un moment, il
court vers moi, me rend le traité, me
disant qu’il ne s’occupe jamais de religion et qu’il ne croit pas en Dieu ! Il
paraît que ses amis en sont au même
point. «Je te plains» dis-je au jeune
homme. Merci, ce n’est pas nécessaire,
répond-il.
Des ouvriers socialistes ayant troublé
le culte catholique par des chants et
des crieries contre les prêtres, furent
cités devant le Préteur de Sestri Ponente, et quelques-uns furent condamnés
à quelques semaines de prison, et à
une forte amende. Le jour de la séance
une foule d’amis ouvriers furent cités
comme témoins, ainsi que leurs adversaires accusateurs. Un de nos amis,
évangélique, me pria de venir témoigner que je le connais depuis longtemps
comme un brave ouvrier, ni anarchiste,
ni révolutionnaire. D’autres amis vinrent aussi pour témoigner en sa faveur,
et il fut absous. Mais pendant que nous
attendions dans la salle des témoins,
je lus à nos amis, quelques sentences
d’un journal religieux. Les socialistes
qui nous entendirent, se moquèrent de
nous, ce qui donna lieu à une courte
discussion que je résume en peu de
mots, et à laquelle prirent part plusieurs personnes.'
« Il n’y a pas de Dieu » — Nous répondons : Il n’y a pas de hasard. Le
i.r homme n’est pas sorti de la terre,
mais il a été créé par Dieu. — Je n’ai
jamais vu Dieu. — Mais vous n’avez
non plus vu votre esprit, cependant
vous savez que vous avez un esprit,
et que vous êtes supérieur aux bêtes
qui périssent. — Mais ce Dieu dont
vous parlez, où est-il ? — Et vous,
dites-nous où il n’est pas. — Il n’est
cependant pas au dedans de nous, car
notre esprit n’est pas Dieu. — Non,
certainement, mais notre esprit est fait
à l’image de Dieu, et la conscience qui
nous reproche le mal que nous faisons
est la voix de Dieu, et rnalheur à celui
qui n’écoute pas cette voix. — Pouvezvous prouver que Dieu est? — Et vous,
pouvez-vous prouver que Dieu n’est
pas ? — Pourquoi écrivez-vous sur votre bannière les mots d'égalité et de
fraternité, si Dieu n’est pas notre Père,
les hommes ne sont pas frères les uns
des autres, et alors chacun pour soi, les
plus forts peuvent écraser les faibles, ce
gui ne rendrait pas la vie facile ni agréable.
Je connais des professeurs, des dé-
2
■■ Ti*»
putés au Parlement, des journalistes,
qui, malheureusement ne croient pas
mieux que les ouvriers, ou que les jeunes gens, à Dieu et à sa révélation
par Jésus-Christ.
Ne serait-ce pas là un signe que
l’humanité est bientôt mûre pour le jugement ? que toutes leè catastrophes
prédites vont avoir lieu ? Révolutions
sociales, et politiques, et telluriques
sont annoncées pour les derniers temps.
Mais les réchappés se convertiront au
Seigneur, et viendront les temps de
rafraîchissement et du rétablissement
de toutes choses par Jésus-Christ.
Avant la terrible guerre de sécession
dans l’Amérique du Nord, Dieu fortifie
les croyants par un puissant réveil religieux. C’est ainsi que se manifestent
dans divers lieux un commencement
de réveil. Puissent toutes nos Eglises
et chaque chrétien participer bientôt à
ce réveil de la foi, de l’amour et de la
sainteté !
J. David Turin, p.r émérite.
Le général Booth
Je l’ai entendu prêcher dimanche dernier. Il avait loué le théâtre « Empire »
où il présida trois services dans la
journée. J’arrivai pour le service du
matin à ii h., les grilles étaient encore fermées ; dans la rue une fanfare
salutiste jouait des cantiques, un nombreux état major stationnait ; d’autres
soldats allaient et venaient à l’intérieur;
on ne payait pas d’entrée, mais il y
avait collecte, et aux portes qui conduisaient aux meilleures places de grands
ecriteaux annonçaient « silver collection >
ce qui signifiait que des pièces blanches seulement seraient acceptées par
ceux qui désiraient être confortablement
assis. Rien de mal là ! Comme le dit
un officier en annonçant une autre
collecte pendant le service « le prix de
location du local était élevé. »
Quand j’entrai le théâtre était très
éclairé par une grande fenêtre au plafond. Mais bientôt un grand voile noir
la recouvrit et les gaz furent allumés.
Pourquoi ? Je me souviens de la part
que joue la lumière diminuée par degré
dans la seconde partie d’un service salutiste ; c’est un des agents physiques
dont s aide le général pour « convertir
des âmes».
En attendant la plateforme s’animait
et était bientôt occupée par une trentaine d’officiers et d’officières ; la fanfare vint elle aussi y prendre place.
Un officier à voix d’énergumène dit
quelques mots concluant par un «Béni
soit Dieu et vive le général », et M.
Booth fit son entrée accueilli par les
applaudissements et les hourras de la
salle bondée.
Il a bien vieilli le général, et il est
bien different du portrait qu’en guise
de reclame on promenait depuis quelques jours dans les rues de la ville.
Mais sa tête est peut-être plus belle
encore aujourd’hui, avec son abondante
chevelure aux reflets d’argent et sa
longue barbe en pointe complètement
blanche ; .ses yeux ont conservé leur
vivacité, son corps, sa maigreiu- d’ascète;
mais la voix n’y est plus : c’est une
voix voilée, cassée, stridente quand il
essaye de la forcer et qui n’a absolument plus la puissance d’autrefois.
Après un cantique, dont le général
commenta les paroles pendant cinq minutes, s’arrêtant tout à coup, en souriant et disant : « Je commence à prêcher avant le temps », une officière
pria d’une façon vraiment émouvante.
Ensuite M. Booth tira de sa poche son
manuscrit, annonça son texte « oh Dieu
crée en moi un cœur pur» (Ps. LI, lo)
et commença à prêcher. Et son sermon
fut remarquable, tiès élaboré et très
captivant ; il traita vraiment son sujet
et il le traita à fond en parlant tour
à tour de ce qu’il faut entendre par
cœur, de ce que signifie avoir un cœur
pur, de ce qu’implique la création d’un
cœur pur, des conséquences de cette création, de la possibilité de cette création,
et en terminant par demander à ses
auditeurs ce qu’ils comptaient faire après
avoir entendu son sermon.
Le discours du général dura environ
trois quarts d’heure; l’orateur sut maintenir éveillée l’attention de son auditoire très mélangé pendant tout ce temps.
Il est toutefois regrettable que, pour
y réussir, M. Booth se permette d’être
populaire à l’excès, non seulement en
agitant ses longs bras maigres comme
les ailes d’un moulin à vent, et en
frappant violemment du pied sur le
plancher ; mais aussi en arrachant des
applaudissements et de gros rires à
ses auditeurs, au moyen de bons mots
quelque peu vulgaires.
En voici quelques exemples ; «Je
m’adresse à tous les pécheurs : aux pécheurs qui vont à l’Eglise, et à ceux
qui vont à la gargote, à ceux qui s’abreuvent de paroles bibliques et à ceux
qui s’ abreuvent d’eau de vie ! » —
Croyez-moi, nous boirons du champagne
dans les deux!» — «La conversion?
c’est quelque chose de rapide et de
violent comme une secousse électrique!»
— Ils me font rire ceux qui se sentent
peu bien pour avoir trop mangé et qui
disent que c’est unè épreuve ; au lieu
de dire : « c’est Dieu qui nous visite», ils
devraient dire: «c’est notre estomac qui
nous visite» —Et encore: «Tout ce que
je viens de vous dire est la vraie religion :
voilà la religion dont l’Ecosse a besoin ;
voilà la religion qu’il faut pour Edimbourg, voilà le porridge (la poulainte)
qui nourrira vos âmes».
En écoutant ces vulgarités il me
semblait que le prédicateur était quelque grossier frère capucin, prêchant son
carême, déguisé en général de l’Armée
du Salut.
Un autre petit défaut dans la prédication du Général c’est la tendance à
vanter son œuvre ; il nous dit par
exemple que son Armée a maintenant
560 cadets qui se préparent pour l’œuvre; tous logeant sous le même toit
« la plus grande institution de ce genre
qu’ait vu la chrétienté jusqu’à aujourd’hui ». Et M. Booth met en avant non
seulement son œuvre mais aussi, et
pas mal, son humble personne. En parlant de ses détracteurs il s’écrie : « ils
me traitent d’enthousiaste et de fanatique ; me voici {Here 1 ani), en bonne
santé et toujours fanatique; qu’ils viennent s’ils ont quelque chose à me dire».
Le discours du Général terminé, on
chanta, on pria ; et peu à peu, les officiers de l’estrade se joignirent à ceux
qui déjà étaient éparpillés dans l’assemblée, et les petits apartés des «saints»
avec les pauvres pécheurs commencèrent.
La fanfare jouait, les prières et les
chants se succédaient, toujours plus
bruyants, toujours plus exaltés ; l’œuvre de sauvetage commençait ; un homme,
puis une femme vinrent tomber à genoux au banc des pénitents.....
Le général s’était retiré, laissant à
ses acolytes et... à l’autosuggestion le
soin de faire leur œuvre.
Edimbourg, 26 janvier 1904.
jEAÎf H. MeILLE.
2 —________________________________
VÆVDQIS A L'tTUHGEB
Nous extrayons les données suivantes d’une lettre, datée du 18 décembre
1903, et écrite, à l’intention des lecteurs de l’Echo, par M. Paul Davit,
pasteur de Lavalle (Uruguay):
Ma paroisse, qui, dès mon arrivée,
était déjà assez étendue pour occuper
un homme, à cause de la dissémination des familles, a doublé en étendue
pendant ces deux dernières années. Je
considère comme les limites extrêmes
de mon diocèse, au S. le Rio ou
Arroyo S. Juan, qui me sépare de la
vaste paroisse de M. Bounous ; au N.
l’Arroyo S. Salvador, vers l’intérieur
du continent, où nos gens s’étendront
forcément un jour ; à l’O. et S. O., le
Rio de la Plata et le Rio Uruguay,
qui nous séparent de l’Argentine.
Pour parcourir successivement, une
seule fois et rapidement, tous mes quartiers, je ne dois pas faire moins de 400
kilom. ; et cela chaque mois, par là
chaleur, le froid, le vent (qui souffle
presque toujours).
Les deux noyaux principaux, naguère
les seuls, sont Lavalle et S. Salvador:
Lavalle, dans le département de Colonia, sur la ligne qui le sépare de celui de Soriano, S. Salvador, dans ce
dernier département et sur la gauche
du Rio S. Salvador. A part cela, il y
a deux diasporas : l’une, de beaucoup
la plus grande, embrasse les nombreux
groupes du Dép. de Colonia. au N. du
S. Juan ; l’autre, les quelques groupes
du Dép. de Soriano, au S. de S. Salvador.
Les groupes que je visite régulièrement, sauf force majeure, sont : i<> dans
la diaspora de Lavalle, un des deux
qu’il y a au S. Juan ; dans l’autre moins
nombreux et plus éloigné, je ne puis
m’y rendre que deux ou trois fois par
an ; trois de la Col. Nueva Iberia, l’ancien Campo de S. Rosa, et celui de
Juan Gonzalez où se trouve une tribu
de 42 personnes, dont le patriarche n’a
flue 55 ans; sa femme, mère de 21 enfants, dont 20 sont en vie, a 49 ans.
Mais il y a d’autres groupes ou familles
isolées, qui sont ici de vraies tribus,
et que je ne visite que quand j’en ai
le temps.
Dans la diaspora de S. Salvador, les
groupes du Paso-Ramos, de VEspinillo
et quelques familles demeurant à Dolores
ou dans les environs.
La plupart sont agriculteurs, propriétaires ou locataires, mais il y a aussi
des forgerons, un des métiers les plus
nécessaires et lucratifs, menuisiers, tailleurs de pierre. D’autres, tout en étant
agriculteurs ou vignerons, travaillent
pour de gros propriétaires chez lesquels
ils sont casernés; ce ne sont pas les
mieux partagés.
Une partie est donc forcément instable, d où il resuite un émiettement et
un isolement regrettables, surtout au
point de vue religieux. Si tous nos
Vaudois étaient des témoins de JésusChrist, cet éparpillement serait bienfaisant, mais c est souvent le contraire
qui a lieu. Et si nous considérons, en
général, les protestants de naissance,
la question devient encore plus angoissante. Ce qui nuit au développement
normal de ces colons, c’est un cosmopolitisme presque réfractaire à toute
amalgamation. M. Ph. Ghigo me disait
qu’un des plus forts contribuables pour
1 entretien du pasteur à Alejandra, ne
voulait cependant pas faire partie de
1 eglise parce qu’il était membre de
l’église telle d’Edimbourg. Mab"d
moins, contribuait-il, tandis que' tan"
d’autres ne prennent part à aucjJ
manifestation de la vie religieuse.
a dans certaines estancias, grands
blissements pour l’élevage du béuÉ
des allemands ou anglais vraiment^
ligieux ou qui, en tout cas, aitn^
bien, de temps à autre, entendre’^
sermon, pourvu qu’il ne soit pas ¿a
genre de ceux de Jean Baptiste, ûj
font venir, à leurs frais, de Buea<sâ
Aires, ou de Fray-Rentos sur l’Bi^
guay (le plus grand établissement
viandes conservées Liebig de l’AméM
que du Sud) des pasteurs de leur.^
tion qui ne se mêlent absolument
à ceux qui ne parlent pas leur langui
Il y a encore une autre classe, repr|
sentée surtout par des Suisses AHe|
mands, dont plusieurs déjà nés dansl«
pays, et hélas aussi des Vaudois,
se croient en règle avec Dieu et 1’^
glise, pour la vie et la mort, une foÿ
qu ils ont fait baptiser leurs enfants paï
n’importe quel pasteur, ou même pJ
un curé, en général le plus rapprocl^
Lorsqu on leur demande de contribueil
pour les besoins de l’église, ils disent:
«Moi je ne fréquente pas les culte|
je n ai jamais recours au pasteur » oÿ
bien: «Je suis membre de l’église...
à laquelle je doute qu’ils donnent sol
vent signe de vie.
Si 1 interet pour les choses religieus^
pouvait grouper tous ces protestantïj
dans les limites de ma province eccl^
siastique (dans laquelle il n’y a d’aif
leurs, aucun pasteur d’aucune autre dénomination) le nombre de mes paroili*
siens serait au moins doublé. Mais potl
cela, il faudrait que nous pasteurs fiÿ;
sions, ou puissions faire beaucoup plt®
que nous ne faisons, et que nous fus|
sions aides de ceux qui pourraient il
devraient coopérer avec nous. •'i
Maigre l’etat passable de ma santé,
je me demande sérieusement si je pou>^
rai fournir, à l’Amérique du Sud, uii
ministère égal a la moitié de celui qu’j
ont déjà fourni MM. Ugon et Bounouss
Ces deux patriarches, du reste, ont
sensiblement vieilli, quoique le travail
qu ils font soit encore de nature à étonner meme les forts. Ils auraient besoié
1 un et 1 autre, d’un repos un peu prb
longé, mais le moyen ? j
Deux nouveaux temples italiens onl
été érigés en Pensylvanie, l’un en novembre a East Liberty, l’autre le 27
décembre à Philadelphie. La missiofl
prospéré, que dirige M. Théophile Malanj
de la Tour, a enfin pu, après 13 ans,
quitter ses vieux locaux étroits et tombant en ruines, et prendre possession
de sa nouvelle maison d’oraison, un
temple vaste et majestueux, élevé dans
la Catharine Street, aux portes de la
Piccola Italia, quartier qui compte i oo.ooo
Italiens. • ^
Le 7 janvier, la Société d’Activité
chrétienne faisait une agréable surprise
à M. et M.me Malan, en leur apportant
un portefeuille bien garni et un riche
service en argent ciselé, comme signe
de reconnaissance pour tant d’années
de travail assidu à la tête des deux
œuvres, française et italienne.
Ctfî{o]Vioiiïi
La Tour. Ce soir, vendredi, à Í
heures, M. le pasteur Jahier donnera
dans la grande salle du Collège, un<
conférence sur le sujet : JJ Carnevale
Le public est cordialement invité.
i-
3
if ^
a —
■ -r—^
iHnianche soir, M. le professeur Falchi
/foit une intéressante conférence sur
le prwier Congrès des Etudiants chrétiens, dont un compte rendu a paru
l’avant dernier numéro de VEcho.
_^ous rappelons que le 17 février
' lieu, à l’hôtel de l’Ours, un banquet populaire. Cote individuelle : 2 fr.
Z
'•¿Mercredi soir, 17 Février, l’Union
eht^tienne aura, dans la Grande école
de 1^.’Marguerite, sa traditionnelle soiavec .un riche programme de poésies et dialogues, sans compter les
chants qui contribueront, pour leur
parti a égayer, le public. Prix d’entrée: 40 cent.
Î^Tuitin. Une terrible épreuve vient
de frapper M. et M.me David Pellegrini.
Un d® l®’^vs fils, Michel, est mort le
yï’C.j à Francfort S. M., des suites d’un
choc reçu en pleine poitrine pour rejoindre un tramway à la course. Nous
exprimons à la famille toute notre sympathie.
^iPour la fête du 17 à Paris.
M. le pasteur Appia invite les Vaudois de Paris à passer chez lui, 119 bis,
Bue Notre-Dame des Champs, la soirée
du dimanche 21 Février. Les lecteurs' de VEcho qui ont des parents
ou cônnaissances à Paris sont priés de
leur transmettre cette invitation, M.
Appia ne pouvant connaître toutes les
adresses pour la leur faire parvenir personnellement.
i T I S
»U Radiuni. Voila un métal à la mode,
niais qui n’est pourtant pas à la porde tout le monde ! A l’heure acuelle il coûte 150000 frs, le gramme
i^t-on. Pour en retirer cette quantité
.îlfautio tonnes déminerai pechblende.
Assez lumineux dans l’obscurité pour
I permettre la lecture, capable de trans! former l’oxygène en ozone, et de renj dre lumineux les corps phosphorescents,
.ri colore le verre en violet foncé ou
Æ'Vert, il dégage spontanément de la
(mMëur, il désorganise les tissus surtout les tissus jeunes.
C’est justement cette dernière propriété que l’on tâche d’utiliser en médecine pour la cure du cancer.
jlRéussira-t-on ?
Nouvelles et faits divers
; A Coffraiie (Neuchâtel), village alpestre de 500 habitants, les membres
dè l’Union chrétienne ont eu recours
S Un moyen original pour se procurer
argent. Avec une somme prêtée
par des amis, ils ont acheté une jeune
génisse ; chaque unioniste la prend à
tour dans son étable pendant un mois.
Au bout d’un an, on la revendra avec
un joli bénéfice au profit de l’assbfciation.
Voilà une combinaison qui vaut bien
celle des ventes et des soirées littéraires
et musicales.
Le 1 janvier se sont réunis 450 out^ers de la Mission Interne de LonUres. Ils ont constaté qu’en 1902 i
million et demi de visites ont été faite* et qu’elles ont servi à rétablir le
mdte de famille dans 705 demeures,' à
l%aliser 97 unions libres, à ramener
»u ,jCulte public 5.056 personnes, et
^•849 enfants aux écdles dq dimanche.
En Angleterre, la bienfaisance
n’est soutenue ni par l’Etat ni par les
communes ; c’est la charité privée qui
pourvoit à tous les besoins. Les 940
Sociétés diverses, dont le siège est à
Londres, ont reçu en 1903 près de
174 millions. Les missions intérieures
et extérieures occupent le premier rang
avec 66 millions ; les hôpitaux 28 millions, les Sociétés de publications religieuses 8 millions etc.
E’Evangelisto publie les données suivantes sur l’Evangélisation en Portugal, recueillies de la bouche de M.
A. E. de Silva, pasteur à Oporto et
délégué portugais au récent Congrès
des étudiants chrétiens, à Rome.
Trois missions sont à l’œuvre en
Portugal : la Méthodiste et la Lusitanienne, subvenues par des dons anglais,
et la mission Baptiste. Il y a 12 pasteurs et une cinquentaine d’évangélistes, 4 temples et de nombreuses salles
d’Evangélisation. Les membres d’église
sont un millier, qu’entourent de nombreux adhérents. Oporto compte 500
évangéliques, et 1000 élèves des Ecoles du Dimanche.
L’Eglise Méthodiste a pu grouper
120 membres et une moyenne de 500
auditeurs.
Ces églises publient deux journaux
mensuels, un à Lisbonne et un à Oporto, mais on espère inaugurer bientôt la publication d’un journal hebdomadaire.
Il y a en Portugal 10 Unions de Jeunes Gens, avec 370 membres. Celle d’Oporto a pu élever un édifice élégant,
à trois étages, occupant une surface de
500 mètres carrés, et placé dans une
superbe position, dominant la ville où
s’eteignait, en 1849, 1® magnanime Roi
Charles-Albert.
Dans certaines parties de la Mandchourie, l’opium est employé comme
monnaie. Le travailleur le préfère aux '
autres modes de payement, comme plus
facile à porter et parce qu’il gagne en
valeur à mesure qu’on voyage vers le
Sud. En guise de monnaie, les Mandchous se servent aussi de tablettes de
thé pressé, dont on forme des espèces
de briques, ainsi un mouton coûte de
10 à 15 briques de thé; un chameau,
de 120 à 150.
L’église de Valdese, dans la Caroline du Nord, vient de nommer pasteur M. Ph. Ghigo.
Le Paraguay, un temps le paradis
terrestre des Jésuites possède aussi une
œuvre d’évangélisation avec deux prédicateurs laïques : MM. S. M. Balcala,
qui a suivi les cours de théologie dans
un Séminaire, et Charles J. Bogado,
simple fermier que le S. Esprit a préparé par la lecture et l’étude de la
Bible et de quelques autres livres religieux. Le premier dirige l’école des
garçons d’Asuncion. Le 6 décembre
11 a reçu dans l’église deux jeunes Italiens que l’école diurne a attirés à l’école du dimanche, et celle-ci à Christ.
Leur père n’assiste pas au culte, mais
il lit chaque jour sa Bible.
L’Eglise d’Ità, que dirige M. Bogado,
vient de refaire sa chapelle, en doublant les proportions. L’école compte
30 élèves sous M. Lucio Miranda.
La congrégation d’Yeguarizo se bâtit
aussi une chapelle. Elle est formée par
de pauvres fermiers qui tous ont fourni
des matériaux ou des journées de travail. Ils ont presque tous renoncé au
vin et au tabac.
Guide du lecteur de la Bible, publié
sous les auspices du Comité de l’Evangélisation populaire, fascicules 5 et 6 ;
Introduction àl’Epître auxHébreux,
aux Epîtres catholiques et à l’Apocalypse, par Ch. Rochedieu. Genève,
Jeheber, (144 p.) Prix: i franc.
J. Oskar Andersen : Det moderne
Italiens Eorhold til Kristendom og
Kirke. Saertryk af « Valdensermissionstidende » (36 p.)
'Zamheze Missionen i ba-Rotsi,
Missionstrykkeriet, Kjœbenhavn (7 p.).
POUR LE UT WILLIAM MEILLE
Listes précédentes 11.854,05
M.me Cath. Berthoud 10
M.lle C. S. 2
M.lle M. Odin i
M. J. J. Tron, pasteur 5
M.lle Léonie Micol, Florence 5
M.lle Mad.ne Coïsson, Cannes 2
M. G. D. Rostan, syndic, Pral 5
M. et M.me Et. Albarin 25
S. R. 10
M.lle G. Bounous, Rome 5
Lega per il bene, ramo valdese,
Livorno 20
Par M.lle M. Ebinger, Zurich :
Anonyme 5
Anonyme 20 25
M. Louis Jalla, missionnaire 50
Total L. 12.019,05
Dans la liste précédente, au lieu de ;
C. P. U. 0. L. lire : C. P. M. C.
Revue Politique
En présence des grands évènements
qui se déroulent dans l’Extrême Orient,
la politique intérieure doit passer en seconde ligne. Du reste, les discussions qui
ont eu lieu à la Chambre depuis vendredi
n’ont pas été de nature à captiver l’intérêt
du public. Des interrogations, quelques
interpellations, les inévitables incidents
personnels qui se produisent à toutes les
séances, la présentation de quelques projets de lois qui seront discutés plus tard,
voilà à peu près tout ce qui s’est fait à
Montecitorio dans le courant de la semaine politique qui vient de s’écouler.
Il est à peine besoin d’ajouter que le
Gouvernement, par l’organe de M. Giolitti,
a déclaré que l’Italie va, dans le-conflit
russo-japonais, observer la plus stricte
neutralité enfre les belligérants ; tout en
faisant des vœux pour que la guerre soit
localisée. L’Italie, ajoute-t-il n’a que peu
d’intérêts en jeu dans ces lointains parages ; nous n’ en suivrons pas moins
avec attention le cours des évènements.
Toutes les mesures ont été prises pour
la protection des personnes et des biens
de nos concitoyens qui se trouvent aux
abords du théâtre de la guerre.
Il paraît que M. Nasi n’ a pas laissé
un très bon souvenir de son passage à
la Minerva. Aussi, jamais ministre démissionnaire n’a été comme lui en butte
à toutes sortes de critiques. On l’a accusé
de favoritisme dans la distribution des
subsides et des places vacantes ; d’avoir
employé des sommes à des objets pour
lesquels elles n’ étaient pas destinées,
d'avoir abusé des dépenses facultatives,
de s’être parfois imposé aux commissions
de concours, et enfin d’avoir emporté, en
quittant le ministère, des meubles et des
objets d’art pour en orner sa demeure
privée. Bien loin d’éviter une discussion
à la Chambre à son sujet, il s’est arrangé pour la provoquer, et s’ est brillamment défendu de tous les crimes qu’on
lui imputait, en se déclarant prêt à se
soumettre à une enquête.... probablement
parce qu’il espère qu’elle n’aura pas lieu.
D est permis de croire que les accusations, venant de l’E. Gauche, ont peutêtre dépassé la mesure, mais nous pensons
aussi qu’il n’y a pas de fumée sans feu. La
Chambre n’ aura jamais le courage d’exécuter ce chef influent des francs-maçons:
si au moins la discussion d’hier avait
pour résultat indirect, de l’éloigner à
jamais d’un ministère où il a fait beaucoup de mal et si peu de bien.
Au Sénat, toujours réuni en Haute
Cour de Justice, le sénateur d’Antona
se défend non moins brillamment contre
les graves accusations d’une légion de
médecins et d’une foule de témoins d’accusation, soudoyés, pafàît-il, par la famille
Jammarino. Ou a lieu de croire que
l’illustre chirurgien sera absous, comme
Olivero, avec ordonnance de non lieu,
vu qu’ il semble désormais prouvé que
la gaze trouvée dans le corps du pauvre
Jammarino aurait été oubliée à l’état
de tampon, non par M. d’Antona, mais
par un des nombreux médecins de l’hôpital où l'opération a été faite. Lorsque
le Sénat aura mis à couvert la responsabilité de M. d’Antona, la justice s’emploiera probablement à la recherche du
vrai coupable. Mais le mort ne reviendra
plus.
Le procès Ferri-Bettolo s’est clos
mercredi par la condamnation de Ferri
et du gérant de VAvanti à 14 mois de
réclusion.
— Fatigué d’attendre une réponse
qu’ on promettait depuis trois semaines
et qui ne venait jamais ; convaincu d’autre
part que la Russie concentrait des troupes
en Corée et des navires dans la mer
Jaune, le Japon s’est vu dans la nécessité
d’interrompre les négociations et a rappelé son ministre à S.t Pétersbourg. La
Russie jette les hauts cris, mais au fond
elle est charmée que le Japon ait si bien
fait son jeu. Se sentant dans son tort,
elle n’aurait pas voulu prendre sur elle
d’ouvrir les hostilités ; mais elle a tout
mis en œuvre pour que le Japon fût
obligé de . faire le premier pas, afin de
pouvoir dire à l’Europe et au monde que
la provocation ne vient pas d’elle. Seulement, ni l’Europe ni le monde ne sont
dupes de l’hypocrisie de la diplomatie
russe dont les agissements rappellent,
la duplicité d’un homme d’état, qui a
joué un grand rôle dans une guerre
peut-être plus injuste que celle que nous
déplorons aujourd’ hui. Aussi toutes les
sympathies sont-elles acquises au Japon,
non seulement parce qu’ il défend ses
droits conculqués, mais encore parce que
le triomphe de la Russie aurait des conséquences désastreuses pour la Chine,
le Japon et les colonies anglaises de
l’Inde, et marquerait un recul de la civilisation dans ces contrées lointaines.
Nous regrettons profondément que le
Japon ait dû en venir à pareille extrémités, mais nous saluons d’autre part sa
première victoire navale en lui en souhaitant bon nombres d’autres aussi soudaines aussi inattendues, qui mettent la
Russie en demeure d’implorer la paix.
D’après un plan préalablement établi, le
Japon a -donc commencé l’attaque de
Port-Arthur dans la nuit du 8 au 9 c„
Une flottille de torpilleurs japonais, pénétrée dans la rade a réussi par le moyen
de mines sous-marines a endommager
gravement deux cuirassés et un croiseur
4
— 4
russes. La nouvelle de ce premier échec
a produit à S.t Pétersbourg une profonde
impression.
Il va de soi que les sympathies de
la France sont toutes pour son alliée
et que celles de T Angleterre vont au
Japon avec lequel elle est également unie
par un traité. Mais il semblerait que la
France et l’Angleterre se seraient mutuellement engagées à demeurer neutres.
Pourvu qu’ elles persévèrent jusqu ’ au
bout dans cette bonne résolution ! La
Chine a pareillement décidé de garder
sa neutralité.
La déclaration de guerre a eu naturellement son contre-coup dans les bourses de
l’Europe où toutes les valeurs ont sensiblement baissé. Chez nous la rente a perdu
àjpeu près un point en quelques jours et le
change est monté à 100,90. C’est dire
que la conversion du « consolidato > va
être ajournée. Voilà une première conséquence, absolument certaine et qui ne
surprendra personne. Les surprises pourraient bien venir de l’Autriche. Rien
d’étonnant qu’elle ne profite habilement
des complications russo-japonaises pour
étendre son influence dans les Balkans
au détriment de son alliée. Et c’est là,
où l’Italie a tant d’intérêt eu jeu, que
nos diplomates feront bien d’ouvrir les
deux yeux, afin que rien ne se fasse
sans nous, ni contre nous.
D’après les dernières dépêches, les Japonais auraient attaqué et coulé à fond
deux autres vaisseaux.
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Bapthnes : Rachel Chauvie, Pierre
Bertin, Alexendrine Pons, Séraphin
Berger. — Mariage : Louis Mazeller et
et Marie Forneron, Jean Geymet et
Marie Long. — Décès : Marie Refourn,
30 ans ; Henry Morel, 28 ans ; Jeanne
Pons Veuve Tron, 60 ans ; Chanforan,
71 ans.
Mouvement du 25 décembre au 25 janvier ;
Baptêmes: Albert Giaime, Madeleine
Combe, Edouard Gay, Marie Maurin.
Mariages; Mathieu Bazergue et Thérèse Bernardo, Philippe Guigou et Félicité Friedlander, François Brosia et
Marie Baude, Marius Issanchou et Louise Costabel. Décès: Léon Sautiers, 42
ans ; Henri Germane!, 64 ans ; Marie
Ribet veuve Michel, 71 ans ; Jean
Ribet, 50 ans ; Marie Maurin, 5 mois ;
Charle Meissimilly , 56 ans ; Mad«
leine Michelin, 23 ans. <»3
En 1903, il y a dans l’église'^
Marseille 329 ensevelissements,
quels Suisse-Allemands, 13 Angla|
I Suédois; — 219 baptêmes; 106
riages, dont 73 mixtes.
Abonnements payés.
1903- 1904; J. C. Dyer, Naples ; Bertali.t, Oardit
1904: J. Balmas, S. Germain; B. Mackeniii.
Ecosse; A. Genre, Bovif'j. Grill, Malzat PraX
A. Peyrot, Marauda; Eev. Robert Johnst^
Ecosse; G. G. Tron, Susa; Benecb, Iglesias- J
Constantin, Pomaret ; J. J. Ribet, id. ; Weitzecki
id.; J. Bounous, Pignerol (2 abb., L. 5)4 Lo^
Bounous, S. Germain; André Long, id.; Vinçj
Louis, id.; Joseph Combe, Co Utath S. A.
1904- 1905 : A. Lageard, Barotseland
Chemin de fer la Tour-Pignerol-Turin
Horaire d’hiver 1903-1904.
la Tour
Luserne S. J.u
Bubiane
Briquéras
Chapelle d. M.
S. Second
Pignerol
Turin
6.10
6.17
6.27
5.37
5.42
5.49
6.7
aocél.
8.30 12.15 16.32 19.7
8.39 12.24 15.40 19.15
8.49 12.34 15.48 19.26
9.1 12.44 16.54 19.40
9.6 12.49 19.46
9.13 12.66 . 19.62
9.31 13.16 16.12 20.12
fest.
7.30 10.55 14.35 17.30 21.35
M.
Turin
Pignerol
S. Second
Chapelle d
Briquéras
Bubiane
Luserne S. J.n
la Tour
5.36
7.6
7.16
7.23
7.30
7.39
7.49
7.66
9.15
10.45
10.56
11.3
11.10
11.19
11.29
11.36
accél.
12.65 16
14.2
19.40
17.31 21.11
17.42 21.22
17.49 21.29
14.28 17.57 21.38
14.38 18.7 21.48
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