1
Seconde Année.
26 Mai 876.
N. 2L
•Joixraal de l’Ég-lîse Évang-^liqu-e Vatiiioise
, .Paraissant chaque Vendredi
Voris me serez témoins, .^ctes I. 8. ’’6 Suivant la vérité avec la charité.
=4^
Prix de l’abonnesîknt par xx
Italie ..............I. 3
Tous les pays de l'Union de
poste (Europe) » *i
Etats-Unis .... » 8
On s'abonne: à PignerÀl au Bureau de l'administraûon Hatten ilicol.
.K La Tour chea M. Oii.i.1 libraire.
A Turin chez M. Goss,: via Pio âuinto, n. 15.
A Pomnretchez M. Laxtarei Past. Bireeiaur.
Un Numéro séparé : 10 centimes.
Annonces à la 4.e page 95 centimes par ligne.
¡‘Sotmiaai.la*«;.
Table vandoise. — Ajouter la vertu à
la foi et à la vertu la scieuce. — La joie
dan.s la vérité. — Correspondance. — fariété. — Mission évangélir)ue. — Pensées.
— Chronique taudoise — Revue politique
- Soü.scriptiODs pour le temple du Serre.
TULE V4U00ISE
Messieurs les Pasteurs
et Ministres de FEglise Vaudoise.
La colonie vaudoise du Rosario
eoiiUnuanl d’être sans pasteur,
depuis le départ de M. Salomon ,
il J a plus d'un an, et les lettres
qui nous parviennent . soit de la
part du consistoire, soit de personnes piivees, exprimant le profond regret et les graves inconvénients qui résultent pour eux d'être
privés d’une ministère évangélique
régulier,nous croyons devoir porter
à la connaissance des ministres de
notre Eglise les cris de détresse de
nos frères du Rosario, pour voir
si quelqu'un d’entr’eux ne se sentirait pas disposé à répondre à leur
appel, en allant exercer parmi eux
un ministère dont ils paraissent
sentir un si grand besoin.
Nous ne faisons que citer à l’appui de ce que nous venons de dire
quelques lignes de la dernière
lettre qui nous est parvenue:
« La population vaudoise de la
colonie est d’environ 1500 âmes;
à ce nombre doivent être ajoutés
beaucoup d’étrangers qui profiteraient d’un ministère établi ici.
Figurez vous à quel état nous
sommes réduits par l’absence d’un
pasteur — point de bénédiction
implorée sur les jeunes couples
qui s’unissent en mariage , point
de Sainte Cène distribuée pour les
âmes qui en' setitent le besoin ,
etc. Le bien être temporel de la
colonie, quoique laissant à désirer,
est tel pourtant que nous devons
en rendre grâces à Dieu; mais cela
ne nous empêche pas de sentir le
vide profond qu’il y a dans notre
cœur, vide qui ne pourra être rempli que par un homme qui soit un
instrument choisi de Dieu maniant
avec fidélité l’épée de l’esprit. Dieu
veuille dans sa miséricorde nous le
préparer par sa grâce et nous l’adresser par son Saint Esprit. C’est
le souhait de ceux qui aiment
Dieu dans la colpnio^.,.
Nous faisons des' vœux ardents
pour que cet appel soit entendu
et que nos frères ne restent pas
plus longtemps dans cet état de
souffrance spirituelle d’un troupeau
qui n'a pas de Pasteur.
Les Membres de. la Table.
AJOITER L4 VERTU K L4 FOI
el il la vertu la scieoce
I ____
' Lorsqu'un pécheur qui a peutêtre longtemps cherché et longtemps soupiré, attiré enfin par la
beauté divine de l’Evangile et par
la manière merveilleuse dont il
répond aux besoins de son âme, déclare hautement qu'il le reçoit et
I se réjouit de ce qu’il a cru, il commence une existence toute nouvelle, beaucoup plus laborieuse et
plus agité peut-être que la précédente. 11 est vrai qu’il a trouvé la
paix à l’ombre de la croix de son
Sauveur, mais désormais il devra
se résigner à un train de guerre
' continuel. La foi sans les œuvres
: ne sert de rien, dit Saint Jacques,
et Saint Pierre exhorte les chré
tiens à ajouter d’abord à leur foi
la vertu, c’est-à dire l’energie virile qui seule est capable d’un
travail persévérant et d’une lotte
incessante.
Un caractère naturellement doux
el paisible semble au premier abord
plus accessible à l’infinence de l’Evangile; mais que de temps il lui
I faut pour s’en laisser pénétrer et
' que de tristes expériences il devra
faire avant d’être entièrement soumis à la vérité ! Que de soupirs
ce chrétien . bon mais faible , ne
poussera-t-il pas après le repos, si
même la durée do combat' ne le
trouble pas dans ses plus chères
I espérances !
j Par contre un caractère natu, reliement énergique résistera plus
' longtemps aux appelsj,de la grâce;
il .“»ura beaucoup plus de peine à
renoncer à tout mérite propre ;
I mais s’il est une fois gagné, quelles
grandes choses la grâce de Dieu
accomplira par lui ! Saint Pierre
et Saint Paul, l’apôtre des juifs et
celui des gentils , étaient de ces
hommes-là. Seulement nous nous
tromperions grandement si nous
nous imaginions que, chez ces deri niers, l’acquisition de la vertu ou
de cette sainte énergie, soit beaucoup plus facile que chez les premiers. Le fait est que , pour les
uns comme pour les autres, il s’agit de dépouiller le vieil homme
et de revêtir le Seigneur JésusChrist. C’est ce qui n’a pas été
plus aisé pour Saul de Tarse que
' pour Nathanaël.
I Mais à l’énergie de la volonté,
' au courage indomptable , le disciple de Jésus-Christ doit encore
ajouter la science. Cette obligation,
tout aussi importante, que la précédente, est de tous les temps, elle
2
82
LE TÉMOIN
est aujoard'buij^ plus impérieB«»^
peut-être qa’eite ue }’«taitsaux
temps apostoijqxies. Sant douHi que
pour beauc&ap de ceiiÉ <|ui
joutaient à l’Eglise par le ministère des apôtres et des Evangélistes,
le cathécuménat proprement dit
ne commençait qu’au lendemain de
leur baptême, et qu’une étude assidue de la parole de Dieu était
le moyen par le quel ils apprenaient à toujours mieux connaître
celui en qui ils avaient cru: mais
il n'en est pas bien autrement aujourd’hui. Sondez les Ecritures ,
a dit le Sauveur, et cette sommation faite d’abord aux juifs incrédules, s’adresse sans contredit à
tous les chrétiens.
L’une des causes principales de
la stérilité dont semble frappée
l’activité de tant d’ouvriers ministres ou simples fidèles, consiste en
ce que leur foi est sans énergie,
nonchalante et flasque, que ce
défaut d’énergie a entrainé à sa
suite le dégoût de l’étude et un
appauvrissement graduel dont ils
sont seuls à ne pas se douter.
U JOIE DANS LA VERITE
Saint Augustin parle quelque
part de la joie suprême que donne
la vérité. Oui. c’est une joie. Oui,
heureux, trois fois heureux, môme
au milieu des tribulations, des
amertumes , des déceptions d’une
vie à son déclin, celui qui sert et
défend la vérité sans préjugé, sans
parti pris , sans utopie. Elle se
donne elle-même, elle et sa joie ,
pour récompense, à celui qui l’a
recherchée et proclamée avec la
tranquille assurance d’une homme
qui n’est inféodé à aucune personne,
à aucun parti; qui n’a jamais ni
flatté ni même servi aucun pouvoir;
à qui le monde moderne, pas plus
que le monde ancien ne peut plus
inspirer ni espoir ni peur; qui peut
se dire devant Dieu , comme le
témoin intègre devant la justice
humaine, qu’il ne vient déclarer
rten que la vérité, mais aussi toute
la vérité, et non une vérité mutilée, marquée, artificiée au gré de
l’esprit de parti théologique ou
politique.
La vérité ! qu’il est doux de
l’aimer dans ses vieux jours et de
la servir avec une passion encore
plus désisiéressée qa« dans aa
jeûnasse! Quand' j’élais jeuae je
défendais pEs.sioo^éBt ce qSé je
croynn j«»te et #«i; »ais «a rêvant toujours la lutte, le bruit, la
publicité, et pourquoi ne le diraisje pas? la gloire. Aujourd’hui refoulé dans l’obscurité , l’inaction
et l’oubli, confiné dans mon sombre coin, tête à tête avec une infirmité implacable, je sens que
j’aime la vérité plus passionnément
que jamais. Je l’aime pour ellemême, comwieo» aime une’personne.
Mon dernier effort, mon dernier
soupir sera pour elle. Pour la vérité éternelle d’abord. Celle que
la seule vraie religion possède et
proclame. Puis aussi pour la vérité humaine, la vérité qui est la
condition et la garantie de l’équité
dans les choses humaines, mais
qui a encore plus besoin que la
vérité religieuse d’étre servie, défendue, comprise par les pauvres
humains, même caducs et infirmes
comme moi.
Montalembert.
(Emprunté à \'Eglise libre).
Corrcsponbance
Angleterre^ mai, 1876.
Cb/cr monsieur et frère.
Celle lettre ne me précédera que
de bien peu, si même je ne vous
l’apporte pas en pei sonne. Il est temps
que je rentre au sein de ma paroisse
et de ma famille, si je ne veux pas
que, me sachant en si bons lieux, on
commence à craindre que je n’oublie
mes chères vallées.
Je me doutais depuis longtemps, et
je suis maintenant convaincu que nous
avons eu le tort de trop peu parler de
nous et de trop peu écrire pour faire
connailro noire organisation ecclésiastique, notre marche au dedant et au
denors. Il nous semblait qu’il valait
mieux marcher que de parler de la vigueur de nos membres, travailler plutôt
que de perdre notre temps à babiller et
à prouver notre aptitude pour l’œuvre
que nous avions entreprise. Nous aurions eu raison , peut-être, si, pour
celle grande entreprise, nous n’avions
pas eu besoin d’un concours matériel
constant cl toujours plus considérable
de la part des Eglises ^ sœurs ; mais
dans les circonstances où nous sommes
la confiance dans la droiture de nos
intentions et dans l’excellence de notre
cause ne pouvait pas suffire. Pendant
que nous nous taisions d’autres ont
parlé et écrit, tant et si bien qu’il y aura
beaucoup à faire pour dissiper les
prévenlioû&,, et rectifier les erreurs
répandues us peu partout en GrandeBretagne ^r4e compte âo notre Eglise.
Plus d’une i>lbis ^ans k court séjour
que je Viess d’y faire, j’ai rencontré
cette ignorance et ces préjugés très
nuisibles à notreœuvred’évangélisation,
et j’ai senti le devoir de concourir
pour ma part à les dissiper. Je n’éprouve aucun «besoin d’accuser qui que
ce soit, simplement celui de défendre
et de justifier mon Eglise auprès de
ceux qui ont été mal renseignes à son
sujet.
El tout d'abord, comme elle est habituellement désignée par opposition
aux Eglises italiennes libres , comme
une Eglise qui ne l’est pas, je me propose
de démontrer la thèse que j’ai posée
à la fin de ma première lettre, savoir
qu’elle est aussi libre qu’aucune Eglise
qu’il y ait au monde et que en particulier , elle est la seule église libre
qui existe en Italie.
Il va de soi que nous u’erilendons
pas la liberté à la manière des communards, c’est-à-dire qu’elle n’est pas
pour nous la négation de toute règle
et de toute coulrainle. La liberté véritable, pour l’individu comme pour
une société de créatures intelligentes,
ne SC réalise ni sur la terre, iii dans
le ciel que dans une dépendance du
Créateur, volontaire et joyeusement
acceplée. C’est la persévérance dans la
doctrine de Jésus-Christ qui fait le
disciple et qui, par une connaissance
toujours plus claire de la vérité , le
conduit à la liberté. U n’en est pas
autrement de l'Eglise. Dieu est un Dieu
d’ordre et il donne dans sa parole des
directions générales très précises sur
la manière dont on doit se conduire
dans la maison de Dieu, la colonne et
l’appui de la vérité. Comme il y a une
^charte pour la famille, l’Eglise a aussi
la sienne, et c’est en la respectant
qu’elle jouit de la plus légitime liberté.
a) L'Eglise Vaudoise a sa consliliilion dont les dispositions principales
sont aussi anciennes qu’elle-même et
♦qu’elle a complélée il y a 20 ans. —
Celle conslilulion soigneusement élaborée , très longuement discutée, et
adoptée par runanimilé du Synode ,
a été soumise encore à l’accmjlation
des paroisses. Si elle contenait d’abord
j une disposition qui paraissait restreindre la liberté lie quelques paroisses
^ dans le choix de leurs pasteurs,'malgré
les bonnes raisons qu’il y aurait eu
aux yeux de plusieurs, à la maintenir,
il en a été fait le sacrifice sur l’autel
de celte liberté que l’on aime (aux
Vallées autant qu’^ailleurs , où on eu
parle beaucoup plus.
Celle constitution a clé imprimée
au moins deux fois et elle devrait
être trop connue pour qu’oii pût encore la représenter comme entachée de
cléricalisme. Les réglements qui l’ont
suivie et qui en soûl l’application en même temps que l’explication ; les actes
des Synodes décrétés et publiés chaque
année, témoignent ¡du respect le plus
3
LB. TÉMOIH
85
scrupuleux pour la liberté. Qui sait
si même , nous n’avons pas quelque
fois été trop loin dans celle direclion ?
b) Tai parlé de nos Synodes. Je
doute fort qu’il y en ait de plus démocratiques dans leur composition et
et de plus libres dans leurs allures. Les
ministres n’y siègent pas seuls, puisque
chaque paroisse nomtne deux députés
et que les membres laïques des Commissions synodales y prennent place
de droit. L’extension qu’a prise notre
évangélisation, le nombi e considérable
de ministres qui y sont engagés ont,
depuis quelque temps, donné à l’élément ecclésiastique une prépondérance
numérique, dont personne jusqu’ici
ne semble s’inquiéter. C’est qu’aussi ,
grâce à Dieu, l’antagonisme qui existait
autrefois, ici comme ailleurs , entre
laïques et ecclesiastiques, tend de plus
en plus à disparaître, et que les ministres qui aiment leur Eglise travaillent de tout leur cœur à obtenir, une
coopération plus grande de la part des
laïques.
Mais il est plus que temps que je
termine cette lettre , puisque rien ne
m’oblige à dire aujourd’hui tout ce
que je crois bon de publier sur la
question que j’ai entrepris d’éclaircir.
Croyez-moi etc.
P. L.
Pignerol, le Î3 mai 1876.
Chn Monsieur et honoré frère,
Je voudrais dire quelques mots en
réponse à l’article publié dans le N. 17
du Témoin, sur les conférences du
district Piémonl-Ligurie, tenues à Pignerot le 20 et 21 avril échu. Mon
but serait de faire comprendre , s’il
se peut, à l’auteur de l’article que, loin
d’avoir agrandi ses tentes , Pignerol
les a rétrécies. Pourquoi nos évangélistes s’efforcent-ils constamment de
s’annexer des églises en Italie ? Je
pense que c’est pour obéir à l’ordre
du Maître qui leur dit: «rAllez et instruisez toutes les nations » et ce qui
suit. Mais je prévois l’objection de
l’auteur de l’article qui nous accuse
d’empiéter sur la circonscription de la
paroisse de Prarustin. — J’aime à le
croire, l’écrivain de l’article en question,
s’il était évangéliste à Pignerol, ne
fermerait pas les portes de l’église à
ceux qui s'y rendent et participent
au culte ; mais il s’interdirait probablement de baptiser l.eurs enfants,
et leurs malades pourraient désirer
scs visites sans les obtenir; en un mol,
il se déchargerait de tous ces soins
sur le pasteur de Prarustin , et lui
imposerait une tâche si écrasante, un
poids si lourd, que plusieurs ne voudraient même y loucher du bout du
doigt ; il le forcerait à courir jusqu’au
dessous de Briquéras, et même tout
près de Garzigliana — ne pensant pas
que nos pasteurs sont trop pauvres
pour s’accorder le luxe d’un cheval
destiné à épargner leurs jambes qui,
sans cela„ se refuseraient bientôt à iin
si rude exercice. Mais l'ennemi des
annexions accéderait encore à ce que
les Vandois de St. Second profilaitsent
de nos cultes, à une condition pourtant ; c’est qu’on ne les inscrivit pas au
catalogue des membres de l’Eglise. —
ils viendraient donc chercher l’aliment
de leurs âmes à Pignerol et iraient
voter à St. Barlhélemi, pour donner
un pasteur, des anciens, des diacres.
etc. à la paroisse de Prarustin. Cette
anomalie, car c’en est une, me répugne. — Il y a là dessous giielqiio
crainte, quelque doute qui ne s énoncé
pas explicitement, mais qu’il est aisé
de deviner : on redoute que l’évangéliste, en se laissant entraîner de
ce côté, ne détourne son attention
de l’évangélisation. Si c'est là votre
pensée, diles-le clairement, et si elle
est fondée, il faudra exaucer votre
désir de détacher Saint Second et
la Gioielta de Pignerol. Jusqu’ici, cependant, il me semble que nous n’avons
■pas oublié que nous sommes dans
l’œuvre militante, et nous ne sommes
pas disposés à l’oublier. C’est donc en
vertu du principe économique moderne
de la division ou travail que Pignerol a
consenti à s’occuper de la cure d’àmes des quartiers de S* Second et de
la Gioielta. Il ne s’est pas annexé
S‘Second et la Gioiella; maisS‘Second
et la Gioiella sont venus à lui. Si, par
la suite, les Vaudois des paroisses de
la montagne continuent à descendre et
à faire des acquisii ions.de^lgj rains plus
loin encore, faudra-1-iì íes déclarer
tous re.ssortissanis à la paroisse de
Prarustin ?
La plupart des familles de la Gioiella
sont dans ce cas et nous viennent de
Bobi, du Villar ou de S‘ Germain.
J’ai dit que, loin d’agrandir nos
lentes nous les avons amoindries, et
je le prouve: Au début de l’œuvre à
Pignerol, et lors qu’on y établit un
pasteur à poste fixe, non seulement
il embra.ssait, dans son activité pastorale , Second et la Gioiella; mais
encore les quartiers des Gay et de la
Croia dont il présidait régulièrement
les assemblées religieuses.
Nous avons donc reculé nos frontières vers la plaine, et l’auteur de l’article
devrait nous en savoir gré. Pour nous
le prouver, qu’il nous encourage désormais à raviver le lumignon qui fume
encore, et qu’il ne nous reproche plus
de travailler à l’éditication de nos frères
Vaudois.
Aux conditions que pose au p;isleur
de Prarustin , notre ami du Témoin ,
je craindrais qu’à l’avenir celle paroisse
n’eût quelque peine à trouver un pasteur, quand celui-ci aurait mesuré toute
l’éteniiue de ses devoirs. Je veux même
supposer, pour un instant que l’on pût
faire le retranchement pro[)osè; après
cela aurait-on le courage de contrarier
les vœux de quelques centaines de
Vaudois qui se portent irrésistiblement
du côté de Pignerol pour y satisfaire
leurs besoins religieux ?
J’avoue, pour ma part, mie me*<
idées, en fait de constitution ¿’Eglise,
ne me le permettraient pas.
Agréez, cher et honoré Monsieur,
mes cordiales salutations. ■
P. F. Cardom
Pasteur écangiliste.
HiSSIOX fiV4!\â£U<|UI
Parmi tojnlcs les sociétés religieuses
qui viennent de tenir à Paris leurs
réunions annuelles, celle des missions
évangéliques a présenté un très vif
intérêt. M. Casalis a lu un éloquent
rapport sur les œuvres de la société
et a entretenu ses auditeurs tout particuliérement des Bassoutos qu’il connaît
si bien pour avoir été l’un de leurs
premiers missionaires. C’est avec une
bien légitime satisfaction qu’il a raconté brièvement l’histoire de ce noyau
d’églises et fait connaître leur étal.
Non seulement celle œuvre est en progrès, mais l’église des Bassoutos est
devenue elle-même une église missionnaire qui apporte la Bonne Nouvelle
à d’autres peuplades qui sont encore
retenues dans l’esclavage du péché et
dans les ténèbres du paganisme. C’est
là sans doute un progrès réjouissant
et une bénédiction bien propre à encourager tous ceux qui ont persévéré
dans celle œuvre , et qui n’ont pas
desespéré d’elle lorsque le Seigneur
l’a fait passer par le creuset de l’épreuve.
Variétés
Nous extrayons de ['Eglise Libre :
Dans une étude publiée par ['Economiste français sur la culture de la
soie; nous trouvons de forts intéressants détails relatifs à la production
de la soie.
La longueur du ftl donné par chaque chenille peut être comprise entre
300 et 500 mètres, pesant 1|10 à 2|10
de gramme. Il faudrait pour obtenir
un kilogramme de soie 6,666 vers en
moyenne, si ,lous venaient à bien et
cl remplissaient leur carrière, et c’est
à peine si la moitié icussil, même
dans les années normales. Il faut donc
compter sur plus de 12.000 chenilles
pour un kilogr. de sub.stance soyeuse
et comme toute celle-ci ne peut-être
Iransforniée en lil continu , qu’on ne
peut faire moins de 30 à 33 0(0 de
decbet du poids des cocons à dévider,
il n’est pas exagéré d’admettre que,
pour chaque kilogramme de fil grège
il faut mettre au moins 15.000 œufs
à éclore.
Or, on a avancé, d’après des calculs
approximatifs plus ou moins ingénieux
et précis , que le monde entier produisait annuellement 80 000.000 de
kilogrammes de soie, auxquels concourent certaines petites races comme
celle des Indes Orientales, qui ne don-
4
U
LB'TÉMOIN
Tient pas un tiers du poids de nos vers
ordinaires ; qu’on juge d’après cela
du nombre des insectes à élever. Si
les chiffres précédents ne peuvent être
facilement contrôlés, l’exactitude des
suivants est généralement reconnue.
L’industrie française consomme actuellement 4 millions de kilogrammes de
soie grège, nécessitant, par conséfpienl
l’élève d’une masse d’insectes représentée par 4 000.000. multipliés par
25.0ÎK) égal à 60.0000.000.000.
ÎP
« L’influence du malheur sur le caractère est souvent comme celle de
l’eau glacée sur le fer rougi : le valeureux métal y frissonne, y souffre; si
je puis ainsi dire y rugit.... mais il
s’y Ircmple ».
« L’union entre le malheur et le mal
est si étroite, leur convenance si intime,
que l’homme semble avoir pris en main
les intérêts de la justice divine, et, en
buvant l’iniquité comme de l’eau, boire
dans la même coupe, la peine de l’iniquité ». (Vinel).
« Nous appartenons à la vérité. La
vérité ne nous appartient pas. Nous
n’avons par conséquent le droit ni de
la modilier, ni de la diminuer, ni de
l’ajourner •. (De Gasparin).
« Il n’y a que l’obéis.sance à la vérité, en tout, par tout, toujours, qui
puisse briser nos fers». (Id.)
(iTKronicjue ^aubotoc
ttarà. Dimanche dernier 21 courant
a eu lieu dans cette paroisse la visite
pastorale ordinaiie avec le concours
d'une assemblée assez nombreuse. La
délégation de la Table a pu constater
que les cultes y sont plus fréquentés
a ne par le passé, sans que l’on puisse
ire cepeiuianl qu’il n’y a plus de
progrès à faire de ce côté. Quelques
enfants y viennent avec leurs parenls,
mais tous ceux qui pourraient y venir
ne le font pas. On ne saurait assez
insister sur la présence des enfants an
culte principal, |)ar ce qu’il est bien
¿1 craindre que les saintes assemblées
ne soient abandonnées par l’adulte ou
rhoinme fait lorsque ces derniers ne
les ont pas fréquentées dès leur enfance. Les impressions reçues à cet âge
durent quelques fois toute la vie, et
la solennité du culte principal en laisse
une profonde et bénie dans le cœui'
de reniant qui le fréquente.
Les écoles du dimanche, au nombre
de trois dans la paroisse, sont en voie
de progrès, ainsi que le chant sacré
et les collectes. Un certain nombre de
publications religieuses circulent dans
la paroissei' ^
Le jour du Seigneur q’est pas observé
conmie il devrait l’êlre, mais un certain
noiwbre d’enfants dé Dieu font de leur
mieux pour le .sanctifier, et p_our jouir
de.s moyens d’édification que’ ce jour
nous apporte.
Un excellent témoignage est rendu
au pasteur et au régent paroissial qui
travaillent avec zèle et bonne entente
dans la sphère respective de leur activité.
Le côté religieux semble être généralement soigné dans les écoles, où
les enfants apprennent à prier Dieu et
à chanter ses louanges Par contre la
régularité dans la fréquentation laisse
à désirer. Les bras tendant à manquer
pour les travaux de la campagne et
des carrières, l’on préfère malheureusement dans bien des cas l’argent que
peut déjà gagner un enfant à l’instruction bien plus I précieuse qu’il
pourrait acquérir en fréquentant régulièrement l’école. L’argent gagné par
ces enfants est dans bien des cas dépensé par eux d’une manière peu
profitable, pour ne pas dire peu convenable. Un membre de l’assemblée
avance que les parents ne comprennent
pas assez bien leur devoir et qu’ils
devraient faire plus de sacrifices pour
enrichir leurs enfants de connaissances
récieuses pour la vie présente et pour
a vie à venir. Il a bien raison.
Fa
lElcvue polttioue
tiatie. La Chambre des députés a
continué l’examen des budgets; à propos de celui de l’instruction publique
il y a eu une longue discussion surles règlements universitaires de l’exminislre Bonghi. Bonghi a défendu son
œuvre par un discours qui a duré six
heures; à la suite d’une discus.sion de
quatre jours, l’assemblée n’a fait que
prendre acte des déclarations du mi-*
nislre Coppino.
Le minisière a nommé 23 nouveaux
sénateurs ; Nicotera a continué à changer,
à révoquer, à nommer des employés
de son ressort. — De nombreux déplacements ont lieu aussi dans les rangs
de la haute magistrature judiciaire.
.M. .Armissoglio, procuicur général à
Turin, est envoyé à Parme; à sa place
est désigné .M. Barbaroux. La question
des conventions pour l’achat des chemins de fer continue à préoccuper
l’opinion publique. Le ministère cherche
à obtenir des conditions plus avantageuses ; mais soit Rothschild , soit
¡’Autriche semblent être d’accord pour
dire à notre gouvernement: nos conditions sont faites; c’est à prendre ou
à laisser.
La Chambre des députés
a eu la discussion concernant la proposition de l’amnistie générale à donner
aux compromis politiques et spécialement à ceux de la Commune. L’amnistie a été repoussée à la très grande
majorité des voix.
Les funérailles de M. Michelet ont
été célébrées avec le concours de tous
les corps savants et d’une foule d’étudiants français et étrangers.
AUemafftte. La France et l’ilalie'
ont adhéré aux articles de la conférence
de Berlin , au sujet des démarches à
faire auprès de la Turquie et des provinces insurgées pour améliorer le sort
de ces dernières, pour leur garantir les
réformes réclamées et pour faire cesser
l’insurrection et maintenir la paix. On
attend l’adhésion de l’Angleterre avant
de faire connaître offîciellemenl à la
Turquie le vœu des puissances signataires du traité de Paris.
Les nouvelles de l’Orient
ne sont pas rassurantes. L’irritation
des turcs contre les chrétiens est très
glande. A Constantinople même ces
derniers sont dans des appréhensions
continuelles.
SOUSCRIPTIONS
POUR LE TEMPLE DU SERRE (.V.VGROGXE)
depuis juillet IS74 jusqu’à tiujoard'àiü
.M. Joseph Malan . .
Mail. Adèle Revel . . ,
Mail. Molyneux Williams
M. James Cunningham .
.M. Félix iMuston . . .
Rév. Richard J. Livingstone
Ca[)iain and MM. Thomas
.M' E. W. Sntlmi . . .
Rév. Docl. S. Philip (avec
15 fr. pour Pradellorno
.M. le baron do Hessen .
A. lady.................
M. El.'Malan régeiit ■. .
M. Et. Chanvie.régent .
M. Josué Vola Avocat
Fonds pour ouvrage à l’E
cole de filles d'Angrogne
Inlérél de ce fonds pendan
10 mois..............
Paroisse d’Angrogne, pre
niier versement . .
D'autres dons en argent ont été faits,
après ce premier versement, de la part
de quelques paroissiens, mais nous faisons liste en attendant que ceux qui
veulent encore donner quelque chose
aient eu le temps de le faire. Donnant
selon leurs ressoiirres , les Angrogniiis
ont fourni en outre des pierres et du
bois de charpente pour environ 3d0 fr.
et fait des corvées, on journées d’ouvrage
pour 5 peu près 120 francs.
I.es dons indispensables pour achever
le temple du Serre .sont reçus avec reconnaissance par M. J. D Charbonnier,
Modérateur de l’Eglise Vaudoise ( Torrel’eltice) par M. Joseph Malan, Trésorier
de la Table Vaudoise ^Via dell'Ospedale ,
N, 5, Torino J et par le soussigné pasteur
de ta paroisse d’Angrogne
E. Bonnet.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur.
Pignerol, Impr. Chiantore et Mascarellf
Fr. 500
:<> 100 —
J» 2716 —
» 54 —
» 25 —
» 10
» 10 —
» 5 —
» 5
» 1 —
» 2 —
» 2 —
» 3 —
.•9 5 —
:s> 50 —
» 2 10
» 158 05