1
PRIX D’ABONNEMENT PAR AN
Italie . . . , . L. 3
Tous les pays do TUnion do
poste . . . . ^ 6
Amérique du Sud . . » 9
On «‘abonne:
Au bureau d’Administration;
Chez MM, las Pasteurs ;
Che?: M. Ernest Robert (^PignerolJ
et à la Librairie OMantore ot
Maaoarelli fPlffnorol).
L’abonnement part du 1- Janvier
et se paie d'avanoe.
21 Octobre 1887
Numéros séparés demandés avant
le tirage 10 centimes ebacun«
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois, — Ifi coiitimes de 2 à 5 fois et 10 cen
times pour 6 fois et au dessuâ.
S’adresser pour la Bédaotioii et
P Administration à M, le Pasteur H. Bosio — Saint Oérrnoin^
Cluson ^Pinerolo) Italie.
Tout changement d'adrej^e est
payé 0,25 centimes»
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous m/f serez témoins, Aotbs Ij 8. Æ'mA'Abî ia vérité nvee kl ciinrité. Kpiï. iv, 15.
•S O min aire.
M*’ Giovanni Niccolini. — Un autre deuil.
— Lettre de Messine. — Missions. ~ Revue
politique. — Annonces.
M” GIOVANNI NICCOLINI
Le nom du. bien-aimé Professeur,
que nous venons d’inscrire en tête de
ces lignes, sera prononcé, cette semaine, avec l’accent du plus vif regret,
par tous ceux qui ont eu l’avantage
de connaître de près celui que le
Seigneur, a rappelé â lui, d’une manière si I soudaine, dimanche dernier.
Après avoir, comme il le faisait
toujours, assisté au culte, M"' NiccoUNi a dîné avec sa lamille et vers
2 heures, au moment où il allait
sortir de chez lui, après avoir avoir
dit: Mi gira la testa, Agostim (Madame Niccolini)... casco..., il tomba,
en effet, sur le seuil de sa maison,
pour ne plus se relever.
Transporté sur un canapé, entouré
de sa femme et de plusieurs amis,
il reçut immédiatement tous les se
cours possibles. Quelques minutes
plus tard, MM. les docteurs Giordano
et Vola arrivèrent, mais, hélas! uniquement pour constater que la rupture d’un anévrysme avait causé une
mort instantanée.
Il est plus facile d’imaginer que de
^décrire la douleur des personnes qui
assistaient à ce départ aussi subit.
Nous ne dirons rien de l’angoisse
dans laquelle se trouva tout-à-coup
plongée celle qui fui la compagne
fidèle et vaillante de notre cher frère,
pendant tout près de trente-trois ans.
Giovanni Niccolini naquit à Pietrasanta (Toscane), le 8 juillet 1824î,
d’une famille de la bourgéoisie. De
bonne heure il donna des preuves
d’une disposition naturelle pour les
éludes et il se distingua dens les
écoles des Scolopi, où il apprit, entr’autres choses, parfaitement bien
le latin.
Différentes causes, parmi lesquelles
il faut signaler les troubles politiques,
qui éclatèrent alors en Toscane, em-
2
,330.
pêchèrent Tardent jeune homme de
poursuivre les études universitaires
auxquelles sa famille le destinait. Il erra
pendant quelques années de Pise à
Florence, où il ne manqua pas d’acquérir des connaissances toujours plus
solides s’appliquant surtout à la lecture des classiques, en compagnie
de quelques amis, enthousiastes comme lui, de notre littérature nationale
et des formes choisies de notre belle
langue.
Quelques années plus lard, c’était
aux environs de 1851, de nouvelles
agitations politiques dans lesquelles
G. Niccülini se trouva plus ou moins
compromis (il n’en fallait pas beaucoup pour le gouvernement soupçont mieux de ce duché microscopique),
obligèrent son père à le soustraire
aux recherches de la police, en l’envoyant à Gênes, où nombre de patriotes toscans venaient respirer le
souffle pur de la liberté.
C’est sur la voie de Texil que Dieu
attendait ce cœur épris d’idéal, pour
lui faire connaître la vraie patrie et
lui donner la vraie liberté.
Le qiauvre fugitif ne tarda pas de
lier connaissance avec d’autres toscans,
ses compagnons d’exil. L’un d’eux,
Magrini de Florence, qui fréquentait
déjà les cuites des évangélistes de
l’Eglise Vaudoise établis à Gênes, y
conduisit un soir G. Niccolini. Celuici en emporia, d’emblée, une impression sérieuse; aussi ne manquat-il pas d’y revenir. Bientôt il entra
en relation intime avec MM. P. Geymoùat, B. Mazzareila, pour lors au
service de notre Eglise, et B. Malan.
Gagné à l’Evangile, il devint Tarai
de nos ouvriers et, en attendant, il
pourvoyait aux besoins de la vie, en
donnant des leçons. Il eut même pour
élève Tan des fils de César Malan de
Genève, qui était pasteur de la Colonie Suisse.
En juin 1853, la Table appelait B.
Mazzarella à occuper la chaire de
langue et littérature italiennes au
Collège de la Tour. ' Pour des raisons qui nous sont inconnues, celle
nomination n’ayant pas été suivie
d’effet, ce fut à Monsieur G. Niccolini que , par une direction que nous
croyons providentielle, cette chaire
fut confiée.
Quelques mois après t’exilé toscan,
devenu chrétien, (1) saluait pour la
première fois du regard, ces belles
Vallées qui allaient devenir pour lui
une secónde patrie ici-bas.
Ceux qui, comme nous, se souviennent de l’avoir vu et entendu,
une année plus lard {1854), à la
fête du 15 Août à laBalsilie, auront
une idée de l’énergie et de la chaleur
avec lesquelles ce nouveau converti
savait proclamer sa foi. Au reste ses
convictions, loin de s’affaiblir avec
les années, n’ont fait que se fortifier, et l’enthousiasme des premiers
jours ne Ta pas abandonné au déclim
de la vie. Sa foi, toujours plus enracinée n’avàii rien perdu de son
premier élan, hi son artiour de sa
première intensité.
Quant à l’oeuvre du prófesseur,
durant les 34 années de travail que
le Seigneur lui a accordé de consacrer, sans interruption, au Collège,
à TEcolè Normale et à TEcolè Supé
¡1) Ce pas décisif valut, à celui qui le
faisait, la malédicUm de son père trop
bon calbolique, et ensuite j à toute sa famille, des vengeances et des pertes de plus
d’un genre.
3
rieur« des jei»n«s 011«?, qui pourrait
en parler convenableräent, en quelques lignes, et dans une heure aussi
éprouvée que l’est celle que nous-traversons“^ Qu’on essaie de se représenter
quels résultats aurait donné l’étude de
la langue et de la littérature italiennes,
dans nos trois établissements, pendant
ce dernier tiers de siècle, sans la présence, au milieu de nous,dece chrétien
à Taçcenl si pur, à la langue si-élégante et si correcte, à l’esprit si
enjoué, communiquant, à ses nombreux disciples son ardente admiration pour les riches beautés de la
langue nationale!
Qu’on interroge tous nos pasl.eurs
et évangélistes, nos maîtres et maîtresses d’école, et tant d’autres qui ont
été ses élèves, et ils seront unanimes pour reconnaître que c’est an
professeur qui vient de nous être si
inopinément ravi qu’ils doivent, en
très grande partie, de pouvoir s’esprimer en italien d’une manière
convenable.
Placé sur une scène plus en vue
M. Niccolini n’aurait pas manqué de
Hier .[’attention du monde littéraire,
en se faisant avantagensement connaître, soit par son aptitude à l’enseignement, dont il avait fait un apostolat, soit par son talent comme
écrivain. Sa modestie seule l'a em^
pêché de livrer à la publicité des
travaux poétiques remarquables, dont
on peut deviner la valeur par les
trop rares spécimens .qui ont vu le
jour.
*
♦ ♦
Nous sentons tous qu’un grand vide
vient de se produire dans notre enseignement secondaire. Qui prendra
la place que notre regretté et bienheureux frère a si fidèlement occu
pée jusqu’à hier? — Ayons fipnliasce
en Celui qui a pourvu et qui poufr
voira.
A la famille si profondément éprouvée, et à Madame Niccolini en
particulier, nous dirons, avec le
pieux A. Vinet : « De toute éternité
Dieu a préparé l'épreuve qui vous
fait gémir; et de toute éternité II
écoule la prière que celte épreuve
vous met dans la bouche*, -- El
avec St. Paul ; a Notre espérance à
■» votre égard est ferme, parceque
» nous savons que, si vous avez part
» aux souffrances, vous avez parlaussi
» à la consolation ».
J. P. Pons.
l’enterrement.
Le nouvelle de la mort de Mr.
Niccolini s’est répandue dans l’aprèsmidi de Dimanche, à La Tour et à
S. Jean, en sorte que, dans les réunions’du soir, des prières se |S.pnt
élevées de bien des cœurs surpris et
attristés, en faveur de la famille que
l’épreuve venait de frapper comme un
coup de foudre qui éclate dans un
ciel serein. On $eprenait, au premier
abord, à espérer qu’il y eût équivoque
ou exagération; mais ie doute ne fut
bientôt plus possible.
L’enterrement a eu lieu mercredi
matin, à 10 heures. Sur le seuil de la
maison mortuaire, à l’endroit môme
où était tombé celui qui maintenant
était élendu dans une bière entourée
de fleurs et placée dans, l’allée du
jardin, M, le pasteur Bonnet lut Matt.
XXV, 1,8-30, après quoi AD*, le professeur Tron rappela, d’une voix
émue, quelques-unes des vérités contenues aans la parabole des laleuits.
Lorsque Dieu accorde à un pécheur
sa grâce en .Jésus-Christ, il en fait
immédiatement son serviteur et il
lui donne en même temps la capacité,
les talents voulus, pour accomplir
l’œuvre qu’il lui a préparée. Même U
4
prépare longtemps à l’avance l’homme
pour le rôle qu’il lui destine. C’est
ainsi qu’il avait pris le frère qui nous
a quittés, dans la Toscane même, et
qu’il lui avait donné de bonne heure
l’amour de l’étude, et surtout de
la littérature et de l’histoire nationales.
Au jour fixé, il dirigea ses pas vers
Gênes, attira son cœur à lui et l’amena dans notre Collège.
C’est ici qu’il a été appelé à accomplir cette tâche de professeur qui
est « peu de chose » aux yeux des
hommes, et combien plus de Dieu,
mais qui est grande pourtant lorsqu’elle est remplie avec fidélité, en
vue d’obtenir l’approbation du Maître.
C’est au serviteur qui a été « fidèle
en peu de chose» qu’est adressée celte
parole; «Entre dans la joie de ton
Seigneur >.
Au milieu de nos larmes, nous
dirons nous aussi avec,consolation, au
maître, au collègue dans l’administration des hôpitaux et dans l’enseignement, à l’ami fidèle, au parent,
a l’époux: Tu nous a quittés, mais
c’est pour entrer dans la joie de ton
Seigneur.
M. le professeur Charbonnier a invoqué dans une prière les consolations
du Seigneur sur la famille affligée.
Vers 10 â[4 heures, le cortège très
nombreux se forma devant le Temple
Nehf. Le corbillard était couvert de
couronnes préparées par les élèves du
Collège, par l’Ecole Supérieure, par
d’anciennes élèves, par des Sociétés
ou par des personnes amies. Les
étudiants avaient désiré porter euxmêmes les restes de leur professeur
au champ du repos. Après les parents,
venaient la Table, la Commission des
Hôpitaux, les professeurs du Collège,
les anciens élèves du Collège, le
Collège, les anciennes élèves de l’Ecole
Supérieure et Normale, l’Ecole Supérieure, l’Orphelinat et enfin le public
composé d’une foule de personnes de
toutes les classes de la société.
Sur la tombe M"' H. Meille directeur
du Collège paria, en italien, sur Rom.
viil, 33-34 et M. Pons modérateur
retraça â grands traits la vie et l’œuvre de M. Niccolini. Une prière de
I s.
M. le pasteur Tron du Villar termina
le service funèbre où n’avait pas
manqué la note de l’espérance chrétienne et de la reconnaissance pour
le don précieux que le Seigneur a
fait à nos établissements d’instruction
dans la personne du professeur Niccolini, maintenant entré dans son
repos. H. E.
REMERGIMENT
Madame A. Niccolini nous prie de
remercier, en son nom, toutes les
personnes qui lui ont témoigné une
précieuse sympathie dans l’ épreuve
que le Seigneur lui a fait traverser.
Elle exprime, en particulier, ses sentiments de vive gratitude aux élèves
du Collège et de l’Ecole Supérieure,
ainsi-que aux anciens élèves de ces
deux établissements, qui ont tous
partagé la douleur causée par le départ si soudain de Mr. le professeur
Niccolini. j. p. p.
Un autre deuil
Une dépêche télégraphique reçue ce
matin (vendredi) nous apprend qu’un
deuxième deuil vient de frapper le
Collège et l’Eglise. Hier au soir, 20
octobre, à 10 h. et 20 minutes, est
mort
M. LE PROF. ETIENNE lYlALAN
dans sa 64™ année. Une congestion
cérébrale que rien n’a pu vaincre,
lui avait ôté toute connaissance dès
samedi dernier au soir. Dans cette
heure d’humiliation, en présence du
double deuil dopl nous venons d’être
frappés, nous ne pouvons qu’envoyer
à la famille affligée l’expression de
notre profonde sympathie.
L’enterrement a été fixé pour demain samedi, à 3 heures de l’après
midi.
5
• »/WWW*/'rfV\/w s/VV*>» WVW» M «W w
—333
LETTRE DE MESSIA
Cher Monsieur,
Si vous le permettez et si vous
croyez que les nouvelles que je puis
vous donner de Messine intéressent
vos lecteurs, je me propose dorénavant
de vous envoyer, de temps à autre,
une lettre sur le champ de travail
qui m’a été assigné; ainsi vous serez
à même d’ajouter un nom à la liste
de vos correspondants occasionnels (i).
J’aurais voulu vous écrire il y a quelques semaines pour rassurer, par le
moyen de votre journal, les amis des
Vallées sur le sort de leurs frères de
Messine; mais j’ai préféré attendre
que le choléra fît mine de nous quitter
pour vous donner quelque chose de
plus exact.
Il y a tout juste un mois que le
choiera a commencé a sévir dans la
ville; déjà nous espérions en être
quittes pour la peur lorsque, pendant
la huit du samedi au dimanche 11
septembre, la maladie à pris des proportions effrayantes.
L'è dimanche matin en allant à l’Eglise on nous annonce qu’il y avait eu,
en ville, 105 cas suivis d’un grand
nombre de morts et qu’un membre
de l’Eglise avait perdu sa femme et
un enfant de 7 ans. La triste nouvelle n’était que trop vraie; d’ailleurs
il n’y aurait eu qu’à jeter un coup
d’œil dans les rues pour se convaincre que quelque chose d’anormal
avait dû se passer.
Tout le monde était aux nouvelles;
les boutiques, les pharmacies, tes
débits de vin, les dépôts 'de tabac,
se fermaient. Les portes de la ville
étaient encombrées par une foule de
personnes, les unes à pied, les autres
à dos d’âne ou en voiture, qui s’échappaient, emportant avec elles les
objets les plus nécessaires et leurs
matelas pour la nuit. Quelle était la
cause de ce malheur? Pourquoi le
choléra qui semblait nous avoir laissés,
avait-il pris tout à coup de telles proportions?
(t) Qu’il soit le bienvenu.
D’aucuns faisaient rétomber toute
le faute sur le capitaine du port qui
avait permis, disail-on, à un vapeur
anglais infect de décharger sa cargaison de.blé; d’autres disaient que
le choléra sommeillait au milieu de
nous et qu’il s’était tout à coup réveillé. 11
On ne sait pas encore, à l’heure
qu’il est, quelle a été l’origine du
développement de la maladie. — Ce
qui est hors de doute, c’est que le
choléra (qu’il soit venu des Indes
avec le vapeur anglais, ou de Catane)
a trouvé à Messine un milieu malheureusement favorable. Je, ne veux pas
dire que la ville soit malsaine, loin
de là; c’est peut-être la ville la plus
saine d’Italie. Pour elle Dieu fit tout.
Située sur un bras de mer, elle possède tous les avantages des villçs
maritimes sans en avoir les inconvénients. Elle ne pourrait pas être
mieux ventilée; même au plus fort
de l’été, s’il n’y a pas d’air ici, il
n’y en a nulle part. Mais la propreté
laisse beaucoup à désirer, comme
un peu partout en Sicile: la ville est
dépourvue d’eau; quoiqu’elle abonde
dans les environs, la municipalité a
autre chose à faire qu’à s’occuper
du bien public. La lutte entre le
parti libéral et le parti clérical est
très vive. Charité bien entendue commence par soi-même, telle est la
devise du parti qui est au pouvoir.
L’eau manquant, ou coûtant assez
cher, ce qui revient au même pour
le pauvre, je laisse à deviner l’état
des maisons.
Bon nombre d’habitations, même
celles de riches, sont dépourvues de
cette commodité que la pudeur anglaise désigne par deux lettres de
l’alphabet. Au moins si l’on se trouvait à la campagne, on pourrait recourir au moyen dont se servirent
les Israélites au désert, mais, en ville,
impossible; aussi le soir, dans les
rues secondaires, il faut avoir soin
de quitter le marche piëd et de marcher au milieu de la eue afin de ne
pas être inondé depuis les ba,lcons,
a moins d’être toujours armé d’un
parapluie ouvert.
Í
6
■w
.334
La salelé, l’ignorance el la superstition du peuple, la température
très élevée, voilà les causes du choléra.
Nous ne savons pas encore au juste
tjuel est le nombre des morts; mais
je ne suis pas loin de la vérité si
)e dis qu’il est mort à Messine 1000
personnes et que les attaqués ont été
environ 3000: on le saura plus lard,
à moins que le grand désordre qui règne aux archives ne serve à cacher
la vérité. Le malheur aurait été plus
grand encore, et nous aurions eu
peut-être un autre 1854 ou 1867,
n’eût été l’association de la Croce
d'oro. Celle société dont faisaient
partie 8 évangéliques, au moins, était
composée en grande partie dejeunes
pns, qui, au péril de leur vie, allaient d’un cholérique à l’autre, dis
tribuant des médecines et des secours
aux plus pauvres.
Ils se transformaient en médecins,
gardes-malades, fossoyeurs même.
Nul ne saura jamais tout le bien
qu’ils ont fait durant le mois qui s’est
écoulé: huit ont succombé en luttant
corps à corps contre le mal.
Notre Eglise a été relativement peu
éprouvée. Jusqu’à présent un seul
membre d’Eglise est mort; il était
de ceux qui, réguliers au commencement , oublient'^ bien vile le chemin du Temple; espérons qu’il n’avait
pas ouhjié son Dieu.
Deux frères ont été très éprouvés
dans leurs familles encore catholiques.
L’und’euxa perdu sa femme et deux
enfants ; l’autre, une fille de trois ans
el un fils de 28, père de famille à
son tour. Les services pastoraux de
votre correspondant et de mon collègue M. Rivoir, ont été requis pour
la sépulture d’un Anglais el de deux
Allemands. En lemps ordinaire nous
aurions eu l’occasion de nous adresser à de bons auditoires, tandis que
nous n’avons eu qu’une quinzaine de
personnes.
L’Eglise de Messine n’a pas été oubliée par les Eglises sœurâ : San Remo
nous ,a envoyé 20 fr., la paroisse de Tur i n 220,00.3’a i r eçu en o u l re d u Go m i t é,
20 fr. c.-à-dire la moitié delà somme
collectée après la réunion du Comité
et de la Table. Un geôlier de Caltagirone dont je ne connais pas le nom
m’écrivit une lettre très intéressante
el y joignit 10 fr. pour nos pauvres.
Mon ami M.’ Rodio a un champ
bien ingrat à cultiver à Brindisi, mais
voilà un fruit de l’Evangile dans cette
ville qui nous prouve qu’il ne faut
pas désespérer même dans les localités les plus difficiles.
Je remercie au nom de l’jCgUse les
personnes généreuses qui ont voulu
venir à notre aide 4ans ces circonstances douloureuses.
Agréez, cher Monsieur, les salutations fraternelles de votre dévoué,
P. Rosspan.
Missions
Voyage de Monsieur et Madame
Jalla. — Les nouvelles du voyage de
M. el de M™® Jalla continuent d’être
bonnes. Leur santé et celle de leurs
compagnons était excellente à la date
du 25 juillet. Ils campaient alors à la
Nata dont le passage avec les wagons
a été photographié par M, Coi!|ard.
Ils n’avançaienl que lentement pour
ménager les bceufs, et les conserver
jusqu’au Zambèze. Plusieurs ont dû
être tués pour cause de maladie;
chaque semaine, Ms durent se reposer deux ou trois jours de suite ,
ensorle qu’ils ont nais plus de temps
qu’ils ne pensaient pour traverser la
région du Macaricari, qui parfois,
leur apparaissait comme une mer sans
limites. Ce lac salé étend son influence
au loin de sorte que le sol est recouvert d’une légère couche de sel qui
empêche toute végétation, sauf une
herbe dure et piquante dont les boeufs
ne peuvent se nourrir. Les traces
des lions devenaient nombreuses sur
le sable des rivières, mais ils n’en
avaient pas vu encore. Iis s6nl rentrés
dans la route suivie par M. Coillard
et grâce à Ben, leur driver, ils ont
pu compter toutes les étapes et se
rappeler tous les incidents de ce
pi'emier voyage.
7
^-■335
La Nala avait encore beaucoup
d’eau, ce qui fait supposer qu’à la
saison des pluies, elle devient un
fleuve important. Ils complaient, avec
l’aide de Dieu, atteindre le but avant
un mois et se réjouissaient de se
mettre à t’oenvre missionnaire.
Apeh à la prière. — Deut invitations
pressantes à nous souvenir des Missions dans nos prières, nous ont
frappé dans le dernier numéro du
Jourfial des Missions. C’est d’abord
la direction elle-même qui, à l’occasion de «la rentrée», c’est-à-dire
de la reprise de la campagne d’hiver
pour les œuvres religieuses et les
études, fait observer que nous devons
sérieusement penser à accorder une
large place aux missions dans nos
occupations hivernales. — Que le
succès obtenu par l'extinction du
déficit et l’inauguration de la maison,
des Missions, ne soit pas pour les
amis une cause de rèlâchemeni ! Si aux
périodes de'grande activité succèdent
souvent des périodes de grande lassitude et de relâchement spirituel,
qu’il n’en soit pas ainsi pour la grande
œuvre des missions. Chrétiens, ne
nous refroidissons pas! maintenons
les positions prisés dans la mission
par nos dons, et surtout par nos
prières. — La présence toujours plus
sensible et agissante du Saint-Esprit
dans notre œuvre, voilà le plus précieux résultat que nous cherchons
d’obtenir.
Le second appel est adressé par le
missionnaire Mabille;
I Je voudrais, dit-il, demander aux
amis de l’œuvre de Dieu, s’ils prient
d’une manière spéciale et précise pour
l’œuvre des Missions ? Ceux qui portent
à cette œuvre un intérêt spécial ne
pourraient-ils pas s’engager à mentionner dans leurs prières les noms
des stations du Lessouto, du Zambèze,
du Sénégal, dp Taïti, de la Kabylie?
Pourquoi n’en auraient-ils pas sous les
yeux la liste Comme aussi celle des
missionnaires..,? En général les prières sont trop vagues et par la même
trop ineflBcaces parcequ’elles ne sont
la preuve' d’aucun intérêt personnel
et direct, d’aucun désir précis. Qu’estce que Dieu peut accorder à des prières si générales qu’elles ne lui disent
rien à lui, pas plus qu’à ceux qui
les font »?
Cher lecteur, si tu réponds à ces
appels lu trouveras un trésor de bénédictions!
i^oUttque
Miaiie. — Les banquets jouent
décidément dans ta politique moderne,
et dans les gouvernements parlementaires, un rôle toujours plus considérable; comme les entretiens intimes,
soit des souverains, soit des chefs
de cabinet, tendent de plus en plus
à se substituer, dans les questions
importantes, à l’action des ambassadeurs réguliers. — Depuis quelque.s semaines les journaux italiens
nous entretiennent du banquet à
Mr. Crispí dans la bonne et loyale f
ville de Turin, fixé irrévocablement
au mardi 25 courant à 6 1(2 h. du
soir, au théâtre royal, où te public
ne sera pas admis, même en payant
très cher les dernières places des
galeries. Six cents personnages, ni
plus, ni moins, prendront place aux
tables préparées avec goût, et sans
doute aussi avec luxe, par le célèbre
commandeur Cirio. Plus de la moitié
des convives sont des sénateurs (70)
et députés (250) et tous les ministres
ont exprimé l’intention d’intervenir
à ce mémorable banquet.
On est fort impatient d’être au 26
pour savoir à quoi s’en tenir sur le
programme de Mr. Crispí et du ministère qu’il préside; mais lorsqu’on
a eu abondamment le temps de se
préparer, on ne dit que ce que l’on
veut dire et l’on n’a garde de se
compromeUre. — Il est vrai que
c'est d’Italie qu’est parti le proverbe :
in. vino veritas; mais plutôt que de
s’exposer à dire ce que l’on veut taire
"7 on met beaucoup d’eau dans son
vin. - Ou nous nous trompons, ou
8
WWF»/^irv^V%'\íWw^ww^rf^ru^^rl
336
nous en saurons le 26 autant que nous
en connaissons aujourd’hui sur
l’entrevue de Friedricnsruhe.— Quant
à savoir si Mr, Grispi se rapprochera
de la Droite plutôt que de la Gauche,
nous le croyons assez habile pour
ne se compromettre ni dans un sens
ni dans l’autre, se bornant â être
monarchique libéral.
Ce qu’il y a de curieux, c’est que
l’on prépare une réponse à son discours, douze jours avant qu’il l’ait
prononcé.
Les républicains des Romagnes otfriront un banquet à Baccarini, le 6
novembre procnain, à Ravenne, et
c’est notre ancien ministre des travaux
publics qui s’est chargé de démolir
le président du ministère actuel en
présence et aux applaudissements
frénétiques ou^ frémissants, des 400
convives réunis dans la salle du théâtre
Alighieri. A cette occasion, ou
plutôt quelques jours plutôt, il y
aura aussi dans la même ville une
assemblée publique pour, protester
contre la politique africaine. i;
Le départ des volontaires d’Afrique,
donne lieu, dans toutes les villes où
se réunissent leurs différents détachements à des démonstrations patriotiques, très propres â les encourager et à les étourdir. La réalité
sera pour la plupart d’entr’eux fort
dilférente des rêves qu’ils se font et
daos'lesquel on cherche à les maintenir. Mais que de choses grandes
et excellentes on n’aurait pas faites,
si on avait su dès le début, tout ce
que l’on rencontrerait de difScullés
et de souffrances avant d’atteindre le
but.
Wranee. — L’opinion publique a
été jetée dans un état d’excitation
par la mise en accusation du général
Caffarel accusé d’avoir trafiqué des
décorations. Bien des personnes ont
été arrêtées. Le général Boulanger
s’étant exprimé d’une manière inconvenante sur le scandale Caffarel, a
été cdndamné à trente jours d’arrêts.
A rv IV O rv OE3S
Commissione degli Ospedali Valdesi
Avviso di Concorso
■ ■ t.
alla Borsa Pellegrln.
Uniformandosi alle prescrizioni del
Regolamento della borsa Pellegrin
modificato ed approvato dal Sinodo
Valdese’idiquest’anno, nellasuaseduta
dell’ 8 settenàbre prossimo, passalo ;
E rftenulo, che la medesima borsa
trovasi vacante sin dal principio del
decorso mese di luglio, avendo il
signor dottore Davide Giordano terminato i suoi studi in medicina,
chirurgia e ostetricia ;
La Commissione unanime delibqra
di aprire il concorso alla borsa predella, giusta l’art. 3° del vigente
regolamento, mandando pubblicarsi
l’invito nel giornale il Témoin, affinchè gli aspiranti possano presentarsi coi voluti documenti al Presidente della Commissione, prima del
15 prossimo Arnese di nqvembre e
riservandosi la Çoromissipné di fissare
ulteriorraenle il modo ed il giorno
del concorso.
Torre-PelUce, addì 15
Il Presidente D. Peii,egrin.
' • r
La Conférence des Eglises de la
Vallée de S. Martin, aura lieu, Dieu
voulant, au Périer, le mardi 25 courant, dès 9 heures du matin.
On y traitera le sujet suivant:'''
Lecture de la Bible.
CÒMUNÈ 01 PRÂLY
,, È vacante il posto di maestra della
scuola febminile di Praly..
Stipendio legale, ed alloggio.
Le aspiranti potranno rivolgere le
loro domande al Sindaco sottoscritto
prima del giorno 28 corrente corredale dei documenti prescritti dalla
legge. Il Sindaco Grill.
Ernest Robert , Gérant
Piguerol, Imp. Ghiantore et Mascarelli.