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Année Sixième.
28 Mai 1880
N, 22
LE T
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendîredi
Vous me serez témoins. Actks 1, 8. Su.vont la vérité avec la charité. Kj-. 1, If;,
PRIX 1>*ABB0NNEMKNTPAR ANI
I l.lttUe , - . L. 3 j
Tous le» paya l’ütiion 1
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S O rïA m a ijc-O
La Peiilatoiiqup. — Courrier <ie l’Evaugélj.'îaliüii. — Une parabole. — Morale ...
(Km Merle — Prière après,le service,—
' Nomelks religieuse cl fails divers. — Revue politique. — Ânuonco.
LE i'ËNTAiEUPE
^ Foir ie iV", f9J.
• La rédaction postérieure à
Moïse, d,u Penlateuque considéré
daaèÀon énsernble , peut‘ seule
rendp^ raison de son caractère
biographique, géographique et historique • , — telle est la conclusion à laquelle est parvenu , M.
le prof. A. Rével, après une étude
très détaillée et très approfondie
de chacun des cinq livres, dits
de Moïse. Les preuves qu’il allègue sont les suivantes :
1“ Le Pentateuque parle de la
personne de Moïse d’une manière
tout à fait objective, c’est-à-dire;
que ce n’est pas lui-même qui
parle, mais qu’il est parlé de lui
comme de tout autre personnage,
Exode xi, 3, — il est dit: Cet
homme i Moïse, passait pour un
fort grand homme au pays d’Egypte. Nombre xii, 3,— Or cet
homme Moïse, était fort doux et
plus que tous les hommes qui
étaient sur la terre. Exon. vi . 2Q.
Or c’est là mt Aaron et ce Moïse
auxquels t’Éternel dit ; Retirez les
[ enfants payg.. d'.Égyptè.
Dëu'ïÉronomb xxxiil, 4-5. Màîsé
nous a donné la loi qui est l'héritage de rAssemblée de Jacob; il a
été roi entre les hommes droits
quand les chefs dti peuple se sont
assemblés avec les tribus d’Israël.
La manière de s’orienter employée par le rédacteur du Pentaiôuque, prouve d’après M. Rével,
qu’il écrivait en Palestine. Nous
ne citons que ' les passages GeÎÎÈ.SE L, 10, 11, Nombres xxii, 1,
Dedt. I, 1, 5, III, 3, n’ , 41, 46,
47, 49i dans lesquels l’expression :
au delà du Jourdain , ne peut
désigner que la rive gauche de
I ce fleuve, prouvant par là que
I Celui qui écrit se trouve sur la
\ riVe droite , c’est-à-dire dans la
i Palestine proprement dite.
'¡Quant au point de vue historique, notre auteur cite un bon
2
170.
nombre d’expressions, ou de formules , qui confirment le même
fait de la rédaction du Pentateuque
postérieure à Moïse. Genèse xii ,
6, XIII, 1. Les Cananéens étaient
alors dans ce pays là , suppose
que la conquête du pays avait
déjà été faite par ses nouveaux
habitants. — Les noms de Dan ,
Hébron , Ephrata , Belhléhem ,
Horma ( Gen. xiv, 14, xxiri, 2,
XXXV, 19) sont également postérieurs à la conquête de Canaan.
Même Gkn. xxxvi, 31, nous transporte au moins jusqu’aux temps
de Samuel. — Exode xvi,_3l,
nous dit que la manne cessa lorsqu’Israël fut arrivé en Canaan ;
ce qui suppose l’arrivée à Guilgal
sur la rive droite du Jourdain
( JoSUÉ V, 12), LÉVITIQUE XXVI,
45, l’Alliance du Sinaï est appelée
VAlliance ancienne, l’alliance des
anciens, ou aqcêtres, cé qui semble
prouver que pour le rédacteur de
ce chapitre, l'Exode était déjà d’une
époque très reculée.— Dans Deut.
Il, 12, l’expulsion-ou la destruction des Cananéens sont représentées comme des faits accomplis ,
et la possession du pays par les
Israélites comme héréditaire. Enfin
la formule si fréquente de : jus-,
qu’à ce jour ( Deux, ii , 22, iii,
14, X, 8, xxxiv, 6) sert constamment â distinguer, dans les livres
historiques, l'époque du rédacteur
de celle des événements qu’il ¡raconte.
Cela veut-il dire 'que, dans les
livres qui portent son nom, rien
ne peut procéder directement de
Moïse ? Loin de là; car non seulement la partie la plus importante du Pentateuque a été écrite
par Moïse, mais tout le reste de
ces livres, l’on peut même dire,
tout le reste de l’Ancien Testament, n’est que le développement
et l’application aux circonstances
très diverses dans lesquelles s’est
trouvé le peuple de Dieu, des
principes religieux, moraux, civils
et politiques posés par le grand
prophète et législateur. Selon M.
Ravel, le Pentateuque se compose
de quatre parties constitutives qui
sont :
1. Une législation sinaïtique
écrite par Moïse dans le livre de
l'alliance, source du droit théocratique.
2, Une législation mosaïque,
en très grande partie rituelle et
cérémonielle , avec quelques variantes plus ou moins sensibles ,
rédigée sous sa forme actuelle ,
dans le pays de Canaan, et que
l’on peut nommer: VAlliance lévitiqu e. ■
3" Une législation prophétique
( Deuteronome ) de caractère fragmentaire, laquelle parlant du livre
de l’alliance, reproduit et développe le mosaïsme sous laj^ipiâ
parénétique ou d’exhortati^|Son
action Ti’est visible que depuis-l’époque où elle fut retrouvée dans
le temple, c’est-à-dire au temps
du roi Josias.
4" Une histoire de la révélation,
fondée sur des documents et des
traditions dignes de foi , rédigée
en Palestine assez longtemps après
la conquête, i
Sans discuter la 4valeur des arguments par lesquels, notre savant
ami amène la conclusion que nous
venons d’indiquer, et en admettant môme qu’il n’est pas facile
de les contredire, nous ¡nousfdemandons ( et c’est là , croyons-
3
jm—
nous, la question importante) si
cette conception assez moderne de
la rédaction du Pentateuque, diminue en quelque manière l’autorité
de ces livres saints, et si elle est
de nature à affaiblir le respect et
la confiance du chrétien pour ces
premiers ■ oracles de Dieu •. —
Si Moïse se donnait lui-même
comme l’auteur des cinq livres
qui portent son nom, nous serions
dans une extrême perplexité en
présence des preuves, dont quelques unes irrécusables , que , en
tout ou en partie, ils ont été rédigés en Palestine où Moïse n’est
jamais entré. Mais s’ils portent
son nom, uniquement parcequ’ils
sont tout pleins de lui , de son
oeuvre multiple, comme chef politique, législateur et prophète,
et parceque tout leur contenu découle , comme d’une source féconde, de la législation sinaitique,
écrite par Moïse , il n’y a absolument rien dans ce fait qui contredise la doctrine de la divine
inspiration des Ecritures. Ce n’est
pas par Moïse seulement que Dieu
a parlé au peuple d’Israël, mais
c’èM^ en divers temps, de diverses
manières et par un grand nombre
de prophètes, qui tous peuvent
et doivent être considérés comme
les continuateurs de Moïse.
11 y a plus d’un livre dans le
Vieux Testament et môme dans
le Nouveau , dont l’auteur ne sera
jamais connu, ou n’est connu que
d’une manière très-peu sûre; cela
n’empêchera pas que jusqu’à la
fin de l’économie de TEvangiie
ces livres ne soient estimés comme
de précieux joyaux dans le trésor
où les chrétien^ puisent leur nourriture spirituelle et leur édifica
tion. S’est-on jamais inquiété de
savoir quels sont les auteurs du
livre des Juges, de Ruth, de Job
et- de quelques-uns de plus magnifiques psaumes ( 66], 67, 91 .
100 etc.)? L’Epître aux Hébreux
a-t-ello moins de valeur parceque,
de tout temps, il y a eu des
hommes, savants autant que pieux,
qui n’ont pu y reconnaître la
main de l’Apôtre Paul ? — Certes
l’on a grandement raison d’étudier
avec soin lès témoignages externes , établissant l’authenticité de
chacun des livres saints, le temps,
le lieu , les circonstances , le but
spécial de sa composition , de
rechercher aussi et tout particulièrement quel en est l’auteur.
Mais, après tout, quiconque a fait
connaissance un peu intimement
avec la parole de Dieu, reconnaîtra avec nous , que même en
l’absence de toutes ces preuves
e»4ié*4®«res,, ièJJ,e.i s’affirme ' ellemême avec puissanëeà t'dut homme
qui a reçu de Dieu la ^râcè de
croire ei l’àmour de la vérité pour
marcher en elle. Aucune science
humaine de bon aloi, ;pas plus
que la science faussement ainsi
nommée n’ébranlera sa confiance
en cette révélation des perfections
adorables de son Dieu sauveur.
COUUlUËtt m lÊVANGÊLlSimON
Le connier arrive en relard ; c’csl
là l’ordinaire défaut des messager.s de
mauvais augure; c’esl aussi l’inconvénient auquel sont exposés les porteurs
de bonnes nouvelles , lorsque'celles-ci
se mull¡plient au point d’encombrer
la roule. Puisque nous sommes dans
ce dernier cas, il nous faut, de gré
ou de force, faire un clioix dans notre
pacotille, aussi ferons-nous comme le
4
--172
pêcheur après un hou coup de fllel ;
embarrassé qu’il est par une abondante
pêche, qu’a-l-il de mieux è faire que
de s’altadier aux poissons de grosseur
raisonnable, en laissani le menu fretin
quitle à y revenir plus lard s’il le faut ?
11 ne se passe presque pas de semaine que le Cristiano Evangelico n’ait
à constater un progrès numérique,
dans telle ou telle de nos congrégations :
c’est ainsi qu’à Turin , notre évangéliste a eu, tout dernièrement encore,
le bonheur de recevoir à la Sainte
cène 17 nouveaux prosélytes, dont
une bonne partie sont spriis pour employer une fois innocemment le style
inquisitorial dii fiiron de l’église. La
fêle de Pâques a été signalée à JVapies
par d’admission de 6 pei'sounes ; un
jeune étudiant dont l’examen avait été
jugé très satisfaisant, a dû, pour cause
de maladie ,'renvoyer à plus lard la
profession publique de sa foi évangélique. Ces liouveiles adhésions sont
facilitées par ralli-aclion qu’exercent
des Eglises déjà prospèies et formant
un hoynu compact ; d’autre pari des
communautés récentes, de petits groupes nés d’hier oiU de vigoureux éliins
de conquête. A Coralo, p. ex. les assemblées deviennent toujours plus nombreuses, au poiul que le frère dpnl
le zèle avait jusqu’ici .suffi à la lâciie
n’ose plus prêclier à tant de monde
et réclame le secours d’nn Evangéliste.
Un ciiamp défriché,depuis peu, OrbeIcllo, accueille volontiers la semence
de la PaVole de Dieu; déjà même qn
y voit quelques épis mûrs ou verdoyants
prémices d’une belle moisson pour
l’avenir. Les cultes sont Irôs fréquentés,*
les catéchumènes nombreux, 37 ont
demandé d’être admis dans l’Eglise
Vaudoise : toutefois le pasteur de Rome
croit qu'il est auparavant nécessaire
de leur founiir nue.meilleure instruction re.ligièuse et,dans ce but il se
propose de les visiter plus souvent.
Les évangéliques de Poggîo-Mirtelo,
au noîfibre dé 17 comimmianls , attendent la joie de posséder un local
cmivenuble ; ce sont en général des
paysans ou des artisans très pauvres;
aussi faute de mieux, se réunissaienfils dans une cuisine , dont les distrac
tions variées n’élaienl guère de nature
à favoriser leur édification. Le Comité
ne pouvant à lui seul supportfir les
frais que nécessitent l’achat d’une
maison et son adaptation au cuite, a
disposé à cet effet d’une somme qui est
loin de suffire; les frères de P.-M. se
sont adre.ssés aux églises soeurs, mais
non .sans avoir eux les tout premiers
souscrit pour 250 fr.
A Florence M. le prof, Comba qui
est en même temps pasteur de l'Eglise
de Via dei Serrngii, non content de
contribuer à préparer dans l'auditoire
de théologie, des «pêcheurs d’hommes*
tend Ini-mème l’amorce de l’Evapgile
à ceux que l’on appelle trop volontiers
d’éternels et incoi'figibles sceptiques,
à ces Albéniens modernes, ainsi que
SC nomment eux-mêmes les Florentins.
En homme qui fouille et cullive i’bisloire de la Réforme en Italie au ,KVI
siècle, il a reuiarqué çe fait ^igiiificalif que l’Evangile élaif alors goûté
et accepté par des nobles, des savants
des lettrés; aussi en vue de cette classe
de la Société, a-i il ouvert une salle
de conl'érençüs,, laquelle n’esti rien
moins mte le petit ^aion du lliéAll'c
Alfieri. Des conférences hebdomàdajres
où la queslioji i'eligleq'sè 'est .'plutôt
abordée de profil, sont destinées à
préparer la prédication directe dq i'EvangUe; la première, dontlç sujet était
la religion de Michel Ang^, a .aliiré un
public de 3 à 400 personnes,. ’ D'aulre
part il est vrai de dire que dô nos
jours et dans nolfe patrie, comrhe
aiiirefois en Palestine , au temps de
Jé.sus Christ, ce sont les pauvres
qui acceptent l’Evangile; .c’egt donc
aux pauvres qu’il faut surloyt' l’annoncer; à cet effet et par les soins
du même professeur, un nouveau local
destiné à la prédication de l’Ëvaftgiie,
a été ouvert le mois passé, dans te
bourg de San Frediano, vrai Gapf)ai>
naüni florentin; le servige d’ouyerlm’c
a attiré dans la salle qui peut cqnlenii'
258 personnes, 'un nombreux aüdiloît'e
d’hommes, de femmes et d’enfants ; en
faveur de ces derniers on a fondé une
école de coulpre, soutenue et dirigé^*
par une dame noble d’origine et de
5
cœur, ainsi qn’mie ócole du dimanche
qni compie déjà une (reniaine d’élèves.
Jions avons fait allusion à la difficullé d’aueindre les da.sses aisées ; à
col égard l’Kglise de Vérone a sujet
de se réjouir. Le jour de Pâques a eu
lieu l’admission d’une dame et d’pn
sous olïicier; ce dernier a fait en celle
occasion une profession publique de
sa foi, qui a vivemenl impressionné
l’assemblée. Un jeune véronais, que
les persécutions d’un oncle avaient
jusques là réussi à intimider , s’en
vint après le culte, serrer la main au,
miliiaire et lui témoigner l’intention
de suivre courageusement son exemple.
Un agent de commerce se montrait
depuis assez longtemps auditeur assidu
mais sans laisser paraître autre chose
que de la curiosité. Un jour il vient
trouver le pasteur pour lui ouvrir
son cœur ; depuis de longues années, à ce qu’il dit, il avait perdu à la
fois tout sentiment religieux et la paix
de son cœur. La curiosité le poussa
dans le temple vaudois, il fut frappé,
éclairé par la Parole de Dieu ; afin
de la mieux connaître , il a demandé son inscription comme catéchumène, en aiiendanl de »pouvoir
bientôt réaliser Tardent désir qu’il a
de faire partie de T Eglise.
Un autre encore, aifirmail, les larmes
aux yeux, que la religion évangélique
est celle que cherchait son âme ; il
bénissait Dieu de l’avoir conduit à la
vérité qui sauve; dès lors il fréquente
l'éguliÈremenl les assemblées, accompagné de sa femme et de son (ils.
Deux dames distinguées paraissent aussi
avoir trouvé la voie du salut.
Le journal de l’église méthodiste
wesleyenne déplorait dernièrement encore un nouveau cas de violation de
la liberté d,e conscience ; cela s’est
passé à Padoue. Un évangélique étant
tombé gravement rnalade, le malheureux se vit aussitôt cerné par une
phalange de vieilles bigottes a la tête
desquelles se trouvait sa propre femme.
I.e pasteur venu pour visiter son coréligionnaire, fut repoussé avec insultes: en vain il eut recours aux anlQrilé.s, qui le renvoyèrciU d’Hérode à
Pilate. 11 est donc avéré que la loi
protège ceux qui ont la chance de se
bien porter , mais qu’elle n’a que faire
de ceux qni cependant ont le plus besoin d’elle, c’est-à-dire des malades.
Que ne peuvent ils tous enirer dans
certain hôpital de Turin où du moins
l’administration garantir à chacun sa
pleine liberté de conscience! En vei'lu
de quoi Tauiorilé judiciaire âe trionlrei-elle plus iiupaiâiaie que Tadminisifative? Nous ne saurions , le'fait est
que, dans deux circonstances récentes,
il a été rendu pleine justice aux évaiigéliques.
A Ariccia quelques meneurs, voulant mettre en désarroi le camp des
évangéliques, entreprirent de les effrayer, notamment le régent. Ce dernier ayant refusé de se rendre aux
conclusions de certain conseiller communal , notre homme (c’est du. conseiller qu'il s'agit ), piqué de son insuccès , appuya son argumentation
défecltieuse d’un vigoureux coup de
poing', ce genre d’argument, >qt>e ne
mentionne aucun traité de logique,
fut relevé verlemenl.... par le régent
évangélique? Non, d’autant plus que
le conseiller en question, msia ta mola
parala, n’eiu rien ' de plus pressé
que de retirer verbalement sonuargiimenl intempestif, après quoi la partie
olfensée lui pardonna volontiers ce moment de vivacité excessive. Mais cet
arrangement à l’amiable ne salisTii
pas du' tout le juge inslructeur‘,1 aussi
malgré le refus du régent de porter
plainte, le procureur du roi va-l-il
procéder et contre le trop vif eoiiseiller
et contre les trop zélés iroubleifêtè.
A Monzambano , auprès du Tribunal
civil et correctionnel, a eu lieu également le débat du procè.s inicnlé à
trois individus, qui avaieni, Tatïtorane
dernier, endommagé le local du eu lie
évangélique et causé de vives alai'oies
à la famille du régent : il n’élail pas
convenable que d’aussi honorables exploits demeurassent sans récompense:
aussi ont-ils- été , en bonne et duo
forme, condarnnés à l’indemnisation
du dégât, aux frais du procès, et, en
guise de dessert, on leur offre six
jours de prison ; celle petite quarantaine in domo Petri^ leur inspirera,
à
6
cspéi'ons-le, de salutaires réflexions
sur l’à-propos de certaines équipées
noelurnes. II.
P. S. Le Cristiano Evangelico, nous
apporte à l’instant la triste nouvelle
de la mort du Comte Alessandro Friggevi, membre de noire Comité d’évaripélisalion ; M. Ribetti a pu, malgré le
zèle catFiolique des parents du défunt,
assister notre vénéré frère, dans les
jours qui précédèrent sa mort.
Une parabole
Un certain homme passa toute sa
vie dans la plus grande misère, et
mourut de faim après avoii' enduré
do grandes souffrances,
i ..Après sa mort il fut constaté qu’une
.somme d’argent considérable lui avait
été léguée jadis, mais que personne
no. s’était jamais donné la peine de te
lui faii'e connaîli'e. ]l fut reconnu qu’nn
homme riche lui avait laissé un héritage considérable et avait chargé les
parents qui entouraient son lit de mort
dè chei'chér le pauvie et de lui remellre rhérilage. J'ai pensé ii vous en
faisant, mon leslameni ,. ajonlaii le
ricilie .vieillard à ses parents, je vous
ai; légué plus que ce dont vous avez
besoin , et vous ne perdrez nullement
la somme que je vous ai priés de transineltre à .ce nécessiteux.
1 Le riche mourut et ses parents enlilrèrent en possession de,ses propriétés;
mais absorbés comme ils l’étaient par
le plaisir que leur procurait l’héritage,
ils oublièrent les dernières volontés
du riche mourant j ne lirenl jamais
visite au pauvre et ne lui envoyèrent
pas même un message pour lui dire
qu’un héritage lui était échu.
Quand ils apprirent la triste mort
du pauvre malheureux , letu' cœur fut
troublé , et leur conscience fut bourrelée -de remords à la pensée qu’il
n’aurait tenu qu’à eux de lui épargner
de si cruelles souffrances. Ils méritent
les justes ctiûlimenls de leur maître.
Voici la signification de la paiabole.
Il y a 1800 ans environ, le Seigneur
a légué aux nations un héritage de
vie et de gloire, et a commandé à ses
disciples de le leur faire [connaître
(Marc, xvi, 15). Des millions d’âmes
ont péri déjà , et il en péril tous les
jours un grand nombre, parce qu’elle.s
ignorent que leur Dieu leur a laissé
par testament un héritage si précieux.
— Seigneur, dis lu celte parabole
pour nous? Luc. xii, 41.
— Oui, cher lecteur, elle est aussi
pour loi. Que fais-tu ? Que donnes-tu
pour faire annoncer l’Evangile aux
Es de l’Afrique, aux payons de
;? Que fais-tu pour amener à
Christ les âmes qui périssent autour
de loi?
G. s.
Jltmilé... (i'un Merle
Mes enfants possèdent un merle qui
ne semble nullement fâché d’être dans
la cage, puisqu’il n’en sort pas lorsqu’on la lui laisse large ouverte. 11 se
contente de venir sur le seuil de la
porte de sa petite prison , pour rentrer bientôt après. Il chante... comme
un merle, cl fort gaiement. On lui
donnerait la liberté... s’il vôülail la
prendre.
Or voici quelle bonne leçon cet
oi.seau donne aux enfanis qui le nourrissent régulièrement, et l’observent
avec attention. Des moineaux et des
passereaux viennent tous les malins lui
faire une visite et se poser sur la cage.
El le merle ne manque.pas de fêler
ses joyeux visiteurs puisqu’il ^va iticonlinenl clierclier à plusieurs reprises
de la nourriture qui lui est destinée
pour la placer tour à tour dans le bec
de ses jeunes ami.s.
Le Seigneur nous ordonne à lou.s
de faire part dé nos biens à ceux qui
en soni dépourvus, et il est si vrai
qu’il désire que nous venions au secours des nécessileux, qu’il nous rappelle ce devoir même par le moyeu
de petits oiseaux.
Combien de pei'sonncs à leur- aise,
qui ont du superflu à leur (îisposition
et ne sont pas aussi cliariutbles que
ce mei'le qui trouve du plaisir à don-
7
..175.
ner, el chanLc ^fainienL après avoir
donné.
Nous serions beaucoup plus riches
el surloiU beaucoup plus heureux si
nous savions comprendre qu’il y a plus
de bonheur à donner qu’à recevoir.
Prière après le service
P Seigneur ! Nous allons rentrer
chez nous.
« Fais que la bonne Parole que nous
» venons d’cniendre ne soit'pas comme
» les beaux liabils que nous portons
» le dimanche dont nous allons nous
• dépouiller pour les déposer dans la
• garderobe pendant toute la semaine.
» Que la Parole soit plutôt comme le
» tatouage sur nqs corps qui est inefo façable aussi longtemps que nous
» vivons. Amen ! ».
Celle prière a été prononcée par
un payen converti, et bon nombre de
membres de nos églises pourraient
dire Amen pour leur propre compte.
( Christian Hérald ).
iiouDcUes rdtjgtéu0C0
et faits divers.
Italie. — Le 22® rapport sur l’hôpital protestant de Gênes, pour l’année
1879 , enlr’aulres faits inléressanl.s,
constate que, — dans le courant de
cet exercice, — cet établissement charitable a donné ses soins à 186 malades, ayant fourni, entre tous 3919
journées de présence, calculées, en
comptant tout, même les dépenses de
réparation du bâtiment,à fr. 6,29 cent,
par journée el par individu.
De ces 186 malades 111 étaient anglais ( essentiellement des marins ), 32
allemands], 21 italiens, 16 suisses, 2
hollandais, 2 américains, 1 norvégien
el 1 français. Voilà certes une œuvre
bien digne d’être encouragée et soutenue par tous ceux, comme dit le
rapport que nous citons, « qui ont à
cœur la charité chrétienne, dans une
de ses plus belles applications! »
Mais comment se fait-il que , dans
les 16 pages dont se compose ce rap
port, rédigé, cependant par un pasteur, le nom de Dieu ne se rencontre
pas une seule fois!
— Dimanche au soir, dans le temple
de Turin, notre frère, M. le paslenr
Appia a donné, devanl iin public nombreux et vivement intéressé une conférence sur l’important sujet: la Mission et la civilisation. Avec abondance
de preuves, chaleur de cœur et puissance de raisonnements il a démontré
celte triple vérité : 1° Que l’Evangile
fidèlement annoncé répare la civilisation là où elle a été compromise par
les Européens eiix-mèmes, comme c’est
le cas, par ex. en Chine; 2* qu’il l’a
créée là où elle n’existe pas du tout
comme chez les Bassonlos, ou les indigènes de TOcéanie ; 3° qu’il la retrempe là où elle existe déjà. Dans la
matinée il avait entretenu de ce niême
sujet des Missions les enfants de i'Ecole du Dimanche.
Suisse. — Le Grand Conseil du
Canton de Vaud a été saisi par deux
de ses membres d’un pi'ojel de loi
portant révision de la loi ecclesiastique
depuis 17 apÆ en vjguçur duns 'ièe
pays, pour là meure, dans la pensée
des proposants « en harmonie avec'les
besoins el les prog:rès du temps présent ». : I
Des cinq points sur lesquels porteraient les modifications, trois ont une
importance parliculièré-: 1. Nomination du Synode par les assemblées de
paroisse ( au lieu de l’élection au 3®
degré qui existe maintenant); 2. nomination du pasteur directement par
la paroisse , sans présentation du Goti-'
vernement ; 3. Liberté doctrinale absolue laissée au pasteur. — La Commission nommée par le Grand Conseil
pour rapporter sur le projet concluait
pour l’acceptation pure el simple. Le
Gouvernement, dans un contre-rapport
tout en admellanl ce qu’il y avait de
bon et d’acluable dans le projet des
proposants el spécialement les.modifications indiquées aux numéros 1 et
2, s’est montré résolument contraire
à celle qui est indiquée au numéro 3
el dont il estime l’acceptation des plus
fâchense. Auquel de ces deux préavis
le Grand Conseil se rangera l-ll? In u-
8
„176^
lile de dire que tous nos vœux sont
pouj' que ce soit au second.
lœ Synode catholique national de In
Suisse s’esl ouvert jeudi 20 Mai, dans
r^jl'ise de Notre Dame, par un service , religieux présidé par l’évêque
l]erzog.i Dans un discours pronoucé
avant la céiéJbration de la Messe l’évêque a salué Genève « la ville qui a
répandu, les Saintes Ecritures et a servi
de. l'eluge à tous ceux qui voulaient
.sauver leur conscience « , parlé de la
liberté qui « repousse un joug , mais
quij n’est pas une pure négation, parce qu’elle s’inspire de l’Esprit de J. Gle véritable sacriiicaleur b et remercié
les étrangers présents (PEvêqtie anglieaniide. Meatii en Irlande, l’Evêque
de l’églisQi catholique libérale du Mexique,. Iq Père Hyacinthe et le délégué
de la Société Anglo-Continentale') pour
leur sympathie.
Après ce culte le synode, composé
de 47 laïques et de 80 ecclésiastiques
s’esl icansporlé dans la salle du Grand
Gonseil pour sa session annuelle qui
n’a duré qu’un jour.Le soir, un
banquet ; de. 150 couverts réunissait
dans; la vaste, saije de l’Hôtel National
outre les I tnenihrest du Synode une
partie du Conseil d’Etat, les membres
composant la Commission exécutive
du Consistoire .dent’Eglise . protestante
elrpliisieufs I ecclésiastiques .èl laïques
de Genève et d’autres, localités. Des
lousis .ont été portés, empreints d’un
caractère de vraie bienveillance. L’Evêqnc'., Harsog répondant à un toast
¡»osléi.par l’Evêque Anglican de Meath,
rail,,tiBi!éloge sympathique du proleslaniisine et boit à Punion des Eglises
sip' ,1e terrain du cbrislianistlie tel
qu’il est coDlenu dans les Saintes
Eorilures.
MtuHe, Les scrülins de ballot*
lage diï 23' mai couraiU ont donffiê' à'
peu pl'ès lés mêmes résullals que les
élect'ions du 16 pour les divers punis,
environ cénl voix pour les gauches
rénniês, minisléfielte et dissidente et
cinquante pour la droite; de sorte que
les gauches auront dans la nouvelle
Chambre environ 330 voix et la droite
1'70, Il reste à voir quel sera le chil'fre
des dissidents. Le Ministère aura peutêtre la majorité , si les divers partis
de la Gauche, dans la crainte de la
Droite , s’unissent malgré tout, pour
sauver le pai li, comme cela s’esl vu
souvent. Mais si les dissidents veulent
.satisfaire leur désir de vengeance et
à leur jalousie contre ceux qui sont
au pouvoir, persistent dans ‘ leur opposition , nous assisterons bientôt à
de nouvelles crises ministérielles. —
Les nouveaux députés ont dû se rendre
à Rome pour le 26 courant, jour fixé
pour l’ouverture de la nouvelle session,
la 14® session du Parlement italien.
La majorité des élècleurs de Turin qui
repoussé du Parlement des hommes
qui portent des noms qui SerqhÇa
jamais glorieux dans l’histoire d.ii Pç|lement subalpin et dans celle de la
libération de l’Italie. Nous le regrettons pour Turin.
France. — L’électionMu présidcnl
du Sénat est toujours la grande préoc
cupation du monde parlementaire. Il
est question de Léon Say.
Atlemnffne. — Le projet d’entente
avec le Vaticâb serait ronipii, le Pape
ayant fait déclarer par son feprésenlanl qu’il ne consent à traiter qu^après
le relracl pur et simple des . lois de
mai. ^ ' V ;
Musaie. — L’lmpérali;ice est toujours bien malade, rEmpereur est
oien ahatiii au physique et au ntoral.
Le général Loris MéliRoff exerce son
pouvoir dejdiclateur avec modéralicin;
il vient de soumettre au Czar un projet;
consistant A établir deux Cltambres
législatives.
Aniioiioé'
Torre-PelIiCe. — Muris^ et MiRAüDA ayant transporté leur 'ihjÎüSltie
lainière du Boryo dei Bruni diins; la
fabriqtie de M'"' D. PélJegrifl , sont à
même de fournir a ieufs clients des
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PigQorol, lmp. Chiantore et Mascarelli