1
Uompte-courant avec la Poete
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie............ L. 3
Tous les pays de l^Union
de poste . ...... 6
Amérique du Sud , ...» 9
On s’abonne;
Au bureau d’Adinini strati on;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à i’imprimerie Alpina à
Torre Pellice.
L'abonnement part du 1. Janvier
et se paye d’avance.
année XIX. N. 48.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S’adresser pour la Bédactton àM.
le Past. E. Bonnet Angrogne,
(Torre Pelltce), et pour V Administration à M. Elisée Coslabel, Torre Pellice,
Tout changement d’adresse est
payé 0.25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUH0I8E8
Paraissant chaque Jeudi
Voue me eere: témoins. Aot. 1, B. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 16. Que ton règne vienne. Melth. VI, 10
O ni ni a i r c :
Société Gustave Adolphe. — Conférence
Va] Cluson. — Correspondance. — Incendie à la Balsille. — Chronique Vaudoise. — Evangélisation. — Maison hospitalière de S- Remo. — Revue Politique.
— Avis.
La Société Do GiiMe Adoliei
'-r-6
(SuUe)
Wallenstein, ce gentilhomme campagnard de Bohême, rempli de la
même haine que les jésuites contre
l’église évangélique et slifnulé par
l’ambition, chassa les vieilles dynasties des ducs de Meklernburg et de
Poméranie',0it nommé par l'empereur « ¿^ral de la Mer Baltique »,
entreprit d'y fonder une puissance
maritime catholique, La fidèle et
courageuse ville de Brême réussit
à tenir Tilly un échec. Mais à quoi
cela serviL-ii? En 1629 l’empereur,
sous la pression des jésuites,' promulgua le trop fameux « édit de
Restitution », d'api-és lequel les pro-'
lestants devaient rendre tous les
biens ecclésiastiques qui leur avaient
été assignés depuis 80 ans pour l’entretien de leur église — e’est-à-dire,'
s’anéantir eux-mêmes — par lequel
aussi tout prince catholique recevait
pleins pouvoirs pour opprimer ses
sujets évangéliques. Les pieux confesseurs du souverain veillèrent à
ce que cet édit ne restât pas lettre
morte; ils commencèrent aussitôt,
sans aucun égard, et en procédant
du Sud au Nord, à enlever aux
éyaqgéliques églises et y
fétablir les anciennes cérémonies
du culte catholique,
Brême persista dans sa résistance
et brava même la colère de l’empereur. Mais que pouvait sa fidélité
alors que le Brandebourg et la Saxe,
les seuls états qui n’eussent pas encore été touchés par la guerre, se
trouvaient eux-mêmes trop resserrés par une majorité catholique
écrasante, pour pouvoir sauver la
cause évangélique?
La situation de féglise sortie de
la Réforme était des plus graves. II
semblait que Dieu lui eût retiré sa
grâce et de tous les cœurs croyants
s’élevait vers le Seigneur un cri
d’angoisse. Ce n’était pas en vain
que les évangéliques regardaient à
Celui qui est le « rempart » de son
église. ? Déjà, dans le Nord, un jeune
ijiéros, Gustave Adolphe, roi de Suède, -s’armait pour sauver l’œuvre à
laquelle Luther avait consacré sa>
2
- 278
vie. II avait vu avec une douleur
indignée l’église évangélique d’Allemagne approcher à grands pas de
l'anéantissement, et Wallenstein s’établir sur la Mer du Nord et la Baltique. Son amour pour la cause protestante et le souci de sa propre
sécurité finirent par le contraindre
à intervenir.
Le 24 Juin 4630 il débarquait avec
une armée petite mais composée
d’hommes d'élite, sur la côte de la
Poméranie. 11 eut bientôt fait de
chasser les troupes catholiques de
l'Allemagne du Noi’d, les poursuivit
à travers l’Allemagne du Centre et
s’avança de victoire en victoire jusqu’au cœur même de la Bavière.
Ce fut en vain que les Jésuites tentèrent plusieurs fois de laire assassiner le roi; la frayeur de Tilly et
le génie militaire de Wallenstein ne
purent rien contre la bravoure têtue des Suédois. Les ennemis de
l’église évangélique sentirent bien
vite qu’ils avaient à faire à un plus
fort qu’eux. Quel contraste, en eflet,
entre le héros protestant et ses adversaires! entre lui et l’empereur
Ferdinand, cet instrument passif des
jésuites, le cruel, électeur de Bavière,
tout aussi soumis à ses confesseurs,
le grossier « caporal » Tilly, l’ambitieux et peu scrupuleux Wallenstein.
Gustave Adolphe réunissait en sa
personne les dons les plus brillants
que jamais prince ait réunis. Dans
la guerre c’était un général aussi
intrépide que genial qui créa une
tactique entièrement nouvelle, dans
la paix il était un politique consommé, prudent sans être intrigant, vigilant sans être méfiant. Il était bienveillant et amical envers ses inférieurs, simple et modéré dans sa
manière de vivre. Au fond de son
cœur régnait une foi simple, enfantine en son Sauveur, une pieuse
confiance en la providence de son
Dieu, qui ne lui permettait de rien
entreprendre sans prière. Son apparence extérieure elle-même révélait sa nature grandiose; il avait une
taille peu commune, une robuste carrure, des membres bien proportionnés, quelque chose de noble; son
œil était clair et plein de feu, ses
cheveux et sa barbe d’un blond
d’or. (Jui, physiquement et moralement il était né pour être roi!
Ce ne fut guère que pendant deux
ans que ce noble héros put combattre pour la cause évangélique.
Le 46 Novembre 4632 il acheta
par sa mort l’éclatante victoire de
Lülzen, Cependant son œuvre libératrice était terminée. Sans doute la
guerre sévit encore cruellement pendant 40 ans en Allemagne; cependant l’espoir qu’avait caressé les
jésuites de détruire l’église évangélique était déçu-; TAllemague du
Nord est encore aujourd’hui protestante. L’édit de Restitution de l'an
4029 ne fut pas exécuté jusqu’au
bout; en 4648 il fut remplacé par
la Paix de Westphalie qui reconnaissait aux évangéliques les mêmes
droits qu’aux catholiques.
(A suivre^. H. A.
-i-1 -1 -1 1 -1 -1 -1-1-1 ■
Vil"' CONFÉRENCE DU VAL CLUSON
La 7.me conférence libre de cette
vallée, comprenant les paroisses de
Pomaret, Pramol, St. Germain, Prarustin, Pignerol et Turin, avait été
fixée pour Mercredi 22 Novembre
courant. Elle s’ouvrit vers 9 h. 4}2
du matin sous la présidence de M.
C. A. Tron, dans l'école de S. Second où s’étaient donné rendez-vous
un bon nombre de membres des
deux parois.ses de Prarustin et de
Pignerol qui témoignèrent de leur
intérêt pour cette réunion fraternelle, si ce n’est en prenant directement part à la discussion du sujet
étudié, du moins par leur attention
soutenue jusqu’à la fin.
■•••Ci ■
m
3
— 279
On voit avec plaisir que la Vallée
de S. Martin est représentée par le
pasteur M. Micol. C’est aussi avec
une grande satisfaction qu'on voit
arriver vers 10 h. tous les pasteurs
du Val Pélis à une exception près(*)
et M, le prof J. Gardiol.
Après le chant et la prière, le
président lit quelques détails de
l’entretien de Jésus avec la Samaritaine, puis le récit de la guérison
de la belle-mère de l’apôtre Pierre,
et il s’arrête dans son allocution à
montrer comment le Sauveur désire
entrer dans chaque famille pour y
apporter la délivrance et le salut.
Le chant d’un cantique et la prière
prononcée par M. Micol terminent le
culte d’ouverture.
X
M. C, A. Tron, après avoir cédé
la présidence au pasteur de Pramol,
donne lecture d’une étude qu’il avait
préparée sur le sujet à l’ordre du
jour: « la cure d'âmes », Il commence par donner un succinct aperçu
historique , de l’importance qu’ont
donnée è la cure d'âmes J. C. et les
premiers disciples comme aussi les
diverses dénominations chrétiennes
jusqu’à nos jours. Puis il s’arrête à
montrer comment on peut exercer
la cure d’âmes dans les visites aux
familles, aux individus, aüx malades
et aux personnes dans le deuil.
Dans l’entretien qui s’engage à la
suite de cette lecture et dans lequel
on examine les diverses faces du
sujet, on met spécialement en relief
ces deux points: a) c’est surtout
dans les entretiens avec les individus pris isolément qu'on peut exercer la cure d’âme de la manière
la plus efficace ; h) il importe extrêmement que cette œuvre, loin
d’être abandonnée aux seuls pasteurs,
devienne toujours davantage la tâche
sacrée de tout chrétien. La cure
d’âmes est d’autant plus importante
maintenant chez noue que la condi
(') Il était retenu à rimprimerie.
tion spirituelle d’un grand nombre
laisse beaucoup à dé.«irer.
Avant de clore la discussion on
recommande chaudement à chacun
de s’employer pour la diffusion dans
nos paroisses de l’excellent ouvrage
intitulé Récits américains que le
Modérateur s’engage à fournir pour
la somme d’environ 0,75 centimes,
s’il peut faire la commande d’un
nombre suffisant d’exemplaires.
On échange ensuite les vœux et
les salutations avec les représentants
des conférences sœurs: on choisit
aussi, comme on l’a fait à Rorà,
pour le prochain hiver l'étude de
II Chroniques, Evangile S. Jean et
Apoc. I à III; on fixe la prochaine
réunion à S. Germain et comme
sujet d’étude le baptême (surtout le
baptême d’Esprit); on chante encore un cantique et après une prière prononcée par le pasteur M. H.
Tron, la séance se termine vers
13 h.
M. Pascal annonce que le soir
deux réunions auront lieu dans la
paroisse, une à S. Second et fiautre
à Pignerol avec le concours de plu^
sieurs pasteurs.
J. M,
CORRESPONDANCE
VDRliV, te 21 Novembre ISSS.
Monsieur et cher frère.
Nous avons assisté, dimanche dernier, à une très-intéressante assemblée de la paroisse qui eut lieu à
16 h. 30 m,, dans la chapelle, sous
la présidence de M. le pasteur David
Peyrot.'
11 y avait cinquante personnes
environ, parmi lesquelles les hommes étaient en minorité.
La séance commença par la prière.
M. Peyrot invita ensuite MM. Ernest
Turin et Paul Robert, députés au
dernier synode, à présenter leur
Rapport sur les Actes de cette assemblée.
4
— 280
)
Dans une improvisation concise
et substantielle, M. Robert indiqua
les grandes lignes de la nouvelle
constitution de l’Eglise, qu'une commission synodable, dont il a l’honneur
de faire partie, a été chargée de
présenter au prochain synode.
Il parla aussi de la confession de
foi, dont une autre commission est
chargée de modifier quelques articles, ou d’en indiquer la vérilable
signification, au moyen d’articles
déclaratifs.
Ces modifications sont nécessaires,
d’après le rapporteur, afin d’empêcher qu'à l’avenir les candidats
au S.t Ministère les plus distingués et
les plus consciencieux, qui ne peuvent pas signer, sans faire des réserves, notre confession de foi, ne soient
repoussés du corps pastoral, taiidisque la masse des candidats, qui n’y
regardent pas de si prés, y sont
facilement admis.
Evidemment, les paroles de notre
vieil ami, M. Robert, ont ici, dépassé
sa pen.sée; car il est convaincu, autant que nous, que les pasteurs
vaudois, qui, à une exception prés,
ont tous signé notre ancienne confession de loi, sans faire des réserves,
sont aussi sincères et aussi consciencieux que ceuxqui ne croient pas pouvoir la signer sans en faire.
Le député de l’Eglise de Tui in a
aussi attiré l’attenlion de l’assemblée
sur le déficit considérable du budget
de la Commission d’évangélisation,
MM. David Peyrot, H. Appia, A.
de Fernex, J. D. Proçhet et Ernest
Turin ont insisté sur la nécessité
de. venir au secours de la Commission; car comme l’a dit avec force
M. E, Turin, il s’agit de notre œuvre.
L’Assemblééa décidé d'ouvrir une
souscription au profit de notre mission en Italie, et de faire donner,
de temps en temps, dans la chapelle,
des conférences par des pasteurs ou
des évangélistes, afin d’exciter toujours plus l’intérêt des membres de
l’Eglise en faveur de l’Evangélisation.
La dernière proposition qui était
à l’ordre du jour de la séance, celle
de célébrer dorénavant le culte, le
dimanche matin, non plus à H h.,
mais à 10,30, n’a pas été résolue.
On consultera, avant de prendre une
décision, tous les membres de l’Eglise.
Agréez, cher Monsieur et frère,
mes salutations alfectueuses.
Votre bien dévoué
Jean Ribetti.
md
Francfort siM, 21 Nov, 93
M. le Rédacteur et cher frère,
En annonçant à vos lecteurs la
nomination de mon cher ami M.
Jahier comme pasteur à Torre Pellice, vous citez mon nom parmi ceux
des candidats à ce poste. Si cela
veut dire que j^aie posé ma candidature directement ou indirectement, je tiens à vous déclarer qu’il
n’en est rien.
Je suis de nouveau, comme d’habitude, en voyage de collecte pour
notre œuvre d’Evangéli-sation, et je
vous saurais gré si vous faisiez savoir à tous vos lecteurs, membres
de notre église, que nos amis étrangers qui nous connaissent de prés
sont d’avis que nous faisons nous
mêmes trop peu de sacrifice.s pour
mériter l’intérêt et l’appui qu’ils j
nous accordent.
Agréez etc. '
P. Calvino, v'
Un incendie d la Balsille.
Masse], le 6 Nov. 93.
Cher Monsieur et fréi'e.
Je commence ma correspondance
avec le nouveau Directeur du Témoin, par/un fait triste.
Le trois du mois courant, eut lieu
à la Balsille, à vingt pas de l’Ecole
Monument, un incendie qui détruisit les granges et les écuries des
frères Tron Pierre çt Trou Jean feU
Jacques.
5
- 281
Bâtisse, foin, paille, blé pour l’année, tout a été dévoré par les flammes. Les pertes s’évaluent à mille
francs environ. Et que de sacrifices
n’ont pas faits ces deux frères pour
construire leurs bâüsses !
Que de fois ils ont dû laisser leur.s
ramilles pour Marseille où ils se
trouvent actuellement. Un d’eux vient
de partir laissant sa femme avec six
erîfanls dont l’aîné n’a que quinze
ans. Ils ne se relèveront pas si la
charité chrétienne ne vient à leur
secours. C’est dans le but de vous
intéresser à eux que je vous écris
la présente.
La Paroi.sse se cbar'gera de fournir le foin, la paille, le blé et un
peu d’argent, mais cela n’ariive pas
encore à couvrir le tiei's des dégâts
faits par le feu. Manquent encore dé
6 à 700 francs. I^es familles endommagées sont pauvre.s, et c’est
pour celte raison, que le Consistoire,
par mon moyen, s’adresse à vous
comme Directeur du Témoin. C’est
une œuvre de charité et j’ai la conviction que vous êtes pensuadé de
sa nécessité et que vons aurez la
bonté de vous adresser aux lecteurs
du Témoin.
J. J. R. TRON, pasteur.
X
Au reçu de cette lettre nous avons
écrit au président du Conseil d’Eglise de Massel pour avoir de plus
amples renseignements, pour demander si les incendiés sont réellement pauvres et pour faire observer
que nos étroites colonnes sont déjà
occupées par trois souscriptions et
qu’il ne serait pas facile d’en ouvrir encore une quatrième.
M, J. J. R, Trou revient à la
charge et répond en résumé ce qui
suit:
« Les incendiés sont secourus par
» la Bour.se des pauvres, signe évi» dent de leur misère.
« Je comprends qu'il y ait quel» ques souscriptions acheminées ,
» mais je comprends auSsi que ceux
» qui sont .sans maison et qui ont
» tout perdu doivent être mis aux
» premières places. J’ai la conviction
» que vous vous faites une idée ex» acte du besoin de ces gens et que
» vous pourrez leur venir en aide.
« Votre tout dévoué
J. J. R. TRON, pasteur ».
Nous transmettrons volontiers au
Consistoire de Massel ce que l’on
voudra bien nous confier pouf les
incendié.s de Balsille. Et nous avons
l’espoir que les personnes qui sont
à leur aise voudront bien malgré les
autres souscriptions en cours -—
considérer que Dieu a daigné leur
conserver un toit solide au dessus de leur tête, un bon feu dans
leur cheminée, des vêlements chauds
autour de leur corps, de bonnes récoltes en leuns greniers et de quoi
se nouri'ir sur leurs tables. Un moyen pratique de rendre grâce au
Seigneur pour les biens dont nous
jouissons consiste à venir en aide
à ceux qui en sont privés au commencement de l’hiver. =
Réd.
CHRONIQUE VA.ÜDOISE
TORRE PELLICE. ~ Conférence
populaire au “ Circolo Operàio ”.
Samedi dernier, 25 courant, dans la
soirée, une cinquantaine d’ouvriers,
appartenant au “ Circolo Operaio ”,
.se réunissaient dans une vaste salle
de l’ancien “ Café du Giardino ”, local où cette Société a établi son
siège.
Le but de la réunion était d’entendre une Conférence de M. le
prof. David Jahier, sur un sujet bien
propre à intéresser ses auditeurs:
“ I benefizi deiristruzione per qli
operai
A 21 heures moins quelques minutes la salie était presque pleine.
Quelques étudiants des classes su -
6
- S82
périeures de notre Lycée arrivèrent
et furent cordialement reçus par le
président du “ Circolo Ce dernier
pi'ésenta alors aux ouvriers le conférencier que plusieurs d’entre eux
connaissent déjà pour avoir profité
des leçons qu’il leur a données à
l’école du soir.
M. le prof. Jahier a su, pendant
presque une heure, dans notre belle
et liarmonieuse langue nationale qu’il
manie si Dien, captiver l’attention
des assistants. Dans un langage vif
et imagé, en ayant soin de se mettre à la portée des personnes auxquelles il s’adre.ssail et dont la plupart étaientIpeu ou point cultivées,
l’orateur a développé avec chaleur
les innombrables avantages de l'instruction pour la clas.se ouvrière si
peu éclairée.
11 a donné un grand nombre d'exemples aptes à appuyer son dire,
en faisant voir comment l’ignorance
favorise la superstition et la crédulité outrée, soit en matière religieuse
soit en politique., L’instruction est au
contraire un facteur puissant de relèvement et une source de précieux
avantages de toutes sortes pour les
ouvriers.
Ceux-ci, parmi lesquels se trouvaient aussi quelque.s femmes, ont
suivi, avec une attention soutenue
l’orateur pendant tout son discours.
Pas un seul n’avait l’air distrait, ou
se laissa vaincre par le sommeil,
chose qui aurait été bien excusable
quand on réfléchit qu’ils venaient de
passer leur journée entière au travail, Quelques uns mêmes ne s’étalent pas encore rendus chez eux
ainsi que le montraient clairement
leurs vêtements, leurs visages et
leurs mains noircis par la fumée de
l'usine.
M. Jahier s’assit au milieu des
applaudissements généraux. 11, se
sentira sans doute récompensé de
la peine qu’il s’est donnée à la pensée qu’il peut avoir poussé plusieurs
membres de la classe ouvrière à
rechercher les avantages de l’ins
truction pour eux si possible, ou du
moins pour leurs enfants,
E. * *
LUSERNE S,t JEAN, — Quatre
réwions de prières ont été tenues
sous les auspices des Unions chrétiennes, d'après le pi'ogramme publié récemment dans ces colonnes,
et elles ont été .suivies par un public
assez nombi'eux.
Dans celle qui a eu lieu aux Gonins, l’ou s’est occupé enti'’autres
choses des moyens de faire prospérer les Unions.
Dans l’une des trois réunions qui
ont été tenues dans la Grande école
des Blonats, M. Cougn a présenté
un travail soigné sur les Ecoles du
Dimanche.
Se basant sur Matth. XVIII, v.
2-6, M. Cougn nous parle avec beaucoup de verve et d’une manière très
inlére.ssante de l’amour de Jésus
pour les enfants, de l'insouciance,
de l’égoïsme et de l’inditTérence des
parents relativementau salut de leurs
enfants: s’il y en a quelques uns qui
tâchent de leur procurer une position dans la société, il y en a très peu
qui pensent à leur bonheur éternel.
M. Cougn nous parle ensuite de
l’origine des écoles du Dimanche, et
de leur développement extraordinaire en Angleterre^ dans d’autres
pays du Noi'd et surtout en Amérique, aux Etats-Unis, où plus de
huit millions d’élèves se réunissent
Dimanche après Dimanche pour s’instruire, et rendre au Seigneur le culte
qui lui est dû. Si nous suivions cèt
exemple, nos écoles et nos églises en
recevraient d’abondantes bénédictions.
À l’issue de cette réunion, une
collecte a été faite en faveur du
Comité International et elle a produit environ 5 frs.
J. P. Peyrot.
ANGROGNE, — Les quatre Î7nions Evangéliques d'Angroqne, qui
7
— 283 —
n’ en formeraient qu’une sans les
grandes distances à franchir, ont répondu elles aussi à l’appel du Gom. Intern. et elle sont tenu quatre réunions
de prières. Et cela successivement
dans chacun des centres dans lesquels
tiennent habituellement leurs séances ces quaires associations chrétiennes: savoir S. Laurent, Serre,
Cacet et Pradutour,
EVANGELISATION
Rome. — Le rapport annuel qui
nous a été envoyé constate une augmentation do 3 membres effectifs
de l’église, vu que 11 ont été admis,
5 ont porté ailleurs leur domicile et
3 sont morts. Parmi ces derniers
l’on rappelle M.lle Caroline Dalgas
dont le Témoin a constaté en son
temps l’activité pour l’œuvre d’é*
vangélisation.
Les cultes sont fréquentés, surtout le dimanche matin: le soir les
catholiques romains représenteril une
moitié de l’audituire.
Au local annexe de Via Merulana
Messieurs les Docteurs Robert Prochet et Saverio Rocchi ont donné
gratuitement des soins médicaux aux
nombreux malades qui se sont présentés.
Les collectes sont en progrès, les
11 nouveaux admis, sont aussi 11
donateurs réguliers. L’église a fourni
à la caisse centrale L. 4718,70, dont
322 comme souscription extraordinaire destinée à éloigner un peu
le spectre du déficit.
L’école du Dimanche dirigée par
M, B. Léger compte 82 élèves. Rî.le
M. Prochet a collecté à l’étranger de
quoi doter l’école d’un bel harmonium.
Milan. — L’année a été bonne et
le Conseil d’église le reconnaît dans
la première ligne du rapport imprimé qu’il vient de nous trasmettre.
L’église est restée fidèle et l’on
n’a pas eu à déplorer aucune défection, Les cultes sont fréquentés,
ceux du jeudi soir sont suivis de
leçons de chant.
Les membres de l’église sont au
nombre de 346, et les deux qui ont
été appelés à la patrie céleste ont
édifié l’église par leur foi et par leur
patience dans rafflictioa.
Les misères matérielles et morales
ne manquent pas; et le Conseil d’église y donne ses soins, sans oublier
ses devoirs envers la caisse centrale
à laquelle il a fourni la belle somme
de L. 2750. Les œuvres de bienfaisance ont reçu L. 974,80 dont 80,80
ont été envoyées à 1’ Orphelinat.
L’on a dépensé en outre L. 1489,18
pour frais de culte et L. 554 pour
frais divers. Tout cela veut dire que
les collectes donnent de bons résultats.
Il y a eu 26 admissions, et l’on
compte 27 catéchumènes; 85 élèves
fréquentent l’Ecole du Dimanche.
E. B.
Maison hospitalière de San Remo
C’est l’an dernier seulement que
le Témoin annonçait au public la
Maison hospitalière de San Remo,
et déjà un premier rapport imprimé
vient constater que cette bonne œuvre , qui était vraiment nécessaire
pour le bien moral de la jeunesse,
a donné d’excellents résultats.
Le home de S. Remo ne se borne
pas à donner un asile aux jeunes
filles sans place, mais celles-ci sont
encouragées, consolées, aidées dans
le choix d’une occupation, et entourées d’affection par le personnel qui
dirige l’établissement.
Preuve en soit le fait que les jeunes filles qui sont passées par la
Maison hospitalière y retournent
volontiers pour expHmer leur reconnaissance aux personnes qui leur
ont fait du bien et pour passer à la
8
— 284 —
salle do réunion et de lecture leurs
moments de loisir.
Ce toit hospitalier a déjà abrité
51 'personnes; savoir ■ 27 suisses, 12
allemandes, 6 italiennes, 5 françaises et une russe. Vingt-sept étaient
catholiques et 24 étaient protestantes.
Rétablissement a dû faire face à
de fortes dépenses cette première
année, installation, achat de mobilier, voyages, etc.
M.me J. Bécliet (Villa Orsolina) en
est la présidente, M.lle Elise Reus«ei (21 Corso Garibaldi) en est la
directrice et M. le pasteur G. Pelrai
(30 Via Vittorio Emanuele, 2’ étage)
en est le Secrétaire-Trésorier.
J.,es dons sont reçus avec reconnaissance, par les Dames du Comité
et par le Trésorier.
E. B.
Ile vue Polili(|iie
Home. — Dès la première séance
du Parlement, il se manifesta une
grande agitation c^ui amena les dé
rnis.sions de Gioliüi et de tout le
ministère, sans qu’il y eut pour cela
un vole explicite dé la Chambre. La
crise n’en sera que plus laborieuse.
Le Roi viejit de charger Zanardelli
de la formation du nouveau minis •
tére.
Turchino. — L’on vient de terminer le percement du tunnel de
Turchino sur la ligne de Gênes
Ovada-Asti. H a une longueur de
6427 mètres.
Païenne. — On y l'ernarque une
recrudescence de choléra.
Pari». — A Paris comme à Rome
le cabinet est démissionnaire. Carnot a cdïert succe.ssivement à Casimir-Périer, à Dupuy et à Méline le
mandat de former le nouveau mi
nistère. Ils ont fous décliné, et la
crise continue.
Aig;iie.'«-MorÉes.
On assure
que le procès se fera à Riom (Auvergne) en Décembre.
Ijondres. — Gladstone souffre
d’insomnie, et il est allé se reposer
à Brighton.
Ifaroc. — Le maréchal Martinez-Carapos est arrivé à Mélilla dans
le but d’y diriger les opérations militaires contre les arabes.
Téhéran. — On écrit au Times
depuis Téhéran que les victimes du
tremblement de terre de Kuskan
sont au nombre de 44.000.
Ilueiios-Ayres. — La police a
garrotté bon nombre d’anarchistes.
La rente italienne
est à 93,97 et le change au 16 ç/'*
AVIS
Une famille respectable de Milan
cherche une cuisinière vaudoise,
jeune, robuste, parlant bien le français, — On demande de bonnes
références, et on rembourserait le
prix du voyage.
S'adresser à Madame Borgino, Via
Borghetlo 5 — Milano.
M. le Docteur David Ri voir a établi
son domicile à la Tour, aux Maisons
Neuves, N” 40 (chez M. le prof. Tourn.
11 recevra les malades chez lùi
pour des consullalions tous les Vendredis de 8 à 40 heures.
Le Dimanche aux mêmes heures
consuUalions gratuites,
J, P. Malan, Gérani
Torre Pellice — Imprimerie Alpina