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(^qnante-troisiòme année.
22 Juin 1917
N. 25.
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SOMMAIRE: Forts par le calme et la
confiance — La page de nos Aumôniers
et de nos Soldats — Correspondance
Chronique vaudoise.
Forts par le calme et la contlaoce.
{Sermon prononcé à la Conférence de
District de Pignerol le 30 Mai 1917).
Esaïe XXX, if.
L’année dernière, à Bobi, nous nous
séparions avec l’espoir que la'prochaine
Conférence nous réunirait dans la paix.
Il n’en est pas ainsi; aujourd’hui encore
la guerrç fait sentir sa violence et remplit notre âme de tristesse et d’appréhension. Notre Eglise souffre elle aussi du
triste état de choses actuel et ses membres ont besoin de force pour rester debout dans la tourmente. C’est aujourd’hui plus que jamais le moment de démontrer que si l’homme du monde se désespère et s’abat en face du malheur, le
chrétien sait demeurer ferme et les flots
peuvent se jeter menaçants contre l’Eglise, sans cependant pouvoir la submerger, étant fondée sur le roc inébranlable.
Mais cette force nécessaire, où la puiserons-nous ? Notre texte répo'nd à cette
demande: « C’est dans le calme et la confiance que sera votre forco). Le message
que jadis, de la part de Dieu, Esaïe adressait à son peuple dans un temps de
grande angoisse, reste vrai pour nous,
chrétiens, pour notre Eglise entière:
Vous serez forts par le çalme et la confiance.
Notre force sera, tout d’abord, dans
le calme. Mais quel calme ?
1. Non le calme de l’insensibilité en
face des tristesses, des malheurs, des larmes. Esaïe n’a pas été insensible aux
souffrances de son peuple.'.. Jésus-Christ,
moins encore, n’a pas été un,insensible...
Le chrétien, à l’exemple du divin modèle,
ne peut rester insensible devant les douleurs du temps présents; il ne peut fermer son cœur aux sentiments de compassion envers les nombreuses victimes
de tout genre de la guerre, mais il sait
« pleurer avec ceux qui pleurent ». Comment, d’ailleurs, rester insensible lorsque
de tous côtés nous ne voyons que tristesses et larmes ? foyers détruits, misères
qui s’accumulent rapidement, luttes pour
le pain quotidien. En ce moment, regardant à ce que nos Eglises ont souffert
encore pendant cette nouvelle année de
guerre, aux victimes qui sont tombées,
aux membres de nos Eglises, nos fils, nos
frères, qui chaque jour exposent leur vie
en face de l’ennemi, ou souffrent dans les
hôpitaux, ou sont prisonniers sur la terre
étrangère, notre cœur se serre et, tandis
que nous sommes réunis paisiblement
dans ce temple, notre pensée se porte
pleine de chaude affection et de sympathie sincère vers nos vaillants défenseurs,
qui accomplissent fidèlement leur pénible
devoir, vers tous ceux qui souffrent physiquement ou moralement, vers nos familles plus durement éprouvées, et une
prière ardente monte de nos cœurs vers
le trône du Dieu Consolateur!
Le profète ne parle pas non plus du
calme de l’indifférence en présence de
l’iniquité, de l’erreur, de la puissance du
mal. Esaïe n’était pas un indifférent;
quand on venait à toucher à la base de
la vie morale de son peuple, vous savez
comment il réagissait... Jésus-Christ n’a
pas été indifférent en présence de l’œuvre
néfaste du prince des ténèbres... A notre
tour, en face des manifestations du mal
actuel sous ses formes multiples, nous ne
pouvons ni ne devons non plus rester
indifférents. Rester indifférents quand
la justice et le droit des peuples sont foulés aux pieds, quand la vérité est mise
sous le boisseau, quand l’intérêt tue
l’idéal; rester indifférents quand le nom
de Dieu est blasphémé, quand Celui qui
est amour est rendu responsable de ce
crime collectif qui s’appelle la guerre,
quand notre foi est attaquée de tous
côtés par ceux qui nous répètent sans
cesse, comme au temps du psalmiste:
« Où est ton Dieu ? » ; rester indifférents
quand, recourant aux sophismes habilement combinés, un certain parti confondant à dessein ce qui est du domaine purement spirituel avec ce qui n’est que
temporel, accuse la Réforme et avec elle
les Eglises Evangéliques comme corresponsables de nos malheurs; rester indifférents, en un mot, quand de différentes
manières la marée montante de l’orgueil,
de l’injustice, du mensonge, de l’impiété,
tend à nous envahir, ...ce serait trahir la
patrie et la cause de Dieu !
Ce que prêchait Esaïe, ce n’est pas davantage le calme de l’insouciance à l’égard de l’avenir de nos familles, de notre
patrie, de notre Eglise. Prévoyant les
malheurs auxquels son peuple pourrait
être entraîné, le prophète n’en prenait
point son parti, mais s’efforçait de les
conjurer... Si Jésus exhorte ses disciples
à ne pas être en soüci pour le lendemain,
il ne veut pas par là les encourager à l’insouciance... Rester calmes en nous dépréoccupant de demain, à la façon de
ce souverain qui, au moment où grondaient déjà les orages précurseurs de la
révolution française, haussait les épaules
en disant: « Après moi le déluge » ; rester
insouciants quand il s’agit de l’avenir de
notre pays, de nos familles, de notre
Eglise, ce serait signer notre déchéance,
car l’avenir sera en partie ce que nous
l’aurons fait. Aussi ne devons-nous pas
attendre la fin de la tempête actuelle
pour nous occuper des grands problèmes
de l’après-guerre, surtout pour nous,
chrétiens évangélique.s, en ce qui concerne l’avenir de nos liglises.
Enfin, le prophète ne recommande pas
le calme de l’inaction en face des nécessités de l’heure présente. Esaïe n’a point
été un inactif, un utopiste, un rêveur.
Les grands hommes de Dieu ne sont jamais restés inactifs dans les époques de
crise et de calamités. Et Jésus moins
qu’eux tous... Le chrétien, à l’exemple
du Maître, est celui qui plus que tout
autre doit sentir le devoir de travailler,
dans la mesure de ses forces, au soulagement des misères matérielles et morales
de ses semblables, en commençant par
ses frères en la foi, en donnant et en se
donnant. Et cela aujourd’hui surtout.
Dans les circonstances graves et solennelles que nous traversons, cet appel,
plus actuel, plus pressant que jamais, doit
retentir à nos oreilles: «Vous savez en
quel temps nous sommes, c’est l’heure
de vous réveiller enfin du sommeil 1 ». Ce
n’est pas à l’heure où le flot qui monte
menace de submerger la digue qui protège un pays, quand les vagues qui se
jettent contre elle disjoignent les pierres
et menacent d’ouvrir une brèche, qu’il
faut rester les bras croisés. La digue qui
nous protège ce sont, aux frontières, nos
héroïques combattants, mais aussi, à
l’intérieur, la simplicité, le travail, la fidélité, la moralité, la piété; ce sont les
vertus privées, c’est la famille, c’est l’Eglise. Et vous savez tout ce qui menace
aujourd’hui cette digue: ce n’est pas
l’heure de rester inactifs.
2. Le calme que l’auteur sacré nous
recommande et qui nous donnera la
force de rester debout au milieu de la
tourmente, c’est avant tout la maîtrise
de soi. Nous Vivons dans des temps d’agitation fiévreuse, où notre esprit se laisse
facilement exalter et troubler. Et nous
avons à veiller chaque jour pour ne pas
nous laisser entraîner par l’excitation
des nouvelles sensationnelles, par des jugements précipités et des généralisations
toujours injustes. Nous passons facilement de l’optimisme candide au profond
découragement. Tout cela affaiblit, énerve, et, en secret, nous envions les hommes qui savent rester calmes, maîtres
d’eux-mêmes: ceux-là sont forts. Voyez
le cajme de St-Paul au moment du naufrage... Comme l’apôtre des gentils, sachons conserver notre sang-froid en présence des dangers auxquels nous sommes
exposés, nous souvenant d’ailleurs que
les dangers qui menacent nos corps ou
nos biens ne sont pas les plus graves, mais
plutôt ceux qui s’attaquent à notre âme.
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps
et qui ne peuvent rien faire de plus; craignez plutôt celui qui a le pouvoir de perdre votre âme ».
Lorsque nous parlons des héros, notre
pensée se transporte instinctivement sur
le champ de bataille; mais il est un héroïsme plus sublime encore que celui de
nos guerriers: c’est l’héroïsme chrétien,
l’héroïsme de celui qui parvient à do
miner son cœur. « Celui qui est maître de
son cœur vaut mieux que celui qui prend
des villes », lisons-nous dans les Proverbes. Chrétiens, sachons résister au courant de la mondanité, de l’impiété, des
passions, qui menace plus que jamais de
nous entraîner; sachons dompter notre
volonté et rester toujours nous-mêmes.
Au milieu du tourbillon des idées, des
erreurs, des agitations de l’heure présente, c’est dans le calme que sera notre
force.
Le calme qui nous rend forts, c’est encore la persévérance dans l’accomplissement régulier du devoir. Un des graves
dangers du triste état de choses actuel
est celui de tellement accaparer notre
esprit, notre temps, nos forces, au point
de nous faire négliger facilement notre
devoir. C’est ce dont nos Eglises font la
douloureuse expérience. L’inquiétude,
les préoccupations des parents ne sontelles pas une des causes pour lesquelles
l’éducation des enfants laisse beaucoup
à désirer ? tandis que le devoir d’un père,
d’une mère, envers son enfant n’est pas
seulement de s’occuper de son corps,
mais aussi et surtout de son âme et avec
raison, lorsque nous voyons notre jeunesse s’éloigner du droit chemin, nous
nous posons cette question : A qui la
faute ? — Une fois, le peuple Vaudois
pouvait être appelé le peuple de la Bible, car ce livre occupait la place d’honneur dans nos demeures, étant parfois
presque l’unique objet de lecture. Tandis
qu’aujourd’hui, surtout depuis ces deux
dernières années, il n’y a pour ainsi dire
pas un hameau, où le journal ne pénétre
régulièrement et ne soit lu avec avidité
pendant les longues soirées. Certes il n’y
a là aucun mal, au contraire. Mais ce qui
est regrettable c’est que la lecture du
journal remplace souvent celle de la Parole de Dieu. — Aujoui'’d’hui le temps
est si précieux, surtout dans les maisons
où les bras manquent, que toutes les
heures disponibles sont consacrées au
travail et la préoccupation du gain matériel est si absorbante, que le dimanche
devient un jour comme un autre, où l’on
travaille, oubliant le quatrième commandement, et s’abstenant des saintes
assemblées. — En outre, on se laisse si
facilement effrayer par les difficultés financières, qu’avec une légère désinvolture on se persuade de ne plus pouvoir
contribuer comme par le passé pour les
œuvres chrétiennes, alors que, chez le
grand nombre de nos membres d’Eglise, si
on voulait être sincère, on devrait reconnaître que l’on pourrait contribuer davantage. — Et nous, qui sommes ici réunis, pasteurs, anciens, délégués de nos
Eglises, où en sommes-nous à cet égard ?
Savons-nous persévérer dans l’accomplissement régulier du devoir, sans nous
laisser détourner par les préoccupations
de l’heure présente ? Cherchons-nous
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réellement et avant tout |e règne de Dieu,
laissant tout le reste en"s|eonde ligne ?
Accomplissons app persiéyérance notre
devoir, sans nousfiai^er distraire par les
troubles, les inquiétudes dü jour. C’est
dans le calme, ici encore, que sera notre
force.
Le calme qui nous rend forts, c’est,
enfin, la fidéliié à notre idéal. Que de no^
tions cette guerre a bouleversées, que de
déceptions elle a causées ! Avant son déclanchement, on croyait à la civilisation
des pays européens, et nous assistons à
un retour a la barbarie; on prbyait aux
bienfaits du progrès, et les grandes inventions modernes servent pour des engins de destruction ; on croyait aux manifestations de la charité et de la solidarité,
et l’on voit un déchaînement inoui de
haine; on croyait à l’union des Eglises et
des chrétiens, et ceux qui hier encore
rompaient le pain ensemble au nom de
Jésus-Christ sont aujourd’hui des ennemis; on croyait à l’influence de l’Evangile dans le monde, et aujourd’hui les
païens sont scandalisés des chrétiens; on
croyait, en un mot, à la venue du règne
de Dieu, et c’est la règne de Satan qui
semble triompher I Aussi combien de
chrétiens, faibles dans leur foi,'*bnt-ils
fait naufrage et sont-ils ballottés çà et
là par les flots de la déception et du
doute, comme lyi navire dépourvu de
boussole ! Si nous voulons être forts, gardons-nous du pessimisme et du découragement, sachons nous élever au-dessus
des apparences contraires, saclions, comme le jeune héros du poëme de Longfellow, gravir les hautes cimes de l’idéal,
répétant cette devise: « Excelsior I ». Ne
nous laissons pas distraire de la fidélité à
notre idéal, qui est la venue du règne de
Dieu sur la terre. Nous saurons ainsi nous
maintenir calmes, fidèles, et nous serons
forts. (d suivre).^
SUIS
La
Encore des tombes.
...Nous sommes sur le Carso infuocato,
en avant de N. V. où notre infanterie est
en ligne et se prépare à faire uno sbalzo
en avant. Il y a là bon nombre de Vaudois, parmi lesquels Sappé Lévy de Pramol, que j’ai eu l’oocasion de visiter assez
souvent, surtout lorsqu’il descendait à
riposo à V. Le duel d’artillerie est terrible
et à peine aos fantassins ont mis le pied
hors de la tranchée pour passer à l’assaut, les mitrailleuses cachées dans les
dédales se mettent à faire un feu d’enfer.
Le pauvre Sappé qui s’est lancé en avant
un des premiers, ne tarde pas à recevoir
une balle qui, malheureusement, était
dum-dum, c’est-à-dire explosive. Il tomba
frappé à mort, glorieuse victime de son
devoir. Il fut enseveli avec nombre de
ses compagnons tombés à côté de lui.
Il était aimé par ses supérieurs et par ses
camarades pour son caractère doux et
tranquille, ainsi que pour son courage. Il
était fils unique et nous pouvons aisément nous imaginer la douleur immense
de son vieux père et de sa mère presque
aveugle. Vous êtes vous aussi et à votre
manière, ainsi que votre fils, des martyrs
de la patrie; ne vous découragez pas, regardez plus haut, regardez au ciel et
dites-vous l’un l’autre avec espérance:
« C’est là que nous reverrons un jour
notre fils tant aimé ! ».
*
* <i<
Nous sommes à San Lorenzo di Nebola, petit village perché sur un monticule et brûlé par un soleil lybien. Un peu
plus loin que le village nous apercevons
un petit cimetière de campagne. C’est
dans ce petit champ du repos qu’un autre enfant des Vallées a été enseveli. Il
s’agit du soldat Ernest Bert, fils d’AleXandre et de Bbunous Virginie des cj'osí^
Blessé dans leS'derniers combats sui«lé
iront dé-Plava où les soldats alpins sej
sont oîstïngués comme toujours, il ne
semblait pas que sa blessprm offrît des
caractères de gravité, mais un examen
plus attentif montra bientôt que son état
était réellement grave. Trois jours après .4
il avait déjà exhalé son dernier soupir, i
Il fut enseveli avec tous les honneurs militaires. Sa tombe est marquée par une
croix en fer avec dessus toutes les indications néCfessaires pour la retrouver. Je
,, pense à îà douleur immense de son pére,
Alexandre, mon ancien compagnon 4’école, et je me tais. Que dire ? Dieu seul
peut pénétrer l’abîme de ces douleurs et
■ Dieu seui peut consoler ces pauvres '
cœurs désolés. C’était aussi un fils unique. Nous envoyons toute notre profonde sympathie chrétienne au.père, à
la mère, à l’oncle sergent dans le bataillon « Val Pellice » et à tous ceux qui pleurent cette jeune existence brisée avant
le temps. Mais découvrons-nous, c’est
encore un autre martyr de la noble cause
de la patrie.
Nous sommes à Cividale, dans le grand
Hôpital Seminario. Nous cherchons le
soldat Gaydou Luigi, blessé;' à la requête
de M.lle Arnoletto de Torre Pellice. Nous
finissons par le trouver sous le *nom de
Greydou Luigi di Luccherna. Voilà pourquoi il avait échappé à nOs investigations.
Le pauvre garçon est très gravement
blessé à la tête et son état est désespéré.
J’essaye de lui parler à l’oreille et de lui
faire parvenir le contenu d’une lettre et
carte pleines d’amour et de foi, signées
« Italia », et parfois il semble comprendre, car il arrête de gémir et semble sourire. De meme pour les versets bibliques.
Le docteur me dit qu’il ne vivra pas longtemps et en effet cinq, heures après, il
avait exhalé son dernier soupir. Hier 5
cour., à 3 h. pom. nous nous sommes
rendus au Seminario, M.r Fuhrmann et
moi pour la sépulture. Il y avait le picChelto d’onore. Nous sentions profonà'émeUt la tristesse poignante du cas. Être
enseveli loin des siens, sans une personne
connue, de la famille, pour lui donner
son dernier baiser. M.r Fuhrmann a eu
des paroles touchantes à cet égard. —
Chers parents, que nous ne connaissons
pas, mais que nous aimons parce que
chrétiens, parce que italiens, parce que
vaudois, croyez-nous, nous avons fait
tout ce qui dépendait de nous pour vous
remplacer dignement. Que Dieu soit
avec vous.
Udine, 6-6-1917.
E. Bertalot, aumônier^
Dans la zone de la VD Armata.
La liste des soldats visités, dans une
longue tournée de six jours, au commencement du mois, étant plutôt abondante,
je ne puis guère, cette fois, bien qu’à regret, que mentionner les noms de ces
chers amis que j’eus le bonheur de rencontrer, et donner rapidement de leurs
nouvelles.
D’abord le soldat d’artillerie Ricca
Félix, d’Angroghe, en un ospedale da
campo avec légère fièvre rhumatismale. Il a été, depuis, transféré à Florence, d’où il m’envoie de meilleures nouvelles. Dans la même petite ville du Vicentino, je rencontre le caporal de Croix
Rouge Rivoire Edmond, cap. Pellegrini
Atlilio, de Gênes, soldats Cardon Michel
et Gardiol Louis. Plus loin, dans une
autre ville le soldat automobiliste Tripi
Salvatore. A mi-côte vers le plâteau, à
l’hôpital, mais presque guéri de sa jaunisse, le caporal major Gardiol Louis des
alpins.
Plus haut, dans les bois, Vaspirante
Billoür Aiïiato; des alpins,:^Jé partage sa
tente et Ton cause plus^qu’on ne doït
avec ce cher ami. Santé de fer, courage
idem.
Encore plus haut, sur les « bries » terriblement rocailleux, et déjà dans la
neige, les artilleurs de montagne caporal
Bonjou^Daniel, soldats Odin Léui, Long
Henri, .Jkeynaud François, Michelin-Salomon Salomon, Cavanna Lorenio, Clôt
Henri, leur compagnon, est à l’hôpital
—?— un peu souffrant des yeux.
C’est là que, causant amicalement avec
leur capitaine, commandant de .groupe,,
avec fonction de major, et personne de
rare culture religieuse, j’entendis rendre
le meilleur témoignage à nos Vaudois.
Jugez de mon émotion quand j’entendis
déclarer devant plus de vingt officiers
réunis: «Comme soldats, ce sont nos
meilleurs, et comme peuple, un peuple
unique ». II a passé une année chez nous
aux Airals. Ah ! que n’avons-nous, chers
Vaudois, tant qu.e nous sommes, la noble
ambition de mériter ce témoignage, pour
l’heure, excessif !
Plus haut, plus haut encore, et, cette
fois, tout à fait dans la neige, et me voilà
enfin auprès de mon cher jeune ami le lieutenant du génie Emile Decker. Il est commandant de compagnie et dispose d’une
centuria pour ses travaux. C’est inoui ce
que ces centurie qui fourmillent sur ces
hauteurs, en collaboration avec les combattants ont pu ti’acer de routes miraculeuses,-creuser de tranchées et^de cavernes: quelque chose de stupéfiant. Et les
soldats de M.r Decker, sous son infatigable direction, n’ont pas quitté un instant leur rude labeur obstiné pendant
tout Thiver, malgré les huit mètres de
neige tombée. Huit mètres, oui madame!
Et si près de Tennemi, et logés dans de si
pauvres baraqnes 1 Les ingénieurs sont
ainsi, comme les cordonniers, toujours
les plus mal chaussés. A Dieu, et au revoir, mon admirable et cher ami, et merci
de la soirée délicieuse passée ensemble,
de la nuitée si reposante sous votre toit.
Salutations cordiales à votre brave soldat Henri Jahier que je vis avec tant
de plaisir.
Quelques heures de marche le lendemain, en tâtonnantes recherches, et ma
persévérance est récompensée: c’est une
vingtaine d’alpins vaudois dont j’ignorais la présence en ces tristes rochers, et
qu’un indice occasionnel me fait découvrir: avec quelle joie je leur serre la
main 1 caporal major Tron Jean, caporal Bertalot Héli, Giacomino Alexandre,
soldats Berlocchio Alexandre, Melli Jean,
Janavel Etienne, Baud Paul, Bonjour J.
Daniel, Berlin Etienne, Coïsson Jean,
Long Jean Louis, Davit Paul, Pons Philibert, Ferrier Thomas. On cause, le cœur
à la main, quelques bons instants, mais
quel regret de ne pouvoir s’isoler une
minute au milieu de ce fourmillement de
soldats, pour prier ensemble ! C’est une
heure, ils s’arment de leur fusil et des outils de terrassiers, et les voilà partis pour
la tranchée, toute proche...
Le caporal Long veut bien m’accompagner, sur la hauteur, en un profond
sentier dans la neige, à la recherche
d’autres alpins, ceux-ci mitrailleurs. J’en
retrouve deux^ le sergent Cauda Louis
et sergent Ferrier Jean. Ils me donnent
de bonnes nouvelles dés autres Vaudois,
de garde aux tranchées, toutes voisines,
mais que, pour l’heure, le Commandant
ne me permet pas de visiter. Dans ces
parages, tout le monde parle à voix
basse, d’instinct. Ce sont: CM Jean,
Constantin Barthélemy, Roberl David,
Tron Louis. Emile Micol se trouve en un
hôpital de Mantoue, et Troii Benjamin
avec co^ÿipion, ^ un ospedale da campo
on, que jé découvrirai au
dafts la're
plrà^ tôt.ÿv
■' Après uiïe longue'dégringolade, et fraternellement guidé par le chapelain catholique, du bataillon « Saccarello », qui
me consacre sa demi-journée, j’ai le plaisir de visiter dans leurs bois touffus et
mollement ondulés les mitrailleurs alpins
sergent Goss Fernand, sergent Jourdan
Charles-Albert, caporal major Geymet
Paul, Tron César qui, après un instant
de bon entretien, et un autre plqs court
de gêne amusante, me prie de le laisser
à la cuisson de ses châ«tîignes, sans ça les
officiers, dont il soigne Testomâc...
Bonnes nouvelles de leur ami Bouchard
Emile. Il est allé, je crois, cueillir de la
salade dans les prés de la marcesina:
c’est le dimanche du Statuto, et Ton fait
fête au bivouac !
Une autre journée de marche, moins
sûre celle-là qu’auprès des tranchées,
avec ses sifflements d’obus indiscrets et
la pluie intermittente des balles de nos
mitrailleuses qui s’acharnent en vain,
contre les aréoplanes ennemis, et je saisis
mon homme, le caporal Talocci Umberto,
de Rome, qui depuis quelque temps implorait une visite. — De quelle Eglise
êtes-vous, cher ami ? — De Santa Maria
in Trastevere, me répond-il ! — Je comprends aussitôt: un alpin vaudois lui a
fait lire La Luce, il a vu M.r Comba causant si affablement à nos soldats, et le
désir lui est venu d’un peu d’affection
chrétienne, lui qui n’a plus ni père ni mère.
Oui, mon brave frère, de tout notre cœur!
Elle m a pris un jour cette, visite, mais
que je la referais volontiers, tant elle m’a
fait de bien !
Ces soldats que j'ai visités, presque
tous, attendaient 1 action, que je savais
prochaine, et dans ma salutation dernière, mon souhait fraternel et chrétien,
j éprouvais je ne sais quel serrement de
cœur. Elle a commencé depuis, et j’ai
hâte de retourner vers eux, de voir si
tous ont été gardés... Que Dieu vous
garde ! ne cesserai-je d’implorer.
Il m a été impossible de trouver tous
ceux que je cherchais; les uns parce que
transférés ailleurs, d’autres par trop disséminés, èt d’autres encore pour indications insuffisantes. Ainsi le lieutenant
Cresto, le lieutènant Sybille qùe je cherchais à sa batterie et qui était dans la
vallée, le sergent Frache, Pierre Soulier,
où donc est-il ? Cerrutti, Bounous, Mourglia, caporal Geymonat Abel, Jahier
François, Frecceri. — A la prochaine
occasion, n’est-ce pas ?
Et après avoir tant, couru, je rentre à
Vérone: dépêches, et express et lettres urgentes my attendent en réclamant par
retour du courrier dès nouvelles d’une
quantité de soldats, disséminés du Tonale au Brenta, et qui sait où ? Le travail, enfin, d’un bon mois, à dépêcher
en vingt-quatre heures.
Oh! si je comprends l’anxiété des parents et leur juste impatience ! Mais si
vous vouliez, M. le Directeur, publier un
jour dans notre cher journal la carte du
Trentino, mon) actuelle paroisse, vous
nie rendriez un fameux service, et sans
diminuer en rien, soyez-en assuré, ma
volonté sincère et dévouée de satisfaire
de mon.mieux à toutes ces requêtes si
naturelles et touchantes.
Votre dévoué
Jean Bonnet, aumônier
— Zona di guerra, 29-5-917.
Egregio Sig. C. A. Tron,
Solo valdese in tutto Taccantonamento
sempre memore e fedele ai miei principi
invio a Lei e gentil Famiglia i migliori
miei ossequi.
Di Lei dev.mo G. P. Bein
3
I
ti
CORRESPONDANCE.
M. ^ prof,. p:^é Jahiei; jtpu^ communique une lettre jort' intéresÈàhtê' qu’il a
reçue du reo. Tessere, de ¿’Opera Bonomelli di assistenza agli Italiani Emigranti
in Europa, touchant notre cher prisonnier
de guerre, M.‘Lévi Tron.'Ñoüs la publions
intégralement, non sans avoir rendu hommage à la noblesse d’âme de celui qui Va
écrite.
Milano, 12 Giugno 1917.
Signor Professore,
Accompagnando da Buchs a Monza i
nostri gloriosi invalidi, resi dall'Austria
alla Patria, ho appreiso dalla bocca del •«
suo Tenente-Colonneño — del quale mi
sfugge il nome — che il tenente di fanteria Tron, pastore evangelico, prigioniero a Sigmundsherberg, gode ottima salute ed ha altissimo il morale. Il superiore
ebbe calde parole d’elogio al suo riguardo
e lo chiamò « buon ullìciale che compie
bene il suo dovere».
Mi riferì che dà lezioni di francese ai
colleghi di prigionia e tiene conferenze
per turno (ultimamente una riuscitissima su Napoleone I).
Inoltre mi assicurò esservi fondata
speranza che presto venga insieme a due
Cappellani Cattolici scambiato con altrettanti ecclesiastici austriaci, fatti da
noi prigionieri. Le pratiche sarebbero in
corso.
Sapendo quanto simili notizie interessino le famiglie sempre in ansia, sulla
sorte dei loro cari, e d’altra parte igno-*^
rando in quale fra i tanti Comuni delle
nostre valli risiedano i parenti del tenente Tron, mi sono preso la libertà di
rivolgermi a lei, sig. Professore, fiducioso
che le riuscirà relativamente facile farne
le ricerche e portar loro un raggio di sole.
Mi è cara l’occasione per porgerle i
miei rispetti e professarmi con osservanza
dev.mo F. Tessore.
Berne, le 8 Juin 1917.
Cher Monsieur et honoré Frère,
Je m’étais proposé de vous envoyer
une ou deux fois pour l’Echo des Vallées
quelques nouvelles de la Suisse, mais
mon programme a toujours été si chargé ,
(il m’est arrivé de faire jusqu’à 35 Visites
en un jour) que j’ai de la peine à trouver
quelques moments pour ma correspondance.
« Les temps sont durs, la vie devient
de plus en plus difficile », telle est la note
qui se fait sentir ici comme chez nous et
que j’entends constamment au cours de
mes pérégrinations. Il y en a qui s’étonnent que j’aie eu le courage de franchir
la frontière pour venir frapper^ à leur
porte; mais même ceux-là ne me renvoient jamais à vide, et j’ai tous les
jours devant mes yeux de nouvelles preuves de l’inépuisable. générosité de la
Suisse, malgré ses nombreuses difficultés
y conlpris celle de son ravitaillement qui
devient toujours plus grave. Il y a dans
les différents cantons plus de 30.000 soldats internés, .français et allemands, de
nombreux évacués belges et français, et
hier encorë le Canton de Vaud offrait
, t
l’hospitalité à quelques ' centaines d’enfants belges malades ou sans soutien. Ce
noble pays s’acquitte d’une façon vraiment admirable du rôle de Bon Samaritain qu’il s’est attribué dans la terrible
conflagration actuelle.
Vu les circonstances, je n’ai jusqu’ici
point eu de motifs d’être mécontent du
résultat de ma mission. Cependant mon
passage de la Suisse romande aux Cantons allemands commence à me faire
éprouver que la différence des sympathies
apporte une différence sensiblô à l’endroit... de la bourse. Cela est compréhensible et il ne faut pas s’en faire un sujet
de découragement. Ce qu’il faut faire
c’est d’éviter autant que possible les discussions politiques pour s’en tènir uniquement à la question religieuse.
Malgré la saison déjà avancée et peu
-favoràblé*àux conférences, j’ai pu plaider
notre bonne cause devant de nombreyjc
auditoires à Genève (Auditoire de Calvin), à Lausanne (temple St-François),
à Vevey (Chapelle de l’Eglise Libre), à
Neuchâtel (Collégiale et grande Salle
dçs Conférences).
Les récits de l’œuvre qui se fait chez
nos soldats et en faveur de nos soldats
semblent les avoir vivement intéressés.
Je dois dire aussi que c’est pour moi une
vraie jouissance que d’entendre partout
des exprèssions d’admiration’*'sincère
pour’ hos 'héroïques combattants;' « L’Italie se fait honneur», c’est la phrase
courante à l’adresse de mon pays, et l’on
est fier d’être italien.
J’ai eu le plaisir de rencontrer parmi
nies auditeurs, à Genève, et au Canton
de Vaud, plusieurs vaudois, et de leur
serrer la main après la séance. Voici quel
ques noms : à Genève Em. Benech, pharmacien (Torre Pellice), Rostagnol (Bobi),
M.lle Bertin (Angrogne), M.lle Rostan
(Prarustin), Malan de Costalunga et Bertin du Torch (St-Jean). A Lausanne l’excellente famille Richard, ferblantier. A
Vevey, les Avondet-Goss (Rocheplate et
St-Jean), et d’autres encore dont les
noms ‘ m’échappent. M.me J. MalanGarcin (Genève), envoie, par mon entremise d’affectueux messages à la famille Joseph Long de St-Jean.
J’ai eu l’avantage, à Lausanne, d’assister pendant quelques courts intervalles, entre’une visite et l’autre, au Synode de l’Eglise Libre du Canton de
Vaud qui, pour des raisons d’économie,
n’a siégé cette année que pendant deux
jours. La brièveté du temps et le progra,mme très chargé du Synode n’a pas
permis à ceux du dehors d’y prendre la
parole ; cependant une aimable invitation
au dîner commun qui eut lieu au Grand
Hôtel de la Paix m’a offert l’occasion d’y
saluer bien des amis. Plusieurs connaissent Torre Pellice et les Vallées dont ils
ont gardé un bon souvenir. Les pasteurs
Edm. Bounard et J. Adamina envoient
leurs amitiés à M.r et M.me C. A. Tron.
J’ai aussi eu le plaisir de me trouver à
Lausanne pour «La journée protestante».
De nombreux protestants venus des différents cantons de la Suisse romande s’é-j
taient donné rendez-vous à Lausanne le
lundi 28 mai pour y commémorer le)
quatrième centenaire de la Réformation,;
De grandes assemblées eurent lieu parallèlement le matin et l’après-midi à la
Cathédrale et au Temple de St-François
où l’on entendit des discours remarquables sur le sujet qui avait été proposé
pour la circonstance: Notrè foi protestante. Cette manifestation destinée à
commémorer la communë et glorieuse
origine réformée des églises suisses de
langue française et à mettre en lumière
la solidarité des différentes branches du
protestantisme romand, ne pouvait pas
mieux réussir, et elle portera certainement des fruits bénis pour l’avenir de
l’église. J’en ai moi-même personnellement beaucoup joui.
J’ai hâte de terminer ma lettre car le
temps est court et les colonnes de l’Echo
sont petites.
Elle vous apportera, cher Monsieur,
ainsi qu’aux collègues du Colloque, aux
amis et à tous les bons Saingianin, mes
plus cordiales salutations.
Votre bien dévoué L. Rostagno.
CHRONIQUE VAUDOISE
FRONTIÈRE AUSTRO-ITALIENNE. Le caporal D. Mondon, de Bobi, '
jouit d’une bonne santé et salue; le soldat Daaff Paolo, en sortant de l’hôpital
a reçu le Nouveau Testament du Comité
de Turin et l’Echo, remercie plein de joie;
le caporal François Pegronel salue parents et amis, remercie pour l’Echo et envoie sou obole; Melli Giovanni, de Bobi,
Beux Ernest, de Pramol et Bounous Oreste, de Pramol, viennent d’être agrégés
au 70 Alpini, saluent parents et amis et
remercient; le sergent Rinesi Jean, remercie et salue ses frères Attilio et Dater
qui sont sur l’autre front; l’officier Eugène Jahier a pu venir saluer ses parents
à Turin; lè soldat Frédéric Pegronel, qui
se trouve avec les soldats Jules Goss et
Mourglia, remercie et envoie ses salutations; le soldat Pierre Soulier reçoit le
journal avec plaisir et salup pa,rents et
amis; le sergent Pierre Brezzo renjprcie
pour l’envoi du journal, ainsi que le Comité de Turin et l’aumônier Bertalot et
le pasteur Marauda de Villesèche, salue
cordialement; Billour Amato reïnercie
chaleureusement et salue; le soldat Héli
Long salue et remercie; le soldat Monari
Giulio salue et remercie; Long Héli Giovanni, qui a pris part à la bataille, salue
et remercie; le soldat Gardiol Daniel, de
Prarustin, remercie e Comité de Turin
et fait saluer ses compatriotes de Prarustin; Charbonnier Ernest est bien, salue et reïnercie; le soldat Garrou Jean
salue et remercie; Ernest Benech, qui est
à La Maddalena, est heureux de recevoir le journal; Paul Baud, du Villar,
avec ses compagnons Bonjour Giovanni,
Davit Paul, Janavel Etienne et Volpe Jean
fait saluer les parents et les amis ; Laurent Buffa, d’Angrogne, remercie le Comité de Turin et pour l’Echo; Long Enrico donne une nouvelle adresse; Canal
Oreste, de. St-Martin, Pastre Frédéric, de
Pomaret,-et Rivoire Giovanni, de Rorà,
remercient l’aumônier Bertalot qui leur
a fait une excellente visite; tous en
bonne santé; Gaido Michele remercie chaleureusement ; Fiandra Jean réclame
l’Echo; le caporal major Micol Ernest
réclame le journal, qu’il recevra; le soldat Long Héli fait saluer ses parents, cousins et amis; jRiüoira Federico remercié
pour l’Echo qui est pour lui une grande
joie et consolation, fait saluer sa famille
et amis; le^-,caporal Malan Téophile est
bien, heurèitx de lire le journal, fait saluer parents et amis.
Nous recevons du Comité de Turin:
Dal cappellano Bertalot: Davit Paolo,
guarito, tornato al corpo, e soldato Gag
Ernesto pure — Spldato Pons Giuseppe,
ferito mano sinistra — Soldato Besson
Francesco, ferito, smistamento di Cornovo — Soldato Pons Emanuele, ferito
braccio sinistro — Soldato Bertalot Guido,
feritq|-— Soldato Gagdou Pietro, ferito
manóJsìnistra — Soldato Pons Carlo, ferito gkmba sinistra — Soldato Pascal
Augusto, ferito a<^n piede — Soldato
Monnet Giov. BatU, ferito mano sinistra
'Caporale Ribet Giovanni, ferito ad
una coscia — Soldato Forneron Alfredo,
ferito, verrà trasportato a Torino — Caporale* Beux Giacomo, ferito alla testa,
in via di guarigione Soldato Respurgo
Ernesto, ferito alla testa — Soldato Sacci
Giorgio, malato — Soldato Volpi Eliseo,
catarro bronchiale, ospedale 63 — Sottotenente -^san Benoni, trovasi ospedale dà campo 219.
Caduti sul campo: Il sottotenente
Vigliano Paolo, del ... artiglieria da campagna, osservatore su una delle alte cime
della Carnia, fu colpito da pallottola nemica, mentre osservava i tiri delle nostre
artiglierie. Questo avvenne l’8 giugno ; il
giorno seguente il suo corpo veniva seppellito nel cimitero del villaggio di Timau, con tutti gli onori militari.
Il soldato Gagdou Luigi di Luserna S.
Giovanni, perdeva la giovane vita in
seguito a ferite gravi riportate sul campo
di battaglia (Giugno 1917).
^A Tour. Dimanche dernier M. le
prof. Henri Tron, du Pomaret, nous a
donné un bon sermon sur ces paroles:
Que ta volonté soit faite — Nous remercions sincèrement notre jeune frère.
— Il nous est arr'vé de l’Ecole Latine
du Pomaret 7 élèves, qui se sont présentés pour l’admission à la 4“ ginndsiale,
auxquels nous souhaitons un plein succès.
Le commissaire royal pour l’Ecole
Normale est un professeur de Turin, M.r
Kiesoff, qui est déjà au milieu de nous,
et auquel nous souhaitons la bienvenue.
— Mutualità Scolàstica ‘Italiana - Sezione di Torre Pellice. Il Ministro della
Pubblica Istruzione, allo scopo di contribuire allo sviluppo della Mutualità
Scolastica, ha disposto che in tutti i Comuni d’Italia siano tenute dai maestri
conferenze ai genitori degli scolari per
spiegar loro i vantaggi dell’iscrizione alla
previdente Istituzione. Perciò, Domenica
24 corrente, alle ore 9, in un’aula delle
Scuole di Villa, il sig. Alessandro Rivoir,
a nome anche dei colleg^i, terrà upa conferènza su tale argomento)
LUCQUES. Le 2 courant s’éteignait
paisiblement, M.r le pasteur Philippe
Mader, âgé de 86 ans. — M.r le pasteur
Meynier, de Pise, d’abord, et M.r le pasteur Rochat de Florence, ensuite, prèsi-dèrent le service funèbre.
MASSEL. La famille Gagdou du Reynaud vient d’être rudement éprouvée
par le départ inattendu de leur bien-aimée Yvonne. La charmante petite, pleine
de sourire, de santé et de gaîté a trouvé
la mort'^au réveil, dans son petit lit. Ce
triste accident a douloureusement frappé,
toute notre population. Nous renouvelons l’expression de notre vive et profonde synjipathie chrétienne à la famille
frappée par ce grand deuil, et en particulier à la pauvre mère désolée et au père,
sergent des alpins au front. — Que Dieu
veuille les soutenir, les consoler et remplir le grand vide qui s’est produit dans
leur cœur.
, POMARET. Le 15 courant, à 11 heures, l’Ecole Latine ouvrait ses po^1;es
pour la fête traditionnelle des promotions. Un public passablement nombreux
de parents des élèves, de pasteurs et
d'instituteurs, servaient en quelque sorte
de cadre aux 19 étudiants formant les
trois classes de notre gymnase inférieur.
La cérémonie présidée par M. B. Léger
a été agrémentée par des allocutions
d’à propos, prononcées par les pasteurs
Ph. Grill, F. Balmas et E. H. Tron.
Tous les élèves furent promus sans examens, ce qui signifie que quelque travail a été accompli, quoiqu’il y ait encore de la marge pour une plus grande
activité et ponctualité.
Pour la première fois, sauf erreur,
nous n’avons pas d’admissions à la première classe, vu que les candidats attendent de se procurer, dans quelques
jours, le diplôme de maturité, ce qui
constitue la voie réglementaire.
Que Dieu bénisse toujours davantage
l’Ecole Latine 1 X. '•
PRAMOL. Un blessé. Le caporal Beux
Jacques (Piene), nous écrit en date 5-617 : « Mi trovo all’ospedale per lievi ferite,
un*a alla testa e l’altra alla mano destra,
riportate il giorno 28-5 sul Monte Sàhto
da scheggie di bombarde neìniche mentre
si andava all’assalto».
A sa famille il écrivait le l.r du mois:
« Sono orgoglioso, dopo aver assistito ad
un dramma (non artistico ma piuttosto
ferocissimo) di potervi dire che mi trovo
all’ospedale di Udine. Porto ferita alla
testa e alla mano destra, guaribile ! Bisogna benedire il buon Dio che mi ha salvato e protetto dallo sfragellamento delle
bombarde».
Oui, nous remercions le Seigneur qui
l’a si miraculeusement gardé et formons
des vœux sincères pour sa complète guérison. ph.
Poitc P «Echo des Soldats».
Ten. Adolfo Revel L. 10,—
C.-A. Tron, Directeur-Responsable.
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Gridavan tutte due a più non posso
Per l’acqua di Chinina di Migons.
Che pei tiniron col gettarsi addosso.
Par che alla madre il fatto non dispiaccia;
Ami dir si dovrebbe che le garba.
Che i bimbi si profumino la faccia.
Per stupor poi resti senza parole.
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