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Quatrième Année.
19 Juillet 1878
fi. 29
'1.
ÉCHO OES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me sevês témoins. Actes 1,8.
Suivant la vérité avec la charité. Ep. ,1, 15.
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie .... L. 3 Tous les pays de TUoion de poste . . . » & Amérique , . . » 9 On s'abonne: Pour y Intérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour l’Æ'i^îiéricwî'au Bureau d'Ad- ministration. 1 1 Un Dumóro séparé: IO centiin€^..- Annonoea :25 centiinespar llgne. Les envois d*argent se fónt par .ìcttre rÈcommandée ou par 1 wowdafs sur le Bureau de i?e- I rosa Argentina.
Poui la RÉDACTION adresser ainsi: A la Dixection du Témohif Poniaretto (Pineroloj Italie. Pour l’ADMINISTRATION adresser ainsi : A 1* Adjuinistration du Témoin, Pomaretto (Piuerolo) Italie^
So rjfï. jïiai ï'e.
vis important — 19. JuiUe|t. Un
petit, jubiló,' — Correspon^nce,^^-^ JSpuvelles religieuses et faits divers. — Pensées.
— Revue pàlüique.
AVIS IMPORTANT
m.'
La moitié environ de nos
abonnés sont en retard pour
le payement de leur abonnement. Si, à un défipit annuel;
toujours assez considérable ,
s’ajoute poin? nous la nécessité
de faire l’avance pour les lecteurs dè; nôtre feuille, ce sera
un fardeau trop lourd pour
que nop^ puissions, le portei]
longtemps. i
La DïRgcTioN.
• ,;'J ‘v'U
1,9 JUliLËÎ
;,/!l Í) ùr.
BépMipe et l^il
,J{, .y,,0;Ipar le.,monde, bien ■ des
geps, qjlis’it^a^iOe.nt que les 4eux
mats que, nous venons d’dcrire
sont parfaitèment synonymes. —
On leur a dit, sans leur erj; donner,
la moindre preuve , que le gouvernement républicain celui
qui assure à chaque citoyen la
plus grande somme possible de
liberté, que e’est l'idéal, la per
feptiopj pplitiqio^..'acciaia.ia-’ '
mifiiiA iï faut teAdre. Si par|ré
publique l’on entend simplement
et id’une manière générale, le gquvarB,eraent d’un peuple par lu'lmênie au moyen de ses représentahis, nou,S; SQUiRies tout dispesé
à admettre que c’est là en effet
la.forme de gouvernement la meil;
lepre et là plus rationnelle qu’il
soit possible de posséder sur la
terre. Mais quant à conclure qu’elip
acporde toujours et nécessaii^e;^
tupnt à chaque citoyen toute, ,ïa
liberté, et toutes les libertés, qp’i]
peut raisonnablement spajtiajter
c’est, ce que no,u,S: qpnteetoAs,^ la
manière la plus absolue, appuyé
sur le témoignage 4,6,, fai,ts,
pbacuA, peut cpn^tater.^.; , ‘ ,/
, Aupune, des républiq;U,es deiVna'
'iiquité n'a connu et pratiqué Iq
■
2
-226.
>»<
vraie liberté, dont une des manifestations nécessaires est le respect
des sentiments et des croyances
de tous les citoyens. Partout et
toujours la majorité intolérante a
opprimé les minorités; au moyenâge, au sein des républiques italiennes, comme dans les anciennes
républiques de la Grèce. Le christianisme mieux compris est-il
parvenu , dans nos temps, à inspirer de meilleures pensées et à
planter des principes plus justes
au sein de nos sociétés modernes?
La Grande-Bretagne ne s’est placée
que dans notre siècle à la tête
des Etals européens, à ce point
de vue, et avant de s’être ainsi
rapprochée du but, de combien de scènes de violence et de
sanglantes réactions n’a-t-elle pas
parsemé son! histoire, et cela,
rnalgré sa charte libérale, modèle
dans ses traits principaux , de
toutes les constitutions plus modernes ! Dans ce pays privilégié,
le respect pour la liberté religieuse. est poussé si loin que les
ennemis les plus irréconciliables
de cette liberté en usent largement et en abusent pour saper
les fondements mêmes de l’Eglise
protestante, et si leurs forces ne
trahissent pas leur courage, pour
la replacer sous le joug abhorré
du papisme. Or, l’Angleterre n’est
pas une république , au sens ordinaire du mot, et c’est là que
règne la plus parfaite Hberté.
Que se passe-t-il ailleurs, dans
la vieille république helvétique et
dans lajeune république française?
Quelques-uns des Etats dont se
compose la première, offrent un
spectacle qui serait souverainement
risible , s’il n’était pas profondé
ment triste. Ce n’est pas qu’on
n’y reconnaisse à cliacun la liberté de croire. Mais on donne
ouvertement la préférence à la liberté de ne pas croire, et par
tous les moyens dont il dispose,
tel gouvernement travaille avec
persévérance à détruire tout ce
qui s’écarte de la règle souveraine
qu’il s’est faite pour lui-même.
Si nous apprenions par exemple
que le Conseil d’Etat du Canton
de Genève, par l’organe de son
Consistoire , a décidé de choisir
lui-même les textes sur lesquels
ses pasteurs devront désormais
prêcher, nous n’en serions pas le
moins du monde étonné. Liberté
pour tous, signifie dans cette bonne
ville de Genève, liberté pour quelques uns de décréter et d’exécuter
ce que bon leur semble, et liberté
à tous les autres de, se soumettre
ou de se démettre. Cet état de
choses est passager, nous en avons
la ferme conviction et c’es_t notre
souhait très cordial, même il nous
paraît impossible qu’il dure encore
un peu longtemps. — Ce que nous
avons voulu constater est simplement le fait que la forme républicaine de gouvernement Jn’est
pas nécessairement celle qui assure le mieux la liberté de chacun,
qu’elle s’allie même parfois avec
le despotisme le plus tracassier,
ou le plus brutal.
La France vient à peine d’entrer dans la voie d’une sérieuse
liberté ; beaucoup de français répugnent encore à prononcer le
mot de république, qui sonne mal
à leurs oreilles cléricales , —
impérialistes ou bonapartistes. 11
ne faudra donc pas s’étonner si,
de temps à autre, le vieil esprit
3
^227.
se montre dans son intolérance
séculaire et si les républicains euxmêmes, par ignorance ou par système, poursuivent de leur intolérance les partisans d’une croyance
qui n’est pas la leur, ou simplement ceux d’une croyance positive quelconque dont ils se sont
eux-mêmes afifranchis. Le dernier
n° de la Chambre Haute renferme
un fragment de correspondance
qui témoigne en faveur de l’idée
que nous venons d’exposer,^ C’est
un ancien employé., victime du
gouvernement de Vordre moral
qui écrit au Rédacteur.
« Je vois par votre lettre, que
vous ne connaissez pas la position
politique et sociale de la Corse.
Ici, les républicains, sauf de rares
exceptions , sont, en matière de
religion , aussi cléricaux que les
cléricaux eux-même's. Le principe
de la liberté de conscience n’existe
pas ici. Celui qui sort d’une religion pour en embrasser une autre
est con.sidéré comme un écervelé,
un vaurien , et un mauvais sujet
sous tous les rapports. — On
aime mieux un mauvais sujet catholique qu’un honnête homme
protestant. Rien que ce dernier
mot les fait frémir d’horreur. Tous
me répètent à chaque instant qu’on
ne pourra rien faire pour moi
tant que je serai l’objet de ce
qu’ils appellent un scandale public ».
C’est bien cela , et la Corse
n’est pas le seul pays où l’on ait
en horreur par dessus tout, —
non pas la débauche, la souillure,
la mauvaise foi, mais ce qu’on
a appris, sans le connaître, à
qualifier d’hérésie. — Le catholicisme' roniiain, là où il le peut.
commence par proscrire , comme
une peste, la liberté de conscience
et ne s’arrête qu'après avoir confisqué toutes les autres à son profit.
L’athéisme pratique auquel aboutit
le trop fameux libéralisme religieux , ne sait pas mieux faire.
Voilà pourquoi ces hommes si honorables qui viennent de se faire
inscrire comme membresde l’Eglise
réformée de France, se sont décidés à sortir d’une situation religieuse où ils avaient compris que
la liberté était impossible. Voilà
pourquoi il commence à se produire dans ce pays un mouvement
que tous les ' chrétiens suivent
avec le plus vif intérêt et dont
l’effet sera, avec le secours de
Dieu, de placer cette grande nation sous l'influence et l’autorité
de l’Evangile. Si ce mouvement
(ce qu’à Dieu ne plaise!) venait
à s’arrêter avant d’avoir atteint
ce but, ce n’est pas la forme républicaine de gouvernement qui
garantira la liberté religieuse ;
cette forme aura besoin elle-même
d’être garantie, et n’aura aucune
chance de duree.
C’est toujours avec une trèsvive satisfaction que nous lisons
nous-même et que nous présentons
à nos lecteurs vaudois les communications que nous adressent
nos compatriotes établis depuis plus
ou moins longtemps en pays étrangers. Celle que nous publions
ci-après nous arrive du Midi de
la France. Nous Venons d’en recevoir une autre de Geneve, et si
nous en obtenons la permission ,
nous publierons tout ou partie
du rapport adressé à la Table
4
-—-S28-.
par le Consistoire de la paroisse
du Rosario, Il y a plaisir'et profit
pour tous à entretenir et fi rendre
réguliers et fréquents les rapports
des vaudois des valides avec ceux
du dehors : ces rapports fréquents
ddnüent siiix fins |et aux autres
le sentirnent toujours plus vif qu’ils
sont les membres d’n ne même
famille et que ce qui intéresse
les uns ne peut pas derneufér
indifférent aux autres,
La lettre de notre frère du
Midi a pour titre
Un pelil jubilé.
AiowsteMr le Rédacteur du Témoin,
C’est un obscur vaudois qui a eu
laTahtaisie de qualifier ainsi fine courte
visite qu’il vient de faire aux Vallées
h l’occasion du 50® anniversaire de
son départ du cher pays qüi d’à Vu
naître, et dans lequel il a eu ia joie
de côrislater, contrairement à ce qu’il
avait ouï diie, un heureux changement
dans les mœurs et les habitudes de
ses chers compatriotes,’opéré pendant
son absence d’un demi siècle.
L'aspect général laisse certainement,
encore beaucoup à désirer, mais j’ai
trouvé aux Vallées bien moins dq ces
jeux bruyants qui s’étalaient autrefois
en plein jour du dimanche, tels que
le tir, les bals, le jeu de paumé et
de boules, de. caries et de la rocs , ia
morra surtout avec son tapage infernal.
Les cabarets aussi m’ont paru moins
nombreux que jadis, à Texceplion de
La Tour aû ils se sont niiiHiplics même
au de là de la proportion de l’agrandissement' de ce bourg fievemi mie
petite ville.
Je me suis demandé quelle pouvait
être la 'cause d’une si heureuse trans1 formation. Les moyens d’édification et
d’une instruction basée sur l’Evangile,
seul principe vrai de l’educalioa des
peuples, se sont merveilleusement muiUpliés chez nous et ils ont sans doute
efficacement, contribué à cette Transformation: j’en dis autant de nos établissements de bienfaisance tels que
l’intéressant Orphelinat et: l’Hôpital ;
j’ai eu le plaisir de les visiter ainsi
que le Collège, l'Ecole Normale, l’Ecole
Supérieure et je félicite de fout inon
cœur notre Eglise d’être comparativement si riche. — Joignez à tout cela
l’œuvre de l’évangélisation qui se poursuit dans tout le reste de l’italie, les
prières et les supplications des cœurs
chrétiens qui aiment le Seigneur et
toutes les œuvres qui se font en son
nom tout ce travail de la foi 'et nde
l'amour ne relombera-l-il pas en rosée
de bénédiction sur la mère-pairie des
vaudois? Je le crois, pour ma part,
et je m’en réjouis.
Le côté matériel accuse aussi de
louables progrès dans notre petit coin
de terre: c’est le marché de iLa ,Tour
( non pas celui qui se fait le dimanche
malin au grand scandale des chrétiens
étrangers, trop peu à celui des vaudois
eux-mêmes), des quartiers entièrement
neufs, .bâtis en style moderne r ei de
bon o4l f i’iristallation' du .gaa et-j du
télégraphe; le mouvement de nombreux
omnibus et d’élégantes voilures pai'ticuliêres, de nouveaux temples, des
écoles qui sont presque de? modèles;
des roules royales ou provinciales, des
chemins vicinaux bien entretenus. L’agriculture elle-même a fait des progrès
réels, quoique trop partiels encore.
Un louable et intelligent élan nVi-il
pas été donné, entr’aulres, à la viticulture et à la vinification, comme
j’ai eu le plaisir de le constater chez
quelques honorables amis de S‘ Jean ?
Et ces nombreuses fabriques et filaUrres qui ornent si agréableménl,
j’allais dfi'e si brillamment , le pied
de nos niontagnes ne parlent-elles pas
aussi bien haut du nrogrès de notre ^
cher pays ? Elles suffiraient probablement à elles seules pour occuper tous
ces bras robustes et si nombreux qui
vont travailler à rétranger. Pourquoi
va-t-on chercher au loin ce qu’on trouve
chez soi, à la porte de sa maison?
Pourquoi laisser envahir notre ¡propre
pays par des étrangers dop^ on dit
qu’ils exercent la plus déplorable in-
5
~S29.
fluence sur les mceurs de nôtre pôpulation/tandîsquenôtrejeiinesse pourrait
fort bien accomplir le travail qüe l’on
donne aùîi gens venus du dehors?
1l,y a là dessous, ou là derrière un
iWalentendu qui date de loin, Un préjugé funeste qu’il fàut, coûte que coule,
et d’un commun accord travailler à
détruire. Y a4-il dans la constitution
physTque du vaudois, ou dans la mesure
de'sofi intelligence/un obstacle insurmontable à ce qü’il devienne un bon
ouvrier de fabrique, un habile inaçOn,
serrurier , cordonnier ou tailleur, ou
simplement un boutiquier qui sache
se tirer honorablement d’affaire? Je
ne le pense pas.
Le mal de l’émigration périodique
ou même définitive, serait moins grand
si noire jeunesse allait porter au loin
ies'vertn's évangéliques et les connaisrsances refigielises, acquises aux vallées.
Mais au- lieu d'être en bon exemple à
l’étranger, ils sont trop sou'ienl, hélasj!
en fort mauvais exemple 'ne suivant
généralement d’autre culte que celui
du plaisir ou celui de l’argent. J’ai
rencontré, entr’aulres, dans le Midi de
la France, un garçon d’hôtel vaudois
qui ne connaissait pas le pasteur de
la.localilé qu’il habitait depuis neuf ans.
En somme je suis persuadé que les
vaudois gâgneraienl à rester chez eux
iDÙ ils iseraienl plus encouragés à s’occuper de leurs âmes , beaucoup plus
^ qu’en allant courir dans les pays lointains où rtfn dirait qu'ils ont fait divorce avec la religion de leurs pères.
Je n’hésite pas à foire cet aven, quoique
je sois moi-mêmèiinn émigré; mais je
n’avais ni terres, ni travail, ni revenus
pons vivre; force m’a donc été de
venir en France auprès d’un frère
aîné qui fni pour moi un second
père, qui me donna du travail qne le
Seigneur dans sa grâce a daigné abondamment bénir, ce dont je le bénirai
moi-même élernellement.
Recevez mes sincère? et cordiales
salutations.
Un Vaudois 'du PiénwnL
®orre0ponWnc€
... 8 juillet 1878,
Monsieur le Directeur,
I
Si ces lignes n’arrivent plus à temps
pour le numéro de cette semaine,
cela importe peu, comme il n’imporle
même pas qu’elTes soient publiées, si
vous y trouvez quelque chose qui sprine
mai et que voiis ne jugiez pas propre
à être mis sous les yeux de vos lecteurs. Il n’est pas donné à tout le
monde d’être fondé et enraciné dans
la connaissance des Ecritures, et ni
mon ami François ni moi qui avons
combiné ensemble cette lettre, nous
n’avons là prétention d’être des théologiens.
Nous venions de recevoir le dernier
numéro du Cristiano Evangelico et nous
en avions lu la moitié lorsque nous
sommes arrivés à l’article qui a pour
litre; Schiarimenti biblici, ce qui veut
dire, je pengè, éclaircisséments àiôiiques. La second^ partie de l’article
nous a surtôul intéressés et nous en
avons discouru longuement ensemble.
Tout d’abord nous avons cru ne pas
être du tout d’accord ; mais à la| fin
nous avons pu nous convaincre que
nous l’étions parfaitement; d’est clpnc
le fruit de notre discussion et de nos
réfiéxions que je vous envoie par cès
lignes., I
Mais,je m’aperçois que je n’ai paà
même lait allusion au sujet traité par
le Cristiano, en sorte que si vous ne
l’aviez pas lu , vous auriez le droit de
dire que je radoté. Voici donc de quoi
il s’agit: St Paul dans sa F® Epître à
Timothée,^ Ch. Il, v. 9, 15, après
avoir parlé de l’infériorité de la femme
soit quant à son origine, soit quant
à la priorilé dans la chute , ajoute ;
néanmoins la femûie sera sauvée en
devenant mère, pourvu qu’elle persévère dans la foi, dans la charité et
dans la sainteté, unies à la modestie.
Le Cristiano demande si l’apôtre a
voulu dire que la maternité doit être
6
^230
considérée comme une condition de
salut. Vous savez que je suis marié et
père de l’amille ; mon ami l’est aussi.
Il y a passablement de temps que nous
lisons ensemble* ou séparément les
Saintes-Ecritures dont aucune des parties ne nous est tout à l'ail inconnue.
Vous ne nous accuserez donc pas de
présomption si nous prenons la parole
les premiers peut-être sur la question
soulevée.
' Il se pourrait bien, du reste, que
la'vérité se trouvât ici, comme si souvent dans les questions bibliques, à
la surface aussi bien qu’au fond de la
révélation, en sorte que les petits enfants puissent la saisir. Pour moi la
surface je la vois dans cette parole,
ou ce commandement de Dieu au premier couple humain; « croissez et multipliez et remplissez la terre et l’assujetissez •. — Ces paroles adressées à
l’homme innocent encore , établissent,
à mes yeux , la règle qui aurait été
invariablement et universellement suivie , si l’homme avait persévéré dans
son innocence.
Si après le déluge (Gen.| îv, â) celle
'parole a été répétée dans les mêmes
termes, cela veut dire que la règle
n’a été ni abolie , ni modiiiée de la
part de Dieu , « en qui il n’y a ni variation , ni ombre de changement »
Jacques 1,17. Si elle a subi des altérations mêmes profondes, c’est par le
fait de l’homme pécheur. Sous la dispensation mosaïque l’idéal de la femme
est encore la mère entourée de nombreux enfants. Très lard encore Iles
proverbes nous présentent la femme
vaillante ayant à ses côtés • son mari
qui la loue et ses enfants qui la disent
bienheureuse » xxxi, 28.
L’Evangile aurait-il apporté quelque
changement à l’ordre établi de Dieu
dans sa création ? Je ne Ig pense pas
— aujourd’hui comme au commencement, ta volonté de Dieu est que cette
terre qu’ü a préparée pour l’homine
soit entièrement occupée par lui, surtout U veut qu’elle soit toute entière
couverte de la connaissance du Sei-.
gneur, comme le fond de la. mex l’est
par les eaux qui le couvrent. Seule
ment il y a d’un côté, par le fait de
l’homme, c’est-à-dire par son crime
ou par ses vices, des entraves mises
à l’accomplissement du commandement: «croissez et multipliez ", voir
Matth. XIX, 12. D'un autre côté, selon
la parole du Seigneur, h la fin du
verset que je viens d’indiquer, et celle
de S‘ Paul 1, Cor. vu, 7, il y a des
hommes et des femmes aussi qui ont
reçu du Seigneur, et dans un but très
supérieur à celui qui avait été primitivement assigné, le don de vivre seuls
se consacrant sans partage à l’oeuvre
du Seigneur.
Ce sont des exceptions toujours très
rares qui ne font que confirmer la
règle. Or la rgèle est que la femme
devienne mère de famille élevant des
enfants pour le Seigneur, étant le bon
génie , comme on disait autrefois, de
la famille et de la maison. St. Paul
qui a écrit celle parole qui m’a donné
l’occasion de, vous écrire celle lettre
déjà trop longue, a dit aussi: «Toutefois l’homme n’est pas sans la femme
et ja femme n’est pas sans l’homme
en notre Seigneur *,, ( 1 Cor., xi, “H).
Il a dit encore ( 1 Tim. y, 44). « Je
veux donc que les jeunes veuves se
marient, qu’elles aient des enfants ,
qu’elles gouvernent leur ménage •.
Si donc il n’y a pas pour chaque
femme et pour chaque homme un
ordre exprès de se marier tellement
qu’en ne le faisant pas ils se révoltent
contre l'ordre établi de Dieu , il y a
certainement toujours, comme an, com-^
mencement, une règle très précise à
laquelle aucun chrétien ne peut se
soustraire sans des motifs très graves
approuvés de Dieu même.
Si j’avais su me borner au strict
nécessaire , il me resterait du temps
et de l’espace pour ajouter bien dos
choses encore. — Manquant de l’un et
de l’autre, je finis en me disant votre
respeclneusemenl dévoué frère
.Iacqües.
'•J
7
fiauweik© r^iigtcuees
Le 19 juin dernier, s’esl endormi
en paix à l’âge de 81 ans, l’un des
théologiens les plus célèbres des EtatsUnis, le docteur Charles Hodge.
Nommé professeur au Séminaire théologique de Princeton (New-Jersey) il
a eu le très-rare privilège tfoecuper
ce poste important pendant plus d’un
demi-siècle (56 ans). Il élail surtout
connu des Eglises évangéliques d’Europe
par son Commentaire sur t’Epilre aux
Romains, que l’on pourrait presque
appeler le commentaire du réveil, tant
il a été apprécié par les hommes qui
ont dirigé ou suivi le mouvement religieux d’i( y a une 50° d’années. —
Hodge méntait d’être connu aussi par
son Commentaire sur les Epilres aux
Corinthiens publié en 1860. Nous nous
sommes souvent demandé pourquoi
ce Commentaire , qui ne le cède en
rien au premier, n’a trouvé aucun
traducteur. Même après la réimpression
de celui de Calvin les Eglises de
langue française auraient fait une précieuse acquisition, si on l^s avait
enrichies d’un ouvrage où la science
et la foi marchent la main dans la
main. Si le vénérable docteur a surtout
insisté dans ce second Commentaire
sur le côté pratique du livre qu’il
étudie, s'il a généralement écarté tout
appareil scientifique, l’on n’a pas de
peine à découvrir dans l’exposition si
simple de son sujet le résultat d’une
étude complète et la preuve d’une
parfaite connaissance des travaux exé
gétiques les plus modernes.
Pensées
Qui n’est pas esclave de la vérité
ne sera jamais un homme libre.
Pour devenir libre à l’égard des
hommes rien de tel que d’être soumis
à l’égard de Dieu; pour devenir libre
à l’égard du imal, rien de tel que
d’être esclave de la justice.
231.
L’Homme libre sait au besoin être
seul de son avis.
De tout, temps, les hommes libres
ont été des hommes de devoiij, je
Koui’rais dire des hommes d'obéissance.
os obéissances font nos résistances ,
nous ne résistons au mal qu’en tant
que nous sommes esclaves du bien.
Ug. de Gasparin.
Vertu signifie force, résistance. On
n’esl pas vertueux, lorsqu’on a de bons
sentiments. On est vertueux lorsque
par devoir on réussit à se vaincre
aoi-même et à combattre de mauvais
penchants,
A. Vinet.
H y a dans les profondeurs de fâme
humaine des trésor intimes que la
souffrance .seule met au jour; de même
3u’il y a des plantes comme le myrlhe,
ont les feuilles recèlent un parfum
exquis qui ne s’exhale que lorsqu’on
les a froissées.
Quand j’aurais mon royaume dans
une main et hiDn flls’‘dans l’âulre, jfe
les jetterais tousIdeux au fond de là
mer, plutôt que 'd’aller à la messe.
‘ . Jeanne d’Albret.
Son fils n'eut pas les mêmes sentiments. C’est lui qui a dit; Paris vaut
bien une messe.
I&euue poitttcjtie.
gtaiie. — La Chambre des députés
ne s’élant plus trouvée en nombre a
dû se proroger. Le Sénat fait de nécessité vertu , et examine les lois urgentes adoptées par l’assemblée élective. Toutefois il ne discutera pas avant
le mois de novembre la loi de la
moûliire. La majorité se montre peu
favorable à l’aboliiion de cet impôt,
aussi longtemps qu’il est ' nécessaire
à l’équilibre et que le ministère n’a
pas trouvé d’autres ressources positives
pour remplacer les 80 millions qui
8
-.232
lïianqueFaienl piai:' le fa,U de l’abolitioii
de l’impôt de mouture. ^
Le ministère a assez à faire pour
ern,pècher ou pour maintenir dans les
limites légales les manifestations en
faveur de Vllaiia irredenta, c’est-à-dire
des parties de l'Italie qui n’onl pas
encore obtenu leur indépendance nationale, comme le Treniin, le Tyrol
italien en général, et Trieste. —' Les
hommes les plus en vue dans le ministère sont bien mal placés pour réprimer ces manifestations; aussi les réprimeront-ils le moins possible.
Ce qui a fourni un nouveau prétexte
à ces manifestations c’est le mécontentement général du résultat du congrès. Pendant que l’Angleterre s'annexe
l’île de Chypre et l’Autriche occupe
la Bosnie et l’Herzépvine, la France
et riUille, non seujément ne retirent
aucun avantage, mais sortent-du congrès affaiblies par l’accroissement de
puissance de rAnglelerre dans la Méditépranée ex de rAutriche sur le litoral de l’Adriatique. — Presque toute
la presse se fait Fécho de ce désappointement. Nous avions l’habitude, depuis
quelques années, dè gagner toujours
quelque chose à toutes les conférences
et à tous les congrès diplomatiques,
même lorsque nous avions été vaincus
sur les champs de bataille. Quelques
jo.urnaux accusent Corti de n’avoir été
ni assez habile, pi assez intelligent;
mais d’autres attribuent la cause de
l’échec de l’Italie, (si échec il y a),
à la position inférieure de l’Italie créée
par les gouvernements de ces dernières
années dans la poKlique étrangère.
Le trwté de paix a été signé à Berlin
samedi dernier. 11 se compose, d’après
le Tirnçs, qu( l’a, d^à publié pra»sque
en entier, do 57 grlicles'.
L’Allepiagflin n’a pps obienu non pins
aucun avainiage, matériel im,m(miat,
mais elle, a ipis^ des bornes à l’amhitipn de la Russiei,, et engagé l’^qlriche
dans une politiqne qui permettra à
F Allemagne de s’appexer, ffens- un
ayepir plus ou mpins éloigné, les possessions allemandes de, sa rivale. Ru
reste, onest assez d’accnrd. à conr
sidérer l’cepwe dn congrès de Berlin,
et le iraw, de pais, cotntpe une trêve,
Bien des questions restent pendantes
et indécises, et'plusiêurs amèneront
probablement tôt ou lard des nouveaux
conflits.
Le congrès a été clos par un discours de remercîment du comte Andrassy auquel Bismark a répondu.
COLLEGIO VitLOESE
Esuue di concws« a tre lurae anonime
r^r-ogr-amma
1“ Bibbia, e storia,¡ L’idolatria presso
gl’ Israeliti, prima, della distruzione di
Gterusalemme per opera dei Romani.
2*^ Geografia moderna dei paesi turchi dell’.Asia.
3° Matematica. Algebra; equazioni
e problemi di primo e secondo grado.
4° Lingua greca. Omero, -r Iliade
Canto primi 250 versi. (.Grammar
tica é'’,AráduziQne,^/¡,_.,;j
Lingua latina. Cornelio Nipote. —
Vile di ililziade e di Temistocle, traduzione*, un tema latino da prendersi
nella vita di Milziade.
Awei'-tonze
,Ù) Llesarae avrà luogo nella seconda
metà; del’ prossimo settembre. (RegOilaraenio del Collegio, art 20.)
• à) i lavori, tutti sonili, si faranno
parte, in lingua italiana, parte in lingua
mancese. ;
cj Sono ammessi al Concorso tutti
gli allievi del Collegio, meno quelli
degli anni 1° e 8°.
d) Le borse saranno concesse e con-*
tinuate a norma del Regolamento ad
esse relativo. '
Torre Pellice il 28 Giugno Ì878.
Il Birettorei
G. D. CpÀRBONTtlER.
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ERnest Robert, Gérant et Adininisùrateur
Pigoerol, Impr. Ghiantore et Mascarelli.