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iTeutlle ^eneuelle
SPÉCIALEMENT CONSACRÉE AUX INTÉRÊTS DE LA FAMILLE VACDOtSE
Ilh dion qu’ es V a u d es . . . »
« Ils disent qu’ il estV audois »
Nobla leyczoD.
I'
So.vMAiRE ; L’Église de Dornholzhauser. — Lettre du Major-Général
Beckwith au Modérateur de l’Église Vaudoise. — Adresse des Pas
teurs et Ministres vaudois au Synode constituant des Églises réfor
mées de France. — Suite des Recherches sur le Marin-blanc. —
Pensées économiques, e.x.traites de Benjamin Franklin. — L’Amico
del Popolo. — Nouvelles religieuses. — Avis.
Mj’B gH te ^
Ætoimltot*Hau»er (i).
Sur le penchant méridional du Taunus, à la lisière d’une
belle forêt de sapins , et à
de lieue de la petite ville de
Hombourg , capitale d’une principauté de Hesse , aujourd’hui
connue dans toute l’Europe par ses bains , se voit un petit
village nommé Dornholzhauser (Ronce-ville?). — C’est une co
lonie vaudoise réfugiée. — La situation du village est pitto
resque , les vues des environs grandioses, mais l’air très-âpre
et le terroir peu fertile, comme l’indique son nom. Cette
modeste communauté est l’une des \ k églises vaudoises qui
furent fondées en Allemagne entre 1690 et 1699, savoir:
(■) Nous sommes redevables de celte intéressante notice à un de nos compa
triotes, le respectable pasteur Appia de Francfort, qui a bien voulu noos promettre
encore d’autres articles. La parfaite connaissance que Mr Appia possède de
notre histoire , et en particulier de tout ce qui tient aux colonies vaudoises
d’Allemagne, nous est un garant de l’agrément et de l’utilité que nos lecteurs
retireront de se» communications, toutes'les fois qu’il voudra bien nous en ho
norer.
Jtid.
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— 5 8 —
sept dans le duché [aujourd’hui royaume] de Vürttemberg, et
sept dans les 5 Hesse de la communion évangélique, y com
pris les principautés d’Ysembourg.
Un envoyé des Etas Généraux des Provinces-Unies, Mr Pierre
Valkenier, fut chargé de dresser et de signer en leur faveur
des capitulations, qui ont été en vigueur à-peu-près un siècle
et demi.
De ces \ k églises vaudoises réfugiées, Dornholzhauser est
aujourd’hui la seule qui , à tous égards et même à l’égard
de la langue française que parlaient les fondateurs, ait con
servé tous les caractères que leur garantissaient originaire
ment leurs privilèges.
Elle fut d’abord agrégée comme annexe à l’Église réfugiée
française de Hombourg, fondée en 1686, c’est-à-dire, l’année
qui suivit la Révocation de FÉdit de Nantes, — et dont le
pasteur était aussi chapelain de L. A. S. les Landgraves; —
de sorte que depuis 1699 jusqu’à l’année 175S, les Vaudois
de Dornholzhauser se joignaient pour leur culte public aux
Réfugiés français de Hombourg. A cette dernière époque, 1735,
il purent, au moyen de collectes faites à l’étranger, construire
un temple et appeler un pasteur.
Ce pasteur, ainsi que ceux de plusieurs autres églises vau
doises , était salarié en très-grande partie par le roi d’An
gleterre , dont les charités étaient annuellement transmises à
Francfort par son aumônier, Mylord, archevêque de Cantorbéry.
Cet état de choses subsista jusqu’à l’année 1806, o ù , par
suite de guerres, de malheurs (quelques personnes ajoutent,
d’infidélités), le subside anglais assigné au pasteur vint à cesser,
sans qu’aucune notification en eût expliqué la cause réelle.
Le pasteur de cette époque-là resta encore à Dornholzhau
ser 3 ans, vivant dans la pauvreté et toujours espérant que
les communications avec l’Angleterre venant à se rouvrir, il
pourrait continuer son ministère évangélique.
Le 1er octobre 1809 , contraint par l’inflexible loi de la
nécessité, — il s’éloigna de sa paroisse réduite ainsi à un état
de viduité involontaire.
Deshéritée et veuve, cette église se trouva non seulement
sans pasteur à résidence , mais sans culte public, pareeque
l’Église française réfugiée de Horobourg av ait, de même, été
victime des calamités des temps, c'est-à-dire, supprimée ; —
intérim qui dura jusqu’à l’année 182à.
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— 59 —
Ce fut encore le roi d’Angleterre, savoir Geoi-ge IV, qui
fournil à nos pauvres coréligionnaires les moyens de réintégrer
leur culte public en bon ordre, et ce fut la sœur de ce sou
verain, feu la princesse royale Élisabeth, qui, humainement,
en fut la cause. Le feu Landgrave de Hesse-Hombourg, Frédérie Joseph, d'honorable mémoire [il avait été général au
serviee de l’Empereur d’Autriche], ayant demandé et obtenu
celte princesse en mariage, et s’étant rendu l’année 1818 à
Londres pour l’épouser, il fit eonnaitre à son beau-frère, le
roi George IV, l’histoire toute chrétienne et les nécessités de
l’Église de Dornholzhauser autrefois soutenue par ses illustres
prédécesseurs, à dater de la reine Anne. — Le roi d'Angleterre
daigna agréer la demande et , comme l’un des cadeaux de
noces, il remit au Landgrave, une fois pour toutes et en pro
priété inaliénable appartenant à l’Église vaudoise de Dornholz
hauser , la somme de 500 liv. s t., soit 5538 fiorins d’Al
lemagne (1), afin que cette communauté pût appeler et sa
larier un pasteur. Quelques dettes subsistant encore depuis
1806, et qu’il fallait acquifter, forcèrent les conducteurs de
cette Église de retarder de quelques années la réintégration
complète de leur culte, qui leur tenait à cœur. Ce fut seu
lement en 1824 qu’ils y parvinrent. — Ainsi fut ranimé le
lumignon qui fumait dans un lieu obscur, et qui avait été
si près de s’éteindre.
Le pasteur actuel de Dornholzhauser est Mr Humbert,
originaire du canton de Neuchâtel, en Suisse, qui y est entré
en fonction cette année. — Sa présence ainsi que celle de sa
femme, originaire de W ürttem berg, circonstance précieuse,
est déjà un bienfait évident pour les 3 ou 400 Vaudois que
la Providence a daigné maintenir comme Église dans cette
localité.
Les Vaudois du Piémont peuvent donc encore fraterniser
par la pensée avec un petit résidu de leurs coréligionnaires
issus de même race qu’eux et q u i , bien que relégués près
d’une forêt de la Germanie, lisent l’Évangile et rendent leur
culte à Dieu dans la même langue. — Quant aux 13 autres
colonies, elles sont irrévocablement germanisées. — Puissent
leurs tombeaux tenir le même langage que celui d’Abel !
( i) iï,5 o o livres (le noire monnaie. Bed.
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— 60 —
W<eUre <fM
B e e U w it h
fitc »MOAéraîeu.ii' «fe fÆ g tÎH e fcitccio jse«
¡Nous avons dit dernièrement, par quel mouvement de noble
enthousiasme, et avec quelle touchante unanimité, le Synode vaudois exprima au Major-Général Beckwilh sa profonde gratitude
pour les bienfaits sans nombre que, depuis plus de vingt ans,
ce philanthrope généreux ne cesse de répandre sur les Vallées.
Le Général a répondu à ce témoignage par la lettre ci-après
adressée au Modérateur, et que nous engageons tout Vaudois
à méditer sérieusement.
La Tour le 28 août 18it8.
Monsieur le Modérateur !
Le vénérable Synode a bien voulu me témoigner, par un
suffrage unanime, franc, loyal et affectueux, sa considération
pour ma personne et pour mes actes. Ce vote a mis le sceau
à des rclatious qui durent depuis une vingtaine d ’ années.
Il est rare, et peut-être n’ est-il Jamais arrivé, qu’ un peuple,
par la voix spontanée de ses représentants, ait conféré sui
un étranger qui n ’ avait d’ autre qualité qu’ une communauté
de croyances, des marques aussi éclatantes de son approbation
et de sa confiance. 11 faut qu’il y ait eu de la sagesse et de
la probité d’ une p art, du discernement et de 1’ expérience
de r autre, pour faire rencontrer les deux parties sur un ter
rain commun, et les rendre solidaires de leurs sentiments, de
leurs paroles et de leurs actes mutuels.
Treize siècles de luttes pénibles avaient recélé dans leur
sein les principes qui ont poussé depuis vingt ans avec plus
de vigueur qu’on ne pensait, et qui ont été résumés dans
la piété, dans l'intelligence, dans le savoir-faire et dans la
conduite distinguée du Synode vaudois qui vient de terminer
ses travaux.
Que ceux d’ entre vous qui se souviennent de votre con
dition passée, réfléchissent sérieusement sur la valeur et la né
cessité d’ avoir raison dans les principes, et qu’ ils apprennent
à avoir foi dorénavant dans leur triomphe, quels que soient
les obstacles par lesquels ils sont, pour le moment encore,
comprimés.
Il ne s’agit pas de compter les tètes: il suffit qu’il y ait
un seul homme qui ait raison pour pouvoir dominer toute
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—
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—
une nalion; et si vos humbles ancêtres, patients et persévé
rants, ont conservé la vraie Régie de foi intacte, et l’ont
transmise à travers les siècles, ils nous offrent en cela un
exemple que vous n’avez qu’à suivre. et dont la vraie va
leur se montrera toujours plus, dans toutes les occasions où
les hommes seront appelés à la mettre en évidence.
Continuez à marcher sur la voie ancienne en toute sim
plicité et intégrité de cœur. Cette même lumière qui a brillé
dans les ténèbres du 9' siècle, éclairera votre marche au mi
lieu des chocs qui vont faire trembler la terre sous nos pas,
et vous donnera toujours de nouvelles facilités de jouer votre
rôle dans les événements que la Providence nous prépare.
Soyez constants et fermes; non adonnés aux changements,
mais ne vous refusant pas aux modifications demandées par
le temps, par les choses et par la charité envers ceux avec
qui vous aurez à faire. Ralliez-vous les uns aux autres ;
agissez comme vous V avez fait depuis le commencement de
tout ce qui se passe, avec bon sens, avec modération , en
oubliant les injures passées, et soyez persuadés que vous
serez noblement récompensés.
Votre Eglise est bien organisée; votre éducation publique
fait son œuvre; dirigez votre attention essentiellement sur vos
écoles de quartier ; le bien-être de vos enfants dépend en
grande partie de leur efficacité. C’est dans ces pépinières
que sont jetées les premières semences^de ces grandes vérités
inconnues à Socrate et à Platon. C’est là qu’on greffe sur
ces tendres rejetons la parole de cette Règle de Foi immuable
qui annonce« Jesus-Christ crucifié , seul Médiateur entre D ieu
et les hommes»; de Celui qui est « le chemin, la vérité et la
vie»; de Celui «sans lequel personne ne vient au Père ; dont
le sang purifie de tout péché,» cl qui a gracieusement pro
clamé que «celui qui confesse avec sa bouche et croit dans
son cœur que Jésus est le Fils de Dieu, sera sauvé»: théolo
gie capable de sauver un monde !
Acceptez mes profonds remercîments pour 1’ honneur que
vous m ’ avez ren d u , pour la satisfaction que j ’ai éprouvée
et croyez-moi, quand je vous dis que je n’ai jamais eu d’autre
pensée que le bien de vos enfants, le progrès de l’Evangile
dans ces contrées, et le vrai honneur de l’Eglise vaudoise.
Je suis, Mr le Modérateur, votre sincère ami
C harles B eckw ith .
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—
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—
A U H E s s E
«le* P a c fe u *** 0l Miniatvem «le t’ElgtiHe FMMcIolse
a n Synatte canatitnant
«le* JEgMiaea ü e / o r m é e * «le Wirance.
Messieurs, très-honorés frères en J-C .
Les liens qui, de tout temps, ont uni l ’Eglise vaudoise
aux Eglises réformées de France, sont trop étroits, pour que
les circonstances solennelles où ces Eglises se trouvent n’éveil
lent, dans le cœur des fldèles et en particulier des pasteurs
de l’Eglise vaudoise, la plus profonde sympathie et la plus
vive sollicitude.
En apprenant qu’un Synode allait s’assembler, en vue de
redonner à vos Eglises cette ancienne constitution sous laquelle
elles avaient été si florissantes, notre joie a été grande. Nous
savions combien votre organisation actuelle, produit d’une po
litique ombrageuse et égoïste, vous était à charge, et nous
avons tressailli en vous voyant, après tant d’années, à la veille
de vous en débarrasser pour jamais. D ’un bond, franchissant
les intervalles, nous nous sommes reportés à ces Eglises du
désert où Christ était confessé sous la croix et au milieu des
tortures; nous vous avons vu renouant la chaîne de ces tra
ditions augustes, et, instinctivement, nous nous sommes écriés
avec le prophètp : « Quelle est celle-ci qui* monte du désert
comme des colonnes de fumée, en forme de palmes, parfumée
de myrrhe et d’encens? » et avec un de vos plus grands poètes:
« Qnelle Jérusalem nouvelle
« Sort du fond du désert brillante de clarté ? »
Soyez bénis, frères bien aim és, qui allez être entre les
mains du Seigneur les instruments d’une si grande régénération!
Mais pour que cette Maison de Dieu que vous allez relever
brille de tout l ’éclat qui a rendu si célèbre l’ancienne (nous
vous parlons comme des frères à des frères, en toute simplicité ) ;
pour que l’Eternel y mette son bon plaisir, et pour que les âmes
travaillées et chargées qui viendront s’y réfugier, y trou
vent la paix et le repos dont elles ont besoin, ne la fondez
sur aucun autre que sur J ésds-C hrist. Que ce Nom adorable,
« le seul qui ait été donné aux hommes, par lequel ils puis« sent être sauvés » . soit écrit en toutes lettres sur son en
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— G3 —
liée; qu’il en soit à la fois la pierre angulaire et la elef, et
que Lui seul en détermine toutes les proportions.
Or, pour qu’il en soit ainsi, Frères bien-aimés. qu’avezvous à faire si non de ressaisir votre vieux drapeau , cette
Confession de foi si belle et si pure, que vos pères ont ré
digée pour ainsi dire à la lueur des bûchers, et dont le nom
seul rappelle à l’esprit ces milliers et ces milliers de victimes
qui ont scellé de leur sang les croyances qu’elle proclame? Là,
Jésus-Christ n’est-il pas confessé comme il veut l’être ? Là ,
ne trouvez-vous pas contenues ces doctrines vitales de l’Evan
gile , dont l’absence est la' nuit du monde , et dont la pro
clamation fut en tout temps, et sera encore aujourd’hui comme
jadis une résurrection d’entre les morts?
Peut-être y a-t-il dans cette Confession de foi, comme il
s’en trouve dans toute œuvre d’homme, des choses à réfor
mer, certains points de vue trop exclusifs à tempérer, quel
ques manières de voir sur des questions secondaires à recti
fier...... Eh bien ! réformez , corrigez , amendez tout ce qui
vous semblera devoir l’être selon la Bible: mais n’abandonnez
pas un si glorieux drapeau, ni absolument,- ni pour un autre,
car jamais vous n’en trouverez un auquel se rattachent de
plus grands souvenirs, et qui ait reçu un plus glorieux baptême
de sang. — Opposez , Frères bien-aimés , votre antique Con
fession de foi , opposez les doctrines qu’elle renferme à ces
doctrines dissolvantes et funestes, qui travaillent d’une manière
si déplorable votre belle patrie. La France ne trouvera de
remède à ses maux que dans l’Évangile. Que les Églises ré
formées soient l’instrument par lequel ce remède lui sera of
fert ! Leur rôle, en ces temps plus qu’en aucun autre, peut
être un rôle grand et b é n i, si elles ne se mettent pas dans
l’impossibilité de répondre à leur mission. Elles se mettraient
dans cette impossibilité en ne confessant pas ou en confessant
mal. Mais s i, fidèles à leur passé, elles veulent être plus
qu’une simple protestation contre des erreurs grossières; plus
qu’une école de moralité et de civilisation ; si elles veulent
être la « Maison de Dieu en esprit » ; si leur but suprême et
dernier est de sauver les âmes, alors qui peut dire ce que.
malgré leur nombre réd u it, elles seront capables d’opérer V
Un peu de levain ne suffit-il pas pour faire lever toute la
pâte? Une lampe allumée et posée sur un chandelier n’éclairel-elle pas tous ceux qui sont dans la maison , et sa clarté
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paisible n’esl-elle pas une invitation à ceux qui errent dans
les ténèbres, à s’approcher pour être éclairés à leur tour ?
Appelez les peuples qui vous entourent à venir se réjouir à
cette vivifiante clarté. Montrez-leur en Jésus-Christ la seule
réponse aux besoins divers et pressants qui les travaillent.
Faites-leur entendre qu’il est une chose qui suffit à tout : sa
Grâce ; invitez-les à s’en saisir ; et que par vous la France
sache qu’il y a un Dieu en Israël au quel seul il faut s’a
dresser pour être guéri !
Frères bien-aimés! T expérience que nous avons faite au
sein de notre Eglise de ce que nous vous conseillons ; la vive
affection que nous vous portons, nous ont donné la hardiesse
de vous parler comme nous l’avons fait, oubliant ce que nous som
mes et ce que vous êtes, notre ignorance et votre savoir, notre
faiblesse et la piété éprouvée d’un très-grand nombre d’entre
vous.
Pardonnez-nous ce qu’il peut y avoir à reprendre dans nos
paroles; aimez-nous, et donnez aux Eglises évangéliques qui
toutes ont les yeux fixés sur vous, la plus grande joie qui puisse
leur être donnée, celle de voir les Eglises réformées de France
se reconstituer sur le seul fondement inébranlable : J ésus-C hrist !
C’est en Lui que nous nous disons vos très-humbles et trèsdévoués frères, les Pasteurs et Ministres de l’Eglise vaudoise.
Suivent les signatures.
Kecherehes su r le M a r i n - h l m M s ( É j
Les vapeurs dont l’atmosphère est chargée doivent alors pro
duire sur les versdes effets tout semblables à ceux que nous éprou
vons nous-mêmes, en pareilles circonstances; et comme il suffit
souvent de quelques journées de pluie consécutives pour renou
veler dans notre corps des affeetions invétérées, ou même en déve
lopper de tout-à-fait nouvelles, combien cet état de l’atmosphère
ne doit-il pas être funeste à un insecte dont il est prouvé que
les 324 de la nourriture sont renvoyés au dehors par les nom
breux pores (2) de son corps, et enlevés par le moyen de
(i) Voir M® a. p. ag.
(a) Ouvertures imperceptibles au travers des quelles passe la trauspiralion.
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—
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—
l'air environnant, ü mesure que s’opère cette espèce de transpi
ration ? N ’oublions pas d ’ailleurs ce que nous avons déjà eu
l ’occasion de rappeler plus haut , savoir, que le marinblanc a pour caractère essentiel le développement, sur le
corps de l’animal, d ’un véritable champignon ou d ’une moisis
sure générale, qu’on ne pourrait mieux comparer qu’à celle
dont se recouvre quelque fois le pain; et puisque rtiumidité est
incontestablement une des causes qui favorisent le plus de sem
blables excroissances, même dans l ’intérieur de nos demeures en
apparence les mieux disposées, il nous sera bien aisédecomprendre
combien doit être à la fois immense et funeste l ’influence de cet
agent sur la santé des vers-à-soie (1).
3“ La chaleur
touffe {'¡L). Comme l ’humidité, la chaleur doit
être rangéeau nombre des causes les plus actives du marin-blanc,
aussi est-ce presque toujours sur les étages les plus élevés deséchaffaudages, principalement dans les magnaniéres où la chaleur du
soleil sur le toit n ’est modérée en dessous par aucun plancher in
termédiaire, que la maladie se manifeste d’abord, pour gagner
ensuite et successivement les parties inférieures.
Mais c’est surtout lorsque l ’action de l ’iiumidiléet celle delà cha
leur se trouvent réunies, que l ’éi)idémie sévit avec le plus de ri
gueur . La transpiration très-abondante qui s’opère alors dans les vers
à soie, n’est plus suffisamment absorbée par l’air environnant déjà
lui-même surchargé et comme saturé de vapeurs; et le corps délicat
de l’insecte doit se trouver d’autant plus incommodé de cette sup
pression momentanée d’évacuation naturelle, que, sous les mêmes
conditions atmosphériques, nous-mêmes, quoique à tous égards
infiniment plus robustes et doués d’une organisation où la fonction
desporesestconsidérablement moins active etpareonséquentaussi
moins essentielle à lav ie , nousnousensentons pourtant extrême(i) L ’on pourrait nous objecter que, malgré les pluies presque continuelles que
nous avons eues cette année, pendant tout Je temps que l’éducation des vers-à-soie
a duré, les ravages du m arin-blanc n’ont pas été aussi généraux, qn’ on aurait pu
s’y attendre. Mais nous ferons remarquer a notre tour que le.s temps de pluie ne
sont pas toujours ceux que l’on peut appeler des temps humides dans le sens que
nous l’entendons ici, c’ est-à-dire, des temps où l’atmosphère se trouve assez char
gée de vapeurs pour que les corps qui y sont exposés en soient affectés à un degré
sensible. Ce qui le prouve et ce qui servira également à réfuter l’ob
jection qu’on serait tenté de nous faire ici, c ’est que, aussi longtemps que ces der
nières pluies ont duré, le sel , cet hygromètre si ordinaire et pourtant si sûr de
la campagne, s’ est constamment conservé parfaitement sec. Au reste les observa
tions que nous allons présenter relativement aux effets de la chaleur sur la pio<duction du marin-blanc pourront servir encore à résoudre la difficulté.
(a) Ce qui suit expliquera la valeur de ce m o t, au quel nous ne connaissons
d’équivalent en français.
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mentaccablés. Voilà pourquoi,sans doute aussi, ces journées d’été
où le ciel reste couvert, ccs temps de touffe, comme on a coûlume
de les appeler, qui précèdent l’orage, où l’air est tout-à-fait calme
et la chaleur suffocante, sont généralement si redoutables pour
les éducateurs de vers-à-soie , par les ravages du marin-blane
qui en sont les suites presque certaines : au sein même de ces hu
meurs, déjà naturellementviciées, qui s’accumulent ainsi sur tout
le corps de l'animal et qui ne peuvent tarder de fermenter, se dé
veloppe bientôt cette espèce de champignon dont nous avons parlé;
et, quand une fois le mal est arrivé à ce point, il est bien difficile
que les précautions même les mieux entendues soient dans le cas
d’en arrêter les progrès.
Quant au mode et à la rapidité avec laquelle ce principe funeste
peut agir, la nature nous en offre de nombreuses et frappantes
analogies. Un exemple surtout, que nous avons souvent observé
avec surprise, mérite que nous le rapportions.— Pendant l’été,
et ordinairement un jour avant qu'il survienne un orage, il n’est
pas rare de voir sur les tas d’écorce qui ont servi dans les tan
neries, se développer ¿ans l’espace de ?t à 5 heures de tem ps,
une sorte d’efflorescence assez épaisse, d’une étendue consi
dérable, se maintenant encore plusieurs jours après, et qui
n’est autre chose, quand on la considère attentivement, que la
réunion d’une grande quantité de petits champignons étroitement
attachés les uns aux autres par leur partie supérieure. Or, la ré
gularité avec laquelle cesingulier'phénomène se présente dans les
mêmes circonstances de temps, ne permet pas de douter que les
vapeurs plus ou moins abondantes répandues dans l’air, à l’ap
proche de l’orage, et le degré ordinairement plus élevé de la
température qui les précède, ne doivent être regardés comme
les causes principales qui concourent à le produire; et, sans vou
loir soutenir absolument que, dans tous les cas de cette nature,
ces deux agens soient les seuls qui interviennent et que l’électri
cité, par exemple, ou tel autre fluide du même genre n’y ait
aucune part, nous sommes pourtant forcés de reconnaître en eux,
nous fondant eu ceci sur la parfaite analogie de leurs effets dans
l’un et l’autre règne, le principe essentiel du marin-blanc lorsqu’il
se manifeste sous l’action de la touffe.
4“ Enfin l’acjcie carbonique. Cette espèce de gaz ou, pour
parler plus simplement, cette espèce d’air est le même que celui
qui se dégage au-dessus des cuves, lorsque le vin nouveau com
mence à fermenter; et les effets pernicieux qu’il peut produire
11
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—
sur l’économie animale sont si considérables, que l’on a vu plus
d’une fois des personnes rester comme étouffées et périr miséra
blement pendant qu’elles s’occupaient à fouler les raisins . Q u’on
juge par là combien doivent se trouver gravement compromises la
santé et par suite la vie même des vers-à-soie, pour peu que
le milieu dans lequel ils respirent soit exposé à l’influence d’un
pareil agent. Et ce malheur est d’autant plus redoutable pour eux,
que c’est précisément dans les lieux où on les élève, que l ’acide
carbonique doit se développer en plus grande quantité; soit qu’il
provienne directement de la respiration même des vers, soit qu’il
résulte de la fermentation continuelle qui s’opère, comme cela ar
rive toujours d’une manière plus ou moins marquée, au sein de la
litière sur laquelle ils sont placés.
Un des grands inconvénients de ce gaz délétère, et ce qui rend
surtout très-difficile de s’en débarrasser, c’est que, étant beaucoup
plus pesant que l’air ordinaire, il tend constamment à descendre
et à s’accumuler dans les parties les plus basses de l ’appartement,
au détriment de l’air pur qui pourrait s’y trouver; d’où il suit
que, dans toutes les magnanières dont les fenêtres sont trop élevées,
ou les tables inférieuresdeséchaffaudages trop basses, par rapport
à celles-ci, les vers-à-soie ne peuvent que bien difficilement
prospérer, quels que soient d’ailleurs les courants que l’on s’ef
force d’établir au-dessus de ce niveau. L ’acide carbonique
y séjournera toujours, dans presque toute sa pureté, et ne
parviendra pas plus à être entraîné, qu’il ne serait possible à
l ’huile d’entrainer avec elle une partie un peu considérable
de l’eau sur laquelle on la ferait passer en surnageant. Ce
fait est à nos yeux tellement important, et les désordres que
la présence de ce gaz est dans le cas d’occasionner à la
longue si évidents, que nous n’hésitons nullement à le con
sidérer comme à la base de la plupart des maladies qui dé
solent les vers-à-soie; et qu’il nous est impossible de nous
refuser à croire qu’il ne jo u e , par conséquent aussi, un rôle
assez grand dans la production du marin-blanc; bien que,
pour le moment, nous ne puissions encore préciser exactement
ni la portée, ni la nature de son action.
Ainsi donc, la contagion, un excès d’humidité ou de cha
leur, et plus particulièremeut encore fa réunion de ces deux
dernières conditions dans l’état de l’atmosphère; le dégagement
de gaz et de miasmes délétères dans l ’intérieur des magna
nières, telles sont les principales causes connues auxquelles
12
—
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—
ou doit attribuer le développement du marin-blanc-, soit que
chacune de ces causes agisse isolément; soit, comme il arrive
le plus souvent, que leur action se trouve combinée dans la
production des mêmes elïets. — Voici d’après cela et en peu
de mots, les précautions que nous croyons devoir conseiller
et dont l’expérience, non moins que la théorie, parait démontrer
toujours plus l’efficacité, pour empêcher l’invasion d’un pareil
mal, ou tout au moins en arrêter sensiblement les progrès.
{La fin prochainement).
PJEJVSMIÆHS É C O X O M t Q W T E S
eaetrutten <f« B e n ja m in F r a n U lin
Cet homme remarquable, né à Boston (Amérique) l’an 1706,
et mort à Philadelphie l’an 1789, est un exemple frappant de ce
que peut le travail joint à l’intelligence , à la probité et à une
persévérance que rien n’arrête. Grâces à ces qualités, sans soubre
sauts, sans événements extraordinaires. Benjamin Franklin sut s’éle
ver de l’état de simple apprentif imprimeur, aux premières charges
de la République américaine, et se faire dans les sciences un nom
entre les plus illustres. Parmi les nombreux ouvrages qu’il a pu
bliés sur des sujets très-divers, un surtout a puissamment contri
bué à populariser son nom; c’est celui qui a pour titre: La science
du bon homme Richard, petite brochure où, en quelques pages, se
trouvent condensées plus de directions pratiques, pour les affaires
de la vie, qu’on n’en trouverait ailleurs en beaucoup de volumes.
En voici un premier choix dont nos lecteurs nous sauront cer
tainement gré :
« L’impôt de notre paresse nous coûte le ,double de la taxe du
Gouvernement, notre orgueil le triple et notre folie le quadruple.
— S’il existait un Gouvernement qui obligeât les sujets à donner
la dixième partie de leur temps pour son service, on le trouverait
assurément très-dur ; mais la plupart d’entre nous sont taxés par
leur paresse d’une manière bien plus forte. —
« La paresse rend tout difficile, et le travail tout aisé. —
« Nous donnons au sommeil bien plus de temps qu’il ne faut, ou
bliant que le renard qui dort, n’attrappe point les poules. —
« Conduisez vos affaires et ne vous laissez point conduire par elles.
« La faim regarde la porte de l’homme qui travaille ; mais elle
n’ose pas y entrer: les comrùissaires et les huissiers la respectent
également. —
« Ne remettez jamais à demain ce que vous pouvez faire au
jourd’hui. —
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« Avez de la persévérance, et vous en verrez les bons effets ;
l'eau qui tombe constamment, goutte à goutte, finit par user la
pierre. Avec de la patience, une souris coupe un cable, et de petits
coups répétés abattent de grands chênes. —
« Si vous voulez avoir du repos, employez bien votre temps. —
« Je n’ai jamais vu un arbre qu’on transplante souvent, ni une
famille qui déménage plusieurs fois dans l’année, prospérer autant
que ceux qui ne changent point de place. —
« Trois déménagements font autant de tort qu’un incendie. —
» Conservez votre boutique, et votre boutique vous conservera. —
« Si vous voulez que vos affaires se fassent, allez-y vous-inéme ;
si vous ne voulez pas qu’elles soient faites, envoyez-y. —
« L’œil du maître fait plus que deux mains. —
i< Si vous voulez avoir un serviteur fidèle et que vous aimiez ,
servez-vous vous-même. —
» Une petite négligence peut occasionner un grand mal : faute
d'un clou , le fer d’un cheval se perd ; faute d’un fer , on perd
le cheval; et faute d’un cheval le chevalier est lui-même perdu,
parceque son ennemi l’atteint et le tue. Tout cela ne vient que
d’avoir négligé un clou de fer à cheval ».
1/A m ic o d e l P o p o lo
Qu’a-t-on fait, qu’a-t-on dit au Chanoine Barone, au rédacteur
de l'Amico del Popolo, à l’auteur de Judith, des Avis aux Catholiques,
et de beaucoup d’autres ouvrages encore ? Nous l’ignorons absolu
ment; mais il faut que ce soit quelque chose d’énorme, à en juger
par le déluge d’invectives de tout espèce ( en veux-tu, en voilà ! )
que dans le N“ 9 de son journal il fait pleuvoir sur ses adversaires !
En vérité , nous ne pensions pas qu’un Prêtre, et qui plus est un
Chanoine, le Recteur de l’Hospice des Catéchumènes, pût écrire
avec de pareille encre !
Mais aussi, quelle ingratitude et par dessus quelle audace de la part
de soi-disant libéraux, de petits catholiquets (« cattolicuzzi di nome»)
d’aller s’attaquer à l’homme qui dans sa Judith s’est appliqué avec
tant de talent et tant de zèle à « démasquer le despotisme , les
injures, les violences des petits tyrans vaudois (tirannetti valdesi)»
et à défendre contr’eux « la liberté de conscience » indignement opprimée!
Les détracteurs de Mr Barone y ont-ilS bien songé? et quand ils
l’accusent d’avoir « menti » , Mr Barone n’a-t-il pas à leur opposer
le témoignage de tous «ceux qui connaissent les Vallées»? n’a-t-il
pas à leur opposer ce qui est bien autre chose encore, « sa Judith
elle-même, qui est encore là sans la plus légère réponse »!!! Pauvre
Judith \ et elle y sera longtemps encore ! .. « sedet, æternumque sedehitn... Car sachez-le. Monsieur le Chanoine (nous vous le disons
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au risque de nous voir traité dans le même style que vos adver
saires, bien que nous vous parlions en am i), il est de ces é c rits , et
Ju d ith occupe dans leurs rangs une noble p la c e , au x quels il n ’y a
q u ’une m anière de répondre, quand on se respecte; le sile n ce ! ***.
MgJEÆjÆCMÆt7SJES
V allées V aldoises ; Ainsi que nous l’avions annoncé, a eu lieu , mardi
12 7bre, dans le temple de la T our, la consécration au St. Ministère de
six Candidats; MM. Tron, Parender, Davyt, Buffa, Muston et Janavel. M. le
modérateur chargé «le fonctionner avait pris pour texte de son discours
les belles paroles de Rom. X v. 13, 15, et nous aimons à croire que les
exhortations pressantes et les conseils fraternels dont elles furent l’occasion,
auront laissé dans les cœurs de ces jeunes Lévites et de tous ceux qui
ont assisté à cette touchante cérémonie, des impressions profondes et du
rables. Outre l’examen précédemment subi pardevant le Corps des Pasteurs,
les Candidats avaient, le matin même de leur consécration, signé l’en
gagement qu’ils ont ensuite ratifié de vive voix, en présence de l’assemblée,
de n’enseigner jamais que la pure doctrine évangélique professée par nos
ancêtres, et telle qu’elle est contenue dans les Saintes Ecritures. — Puis
sent-ils demeurer fidèles à cet engagement! Puisse l’Eglise Vaudoise avoir
acquis ce jour là six fidèles serviteurs pleins de dévouement à leur œuvre;
et qu’arrivés au terme de leur carrière, ils puissent, devant D ieu , se
rendre à eux-mêmes le témoignage que se rendait l’Apôtre, de n’avoir
voulu savoir autre chose parmi les hommes, que Jésus-Christ , et Jé
sus-Christ crucifié! C’est notre espoir, et c’est surtout notre vœu le plus
ardent.
— Une circulaire ministérielle du 17 avril 18(18, ayant pour but de ré
gulariser l’admission des Vaudois et des Israélites dans les écoles pu
bliques, recommandait aux Professeurs de mettre un soin tout particulier
à ce que les enfants Vaudois ou Israélites qui seraient confiés à leurs
soins, fussent traités, par leurs condisciples avec tous les égards conve
nables; et de plus, à ce qu’ils fussent dispensés de l’accomplissement
de tous les devoirs religieux qui ne sont pas conciliables avec la pro
fession de leur croyance.
Par une lettre du 30 juin, au Préfet des études de la province de Pignerol
le même Ministère de l’ Instruction publique, en établissant le droit des
Vaudois à être admis à la jouissance des places gratuites dans le Col
lège Royal des Provinces, ajoute ; « que comme les Vaudois ne pour
raient, sans de manifestes inconvénients, demeurer confondus avec les
Catholiques dans le Collège, et que d’assez long temps le nombre des
non Catholiques ne serait assez grand pour qu’ ils pussent former
une chambrée distincte........s’il arrive que quelqu’un obtienne une place
gratuite, il lui sera donné, comme correspectif, une pension annuelle
dont il jouira hors du Collège ». — Enfin, tout récemment, ce Ministère
interrogé; s’il était permis à un maître d’école Vaudois, de recevoir au
nombre de ses élèves des enfants catholiques, a répondu affirmativement,
tout en observant que les écoles vaudoises n’étant pas reconnues par
l’Etat, les études qu'on y faisait ne pourraient être envisagées que comme
« études privées », lorsqu’il s’agirait d’obtenir quelque grade universitaire.
L'article 10 de l’édit de 1730 statuait une amende de 25 écus d'or, infligée
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au Régeul. pour chaque eiifanl calliolique qui sérail admis dans une
école vaudoise, et le bannissement en cas de récidive. Le Ministre en
interprétant comme il l’a fait cette disposition de l’édit du t2 frévrier
portant: que rien n'eat innové quant aux écoles dirigées par les Vaudois,
a donc fait preuve d'un vrai libéralisme. N’envisageant ces faits qu’au
point de vue religieux, nous aimons à les citer comme indice des pro
grès considérables qu'a fait, chez nos gouvernants, le respect pour la
conscience et pour la liberté religieuse.
F r a sce . Le Synode des Eglises réformées convoqué à Paris pour le 9,
n'est entré en séance que le t l 7bre. Monsieur le Pasteur Frédéric Monod
chargé du sermon d’ouverture a , dans un discours très-intéressant, re
tracé à ses auditeurs la naissance de l’Eglise réformée en France, la po
sition tout-à-fait fausse que lui avait faite la loi de Napoléon ; et il est
parti de là pour montrer au Synode la tâche qui lui était imposée: celle
de ramener l'Eglise dont il est le représentant, à une parfaite unité
qnant aux points essentiels de la foi. — Les trois tères séances ont été
consacrées à la vérification des mandats et à la formation du Bureau, et
ce n'est que le jeudi 14 7bre que l'œuvre du Synode a véritablement
commencé. La question capitale qui s’est présentée, tout d’abord, a été
celle-ci : Le Synode s’occupera-t-il d’une confession ou déclaration de foi,
ou bien son œuvre sera-t-elle purement une œuvre législative et d’organisation'f Cette 2e manière de voir est celle qui parait compter le plus
de partisans au sein de l'assemblée; mais la ire en a aussi et de très-ar
dents, parmi les quels le Comte Agénor de Gasparin. Du reste, après
deux jours de débats des plus intéressants soit pour le fonds, soit pour
la forme qui n'a pas cessé d'être des plus convenables, la question était
à peine entamée, et l'on comptait que 0 autres séances ne seraient pas
de trop pour arriver à une solution. Quand celle-ci nous sera connue,
nous nous empresserons de la communiquer à nos lecteurs.
— Une nouvelle Eglise vient de se former à Gommecourt grand vil
lage agricole, et jusqu’alors Catholique-Romain, situé à l’extrémité nord
du département de Seine et Oise. La tre prédication y eut lieu dans
un pré, par un beau soleil, en présence d’un auditoire de b à 600 p er.
sonnes. Lè service de l'après-midi ne comptait pas moins de IbOO audi
teurs. Un consistoire y a été immédiatement formé, un instituteur établi,
et Gommecourt sera provisoirement une annexe de la paroisse protestante
la plus voisine.
S uisse . Canton de F aud: La chasse aux réunions religieuses et aux mi
nistres démissionnaires continue dans ce pays, avec une persévérance di
gne d’une meilleure cause. On assure même qu’il circule dans le pays
une pétition demandant l'expulsion en masse de tous les ministres dé
missionnaires. Le moyen serait plus expéditif, mais réussirait-il mieux? Que
ceux qui songent à le mettre en œuvre interrogent auparavant l’ex
périence de tous ceux qui, dans la suite des siècles, se sont appliqués
à tyranniser les consciences........ et ils leur diront ce qu’ils y ont gagné!
« Si ce dessein est un ouvrage des hommes, disait le pieux Gamaliel
» dans le conseil des Ju ifs , il se détruira de lui-m ém e; m ais.s’il vient
« de Dieu, vous ne pourrez le détruire, et prenez garde qu’il ne se trouve
« que vous ayez fait la guerre à Dieu ». Pourquoi faut-il qu’un conseil
si plein de vérité et de sagesse, ait été si rarement écouté?
A llehag .s e . La liberté religieuse la plus entière vient d’ètre proclamée,
pour tous les États composant l’Empire Allemand. Quel est l’homme de
foi, l’homme qui a compris quelque chose à la vraie nature de la re
ligion qui ne tressaillerait à Fouie d’un fait si grand !
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AVIS.
\oas croyons devoir prévenir nos abonnés qu'à partir de ce N *,
et jusqu’à nouvel avis, /’Echo des Vallées cessera tout-à-fait de s’oc
cuper de politique. Voici les motifs qui nous ont forcé à prendre
cette détermination : l’Edit du 9 mai 1848 en abolissant le droit du
timbre pour les journaux, a substitué à ce droit une espèce d’abon
nement fixé, pour les journaux quotidiens, à 1 franc par trimes
tre pour chaque exemplaire qui est distribué au public , et à 50
centimes pour les,journaux de semaine. Notre feuille ne paraissant
qu’une fois chaque mois, nous avions pensé n’ètre pas atteint par cette
mesure. Nous nous trompions : le peu de politique que nous avons donné
jusqu’ici nous a soumis à la taxe de 30 cmitimes par trimestre ( le
droit du timbre, s’il existait encore, ne se monterait pour nous qu’à
9 cent.) c’est-à-dire de 24 sous par an, pour chaque exemplaire !
Or, comme notre abonnement est de 50 sous, y compris les frais de port
jusqu’à la frontière, on comprendra que cette taxe soit au dessus de
nos ressources. Voilà pourquoi, plutôt que d’abandonner notre pu
blication, nous avons préféré nous désister de la politique, jusqu’au
jou r où le Ministère, à qui nous nous sommes adressé, ayant fait
droit à nos réclamations, nous pourrons revenir à notre premier
programme, à des conditions moins onéreuses.
Nous devons en outre prévenir nos abonnés, qu’obligé de nous ab
senter pour quelques mois, nous avons remis la gestion de l’Echo à
notre collègue Mr le professeur Rével, sans que du reste rien soit
changé quant à la rédaction.
J. P. ¡VIEILLE.
La Tour le 1er 8bre 1848.
Le Gérant:}, REVEL,
C e Jaui nal puraît le premier Jeudi de chaque moia, par lirraisous de i 6 pages in S"
Prix de rabonneineutJ'ran co-J'ron liére, a fr. 5o c.
Pour les aboniieineiils el les réclam ations, s’ adresser au bureau du Jo urn al, à
L a T o u r , v a llé e s v a u fto ises. Lettres et envois f r a n c o .
On s’ abonne de plus aux adresses ci-après:
à PicNEKoi., chez Mr G h ig h e t t i , Imprimeur-Libraire,
à T orih , chez Mr M alan neveu et C .ic.
a CiaiiÈve, chez M.ines B ebodd et G d e e s , Libraires,
à L adsakne , chez Mr B e i o e l , Libraire
' i L ïo h , chez Mr G a bh ie e - G ac ti e r Négociant,
a Nîmes , chez M. B ia bqu is - G ig b o d x , Libraire,
à M a rs ei ll e , chez Mr. D ubos , Libraire, Bue de Rome,
à L ob o r es , chez MM. P atridge et O aket , Paterhoster-Roonr.
Pigneiul 1848. Imprimerie de Paul GbighcHi.