1
M. B. Léger, pasteur
2 copies
PERRERO
V. XXXIX.
23 Décembre 1904.
N. 52
L’ËCHO »ES VALLÉES
OHAQUB>
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Toum, prof., Torre Pellice,
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Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables .... dignes de louange, occupent vos pensées. (TM. IV, 8).
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SOMMAIRE:
Aux lecteurs de VUeho — Un Sauveur
vous est né — L’invocation de Jésus
—- Sur le vif — In memoriam —
* Correspondance — Chronique — Bibliographie — Nouvelles et faits divers
f Kevue Politique.
»Aüx lecteurs de l’ÉCHO
Bonnes nouvelle:- ! Nous avons trouvé
une solution de la crise dont nous vous
avons entretenus dans nos deux der
tiers puméros.
Grâce à une combinaison, dans le
¡.détail de laquelle nous n’entrons pas
îujourd’hui, VEcho des Vallées continuera
à paraître aux mêmes conditions et
dans le même format que ces deux dernières années.
Si vous avez quelque peu pensé à
BOUS, chers lecteurs, et essayé de vous
figurer ce qu’il y avait de douloureux
et d’humiliant pour nous dans l’idée
d’être obligés de revenir en arrière après
avoir courageusement, témérairement
peut-être, doublé le format du journal
et baissé le prix de l’abonnement pour
le mettre à la portée de tous, vous
comprendrez la joie que nous éprouvons
en vous annonçant cette nouvelle qui
Aous aurait paru impossible il y a quelques jours seulement.
A vous maintenant de-montrer votre
intérêt pour une feuille que vous auriez
tous regretté de voir disparaître ou redevenir, comme autrefois, «ridiculement
petite », selon l’expression d’un rédacteur, — d’abord en vous y réabonnant
aussitôt, et ensuite en faisant tout ce
qui est en votre pouvoir pour lui trouver de nouveaux abonnés.
Est-il nécessaire de prier encore une
fois ceux qui doivent des abonnements
arriérés de se mettre en règle sans retard. Qu’ils veuillent bien se souvenir
que si une nouvelle combinaison paraît
assurer l’avenir du journal, il y a toujours le déficit de l’année courante à
Couvrir et que ce gros souci serait sensiblement allégé pour nous si tout ce
qui nous est dû rentrait promptement.
Nous n’ajoutons aujourd’hui qu’une
chose dont nous vous prions tous de
prendre bonne note. C’est qu’à partir
du i.r janvier 1905 VEcho des Vallées
Sera administré par l'ImprinieriB Besson, Torre Pellice, à laquelle vous
pouvez dès à présent vous adresser
pour abonnements, annonces et en général tout ce qui a trait à l’administration.
La Direction.
¥0;ÏÎS 1ST lÊ
Luc II, 11.
C’est là le message de Noël, qui
depuis vingt siècles, retentit d’un bout
du monde à l’autre, partout où la
bonne Nouvelle est parvenue, suscitant
en tout lieu les plus douces, les plus
saintes émotions. Qu’il s’agisse du palais
du riche ou du triste logis du pauvre,
de l’enfance ou de la vieillesse, du
bien portant ou du malade, Noël est
le jour qui parle de joie à une époque
de l’année où tout parle de tristesse
et de dépouillement.
Nous pouvons difficilement nous représenter l’étonnement, la surprise des
bergers de Bethléhem qui devaient être,
dans les plans de Dieu, les premiers
à apprendre le grand message : Un
Hauveur vous est né ! Ce Sauveur ils
l’attendaient, et avec eux toutes ces
âmes pieuses qui avaient résisté au
courant du matérialisme et de l’indifférence qui entraînait alors comme aujourd’hui la masse du peuple. — Mais
quand viendrait-il î Ef ce Sauveur fait
son apparition au moment où le monde
y pense le moins. Et comme sa venue
a rempli de joie le cœur de ces bergers,
âmes simples et croyantes, elle a fait
depuis lors la consolation, la force et
la joie de tous ceux qui soupirent après
le pardon et la délivrance.
* *
Un Sauveur vous est né. — C’est à
Bethléhem que le Sauveur, qui est le
Christ, le Seigneur est né. C’est là que
les Bergers et après eux les mages
sont venus l’adorer. C’e.st de cette
humble bourgade de la Judée qu’ est
parti le rayon de lumière qui doit
éclairer tous les peuples de la terre.
Mais pour que Noël soit une fête réelle,
il faut, mon frère, que ton cœur devienne un Bethléhem, il faut que JésusChrist le fils de Dieu vienne y naître,
et une fois né, qu’il y grandisse.
L’Apôtre S. Paul avait été accueilli
comme un ange par les Galates auxquels il avait annoncé l’Evangile. Ils
avaient reçu le Seigneur Jé.sus-Christ,
et avec lui le salut, la grâce. Mais
après cela il était arrivé des séducteurs
qui les avaient fascinés, de telle sorte
qu’après avoir commencé par l'Esprit,
ils avaient fini par la chair. Ce n’était
plus par grâce qu’il voulaient être sauvés
mais par les œuvres de la loi. L’Apôtre
est obligé de recommencer l’œuvre
parmi eux, de les engendrer une autre
fois à Christ. Ce n’est pas qu’ils aient
abandonné Christ, mais voilà, le Sauveur
n’était pas né véritablement dans h-ur
cœur, aussi n’est-ce pas étonnant qu’ils
soient transportés vers un autre évangile.
à tel point que l’apôtre est obligé de
s’écrier : Mes petits enfants pour qui
je souffre de nouveau les douleurs de
l’enfantement jusqu’à ce que Christ
soit formé en vous. (Gai. IV, 19).
Il en est ainsi à toutes les époques.
Notre peuple, en général, écoute la
parole de Christ, il admire la doctrine
de l'Evangile, sa morale supérieure à
la morale du monde. Mais le plus souvent il s’arrête là. Il célèbre la fête
de Noël, de Pâques, de Pentecôte, il
appelle J. C. le Seigneur, mais il ne
va pas plus loin, et il ne peut pas aller
plus loin aussi longtemps que le Sauveur n’est pas venu naître dans son
cœur. J. C . crucifié est dépeint à ses
yeux, mais son image n’est pas empreinte dans le cœur. Il l’appelle Seigneur, Seigneur mais il ne connaît pas
la puissance de sa résurrection, et la
communion de ses souffrances.
Or quiconque n’a pas encore Christ
né en. lui, vivant et se développant en
lui, n’est pas encore chrétien. Il ne
suffit pas que le Sauveur ait été formé
dans le sein de la vierge, il faut qu’il
soit formé en chacun de nous. Et comme
c’est par le S. E.sprit qu’il a été conçu
en celle que tous les âges appelleront
bienheureuse, c’ est par l’œuvre du
même Esprit qu’il vient naître et se
développer en nous. A l’exemple de
Marie n’opposons pas la résistance à
l’action de cet Esprit qui souffle où il
veut et quand il veut ; et quand le
Tout-Puissant vient pour nous visiter
et nous racheter, disons-lui : Voici ton
serviteur, voici ta servante, qu’il me
soit fait selon que tu as dit.
Alors aura lieu pour nous Noël, le
vrai Noël. B. G.
L’invocation de Jésus
(fin, V. N® 50)
— Après avoir bien spécifié qu’il
ne s’agit pas ici de preuves mathématiques — de pareilles preuves ne sont
pas de mise en pareille matière — après
avoir invoqué les expériences des Chrétiens à travers les siècles, expériences
auxquelles il ne veut pas accorder une
autorité contraignante, mais qu’il soumet à la réflexion de ses lecteurs, le
professeur Barth conclut, en montrant
que l’invocation du nom de Jésus, loin
de coniproineüre le monothéisme, le vivifie,
«Nous ne sommes pas effrayé par le
reproche que l’invocation de Jésus nuit
au monothéisme, et nous amène à une
idée de Dieu compliquée. Cela c’est un
langage de savant. Mais qu’est ce qui
est le plus important : une idée de Dieu
aussi simple que possible, laquelle puisse
fournir un système de doctrines claires
et logiques, ou bien une expérience de
Dieu aussi vivante que possible, laquelle puisse servir de base à notre foi
pendant la vie et au moment de la
mort ? Connaître Dieu, c’est beaucoup ;
avoir Dieu, c’est plus, L’Islam et le
Judaïsme talmudique, et tout le Déisme,
sont là pour nous montrer qu’il ne
suffit pas de se vanter de monothéisme,
que le monothéisme peut devenir une
sèche formule, et que cette formule
peut éloigner Dieu de l’homme et interrompre les relations entre Dieu et
l’homme. La magnificence de la révélation de Dieu dans l’Evangile consiste
précisément en ceci, qu’elle ne nous apporte pas un Dieu qui est simplement
un être abstrait auquel aboutit l’extrême logique de notre subtile conception du monde. Non ; elle nous apporte
un Dieu vivant qui possède en lui la
plénitude de la vie et de l’amour ;
et cette plénitude, il veut nous la communiquer par Jésus, ce Dieu étant le
Père au ciel, que personne ne connaît
si ce n’est le Fils, et celui auquel le
Fils veut le révéler. Par la foi en
Jésus, par la communion avec lui nous
saisissons, — et pas avant, ni autrement — Dieu comme le Dieu vivant ;
comme le Dieu personnellement agissant, qui a un cœur pour nous. A
l’honneur de ce Dieu, notre Dieu, tout
concourt, tout ce qu’un chrétien apporte
d’actions de grâces et de prières à son
Rédempteur et à scyn Seigneur. Le
trône de la grâce d’où vient notre salut,
c’est le trône de Etieu et de JésusChrist »
SUR LE VIF
— Je suis en train de faire des études sociales « sur place », disais-je à
un ami l’autre soir ; je m’en vais à
l’aventure par les rues, regardant, écoutant, parlant quelquefois: j’aimerais bien
entrer dans quelque cabaret pour voir
un peu ce qui s’y passe, mais je t’avoue que ça me donne un peu mal au
cœur rien qu’à y penser.
Bah, mon cher, si tu veux étudier,
tu sais, il faut savoir un peu se boucher le nez et aller de l’avant. Si tu
veux m’accompagner nous allons aller
dans un estaminet où l’on m’a dit que
l’on peut voir des choses curieuses.
C’est à La Clé d’or ; il parait que c’est
la gargote où les vagabonds vont loger la nuit pour quelques sous, tu sais,
les descendants du juif errant, ceux qui
ont du sang de bohémien dans les veines et qui semblent devoir marcher
toujours ; les voyageurs comme ils s’appellent eux-mêmes.
— Eh bien, si tu veux, nous allons
aller ; il est précisément 11 heures, c’est
2
'i'^ï,"i/"-.., 'r
•,V'!Ï.W:.
le moment où je suppose qu’ils rentrent pour la couchée.
Nous nous mîmes des bérets sur la
tête, des foulards autour du cou, nous
relevâmes le col de nos paletots et nous
partîmes.
A la Clé d’or, lorsque nous entrâmes
il n’y avait pas beaucoup de monde,
mais quelques types attiraient tout de
suite les regards par leur originalité.
A droite en entrant se trouvait le
comptoir, et, derrière, \e patron, un béret
crasseux sur la tête, vêtu de cette
étoffe bleue des ouvriers ; une grosse
figure rougeaude couverte de poils, l’air
à la fois malin et un peu dur. En face
de la _ porte, une table ronde sur laquelle un homme, la tête sur ses coudes,
dormait profondément ; à gauche dans
le coin, une table heureusement libre
à laquelle nous nous assîmes.
Nous demandâmes de la bière et nous
nous efforçâmes de prendre une contenance naturelle; mais on nous remarquait. Au bout d’un instant deux ou
trois avaient déjà filé dans le fond :
la partie se gâtait, j’eus à peine le
temps de prendre quelques notes. Assis
à une table à quelques mètres de nous
un homme était en train de... souper.
Il avait sur les genoux un grand paquet enveloppé de papier blanc maculé
de gras d’où il tirait je ne sais quoi,
qu’il rongeait lentement, en le tenant
des deux mains près de sa bouche, et
avec un hochement régulier de la tête
très étrange ; il était très drôle avec
une tête de chat qu’on aurait rasée, les
rnains noires aux longs doigts crochus,
des habits informes, un gros cache-nez
qui l’étranglait presque, un air général
d’'oüfs6n mal léché, et il continuait à
ronger, à ronger encore ce je ne sais
quoi qu’il tirait de son paquet de papier
sale, avec son hochement de tête régulier comme le pendule d’une horloge.
Un peu plus loin était une femme
à la figure maigre, ravagée, le regard
éteint, la peau plissée, le corps efflanqué,
les épaules couvertes d’un misérable
châle bleu tout troué ; elle restait imiridbile de longues minutes, puis se retournait pour [nous regai der et reprenait ensuite son immobilité de statue
pour de longs instants. Elle semblait
écrasée, anéantie ; qui sait quelles misères, quelles aventures tristes, peutêtre tragiques elle avait traversées dans
sa vie.
Mais la salle décidément se vidait.
Nous appelâmes l’hôtelier et, cessant
d’essayer de prendre un air adapté à
l'endroit, nous lui dîmes carrément ce
que nous étions venus faire dans son
bouge, lui demandant s’il n’y aurait
pas moyen de voir les dortoirs. — Il
prit l’excuse que ces Messieurs étaient
déjà presque tous couchés, pour ne pas
nous laisser pénétrer dans les taudis,
dans les garnis immondes où il logeait
sa triste clientèle, puis tournant brusquement sur ses talons il s’éloigna.
C’est alors que survint une chose
étrange. Le patron parla-1-il par signes
à quelques-uns des buveurs attablés, ou
bien l’allure observatrice sans cachoteries que nous avions prise depuis un
moment rrvélait-elle qui nous étions
vrairnent ? i.e fait est que nous fûmes
bientôt pris d’assaut par deux ou trois
artistes, poètes, philosophes, jongleurs,
etc.,; la scène était vraiment des plus
étranges.
L’un d’eux nous récita une poésie —
oh, des plus touchantes; c’était l’histoire d’un, pauvre petit abandonné qui
suppliait tout le monde de le reconduire chez sa mère ; il y avait un re
- 3
frain, une espèce de ritournelle qui
revenait à chaque instant :
« Oh ! je vous en supplie, brave gens »
et, chaque fois qu’il la répétait, le déclamateur se mettait à genoux tantôt
devant nous, tantôt devant ses camarades, tantôt devant l’hôtelier ; mais
avec un air si piteux, si piteux.... Je
ne sais pourtant pas pourquoi : l’histoire était bien très triste, mais elle
n’émouvait pas ; peut-être à cause du
ton de voix qui ne parvenait pas à
monter jusqu’au diapason et à la chaleur voulues, peut-être aussi à cause
des grands gestes dramatiques, exagérés
et hors de place qui accompagnaient
la diction...
Il essaya ensuite de chanter «Minuit
Chrétiens», mais ça rata; alors il passa
pour la collecte aux tables, puis il tendit la main aux hommes et aux femmes
assis autour du poêle dans le centre
de la chambre, toute une bande d’êtres
déguenillés, fatigués, à l’air abruti, vraies
épaves humaines, arrivés là des quatre coins de l’horizon pour la nuit et
qui devaient repartir probablement bientôt, poussés par leur besoin de marcher, d’aller d’un endroit à un autre,
dans une course vagabonde, comme des
fétus de paille trop légers pour rester
fixés à terre, emportés par les rafales
impitoyables du vent...
Ensuite ce fut le tour d’un autre
homme, un voyageur lui aussi à la figure
assez belle, mais alourdie, portant la
trâce d’un je ne sais quoi de mélancolique, d’infiniment triste, comme
la marque d’une destinée implacable.
— Messieurs — vous allez m’aider à
payer ma chope, n’est ce pas, commençat-il. Je m’en vais vous faire quelques
gentils petits tours pour vous amuser,
et puisque vous êtes ici pour faire des
études de mœurs (comment l’avait-il
appris le farceur ? ) je m’en vais vous
donner le loisir de faire quelques observations.
Qui de vous a une feuille de papier
à cigarette? — Merci — Maintenant
déchirez...encore, un, deux, trois, voilà
votre papier raccommodé. Vous voyez?
Oh je ne suis jamais embarrassé pour
le papier, il me manque quelquefois le
tabac à y mettre dedans.
Ah vous faites des études de mœurs ?
Il faut aller à Paris pour cela, au Château
Rouge, c’est là qu’on en voit de chic;
et puis des tableaux, des objets d’art
laissés en souvenirs par les voyageurs ;
vous savez, un artiste en purée ça se
trouve tous les jours 1 Moi par exemple
je suis bachelier, oui, oui, bachelier ès
lettres et ès sciences, premier degré ;
je sais le latin, loqueris latine ? l’anglais,
do you speack English ? etc, etc.
Oh à Paris, là là 1 — Il y a aussi le
père La Lunette vous ne le connaissez
pas ? — Et puis il faut aller voir à
La Corde. — C’est un grand cercle avec
une corde tendue tout autour, et des
bancs aussi tout autour ; et pour deux
sous vous avez le droit de mettre vos
coudes sur la corde et votre tête dessus
et de dormir jusqu’à deux heures du
matin ; et puis vous avez droit à la
soupe ; épatant n’est ce pas ?
— Vous êtes voyageur?
— Oui, ne vous étonnez pas de la
redingote que je porte, ma foi, je préférerais un veston, mais, puisque je n’en
ai pas... Du reste je la porte bien la
redingue, je vous dit que je suis bachelier, j’y ai même gagné de perdre mes
cheveux — (se découvrant) — voyez
quel beau crâne.
— Et qu’est ce que vous vendez ?
— Ce que je vend, attendez un
instant !
Quelle malheureuse demande je venais de faire !
Mon homme tira du fond de ses
poches une boîte cassée où se trouvait
encore un savon, tout empaqueté et
sentant le patchouli à vous renverser.
— Il me le met sous le nez ! « Tenez,
quatre sous, c’est vendu, ^oh oh cela
va me faire encore une chope ». Eh oui,
des bacheliers en vacance c’est très
commun. Et vous, vous êtes étudiant ?
— Oh, oh, des étudiants c’est plus
commun encore, il y en a qui sont
étudiants toute leur vie.
Maintenant un autre petit tour ; voilà,
vous coupez cette ficelle; très bien ;
j’y fais un nœud, vous voyez? un deux,
trois, voilà la ficelle sans nœud ; c’est
un tour de Camille Lavigne ; oh, il est
très cûlé Lavigne pour ces tours là ;
en plus, vous allez me payer ma chope.
Un autre s’avançait ; tout le monde
maintenant nous regardait, et depuis
quelques instants je ne prêtais plus
grande attention au monologue du bonhomme, tout entier que j’étais à l’étude
de notre entourage.
Oh, tous ces yeux braqués sur nousl
Ce n’étaient pas des yeux farouches;
non, pas même avides ; c’étaient des
regards étranges, complexes où il y
avait je crois un peu, mais très peu,
de curiosité, un peu plus de mépris ;
mais surtout de la tristesse ; plus que
ça ; un je ne sais quoi de froid, de lugubre, de blafard, de privé de vie, de
privé d’âme plutôt. Oui c’est cela, des
regards de personnes à l’âme morte. J’ai
rarement eu l’impression aussi vive de
me trouver devant des âmes mortes !
Pauvres êtres, véritables déchets de la
vie, quel désert, quelle désolation dans
leur cœur, quel néant dans leur âme !
Pauvres êtres, pauvres frères perdus !
Je cherchais en vain dans vos cœurs
une corde encore tendue pour essayer
de la faire vibrer ; je sentais que tout
y devait être ralenti, brisé, ravagé détruit..
Tout? vraiment tout?! a En vérité
je vous le dit, en tant que vous l'avez fuit
au moindre de mes frères, c'est à moi
que vous l’avez fait ! »
Oh.Christ, ils sont tes frères! Je
m’incline et je te salue et je t’aime en
chacun d’eux.
J. H. Meille.
IN MEMORIAM
Un vide s’est fait au milieu de nous;
la bonne chère Mademoiselle Louise
Appia ne reviendra plus nous apporter
le témoignage de sa si touchante et si
fidèle affection !
C’est le 15 décembre au matin, à
Paris, que la voix du Maître l’a rappelée et lui a dit: «Monte plus haut».
Pour elle tout est bien, mais pour ceux
qui restent le vide se fait douloureusement sentir.
C’est à la fin de 1853 ou au commencement de 1854 qu’elle vint au
milieu de nous avec sa vénérée mère ;
elles y rejoignaient M. Georges Appia,
alors professeur à l’Ecole Normale.
Elle s’intéressa bientôt à tout ce qui
touchait au bien de la jeunesse, aussi
accepta-t-elle la vocation que la Table
lui adressa en Septembre 1854 pour
devenir directrice du « Pensionnat ».
Cet établissement comprenait un internat et un externat. Mademoiselle
Appia se donna tout entière à son œu
vre et devint une amie maternelle pour ^
ses élèves. Très richement douée et
bonne mu.sicienne elle cherchait à développer l’intelligence et le goût parmi
la jeunesse, et se préoccupa de l’amélioration du chant en réunissant|:''souvent les élèves des deux établissements
pour des exercices en commun. Le résultat de son travail produisit un accroissement sensible dans le nombre
des élèves. Il en venait non seulement
des Vallées, mais de Turin, de Gênes
et d’ailleurs. Qui peut dire l’influence
bienfaisante qu’elle a exercée sur tant
de jeunes âmes! Les orphelines surtout
attiraient sa tendresse et nous avons
toutes connu celle qu’elle a appelée sa
fille et qu’elle a eu la douleur de voir
partir.
Sa tâche était avant tout un ministère ayant pour but constant d’amener J
des âmes au Sauveur. Que de fois une |
leçon de grammaire ne s’est-elle pas
transformée en un appel vibrant à la 'Î
conversion ! La grammaire en a-t-elle
souffert? Nous ne le pensons pas.
Préoccupée de l’état de nos paroisses,
elle s’efforça de former de bonnes maîtresses d’école ; là aussi son travail n’a - jî
pas été inutile et plusieurs d’entr’elles
ont fourni parmi nous une carrière utile ^
et bénie.
Ce ministère d’amour n’a malheureusement duré que 8 ans, puisque, au •>
printemps de 1862, l’état de sa santé
et des raisons de famille l’obligèrent ^
à demander à la Table un repos d’un T
an. Ce repos lui fut accordé, mais* elle i-'•
ne put reprendre son activité au mi---'.■s
lieu de nous.
Les anciennes élèves n’ont pas ou- '*
blié tout ce que Mademoiselle Appia .-^1
a été pour elles ; son cœur si chaud, -‘ÿ
si aimant ne les perdait pas de vue et Æ
chaque année, tant qu’elle l’a pu, elle ^
les réunissait pour leur faire encore du Jf
bien. V
L’âge arrivant, la faiblesse se faisait
sentir, mais même lorsque la mémoire „g
était en défaut, l’affection pour celles
qu’elle appelait « Mes chères enfants »
survivait et trouvait les moyens de se .'I
manifester. — A l’une de ces élèves .j
elle dit un jour de l’été dernier: «Quand
tu rencontreras quelqu’un que tu aimes
et que j’aime tu lui diras mes messages affectueux. — Ce sont ces mes- sages affectueux que nous voulons en- ®
voyer non seulement à ses anciennes;
élèves mais à toutes les
l’ont connue et aimée.
personnes qui
X. X.
COBBISFOIDÜHCE
Torre Pellice, 21 Déc. 1904. I
M. le Rédacteur, JM
Iju paroissienne de l’Eglise de la Tour, " !
dont vous avez publié la lettre dans le
dernier n. de VEcho, dit vrai : bien des ,
gens sont de son avis à l’endroit des ’
réunions du Dimanche soir, et je suis
de ce nombre. Permettez-moi d’appuyer sa proposition de les transporter
dans l’après-midi du Dimanche. Seulement, je voudrais ajouter quelques
raisons à celles qu’elle a présentées.
J’ai constaté depuis longtemps que les
réunions dominicales, celles du Collège.t*i|
surtout (sauf cas de conférences spé-,
dales), ne sont pas fréquentées comme ‘
elles devraient l’être, et cela pour plu-^ |
sieurs motifs dont quelques uns sont J
très légitimes. Les voici : |
Tout d’abord, presque toutes les
mères de familles sont empêchées ûe Si
,ÿ.' A ---
3
-i, _
V j«ndre, non seulement à cause du
^ du soir, mais encore et surtout
J^use des soins à donner aux enfants
te repas et du devoir de ne pas
L abandonner quand ils sont au lit.
Les'personnes âgées ou délicates ne
eavent pas sortir le soir.
Qjjand le temps est mauvais (ce qui
l'est rare chez nous en hiver), même
¿siennes et les bien portants n’ont
^ grand désir de patauger ou de
'accrocher un rhume (comme le dit la
^^Sknne) ou pis que cela.
Jlin’est pas prudent pour des feme^iin peu éloignées du centre de
l’aventurer seules par des routes peu
fréquentées et moins encore éclairées,
jj connais telle personne qui, après
jDè rencontre désagréable ne inet plus
fS pieds hors de chez elle le soir.
Même pour celles qui demeurent dans
s qçm-tier de la Ville, il est des épo|ues de l’année, le temps du carnaval,
ex.' où elles n’aiment pas à sortir le
Dimanche, et on comprend pourquoi.
lAjoutons qu’il est des occasions où
fr)ut le monde aime à rester en famille,
BIX fêtes de Pâques, de Pentecôte et,
^us encore, de Noël et de Nouvel An,
lartout si ces dernières fêtes se trouïênt être le Dimanche même, comme
KttI’ année.
Pour ces différentes raisons, je suis
tout à fait persuadée que les réunions
iu Dimanche seraient plus fréquentées
si elles étaient tenues dans V aprèsmidi.
Je voudrais aussi insister sur ce que
k paroissietnie dit des soirées du Dimanche
i9$sées en famille, car c’est là une chose
)ui me tient fort à cœur. Pour plu
àeurs le Dimanche soir est le seul ou
toute la famille soit réunie et où l’on
[misse jouir les uns des autres. Dans
là semaine chacun est occupé : le père
ila,boutique, à la fabrique ou à l’atelier ; la mère aux soins du ménage ;
les enfants à leurs leçons etc. Le Dimanche arrive avec sa douce liberté !
Mais, non, on ne peut pas en jouir !
Même le soir on se débandera. Il faut
bien que quelqu’ un, le père le plus
souvent, aille à la réunion, si ce n’est
par- grand plaisir, du moins par pitié
pour le pauvre pasteur qui, sans cela,
parlerait aux bancs vides.
Ët puisque nous avons nommé le
pasteur ; un petit mot pour lui aussi,
àvons-nous jamais réfléchi combien
petite est la part qu’il peut donner aux
siens? J’ai souvent entendu une femme
fe pasteur dire avec regret ; « Le Dimîùiche, mon mari n’appartient pas du
lout à sa famille. C’est le jour ou il la
»oit le moins, où il s’en occupe le
®oins. Il n’a pas même une heure le
soir à passer avec les enfants. Ce n’est
s^raiment pas pour lui le four de la fatuUe. » — Ce n’est que trop vrai ! Eh
i*ien_, ne soyons pas égoïstes et permettons à nos conducteurs spiriteuls
^'accomplir leur devoir, non seulement
SVec nos familles, mais aussi envers la
leur.
J’aurais voulu diçç encore quelque
ehose à propos des réunions qui de'Taient, à mon avis aussi, être consacrées
^ l'évangélisation ; mais cette lettre à mis
* l’épreuve déjà votre patience, M. le
Rédacteur, et, je le crains, la patience
ie ceux qui ont bien voulu me lire,
missi je m’ arrête en vous remerciant
'Îe l'hospitalité que vous voudrez bien
WiGorder à ces lignes.
.Une autre paroissienne,"mère de famille.
-ÿ
d lî fl O ]M I Q li Ù
La Tour. — Examens électoraux.
Dimanche, iS conrant, plus de deux
cents candidats électeurs se présentèrent
aux écoles communales de la ville pour
subir les examens électoraux. Cinquantecinq seulement, les premiers qui avaient
présenté la demande, purent être examinés dont quarante-trois furent approuvés.
Les autres candidats furent convoqués Mercredi soir, dans l’Ecole de
S. Marguerite à 8 h. du soir. La salle
spacieuse et bien éclairée put donner
place à tous les présents à l’appel, en
nombre de cent vingt et un, pour les examens par écrit. La Commission prolongea ensuite sa séance pour examiner
oralement les candidats des communes
voisines, dont vingt-trois sur vingt-neuf
furent acceptés.
Les examens oraux continuent ce
soir. Vendredi 23 courant pour ceux
de la Tour.
Saint Jean. — Six membres de cetre
paroisse sont entrés dans leur repos
dans l’espace d’une semaine, du 10 au
17 courant.
C’est d’abord deux femmes âgées, la
veuve d’André Blanc et sa tante, et
puis deux vieillards, Jacques Ricca et
Jean Balmas (celui-ci était notre doyen
ayant 94 ans) et enfin un jeune homme
et une jeune femme, Philibert Gardiol
placé à Genève seulement depuis deux
mois et Adèle Scuderi-Odin récemment
partie aussi de St. Jean pour la Calabre.
Que Dieu console toutes ces chères
familles affligées.
Angrogne. — Samedi, 17 courant,
ont eu lieu à S. Laurent les examens
pour ceux qui aspirent à devenir électeurs politiques et administratifs.
La commission examinatrice, présidée
par le pretore de notre mandement, M.
l'avocat Bersezio, a pu accorder le certificat à 42 sur 53 examinés.
Villar. — La même commission pour
les examens électoraux s’est rendue.
Mardi 20 courant, au Villar où elle a
pu accorder le certificat requis pour
l’inscription aux listes électorales à 44
des 47 candidats qui se sont présentés
aux examens.
Saint-Germain. — La Commission
Exécutive s’est réunie chez son président provisoire M. C. A. Tron et a
décidé d’envoyer à toutes les paroisses
une circulaire qui sera lue dans les
temples le jour du Nouvel-An. Là prochaine visite pastorale aura lieu D. V.
le mois prochain, à Bobi, par les soins
du président et du Vice-président de
la Commission.
Pramol. — La visite pastorale de
cette paroisse a été faite Dimanche 11
courant par le secrétaire de la Commission exécutive, M. Teofilo Gay, assisté du vice président M. Henri Rostan. La neige abondante et la glace
ont restreint le nombre des femmes
présentes au culte ; mais les hommes
étaient au complet ; ce qui fait que l’assemblée même tenue après le culte fut
fort nombreuse. Elle dura une bonne
heure et fut rendue intéressante par
la part qu’y prinmt le nouveau pasteur
provisoire M. Eugène Revel, et différents membres de l’église et le viceprésident de la Commission Exécutive.
Il n’y a que deux mois que M. Revel,
envoyé par l’Adminislratiim travaillle
dans cette paroisse, et il y a gagné
déjà, ainsi que sa jeune épouse, les plus
vives sympathies et de grands sujets
d’encouragement.
Le Dimanche même dans l’aprèsmidi et le soir, M. Gay tint deux réunions aux Chauvins et aux Plencs, et
le lundi matin une autre à Peumian,
où il eut la joie d’être rejoint par M.
le pasteur Aug. Jahier (venu pour coopérer à ces réunions de quartier) lequel
voulut bien se charger des trois autres
réunions à la Rua, aux Tournims et
aux Clos.
Toutes ces réunions furent suivies
avec le plus vif intérêt, les écoles étaient
bondées, l’attention suivie et le chant
plein de vie. Dieu veuille que cette
visite ait produit quelque bien durable
pour nos chers frères de Pramol.
Pérou.se. — Nous apprenons avec
plaisir que M. Albert Grill, ancien élève
de l’Ecole latine du Pomaret, puis du
Collège, a obtenu à l’Université de Turin son diplôme de Docteur en Droit.
Nos vœux pour une bonne et utile
carrière.
Mêmes souhaits à M. Corrado Besson,
de Turin, qui a remporté sa laurea de
Docteur en médecine et chirurgie.
Livres pour étreniies.
A l’époque de l’année où nous sommes, il n’y a pour ainsi dire pas de
famille où l’on ne soit à la recherche
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Castelli e Principi, de M.me G. G.
Giordani, auteur de «Sotto il velame»;
Piccoli Semi, de Luisa Sclaverano,
directrice de la Domenica dei Fanciulli;
Strepitose avventure di Formicolino
attraverso l’Africa de Augusto Piccioni (Momus) et... les autres que les
lecteurs verront eux-mêmes en s’adressant directement à la Librairie Paravia.
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La Société pour la Paix « L’ Unione
Lombarda » de Milan, vient de publier
l’almanach Leggetemi! pour 1905, qui
forme un petit volume d’une centaine
de pages intéressantes à lire et qui
contribue puissamment à la propagande
pacifiste, puisqu’il est très répandu, ayant
un tirage de plusieurs milliers d’exemplaires.
Parmi les nombreux et très variés
articles, nous en trouvons plusieurs
écrits par des connaissances de beaucoup de lecteurs de l’Echo : E. T.
Moneta, Félix Momigliano, Lino Ferriani, E. De Amicis, Achille Loria,
Guglielmo Ferrerò, Angelo Eoa, M.lles
Cesarina Lupati, Irma Melany Scodnik, etc.
Cet almanach est distribué gratuitement aux membres de notre Société de
la Paix, qui n’ont qu’à s’adresser au
secrétaire - caissier Emile Eynard, qui
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Sommario del Numero di Dicembre.
Ai nostri cortesi lettori — G. Grilli:
Il Progresso — U. Janni: Il problema
dell’Evangelizzazione in Italia — P.
Spemann : Confessioni di uno studente
— FJ, Bosio : Schiarimenti biblici —
L. Golani : Rassegna mensile - G.
Grilli : Biblioteca della Rivista — Dalle
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NouYclles et Mts divers
M. Louis Jalla est rentré de sa
tournée en Grande-Bretagne. Apres les
fêtes, il repartira pour la Suisse. Les
II, 12 et 13 janvier il parlera à Genève, à la Zambézia, à la Salle de la
Réformation et à la Société de géographie. Ses conférences et réunions dans
d’autres villes le retiendront en Suisse
jusqu’au 14 février; après quoi son
programme l’appellera en France.
France. Il y a quelques semaines,
mourait au Petit-Fresney, M. Malézieux
sénateur de l’Aisne. Quoiqu’ il ne fut
jamais sorti de l’Eglise Catholique M.
Malézieux aimait le Protestantisme. Il
lisait avec plaisir la Bible. «Nous sommes encore une demi-douzaine au Sénat
qui lisons le Nouveau-Testament dans
e texte grec », disait-il à M. le pasteur
Beuzart.
Le même pasteur écrit dans l’Eglise
Libre que M. Malézieux avait une haute
estime pour les Vaudois du Piémont,
dont il connaissait l’histoire, et dont il
avait parcouru à pied les Vallées. Il
lui arriva d’y faire route avec un ménage brouillé : chemin faisant, il s’employa à réconcilier les deux époux, et
il y réussit ; ceux-ci le tinrent pour un
pasteur, et M. Malézieux fut flatté de
la méprise.
Le Prêtre Converti paraîtra au commencement du mois de Janvier 1905,
sous ce nouveau titre : France et
Evangile. Ce journal de la Réforme
religieuse est rédigé par d’anciens membres du clergé romain. — Directeur :
Félix Meillon, 18 Rue du Lunain, Paris,
(14J. — Abonnement: France 3 fr.
Etranger: 3,50.
On annonce la mort de miss Adeline
Sergeant, auteur bien connue de 32
romans qui ont vu le jour de 1882 à
1903, et dont quelques-uns ont été traduits de l’anglais en français. Fille d’un
pasteur wesleyen, miss Sergeant s’est
occupée très activement de diverses
œuvres en faveur des femmes, a Londres. Elle avait 53 ans.
4
— 4 —
Revue Politique
Au cours de la dernière huitaine,
la Chambre a discuté et approuvé plusieurs projets de loi. C’est d’abord une
pension annuelle de 12.000 fr. au poète
et professeur Giosuè Carducci qui vient
de prendre sa retraite. Le projet relatif,
accompagné d’un beau rapport, fort applaudi, de M. F. Martini, est adopté à
la presque unanimité. La discussion du
traité de commerce avec la Suisse soulève
une assez longue discussion où quelques
orateurs, que le nouvel accord semble
légèrement atteindre dans leurs intérêts
particuliers, accusent le Gouvernement
d’avoir surabondé dans les concessions
faites à la confédération voisine. Tel n’est
cependant pas l’àvis de l’assemblée qui
approuve le traité par 204 voix contre
30, convaincue comme elle a pu l’être
que les conditions obtenues sont les
meilleures qu’il fût permis de souhaiter
à l’état actuel des choses. N’oublions,
pas en effet qu’avec l’ancien traité notre
exportation en Suisse s’est notablement
accrue, tandis que l’importation Suisse en
Italie avait sensiblement diminué, et
que les négociateurs ne pouvaient pas
ne pas en tenir compte dans la conclusion d’un nouvel accord. Un troisième
projet de loi, suggéré au Gouvernement
par les désordres de septembre dernier
où la force publique s’est révélée insuffisante, est celui qui concerne l’augmentation du nombre des sergents de ville,
des gardes de sûreté publique et des
carabiniers. C’était dans l'ordre que les
socialistes s’opposassent à cette dernière
loi, mais M. Giolitti ayant menacé d’en
faire une question de confiance, le projet
a été adopté à une très forte majorité.
Et sur ce la Chambre a décidé de s’ajourner au 24 du mois prochain, pleinement satisfaite, à ce qu’on dit, du travail
qu’elle a accompli dans le courant de
ces quatre dernières semaines.
Le Sénat, qui continue à siéger jusqu’à
l’avant-veille de Noël, vient de voter
aussi les deux derniers projets mentionnés
plus haut. Rappelons en passant que
le Conseil Fédéral Suisse a de son côté
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le « Guide » par M. le docteur D. Rivoir, avec la collaboration de l’auteur.
S’adresser à M. le Prof. Jean Jalla
Torre Pellice.
ratifié dernièrement le traité de commerce
avec l’Italie.
— Marcel Habert, l’ami de Paul Déroulède et condamné comme lui à l’exil
par la Haute Cour, vient de rentrer en
France à l’expiration de sa peine. Est-il
nécessaire d’ajouter que, son arrivée à
Paris a fourni l’occasion d’une imposante
manifestation nationaliste et de violentes
attaques au ministère Combes par les
organes du parti? Non, n’ett-ce pas !
cela coulait de source. Et il n’est pas
moins naturel que les amis de M. Habert
aient proposé à la Chambre de faire révoquer les décrets d’expulsion jadis prononcés par la Haute Cour contre quelques
membres de la ligue des Patriotes et
autres perturbateurs. Mais M. Combes
n’entend pas de cette oreille et la proposition n’a même pas été discutée. Un
autre nationaliste qui, quoique mort contiuiie à faire beaucoup parler de lui, est
le fameux Syveton dont la fin est toujours
entourée de mystère. Malgré les dénégations de ses amis qui voudraient sauver
sa mémoire de l’opprobre, il demeure
cependant à peu près acquis que le
violent patriote a tranché volontairement ses jours pour éviter la honte
de paraître devant la Cour d’Assises où
son gendre l’aurait traîné pour y répondre
d’un crime ignoble. En attendant que la
lumière se tasse, on continue à insinuer
ce que vous savez sur M. Combes et les
francs-maçons ; le public et la presse
8 échauffent et se passionnent pour un
drame vulgaire s’il en fut... à telles
enseignes que les autres manifestations
de la vie politique et publique passent
en seconde ligne, témoin la visite à Paris
de nos 300 étudiants italiens. Hâtonsnous de dire qu’oii les accueillit on ne
peut plus cordialement,que les réceptions
a l’Hôtel de Ville, au Ministère, à l’Association française des étudiants furent
aussi aimables que grandioses ; mais sans
le suicide Syveton, les journaux italophiles
leur auraient et nous auraient consacré
journellement quelques colonnes de plus.
— A Buda-Pest, les obstructionjiistes
ont par des désordres sans non.et sans
exemple, mis la Chambre et le gouvernement de M. Tisza dans l’impossibilité
de gouverner et de légiférer. Aussi le
Parlement va-t-il être dissous et les
comices seront convoqués pour fin janvier.
Ou a lieu de croire que la majorité des
électeurs se prononcera contre les obstructionnistes, et que la future assemblée
pourra enfin voter le nouveau règlement
qui, par de sévères dispositions, mettra
fin à cette scandaleuse obstruction.
— Les Japonais se sont enfin emparés
de la fameuse colline des 203 mètres,
(qui au dire des Russes leur servira de
simple poste d’observation) mais PortArthur tient toujours. I)u 25 iiov. au
2 décembre les Japonais ont multiplié
les assauts, mais, d’après le rapport
Stoessel ils auraient été constamment
repoussés avec des pertes formidables,
environ 20.000 b. Rien de particulier à
signaler des armées de Mandchourie à
part quelques inévitables escarmouches
d’avant postes.
Environ 3000 étudiants des deux sexes
ont manifesté dimanche dernier à Moscou
contre le Gouvernement et chanté dans
les rues les hymnes révolutionnaires.
Comme à S.t Pétersbourg, on a eu facilement raison des révoltés dont 4 morts
et 60 blessés seraient demeurés victimes
de la brutalité proverbiale des Cosaques.
IjCS gouverneurs des provinces ont réceiuuieiit' reçu une circulaire par laquelle
ou leur ordonne de défendre à l’avenir
aux Zemtvos de discuter le régime actuel de Gouvernement. Une circulaire
postérieure avait déjà bâillonné la presse,
et la police vient de recevoir l’ordre
d’empêcher tout comice public! Yoilà
dissipées les illusions des soupirants de
la liberté !
j. c.
Ab. payés et non quitancés.
1904 ; J. Avondet, Envers Porte.s ; Fr. Bertalot, S. Germain ; E. Geymonat, Villar ; Fr.
Pons, Gardiole ;Prali) ; Pons Barth., Fontaines ;
J. Rostagno, Roma; H. Benech, S. Jean.
1904-05: G, Quattrini, Naples; L. Godin, Prarostino.
1905; M. Gaydou, Augrogne; Mad Gaydon,
Torre Pellice; E. J. Leidheiiser, Turin; Fr.
Peyrot, Perrier ; D. Simond, Augrogne ; E. Davyt,
Turin.
Ass. Cristiana, Torino; Emilia Conti, Laveno.
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Pignerol 5.59 6. 7 9.23 9.31 13.06 13.13 16.12 16.20
Turin 7.26 10.55 14.32 17.32
« accél.
Turin 5.35 9.15 12.55 16.—
Pignerol 6.56 7. 5 10.36 10.45 14. 2 14.10 17.21 17.31
S. Second 7.17 10.57 17.42
Ch. d. Mourer 7.24 11. 4 17.49
Briqueras 7.27 11. 7 14.28 17.53
Bibiane 7.39 11.19 14.38 18. 7
Lus. S. Jean 7.49 11.29 14.48 18.18
La Tour 7.56 11.36 14.54 18.25
19.10
19.18
19.29
19.36
19.46
19.53
20.03
20.12
21.28
21. 2
21.11
21.23
21.30
21.33
21.48
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6. 9 7.27, 9.51 11. 814.47 16,52
6.25 7.42 10. 6 11.23 16. 2 18. 7
6.59 8.16 10.40 11.57,15 36 18.41
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16.40
17.25
6.24 8 46 10. 7:12.26 15.21
6 39,9—110.22 ]2.41'16.36
6.69,9.2010.42:18. 1,15.56
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