1
Année Dixième.
riiix d-aronnehknti’/Vh
ItlOÎH . .
Tous las piiys i{<: î■ L’ritüU * flÎJÏ^:'
poste . . . ' ' i' fe
de poste . . . r , iî
Aiiiénque . . ^ >9
fï 11 gi'iiijDntie :
Pour l‘Îitieriiii)' olie» MM. Je»,
PKsteiU'S et les libritires de
Torre FtìlUoe.
Putjr lii'Hu Hiu-eaii d'Ad
miulstration.
N. 10.
Un ou plnieieHrs jiuWÔros s^p*"
r«s, (lewiJindü^î avant, l,p , tirage JO oent'. tMihCWD-'
Aimoii.îes: 25 ceutiinos paMi gne.
Les envoii
lettre rccoÿnm<,indee ou par
. uiiiudats .«iir l^ Bureau de pê-,
. rosa Argentina.:
¡Pour la .Rr^DÂCTlON’ s'adresser
ainsi: A larìirecnou du Témoin,
PomaA’eMo (Pinerolo) Uali:e<
Pour l’ADMINISTRATION adresser ainsi; A rAdininistration du
Triwtiiin, Poinaretto ^Pin^rolo^
Italie. ;
LE T
ÉCHO DES' VALLiÉËS VAUDOISCS;
iBarais^ant chaque Vendredi
,'..Mi'.i
EriM.s^ >u<i fierez ; AC|KS 1,. 8. ■ j '
S,ulWi3H('éérité avec la^cliaritè. Jii‘H jy»
â
t>a
¡=3
SH
7 Mars. I.'union des (sgiises aB|a preïs«
évangélique. “ Rq^’tpauvU’es et ^ diacor
nies, — Les lunettes de M. Chastel. — Le
17 février-à gpgiè^r.K' inildAPip/to'. Reÿtte'pulüique. — Anno'^e.
T Mars
ION HS misis
. t-1 la
éov
Nos. lecteurs ont pu voir dans
les Norivelles Religieuses de notre
dernier numéro que la question
de l’üûio.n dés. églises mvaugéri,
(lues d’Italie a.été-tr.aitëie,au ^ein
du Cojnité. jptèrmissijOnnaire et Îe
.sera, pUip arapiem.eiit, au printemps, dans,une «.assemblé.e prpm.otrjcq »,..,Le m.o-ment favoral)le
sprait-ij ,dqn,c venu. oÜi Ips ,çbré
tiens fies, dixfe.rses nuances se réuniraient en une -seule’Eglise Evan^
géiique italienne ? Nous voudriorte
le crôirp et ,np^s ,spluprions 'avec
-éalisation .d.’,wn,.l ideaT
joie; .la
beau.
S,.il -faut 'l|,£iÿ6yer, 'npiis
sommBjjj^peu^ns le cas de ^tacob.
lui viennent dire; « Joseph vit
encore, » — « son cœur, nous estil dit, resta froid, pareequ’il ne
les croyait pas ». Ils lui rapportèrent alors toutes les paroles que
Joseph leur avait dites. — Mais
qu’est-ce que des paroles? ,— Il
vit les chars que Joseph avait envoyés pour le transporter. C[es't
alors que l’esprit de J,nqpb|se\'rajnima. Jusqu’à présentuious enïèn- .
dons des paroles: paroles de^Flo■rence, paroles de Venise, paroles
dé Rome etc. .,et,ç.^l)ious attepdon^
de voir les chars, c’est-à-dire les
preuves concrètes qui
notre cœur a|,l’espérançe.
■» * ■
Notons, en attendant, le? jqgements de la presse religieuse et
les prinçipes directeurs qui Jsie
formulent de diifférents côtés aùr
la question de ruiiion. ,
2
74
■V. V**
«Le Fra Paolo Sarpi de Veïîïsô;,
guidé par l’enthousiasme plwi^-Je
par la réflexion , considère.rui
comme faHe et en rend gj'f
On ne discute pas les élani
l’imagination. Il donne son api
bation aux bases doctrinales prrj
posées par le prof. Geymonat
une Relation imprimée sur ce sujet.
C'est,]à ;|iotré|avif|, le terraingS'u'r v
lequel¡ràccord est le;'plus faôile
pour peu .qu’on vèuillfe pf^tiquer,.
le,principe.d'Augustin : ynité
les choses nécessaires, liberté
les secondaires et charité en toutes^
'^VÎialia Evangelica et la Rivisla
Crisliana sont sobres de jugements et même d’espérances. ~
Ils se bornent à la rihr'onique
des faits. La /iwûia'j^rerlie 'cep én d aiÿ d^é ü x J e ^ 1 ’ u n e
d’un muÎis^i%»IKraodiste épiscopal, l’autre d’un laïque généreux de Bergamo. Le premier
est favorable h la fédération, non
à' la fuàidn des églises qu’il estime
devoir étouffer la liberté. « .S’acheminer ver.s ce but glorieux, —
l’unité dans la liberté, — est une
œuvre généreuse et tout effort
siri'cère dans ce sens mérite d’être
loué ». Il ajoute cependant, avec
raison : « Marcher ne signifie pas
courir, car en courant on pourrait tomber ». Avis à ceux qui
chauffent à l’intérieur et à l’étranger la question de l'union,
totale ou partielle, comme si elle
devait être un fruit de serrechaude.
Le laïque de Bergamo écrit des
paroles sages faisant écho à celles
du prof. Geymonat, sur la nécessité d’avoir, avec la doctrine évan
géliquef l’esprit de l’évangile.
« Nous aurons toujours union ou
division selon que l’esprit évangélique dominera plus ou moins ».
^’esprit évangélique étant donné,
^ il me paraît, écrit ce frère, que
l'unité ou alliance fraternelle que
l’on désire ne puisse plus rencontrer ni oppositions ni dangers ».
»r ----
P i-Mais'tiet esprit règne-t-il au milieu de nous? Est-il assei développé ppur créer et maintenir une
union sincère ? Nou.s voudrions le
croire, mais nous avons bien des
motifs d’en dodler. Les lecteurs
|ompreudront ces doutes lorsqu’ils auront lu les extraits suivants ¿Éine correspondance de
Veniséfa ¡'Eglise Libre:
\
'-nmrseriTïévrier -1884.
m*.
« ....M' A. R. a eu soin de vous
dire qu’il est loin de partager l’enthousiasme du Frü Paofo Sarpi...
Je pense qu’il a eu grandement
raison de faire celte réserve; il
l’aurait probablement plus accentuée s’il avait comme moi assisté,
le samedi 12 janvier dernier, à la
réunion de prière qui a eu lieu
ici dans le local' de l’Eglise Wesleyenne. C'était la dernière de la
semaine et celle qui, résumant en
quelque sorte l’impression reçue
les jours précédents, devait lais.ser
le plus bienfaisant souvenir. J’en
suis sorti profondément surpris
et affligé. C’était le tour du ministre de la Chiesa-Libéra, rédacteur en chef du Fra Paolo Sarpi,
de prononcer la dernière prière,
la prière de clôture, et il s’est
cquitté de cet office de la manière
'M
3
, 75 .
que voici. Persuadé que les pasteurs des autres dénominations
sont enrichis de tous les dons
désirables, il a intercédé uniquement en faveur des pasteurs vaudois demandant pour eux,'ehtr’autres choses excellentes, qu’ils
soient affranchis de toute étroitesse,
que leurs esprits et leurs cœur.s
soient élargis, qu’ils apprennent
ù penser sobrement, qu’ils ne se
croient pas envoyés par une Table
ou par un Comité, mais par Dieu
lui-môme etc. » Notez que le pasteur vaudois de Venise était présent. Il a fort heureusement su
■se contenir; sans cela notre semaine de prières aurait pu se
terminer par une scène encore
moins édifiante que cette peu édifiante prière.
» Et c’est là, me disais-je en m’en
allant, le grand promoteur du
projet d’upion des églises évangéliques ! — Si ses collègues sont
animés des mômes sentiments, ce
sera une singulière union que
celle qu’on aspire à fonder.
»...Le jour où cet idéal, rêvé
surtout hors de l’Italie et par les
nombreux soutiens de son évangélisation, aurait quelque chance
d’être atteint, je ne doute pas
qu’il ne soit généralement poursuivi par tous les chrétiens italiens, vaudois et autres.
» Parmi les conditions préliminaires à remplir, le respect mutuel
et la politesse chrétienne tiennent
le premier rang. Seuls ils peuvent
empêcher les frottements et les
conflits contre ceux qui, d’accord
sur quelques principes fondamentaux, retiennent fermement leurs
nuances distinctives et leurs différences ecclésiastiques. — Or, à
cet égard il y a encore bien du
chemin à faire, comme le prouve
le fait que j’ai relevé, V
» Je n’ai pas mission pour parler
au nom d’aucune des nombreuses
dénominations évangéliques ^ italiennes; mais en voyant les organes de l’Egli.se Vaudoise garder
le silence sur l'incident.de Venise,
je n’ai pu m’empêcher de;,trouver
excessive leur prudence. Que. si
l’on m’objecte la haute conv.enance
d’éviter en ce moment tout ■ ce
qui pourrait compromettrorunion
projetée, je dirai que c’est précisément lorsqu’on songe sérieusement à contracter une union
durable que la .'sa,gesse, da ç,plus
élémentaire conseille aux partis,
de s’expliquer franchement et de
bien se connaître; le lendemain
, .'t 'l'i 'I
ce serait trop tard». ■,> ;
Ici M' V. observé: que lsi) On
obtient si difficilement l’uniôn des
églises en pays protestant il n'’est
pas raisonnable d’être plus exigeant envers l’Italie. Eu particulier il n’est pas juste d’attribuèr
aux répugnancei5 de.S éVfingélis'tès
vaudois les diflicultés que lîon
rencontre. Puis il ajoute:' ÎHiCi'.
«Le moyen le'pUi's sûrifet le
seul infaillible pour araènèr un
, , Mi'-'i;) U
jour cette union dans la. tnesur,e
pos.siblo et désirable, c’est.,que
toutes les dénominations' rivalisent d’ardeur et de fidélité',*' de
dévouement et de spiritualité dans
leurs œuvres d’évangélisàtion ; ,que
leurs ouvriers apprennent à prier
de cœur les uns pour les autres.
Plus les- églises seront vivantes.,
4
76.
r-r.!
plus elles s’aimeront. Une union
extérieure et factice ne leur donnera jamais la vie qu'elles n’ont
pas.
y> Je résume ma pensée dans ces
deux propositions auxquelles chacun souscrira sans peine: U l’union fait la force, et s’il est possible de l'obtenir, il est du devoir
de tout chrétien de la rechercher.
2” Une union mal assortie est une
cause de faiblesse et une source
de misère; et un homme prudent
y regardera à deux fobs avant de
s'y engager.
. » Veuillez agréer etc.
Nos pauvres et les diaconies
Ce que nous avons dit de la mendicité et de la nécessité qu’il y a de
la supprimer, en refusant tout sccoui's
accordé sans discernement, aura peutêtre surpris plusieurs de nos lecteurs.
Nous ne serions pas étonné que ceuxlà mêmç qui ont blâmé ouvertement
riiabiludc vaudoise de favoriser la
paresse et le vice, par des aumônes
distribuées aveuglément, ne fussent
les premiers à nous condamner pour
avoir osé en proposer la suppression.
Ce que nous voulons dire aujourd’hui des diaconies, du bien qu’elles
accomplissent imparfaitement, et des
besoins qu’elles font naître, sans être
en mesure de les satisfaire, ne sci'a
pas moins de nature à provoquer des
objections sérieuses. Nous écrivons
pour être utile à nos irères pauvres
et ne nous proposons nullement d’obtenir l’assentiment de tout le monde.
Nous voudrions même provoquer,
dans ce journal, une discussion de
laquelle il put résulter une marche
nouvelle dans l’administration des deniers consacrés au soulagement de
nos pauvres.
Que font nos diaconies pour soulager
les indigents? Sauf de rares exceptions, elles se bornent à distribuer
des secours, en argent ou en nature,
donnés gratuitement et pour satisfaire
les besoins du corps; sans distinguer
entre pauvius valides et. invalides,
bonnêles et vicieux, laborieux et fainéants.
Les résultats d’une pareille assistance les voici: L’indigence s’accroît
à proportion de l’argent répandu pour
la soulager et le nombre des pauvres
est proportionné à la quantité des
secours distribués, ceux-ci créant Icx
besoins qu'ils soulagent, sans jamais
pouvoir soulager tous les besoins qu’ils
créent (1).
Tout secours gratuit, accordé faci'
lement à celui qui le recherche,
exerce sur la personne qui le reçoit
une influence pernicieuse, détruisant
chez lui tout sentiment de dignité,
toute énergie pour le travail, et tout
esprit de prévoyance et d’économie.
Si les suites de la paresse et de l’imprévoyance ne rethrabent pas de tout
leur poids sur l’indigent qui s’y
adonne, parceqn’il peut toujours
compter sur un secours, il est clair
qu’on le verra dilïîcilement sortir
de celle voie pour vivre de son travail.
A force'de compter sur les aulre.s,
on finit par perdre tout sentiment
de noblesse et d’honneur, on se familiarise avec les humiliations et les
souffrances, si bien , qu’en peu de
temps, d’un homme pauvre, mais
honnête et droit, il ne nous reste
plus qu’un misérable. Voilà le fruit
des aumônes trop facilement accordées de la meilleure foi du inonde:
au lieu de relever l’indigent elles le
perdent.
La bienfaisance cjui ne donne que
des secours matériels gratuits augmente le nombre des indigents, en
les dispensant d’agir, pour améliorer
leur position; elle affaiblit chez eux
la vie morale, de la même manière
que les calmants affaiblissent le principe vital chez le malader
il) EnquiUo faite par la Cliamhre des
Communes.
5
11
U esl cepcndanl des cas où le médecin doit recourir aux palliatifs et
aux calmants, savoir quand il est
appelé à donner ses soins à des malades incurables. 11 doit alors, par
un simple sentiment d’iiumanilé, chercher à diminuer, à endormir les douleurs dont il ne peut supprimer la
cause.
Des considérations de même ordre
¡Lcsiifient des secours matériels accordés, par nos diaconies» aux vicillard.s,
aux malades, aux infirmes, aux veuves et aux orphelins, à tous les invalides en un mot, qui sont incapables de se suflire. Nous soulageons
ainsi des maux que nous no pouvons
pas guérir. Cette nombreuse classe
d’indigents ne saurait être laissée
exclnsn-ement à la sollicitude de la
bienfaisance particulière, qui, à cause
de sa spontanéité même, esl sujette
à beaucoup de caprices et de négligences. C’est à ce.s misères que nos
diaconies doivent faire face. Nous dirons plus loin dans quelles limites
elles doivent exercer leur action bienfaisante.
Notre conviction est que la bienfaisance collective, telle que l’esercent
les comités, les diaconies, les congrégations dites de charité, n’a pas
une influence morale bien considérable sur les personnes qui sont l’objet de ses libéralités.
Le Comité qui distribue des aumônes étant impersonnel, ne peut
parler au cœur du pauvre, ni par
conséquent imprimer à ses sentiments
une direction nouvelle cl meilleure.
En outre, coipme le secours provient
d’une Caisse centrale destinée à soulager les pauvres, ceux-ci se croient
dispensés de tout sentiment de reconnaissance: ils ont, pensent-ils,, h droit
de recevoir toujours, et la caisse a
le devoir de donner sans cesse et tout
esl dit. Comment exercer une influence salutaires et relever les indigents dans des circonstances pareilles?
Pour couper court à un pareil étal
de choses, nous voudrions que toutes
les caisses de nos diaconies vécussent
au jour le jour ; c’qsl-à-dire qu’elles
ne thésaurisassent pas. Distribuer
chaque année les dons que la libéralité des frères aura mis à la disposition de la diaconie, sauf à recourir
à la générosité et à la sympathie
chrétienne, dans des cas exceptionnels comme les épidémies, ce serait
déjà un pas de fliit pour ne plus être
condamné à entendre répéter que k
paresseux et l’ivrogne ont droit à notre
assistance.
J, P. PONS.M
Les lunettes de M. Ghastel
Il y a quelque temps qu’un ami
nous faisait observer dans le cinquième volume de VHisioire du Christianisme de M'’ E. Cliastel une phrase,
relative aux Vaudois, dont nous fûmes
péniblement surpris. Nous avions vu
les premiers volumes de l’quvragc du
prolesseur Genevois hautement appréciés dan? la presse évangélique,
et il nous paraissait incroyable qii'nn
historien bien informé et iraparlial
eût pu écrire les paroles, qui nous
scandalisaient.
-J nous avons pu nous convaincre que les Vaudois ne sont pas
.seuls à être maltraités dans ce cinquième Yolurno. Les réclamations et
les protestations se .sont fait jour im
peu partout contre la maniérci partiale et inexacte dont l’historien a
rendu compte de l’histoire du christianisme dans les temps modernes._^
Dans une revue critique, insérée
dans le dernier numéro du Chrétien
Evangéliqxie, M' J. Cart résume sa
pensée sur l’ouvrage de M. Ghastel
en des phrases comme les suivantes :
« Il n’a plus jugé les faits qu’à travers se.s opinions. Son livre est une
œuvre de lendance et de .parti, c’est
une apologie du rationalisme pnilarien ». Pour M. Chaste! le,vrai christianisme p’a ni Trinité, pi,,expiation
du péché par Christ, ni miracles.
Aussi, « préoccupé du hésoin de retrouver partout sa propre conceplidn
du christianisme prirriilif, M. Ghastel
a trop vu les faits de l’histoire, à
travers point de vue particulier
■m
6
..78.
et exclusif; il les a interprétés bien
plus qu’il ne les a exposés ».
Maintenant que nos lecteurs savent
à travers quelles lunettes rhistorien
a vu les choses, ils ne Seront pas
trop surpris qu’il ail pu écriie la
ph r.ase que voici ; La munificence de
quelques proiecieiinî écossais, consei've
seule, dans les églises Vaudoises du
Piémont, un reste de vie à la confession de Westminster, (Vol. v, page
275).
Il y a, f|ans ces trois lignes, non
moins tic trois erreurs de fait et une
injure par dessus le marché.
'1® Première erreur de fait. Ce n’est
pas la confession de foi de Westminster qui est en vigueur dans les
églises Vaudoises. Elle ne l’a jamais
élé. Nos églises ont une confession
calquée sur celle de La Rochelle et
'dite de 1655, ratifiée encore en 1855
par le Synode.
2° Deuxième erreur de fait. Les
doctrines vitales contenues dans la
confession de Westminster, comme
dans la nôtre, ne sont nullement sur
le point d’être abandonnées par nos
églises. Ceci peut ne pas plaire à
51. Chastel, mais n’en est pas moins
vrai pour cela. 51ême nous croyons
pouvoir affirmer qu’il n’y a pas'eu,
depuis 1750, d’époque où J’Egliso
Vaudoise fût plus fermement et plus
unanimement attachée aux doctrines
évangéliques, qu’elle ne l’est aujourd’hui. Au lieu de n’avoir plus qu’un
«reste de vie, » ces doctrines sont
toujours, plus solidement enracinées.
3” Troisième erreur de fait. ■ Les
bienfaiteurs des Vallées proprement
dites pendant la première moitié du
XIX® siècle, dont parie M. Chastel,
no sont pas seulement, ni même principalement, des chrétiens écossais.
Les Gilly, les Bcckwith, les donateurs
qui ont puissamment contribué à la
fondation des hôpitaux et de l’orphelinat, n’étaient pas écossais, non
plus que nos amis de Hollande. Et
si l’Ecosse a puissamment aidé au
développement de l’œuvre d’évangélisation et récemment encore secouru
les Vallées, il est inexacL-iifeuribuer
à la « munificence de quelques protecteurs écossais » ce qui est le fruit
de la charité d'un grand nombre de
chrétiens qui ne songent guéres au
protectorat.
4“ Reste l’injure. Ce sont, d’après
51. Chastel, les secours de nos frères
étrangers qui font vivre au milieu
de nous la foi évangélique. Qu’est-ce
à dire? Que l’argent produise la foi?
51ême aux yeux d’un rationaliste, ce
principe ne peut être raisonnable.
Quoi donc? Que l’église demeure hypocritement attachée à une confession de foi évangélique parcequ’elle
est secourue de l’étranger? Sur quoi
se fonde le professeur genevois pour
lancer à l’Eglise Vaudoise une pareille
injure? Quels sont les documents historiques sur lesquels il appuie celte
appréciation? Hélas! nous ne nous
trompons pas en supposant qu’il a,
pour tout docunieiu, les lunettes r.ilionnalistes à travers lesquelles il entrevoit le triomphe de ses opinions.
Ce dont Dieu veuille nous garder.
Le 17 Février à Genève
L’anniversaire de notre émancipation a été célébré, celte année encore,
à Genève. Grâce à l’initiative de la
Société de secours mutuel parmi les
Yaudois dn Piémont, un banquet commémoratif nous réunissait, samedi
soir 16 février, dans la .salle du Cercle
de Saint Gervai.s, A-peu-près toutes
les paroisses des Vallées y étaient
représentées, et il n’eût pas été difficile de se faire illusion, et de sc
croire, pour quelques heures, transporté au sein de quelques unes de
nos joyeuses sociétés d’onlre-rnonls.
Le banquet fut ouvert à 8 heures par
une prière de 51. Pons de Naples que
nous avions le bonheur d’avoir an
milieu de nous. Le franche gaîté, et
l’entrain expansif qui présidèrent à
toute celte fêle patriotique, l’accent
vaudois et les divcn’s dialectes de.?
vallées se donnant libre essor, lonl
nous rappelait notre cher pays natal.
0
7
.79.
Au dessert fiirenf, prononcées diverses allocutions : H. Gay rappela
brièvement les souvenirs que réveille
dans le cœur de tout vaudois (même,
et surtout, à l’étranger), la fête de
lévrier, et comment les fils des martyrs
sont appelés, dans des circonstances
plus heureuses, à marcher sur les
traces de leurs aïeux.
M. Pons nous transporta pour queh
ques instants à Guardia Piemonlcse.
Le l'écit de sa visite chez nos frères
de Calabre, et la façon touchante
dont il fut accueilli par eux, nous
intéressèrent et nous émurent vivement; les vœux les plus ardents furent
exprimés à l’adresse de cette branche
jusqu’ici déshéritée, et à peu-prés
perdue, de notre famille. Pour prouver
l’intérêt que les Vaudois de Genève
portent à ceux du midi de l’Italie,
Si. Long, président de la société, proposa une collecte, séance tenante, en
faveur de l’œuvre d’évangélisation
dans notre patrie. A ce propos, M.
Pons nous dit comment il avait corriniencé son, œuvre, à Genève, par
l’Eglise Italienne, (où nous eûmes le
plaisir d’entendre une prédication de
lui) et comment il était heureux de
clore par une souscription, italienne
aussi, de la société vaudoise. M. Pons
en effet était sur son départ.
Plusieurs autres amis prononcèrent
quelques bonnes paroles, empreintes
d’un chaud patriotisme. Le premier
toast fut porlé à notre bien-aimé
souverain Umberto 1, et à l’Ilalie,
et l’assemblée répondit, debout, on
répétant à deux reprises le refrain;
Qu’ils vivent et soient heureux!
D’autres toasts furent proposés:
aux vaudois de la Calabre, à l’Eglise
dos Vallées, et à l’union toujours plus
intime qui doit exister entre les’Vaudois établis à l’étranger et ceux qu’abritent toujours les sommets glorieux
des Alpes d’Italie! Puisse le 17 février
être fêté encore dans celte vieille
Genève, dans la ville du Refuge,
pendant des années sans nombre,
avec le même entrain, et on laissant
dans le cœur de tous les convives les
mêmes agréables impressions !
T. D. M.
Prolétjcz les oiseaux. — Voici un
fait assez curieux démontrant avec
évidence combien, dans certains pays,
on attache d’importance à la production et à la protection des oiseaux
insectivores, tandis que dans nos
contrées des millions de ceux-ci sont
détruits soit par les chasseurs soit
par les preneurs de nids. Dans le
courant de l’année dernière, le vaisseau anglais Tintern Abbeij a quitté
la Tamise faisant roule pour la Nouvelle-Zélande avec une cargaison de
1230 oiseaux, soit: merles 100; rouges-gorges 100; moineaux 150; éloiirnauxlOO; linottes 140; chardonnerets
iOO; goldfinchs 160; bruants 170;
perdrix 110. Ces oiseaux, au terme
de leur voyage, ont été iminédialemeni rendus à la liberté. Des peines
très sévères sont appliquées aux individus qui chercheraient à les détruire. Gel envoi a été demandé par
les fermiers de la Nouvelle-Zélande,
dont les récoltes sont souvent attaquées par des insectes de diverses
espèces et surtout par des chenilles.
(La Famille).
)>oUttqtic
ÊtuUe. — La Cbambrc des députés
a adopté au scrutin secret la loi de
l'instruclion supérieure ou la loi Baccelli par 143 voix contre 135,. c’esttà-dire avec 8 voix de majorilé. Getlc
majorilé insignifiante a donné lieu ù
une foule de discussions et de suppositions de la part des journaux.
L’on a parlé de la démission de Baccelli, de celle du Ministère en corps.
Mais Déprétis et ses collègues ne paraissent pas encore disposés à renoncer au pouvoir. — La Chambre s’occupe des budgets et le bruit court
que, faa|e de travail préparé, elle
sera foi^ de s’ajourner.
8
11 a aussi été ffuegliDn de la démission de Teciihio'eormne président du
Sénat, pour avoir encouru le blâme
d’avoir !u en séance publique une
lettre du sénateur Corte, préfet de
Florence, qui demandait que sa conduite soit jugée et appréciée par un
tribunal compétent. Cette lettre aurait
dû être préalablement soumise à la
présidence du Sénat, qui a émis l’avis
de ne pas en tenir compte. Celle
question se rattache au trop fameux
procès Slrigellt dont les débats ont
lieu à Turin depuis des mois et dont
heureusement, ni nous, ni nos lecteurs n’ont eu à s’occuper.
' •] r
Wi'nimce,— Des grèves, et toujours
des grèves, voilà la grave question
depuis trop long temps à l’ordre du
jour.!
Le prince Victor Napoléon avait
quitté Paris pour aller prendre du
service dans quelque Etat secondaire
sur les. bords du Danube; mais il est
rentré en suite de la défense que le
Gouyémement français'aurail faite de
s’enrôler à l’étranger.
♦
AHentttffne. —Bismark, quoique
malade, n’est pas inactif. En effet, on
annonce qu’il vient de faire pour cinq
ans line alliance avec la Russie et
rAulriçliç. 'I| se serait entendu avec
le barôfijdfe'Giei’s i premier ministre
du czar. Celte alliance garantit la
paix pour cinq ans car la Russie l’a
fait en vue de la paix dont elle a
besoin pour ses finances. La Russie
relire ses troupes des frontières allemandes et autrichiennes, garantit à
rAutriche la possession de la Bosnie
et de r.Erzég'ovinc, promet de ne pas
aider la France dans sa revanche
contre l’Allemagne.
Le slalu qm est gardé dans les
provinces Danubiennes. Mais rien n’esl
établi concernant l’.Vsic. Ce traité no
préjudicie pas celui qui existe entre
i’AiÎemagae, l’Autriche et l’Italie.
*
Angleterre, —- La gT^lfede nouvelte du jour est la victoire'que les
anglais ont rapportée dans la Haute
Egypte, pour laquelle les puissances
amies ont félicité la Reine et le Gouvernement d’Angleterre. Voici les
faits: le général Graham avec 3500
hommes a attaqué Osmon Digna qui
était à la tête de 10.000, et l’a complètement défait à Tcb et puis à Tokar,
que les ennemis ont évacué sans combattre. Il serait possible qu’Osmon
revînt à la charge dans les environs
de SuakimT Les anglais ont perdu
quelques officiers et plus de 150 soldats, tués ou blessés. Parmi les blessés
se trouve le général Baker. Le général ^
Gordon et le colonel Stewart se trouvent à Karloum. Le colonel Stewart
a eu plus de succès dans sa seconde
campagne diplomatique et sonnante
sur le Nil Blanc. Le Mahdi, qui ayant
19 femmes, n’est pas en règle dans
sa prétendue charge de prophète,
semble s’être laissé apaiser par la
promesse que Gordon lui a faite d’une
souveraineté au midi du Soudan. Mais
le sultan de Constantinople, qui prétend à la haute protection de toutes
ces contrées, menace d’en appeler
aux puissances, si l’on change qiielcfue
chose au régime politique des contrées dont il a la suzeraineté..
A-rmionoe
11 vient de paiailrc:
Aile Porte (l'Italia
liOZZCTTI
EDMONDO DE-AMICIS
i volume L. 4
S’adresser à Pigncrol à la Librairie
Gliianlorc et Mascai:elli. ' ' “ ' '
il
n-i ' M I I
E U N ES T II 0,1) pi T,,, (ï n I e i ijt r
Pigneridl,-împrini. Cliianlorc et Mascarelli.