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IVeuvlème année
N. 48.
Vendredi 11 Décembre 187’4
LECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée anx intérêts matériels et spiritnel^
de la Famille Vandoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.,
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX d’abommehemt ;
Italie, a domicile (un art) Fr. 3
Suisse................• '
France................* i
Allemagne
Angleterre , Pays-Bas . • i
Un numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BDREAÜZ D ABONMEHEMT
PiGNERoL ; Chez Chiantore et
Mascarelii Imprimeurs.
Ft.ûrknck : Libreria Evange.
lica, via de’Panzani.
ANNONCES?20 cent, la ligne
OU portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’a
dresser pour l’administration
et la rédaction b la Direction
de l'Echo des Vallées, Torro
Pellice.
minai r*o.
Julie Delesserl. — Ud trait de
la vie
d’Oberlin. — Le deruier mot. — Emnyélisation. — Nouvelles religieuses et faits
divers. — Chronique mudoise. — ,Chronique politique. — Annooce.
Notice nécrologique
JULIE DELESSËRT
Mardi, 8 décembre, k-Z heures de
l’après-midi, Mademoiselle Julie
Delessert , l’une des diaconesses
de l’Hôpital vaudois de la Tour ,
s’est endormie dans les bras de
son Sauveur, à l’àge de 38 ans.
be jour qu’elle est tombée malade,
Jeudi 26 novembre, était l’anniversaire de son admission comme
diaconesse , il y a dix ans. Elle
séjourna , d’abord , à Saint-Loup,
puis, pendant trois ou quatre années , à l’Hôpital de Rolle. Elle
arriva, ensuite, chez nous au
printemps de 1869. — Le temps
qu’elle a passé dans notre Hôpital
a été entièrement et joyeusement
con.sacré à cette œuVre sainte et
bénie : soulager ceux qui souffrent.
Qui aurait cru qu’elle dût nous
être si tôt enlevée? Dernièrement
encore , il y a une quinzaine de
jours, lorsqu’elle était si heureuse
de l’arrivée de M. Germond,rien
ne faisait soupçonner qu’elle fût
indisposée. Le mercredi soir nous
eûmes le plaisir de causer avec
elle ; le jeudi elle se mettait au
lit et sa maladie hélas ! était à la
mort. Notre diaconesse a eu à
lutter , et beaucoup , contre les
souffrances qui accablaient son
corps si robuste, mais on éprouve
un grand bonheur en ajoutant
qu’elle n’a pas eu de luttes pour
son âme. • Cela est réglé » disaitelle. Quelle belle et puissante parole quand on peut la prononcer
en face de la mort I Jusqu’à ses
derniers moments, la noble mission pour laquelle Mademoisfjfe
Julie Delessert a dépensé
fut présente à ses yeux. Au
de ses souffrances, parfois argùeS,
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sa préoccupation était les malades
qu’elle ppiîai^jf' on peut le dire ,
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peut
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sur son cœur. Si la douleur lui
arrachait un cri, elle ajoutait aussitôt; « Comme je dois avoir fait
souffrir ces malades !» — « Ne
causez pas trop, disait-elle encore,
cela fait du mal aux malades ».
— A cette tendre et incessante sollicitude envers les malheureux
qu’elle a tant aimés , se joignait
une profonde humilité. Elle n’a
pas voulu qu’on parlât sur sa
tombe de ce qu’elle a fait comme
diaconesse. Nous savons qu’elle a
fait beaucoup,
Le secret de cette existance
aussi précieuse que modeste, aussi
joyeuse que chrétiennement sérieuse, de cette patience dans les
douleurs, se trouvait dans une
foi puissante dans le sacrifice expiatoire de Christ. « C’est par le
sang de Christ que j’entre au ciel, •
disait-elle. Et une autre fois: • Ohl
je le vois Celui qu’ils ont percé ! »
L’wuvre, chez elle , avait produit
les œuvres.
Mercredi soir , à 4 heures , un
convoi funèbre très nombreux auquel prirent part l’Orphelinat,
l’Ecole des filles, le Pensionnat,
les élèves du Collège et plusieurs
autres personnes, accompagnèrent
au champs du repos la dépouille
mortelle de Mademoiselle Julie
Delessert. Nous avons dit déjà
qu’elle avait exprimé le désir qu’aucun éloge ne fut prononcé sur sa
tombe. Le pasteur, M. J. Weitzecker fit observer, avec raison,
que ce désir était, à lui seul, un
éloge. Il ajouta que les nombreuses
personnes présentes devaientpayer
un tribut de reconnaissance et
d’affection à la chère sœur qui,
pendant cinq années, a soigné nos
malades , accomplissant ainsi les
devoirs les plus pénibles de la
charité chrétienne. Que la mère
de Mademoiselle Julie Delessert,
la sœur qui est à la maison , et
la sœur, surtout, qui reste seule
maintenant dans l’hôpital de la
Tour reçoivent, ici, l’assurance de
la sympathie chrétienne des vaudois reconnaissants.
Un trait de la vie d’Oberlin
C’était en novembre Í817. La
récolte des pommes de terre ,
alors l’unique ressource des pauvres habitants du Ban-de-la-Roche
avait presque totalemeut manqué
et la misère commençait à être
très grande dans toute l'étendue
de la vallée. Bon nombre de ces
pauvres gens seraient peut-être
morts de faim sans les soins infatigables du père Oberlin et de
son généreux amis M. Legrand de
Fonday, qui par leurs relations
très étendues , savaient toujours
se créer des ressources.
Un dimanche matin, au moment où le père Oberlin se disposait à aller à l’Eglise, la vieille
Louise Scheppler , sa ménagère ,
autre providence du Ban-de-laRoche vint lui dire : Mon père ,
il y a dans la cour une pauvre
femme avec trois petits enfants
qui n’ont pas mangé depuis deux
jours. — « Eh bien I il faut leur
donner quelque chose, c’est bien
simple » dit Oberlin d’un ton de
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compassion. Oui, mon père, mais
je n’ai absolument plus rien qu’un
peu de farine dont je veux faire
des nudels pour notre dîner, répondit la vieille gouvernante. —
Donne leur en la moitié, fit Oberlin , Dieu ne nous abandonnera
pas I » Et il se rendit à l’Eglise.
Au moment oii la bonne Louise
servait k ces affamés leur part du
diner une grande voiture s’arrêta
devant le presbytère. Cette voiture était chargée de vingt sacs
de farine qu’une société de bienfaisance de Strasbourg faisait parvenir par la maison Brakenhofer
au bon Pasteur du Ban-de-la-Roche
pour être distribuée aux plus nécessiteux de ses paroissiens. Sans
plus tarder, la bonne Louise courut à l’Eglise et s’agenouillant sur
les marches de l’autel elle annonça
au boB pasteur ce secours si nécessaire et si inattendu. — Oberlin,
interrompant son discours, se contenta de dire: Ne t’ai je pas dit,
Louise, que Dieu ne nous abandonnera pas? Toute l’Eglise fondit en
larmes, mais c’étaient des larmes
de reconnaissance envers Dieu. Là
dessns, et d’un accent que donne
une profonde conviction religieuse
le père Oberlin finit son sermon,
interrompu par une de ces péroraisons improvisées dont il avait
le secret et qui émut profondément
tout son auditoire. — En sortant
de l’Eglise et avant de prendre
son frugal repas, il fit distribuer
cette farine, vraie manne aux plus
nécessiteux de sa paroisse.
(Tiré de l'Eglise libre).
LE DERNIER MOT
Le bienheureux pasteur Schöner,
de Nuremberg , fut interpellé un
jour, en société, par un Monsieur
qui assistait de temps en temps
à ses prédications. • Une chose
m’a frappé lui dit-il , c’est que
depuis tant d’années vos sermons
tournent toujours et toujours dans
un seul et même cercle d’idées :
l’état de péché , ,1a misère naturelle de l’homme et la rédemption
en Jésus-Christ. Comment se faitil qu’au milieu des abondantes richesses des Evangiles et des Epîtres qui offrent la plus grande variété des thèmes, chacun de vos
sermons , ou au moins la conclu
sion de chacum de vos sermons ,
revienne toujours à ce point favori? vous réussissez même à
l’amener au moment où l’on s’y
attend le moins*. — «Je me suis
toujours souvenu, répondit Schöner , d’un pasteur qui suivait la
même marche, car, disait-il, chaque sermon peut être le. dernier
pour moi ou pour quelqu’un de
mes auditeurs. Or, je ne veu.\ pas
négliger la dernière occasion d'appeler un pécheur â la repentance
et de le conduire à Jésus-Christ,
de peur que l’une ou l'autre des
âmes que Dieu a confiées à mes
soins ne m’accuse un jour devant
son tribunal et ne me dise : J’ai
été une fois, la dernière fois à un
de tes sermons avec cette brûlante
question : Que faut-il que je fasse
pour être sauvé? — et tu ne m'as
pas répondu •. —Ces paroles me
sont allées droit au cœur, ajouta
le respectable Schöner, et je m’ef-
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force d'agir en conséquence. Vous
vous trompez en pensant que j’adapte tant bien que mal a chacun
de mes sermons le fondement même de la foi chrétienne, c’est sur ce
fondement, au contraire, que reposent toutes les exhortations et
tous les enseignements que j’adresse à mon troupeau. On dit de
certaines gens qui veulent toujours
avoir raison : il faut qu’ils aient
le dernier mot. Eh bien ! je veux
faire ce qui dépend de moi afin
que Celui qui seul a toujours raison, tandis que tous les hommes
sont menteurs, dise le dernier mot
à l’oreille et au cœur du pécheur
en face de la mort. Car il suffit
de visiter les lits de mort pour
apprendre quel est à la fin le
dernier aiguillon et la dernière
consolation » .
L’interlocuteur ne répliqua rien,
mais dès ce jour on le vit assister plus fréquemment et plus recueilli aux prédications du pasteur Schöner.
Tiré du journal de l'Unité des frères.
Nous avons reçu — de ila part de M.
Benech, libraire à la Tour, — le premier
•numéro du Cristiano Evangelico, Archivio
delle Chiese Valdesi. Organe de notre Commission d’Evangélisation, le Cristiano répond à un besoin exprimé plus d’une
fois dans les conférences de district, à
savoir que nos congrégations eussent aussi
comme les autres dénominations, leur
journal. ¿'Eco (fatta Verüà, par le fait
môme qn’il dépend entièrement d’un comité qui ne veut pas, par principe', se
mêler de questions ecclésiastiques', n’est
^as un jouroal vaudois. Nous doanons
cordialemeût la bienv&tme au CrisUano
Evangelico, et nous lui souhaitons de
nombrenx lecteurs dans le champ de l’Evangelisation, mais surtout aux Vallées.
En effet, pour aimer une œuvre, il faut
la connaître, et nous savons, par expérience combien sont rares les renseignements sur ce que nos évangélistes accomplissent dans notre patrie pourj le sa'ut des âmes et la gloire de Dieu.
La rédaction du Cristiano aura à sa
disposition le trésor des nouvelles religieuses et le nouveau journal sera certainement d’un grand intérêt.
On s’abonne, à la Tour, chez M. Benech
libraire. Prix : 2 francs.
^cruüelics rcUgteudee
et faits divers
• Le Chrétien Evangélique annonce dans
son bulletin bibliographique la publication
d’un pelil ouvrage qui nous intéresse
aussi tout spécialement ; c’,est Ja biographie de Hudry-Menos-sous ce titre ;
Hudry-Menos, patriote savoisien.
Hudry-Menos, est-il dit, aurait pu dire
comme Jacob que ses jours avaient été
courts et mauvais, car il n’avait que cinquante ans quand Dieu l’a retiré à lui,
et, durant cette courte vie, il n’avait cessé
de lutter avec des difficultés de toute
espèce. Né et élevé au sein de l’église
catholique, il ne tarda pas à découvrir
des abus qui l’en éloignèrent. Il prit plus
tard une part active à l’établissement du
culte protestant à Chambéry, fut le rédacteur du Glaneur Savoyard et le collaborateur d’autres feuilles religieuses.
Plusieurs de ses écrits, entre autres ses
brillantes études sur la Sacóte,' insérées
dans la Revue des deux mondes, ainsi que
Vlsraël des Alpes, mériteraient d’être réimprimés en volumes.
Nous lisons dans le Chrétien évangélique: « On annonce la fondation d’une
brauche italienne de rAlliance évangeli-
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que, sous l’influeuce du comité de Londres, dont le secrétaire a fait tout esprès
le voyage d’Italie. Grâce au zèle des
églises protestantes pour l’évangélisation
do ce pays, la plupart des dénominations
ecclésiastiques d’Amérique et d’Europe y
sont représentées. — Leur rivalité s’est
même manifestée, à plusieurs reprises,
d’une manière fâcheuse, particulièrement
à Florence et à Rome où chacune avait
tenu à honneur de planter son drapeau.
L’œuvre de la propagande a souffert de
ces conflits. Il était temps que runité spirituelle, qui ne laisse pas d’exister, se
manifestât. Aussi a-t-on salué avec joie
l’arrivée du délégué do l’Alliance évangélique. Il a pu sans peine organiser des
sections; et l'on peut espérer que désormais, dans plus d’une ville italienne, les
membres des diverses églises se réuniront
pour prier ensemble, comme c’est le cas
dans la capitale.
Il ne faut pourtant pas se faire illusion
sur la portée de cet événement.
L’Alliance évangélique est un palliatif,
non un remède, parcequ’elle ne s’adresse
qu’aux individus. Pour être vraiment efficace , il faudrait qu'elle établit un lien
entre les églises elles mêmes, et que
celles-ci en vinsent à se considérer comme
des sœurs, au lieu do se regarder de
travers comme des rivales toujours prêtes
à se prendre aux cheveux ».
Allemagne. — Le mouvement
vieux-catholique est sorti de la période
de formation. L’Eglise nouvelle est oiRciellement organisée et reconnue. C’est la
ville de Bonn ( Prusse Rhénane ) qui parait
devoir être le contre de la Réforme catholique. Cette ville est la résidence de
l’évêque Reinkens qui y a été appelé
comme professeur à l’Université. L’Eglise
nouvelle compte plus de 20Q.OOO membres:
.une jolie brèche dans la forteresse romaine. — Le gouvernement la favorise.
C’est dooc une œuvre sérieuse et dont
«U f«vtt fittendre de grands résaUets.
Oenève. — Le père Hyacinthe dans
une de ses dernières conférences a insisté
particulièrement sur l’impossibilité de rétrancher do l’éducation de t’enfanco l’enseignement religieux , ce qu’il a résumé
par ce mot: « L’école peut être séparée
de l’Eglise, elle ne doit pas et ne peut
pas être séparée de la religion ».
M' lo professeur Auguste Bouvier a
ouvert son cours de théologie à l’Académie
de Genève par un discours sur « Vesprit
de parti; » il relève particulièrement » le
perpétuel soupçon de manèges cachés, do
peu de sincérité dans la profession de foi ;
celte promptitude à se scandaliser, quand«
il s’agit de faits et gestes d’autrui, tandis
qu’on s’estime soi-même plus blanc que
neige, et en droit de suivre aujourd’hui
les errements condamnés la veille, — ce
peu croisé de reproches ou exagérés ou
immérités, — puis ces habitudes de chicane, do médisance, engendrées dans la
lutte, — l’application aux affaires do l’Eglise, de ruses de guerre et de procédés
électoraux à l’usage de la politique, —
l’oubli de la charité dans le zèle pour la
vérité, — et, au milieu de tout cela, le
peuple souffrant, négligé, ne comprenant
rien ou'comprenant peu , aux divisions
de ses conducteurs, tel est, en résumé,
le triste tableau que fait passer sous |nos
yeux le discours de M. Bouvier, — tableau
qui n’est pas vrai seulement pour Genève.
Dimanche dernier a eu lieu dans la
grande salle du Casino de S‘ Pierre l’inauguratioo d’un nouveau, culte, nous ne
devons pas dire pour les catholiques libéraux, car le P. Hyacipte rejette ce nom,
mais pour les chrétiens catholiques. —
Pins de 500 personnes remplissaient la
salle et ses abords, et témoignaient par
leur présence recueillie et sympathique
de l’intérêt qu’excite , cette œuvre. Trois
morceaux de musique sacrée ont été exécutés pendant la durée dn service re-
6
ligieux ; on a surtout remarqué le chaut
le l’ag'nMs Dei.
Le P. Hyacinthe a surtout insisté sur
ce que l’œuvre qu’il commence ou plutôt
qu’il continue dans le même esprit dans
lequel il l’a commencée, il y a deux ans,
n’a rien de sectaire. Il demeure fidèle au
programme primitif; maintien du dogme,
réforme de la discipline , autonomie de
l’Eglise; et il promet d’avance obéissance
au futur évêque suisse, « si comme il
n’en doute pas, cet évêque vraiment chrétien et vraiment catholique, n’est ni l’instrument de la politique, ni le complice de
la libre pensée ».
/'Journal de. GenèceJ.
Statistique missionnaire de l'Inde Les
obstacles qui s’opposent aux triomphes
de l’Evangile aux Indes sont considérables.
Avec une population de 241 millions
d’âmes, un mi.ssionnaire se trouve souvent seul pour plus d’un million d’habitants. Ailleurs l’Evangile n’a à lutter que
contre la force des préjugés et des traditions et contre la dépravation naturelle
du cœur humain; aux Indes, outre tous
ces obstacles, il a à lutter contre ceux de
la caste et contre les deux systèmes les
plus organisés et les plus opposés à l’Evangile: l’hindouisme et l’islamisme. —
L’œuvre missionnaire aux Indes est presque encore à l’état d’enfance, puisqu’il
n’y pas plus de soixante ans qu’on y rencontrait à peine quelque missionnaire. Or
quels sont aujourd’hui les résultats déjà
obtenus dans ce camp de travail ? Ils
sont à tous égards immenses. En effet,
la Parole de Dieu est traduite en entier
dans presque toutes les langues du pays.
Déjà il existe une littérature chrétienne
dans ces différentes langues. En 1872 nous
trouvons aux Indes 713 missionnaires,
dont 225 indigènes consacrés au S‘"Ministère, 2.278 églises, J985 prédicateurs
indigènes, 52.616 membres d’églises et
224.257 chrétiens indigènes. Quels résultats pour de si faibles commencements I
( Les Missiom Emngél. au JUX" siècle J t
Les Missions de la Société de Bâle. Nous
extrayons du dernier Rapport annuel de
celte Société qu’elle a commencé une
œuvre en Perse et qu’elle a poursuivi
celles qu’elle a entreprises depuis plusieurs années en Chine dans les Indes,
dans plusieurs provinces, et en Afrique,
Le chiffre des divers troupeaux dans les
divers champs des Missions de cette société est de 100, répartis dans 125 différentes localités.
Celui des membres de ces troupeaux
était, au 31 décembre 1872 aux Indes de
5057, en Afrique de 2414, et en Chine de
968. Total 8.439.
Le total des personnes placées sous les
soins directs des missionnaires était, à la
même époque, de 10.702, et celui des
élèves des différents établissements d’instruction de près de 4000.
La caisse générale a reçu fr. 899.781 02
Elle a dépensé .... » 996.762 18
Déficit..................» 96.981 16
En ajoutant le déficit ancien » 130.680 11
Il en resuite une dette de » 227.661 27
au 31 décembre 1873.
Malgré ce résultat inquiétant, le rapport finit par ces paroles; « l’oîuvre des
missions continuera sa marche triomphale
jusqu’au retour du Seigneur, alors même
que les Eglises de la chrétienté tomberaient en ruines ou se détourneraient de
la vérité. C’est à la mission qu’appartient
l’avenir. La plénitude des gentils n’est
point encore entrée dans l’Eglise ; mais
elle y entrera et tout Israël sera sauté. Or.
c’est de nos jours surtout qu’on peut dire:
C’est ici qu’est la foi et la patience des
'Saints.
(SThrontque
r»r*a-d.ix-'roixr*. — Maintes fois
on s’etait étonné do ,,ce ¡que cette imposante et pittoresque retraite des anciens
Vaudois oh avait lieujl’éducation des Barbes et oh souvent les Vaudois de Bohême
eoTOfaieul leus fils étudier la Tbéol ogie^
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-399
D’eût ni une école, ni un lieu de culte.
L’emplacement aujourd'hui occupé par
le temple catholique était|celui où s’élevait
jadis, dit-on, l’Ecole de Théolegie. Grâce
à la libéralité chrétienne de deux amis
de notre Eglise, on a acheté dernièrement
au Pra du Tour un joli emplacement et,
sous peu, on y bâtira une école, et une
chapelle qui doivent rappeler notre ancienne Ecole des Barbes. Plusieurs personnes, sans doute, se réjouiront avec
nous de cette heureuse nouvelle. La Table
invitera les paroisses des Vallées à aider
de leurs deniers l'érection de cette chapelle et de cette école. Nous sommes convaincus, qn’elle répondront avec joie à
cet appel et qu’elles béniront les généreux
donateurs
Dans l’appendice du numéro 95 de VEco
delle Alpi Cozie, signée Marius, nous lisons sous le titre général de «Tre giornate
nella vnlUi del Chisone* et sous le titre
plus spécial etprétantieux de« Una pagina
di storia» une accusation vague d’intolérance et de fanatisme contre certains pasleurs Vaudois; il y est question de l’idée
égoïste qui régne dans leur esprit et de
leur antipathie verso qvanto sa di cattolico;
ils oublient qu’ils sont des miqistres di ca.
rilà. Ils sont mémo appelés des sépulcres
blanchis. — « Est-ce que ces paroles feront
quelque avantage à ce malheureux dont
ont m'a raconté l’histoire dans une des
plus petites communes de ces vallées?»
Telle est la demande que se pose M. Marius,
Nous répondons négativement à M. Marius
aussi longtemps qu’il accuse avec aussi peu
de justice et de charité toute une classe de
personnes sur des ouï dires ou sur desrap.
ports vagues et peut être mensongers qu’on
Ini a faits. »Jusqu’à preuve du contraire
nous considérons sa page d’histoire comme
une invention malveillante qui ne mérite
pas que nous nous en occupions.
A TRAVERS LES JOURNAUX
Revoc poliliqae
Dès l’entrée de la nouvelle Législature
l’Italie a fait deux perles dans les personnes de deux membres du Parlement : ce
sont le sénateur des Ambrois de Nevâche,
qui venait d’étre nommé président dn
Sénat, et le député Mellana.
Des Ambrois nacquît à Oulx en 1807
et fit ses études de jurisprudence à l’Université de Turin. Il devint bientôt substitut du procureur du Roi, puis préfet
de Nice, et enfin ministre du roi Charles
Albert. Il étail le dernier signataire vivant du Statut octroyé eu 1848. U lut président du Conseil d’Etat, puis vice président du Sénat, et, comme nous avons
dil, il en avait été nommé président lorsque la mort le surprit. « Vous faites bien
do venir, car moi je m’en vais» dit il à
son médecin qui accourait à son appel.
Ce furent ses derniers mots. Il avait succombé à une attaque d’apoplexie.
On lui fera des funérailles royales, car
en sa i)ualité de Grand Collier de l’Annonciade, il avait le titre de Cousin du Roi.
À la nouvelle de sa mort, la Chambre
pes Députés, en signe de deuil, a suspendu la séance. Biiaucoup do bons s’eu
vont! sommes nous bien sûrs que l’Italie
ne perdra pas au change avec, les nouvcauik venus ?
La question de la convalidaiion des
élections contestées n’est pas à la fin; la
junte nommée à œt effet après s’en être
activement occupée a failli se voir arrêter
par une scission qui s’est produite dans
son sein entre les députés de droite et
ceux de gauche; les journaux se déclarent
satisfaits ou mécontents de ses décisions,
suivant les cas et le parti auquel ils
appartiennent; ce serait miracle si elle
avait contenté tout 1e monde.
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-400
On espère que la Chambre pourra,
avant les vacances de Noël voter le budget
ainsi que la loi de sûreté à appliquer en
Sicile; cette loi a surtout pour base le domicilio coatto et elle n’abolit pas le jury
Les uns se demandent si c’est assez
d’autres disent que c’est beaucoup trop.
On annonce aussi des projets de lois pour
l’aliénation d’une partie de la flotte, pour
l’établissement d'une espèce de liste civile
de cent mille francs par an en faveur de
Garibaldi , etc... Voilà bien de la besogne.
Nous verrons si nos honorables sauront
la dépêcher avant Noël.
Grande affluence à Rome dé notabilités
Anglaises, qui viennent apporter leur obole
au denier de S. Pierre. Ces oboles n’ont
rien de commun avec la pile'de la veuve,
témoin le don d'un petit million que fait le
dnc de Norfolk, celui qni est intentionné
de se faire moine. Ces consoltions flnancières sont bien faites pour consoler Pie
IX des désagréments qu’il éprouve d’autre
part. Le gouvernement Allemand a définitivement supprimé, comme étant parfaitement inutile, son ambassade auprès du
S. Siège. L’Unità Cattolica déclare, après
coup, que cela ne lui fait ni froid ni chaud.
C’est à savoir. Après t’Angleterre, l’Allemagne , à quand les autres ? Il est vrai
que les ultramontains comptent maintenant beaucoup plus sur la révolution que
sur les pouvoirs établis. Comme disait
Mgr. Meglia, nonce pontifical, «toutnotre
espoir est dans la révolution ».
L’Impératrice de Russie est arrivée à
San Remo où elle vient passer l’hiver.
L’Assemblée de Versailles a reçu un
message du président de la République,
dans lequel celui-ci invoque l’appui des
honnêtes gens dfe tous les partis. Ce document plus long qu’explicite et décidé, u’a,
comme à l’ordinaire, contenté personne,
mais chaque parti a profité de l’occasion
pour s’attribuer l’avantage. Comme l’extrême et les bonapartistes se refusent absolument à voter le septennat impersonnel
que la gauche n’en veut pas davantage
s’il ne prend enfin de la République autre
chose que le nom, il est probable que
l’on continuera longtemps dans celle situation sans précédent d’un pa;ys qui pour
toute constitution, pour toute garantie
d’ordre n’a qu’un simple mortel : que le
maréchal meure demain , c’est penj-être
la guerre civile, ou un coup d’état, on
peut-être quelque chose d’encore plus nouveau et imprévu. Chi lo sa? Le seul remède à la situation excite tant de répugnance dans la majorité, qu’il ne sera
employé vraisemblablement qu’à la dernière extrémité. La dissolution , voilà le
seul point sur lequel le parti conservateur
marche d’accord.
La révolution de Buenos-.Ayres est domptée; aux dernières nouvelles. Mitre, le chef
des révoltés, avait capitulé. Celle nouvelle
réjouira sans doute ceux d entre les Vaudois qui ont des parents ou des amis au
Rosario Orienlal ; ils se réjouiront de les
savoir sortis des dangers de la guerre ciyjle A. Malan.
Annonoe.
IL ' CATECHISHO
ossia
SUNTO DELLA DOTTÌIINA CRISTIANA
SECONDO LA PAROLA DI DIO
per' G. P. MEILLE Pastore.
Firenze, Tip. Claudiana, Via Maffià, 33
Prezzo centesimi 75.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore et Mascarelli.