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^'Cinquième Année.
27 Juin 1879
N. 26
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serei témoins. Actes I, S, Suinani la vérité avec la chdVité. Ep. 1, !5.
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Ttàliè - ■ ■ . li. 3 Tous ÎSB pays do PUnion de poste . . . » I3 Améftqiie ... » 9 On s’nbonne : ■ Pour VIntérieur ciieK MM, les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour y Ecetérievr au Bureau d'Ad- ntinistiaiion. UÚ ou piusleura numéros sé[>a'' rés, demandés avant le ti' ra#>6 10 lient ohacun. Annonces ; ^5 centimes pàf ligne. J Les ewoois d'argent s.e font par 1 lettrâ rec'emmandée ou par mandats sur le Bureau de pe- ros» Argentina. ■ .
Pour la RÉDACTION adresser ainsi r A la Directl' o du Témoin f Pomaretto (Piüçrolo) Italie,«î Pouf I’ADMINISTRâTION adresser ainsi : AJ’AdminiBtraiion du Tenìoiii» Pomaretto i PineroloJ Italie,
Sominatre.
■ ' •
Pierre Valdo »t les pauvres de Lyon. —
Fragment d’un discours prononcé par M.
G. Müller à l’Ecole de Sainte Marguerite
à la Tour. — Corréspondance. — Nouveau concours proposé aux élèves de nos
écoles du dimanche. — Nouvelles reliqurnes et faits divers. — Revue politique.
PIERRE V4LD0
et les pauvres de Lyon
PropriütO littâruire
f Suite E. N. ssj'
xr.
La vie religieuse (Suite).
Faut-il, après cela, parler de la simplicité et de la spiritualité du culte
chez les Pauvres de Lyon ? G’esl à peine
nécessaire, quand on connaît leur altachernenl à la Parole biblique. -7
Leurs adversaires ont cependant fait
ressortir ce côté de leur vie religieuse.
«Dieu seul, disaient ces Vaudois, est
digne de nos adorations, de quelque
degré qu’elles puissent être». Pour
eux, ï c’était un péché grave que d’adorer soit l’hostie que les^ catholiques
‘Appellent le corps de Christ, soit les
saints, soit leurs images •,/ - Les reliques, à leurs yeux n’ont ríen qui me
rite noire vénération, et la Sainte Croix
même ne se distingue du bois ordinaire que pour avoir servi au supplice
de Jésus-Christ ; aussi ne leur arrivet-il jamais de faire seulement le signe
de la croix ». » Enfin, ajoutait-ori,
s’appuyant sur la parole de l’Ange
qu’on lit au chapitre I de VApocalypse,
ils liendraient pour un péché de ployer
le genou devant le prêtre », s lis adressent leurs prières à Dieu seul ePhbnvoquent aucun saint ». Valdo avait donc
trouvé le vrai remède à l’idolâtrie sous
toutes ses formes. Adorons Dieu , et
les idoles s’en iront. Le culte des formes ne trouva pas chez les Vaudois un
terrain plus favorable. • Sous prétexte
que Dieu n’habite point dans des temples faits de main d’homme, et que
le Seigneur nous recommande d’enti’èr
dans notre cabinet quand nous voulons prier, ces Léonistes, disait-on ,
font fl de nos cathédrales, qui, à les
entendre , ne- seraient après tout que
des maisons do pierre. --- Ils ¡vont
jusqu’à dire qu’bri peut tout aussi bien
prier dans une grange ou dans une
chambre que dans un temple, et Us
ne comprennent même pas qu'on donné
le nom d'église à un édifice tout matériel ». « Âu sujet des luminaires dont
nous faisons usage dans les églises j
tes Lyonnais admeilenl volontiers qu’ils
puissent être de quelque utilité aux
prê(res[, qui sans cela risqueraienl de
ne pas y voir clair, mais pour Dieu,
2
-.902,
qui esl la lumière même , Il n’a que
faire de nos chandelles d . — Us ne
goûlaienl pas davantage les caulilènes,
le bruit des instruments de musique et
les autres choses de celte nature. • A
les en croire, la prière du Seigneur,
prononcée une seule fois avec recueillement, l’emporte debeaucoupsur mille
vaines redites, voire même sur le son
de dix cloches ensemble».
Les renseignements deviennent beaucoup plus rares et incomplets dès qu’il
s’agit des sentiments de Valdo relativement au péché, h la mort spirituelle
à la justification du pécheur devant
Dieu. On nous assure seulement que
les Pauvres de Lyon repoussaient la
distinction déjà établie par les catholiques entre les péchés mortels et les
péchés véniels, et cela par la raison
qu’à leurs yeux " tout péché mérite
la mort». Quant au salut «dès l’instant où le pécheur se peut dire converti, s’il vient à mourir, il s’en va
droit au Ciel, quelque grands et nombreux que soient d’ailleurs ses péchés;
s et comme il n’y a que Dieu qui
puisse réellement excommunier, Lui
seul aussi a le pouvoir d’absoudre Je
pécheur». D’ailleurs, ajoutaienl-ils,
comment le prêtre nous déchargeraitil de notre dette envers Dieu ? « Un
homme souillé peut-il en nettoyer un
autre souillé comme lui ? Celui qui
est lié peut-il délier son compagnon
de captivité, le coupable apaiser le juge
au profit d’un autre coupable ; celui
qui raarclie dans le chemin de la per,dition ramener un pécheur au sentier
de la vie....? autant vaudrait prendre
une chandelle éteinte pour en allumer
une autre».
Si le pardon vient de Dieu, l’on se
demande p;ar qui et comment il nous
a été acquis, au nom de qui et à quelle
condition nous pouvons l’obtenir. —
A ces questions il ne semble pas qne
Valdo ni ses premiers disciples aient
fait des réponses un peu précises. —
La foi au sang de Christ était là, sans
doute, m,ais M était réservé à d’autres
temps et à d’autres réformateurs de
rétablir sur ce poini capital, la vérité
apostolique, — Citons cependant ces
deux strophes du poème intitulé La
Barca.
« Pour chasser celle frayeur de l’enfer , dit le poète Vaudois au pécheur
tremblant, tlécliis les genoux , élève
Ion âme en haut, et joins les mains
devant le Sauveur véritable ; puis avec
larmes, repentir et pleurs, avec tristesse , douleur et cri d’angoisse , crie
merci (miséricorde) à notre Dieu, en
disant; hélas! Sauveur offensé , bon
Jésus, aie pitié de moi. Cai' contre Toi
j’ai péché gravement, et si Tu ne viens
à mon aide, je suis perdu , T’ayant
tant oiîensé par ma faute cl mon grand
tort». Ceux qui sont libres d’attribuer
à Valdo ou à ses partisans tous les
Tiailés Vaudois, auront dans ces paroles un témoignage sufiisant de la foi
de ces bons Lyonnais. — Quiconque
sait prier ainsi est de ceux qui « s’en
retournent justifiés » (Luc 18).
Nous ne nous étendrons pas sur le
caraclère moral des Pauvres de Lyon.
— Ni eux ni Valdo lui-même n’ont
été, sous ce rapport, épargnés par leurs
ennemis. Ce qne les païens disaient des
chrétiens primitifs, ceque les moqueurs
diront des chrétiens de tous les temps,
les moines l'ont dit de Valdo, de se.s
amis et de leurs « convenliciiles ». Il
faut reconnaître cependant que ce sont
les adversaires mêmes qui ont eu soin
de réduire à néant toutes ces accusations. — Non! disent-ils, il n’en est
pas des Léonisles comme dos autres
secles dont les blasphèmes font iVémirj;
tout au conlraire ; » Ce qui les rend
dangereux pour l’église, c’est bien plutôt leur singulière apparence de piété,
en tant qu’ils vivent devant les hommes
justement, et que leur croyance au
sujet de Dieu est irréprochable. Leur
seul tort c’est de crier contre l’église
romaine et contre son clergé». «Ils
ne se comportent partout que trop religieusement, dit un autre; leurs mœurs
sont réglées, leurs paroles prudentes
et retenues ; leur plaisir esl de s’entretenir de Dieu, des saints, de la nécessilé de s’attacher au bien et de fuir
le mal, enfin de tout ce qui esl louable ». Ils ont une telle horreur des
sermenls inutiles, ou non obligés, aussi
bien que du mensonge, que même ces
3
-.203
mois en vériié, en conscience-, ils les
éviienl de peur d’affaiblir leur parole.
— S’ils sont, mauvais, c’est, au dedans..... car à ne regarder qu’à leur
conduite extérieure on dirait des saints,
tant les dehors sont irrépréhensibles.
Kt c’est précisément cet air de juslicc,
cette peau de brebis que ces gens-là
savent prendre devant le monde qui
les lait si bien accueillir du peuple».
Il faut que la vie de Vaido et des siens
ait été bien recommandable pour que
leurs ennemis n’aient su reprendre en
eux, à cet égard, que ce qui ressemble
à la sainteté. {A suivre).
FRAGMENT DTA DISCOURS
prononcé par M'’ G. Slllller
à l'Ecole de S'^ ülargaerile à la Tour
Maintenant je vais diriger voire attention à un aulre sujet liés important.
Un grand nombre d’enfanis de Dieu
perdent pour leurs âmes les bénédictions et les privilèges qui découleraient
de leur participation à l’œuvre de Dieu
dans ce monde, pareequ’ils n’ont pas
l’habitude de donner régulièrement.
Us ne sont pas avares, ils n’aiment
pas les choses vaines de ce monde et
cependant ils ne savent pas agir comme
les intendants du Seigneur; ils se considèrent comme les seuls propriétaires
de leurs biens et ils donnent lorsque
leur cœur est ému, on sous l’impulsion de circonstances particulières, ou
en réponse à des demandes réitérées;
leur vie .s’écoule ainsi sans qu’ils aient
fait un bon usage de leurs biens en
faveur de l’œuvre de Dieu.
Mais demandera le chrétien, comment dois-je faire pour user de mes
biens le mieux possible en l'aveur de
Dieu? Voici la réponse; n’oubliez pas
que notre Seigneur Jésus Christ vous
à racheté du péché au prix de son
sang; que par conséquent vous ne vous
appartenez plus, mais que vous et tout
ce que vous possédez, vous êtes a Lui;
ne vous considérez plus que coinme
de fidèles intendants auxquels des biens
ont élé confiés par un riche propriétaire.
Comment donc employer ces biens
pour le service de Dieu votre maître?
C’est ce que nous devons examiner:
autant que possible suivez ce précepte
de la parole de Dieu que le premier
jour de la semaine chacun de vous
mette à part chez soi cl amasse ce
qu’il pourra, .«elon sa prospérité, (J ,
Cor. XVI, 2). Tyut chrétien doit méditer ce passage; c’est une règle divine
donnée à tous. Si pour des raisons
particulières, le don hebdomadaire
n’esl pas praticable, examinez vos
biens, rendez-vous un compte exact
de l'état de vos affaires, et décidez,
sous le regard de Dieu , ce que vous
pouvez donner volontiers, pour l’avancement de son règne sur la terre et
pour le soin des paiivies. Remarquez
bien que le Saint Esprit, parlant par
l’apôtre Paul ne dit pas que celui-ci
ou celui-là doit donner; mais chacun; aussi bien le pauvre et celui qui
gagne sa vie que le riche.
Quant an montant de la somme qtte
vous devez donner, aucune règle ne
peut être posée ; nos dons doivent
procéder non d’un esprit légal, mais
d’un sentiment d’amour et de reconnai.ssance envers Celui qui est mort
pour nous. Dieu veut que nous agissions dans un sentiment filial et comme
poussés par amour pour Christ. Il ne
donne aucun commandement spécial
à cet égard à ceux dont il a fait ses
héritiers, et les co-hériliers de son
fils. — Mais prenez garde,•chers amis,
de ne pas perdre la bénédiction, pareeque ce que vous devez donner n’esl
pas fixé , cl qu’il n’est pas dit dans
la parole de Dieu ce sera un quart,
un cinquième, un dixième de ce que
Dieu vous a donné.
Celui qui vous parle, se lient habituellement devant Dieu comme son
intendant et lui dit: Seigneitr, tout
ce que j’ai est à loi: sers l’en comme
il le plaira. Depuis 50 ans il a agi
d’apiès ce principe par la grâce de
Dieu et il est incapable de raconter
tout le bonheur et toutes les bénédictions qui en sont résultés pour lui.
— Si quelqu’un me dit : je ne puis
4
-204
pas faire de même , je lui répondrai ;
faites ce que vous pouvez selon la
grâce qui vous est donnée. Donnez un
dixième, un cinquième, un quart, une
moitié de ce que Dieu vous a accordé,
suivant le désir qui est en vous; fixez,
si vous le voulez, la plus petite somme
possible sur votre revenu, mais donnela régulièrement; puis à mesure que
Dieu accroîtra voire désir et votre volonté, et vous fera nrospérer, augmentez-la. Si vous négligez de donner
habituellement, régulièrement, par
principe et d’après la parole de Dieu,
si vous vous laissez aller à donner seulement lorsque vous êtes poussés par
l’émotion , ou par l’impulsion de circon.clances intéressantes, vous perdrez
beaucoup. La plus petite somme fixée
comme don volontaire peut toujours
être augmentée, mais si vous ne la
fixez pas d’avance, vous ne ferez rien,
ou presque rien.
Rappelons-nous à ce sujet; que,
comme Paul l’a dit, celui qui sème
peu, moissonnera peu, et celui qui sème
abondamment, moissonnera abondamment, CS, Cor. ix, 6). Enseigner la
parole à des enfants, visiter les malades et les isolés, donner de l’argent,
du pain, des vêtemenls à ceux qui en
manquent, employer enfin nos biens
de quelque façon pour la gloire et te
service de Dieu, ce sont là autant de
moyens en notre pouvoir de semer,
et la récompense que le Seigneur accordera tôt ou lard à nos efforts, est
appelée la mois.son.. Celle récompense
est presque toujours accordée dans
celle vie; c’est bien souvent par dix
fois, par vingt fois plus que le Seigneur nous paie dans cette vie, même
par des besoins temporels. Il nous fait
trouver des amis, il bénit nos entreprises, etc.,,
Mais si Dieu ne vous permet pas
do moissonner dans celte vie, la mois.son se fera dans la vie éternelle. Il
est facile de comprendre l’image dont
Paul s’esl servi d’après le Saint-Esprit ;
le laboureur qui sème peu récolte peu;
l'un entraîne l’aulre. Ainsi; tous les
cbréliens qui, suivant leurs moyens,
leurs talents, leur position, font peu
pour le bien des autres lemporelleraeiil
et spirituellement, recevront peu dans
celte vie et dans la vie à venir. El de
même ceux qui auront fait beaucoup,
recevront beaucoup maintenant et plus
lard, s’ils ont ainsi agi par amour
pour Dieu et non pas pour rechercher
la faveur humaine. — Si dans celle
vie, nous ne perdons rien en donnant
aux autres, que sera-ce dans la vie
éternelle où même un simple verre
d’eau froide, donné à un frère au nom
du Seigneur, ne perdra point sa récompense, (Mat. X, 4-2). Si nous nous
rappelions toujours quelle est la brièveté
de la vie, en comparaison de l’éternité,
et quelle est la beauté et la gloire des
précieuses bénédictions qui attendent
le croyant aiipiè.s de Christ, ne voudrions-nous pas habituellement vivre
et agir pour Lui ? — Le ci’oyant, qui
se représente la vanité des choses terrestres et la beauté des trésors célestes, ne cherchera-t-il pas avec joie,
« à amasser des trésors dans le ciel v,
(Mat. vii 20). Beaucoup de cbréliens
n’éprouvent aucun désir de consacrer
à Dieu tout, ce qui leur appartient. Ils
ne se soucient pas de rendre h Dieu
(comme Jacob) la dîme de tout ce qu’il
leur accorde. Ils accordent bien peu
pour la conversion des païens et des
incrédules, pour nourrir les affamés
et soigner les malades. Quelle en est
la conséquence ? ne vivant que pour
eux mêmes et leurs enfants, ils ne sont
pas heureux en Dieu, et le but pour
lequel ils ont été placés .sur la terre
n’esl pas atteint. — Ceci ne s’adresse
pas seulement aux chrétiens riches,
mais aussi aux chrétiens peu fortunés,
et aux pauvres. Si le chrétien qui ne
reçoit qu’un petit salaire, ou qui gagne
peu dans son commerce emploie tout
ce qu’il gagne pour lui même , ou ,
s’il épargne quelque chose, s’il se le
réserve soigneusement, qu’en arrivet-il? H est malheureux spirituellement;
et Dieu ne le fait pas prospérer, parcequ’il n’esl pas fidèle avec le peu qui
lui a été confié, (Mat. xxv, 21). J'ai
passé beaucoup d’années au service de
Dieu, et, durant celte période, beaucoup de vrais chrétiens m’ont mis au
courant de leurs affaires particulières,
et ce que j’ai appris d’eux peut se ré-
5
205~.
sumer en ceci ; lel qui donne libéraleinenl, devienl. plus riche, et tel qui
épargne outre mesure, ne l'ait que
s’appauvrii'. L’âme bienfnisanic sera
rassasiée, et celui qui arrose sera luimême arrosé, (PnovEREES xi, 24-25).
Combien d’exemples n’ai-je pas vus
d’enfants de Dieu répandant leurs biens
autour d’eux, et n’étant pas appauvris,
mais arrosés, oui même abondamment
arrosés! — J’en ai vu bien plus encore qui, épargnant outre mesure,
ont été appauvris. — Cbers amis, si
jusqu'ici vous n’avez pas rétlécbi .sur
le sujet du don proportionnel, et hebdomadaire, donnez lui mainlenani toute
votre allenlion. Puissiez vous avoir la
grâce d’accomplir celle volonté de Dieu
de bon cœur. Rappelez-vous, que Dieu
aime celui qui donne gaiement ». —
Vous avez, été racheté à nn grand prix,
vous ne vous appartenez plus, tout ce
que vous avez appartient â Dieu. Vous
êtes seulement l’intendant de vos biens.
Etes-vous un intendant lldèle? Puisse
le .sentiment d’amour et de reconnaissance que vous éprouvez envers Dieu,
qui vous a arraché à la destruction ,
pour vous faire devenir son héritier,
co-hérilier de Jésus son fils, vous
amener à remettre avec joie tout ce
que vous possédez aux pieds de votre
Sauveur.
Puissiez-vous, au jour où vous rendrez vos comptes au Iribuiial céleste,
entendre ces paroles ; cela va bien, bon
et fidèle serviteur, lu as été üdèle en
peu de choses, je l’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton Seigneur! Amen.
(ffiorreopottbàttcc
Laforco , I6jain 1S79.
Monsieur le Rédacteur,
Voici la première lettre que j’ai l’honneur de vous adresser, ilans l’espoir
qu’elle irouveia une place dans votre
journal. Elle intéressera vivement, je
n’en doute pas, un grand nombre de
vos lecteurs, car c’est de Laforce et de
l’œuvre bienfaisante qui s'y accomplit
que je désire vous parler. Or Laforce
peut bien s’appeler la terre de la charité, puisqu’elle abrite momentanément
quelques centaines de personnes, orphelines , veuves , institutrices en retraite, inlirmes, idiotes, épileptiques,
parmi lesquelles quelques-uns de nos
enfants yaudois.
J'ai été invité â assister à la fêle
chrétienne , qui a lieu chaque année
en riionncur des asiles, par le directeur M. John Bosl. Laissez-moi vous
présenter celte journée belle, bonne,
édifiante pour tous ceux qui ont eu
le privilège d’y assister.
Le malin du jeudi 5 juin à dix heures
mi auditoire empressé et nombreux,
prenait place sur les bancs du joli
temple de Laforce, situé sur l’un des
riants coteaux' qui bordent la belle
vallée de la Dordogne . pour écouter
une excellente cl chaleureuse prédication de M. le pasteur Coulin de Genève sur ces paroles du psalmiste
« ïu l’as fait un peu moindre que le.s
anges et lu l’as couronné de gloire cl
d’honneur». ( Ps. vtii, 5) Après avoir
constaté que cette glorieuse déclaration du prophète ne peut convenir à
aucun homme, même parmi ceux que
le monde appelle grands, il nous mettait devant les yeux Jésus, le vrai
homme, en même -temps que le vrai
Dieu , réalisant seul cet idéal et pouvant seul se prévaloir, en son propre
nom, de la grâce qui en découle,
d’être entouré de gloire et d'honneur. Cependant l’éminent orateur termine en nous disant, que le Chrétien peut aussi , par la grâce de Dieu,
êlre placé au bénéfice de celle infériorité même, et de celle immense
gloire à venir.
Le sujet ne pouvait être mieux choisi
pour la circonstance et l’orateur avait
sous les yeux une démonstration vivante de son texte. C’était en effet
émouvant de voir cet étrange et prodigieux rassemblement de toutes les
infirmités , décadences humaines , ce
musée vivant d’aveugles de mutilés,
d’idiots, d’épileptiques, d’êtres lamentables, aux regards mornes ou ardents,
nous disant dans ileur langage triste
et silencieux , notre misère , nos dé-
6
>.900^.
cliéances ; on se demandait, inslinclivetnenl , en les conleinplanl, si c’élail
bie,n là l’homme donl le PsalmisLe disait : « Til l’as fait iin peu moindre
que les anges n.
Pleins de ces impressions, vers deux
heures, nous regagnons le temple pour
entendre le rapport annuel sur la marche des asiles. La séance était présidée
celle fois par te vénérable M. Frossard pasteur à Bagnères dans les Pyrénées. La prière d’ouverture esl prononcée par M. Thénaud , pasteur à
Gensac ( Gironde ) ; après quoi M. le
président, par une simple mai.s touchante alloculion , nous rappelle qu’il
est impossible de ne pas voir dans la
fondation de ces liuit asiles de charité,
fruits de la foi et de l’arnour de leur
fondateur, la vraie piété, qui a les
promesses, non seulement de la vie
présenle mais encoïc de celle qiti esl
à venir, .^près lui M. John Bosl présenle un rapport oral donl je relève
un seul fait, ayant trait à la partie matérielle. Le rapporteur nous avoue qu’il
reste un déficit de l/t.OOO francs a la
fin d’une année ou il a eu plus de
iOO bouches à nourrir; il saisit celte
occasion pour recommander chalen-i cusemcnl à la charité chrétienne son
œuvre menacée dans ses intérêts. Je
dois inc hâter. Plusieurs autres discours suivirent : notons ceux de MM.
Delapierre de M(?mon ; Coiilin de Genève ; Rey, directeur de la colonie de
Sainte Foy. La .séance fut close par
une prière adressée-par M. Labrousse,
pasteur à Bergerac.
Après un banquet plein de cordialité, offert dans les salles de 1u7'’îimille, aux visiteurs étrangers, un dernier service an temple, le soir à huit
lieures, présidé par M. Coulin , termina
cette journée bénie , qui laissa dans
mon cœur de douces et bonnes impressions.
Agréez, M. le rédacteur, mes cordiales salulation.s.
P. Gauoiol.
¡Nouveau concmirs proposé aux élèves
de nos écoles du diinaiiclie.
Cher frère.
Voici vingt-cinq autres questions bibliques proposées aux élèves des écoles
du dimanche des Vallées, aussi bien
que de l’évangélisation aux mêmes conditions, ou à peu près, du concours
de l'année passée. Pour éviter tout
malentendu je les répéterai:
aj Ne sont pas admis à concourir
les élèves nés avant l’année 1864
b) L’élève indiquera vis-à-vis de
chaque question les passages de l’ancien on du nouveau Testament qui
selon lui, y répondeiit, en commençant
par le nom du livre, le chiffre du
chapitre cl du verset, et transcrivant
ensuite le passage tout entier.
c) Les lènilles contenant les réponses
doivent potier outre le nom de l’élève
l’indication de l’âge, comme aussi le
nom de l’école à laquelle il appartient.
d) Chaque feuille doit être contrer
signée par le Oireclenr de l'école, lequel sera censé certifier par sa signature que l’enfant iTa pas été aidé par
qiielqtie.sîautres personnes, mais qu’il a
de lui-même répondu aux questions.
e) Pour être acceptées au concours
les fenil les doivent être remises aux
mains du soussigné avant le mois de
décembre prochain.
Voici les questions:
1. Le Saint-Esprit est-il une personne distincte du Père et du Fils?
2. Sa divinité est-elle affirmée dans
la Bible?
3. Où est-il fait mention de Vélernüé
du Saint-Esprit?
4 Où est-il parlé de sa participation
d l'œuvre de la création?
5. Où .esl-i! indiqué comme riiHfcMr
de la régénéralion.
6. Comment prouvc l-on par la Bible
la doctrine du péché originel?
7. Quels passages affirment la ruine
universelle de l’homme ?
8. Pouvons-nous êtres sauvés par
nos œuvres?
9. Si nous ne pouvons pas être sauvés
paé les œuvres de la loi, comment
l’homme sera-t-il justifié devant Dieu?
7
.207
-10. Quel esl l’apôtre qui développe le
plus complèlemenl la doctrine de la
jiisliiicalion et dans quelle épîlic le
fail-il?
11. Où esl-ce que Jean Baptiste esl
appelé Elie?
12. En quoi fut-il semlilable à ElieV
13. Lui fiil il supérieur ou inférieur?
14 Quelles sonl les trois femmes,
païennes de nais.'ance, menlionnée-s
dans la généalogie du Seigneur Jésus?
15. Par quelle expression la Vierge
Marie se reconnul-elle péclicresse?
16. Quelle esl dans l’Eci'ilure Sainte
la dernière mention faite de Marie?
17. Quelle esl la prophétie qui indicie "
Christ ?
quait le lieu de naissance de Jésus
18. Combien de prophéties ■ ont indiqué le temps de l’apparilion du
Messie?
19. De combien d'Hérodès les écritures
nous parlenl-eües?
20. Combien de fois lisons-nous dans
les Evangiles, que Jésus a assisté à
la fêle de Pàqne?
21. Combien de fois Dieu a-l-il rendu
témoignage tà Jésus en parlant du liant
du Ciel?
22. Quels sonl les deux actes, semblables l’un à l’aulre par lesquels Jésus
a commencé et aciievc son ministère?
23. Quelles preuves avons nous que
Jésus était pauvre?
24. Pourquoi s’esl-ii fait pauvre? .
25. Quelle certitude avons nous que
Jésus est présent patioui?
Matteo Procheï.
iiomïeUco religieuses
et faits divers
Le 11 courant a en lien à Turin,
ainsi que nous 1’ avions annoncé , la
Conférence dite du Val Pérouse composée des paroisses de Pomaret, Saint
Germain, Pramol, Praruslin et Turin.
Le sujet à traiter et sur lequel M. le
pasleiir Laularet a présenté à ses collègues un rapport oral, était : après
le caiéehuménat, et consistait à re
chercher ce qu’il y aurait à faire, une
fois les catéchumènes admis à In S'®
Gène, pour ne pas laisseï' s’eifacer en
eux, mais au contraire, pour fortifier les
bonnes impressions reçues pendant leur
instruction catéchétique. Dans i’cspoii'
qu’un compte rendu quelque peu détaillé sera donné par le secrétaire de
la Conférence, soit de ce rapport luimême, soit de l’intéressante discussion
à laquelle il a donné lieu, nous nous
bornerons à dire que si chacun des
assistants s’applique à inellre en pratique dans son champ particulier de
travail les excellentes idées qui ont
été émises et reconnues bonnes et
aeluabies sur cet important sujet les
heures consacrées le traiter, aiironl
été des pins utilement dépensées.
Occasionnellement, la Gonrérence qui
se trouvait avoir dans son sein deux
membres de la Commission nommée
par le précédent Synode pour la révision
de ta liturgie, s’est aussi enlrelenue
sur la nature des modificalions if faire
subir á notre formulaire actuel. Enlin
sur la proposition d’un doses inemhi'e.s
soulerme par deux délégués des Conférences du Val Luserne et du Val Saint
Martin, intervenus à la séance, la Conférence, après un peu d’iiésilatioii, a
décidé, comme mesure reconnuefavantageuse sous plus d’un rapport., de se
fondre, partie dans l’une, partie dans
l’autre des conférences sus nommées:
Praruslin et Turin, pnssenl’dans celle
dn Val Luserne; Pramol, S Germain,
et Pomaret , dans celle du Val Saint
Martin.
— La procession monstre que le
pai'ti clérical dé Turin avaii^ réussi
é organiser, à l'occasion du cinquantième anniversaire du couronnement
de la Vierge de la CoHSOíflí», a failli devenir l’Occasion de malheurs incalculables. Le cierge d’une des procéssionisles qui avait mis le feu au voile, et
du voile, à la chevelure de celle qui
marchait devant elle; un pétard jeté
par un mauvais garnement au milieu
de la panique occasionnée par cet accident, ont produit dans toute la procession, un tel désarroi, que ce ne fut
pour un temps assez long, que gens
fuyant de tous côtés et dans toutes
8
...208,
>^V>.rw/VlVVV\/\<>/VN/>.<V./VA/V>VsAAAAAAl*t/VV«AA/\/VS/V/VV\/*
sortes de costumes, poussant de cris
de terreurs et en renversant sur leur
passage tous ceux qu’ils rencontraient
grands et petits. Plusieurs de ces derniers, assure-t-on, cl même des aulre.s, surtout d’entre les dames ont
assez souffert de ce pêle-mêle ; mais
ii n’y a pas eu heureusement de trop
graves disgrâces à déplorer.
Si le culte «en esprit et en vérité»
que le Maître nous a dit cire le seul
que Dieu agrée, pouvait être, une fois,
celui de notre population tout entière,
non seulement on ne s’exposerait pas
à des accidents dê celle nature, mais
on ne donnerait pas, en plein 19®
siècle , à une population qui se professe chrétienne-, le spectacle de cérémonies religieuses qui vous font remonter par la pensée aux plus beaux
temps du paganisme idolâtre.
.Afrique. ■— Un événement qui, sans
êlre un événement religieux, peut avoir
toutefois, une Irès^arande influence
sur les destinées deüla Deligion-, en
France et, par elle eft Europe et dans
le reste du monde, vient de s’accomplir au Sud de l’Afrique, nous voulons dire: la mort aussi tragique qn’imr.
prévue du fils unique et héritier de
l’es empereur Napoléon 111, tombé sous
les cotqis des sauvages zoulons dans
une reconnaissance qu'il faisait, avec
quelques officiers et soldats de l'armée
angiaise^|fdonL il avait demandé à partager les périls dans la guerre que celle
puissance soutient,. depuis quelques
mois, contre ces sauvages.
El s’il en est vraiment ainsi, quelle
mystérieuse dispensation de la Providence , qu’ellè ait fait d'un sauvage
africain l’inslrumenl de ses desééins
envers les peuples tes plus, avancés
dans la civilifaliori, et envers la France
en particulier qui lui sera peut-être
redevable, de la consolidation du Gouvernement qu’elle s’est dortné et qui
avait dans le parti bonapartiste son
ennemi le plus redoutable. « L’Eternel
règne » ; ne nous lassons pas de le
répéler, et, en toutes choses, condiiiüons-nous et agissons en conséqiienceT
Pensées
La vérité <ne provoque pas, mais
elle lient ferme. L’erreur provoque et
s’enfuit.
l,a première, la plus noble, la plus
sublime de toutes les œuvres|, c’est
la foi en .lésiis-Chrisl. C’est de celle
œuvre que tonies les œuvres doivent
procéder , elles sotn toutes les vassales
de la foi, et reçoivent d’elle seule
leur eflicace.
Luther.
Je ne conseille à personne de placer
son enfant là où la Sainte Ecriture ne
règne pas. Toute insliiution où l’on
ne s’occupe pas sans relâche de la
Parole de Dieu, doit se corrompre.
1d.
La Chambre des députés continue à
s’occuper des chemins de fer; et le
Sénat a commencé la discussion du
projet de loi de suppression de l’impôt
de moulure.
Le rapporteur Saracco conseiil à
admettre seulement i’abolilion de l’impôt sur le maïs, l’orge, etc., maintenant l’impôt de moûture du froment.
Le Sénat s’est rangé à cet avis. Le
parti Cairoli, Doda et Zanardelli veut,
malgré tout, la complète abolition de
cet impôt.
¡France. — Le prince impérial,
fils de Louis Napoléon empereur et de
l’impératrice Eugénie a été massacré
par les Zoulous dans nne reconnaissance qu’il a faite avec un autre officier et quelques soldais. L’ex impératrice à l'ouïe de celte nouvelle a poussé
un cri, s’est évancuiie et est tombée
dans un étal d’iflsensihililé fort pénible.
Son étal est des plus critiques.
Ernbst Robert, Gérant et Administrateur.
Pignérol, Impr. Chiantofe et Mascafelli,