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Première Année.
29 Mai 105.
N. 22. •
LE
JToximal Äe V Église :Évang“éllque Vaiidoîse
r, : Paraissant chaque Vendredi
Ttf«« me seres témoins. Acirñ I. 8.
. Suicant la vérité avec la charité.
Pan DS i’ABOsñsMSMT T*n as
iDtériéur...............1-3
Suiaae ..... >3
France, Allemagne . . » 6
Grande-Bretagne et Hollande » 8
On s'abonne: à Pignerol al .Burean de i'adminiitration Uaiton ifteot
 La Tour chëz M. tnraire.
A Tnrin chez M. Ooai, riaPià Ouinto, n. 16,
A Fomaretchez M. LastaiIit Paat. Direettur,
Pour la France lea abonnéveota ae fönt à la
T.ibr. Bosnonas. N.47, Rue de L'il*. ***'’i*‘
Un Hntnéro Iftparé ; 10 centimes.
Annonces à la d.e page 26 cenii.
mea par ligne.
On reçoit pour abonnements et
insertiona des timbrea-poite de
tout paya.
Stommalr*«!.
Les Vaudois de Freissinière. — Pour^Qoi ne pas ooTriP? — MM. Moody et
Saokey. — Qoirespondanee. — Chronique
vaudoise. — Chronique locale. — Revue
Politique._________________________
LES VAUDOIS DE FRËISSIIÜIËRE
•i
Nons avons lu , avec un vif et
douloureux intdrét, le rapport de
la Commission d'enquâte sur l’état
présent des Vallées de Félix Neff,
aossi_.Jbien- <|M<L,.ls,.A;haleureux et
pressant appel, adressés aux ebrétiens de la France et de la Suisse
par Mons. B. Fournier, ancien
président de la Consistoriale des
Hautes Alpes, en faveur de l’Eglise
de la Vallée de Freissinière. La
Table Vaudoise. de son côté,.,j)ar
sa circulaire do 13 mai, déclare
que ce doit être notre.privilège,
autant que c’est notre devoir, de
nous intéresser les tout premiers
à la triste situation de ces frères
dans la détresse.
Nous croyons fermement que
l’appel de M. Fournier sera entendu au loin, et nous ne doutons
pas que celui de la Table ne reçoive le meilleur accueil de la
part de notre Eglise. Elle a ellemême assez souffert pour Savoir
sympathiser avec ceux qui souffrent; elle a trop reçu pour ne
pas avoir quelque peu appris à
donner, et nous osons espérer
qu'elle ne donnera pas chicbement.
Quant à l’emploi des dons qui
seront recueillis pour cette œuvre
de charité et de relèvement, nous
sommes assurés d’avance que la
Commission, quelle qu’elle soit,
qui sera chargée de ce ministère
très délicat et très difficile, s’en
acquittera avec sagesse et fidélité.
Cela dit, nous sentons le besoin,
même le devoir, d’Ànettre notre
opinion personnelle aar cette grave
question. Nous la tairions si nous
pouvions craindre qu’elle nuisît,
au moindre degré, A la cause qui
se plaide en ce moment devant
le public chrétien.
Nous avons eu l’occasion, il y
a plusieurs années, do voir de
près et en détail quelques uhes des
Eglises des Hautes-Alpes, en particulier le val Freissinière, de
Pâlons à DormilhoMse; nous ayons
^tSdÎe avéc qbelqîfe soin lès
mes et les choses, et la conviction que nons avons emportée
de cette visite a été pleinement
confirmée par les résultats que
vient de constater la Commission
d’enqndte. Cette conviction est la
suivante: Si l’Eglise d’Arvieux,
avec ses annexes, renferme des
éléments de vie et de prospérité
qu’il n’y a qu’à développer, il
sera extrêmement difficile. pour
né pas dire impossible, de rélever,
s»r plaça, celle de Freissinière, en
particulier, l’annexe de Dormib
house.
A supposer même, ce qui est
loin d’être démontré, qu’il fût possible de rendre à la population du
haut de la Vallée, l’énergie que
de longues années de privations
et de misère lui ont fait perdre,
ce sera toujours une lutte stérile
que celle qu’elle devra soutenir,
sans trêve, ni repos, contre les
rigueurs du climat et la pauvreté
du sol. La terre ne peut pas
nourrir ses habitants, et pour dire
toute notre pensée, les hommes
qui l’habitent, et qui depuis très
longtemps ne font qu’y végéter ,
l’auraient, dès longte.mps aussi .
abandonnée, s’ils avaient eu un peu
de çet indomptable eonrege qoi>
dans les siècles passés, soutint
leur pères et les nètr'es. L’af«
faiblissemeol physique et réligieox
autant que l’attachement du mon*
tagnard aux lieux qui l’ont to
naître, les ont retenus elles retiendront encore sur cette terre
où il s’éteindront lentement, mais
infailliblement, si leur frères ne
viennent promptement à leur aide.
Nous ne pouvons nons associer
que très faiblement aux regrets de
ceux oni vondraiént retenir dans
lésjf^nlíl d*sdgle ' ces tnalheureux
quels proscription avait contraints
d’y chercher un asyle. Maintenant
que. par la grâce de Dieu, les persécutions sanglantes pour cause de
religion, ne sont plus possibles, ni
en France, ni ailleurs. chez les
peuples civilisés , pourquoi les
proscripts, ou leurs descendants,
ne quitteraient-ils pas une retraite
où ils ont enduré tant de privations, et où, en luttant contre la
misère matérielle et l’insuffisance
des secours spirituels, il ont dépensé le meilleur de leurs forces
pour néant et sans fruit ?
La terre entière est an Seigneur;
et sans aller jnsqu’en Algérie, où
un correspondant de YEglise Libre
semble tester de les inviter; sans
même sortir de leur département,
ces quelques familles de Dormilbouse, même quelques unes des
Violins et de Pàlon doivent pouvoir
trouver du travail et du pain, puisque des centaines de Vaudois da
versant italien des Alpes vont, chaque printemps, chercher au Queyras
des ressources pour l'hiver.
Nous avons parlé d’abandonner
au moins Dormilhouse, c’est-à-dire
qu’il faut, selon nous, à ces hauteurs sauvages, renoncer à l’agri-
2
86
tt TéHOIN.
caltare et pliW> y |>*«ser idml qa'ü jf a ,|pM dfèM» -de «ne
hivers de sijl à aéi>t mijjb-daflijt uq ànàmiMoÉiiiU/ii c!pUraiaitiv'<âtM>
dèsœuvreme&t à ÿea ptlàs «fjÿolu
et plus ou .«oiMiFtrolMllMW A«*
cune iiidustrie ne. peut s’y im*
plttfitei et |)ro8p^i'. hfais si tous
les terrains sont convertis en pli*
tarages, nous croyons fermement
que le produit qq’on en retirera
pendabt quatre à cinq mois dé la
bonne saison, sera bien supérieur
à celai qoe l^on obtient maintenant au prix des plus rudes labeurs.
. Bien des locàlitds, de ce côteci des Âlpes habitées autrefois,
portant encore des traces d'ancienne
culture, eôBt depuis longtemps
converties en alpages ; pourquoi
n’en serait-il pas ainsi de Bortnilhouse dont les terres sont incontestablement plus pauvres que les plus
pauvres des Vallées vaudoises?
il serait absurde de vouloir entretenir à grands fi^ais'ané relique
à laquelle il faudrait, d'année en
année, donner beaucoup de soins;
mais il sera sage et chrétien de
transplanter ailleurs. dans une
bonne terre et dans de bonnes conditions un cep de vigne trop longtemps Ji^gligé et qai Serait fatâlement condamné à périr dans ce
terrain épuisé et stérile. C'est
vers ce but, nous semble-t-il, que
les amis de cette intéressante petite Eglise doivent diriger leur
attention et leurs études, comme c'est à sa réalisation que les
chrétiens évangéliques doivent généreusement conooarir.
Poirquoi ne pis ouirir?
Lire 3[20.
Lorsqu'un ami vient frapper à
ta porte, tu cours lui ouvrir; tu
ouvres plus vite encore lorsqu'un
prince ou un autre grand personnage te fait l'honneu^ d’entrer
chez toi. Pourquoi donc feràierais-tu la porte de ton cœur
lorsque Dieu lui même désire y
entrer? Si c’est une chose extraordinaire que de voir un Dieu
frapper à la porte de ton pauvre
cœur, c’est plus extraordinaire
encore que tu ne daignes pas
même ouvrir à Celui qui te témoigne une si grande condescendance.
Pourquoi n’ouvres-tu pas ?
Es-tu profondément endormi
dans l’indifférence et oublies-tu
«me :-^im4Mr'iéUef Srbirais^tUi'éti«
trop %o« pjlsr a^ir besoin que
Die« «ntrct'-'ianle te« «œuv-^peur
le purifier? On bien attends-tu
|e salut dpÿ âme des. acteé
extérieurs dt culte et ne désires
tb pas qu,e tcn oeeur prenne un€f
part plus active à l’adoration du
Seigneur? Peut-être aussi à la suite
4’p.ne victoire sur tes mauvaises
ihcliuations, dors-tu à l'ombre de
lauriers qui ne-t’appartiennent pas,
supposant que le diable ne te tentera plus?
Dans tous ces difierents cas, sache que tu es exposé à on danger
immdnent dont tu ne connais péutêtre pas toute l'étendue. Tu dors
au bord d’un précipice dont tu n’as
pas mesuré la profondeur et tu
fermes les yeut lorsque Dieu veutle faire connaître la terrible gravité de ta position. Si tu dors du
somtneil des vierges folles et ne
veux pas être réveillé et averti
par la douce voix du Sauveur
qui se fait eatendre à la porte
de ton cœur, tu entendras certainement le swm da la dernière
trompette lorsque la terre et la
mer rendront leurs morts Mais
ce sera trop tard! Tu te réveilleras pour entendre de la bouche
du Juge Suprême une sentence
sans appel. Epargnejloi, cher lecteur, un réveil aussi teyrible. Réveille toi.toi qui dors, et te relève
d’entre les morts et Christ t’éclairera ( Eph. 5/14). Heureux ces
serviteurs que le Maître trouvera
veillant quand il arriéra (Luc.
12/37).
Si ton cœur est rempli d’amour
pour les Choses matérielles,. je
comprends qu’il soit trop préoccupé de l’acquisition, de la jouissance et de la conservation des
biens de la terre pour pouvoir
rechercher les biens spirituels et
célestes. Si la convoitise , l’avarice, les plaisirs mondains remplisseqt ton cœur, toutes ces passions y produisent un si grand
tumulte que tu deviens incapable
d’entendre la voix de Dieu à la
porte de ton cœur. As-tu considéré , cher lecteur, quelle sanglante offense tu fais à l’ami qui
vient frapper à ta porte si lu le
tiens à l’intérieur et l’y adonnes
au péché d’une manière si bruyanle que tu n’entendes plus
sa vomi seMii«-également
iiiexctsiblê si eutentlant la voix
du meilléitr de» amli, tu refusais
de lui o«ririÿ 4« rM»oyaut d’un
jour à l’autre les choses qui se
rap|)ortqnl jà la pai« do to« ¿m#.
 ton ami qui frappe aujourd’hui,
réponds-tu peut-être; J'ouvrirai
demain? Ce serait un insulte sans
nom. Et cepenfiani combien de fois
le Seigneur n’a-t-il pas frappé i
la porte de ton cœur pour t’inviter à la repentance, et coœbteu de
fois * ne lui as-tu pas répondu
« une autre fois, quand je serai
vieux, quand je serai moins occupé? « Es-tn bien sûr que le
Seigneur restera toOjours à la
porte de ton cœur si lu t’obstines'
à lui én fermer l’elitréé? Aujourd’hui il frappe , qui te promet
qu’il frappera encore demain ?
Frappera-t-il encore de d'ici à deux
heures? Je ne le saià pas. Dieu le
sait; mais si aujourd’hutevous entendez sa voix n’endurcissez point
vos cœurs.
Puisque tu hésites tant à ouvrir
ton cœur à Dieu, qui est la bonté
même,je crains beaucoup que^ tiL:
ne l’aies ouvert déjà à son ennemi
le diable et que ce ne soit ce dernier qui te pousse à le lui tenir
fermé. —- Dans ce cas, que ta
faute serait grave ! Ouvrir le coéUr
{fb pécÎié, à la corruption, aux
mauvais penchants et le fermer à
la vérité, à la sainteté et à la
justice ; ouvrir le cœur à l’ennemi'
de ton àme, à celui qui ne veut
que ta perte et ton désespoir pour
la fermer au meilleur, au plus fidèle des amis, à celui qui a donné'
sa vie pour te sauver, ouvrir au
diable et fermer à Dieu, c’est la
plus noire ingratitude et la plus
sanglante insulte! Ouvrir au lion
rugissant qui tourne autour de
nous, cherchant qui il pourra dévorer, et fermer à l’Agneau de
Dieu qui ôte les péchés du monde,
c’est le comble de l’iniquité.
Voilà, cher lecteur, un puissant
motif pour t’humilier devant Celui
que nous avons offensé pour le
supplier d’avoir pitié de nous,
d’ouvrir lui même notre cœur.
Supplions-le donc,brisons la porte,
s'il le faut, pourvu que notre cœur
lui soit ouvert et se soumette à
ses saintes lois.
3
liB IHÍNOIlf
87l
«ii
!
iMé) el Sarita.
H Mt idt^^asat de tfonnatîlt^
le Ju’g'emeût porté p&r loti |ocrrDâux
pAlitiqaos sar le réveil religteax,
dout MM. Mood^r at^ Saekey sont,
les iusirumettt» dane la Oraade*Bretagne.
Or voici CB que le Daiit/ Télégraph. dit de ces deux missionnaire»
américains, dont les nome $ont
déjjk célèbres dans la chrétienté;
'■Ilft.parcoorônt le RûjfauiWe-ÜBi
allant de ville en ville et ne trouvant aucun édifice public assez
vaste pour contenir les foules qui
se pressent autour d'eux. A Londres ils ont loué la a Salle de l'Âgriculture * et la salle de l’Opéra
de Sa Majesté, él c'èst là qu^auz
deux extrémités de cette métropole,
se réunissent pins de vingt milles
personnes pour éeonter la bonne
nouvelle qn’on vient leur annoncer.
II ne s’agit ici ni de fête broyante, ni de discours éloquents,
ni d'amusements mondains; mais il
s’agit du sérieux message cotoer-'
nant fa -mort et l’éternité! C'est
pour cela qae-ees^hommes de Dieu
ont traversé l’Atlantique et sont
venus jusqu'à nous. Ils n’ont pris
avec eux qu’une Bible et un recueil
dé cantiques: c’est tout ce qu’il
leur fallait pour s’acquitter de
leur lâche.
• On dit que Moody, avec sa
voix poissante, qu'il sait cependant moduler en tons doux et persuasifs, lance les foudres de l’Evangile, et répand ensuite le baume
consolateur sur les âmes atteintes
par les flèches de son éloquence.
On dit aussi que Sankey est un bon
musicien, et qu’il est passé maître
dans l’art de chanter des airs sacrés et des cHîints de Sion, dont les
mélodies touchent et ébranlent
tous ceux qui les entendent. Partout où ils arrivent, Moody et
Sankey commencent par rencontrer
la moquerie et le mépris; mais
lorsqu’ils partent ils laissent derrière eux le respect, la surprise et
de si grands changements que la
police même rend témoignage à
l’amélioration des mœurs et des
habitudes.
Il y a quelque chose d’original
et de dramatique dans la manière
dont cesmissionnaires s’y prennent.
Lorsque Moody voit son auditoire
rendu attentif et recueilli par le
cbant de q»e^tteB hymne«, il ouvre
sa Bible, la mêm« qv’il a arrachée
atri Aaoimés dë Chicago, lit nn.
texte frappant et lé développe. Son
langage est simple et clair. 11 parle
surtout de l’amonr de pieu pour
l’âme de chaque iedivido en par*
tlcttlîer. An moy'en d’arguments
pressants, de récits' bien choisis
et d'un style pittoresque et plein ;
de feu il captive l'attentioti de son
auditoire, et au moment où tous
semblent être dominés par une impression profonde, Sankey se lève
et fait entendre un chant auquel
SB joint bientôt toute la congrégation comme plongée dans une
espèce d'extase religieuse. Sur
un signe du chanteur, l’orateur reprend la parole et, avec
une énergie toute nouvelle, presse
ses auditeurs de se convertir.
tt Quand Cela s’est fait deux ou
trois fois, Moody s’adresse directement à ■ceU3t qui désirent recevoir le salut». Suit un long moment de silence et de prières
mentales ; puis il demande à ceux
qui désirent qtt’on prie spécialenfént pour eux de sa lever, Ordinairement il s’écoule un certain
intervalle sans que personne ne
bouge, mais enfin une, deux, trois
personnes se lèvent et bientôt un
grand nombre, de tout âge, de tous
rangs et de toutes conditions. On
les fait passer dans une chambre
contigùé appelée «la chambre des
chercheurs» où on leur donne de»
conseils et des instructions particulières,
• Grossies de ces recrues de la
foi, les réunions suivatues semblent
toujours gagner en influence, en
puissance et en nombre. L’arme
de la prière y est maniée sans
aucun souci des douts.s et des objections qu’engendre la philosophie
humaine. Aucun sujet ne parait
trop grand ni trop petit pour faire
l’objet des supplications ardentes
de ces hommes de foi. Après plusieurs prières adaptées aux circonstances, Sankey entonne son
plus beau cantique : • 11 y en avait
quatre-vingt-dix-neuf qui reposaient
en sûreté dans le bercail, etc.»
C’est de cette manière que procèdent ces évangélistes américains
pour réveiller de lieu en lieu les
consciences et les cœurs, et pour
accomplir une œuvre qui fait pâlir
tout ce que fait l’église anglicane.
comrm» l* latnidro éleotriquë fiiiti
pèlir cëll# da gaz. ^
Lé' emedèà do cétt déql' sftdpféé
fldèlâé tiéilà paraît trop.général et
trop bienfaisant pour qu'il soit
possible dë l’expliquer, oemme::
quëlquës-uns ont renia 1# fàiré >
en taxant le tout d’hyslériô reti*'
gieuse, de folieou d’ejtcitàtion per-r
veuse. f^artoutoù ils vont, Moody
et Sankey convainquent les botnthes
de pécbé.de justice et dejngeMettt.
Aussi, à moins d’aCcuser tout setr»
tfment religieux d’hystéHè et de
folie, uous ne pourrions pas cooi*
prendre pourquoi l’église se scam»
daliserait de rœiivre faite pa^ éél
deux servitëtfrs de Dieu. U reste
encore aux philosophes ét à quelques théologiens à éXpliquér qûel
mal font ces yankees itinérants qui
convertissent des milliers d'hommes à une vie de foi et de sain- .
teté. tandis qu'ilë considêreDf
comme une chose excellente qu’un .
évêque réussisse à convertir quelques-unes de ses ouailles •,
(Du Chrétiën Evangiiliqu§).
Camèp<^nbjinte
»
Venise/ le ^ mai 167ô.
itoruieur le Rédacteur,
Le dimnnclie de )Peniecôte a élé pour
noire tl^lise nna belle iélo chréiienne
La disinhulion de la Sainte Cène, a
été précédée de l’admission de neuf
frères et sœurs qui avaient, quelques
jours aupai'avant et d’une manière très
satisfaisante, rendu raison-de leur foi
devant le Conseil de l’Eglise. Le cour» •
d’insti'uclion religieuse avait été suivi
par dix-fmü eaiécbumènes Plusieurs '
a cause de leur jeune âge, et quelques uns pour d'^auires mol ifs, ont élé
invités à attendre encore. Cela fait que
nous avons déjà un petit noyau aiixquel d’antres personnes, nous l’espérons , viendront se joindre , dés que
rinsiruclion caléchétique sera reprise.
Tout en remerciant Dieu des encouragemenls qu’il nous accorde, nous
sommes les premiers à reconnaître que
l’œuvre de l’Evangile avance à petits
pas. C’est bien peu que neuf personnes,
recrutées dans une grande ville qui
comole prés de 140 mille habitantsl
— El encore l’une d’entre elles, une
jeune demoiselle , nous venait de Ti’eviso. Mais ces résullals ne sont pas à
dédaigner, si l’on a égard aux obstacles
de mille espèces qu’il faut surmonler.
Le bigotisme et l’indifférenee, qui nous
enlèvent les m.asses, ne sont que trop
bien servis par les efforts insensés de
ceux qui s’appellent libres-penseurs,
peu nombreux à la vérité, mais très
4
LK TÉIÎOW
entreprenants. En effet, les ieones |^ns
Îui auraient des idées'linéràleèt et
esquels ou aurait lieu d’espéVfer quelque chose de^n, sont embauthés par
une société qtii n’a pas honte de tout
nier et tnenace, au moyen d’énormes
avis affichés 'aux Coins des rues, de
f>nblier,une feuille hebdomadaira sous
e litj’e de L’Aleo. L’âme.... non le mobile de celle lentalive c’est un certain
baron S. avec qui j’ai eu' parfois maille
à partir dans nos conférences religieuses
ou la parole était libre, Tout cela
n’est ni gai, ni sérieux surtout. Celte
misérable société d’athées ne fera pas
fortune, sans nul doute. Mais ces extràvagances, ce carnaval de l’âme suffisent pour mie le bigotisme augmente,
pour que l’Evangile ait, humainement
parlant, moins de chance de pénétrer
nans les cœurs gui cherchent généreusement la vérité.
C’est un peu lard, pour vous parler
de l’accueil cordial et spontané que
Venise a fait aux princes d’Allemagne.'
La population n’a pas respecté l’tnco
Smüo de ces illustres voyageurs, et
eur séjour ici a été une fête continuelle. On a multiplié les sérénades,
auxquelles prenaient part plusieurs milliers de personnes ; et jeudi dernier,
vers 9 heures du soir. la Lagune et
le Grand Canal présentaient un spectacle féerique. C’était Venise qui , se
rappelant d’être reine, prenait, à sa
façon unique, congé de ses hôtes.
Votre correspondant doit à sa qualité de pasteur de l’Eglise vaudoise ,
d’avoir obtenu une audience du Pi ince
Impérial d’Allemagne. N’étant pas habitué à me trouver face à face avec
de si grands personnages, ce n’est pas
sans quelque^ émotion que j’entrai
dans le Cabinet de son Altesse. La réception pleine de bonté que j’en reçus
dès l’abord, me mit parfaitement à
mon aise, et il s’ensuivit une conversation qui s’est prolongée au -delà d'une
demi beure.
Le Prince s’enquil de l’état de notre
Eglise et des progrès de notre mission en Italie, et parut recevoir avec
plaisir un exemplaire de r«iinuaire
publié, il y a quelques mois, à Florence. Après avoir appris de quelle
manière Dieu a vi.siblement béni nos
efforts à Venise, S. A. m’a dit que
son désir aurait été de visiter nos écoles, mais que le temps lui manquait.
Aprè.s m’avoir adressé bon nomhie de
questions sur nos Vallées, le Prince
a manifesté l’intention de les visiter
un jour. € Je voudrais bien voir de
mes yeux, a-t-il dit, celte population
dont S. M le roi Victor Emmanuel m’a
encore parlé l’autre jour à Naples, comme de sujets bons et loyaux auxquels
il est pai'ticulièremenl affeclionné ».
S’apercevant de la joie que j’éproiivais, à l’onïe d’un tel témoignage rendu
à nos chères Vallées par notre Souverain, le Prince me l’a répété. Je ne
doutais pas des senlunenls du Roi
d’Italie à noire égard , mais il y a
toujours du plaisir à les entendre con
,firmer, surtout quand e^est de la bouche
d’un prince étranger.
Le Prince m’a dit ensuite qu’il gardait un bon souvenir du pasteur de
Turin et de notre belle ^lise, ou il
a assisté, au culte eniSw Enfin, à
deux reprises, S. A. m'a chargé de
saluer de sa part le bon pasteur Appia
qu’il a connu en 1862, sur un bateau
qui allait de Naples à Palérme. Si ces
lignes arrivent à Paris avant ma lettre
particulière, j’espère que Monsieur
Appia voudra bien me le pardonner.
Agréez etc. J. P. Pons.
(fThrontifue ^aubotee
Turin. — Les réunions de réveil
ont eu lieu à Turin le 29, 30 e 31
mai. Malgré les affaires qui ont retenu
chez eux un certain nombre de personnes qui auraient bien désiré se rendre au temple, tes assemblées ont ce
[icndanl été bien nombreuses, surtout
e soir. Nous avons remarqué avec
plaisir bon nombre de personnes qui
ont tout laissé pour ne pas manquer une
seule de ces réunions. Sur six services
qui ont eu lieu, trois ont été faits en
langue italienne et les membres de ta
congrégation évangélique qui se rattache à la paroisse de Turin en ont largement pvoGté. Nous avons même vu
un certain nombi'e de visages nouveaux
qui ont écouté jitsqu’à la fin — c’està-dire quelquefois jusqnes vers 10
h. du soir — les divers discours qui
s’alternaient avec le chant des louanges
de Dieu. Le recueillement et l’atlenlion ont toiijoiii’sété très encourageants.
Si nous n’avons rien remarqué de particuliérement extraordHiaire à la suite
de ces réunions, nous n’en avons pas
moins ta conviclionprofondequ’elles ont
ont été bénies. Dieu veuille faire lever,
3uand il le jugera bon, la semence jetée
ans les cœurs pour l’avancement de
son règne au sein de son église 1
La première série de réunions religieuses établies en vue de provoquer
un réveil dans nos églises vient d’être
terminée par celles de Pomaret la se maine dernière et celles de Turin au
commencement de cette semaine.
Nous apprenons que partout ces réunions ont été fréquentées par un nombre considérable de personnes.
(¡Tlttontciue loc/tle.
A la demande de quelques amis nous
publions ce qui suit;
Nous apprenons que les amis et compatriotes de M, le lieutenant Robert
on fêté en famille , à Praruslin, sa
nomination an titre de chevalier de
la Couronne d’Italie. C’est le premier
de celle commune qui ait été jugé
digne de cet honneur; de là la part
d’autant plus vive que les pruslinengs
ont prise à celle marque de distinction. Quelques amis de La Tour se sont
joints à-lai fSte dont Téjtisode le plus
touchant a été la visite que tous les
membres du banquet ont faite au père
de If. Robert que la vieillesse et les
infirmités ont reteiiu dans sa maison.
Les titres vont, se multipliant, même
au milieu de nous; aussi vaut-il la
peine d&<rappeier à ceux qui en sont
tes objets que noblesse oblige et que
le but principaî de la fondation des
ordres de chevalerie a été la protection
des faibleS'et l’exercice des œuvres de
bienfaisance. Dn chevalier doit se considérer tel moins pour ses '¡services
passés que pour ceux qu’il est appelé
a rendre dans l’avenir.
( Retardé ).
Ifteoue poUtti|tte
Mêmtir. — La Chambre a discute
et a approuvé des projets de loi de
Hiianco et a commencé à s’occuper
depuis hier des conditions de la sûreté
publique de la Sicile.
Le roi a signé la loi des caisses
d’épargne postales La Chambre a enlenda la lecture du projet de loi d’assainissent de la Campagne romaine,
dû à l'initiative du Général Garibaldi,
et l’a pris en considération. La dépense s'élèverait â la somme de 62
millions, qui sera probablement doublée. Elle sera A la charge de FËtat
pour les deux tiers et de la commune
et des citoyens inlerëssés pour un
tiers, A ce propos nous sommes toutâ-fait de l’avis de ce député qui sa
plaint dans rOpintone que les représentants du peuple sont beaucoup
trop disposés à voter toutes les nouvelles dépenses de quelque côté qu’elles
soient proposées. Ainsi de nouveaux
impôts deviennent nécessaires et l’équilibre tant désiré, dont 40 â 50
millions seulement’ nous séparent,
se fait attendre indéfiniment, et avec
lui la cessation dn cours forcé.
FrtÊurr. L’ancienne Commission
des Trente a donné sa démission
et a été remplacée laborieusement
par une nouvelle , sortie des rangs
de la majorité , c'esUâ-dire de la
gauche. Cette commission est tout d’abord appelée à étudier une série de
lois en rapport avec la constitution
présentée par M. Dufaure. — Le
budget général de la France pour
1876 s’élève A deux milliards 569
millions (chiffre rond) dont près d'un
milliard pour l’interèt de la dette
publique et â peine un million et
demi pour les cuites protestants.
JSrIfftQur. — Menées cléricales ,
processions troublées par les libéraux,
rixes et horions dans les rues à Liège
et à Gand
AUeMtagnr. ■— Visite du roi et
de la reine de Suède et fêles à Berlin.
Ernkst Robbrt, Gérant et Administrateur.
Figuerol, Impr. Chianlore et Mascarelli.