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Quatrième Année.
31 Mai 1878
N, 32.
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Actes 1, 8. Suivant la vérité avec la clîarilé. Ep. 1, 15.
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie .... L. 3 Tous les pays de PUnion de poste ... » d Amérique ... » 9 On s'abonne: Pour 1 Intérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice, Pour VEcctérieur 8.XI Bureau 3'Ad- ministration. Un niiméro séparé: 10 centimes. Annonces : 25 centimes par ligne. Les etîUflis d’argent se font par ïetire ret omwandée ou par mandats sur le Bureau de Pe- rosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi : A la Direction du Témoin, Pomaretto (Pineroloj) Italie. Pour TADMINISTRATION adresser ainsi : A r Administration du Pômaretto Piijerolo'i Italie
Sommai r-e.
Le libéralisme de l.éon XIII. — Cenférence du val Pérouse. — Les dettes. —
Le § 4' du Règlement de l'Eglise particulière ou Paroisse. — Correspondance. —
Reçue politique.
Le libéralisme de Léon XIII
A la veille de l’élection d’un
nouveau Ponlîfe , et lorsque chacun se demandait qui serait, et
que serait le successeur de Pie
IX, nous avons dit que pour le
savoir, il n’était pas nécessaire
d’être prophète, qu’il suflaisait de
savoir ce que, sont aujourd’hui
les jihuites, puisque' c’est dans
les mains de cet ordre que se
concentre toute la puissance de
la-papauté.
Lorsque le nom du nouveau
chef nominal de l’église romaine
fut proclamé, ceux qui connaissaient d’un peu près l’ex-évôque
de Perugia ne se firent aucune
illusion sur les tendances et la
conduite du Souverain Pontife.
Ils étaient persuadés que pour
être intolérant, il n’aurait pas
rpême besoin de subir l'influence
de ses maîtres et seigneurs, les
révérends pères. Les jeunes prêtres. sortis de son séminaire de
Pérugia et formés à son image
disaient assez ce qu'était le fondateur et le directeur de cette
pépinière d'ecclésiastiques.
Si tout d’abord, et dans les
premiers actes publics de son pontificat, Léon XllI a paru faire
preuve de modération, en même
temps que de quelque indépendance . son encyclique a bientôt
montré que si la forme était un
peu moins rude et provocante, le
fond était demeuré exactement le
même. L’on subit, en protestant,
ce que l’on ne peut pas empêcher
et l’on réserve expressément des
droits absolus du Saint Siège et
de l’église romaine, non seulement dans le domaine spirituel,
mais aussi dans tous les autres,
car l’église seule possède la vérité et la vérité ne peut soufl’rir
aucune gêne ni aucune entrave.
Ceux qui ont rêvé une récon-
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ciliation du Quirinal avec !e Vatican, ou sinjplement un modus
vivendi, des rapports quelque peu
bienveillants entre les deux pouvoirs , n’ont pas tardé .a voir se
dissiper, une à une, leurs pi us belles
illusions. Pas une église ne sera
accordée pour que des très hauts
personnages, qui ont des besoins
religieux, puissent y assister avec
fruit aux actes du culte qu’ils
professent. Aucun prêtre ne sera
autorisé à les entendre et à leur
prêter les secours de son ministère. C’est dur, c’est même brutal, mais c’est conséquent et nous
reconnaissons bien là le diabolique
esprit qui depuis trois siècles
a, fait la force de là papauté, mais
qui en a fait aussi. pour une multitude de gens, un objet d’aversion et de dégoût.
Si dans les pays où la liberté a de profondes racines, et
où le catholicisme est en petite minorité, le pape condescend à laisser subsister ce qu’il ne peut
détruire et se borne à invoquer
une entière liberté pour ses ressortissants , il faut pour avoir la
mesure de son libéralisme le voir
à l’œuvre là, où il croit encore
pouvoir commander en maître.
Voici ce que nous lisons dans la
Semaine Religieuse qui l’emprunte
elle-même à la Renaissance.
» Le clergé espagnol se montre
fort alarmé du progrès de la propagande protestante et surtout de
l'effet produit par le ^colportage
biblique. Le cardinal-archevêque
de Tolède et l’archevêque de Sa*
ragosse sé sont adressés au pape
et ont obtenu de lui un bref qui
doit être lu du haut de la chaire
dans toutes les églises d’Espagne,
et qui interdit sous peine d’excommunication à tout Espagnol, de
fournir soit l’abri soit la nourriture
aux missionnaires protestants. Une
excommunication plus rigoureuse
encore, est prononcée contre toute
personne qui aurait en sa possession , soit pour le vendre, soit
même pour son usage particulier
quelques livres protestants que ce
soit.
De plus, Léon XIII a adressé
au roi Alphonse une lettre autographe, le suppliant au nom du
grand pays catholique, sur lequel
il règne, de faire tous ses efforts
pour que le pouvoir civil bannisse
les missionnaires protestants et
prononce la confiscation de tous
leurs établissements (églises, écoles, etc,). Le pape demande ainsi
la violation formelle de l'article
11 de la Constitution espagnole.
Il va sans dire qu’il ne l’obtiendra
pas ».
Voilà comment l’on traite ofidcielleraent et publiquement la pauvre Espagne à peine échappée aux
griffes sanglantes d’e l’inquisition.
Si les malheurs des temps obligent à un peu plus de réserve
vis-à-vis de l'Italie, le mot d’ordre
n’én a pas moins été donné, et
ces scènes de violence dont les congrégations évangéliques ont été
récemment les objets à Palèrme,
à Trabia et jusque dans les. murs
de' l’heroïque Brescia, témoignent
évidemment d’une récrudescence
du fanatisme papal. Pour qu’il
^ existât quelque doute à cette égaid
il faudrait que ces scènes de vio*
lences eussent été réprouvées par
l’un ou l'autre des organes de publicité qui s’inspirent au Vatican,
— Or ils n’ont eu garde de le
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.171«
faire. —Notre conclusion est qu’il
faut être obstinément aveugle pour
méconnaître l’absolue imeompatibilité de toutes les libertés avec
le système papal.
GOPiFÉRENCE DE VAL PÊKOESE
4“‘" SESSION.
La quatrième conférence des
Eglises du Val Pérouse s’est ou
verte à Pramol, le 22- mai courant,
à 9 heures du matin en présence
d’une nombreuse assemblée. Pour
■la première fois, toutes les Eglises
étaient représentées; — tous les
pasteurs s’y trouvaient; ainsi que
deux ministres et bon nombre de
régents et délégués des Eglises.
Nous avons même eu le plaisir
d’avoir au milieu de nous le pasteur de Rorà.
M. le pasteur Muston, appelé à
présider les séances, les ouvrit par
une courte allocution et par la
^prière"; — et. verbal de la précédente conférence fut ensuite lu et
approuvé; après quoi, M. le pasteur Meille de Turin nous exposa
l’excellent travail dont nous allons
essayer de donner une faible idée.
— Le sujet à traitet étant le oatéchuménat, la longue expérience
pastorale du relateur donne du
poids aux idées qu’il à développées.
“Je ne pense pas. a-t-il dit,
que ce que vous avez requis de
moi soit de faire l’histoire du catéchuménat, naais de développer les
.considérations propres à nous guide;r dans l’étude du sujet »,
But du Catéchuménat
c’est la formation de Christ dans
les âmes. — Le but de l’instruction catéchétique est de jeter les
bases de l’édifice que la prédication devra achever. La prédication
se propose l’édification, le catéchuménat doit donner aux jeunes gens
une connaissance -aussi claire que
possible des vérités et des faits
qui constituent la foi chrétienne.
Cette connaissance n’est pas tout,
mais elle est beaucoup. — Les
églises les plus prospères sont
celles qui savent le mieux ce que
elles croient et juaurçao? elles
croient. Cela est surtout important
pour notre Eglise qui est, par vocation, missionnaire.
A quelle source
I
puiserons-nous les enseignements
propres à atteindre ce but ? Deux
méthodes sont en présence. L’enseignement au moyen du catéchisme seu.1 a prévalu pendant
des siècles dans les Eglises protestantes ; et il eût été difficile de faire
autrement dans un temps où les
Bibles étaient rares et fbrt volumineuses. Ce système a donné lieu
à des -abus , la parole du catéchiste
prenant la place de la parole de
Dieu et la mémorisation du catéchisme s’alliant trop souvent à l'ignorance de la Bible. Le parti contraire dit: « servez-vous de la Bible
• seule! Le catéchisme présénte
» l’instruction d'une manière abs» traite , disséquée. — La Bible est
» un bouquet de fleurs de monta» gne , toutes fraîches, — le caté» chisme est un herbier les
4
W»iAAAn>AAa>».
» fleurs sont sèches et mortes. En'
» outre ie catéchisme met un frein
■> à la liberté du pasteur n. Il y a
du vrai dans ces objections.
Le catéchisme est un frein ra'is
par l’Eglise à la liberté du pasteur; mais cela même est à l’avantage du catéchisme. — Le pasteur
est libre dans le choix de sa vocation, libre en face des hommes
d’enseigner la vérité, libre de s’eti
aller quand le catéchisme n’exprime
plus ses convictions, mais il n’est
pas libre d’enseigner au sein de
l’Eglise ce que bon lui semble.
Il est vrai encore qu’aucune instruction religieuse n’e.st aussi complète que celle qui serait faite
complètement d’après la Bible. —
Mais dans la pratique pourraiielle être faite ?
Les parents, pour une raison
ou pour une autre, mettent l’instruction religieuse à l’arrière-plàn
après le métier etc. Et pourtant
une instruction complète d’après
la Bible exigerait de quatre à six
années. Du reste il faudra toujours
un plan, même avec cette méthode, et le catéchisme chassé par
la porte rentre par la fenêtre. Seulement au lieu d’être adopté par
l’Eglise, ce sera l’œuvre d’un individu.
Comme raisons positives- en faveur du catéchisme nous mentionnons: la nécessité de dégager de
la Bible les vérités et les faits
essentiels pour les présenter dans
leur enchaîmemetit naturel. L'usage qu’en ont fait nos*pères qui
étaient le peuple de. la Bible, et
l’usage qu’en ont fait les réformateurs. — Ne prétendons pas trop
facilement être plus sages que nos
ancêtres.
Du reste pourquoi nous en tiendrions-nous à l’usage exclusif du
Catéchisme f La Bible et le Catéchisme. voilà la véritable méthode.
m DETTES
Ne fais pas de dettes; et si tu
en as contracté, lâche de t’en
défaire. Paie à qui tu dois, et ne
dépense pas ce qui en réalité appartient à d’autres N’achète pas
ce que tu sais ne pas pouvoir
payer, à moins que tu n’y sois
poussé par la nécessité. Quand tu
veux emprunter, pense comment
lu pourras rendre. Le méchant
'emprunte et ne rend point ( Ps.
XXXVII, 21 ). Ne fais pas comme
lui. Si tu ne peux payer ce que
tu achètes, tâche de t’eu passer.
Si absolument tu es obligé de
contracter une dette , que ce soit
pour peu de temps, efforce toi de
rendre aussi tôt qu’il te sera possible. Suis ces conseils et tu t’en
trouyeras bien, tu seras estimé
et respecté. Si tu veux qù’on ne
doute pas de ta piété, paye tes
dettes.
Il est une dette que nous avons
tous, même les plus riches en
biens de la terre, et cette dette
c’est l’amour que nous nous devons
les uns aux autres, Ne devez rien
à personne, nous dit S‘ Paul, sinon
que vous vous aimiez les'uns les
autres; car celui qui aime les autres a accompli la loi (Rom xiii,
8). Notre Seigneur a résumé tous
nos devoirs en un sol mot,l’amour.
Aimer c’est accomplir la loi. Celui
qui aime obéit au Seigneur, celui
qui n’aime pas, méprise sa sainte
5
m
r
loi. Jésus nous en donne et le précepte et l’exemple.
L’amour est une dette que nous
ne pourrons jamais payer entièrement, mais en même temps une
de celles dont nous ne devons jamais nous défaire. Si nous avons
aimé nos semblables pendant toute
notre vie jusqu’à ce jour, nous
devons les aimer encore, et de
mieux en mieux. Plus nous avons
aimé, et plus nous sentons le besoin d’aimer; l’amour est une
grâce qui porte sa récompense
avec elle, tout comme l’égoïsme
porte avec lui sa punition. Même
dans le ciel, notre bonheur consistera dans l'amour parfait que
nous éprouverons pour le bon Dieu
et pour les rachetés. La foi sera
remplacée par la vue, la possession et la jouissance succéderont
à l’espérance, mais l’amour durera
éternellement, (lire 1 Cor. xiii).
Le § 4' (lu Kègleinenl
de l’Eglise . ...... ou Earoisse
Pour soutenir les Eglises dont toute
personne arrivée à un certain âge et
habilanl une certaine circonscription
territoriale fait partie, où la mondanité
sc donne libre carrière, et grâce aux
3uelles l’on ne peut presque plus fóire
edistinction entre l’Église et le monde,
l’on met en avant les'défauts, les erreurs, les graves péchés des Eglises
apostoliques. Admettons qu’une Eglise
subsistant ici bas ne puisse jamais se
voir pure de toute immoralité puisque
celles qui ont été fondées par les apôtres ne l’ont pas été, mais toujours
est-il que ces dernières étaient distinctes du monde et qu’on y était admis
Îiar une réelle profession de foi en
ôsns-Ghrist. Cette profession a été
maintenue avec la plus grande rigueur
pendant les trois premiers siècles, et
c’est pendant ces siècles là que l’Eglise
a exercé l’influence la plus marquée et
la plus décisive sur le monde. Or, nous
estimons que la profession de foi individuelle, faite parceque l’on croit
que Jésus est véritablement le Sauveur
du monde, nous manque encore beaucoup trop, pour que nos paroisses méritent un peu mieux le nom d’Eglises.
Celte dernière condition n’esl-elle pas
requise par nos règlements? Oui, elle
l’est et depuis plusieurs années. Voici
ce que nous lisons au § 4® du règlement de la paroisse ou église particulière; sont reçus commme membres
de l’Eglise Vaudoise tous ceux qui étant
d’ailleurs généralement connus pour
avoir une conduite et des sentiments
conformes à l’Evangile, après en avoir
fait la demande au pasteur de la paroisse où ils résident, ont été examinés
individuellement par le Consistoire, ont
fait preuve dans cet examen d’une instruction religieuse suffisante, et déclarent professer la foi de l'Eglise et se
soumeilre à son gouvernement ». Cet
article pose évidemment pour condition d’admission dans l’Eglise, non
seulement la profession individuelle de
la foi, mais encore une conduite et
des sentiments conformes à l’Evangile.
A-l il été mis en pratique? Il demande
une conduite conforme à l'Evangile,
mais ce n’est pas ordinairement'à l’âge
de 15 ou 16 ans que la jeune fille,
que le jeune garçon démontrent ce
qu’ils sont, ce n’est qu’à partir de cet
âge que les passions se développent
et que le monde présente aux jeunes
gens ses attraits. De là le fait pour
nous trop évident, que l’on est introduit dans l’Eglise en même temps que
dans le monde. Aussi celle première
partie du règlement ne peut guère
être mise en pratique vu les circonstances où se fait l’admission. Quant à
la seconde, l’on a fait bien des essais
pour rendre la profession de foi individuelle et partout sérieuse autant que
possible. L’on a introduit partout l’usage des examens, quelquefois réellement individuels; l’on a fixé les admissions, dans quelques paroisses du
11120287
6
474.
moing, à difFérenlfis époques de Tpsée,
/ l’ou a renvoyé des individus qui pnur
une raison ou pour une auM’O ne paraissaiewl. pas convenajalenienildisposés;
J’on a essayé de sépa>’^^' l’aduiission
de la première parjicipalion à Ja Sainle
Gène. Mais, sans accuser personne, la
force de l’habilnde a eu jusqu’ici à
peu près pai'lpul, le dessus e), eela
pOiur plusieurs raisons.
Certaines habitudes païennes ont iraversé les siècles,, malgré le elirislianigme. Gela prouve qu’on ne peut pas
changer les ¡babiludesd’un peuple d’une
année à l’autre, à moins que ce ne
soit une de ces époques où flieu cliange
les temps et les circpinsiances. Or,
voici une hahilude qui dure depuis des
sièetes, c’est .celle d’être admis à la
S“ Gène à. l’âge de 15 à 16 ans, fîtle
a nalurellemefU jeté de profondes racines, et écarter celle admission ou la
renvoyer indéfiniment, c’csl, pour quelques-uns du uioins, renverser les foudemenls, mettre tout en désordre.
Témoin ce paysan qui la serpette ,à
la main .voulait ramener son .pasfeur
à l’ordre, .Rili’ce^ue son fils n’avait
paaélé admis, .Aussi ;persoaDe que nous
sachions , n’a réellement mis le pied
contre lemur, pour n’admeilre qu’aux
conditions prescrinieg par le règlement.
Et pe.l.a parcequ’il y a tlps craintes sériousea dp fati’e plus de mal que de
bien.
Aiflai, Tau-craint .de vider lesdempjps, de n’avoir plus dlmflueuce suc
ceux qui n’.o;ot ¡pas ,éié ad-mis, et de
lormer de «eue .manière ,uo Ciercle
rd’ennem-is autour de l’Eglise, Car il
■est évident, d'après je petit nombre
d’exemples qqe nous avons déjà, que
tout jeune homme qui n’a.pas été reçu,
ne pense nuUemenl.àiune préparation
plus sérieuse, mais se considère comme
exclu de toute société religieuse ; on
le verra tout au pins sur le cimetière
lorsque les circonstances l’,y appeilero.nt. Il croit de son .devo.ir,* de mépriser ou peu près, tout (:e qui se
l'apporte à la religion, Malheuieuseinenl, plusieurs de ceux qui sont admis,
on usent de inêin,e; m,ais ils savent que
s’ils le .veuleoi, rien ne les empêche
, dé revenir à l’Eglise et à la S*® Cène;
le pasteur ou le Consisloire, n’est du
moins pas pour eux un obslacle comme
pour ceux qui n’ont pas été admis.
One crainte aus.si grave que les précédentes, si ce n’est davantage, c’est
que probablement dans plus d’une paroisse, si un certain nombre d’individus, n’étaient pas admis, non seulement ils deviendraient eux-mêmes
comme des sauvages à l’égard de l’Eglise, mais ils empêcheraient les nouvelles générations de suivre l’instruction religieuse, et cela par le fait de
la faiblesse et de l’igno.rance des parents eux-mêmes. Or., si nous laissons
échapper le peu d’instruction que nous
pouvons encore donner, où arriveronsnous? Au désert le plus complet, évi. demmenl. La grandeur du mahréclamerail alors une réaction énergique et
il se pourrait, par la grâce de Dieu,
que lout se rétablît ensuite sur un
meilleur pied. Mais qui ose attirer sur
soi une telle responsabilité? qui ose
laisser notre peuple se disperser, en
espèrent recueillir ensuite en de vraies
Eglises distinctes de la paroisse et du
monde , ceux qui voudront en faire
partie de franche volonté ?
Pour ces diiîérenles raisons, le § 4®
du règlement de la Paroisse, n’a pas
réellenaent pénétré dans la pratique.
11 n’a point été sans effet cependant ,
et nous pensons qu’il a contribué à
,donner toujours plus de sérieux et
d'importance à l’admission des catéchumènes. Mais le but de la profession
individuelle n’est pas altainl. L’on ne
demande gébèi’âleqieni pas-à êb:e admis
dans-l’Eglise pour faire partie du cQi-ps
de Jésus-Christ, .mais, il le faut, ou
pareeque telle est l’habilode, ou pareequ’on serait mal vu, pu pareequ’on
doit dorénavant gagner son pain ,
ou encore pour se délivrer d’une gène.
•Le peuple chrétien ainsi recruté, n’esl
pas un peuple ,de franche volonté.
Faut-il mettre de côté rarlicle que
nous' venons de Gompa.rer a,v,ec notre
,pratique? Bien que par le fait np-us
nous trouvions en contradiction avec
ce qu’il req.uierl, nous ne pensons
pas qu’il faille Je perdre de vue. 11
exprime une' vériLé évangélique, il
doit rester pour nous indiquer le [hiU
7
415-.
à atteindre , en atlendant qu’il sait
possible, si la ebose est- jug^ee nécessaire,, d’établir une distinçiioB entre
la paroisse et l’église particulière, et
cjn’en le précisant encore, il devienne
un article indiquant les conditions d’admission dans l’Eglise proprement dite
séparée du monde.
iB0rrcg|)onbanee
■ Périer, le 25 mai 1878.
Mmmur le Direct, et frères en Christ.
11 y a bientôt huit mois qu’un pressant appel a été adressé aux chrétiens
indistinctement en faveur de quelques
familles du hameau du Crôuzét dont
les maisons et les denrées avaient élé
détruites par un incendio au seuil de
l’hiver.
Depuis lors, le Comité qui s'était
formé pour faire face auX premiers et
plus urgents besoins, a gardé un silence absolu, et lï’éiaîént les listés de
souscription publiées par le Témoin,
on aurait p;j croire qu’il n’y avait eu
ni voix, ni réponse. Il en a pourtant
élé bien autrement ; dans le silence,
Dieu a exaucé nos prières au delà de
ce que nous osions espérer. L’appel
a trouvé un écho instantané cl profond
dans bien des cœurs, soit chez nos
frères des Vallées et de l’évangélisation,
soit chez les compatriotes et amis de
l’étranger.
Grâce à leur libéralité chrétienne
nos incendiés ont élé mis à l’abri pendant l’hiver qui vient de Unir, ils peu
vent en outre contempler aujourd'hui
avec des larmes de joie, leurs rustiques
habitations, naguère en mines, entiè
rement reconstruites à neuf. — Le
Seigneur est puissant et la foi qui nous
ait vivre avec lui et en lui, n’est pas
éteinte dans le cœur de ses enfants.
Frères des Vallées, frères de l’élranjer ! vous avez démontré une fois en*
core que vous savez vous unir nûn
seulement avec ceux qui sont dans la
joie, mais surtout avec ceux qui sont
dans la peine et dans la souffrance.
Ce concours spontané pour assister des
irères- inconnus de visage, mais que
vous saviez dans l’épreuve, tf prouvé
comme tant de fois déjà, ce que peu-*
vent les chrétiens lorsqu’ils sont pressés par la charité de Christ. Notre
union a fait notre force et la foi a
triomphé de loua les obstacles.
M. le Directeur, vous qui, le premier, avez pirêlé l’oreille à notre requête et avez bien voulu , par votre
journal , vous en faire l’écho auprès
de nos frères et de nos amis, recevez
les plus vifs remercîments de Ces familles du Crouzel qui se souviendront
toujours d’avoir trouvé en vôus Un
avocat dévoué. Et vous frères vaudois,
frères catholiques et amis de l’étranger
sous les yeux desquels tomberont peutêtre ces lignes, vous qui avez contribué à consoler les affligés et à adoucir
leur grande épreuve , quelques uns ,
sans doute, en donnant même de leur
disette, soyez assurés que nos prières
porteront vos noms devant le Trône
du Tout-Fuissatu et que noire reconnaissance durera aiitànt'que nôtre vie.
El maintenant voici le compte-rendu
que nous devons à nos généreux amis,
aussi bien qu’aux' intéressés.
Reçu par M' W. Meille,
directeur provisoire du
Cristiano EvctnÿêUco . L. 533 15
Du journal la Civillà Evangelica . . . ^ . » 74- 85
A reporter . U 608
8
Reporte . L. 608 Par l’entremise dUjdirecl.
du Témoin .. . . . D 1774 25
Par M. le synd. du Périer )) 5 Par M. le ¡synd. de Praly D . 50 Par l’entremise du Presi-
dent du Comité collect. » 2203 85
Par le canal de la V. Table » 216 —
Total reçu L. 4«57 10
Outre cette somme, qui a déjà été
distribuée aux incendiés, nous pouvons
cortipter encore sur environ L. 4-50,
ce qui formera un total de L. 5257,40,
C’est sur cette donnée que le Comité a opéré la répartition proportionnelle entre les sept familles intéressées qui sont celles de Bounous
Philippe, Bounous Barthélemy, Bounous David , Bounous François, Bertalol Etienne, Bertalot Jacques et Bertalot Etienne fils.
Agréez, M. le Directeur, et frères,
les salutations chrétiennes de vos bien
dévoués,
Les membres du Comité
D' Rostan, g. a. Tron président,
H. PoET Syndic, El. Rostan Syndic de Praly, J, P. Peïrot, ancien, Ant. Rostan assesseur, J.
A, Pascal.
N, B, Les secours en nature, reçus
en quantité considérable, ont été immédiatement distribués par le Comité.
Les listes en ont été publiées dans le
Témoin.
Mtatie. — Les Chambres continuent
à s’occuper, quand elles ont du travail
prêt, de questions d’importance secondaire. La grande affaire du jour, c’est
le traité de commerce avec la France.
Il paraît que ce traité est moins favorable que le précédent au commerce
et à l’industrie française; aussi il s’y
est manifesté une assez forte opposition dans les Chambres françaises, et
dans une partie du journalisme. Cependant les principaux organes du
parti libéral, et particulièrement la
République française, organe de M’
Gambetta, sont d’avis que le traité
doit être discuté et accepté tel qu’il
est, en témoignage d’amitié envers
rilalie.
Queatton — La mis
sion du comte Schouwaloff paraît avoir
réussi. Ce diplomate a apporté à Londres des concessions assez satisfaisantes pour que les journaux anglais
puissent parler de la probabilité rie la
réunion du Congrès et pour que de
monde politique espère la paix.
Annonoe
En vente bhez M. Em. Béroud
Libraire-éditeur à Genève.
Congrès de Genève pour la
réforme des mœurs, tenu en septembre 1877. Compte-rendu sténographique, un joli volume in 8“. Prix
fr. 3,50. — Franco par rembourse-’
ment.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pignerol, Impr. Chiantore et Mascarelli.