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A'fitnée Seplième.
-19 Août 1881
N. 83
T
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez témoinf. Actes 1, S. Suivant la vérité avec la ehaHté. Ei-. 1,15.
PRIX D’ABBONNBMBNT PAR AN 1 talie . . .. 1j , 3 Tous IflS pays tie l'Uoion da poste ... » B Anjori^ua ... * 0 On a'ubtinne : Pour VIntérieur chez MM. le« pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour l’A’iCitén'ètir au Bureau d’Ad- ininistiation. Un ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés a^|it le ti- rage lO cent, chaeun-. Annonces: 25 centimes par ligne, Bes envois d'argent se font par lettre recommandée ou par mandrn^ sur le Bureau de Pe- rosa Argentina.
: RF.PACTION adresaer uinai : A la Direction du Ttnnoin , Pomarett.o (Pinerolo) Italie. yo,l,fp;.AD.M)NlSTHAT10N adresser ainçi : Al'Administraiimi du Ténioin, Pomaretto iPirerolo) Italie
S o.nïin a i 1*©.
19 août, — A propos de nus origiuos,
- Correspondance. — La fûle du 15 août
- Bibiiographie.
19 AOIT
(es hospices des catéchumènes.
Nous devons une réparation publique au.Conseil provincial de Turin;
il ne s’en doute probablement pas;
n’irnporle, nous nous devons à nous
môme de déclarej que sur une
question spéciale nous l’avons mal
jügé. ,
Dans un article publié sous le
môme litre que celui que nous
prenons aujourd’hui ( 8 avril N. 14),
après avoir rappelé.une délibération,
du J Consei), communal de Pignerol,
relative _à la suppression de VHos^
pîce des cathéchumènes de cette
rille, et mentionné celle du Conseil
provincial de Turin de confier l’ér.
lude de cette question à la Commis,
sion pour les affaires diverses, nous
•ijoutions: « Soyez donc sans inquié» tUjde,.messieurs les administrateurs
» de ces bospices convertisseurs (de
» Turin et Pignerol) ! vous l’avez
» échappée belle, mais pour un cer» tain temps, trois ans et demi,
» peut-être, vous pouvez dormir
» tranquilles.. et nous aussi ».
En éiTelj^comme il s’était écoulé
trois ans et demi depuis q|te Je
Côdseil de Pignérol avait SotmÏÏ
délibération à et à Tap
probalion du ConseiN|M’ovincîal, il
nous semblait to^lai^Ui^l d’attendre que la Commission V laquelle
celui-ci venait dè'^ confier «’étude de
la question y consaerât/un temps
au moins aussi longj‘>iÎ’aulant plus
qu’elle a le litre de Commission des
affaires diverses.
Or celle Commission a présenté
son rapport, par l’organe du Conseiller Badini; à la séance ordinaire
du Conseil provincial du 8 courant.
Les conclusions du rapport, favorarables à la proposition, sont, qua
à l’hospice de Turin, où il n y
plus de catéchumènes, les rei venus en soient p&rtagés entre le
le Collège des jeunes artisans, la
Sacrée famille et XInstitut dès Sourds
muets. Quant à l’Hospice de Pigne^-
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_S62
roi, la Commission proposait tl’en
aifecler les renies à l’établissement
nommé Âlbergo di viriù {ce qu’il
ne faudrait pas traduire par Asile
des gens vertueux!).
La réforme de l’Hospice de Turin est adoptée sans discussion; il
n’eu est pas de même pour celui
de Pignerol, quant à l’application
de ses revenus. Le Conseiller Davico
remontant à l’origine de ces établissements, rappelle que leur but
était de convertir au catholicisme,
que comme l’a déjà dit le rélateur,
ce but n’ejiiste plus maintenant. Il
prie donc la Commission de ne pas
insister pour que les revenus de
, l’Hospice pa.ssent à VAlbergo di
virtù, mais plutôt de consentir qu’ils
soient affectés au Rieovei'o di Mendicità de Pignerol même. La Commission accepté cet amendement,
comme aussi celui ^dif Conseiller
ipe Balme, d’en employer la cinqtiiètne,partie pour maintenir quelques sourds-uwetS^, soit à rinsliiiil
de Turin ^t à celui qui pourrait
se fonderPignerol. ^
La suppression définitive de l’Hospice des Catéchumènes de Pignerol,
et l’emploi de ses revenus comme
il vient d’être indiqué, sont enfin
adoptés par une majorité de 32
volants. — Mieux vaut lard que
jamais, et nous le confessons encore, c’est beaucoup plus tôt que
nous ne l'avions espéré. ,
La réparation aurait cependanli
plus cptnplète, si la Commission,
Conseil provincial avait eu pour
mission de remonter à l’origine de
ces fondations, qui viennent d’être'
abolies, non .seulement pour nous^
dire en quelle année elles ont surgi,
mais surtout quelle était la prove
nance des fonds dont elles ont été
dotées. Nous ne voulons pas parler
des 3.000 fr. que l’hospice de Pigncrol a longtemps reçu, peut-être
jusqu’à ce jour, de l’Ordre des
Sis. .Maurice et Lazare, mais uniquement de ces colossales confiscations opérées contre les vaudois,
particulièrement de la Commune de
Pinaclie, où ils possédaient les cinq
sixièmes des terres. Le fameux
Comte Piccone a, sans dou'e, voulu
Iranquilliser quelque peu sa con-.
science au moyeu de ces fondations
dont jouissent les communes de Perosa, Pinarlie et Villar, et qui portent le nom de Opéra Pia Piccone.
C’est encore au moyen de confiscations que la plupart des paroisses
catholiques du Val St. Martin ont
été richf’inenl dotées. On connaît
les noms des victimes de ces spoliations iniques. Il aurait donc
pu être démpniié que ce sont les
Vaudois eux-mêmes qui ont, très
involontairement, fourni une bonne
partie des fonds, au moyen desquels, pendant si longtemps, on a
acheté ceux d'enlr’eux qui étaient disposés à se vendre, et élevé dans le
catholicisme ceux de leurs enfants
que par toute sorte de moyens on
réussissait à faire entrer dans ces
repaires, où leurs parents eux-mêmes
n’avàit que rarement la permission
de les voir et ne pouvaient leur parler
qu’en présence de témoins.
Mais à quoi bon rappeler ces
tristes temps qué les calholiqués
libéraux et honnêtes déplorent au, lanL que nous. Malgré la bonne
volonté que plusieurs auraient, sans
doute, de les faire revivre, ou de
reculer jusqu’à eux, ils ne peuvent
pins revenir, quoique des épreuves
tout aussi rudes, mais sous' une
3
-263
w I
autre forme, nous attendent peutêtre , et môme dans un prochain
avenir.
il ritoros DE KOS OitlGIHES
Causerie.
Quant ri l’état dans lequel la langue
vulgaire se trouvait alors en Italie,
voici ce qu’en dit le Dante lui-même
dans son ouvrage précité: De vulgari
éloquenlia. — (Ce mot éloquentia, ne
doit point être pris dans le sens d'éloquence, mais d'élocution).
« 11 y a, dit-il, quatorze idiomes
» principaux, qui remplissent toute
» l’Italie. Mais chacun d'eux se subdi» vise lui-même en un si gran nombre,
» que je porterais à mille tous les
» dialectes, toutes les variétés de lan> gages, qui se parlent en deçà com9 me en delà des Appenins » ( cité
par Villemain; Cours de lilléralnre).
{L’idiome vaudois faisant partie de
cette mtdlitude de dialectes dont s’est
formée la langue italienne, il ii’esl
point bazardé de dire qu’il a contribué
à la former.)
N’est-ce pas là celle cohue de dialectes que j’avais signalée pour la
France, mais dont la France, alors,
était déjà sortie? — Je ne tiens pas
à l’expression, et n’ignore point que
les langues ont un développement organique qui suit des lois régulières: mais
ces lois sont loin d’être complètement
connues, (pour moi du moins, et
s’il sufiisail de demander à Monsieur
Rével de vouloir bien m’en instruire,
pour que je les, connusse, je ne lui
épargnerais pas mes requêtes.) J’admets avec lui qu’une langue, entourée
de ses idiomes dérivés, est comparable à un arbre dont chaque^ rameau
pousse à une place déterminée par le
cours même de la végétation. Rien
ne,^nail du hazard; et les idiomes
formateurs d’une lang^ peuvent être
comparés aux racines de^^l’arbre; mais
tout én suivant les lois de leur nature,
%
les arbres produisent parfois d’inextricables fourrés.
La Gaule en était là, au point de
vue linguistique, à l’époque de Jules
César. Le latin y fut la première langue générale; mais il y ari iva comme
une plante exotique, qui fut bientôt
étouffée, par les productions indigènes, variables selon les localités, mais
nées des détritus antérieurs, et qui
devinrent les véritables racines de l’idiome moderne.
L’élude du langage vaudois, suivi
à travers les âges, pourra certainement jeter quelque lumière sur son
point de départ: et la société proposée par Monsieur Roslan, en réunissant des matériaux dispersés ou inédits, accomplira une œuvre patriotique
des plus précieuses pour rliislorien.
L’examen comparatif des anciens documents fait en vue d’arriver à une
récension définitive, des plus importants d’entre eux, sera probablement
une de ses premières occupations. Mais
le glanage des chants populaires, anciens et modernes ne doit pas non
plus être ajourné ; n’étant inscrits
nulle part, ils ce.«senl d’exister du
moment qu’ils sont oubliés, et quiconque sait écrire peut dès maintenant
s'occuper de les recueillir. J'en vais
donner l’exemple.
En 1830, ayaniiparconru les hauteurs
d’Angrogne, j’arrivais vers le soir,
auprès du hameau du Serres, dont
il me sembla entendre le noin, dans
un chanson paloise, que chantait une
bergère.
Je m’approchai pour l’écouter, mais
alors elle se tut. Lui ayant offert quelques sous, afin qu’elle recommençât
sa chanson, j’en écrivis les vers' à
mesure, sur un album de poche ,
muni de son crayon.
Les voici. — J’accentue les mots,
pour les lecteurs étrangers à l’idiome
de nos montagnes.
,Xi Seré , l’autra sera ,
Erou cougia, iii'éndurmia.
Quant ay sénti feni mei nmnvironn
E soun tourna vistime.
Ben que aiou giouvénot»
Assëtavé çi. a’ la banca;
Desoourouma d’ l’atnour,
Fin que la randoUna canta
4
0 rjandonlififl bpin .
Te séus riii ira I toura ;
Te t' 6CU3 bf.itii à caniâ,
Qti0 l ira pu 'nCi'U Toura.
Ce dernier vtns, ne rappelle-l-il
p.-»s le mol si gracieux, que Shakespeare
inel dans la bouche de Roméo: « c’esl
le rossignol et non pas l’aloneRc... ».
Ainsi y aura-l-il des sourires tirer
de l'oubli, pour rendre au vrai la physionomie de nos vallées.
Alexis Muston.
iiTorrcofionbancc
■août 1881.
Mon cher Directeur,
Au moins pour celle fois laissez-moi
tel que je suis, ou à peu-près. En voyant
déjà irois ou quatre fois, comment
vous m’avez arrangé, je vous assure
que j’ai eu beaucoup de peine à me
reconnaître. Cela m’a rappelé, ce qui
est déjà bien vieux, la première fois
que je me sqis vu en uniforme. G’élait à Turin dans ijin café et devant
une grande glace. Chez moi je n’ai
jamais eu qu’un miroir large comme
la main. Je souris encore en y pensant. J’étais si étonné que je me suis
retourné à droite et à gauche, pour
voir si ce n’élail pas quelque camarade dont la figure était là devant
moi. Au lieu de ma jaquette de milaine en hiver et de riguetle en été,
c’était un bel uniforme de bersnglier
(je l’ai été pendant quelque temps.) que
je portais. Maintenant il n’y a pas de
mal, je pense, à confesser que j’ai
éprouvé un mouvement de vanité. G’élaii l’uniforme qui me donnait si bonne
façon. De même maintenant quand je
relis Ilia lettre, ou que je l’entends
lire et que l’on dit en majiréseiice que
le frère Jacques n’esl pas un sot, je
ne suis pas du tout fâché que l’on
aîi bonne opinion de moi, miiis j’ai
élé plus (l'une Ibis sur le poini de
me faire connaître afin d’être délivré
(le la tentai ion de me parer, comme
l’on dit, des plumes de paon. C’est
peu t el re la vanité qui m’a retenu.
Ce que je voirlaisdire celle fois estone
chose qui ri’esL pas du tout nouvelle;
mais comme je ne l’avais encore jamais
éprouvée aussi bien qu’aujourd’hui, je
pense que je pourrai être utile à
quelqu’un en faisant part à mes frères
de inon expérience, 'fe crois pouvoir
l’exprimer ainsi: Les petites croix sont
plus loîirdes que les grosses.
Je puis dire, avçç on de nos petits
chants, que j’ai passé par mainte
épreuve; quelques iineà ont été trèspénibles, et j’en étais presque désespéré; mais c’est dans le temps o,ù je
n’avàis pas encore appris à remettre,
à Dieu le soin de lotîtes nos affaires.
J’ai connu la gêne, les privations, les
maladies aigûe,s et prolongées, Içs
déceptions, les chagrins de famille;
j’ai rencontré de tout ceila sur mon
chemin, et peut-être pareeque oes
souffrances sont passées depuis un certain temps, il me semble qu’elles
étaient, au bout du compte, très-supportables, légères, en comparaison de
deux petites croix que j’ai portées
ou que je .porte en ce moment avec
une impatience qui me Scandalise,
L’une de ces petites croix m’est ipiposée par un mauvais Voisin doffl je
n’ai pas encore pu adoucir, par la
patience, les dispositions malveillantes
à mon égard. Ne riez pas. Il no veut
pas souffrir «que wes poules dépns.senl
la limite de mon prè et entrent dans
son champ, tandis que les siennes nÇ
se gênent pas pour venir jusque dans
ma conr. L’antre jour, il nous en
est manqué une, et ce n’esl pas le
renard qui l’a prise, j’.ai vu'les
plumes et je ne crois 'pas que ni le
renard ni la fouine se donnent la
peine de plumer avec tant de soin.
Dans ce temps de sécheresse l’eau est
précieuse, et rte pouvant pas avoir'do
jour le petit filet d’eau qui nous Fèste,
je lâche 4e la diriger le soif vers
mon pré pour qu’elle le ràfraichisse
un peu pendant la nuit. Trois fois
elle a éié déipurnée, ei m’élanl giieilô
pour surprendre le rnéchani qui s’obstinait à me faire ce mal, j’ai tièsbien reconnu mon 'homme. Je suis,
malgré mon 'âge, beaucoup plus fort
que liti, et j’aurais pu luifoifo payer
5
cher sa mauvaise aciion; mais pour
ne pas succomber à la lenlalion, je
me suis sauvé, comme si j’eusse été
le coupable. Celte victoire m’a valu
une nuit sans sommeil, el même en
la racontant, je ne pui.s me défendre
d’un mouvement de colère. El celle
épreuve conlinue.
L’aulre petite croix que j’ai eu tant
de peine à porter, ne provenait pas
de la faute des hommes, mais uniquement, à ce que je pense, de quelque
imprudence que j’aurai commise, sans
m’en rendre compte. Depuis environ
quinze jours mes yeux se rofiisaienl
a rendre tous les services que je leur
demandais auparavani. Ne pouvant supporter ni la lumière du soleil, ni celle
du pétrole, je ne pouvais lire ou
écrire que pendant dix ou quinze
minutes, el encore en me faisant violence el au prix de Irès-vives douleurs.
Je ne pouvais pas me hasarder ii travailler aux champs, où l’on pouvait
heureuseineril se passer de moi.
Que les jours élaienl longs, et les
nuits pins longues encore! Grâce à
Dieu ce pauvre étal ne s’est pas prolongé, puisque je peux en parler
comme je le fais, Mais l’expérience que
j’ai faile.rae sera, j’espère, profilable. St
j’ai eu plus de peine â me soumettre
diffétiennement à celte léjÿèi’e éprouve,
(légère en comparaison de plusieurs
autres que j’ai connues), c’est parceque j’ai pensé qu’il ne valait pas la
peiné d’impoi'luner le Seignein^pOhr
en être soui-enu, La leçon que j’ai
apprise, soit à propos d’un voisin malveiliant, soit po^qr mes manx d’yeux,
est çelle-<-ci; seuls nous bronchons ii
chaque pas, notre force est faiblesse...
Jamais nous ne devons ni vouloir marcher seuls, ni tenir pour peu de Chose
les petites épreuves et croire que nous
en pouvons soi liir sans aucun secours.
Votre Iris déooné frère
Jacques.
l\ FÊTE DU 1S iOllT
La fête habituelle du 15 août, célébrée, celte année, sous les magnifiques
châlaigners de la Pradera, ou, pour
parler plus exactement, de Prila broua,propriélé de M. Jalla , Envers de La
Tour, a été, — aussi bien par le fait du
temps qui n’aurait pu être plus propice, que par le grand nombre des intervenus, el par la manière donl tout
s’y est passé, — une des plus belles que
l’on eût célébrées depuis longtemps.
Dès sept heures du malin, les cliemins.qui, de divers côtés, conduisent
au lieu indiqué pour la réunion, étaient
sillonnés de groupes endimanchés,
présentant l’aspect le plus pilloresque
el qui, arrivés au but, choisissaient eu
face de la rustique tribune qui y avait
êlé érigée, la place qu’ils jugeaient la
plus commode pour bien entendre.
A neuf heures et demie (’assistance
était à peu près au complet, et 1500
personnes au moins (quelques uns
disent 200QÍ, hommes, femmes, vieillards, jeunes gêna, et ( ce qui Taisait
plaisir el bien a voir beaucoup d'enlanls), ayant poursiége le gazon, étaient
rangés en immense ampliilbéâlre , au
pied de la colline , en amont el en
face de la tribune, sur el autour de
laquelle on remarquait à peu près tous
.les pasteurs et ministres de la Vallée,
quelques autres venus de l’Evangélisation, el même des étrangers, parmi
lesquels le missionnaire Cotllard.
Après l’invocalion du nom de Dieu
et le chant du psaume 138, très bien
exécuté, — comme du reste tous les
chanls en grand nombre, qui contribuèrent pour une grande part à Tagré1 ment el au succès de celle journée, —
par un chœur que dirigeait l’excellent
régent paroissial de La Tour, M, Fornerón, M. le pasteur Gay du Villar ,
qui présidait, fil ;la prière, immédiale
monl suivifi tle 1« leclure dit cliap, VU
du premier livre de Samuel, où est
raconté le retour des Israélites à l’Elernel, le pacte de Milzpa, consacré par
l’érection du monument auquel on
donna le nom à'Eben-Eien, « Dieu nous
6
a secónl’usjiisqn'ici », el celle page, une
(les plus belles de l’Ancien Teslament,
fournil à roralciii' maliére !\ des applications pleines de jusiesse el de vie à
riîglise Vaudoise. Le chant de l'hymne
désoi'mais devenu classique an milieu
de nous : i Gloire au Dieu il’lsi’aet »,
exéciilé par le chceur el par une grande
partie de rAssemblée, fut comme l’écho
de celle-ci ans sentiments que venait
d’exprimer son président, senlimenls
que développa encore, avec abondance
de considéialions irès-appropriées à la
circonstance, M. le pasleiir Bonnet
d’Angrogne , dans une improvisation
chaleureuse.
Ce dernier discours terminé, el après
le chant d’un autre cantique encore ,
le momenl était venu, moment irupaliemmenl attendu par cbacnn , d’entendre le vaillant el courageux messager de Christ auprès des payeiis do
l’Afrifjue, M. le Missionnaiie Coillard.
Invité par le président à parler,
noire frère nous transporta, comme
d’un bond, dudóme de verdure sous
lequel riotis étions rangés, dans les
déserts el au pied des monts pierreux
el le plus souvent sans arbres du sud
de rAfrifjue. Heptotluire ce discours
tout palpitant d’inlérêl, du commencement A la fin , serait trop téméraire
de notre part pour que nous ôsions
le tenter. La seule cliose que nous
voulions relever, à propos de celle allocution, c’est celle-ci: à quel point
les nombreux détails que l'oraleiir
a fait passer successivemenl soiis nos
yeux, ces détails donnés par un homme
qui avait été là, sur les lieux, pendant
plus de vingt années consécutives, et
qui ne nous parlait que do choses
qu’il avait vues, touchées, personneimeni vécues, réniísa/ejií d’une manière
plus vivante el pins complète que tous
les récits ^ue nous en avions hi.s ou
enlendus jusqu’alors, cqlle œuvre à
Intpielle, (ïepuis bien des années, nous
étions invités à nous intéiesser.
Le pasteur J. P. Meille de Turin,
invité par le Comité directeur de la
fêle à se faire l’organe de l’assertiblée
auprès de Monsieur Coillard, pour lui
exprimer ainsi qu’à su digne el non
moins courageuse compagne, avec no
Ire vive reconnaissance pour la visite
qu’ils avaient bien voulu faire à notre
Eglise, nolreferme espoirquecellevisite
ne serait pas sans quelques résii I lats bénis
pour t’œuvre qui leur est si particulièrement chère — termina son discours en
exprimant, de la part du Comité, un
double vœli: l’un, qu’en sus de la
conlribiUion que, celle année comme
les précédentes, nos Eglises des Vallées,
ont envoyée à la Société des Missions de
Paris, une contribution, si possible
égale, fût remise par elles à M. Coillard,
comme témoignage du grand prix que
nous attachons à sa visite; l’autre, ejne ,
ce projet reçût un commencement d’exécution, ail moyen d’une collecte faite
séance tenante. Ce double vœu du
Comité étant devenu, à peine fut-il
exprimé, celui de l’assemblée tout entière , un bataillon de collecteurs,
pasieiii's, anciens, diacres, insliluleurs,
et d'aiili'cs personne.s encore, se faufila,
le chapeau à la main, dans les rangs
pressés de l’auditoire, el, dans l’espace
de quelques minutes, on rapporta à la
présidence la jolie somme de 187
francs el 19 centimes.
Sur ces entrefaites, midi s’approcliail, et après une allocution de-M'.
le pasteur Gay, de St. Jean, el quelques
paroles de jemerdmenl de M. Coillard,
qui nous, avait déjà dit en terminant
son piemieriOdiscoiirs: qu’aucune âes
assemblées de Missions auxquelles il
avait assisté, depuis son retour de
l'Afrique , ne l’avait autant ému que
celte à laquelle lui el sa chère femme
étaiénl heureux de prendre part en ce
momenl, — la séance fut détdarée
suspendue jusqu’à deu.x heures.
Ce que sont, d’oidinaire, ces deux
heures d’intervalle, entre la réunion
du malin el celle de Taprès midi,
nos lecteurs le savent. En un clin
d’œil, les rangs se rompent; les familles se groupent par deux , par trois ,
par quatre sur la pelouse verte; les
paniers se vident ; les provisions s’étalent, el ta prairie, d’un boulàfaulre,
n’offre plus que l’aspect d’un vaste
réfectoire, où se donnent carrière avec
le meilleur appilil, les propos égayants
et les joyeux éclats de rire , jusqu’au
moment où, le premier ayant été dû-
7
rrienl salisf'aii , le besoin de locomotion se fait sentir à son tour, surtoiil
cliez les enfants dont les rondes vertigineuses, lombillonnanl au loin sous
les verts ombrages des châlaigners,
offrent a l'œil l’aspect le plus féerique.
Quand deux heures furent là , le
chant que l’on aime toujours tant à
entendre de no.s chères orphelines,
faisani les fonctions de cloche, ramena,
en face de la tribune, une assemblée
à peu près aussi nombreuse que celle
du matin, et aussitôt les disdours reconimencèrenl.
On nous pardonnera si, obligé à
cela par le peu de place dont nous
disposons, nous ne faisons qu’indiquer
les discours qui furent prononcés dans
celle seconde pariie de fa fêle , le
premier par M. Pons évangéliste à
à Naples qui nous fil un long et très
intéressant récit de notre œuvre d’évangêlisalion dans celle ville et dans les
provinces continentales de l’ancien
royaume des Deux Siciles ; le deuxième, en rapport, plus ou moins
directe avec le précécienl, par M. le pasleur .1. P, Meille ; le 3® par M. le pasleur Prochet de Gênes, le digne et zélé
président de notre Commission d’E\angélisalion, le -4® par M. l’ancien pasteur
chev. A. Berl sur l’amour de la pairie,
vaudoise, italienne et céleste amour qui
pour tout bon vaudois, doit être le
même; le 5® par M. le professeur B.
Tron, qui nous fil un de ces discours,
comme il nous y a habitués , où la
verve et l’humour sont mis au service
des pensées les plus sérieuses. M. le
ministre W. Meille inscrit pour nous
raconter son récent voyage à Londres,
comme représentant de l’Italie à la
grande réunion des délégués des Unions
chrétiennes du monde entier, n’ayant
pu, par suite d’une indisposition, se
trouver présent à la séaqce , l’ordre
du jour se trouvait épuisé et la-séance,
fut levée, à la suite d’une excellente
prière de M. le pasteur J. P. Pons de
La Tour, et le chant de ta doxologie,
suivi de la bénédiction.
En un instant, ces lieux si peuplés
pendant quelques heures, élaient renifés dans leur silence habituel ; mais
nous avons la conviction cjue pas une
d’entre les'personnes qui ont assisté
à celte réunion ne s’en est allée, sans
se répéter à elle-même celle parole
(|ue nous avons entendue, de la bouche
de plusieurs : t quelle belle et douce
journée il nous a été donné de passer l»
Dieu veuille nous en donner beaucoup
encore de pareilles, et, mieux cpi’à
une satisfaction passagèi’e, les faire
concourir an développement de ,Ja vie
spirituelle au sein de notre chère
Eglise, et, par elle, à l’avancement de
son règne auprès et au loin 1
Réplique,
Que les lecteurs du T'émût» veuillent
bien m'excuser, si quelques cblonnés
de leur bon petit journal leur sont
dérobées par l’analyse et la critique
de mon livre qui ne peut guère les
intéresser, et par une courte réponse
qui les intéressera encore m.oins.
Je dois des remercîments à l’auleiir
de l’analyse, qui s’est donné le temps
et la peine de suivre mOn raisonttemenl, ce que ne font pas tous’ les
lecteurs, pas même les étudiants qui
doivent en rendre compte à l’examen.
Serait-ce trop demander, qu’il se donnât la peine de noter, ce qu’il a lu,
pour en tenir compte, en faisant ses
obsei'valionsi II observe qu’il faut beaucoup de bonne volonté pour trouver
une allusion aux trois personnes de
la Trinité dans le passage de üépîlre
aux Romains xi , 3, 6 de hii et par
lui et pour lui Il est vrai que j’y
mets beaucoup de bonne volonté, mais
prévoyant la-mauvaise volonté et les
objections qu’elle est capable de soulever avec quelque apparence de raison
8
^268,
et de savoir, j’ai écrit expressément
à dessein que, dans ce passage,
la Bible nous fait comprendre indi'
reùtemenl que Dieu est cause, çondi^
lion, et but à lui-même, en nous enseignant direclenaepl qu’il est la cause,
la condition et I,e but de toyies choses,
Notre critique prétend en oqtie qu’il
ne, buidrait, pas commencer par le
dogaj.ei rnétaphysique entre tous de la
Trinité. H aurait pu se souvenir que
j’ai eu soin de dire, que le dpgme
de la Trinité peut se mettre A la tin
comme au commencement de la dogmatique^ lpq|e, Ij} s’en déduit, et toute fe vérité y conduit (p.
23 ). Mais malgré t’exempte d’un éminent théologien , je persiste à croire
qu’il est plus logique et plus scientifique de commencei' par le commençe.napfli, pafja.v.éi;i|^,(je, Ijiqaelle Ipqtes
les véa'iiés d^ço.ulep!, dp qe, pa^ faicq
<}q,la Tripité q,p, riésplpat, taft(iia,.qtt'eilq
est, Iq oqmqaenceiTient, Iq mMiqu et
1*1 fin,, de ne pas fabi;iqu,er Dieu^ mais
de construite toute Ipj science, spr, U
notion de Djeu , el^d’avattce délqi piiet détxiflnl.i;ée,,
Qpanti à dM'n qpq Iq. dQgqiq,; dq Ift
iît piqce , ciaps, k
science de k rqligkp , qu'ü esi
de.^ t^i^cfÇileid^m lç^,dpgri
rqai,k|Wq, qpe, Iq,l*i;qvkep;ce iqpUe dans
l’ccpyce dp, k, Jlédfinipliw, Jîesliime
ffilP Req dq personnes sQpi.de ceiiavk,,
filk St l]auiepi; dq. la,ciâtique wet
nwkld tki kmps à i’.éflécl}i!’ è ces quesr,
qu;i|. en, q, tpis éi p.vépa?ier, ses
QbservpJknq,, il, poiiiTpit biSP. Qhfingier,
d’QpkkP;, cç que je lui,^SQ|ibaite
i\, GexftttNAT.,
Ann.OiiQe
VILLA MOLAR
Propriété de M. le prof. Charbonnier,
àu pied de la Col line, à dix minutes
du Bourg de Tprre Pcilice.
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sort de presse- — Les soascrtp;.
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là poste sont prios,,<viPdl‘®,r au ppijt
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